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dimanche, 02 avril 2017

Communication de crise

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La Croix

Une situation ambiguë est médiatisée dans un diocèse de France. Comme le silence médiatique et le manque de clarté sont si souvent reprochés aux responsables ecclésiaux et à certains communicants, nous pouvons malheureusement tout imaginer et s'attendre au pire.

Pour Paul Perromat, chargé de la communication du diocèse, la santé physique de l’évêque n’est pas en question. « Je l’ai vu juste avant son départ pour Lourdes, il avait l’air d’aller bien, raconte-t-il. C’est un homme qui se porte bien physiquement, et sportif », souligne-t-il à propos de l’évêque de 57 ans. 

"Au retour de l’Assemblée plénière des évêques à Lourdes, en raison d’une fatigue liée à diverses causes, j’ai besoin de repos pour quelque temps hors du diocèse", écrit pourtant Monseigneur Hervé Gaschignard.

Dans un contexte lourd et marqué par une crise de confiance, un principe fondamental de communication de crise peut être éclairant: annoncer soi-même la mauvaise nouvelle, afin de rétablir la crédibilité.

Golias, dont la véracité fut si souvent mise à mal, annonce une situation grave. 

Intensifions notre prière. 

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Saint Jean Paul II, priez pour nous.

(son retour à Dieu: il y a 12 ans, le 2 avril 2005 à 21h37)

vendredi, 31 mars 2017

Monseigneur Hervé Gaschignard se tient hors du diocèse d’Aire et Dax pour quelques temps

Monseigneur Hervé Gaschignard se tient hors du diocèse d’Aire et Dax pour quelques temps

monseigneur-herve-gaschignard-j-ai-besoin-de-repos-pour-quelque-temps-hors-du-diocese.jpgMonseigneur Hervé Gaschignard a publié un communiqué officiel ce vendredi après-midi expliquant qu’il se tient hors du diocèse d’Aire et Dax pour quelques temps

Par un communiqué laconique de quelques lignes publié en début d’après-midi sur sa page Facebook ainsi que sur le site Internet du diocèse, Monseigneur Hervé Gaschignard a annoncé qu’il se mettait quelques temps en vacances du diocèse des Landes.

Comme à Toulouse, l’évêque landais s’était particulièrement impliqué dans la pastorale des jeunes.

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Le Pape François parle de Luther et de la Réforme: discours intégral

Le Pape François parle de Luther et de la Réforme: discours intégral

 

"... discerner et assumer ce qu’il y a eu de positif et de légitime dans la Réforme ..."

 

Une étude attentive et rigoureuse, libre de préjugés et de polémiques idéologiques, permet aux Églises, aujourd’hui en dialogue, de discerner et d’assumer ce qu’il y a eu de positif et de légitime dans la Réforme, et de prendre leurs distances par rapport aux erreurs, exagérations et échecs, en reconnaissant les péchés qui ont porté à la division.

lutheriens.jpg« Aujourd’hui, en tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à nous libérer de préjugés envers la foi que les autres professent avec un accent et un langage différents » : le pape a formulé par deux fois cet impératif, devant les participants à un congrès d’historiens, organisé au Vatican sur la figure de Luther (1483-1546), qu’ils a reçus le 31 mars 2017.

Il a encouragé une étude historique « attentive et rigoureuse » sur la figure de l’initiateur de la Réforme, afin « d’assumer ce qu’il y a eu de positif et de légitime » et de prendre ses distances « par rapport aux erreurs, exagérations et échecs ».

« Des approfondissements sérieux sur la figure de Luther et sa critique contre l’Église de son temps et la papauté contribuent certainement à dépasser ce climat de méfiance et de rivalité mutuelles qui a trop longtemps, dans le passé, caractérisé les rapports entre catholiques et protestants », a estimé le pape devant les experts du Congrès international organisé par le Comité pontifical des Sciences historiques, à l’occasion du Vème centenaire de la Réforme (1517-2017).

« Parler de Luther, catholiques et protestants ensemble, sur l’initiative d’un organisme du Saint-Siège : nous touchons vraiment du doigt les fruits de l’action de l’Esprit Saint qui surpasse toutes les barrières », a souligné le pape François. L’événement avait pour thème « Luther, 500 ans plus tard. Une lecture de la Réforme luthérienne dans son contexte historique ecclésial » (29-31 mars).

Si « le passé ne peut être changé », a ajouté le pape, « cependant, aujourd’hui, (…) il est possible d’effectuer une purification de la mémoire qui ne consiste pas à faire une correction irréalisable de ce qui s’est passé il y a cinq cents ans, mais à ‘raconter cette histoire d’une autre manière’, sans plus de traces de cette rancœur pour les blessures subies, qui déforme la vision que nous avons les uns des autres ».

