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mercredi, 13 mai 2009

Benoît XVI avec les palestiniens

Je suis très impressioné par toutes les rencontres et les lieux visités durant ce pèlerinage. Le Pape est bien l'unique personne au monde à pouvoir saluer autant de personnes, visiter trois mosquées, se rendre au Dôme du Rocher puis au mur des Lamentations, rencontrer les différents gouvernements, parler avec les uns et les autres qui pourtant s'ignorent, être en Isräel puis chez les palestiniens. Tous veulent l'avoir comme ami.  Ce pèlerinage n'est pas celui de la Repentance comme celui de l'an 2000, mais bien centrée sur la Paix et la Réconciliation. Il y a plus que la politique: la prière et la foi.

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CHACUN A SA PLACE EN TERRE SAINTE


CITE DEU VATICAN, 12 MAI 2009 (VIS). Après une brève rencontre avec les consuls généraux de Jérusalem (Belgique, Italie, France, Grèce, Royaume-Uni, Espagne, Etats-Unis, Suède et Turquie), Benoît XVI s'est rendu à 16 h dans la Vallée de Josaphat, qui se trouve en face de la basilique de Gethsémani et du Jardin des oliviers pour y célébrer la messe. Au début de son homélie, il a rappelé les difficultés et les souffrances liées aux conflits de cette terre et les "amères expériences" du déplacement de nombreuses familles. "J'espère -a-t-il dit- que ma venue ici fera comprendre que vous n'êtes pas oubliés, que votre présence persévérante et votre témoignage sont hautement précieux aux yeux de Dieu et importants pour l'avenir de" la région.

"En raison justement des profondes racines que vous avez dans cette terre, de votre culture chrétienne, forte et ancienne, ainsi que de votre confiance inébranlable dans la fidélité de Dieu à ses promesses, vous, chrétiens de Terre Sainte, vous êtes appelés à servir non seulement comme une lumière-témoin de foi pour l'Eglise universelle, mais aussi comme un levain d'harmonie, de sagesse et d'équilibre dans la vie d'une société qui, traditionnellement, a été pluraliste, multi-ethnique et pluri-religieuse et qui continue à l'être". Benoît XVI a souligné que dans cette cité sainte "l'espérance doit toujours se battre contre le désespoir, contre les frustrations et le cynisme, tandis que la paix, qui est don de Dieu et à laquelle il nous appelle, continue à être menacée par l'égoïsme, les conflits, les divisions et par le fardeau des erreurs du passé. C'est pour cela que la communauté chrétienne de cette Cité, où eut lieu la résurrection du Christ et où fut répandu l'Esprit, doit d'autant plus tenir ferme dans l'espérance que donne l'Evangile, s'appuyant sur la promesse de la victoire définitive du Christ sur le péché et la mort, témoignant de la puissance du pardon et rendant visible la nature la plus profonde de l'Eglise qui est d'être signe et sacrement d'une humanité réconciliée, renouvelée et unie dans le Christ, nouvel Adam".

Juifs, musulmans et chrétiens, a-t-il ajouté, considèrent cette ville "comme leur patrie spirituelle. Comme il reste beaucoup à faire pour faire en sorte qu'elle soit véritablement une cité de paix pour tous les peuples, où tous peuvent venir en pèlerinage pour chercher Dieu et écouter sa voix, une voix qui annonce la paix!". Pour que la Cité sainte puisse "vivre en conformité à sa vocation universelle, elle doit être un lieu qui enseigne l'universalité, le respect des autres, le dialogue et la compréhension mutuelle; un lieu où les préjugés, l'ignorance et la peur qui les alimentent, sont mis en échec par l'honnêteté, le bon droit et la recherche de la paix. Il ne devrait pas y avoir place, à l'intérieur de ces murs, pour la violence, l'étroitesse d'esprit, l'oppression et la vengeance. Ceux qui croient en un Dieu miséricordieux, qu'ils se reconnaissent comme juifs, chrétiens ou musulmans, doivent être les premiers à promouvoir cette culture de réconciliation et de paix, sans se laisser décourager par la pénible lenteur des progrès ni par le lourd fardeau des souvenirs du passé". Evoquant alors la "tragique réalité du départ de tant de membres de la communauté chrétienne depuis ces dernières années", et spécialement les jeunes, il a répété ce qu'il a dit en d'autres occasions: "en Terre Sainte, il y a de la place pour tous! En demandant aux autorités civiles de respecter et de soutenir la présence chrétienne ici, je veux également vous assurer de la solidarité, de l'amour et du soutien de toute l'Eglise et du Saint-Siège". Puis il a conclu en demandant aux fidèles de continuer, jour après jour, "à voir et reconnaître dans la foi les signes de la Providence de Dieu et de sa miséricorde infinie...écouter avec une foi et une espérance renouvelées les paroles réconfortantes de la prédication apostolique, et toucher les sources de la grâce dans les sacrements afin d'incarner pour d'autres leur promesse de commencements nouveaux, la liberté qui jaillit du pardon, la lumière intérieure et la paix qui peuvent apporter guérison et espérance dans les réalités humaines les plus sombres". Après la messe, le Pape a gagné la délégation apostolique de Jérusalem pour y dîner et y passer la nuit.