AK

Salutations du pape François

Chers frères,

Mesdames et Messieurs,

Je vous accueille avec plaisir et je vous adresse mes cordiales salutations. Je remercie le père Bernard Ardura pour ses paroles avec lesquelles il a résumé le sens de votre Congrès sur Luther et sa réforme.

Je vous confesse que le premier sentiment que j’éprouve devant cette louable initiative du Comité pontifical des Sciences historiques est un sentiment de gratitude envers Dieu, accompagné d’un certain étonnement à la pensée qu’il y a encore peu de temps, un congrès de ce genre aurait été tout à fait impensable. Parler de Luther, catholiques et protestants ensemble, sur l’initiative d’un organisme du Saint-Siège : nous touchons vraiment du doigt les fruits de l’action de l’Esprit Saint qui surpasse toutes les barrières et transforme les conflits en occasions de croissance dans la communion. ‘Du conflit à la communion’ est justement le titre du document de la Commission luthérienne-catholique romaine, en vue de la commémoration commune du cinquième centenaire du début de la Réforme de Luther.

Je me suis réjoui d’apprendre que cette commémoration a offert à des chercheurs provenant de différentes institutions l’opportunité de regarder ensemble ces événements. Des approfondissements sérieux sur la figure de Luther et sa critique contre l’Église de son temps et la papauté contribuent certainement à dépasser ce climat de méfiance et de rivalité mutuelles qui a trop longtemps, dans le passé, caractérisé les rapports entre catholiques et protestants. Une étude attentive et rigoureuse, libre de préjugés et de polémiques idéologiques, permet aux Églises, aujourd’hui en dialogue, de discerner et d’assumer ce qu’il y a eu de positif et de légitime dans la Réforme, et de prendre leurs distances par rapport aux erreurs, exagérations et échecs, en reconnaissant les péchés qui ont porté à la division.

Nous sommes tous bien conscients que le passé ne peut être changé. Cependant, aujourd’hui, après cinquante ans de dialogue œcuménique entre catholiques et protestants, il est possible d’effectuer une purification de la mémoire qui ne consiste pas à faire une correction irréalisable de ce qui s’est passé il y a cinq cents ans, mais à « raconter cette histoire d’une autre manière » (Commission luthérienne-catholique romaine pour l’unité, Du conflit à la communion, 17 juin  2013, 16), sans plus de traces de cette rancœur pour les blessures subies, qui déforme la vision que nous avons les uns des autres. Aujourd’hui, en tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à nous libérer de préjugés envers la foi que les autres professent avec un accent et un langage différents, à nous échanger mutuellement le pardon pour les fautes commises par nos pères et à invoquer ensemble de Dieu le don de la réconciliation et de l’unité.

Tout en accompagnant par la prière votre précieux travail de recherche historique, j’invoque sur vous tous la bénédiction de Dieu tout-puissant et miséricordieux. Et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi. Que Dieu nous bénisse tous. Merci !

© Traduction de Zenit, Constance Roques

La stratégie médiatique de la chaise vide face à Cashinvestigation est une erreur

Suite à l'émission de France 2 "Cashinvestigation", de nombreux communicants regrettent amèrement la stratégie de la chaise vide. (A lire: le journaliste français R.Pujol)

La définition de la pédophilie selon Benoît XVI: tout acte acte sexuel ou échange pornographique avec un jeune mineur de moins de 18 ans. 

La stratégie médiatique de la chaise vide face à Cashinvestigation est une erreur

La Vie

source: Professeur P.L Facebook

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Je me permets d'afficher ce texte que j'ai fait paraître sur la page fb d'Yves Hamant, concernant l'absence d'une représentation des évêques au débat de Cash investigation de mardi dernier. Cette émission était consacrée aux affaires de pédophilie dans l'Eglise catholique et les évêques français, sollicités pour le débat final, n'ont pas voulu participer et ont donné leurs raisons par l'intermédiaire de leur porte-parole, M. Vincent Neymon. Ce petit texte est une réaction plus qu'un écrit de fond, mais il dit quand même ce que je voudrais dire !

Je trouve invraisemblable que les évêques de France aient choisi de ne pas être représentés au débat final de l'émission Cash Investigation. Tout cela parce que - ont-ils fait savoir - il y avait une vilaine journaliste qui les embétait. Cela m'a tout de suite fait penser aux disciples dans l'évangile de Matthieu (Matthieu 15, 21-28). Quand une femme étrangère aborde Jésus en criant, en suppliant à voix forte pour obtenir la guérison de sa fille, les disciples en question implorent Jésus de les débarrasser au plus vite de cette femme : "Donne-lui ce qu'elle veut car elle nous poursuit de ses cris". Jésus, bienheureusement, laisse venir cette femme, il la laisse prononcer ses paroles effectivement dérangeantes pour des Juifs de cette époque et il manifeste, au terme de sa conversation avec elle, qu'elle a obtenu déjà ce qu'elle demandait.

Elise Lucet est-elle comme cette femme étrangère ? En tout cas, les évêques ressemblent beaucoup aux disciples apeurés et cherchant l'abri de leur groupe habituel, de leurs certitudes habituelles, remâchant leurs peurs habituelles. Bref, dans les affaires qui ont secoué l'Eglise, il n'y a pas eu d'écoute suffisante, il n'y a pas eu d'actions décisives, faites par des hommes d'initiatives. Il n'y en a pas plus quand il s'agit de répondre, de rendre compte enfin, de prendre des engagements. Désolant. Si l'action des journalistes de cette émission - que j'ai trouvée pour ma part très bonne : on y apprend des choses qu'on n'aurait jamais sues autrement - si leur action peut sembler parfois intrusive, violente, elle répond ainsi au silence violent que des responsables ecclésiaux ont entretenu pendant des décennies, aux secrets qu'ils ont gardés longtemps, au détriment des plus petits d'entre nos frères qui souffraient sans recours, sans remède, sans écoute.

Il fallait forcer les portes quand les portes sont maintenues fermées depuis si longtemps, par tout un système de clôture, de secret, d'arrangements dans l'ombre. Quand j'ai envoyé il y a presque 3 ans une lettre à un évêque français qui n'est pas sans importance pour lui signaler un cas urgent que j'avais déjà dénoncé en vain 7 ans auparavant, je n'ai pas reçu de réponse.

Quand j'ai renvoyé ma lettre deux ans plus tard en recommandé avec accusé de réception, en prévenant par téléphone et par mail sa secrétaire que je renvoyais cette lettre, j'ai reçu un mois plus tard ma lettre non décachetée. La poste avait mis sur l'enveloppe qu'il y avait bien eu un avis de passage mais que personne n'était venu la chercher. Il y a des jours où je me demande qui ne doit pas venir à qui : les évêques qui se drapent dans leur arrogance parce qu'une émission où ils sont attendus les dérange ou les croyants qui ont envie de leur tourner le dos - et beaucoup le font, hélas, une bonne fois pour toutes.

Lyon: le Cardinal Barbarin à nouveau blanchi pour une "non-dénonciation"

Lyon: le Cardinal Barbarin à nouveau blanchi pour une "non-dénonciation"

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LE CARDINAL SARAH SOUHAITE UN MISSEL BILINGUE LATIN-LANGUE VERNACULAIRE

LE CARDINAL SARAH SOUHAITE UN MISSEL BILINGUE LATIN-LANGUE VERNACULAIRE

200px-cardinal-robert-sarah-cropped-l125-h81.jpgVatican - le 31/03/2017 | Par Agence I.Media

Dans une conférence pour les dix ans du Motu proprio libéralisant la messe selon l’ancien rite, publiée le 31 mars 2017, le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a affirmé qu’un missel bilingue latin-langue vernaculaire était en voie de finalisation.

A lire: l'homme nouveau

Catholic Voices -Suisse engage !

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Catholic Voices - Suisse engage !

 

De Loris Salvatore Musumeci - Président de Catholic Voices - Suisse. Avec Pierre Wermelinger Vice-Président, Serge Ignatovitch ....

Chers amis,

Je signai mardi soir les statuts de l'association Catholic Voices Suisse, que j'ai l'honneur de présider.

En attendant la création prochaine de notre page Facebook et site Web, je lance un appel aux intéressés :

Vous êtes catholique ? Intéressé par la monde médiatique ? Vous voudriez recevoir une formation solide pour intervenir au sein de la sphère publique en vue de promouvoir la foi chrétienne sérieusement ? Catholic Voices Suisse pourrait alors vous plaire.

Pour de plus amples informations,

écrivez-moi par courriel : musuloris@hotmail.ch
ou appelez-moi au : 078 670 07 59

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La Suisse est déjà plus que le 20ème pays qui voit naître cette association laïque, après l'Angleterre (pays natal), les USA, le Brésil, l'Italie, l'Australie ....

Fondé en 2010 par deux laïcs passionnés et fascinés par la communication, Jack Valero et Austen Ivereigh, l'objectif de CV est de parler et de promouvoir la foi dans le monde médiatique d'aujourd'hui (TV, radio, journaux et internet), sans élever la voix, toujours d'une manière positive, bienveillante et attractive.