UNE PATRIE POUR LES PALESTINIENS

CITE DU VATICAN, 13 MAI 2009 (VIS). A 8 h 45' locale, Benoît XVI a quitté la Délégation apostolique de Jérusalem pour se rendre, à 10 km de là, au Palais présidentiel de l'Autorité palestinienne à Bethléem. Sur son trajet, il a traversé la frontière entre Israël et les Territoires autonomes palestiniens par la Porte de la tombe de Rachel. Les Territoires autonomes palestiniens sont composés de deux entités géographiques séparées par 30 km de territoire israélien: la Cisjordanie, contiguë avec Israël et la Jordanie, et la Bande de Gaza, limitrophe avec Israël et l'Egypte. Cette entité est reconnue par les Nations-Unies, et par les Accords d'Oslo conclus en 1993 entre Israël et l'Organisation pour la libération de la Palestine. Les territoires sont gouvernés par l'Autorité palestinienne dont le siège est à Ramallah, en Cisjordanie et son Président est M.Mahmoud Abbas. Sur la base des Accords d'Oslo, Bethléem fait partie depuis 1995 des Territoires autonomes palestiniens. Le Palais présidentiel, où le Pape a été accueilli, a été construit par Yasser Arafat, Président de l'OLP et premier Président de l'Autorité nationale palestinienne. Benoît XVI a été accueilli par l'actuel Président, M.Mahmoud Abbas, après quoi il a prononcé un discours: "Mon pèlerinage sur les terres de la Bible ne pouvait pas être complet sans une visite à Bethléem, la Cité de David et le lieu de naissance de Jésus Christ. Je ne pouvais pas non plus venir en Terre Sainte sans accepter la courtoise invitation du Président Abbas de visiter ces Territoires et saluer le peuple palestinien. Je sais combien vous avez souffert et continuez de souffrir à cause des troubles qui affligent cette terre depuis des décennies. Mon cœur s'émeut pour toutes les familles qui n'ont plus de maison pour s'abriter... A ceux d'entre vous qui sont dans le deuil pour la perte de membres de leur famille et d'êtres chers à cause des hostilités et je pense en particulier au récent conflit à Gaza, j'offre l'assurance de ma profonde compassion et de mon souvenir dans la prière. Oui, je vous garde chaque jour dans ma prière, et je supplie instamment le Tout Puissant pour la paix, pour une paix juste et durable, dans les Territoires palestiniens et dans toute la région".

Le Saint-Père a ensuite dit au Président Abbas: "Le Saint-Siège soutient le droit de votre peuple à une patrie palestinienne souveraine sur la terre de ses ancêtres, sûre et en paix avec ses voisins, à l'intérieur de frontières reconnues au niveau international. Mais si, à l'heure actuelle, cet objectif semble loin d'être atteint, je vous encourage fortement, vous et votre peuple, à garder vivante la flamme de l'espérance, l'espérance qu'un moyen pourra être trouvé pour satisfaire les légitimes aspirations, tant des Israéliens que des Palestiniens, à la paix et à la stabilité.". Rappelant les paroles de Jean-Paul II "pas de paix sans justice, pas de justice sans pardon",  il s'est ensuite exclamé: "Je veux plaider auprès des parties concernées par ce conflit prolongé, leur demandant d'oublier tout grief et toutes divisions qui demeurent encore sur le chemin de la réconciliation, et de tendre la main avec générosité et compassion vers leurs semblables, sans aucune discrimination. Une juste et paisible coexistence des peuples du proche et moyen orient ne peut être réalisée que dans un esprit de coopération et de respect mutuel, faisant en sorte que les droits et la dignité de tous soient reconnus et promus. Je vous demande -a-t-il ajouté- à vous tous, je demande à vos dirigeants, de prendre à nouveau l'engagement d'œuvrer pour atteindre ces buts. Et j'en appelle en particulier à la communauté internationale en lui demandant d'apporter le poids de son influence pour arriver à une solution".