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mercredi, 29 mars 2017

Jubilé de la naissance de Saint Nicolas de Flüe: 600 ans au 19.30 de la RTS

Jubilé de la naissance de Saint Nicolas de Flüe: 600 ans au 19.30 de la RTS

Livre sur l'affaire Preynat: "Grâce à Dieu c'est prescrit. L'affaire Barbarin"

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Livre sur l'affaire Preynat: "Grâce à Dieu c'est prescrit. L'affaire Barbarin"

Je viens de lire ce livre de Marie-Christine Tabet. Tout d'abord, le titre reprend une phrase erronée, une erreur avouée et reconnue par le Cardinal lors de la conférence de presse en 2016 des évêques de France à Lourdes. Barbarin a été corrigé par un journaliste, qu'il a d'ailleurs remercié. Pour avoir écouté et entendu en direct son intervention, le propos de l'archevêque de Lyon était d'exprimer son soulagement face à la non-récidive du Père Preynat, autrement dit qu'il n'aurait pas fait encore d'autres victimes depuis 1991

1. Avec ce titre, la phrase prend dans l'ouvrage un tout autre sens: le Cardinal exprimerait sa satisfaction, car il ne serait pas pénalement puni, justement pour une autre prescription, celle de sa mise en accusation. Très sincèrement, cela consiste à mettre sur les lèvres du prélat des pensées qui ne sont pas les siennes. 

2. Ma seconde impression: comment un prêtre comme Bernard Preynat a-t-il pu passer entre les mailles du filet et agresser et saccager la vie de plus de 100 enfants et causer plus de 1000 agressions ? C'est simplement inconcevable, ahurissant, injustifiable, satanique. Je me suis dit que son profil psychologique penche nettement vers un homme "pervers narcissique", un manipulateur. Le Père Pascal Ide a écrit un bon livre sur les manipulateurs. Sa lecture s'impose pour détecter de telle tare psychiatrique et mettre immédiatement hors d'état de nuire de tel personnage. 

3. Ma troisième impression: le dialogue entre les hommes d'Eglise et les victimes est douloureux et très complexe. Nous ne pouvons pas exiger une profession de foi chez les victimes. Elle ont été trahies, elles sont blessées par "un homme d'Eglise". Cela augmente encore la gravité des agressions ! La confiance est brisée. Je me rends compte que cela devient le pot de fer contre le pot de terre. Le Cardinal O'Malley a cependant un axe fondamental: priorité aux victimes. 

4. Ma quatrième impression: seule la vérité rend libre. Si des "hommes d'Eglise" mentent, pourquoi devrions-nous croire lorsque ceux-ci nous annoncent la résurrection ? Un seul petit mensonge et la crédibilité d'un témoin de la foi s'écroule. La seule puissance de l'Eglise repose sur la Parole: "Combien de divisions" demandait Staline au Vatican.. L'Amour de la Vérité doit encore et toujours nous mobiliser. L'Eglise n'a jamais peur de regarder la vérité en face. Cette vérité, qu'elle soit favorable à "l'institution Eglise" ou défavorable n'a aucune importance. Nous prenons la vérité comme elle est. Nous n'avons pas à défendre une institution, mais des personnes innocentes et blessées. Seule la vérité et la Parole libérée nous rendront libres. 

5. Cinquième impression: comment savoir s'il le contenu du livre est exact ? Après la lecture, je reste intimement persuadé que le Cardinal n'a jamais couvert le moindre acte de pédophilie commis sous sa juridiction. Il a commis des erreurs certes, au niveau de la communication trop défensive par moments, et peut-être aussi une sous-évaluation des aspects "médicaux", émotionnels et psychologiques, tant du côté du coupable - un pervers narcissique pédophile - que du côté du retentissement effroyable, sur le long terme, des agressions criminels chez les victimes. L'Eglise se doit d'être experte en humanité. 

Je pense aussi que les parties du livre qui racontent les drames des victimes sont exactes. Ces récits donnent la nausée, incitent presque à vomir, car insoutenables. Parfois, je lisais vite, en priant pour la victime. Je ne peux qu'encourager les victimes à secouer le cocotier. Nous leur devons la justice et la vérité, toute la vérité. Je ne me suis d'ailleurs jamais gêné de manifester mon soutien à la Parole Libérée. 

6. Dernière impression: comme aux USA, les médias ont joué malgré tout un rôle positif: éviter l'enlisement d'actes criminels. Le Cardinal a d'ailleurs remercié La Parole Libérée.

Après la lecture de ce livre, tout de même à charge, il manque l'avis du Cardinal. Un "procès médiatique" (alors qu'il s'agit d'abord d'une question qui touche à la justice) exige d'entendre tous les sons de cloches pour juger correctement. 

Le site du diocèse de Lyon - affaire Preynat, ce qu'il faut savoir - donne des réponses sur les points fondamentaux. 

pardoncardinalbarbarin1.pngComme j'accorde la priorité absolue aux victimes, l'amour de la vérité est aussi un guide. Je crois sincère et vrai le primat des Gaules. Il s'est par ailleurs excusé publiquement pour ses erreurs de management, à genoux face à la croix. Je sais aussi que la conscience d'un homme d'Eglise est mise à rude épreuve lorsque pour la loi civile, les abus sont prescrits. Peut-on l'accuser de n'avoir rien dénoncé ?  

Dieu merci, il reste la justice canonique, le droit de l'Eglise ne connaît pas de prescription pour la souffrance. Les Papes ont certes fixé les 38 ans de la victime comme date "butoir". Or, elle peut-être levée dans des cas graves.

Lorsque l'on sait qu'il faut parfois 40 voir 50 ans pour que ces drames reviennent à la surface, la bataille se situe bien au niveau de cette "foutue" (pardonnez-moi) prescription. Le droit de l'Eglise permet de la lever. Le Père Preynat sera jugé par ce droit de l'Eglise. Le Cardinal Barbarin, sous la houlette de la congrégation pour la doctrine de la foi, souveraine pour ces crimes depuis 2001 (et non 2010 comme indiqué dans le livre) se dirigent vers un procès Preynat. Grâce à Dieu !

Antonio Socci ne s'incline plus devant le Pape François

Antonio Socci ne s'incline plus devant le Pape François

Antonio Socci (journaliste italien, polémiste) :

Milan, le Pape François est assis devant le Saint-Sacrement 

dome-milan01_lbs.jpg"Le pape, lors d'une visite pastorale à Milan, entre dans la cathédrale (c'est bien bon de sa part!) et se rend devant le Saint-Sacrement. Il ne s'agenouille pas et s'assied sur une belle chaise entourée par d'autres prélats debout ..."

Le Pape ne s'agenouillerait donc pas devant le Seigneur des Seigneurs ... Il est fort utile de rappeler que notre Pape ne peut pas chanter car opéré à un poumon dans sa jeunesse, et ne peut que difficilement se mettre à genoux, à cause de ses problèmes de santé. Le Pape boite ... Il suffit de comprendre. Arnaud Bédat précise: c'est un problème à la hanche qui lui pose parfois des problèmes d''équilibre.

.....

Antonio Socci est comme la star, ou plutôt le trou noir de l'opposition au Pape François. Il adore la théorie du complot. Comme François a le même tempérament que Don Camillo, comme nombres d'entre-nous, peut-être qu'un affectueux petit coup de pied à Antonio Socci, là où le soleil ne brille jamais, lui ferait le plus grand bien :-)))

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LE VATICAN EXPRIME SON SOUTIEN EN FAVEUR D’UN PRÊTRE MENACÉ PAR LA MAFIA

LE VATICAN EXPRIME SON SOUTIEN EN FAVEUR D’UN PRÊTRE MENACÉ PAR LA MAFIA

Vatican - le 27/03/2017 | Par Agence I.Media

Mafia/Menaces : Le dicastère pour le service du développement humain intégral a envoyé un message au Père Luigi Ciotti lui exprimant son “plein soutien” pour son “action fondamentale contre l’illégalité, et le crime organisé, pour la construction d’une citoyenneté de liberté et de justice”, a rapporté le site du quotidien Giornale di Sicilia le 27 mars 2017.

Des menaces contre le Père Ciotti, fondateur de Libera, principale association antimafia d’Italie, sont apparues ces derniers jours dans deux villes du pays, Locri (Calabre) et Palerme (Sicile). Des messages de soutien lui ont également été adressés par les plus hautes autorités civiles

mardi, 28 mars 2017

Rome reconnaît un nouveau miracle dû à la prière des pastoureaux de Fatima, les bienheureux Francisco et Jacinta Marto

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Rome reconnaît un nouveau miracle dû à la prière des pastoureaux de Fatima, les bienheureux Francisco et Jacinta Marto, ce qui ouvre la voie à leur canonisation, si les cardinaux exprimaient un avis favorable lors d’un consistoire, probablement après Pâques.

Une première

Lors d’une audience accordée au cardinal Angelo Amato, le pape François a en effet donné son feu vert, ce jeudi 23 mars 2017, à la promulgation d’un décret de la Congrégation pour les causes des saints reconnaissant l’authenticité d’un miracle comme dû à leur intercession.