"Je souhaite ardemment que les sérieuses inquiétudes concernant la sécurité en Israël et dans les Territoires Palestiniens seront bientôt suffisamment apaisées pour permettre une plus grande liberté de mouvement, surtout en ce qui concerne les contacts entre les membres d'une même famille et l'accès aux lieux saints. Les Palestiniens, comme tout autre peuple, ont aussi le droit naturel d'avoir une maison, de fonder une famille et d'accéder au travail, à l'éducation et à l'assistance sanitaire... Je prie aussi -a encore ajouté le Pape- pour que, avec l'aide de la communauté internationale, les travaux de reconstruction puissent avancer d'un bon pas là où des maisons, des écoles ou des hôpitaux ont été endommagés ou détruits par les combats, afin que tous les habitants de cette terre puissent vivre dans des conditions qui favorisent une paix durable et la prospérité. Des infrastructures stables offriront à vos jeunes de meilleures possibilités pour acquérir des compétences professionnelles et trouver un travail rémunérateur, leur permettant ainsi d'apporter leur contribution à la construction de la vie de vos communautés".

Il a ensuite lancé un appel aux jeunes: "Ne permettez pas que les pertes en vies humaines et les destructions dont vous avez été les témoins nourrissent en vos cœurs l'amertume ou le ressentiment. Ayez le courage de résister à toutes les tentations que vous pourriez ressentir de vous livrer à des actes de violence ou de terrorisme. Au contraire, permettez que ce que vous avez expérimenté renouvelle votre détermination à construire la paix. Que cela vous remplisse d'un profond désir d'apporter une contribution durable à l'avenir de la Palestine, afin qu'elle puisse prendre sa juste place sur la scène du monde. Que cela inspire vos sentiments de compassion envers ceux qui souffrent, votre zèle pour la réconciliation et votre ferme conviction qu'un avenir plus brillant est possible". Après la cérémonie, Benoît XVI s'est rendu en papamobile place de la Crèche pour y célébrer la messe.

MESSE A BETHLEEM


CITE DU VATICAN, 13 MAI 2009 (VIS). A 10 h locales devant plusieurs milliers de fidèles palestiniens, le Pape a célébré la messe sur la place de la Mangeoire, qui précède la basilique de la Nativité de Bethléem. Au début de l'homélie, Benoît XVI a tenu à saluer tout particulièrement "les pèlerins venant de la bande Gaza déchirée par la guerre. Dites à vos familles et à votre communauté que je les porte dans mon cœur, partageant leur deuil et leur souffrance pour les pertes subies, ainsi que ma prière solidaire face à l'immense tâche de reconstruction à laquelle vous devez faire face. Je prie aussi pour que l'embargo soit levé au plus tôt".

"Bethléem est universellement associée à un message de renaissance, de lumière et de liberté. Toutefois, ici même, combien cette merveilleuse promesse semble lointaine! ... Ici, à Bethléem, au milieu de toutes sortes de contradictions, les pierres continuent à proclamer cette Bonne Nouvelle, le message de la Rédemption, que cette ville, plus que toute autre, est appelée à proclamer au monde... C'est bien ce que le message de Bethléem nous appelle à être, des témoins du triomphe de l'amour de Dieu sur la haine, l'égoïsme, la peur et le ressentiment qui paralysent les relations humaines et engendrent la division là où des frères devraient habiter ensemble dans l'unité, les destructions là où les hommes devraient construire, le désespoir là où l'espérance devrait fleurir!".

"N'ayez pas peur! Tel est le message que le Successeur de Pierre entend vous laisser aujourd'hui, se faisant l'écho du message des anges et c'est la mission que notre bien-aimé Pape Jean-Paul II vous laissa lorsqu'il vint chez vous en l'année du Grand Jubilé de la naissance du Christ. Appuyez-vous sur la prière et la solidarité de vos frères et sœurs de l'Eglise universelle et, par des initiatives concrètes, travaillez à consolider votre présence ici et à offrir de nouvelles opportunités à ceux qui sont tentés de partir. Soyez des ponts de dialogue et de coopération constructive pour l'édification d'une culture de paix qui doit remplacer l'impasse actuelle des peurs et des agressions. Soyez des pierres vivantes de vos Eglises locales, faisant d'elles des ateliers de dialogue, de tolérance et d'espérance, en même temps que des havres de solidarité et de charité concrète". Puis le Saint-Père a demandé aux chrétiens d'être "par-dessus tout, soyez les témoins de la puissance de la vie, de la vie nouvelle apportée par le Christ ressuscité, la vie qui peut illuminer et transformer les situations humaines les plus sombres et les plus désespérées. Votre patrie n'a pas seulement besoin de structures économiques et politiques nouvelles, mais d'une manière bien plus importante, il lui faut une nouvelle infrastructure spirituelle, capable de galvaniser les énergies de tous les hommes et de toutes les femmes de bonne volonté pour le service de l'éducation, du développement et de la promotion du bien commun. Vous avez chez vous les ressources humaines pour construire cette culture de paix et de respect mutuel qui pourra garantir un avenir meilleur à vos enfants. Voilà la noble entreprise qui vous attend. N'ayez pas peur!". La messe conclue, Benoît XVI a gagné le centre franciscain d'accueil des pèlerins pour déjeuner avec les évêques de Terre Sainte et la communauté franciscaine de Bethléem.

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