Le pèlerinage du pape François à Fatima les 12-13 mai 2017, pour le centenaire des apparitions de la Vierge Marie à la Cova da Iria, pourrait donc bien être marqué par la canonisation des pastoureaux. A l’occasion de son pèlerinage pour le Jubilé de l’An 2000, saint Jean-Paul II les avait béatifiés : c’était la première fois que des enfants non-martyrs, frère et soeur, étaient béatifiés ensemble et si jeunes, et ce serait cette année la première fois que des enfants, frère et soeur, non-martyrs, seraient canonisés également ensemble, ce qui encourage les causes de béatification d’autres enfants morts en « odeur de sainteté ».

Saint Dominique Savio (2 avril 1841-9 mars 1857) était une sorte d’exception de jeune « adulte » alors qu’il allait avoir 15 ans – il a été canonisé le 12 juin 1954 par Pie XII – et la bienheureuse Laura Vicuña (5 avril 1891, Chili-22 janvier 1904, Argentine), morte en offrant sa vie pour la conversion de sa mère, alors qu’elle n’avait pas 13 ans, semble avoir ouvert la voie: elle a été béatifiée par Jean-Paul II le 3 septembre 1988. Mais des enfants aussi jeunes, et un frère et une soeur ensemble, on ne l’avait pas encore vu.

Francisco Marto (1908-1919) est mort de la grippe espagnole, le 4 avril 1919 – il n’avait pas 11 ans, et sa petite sœur Jacinta (1910-1920), qui allait avoir 10 ans, est morte l’année suivante à de la même maladie, le 20 février 1920. Depuis les apparitions de 1917, ils n’hésitaient pas à prier le chapelet avec ferveur et à offrir généreusement leurs peines et leurs sacrifices quotidiens pour la paix et la conversion des pécheurs, selon l’appel de la Vierge Marie.

Les deux miracles reconnus

Un premier miracle obtenu par leur intercession commune avait été reconnu par Jean-Paul II le 28 juin 1999 et retenu pour leur béatification: ils avaient été invoqués ensemble. C’était la guérison, le 25 mars 1987, de María Emilia Santos, de Leiria (Portugal), paraplégique, qui avait commencé a invoquer les deux enfants après une retraite pour les malades, à Fatima, et qui achevait alors une neuvaine, après des années de martyre. Elle commença à aller mieux, à s’asseoir dans son lit sans aide et sans douleur, jusqu’à pouvoir se mettre debout le jour anniversaire de la mort de Jacinta, le 20 février 1989.

Le miracle – guérison inexplicable pour l’état actuel de la science – retenu pour la canonisation est la guérison d’un bébé, Felipe Moura Marques, né avec un diabète de type 1 – réputé incurable -, portugais, dont les parents vivaient en Suisse. Sa maman et sa grand-mère ont emmené le bébé sur la tombe des pastoureaux, à Fatima. Lors de leur béatification, le 13 mai 2000, la maman approcha même le bébé du téléviseur en priant les deux bienheureux pour le petit Felipe. Depuis, il vit sans insuline et sans aucun problème de santé, a rapporté l’évêque – aujourd’hui émérite – de Leiria-Fatima, Mgr Serafim de Sousa Ferreira e Silva, en 2005.

Le procès de béatification de leur cousine, la troisième voyante, Lucia dos Santos (22 mars 1907-13 février 2005), devenue ensuite carmélite à Coimbra, et morte à 98 ans, quelques semaines avant Jean-Paul II, est également arrivé à Rome, mais il faudra encore du temps pour examiner quelque 15 000 documents communiqués par le diocèse de Coimbra et les expertises sur le miracle présumé. Le postulateur, le père Romano Gambalunga, a invité « à la patience ».

Tout a été publié

En l’An 2000, la béatification des pastoureaux avait été l’occasion de révéler le contenu du “troisième secret”. Le cardinal Tarcisio Bertone avait été l’envoyé du cardinal Joseph Ratzinger auprès de Sœur Lucie pour préparer l’événement. Il l’a raconté dans son livre « La dernière voyante de Fatima. Ce que m’a dit sœur Lucie », avec une présentation de Benoît XVI (Bayard, 2008).

Et, une fois l’interprétation confirmée par la carmélite – « tout a été publié », a-t-elle affirmé -, c’est le cardinal Angelo Sodano, alors Secrétaire d’Etat, qui a donné la lecture du contenu de ce document, à Fatima, le jour de la béatification, en présence de sœur Lucie.

Une présentation a été publiée ensuite par le cardinal Ratzinger, avec les facsimilés des manuscrits de sœur Lucie, le 26 juin 2000.

Rappelons aussi que le pape Jean-Paul II a renouvelé la consécration du monde à la Vierge de Fatima le 25 mars 1984 et le cardinal Ratzinger était formel : « Sœur Lucie confirma personnellement que cet acte solennel et universel de consécration correspondait à ce que voulait Notre Dame (« Sim, està feita, tal como Nossa Senhora a pediu, desde o dia 25 de Março de 1984 »: « Oui, cela a été fait, comme Notre Dame l’avait demandé, le 25 mars 1984 »: lettre du 8 novembre 1989). C’est pourquoi toute discussion, toute nouvelle pétition est sans fondement. »

Prière pour demander la béatification de soeur Lucie et la canonisation de François et Jacinthe

Très Sainte Trinité, Père et Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je vous remercie pour les Apparitions de la Très Sainte Vierge Marie à Fatima. Par les mérites infinis du Très Saint Coeur de Jésus et par l'intercession du Coeur Immaculé de Marie, je vous demande pour votre plus grande gloire et pour le bien de nos âmes, de daigner glorifier devant toute l'Église soeur Lucie afin qu'elle soit béatifiée et obtenir la canonisation de François et Jacinthe. Accordez-nous, s'il vous plaît, par leur intercession, la grâce que nous implorons. Ainsi soit-il.

Le Cardinal O'Malley, pédophilie et protection des mineurs: "qu’il n’y ait pas de doute, aucun autre thème n’est plus important pour la vie de l’Église".

(Radio Vatican)

Le Cardinal O'Malley, pédophilie et protection des mineurs: "qu’il n’y ait pas de doute, aucun autre thème n’est plus important pour la vie de l’Église".

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Lien: priorité aux victimes

Partager expériences et stratégies pour protéger les mineurs des abus sexuels, c’était l’objectif d’un séminaire que se tenait ce jeudi 23 mars à Rome, au sein de l’Université pontificale Grégorienne.

Une rencontre internationale, avec un focus particulier sur l’Amérique du Sud, organisée par la Commission pontificale pour la protection des mineurs, en collaboration avec le Centre pour la Protection de l’Enfance de l’Université.

Les participants venus d’Argentine, de Colombie et du Mexique étaient entourés d’experts d’Australie et d’Italie pour une réflexion sur la culture de la sauvegarde et de l’éducation dans les écoles catholiques, les institutions et les communautés.

Dans son discours d’ouverture, le cardinal Sean O’Malley, président la Commission pontificale pour la protection des mineurs, a rappelé l’importance «d’un partage des connaissances et ressources» pour développer des programmes efficaces de protection des mineurs et souligné qu’il ne pouvait y avoir d’indulgence dans ce travail.

Il a également réitéré ses propos tenus en septembre dernier devant les nouveaux évêques : « Qu’il n’y ait pas de doute, aucun autre thème n’est plus important pour la vie de l’Église. Si l’Église n’est pas engagée dans la protection des mineurs, nos efforts d’évangélisation n’auront pas d’effets, et nous perdrons la confiance de notre peuple » a-t-il affirmé.

lundi, 27 mars 2017

Pédophilie dans l'Eglise en France: le journaliste français René Poujol parle cash

Pédophilie dans l'Eglise en France: le journaliste français René Poujol parle cash

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A lire: le Cardinal Bergoglio n'a pas couvert de prêtres pédophiles

A lire: Arnaud Bédat s'exprime sur le blog Le Suisse Rom@in

Décliner une invitation à débattre des «silences» de l’Eglise sur la pédophilie n’est pas la meilleure manière de se faire entendre.

Les téléspectateurs qui, le 21 mars, auront regardé jusqu’au bout l‘émission Cash investigation consacrée à la pédophilie dans l’Eglise, en auront ressenti une forme de sidération, une sourde colère.

Beaucoup se seront reconnus dans ce commentaire du père Olivier Ribadeau-Dumas, porte parole de la Conférence des évêques de France : « J’ai regardé l’émission Cash Investigation avec un sentiment de honte… Nous n’avons pas respecté les victimes…»

Quand la Cef fait le choix de la chaise vide

La Cef avait, les jours précédents, dans un communiqué, fait connaître sa décision de ne pas participer au débat qui suivrait le documentaire. «Ce refus de participer à cet enregistrement est motivé par les méthodes utilisées pour les interviews ainsi que par divers renseignements obtenus sur cette émission. Il apparaît que la déontologie journalistique ne soit pas respectée et que cette émission soit plus préoccupée d’accuser que d’expliquer.» Une position sur laquelle Vincent Neymon, directeur de la communication des évêques de France s’est expliqué par la suite sur KTO.

On connaît le parti pris d’Elise Lucet, d’interpeller publiquement, sous l’œil des caméras, des protagonistes ayant préalablement été sollicités par une demande formelle d’interview à laquelle ils ont choisi de ne pas donner suite. L’effet est spectaculaire et ravageur. La personne, déstabilisée, refuse généralement de répondre et tourne les talons, donnant le sentiment de fuir. Effet recherché et garanti ! Et lorsque c’est le pape François lui-même qui se trouve ainsi «sommé» de s’expliquer, sur la place Saint-Pierre, au milieu de la foule des pèlerins, sur ses complaisances supposées à l’égard d’un prêtre pédophile argentin, le spectateur ressent un réel malaise.

Comme s’il y avait là, de la part de la journaliste, une forme d’irrespect et d’abus de pouvoir. Cash investigation recourt également, à plusieurs reprises, à la technique de l’interview en caméra cachée où la personne interpellée ignore qu’elle est filmée et que tout ce qu’elle va dire, taire ou montrer par son attitude – en toute confiance – sera, de fait, retenu contre elle.

Quand la fin suggère les moyens…

80768_80767-cash-investigation2.pngOn peut, bien sûr, plaider que la fin ne justifie pas les moyens. Mais ces techniques font mouche. Le journaliste, quelles que soient parfois ses velléités à jouer au justicier, sait qu’il tire une vraie légitimité du droit des citoyens à savoir. Et lorsque le téléspectateur a le sentiment que l’information ainsi extorquée, qui n’aurait pas été obtenue autrement, éclaire réellement le sujet abordé, toute objection de nature éthique sur les conditions de son obtention devient sans effet.

L’enquête de France 2 révèle, de même, le contenu de la lettre par laquelle un évêque Camerounais explique comment il a soustrait à la justice de son pays des religieux français de la communauté Saint-Jean soupçonnés de pédophilie. Le voir, face à la caméra, refuser de s’expliquer au motif que les journalistes n’étaient pas sensés avoir connaissance de cette lettre confidentielle a un effet dévastateur. Elargissons le propos : la société n’aurait pas à interpeller l’institution religieuse sur ce qu’elle entend garder secret.

Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, il existe aujourd’hui sur ces questions une exigence de transparence dont une institution comme l’Eglise doit admettre qu’elle s’impose désormais à elle… définitivement !

Expliquer c’est aussi chercher à comprendre comment on a pu en arriver là

L’une des critiques possibles vis-à-vis de cette enquête est qu’elle entendrait démontrer que l’Eglise qui est en France, malgré ses engagements, devrait faire face à une nouvelle vague de faits de pédophilie, couverts par le silence de la hiérarchie, alors qu’il s’agit, pour l’essentiel, de faits anciens, connus pour la plupart. Mais reprocher à l’émission d’être «plus préoccupée d’accuser que d’expliquer» (1) est doublement inopérant. Sur la pédophilie dans l’Eglise il est clair que l’opinion, y compris au sein du monde catholique, attend une condamnation plus qu’une explication. Et si explication il doit y avoir, elle ne peut en aucun cas se limiter à la seule évocation des efforts engagés par l’institution pour combattre efficacement la pédophilie, même s’ils sont bien réels. Ni à affirmer qu’une page serait définitivement tournée… Expliquer c’est aussi chercher à comprendre comment on a pu en arriver là.

Trop de séquences de Cash investigation illustrent, à l’évidence, que l’Eglise est encore loin du compte et que l’on peut s’interroger sur la réalité de sa détermination ou de sa capacité à mettre en œuvre la «tolérance zéro».

«Celui par qui le scandale arrive» n’est pas la victime qui demande justice

Lorsque un responsable des Pères du Sacré Cœur estime n’avoir pas à signaler la présence d’un frère accusé de faits de pédophilie au motif que «C’est à la police de faire son travail», il contrevient d’évidence aux directives de Benoît XVI. Lorsque le même avoue au journaliste venu l’interroger : «Cette question sur les victimes, je ne me la suis posée qu’hier» on se dit qu’il y a encore du chemin à parcourir pour la prise de conscience, dans l’Eglise, de l’abomination du crime pédophile ; pour que chacun reconnaisse que «celui par qui le scandale arrive» n’est pas la victime qui porte plainte mais bien l’agresseur qui aurait préféré rester dans l’ombre ; et qu’il ne peut y avoir de miséricorde pour le pêcheur sans justice pour sa victime.

Lorsque, dans le débat, le président de la Parole libérée décrit ce qu’il perçoit comme incapacité de la hiérarchie catholique à accepter vraiment le dialogue avec les associations de victimes, on imagine, par-delà la souffrance des personnes, l’ébranlement de la confiance envers l’Eglise.

Dérives individuelles ou responsabilité collective ?

17361973_10212072391114453_6492266151153332499_n.jpgLorsque Mgr Crépy souligne le fait que sa responsabilité à la tête de la commission permanente de lutte contre la pédophilie ne lui donne pour autant aucune autorité hiérarchique sur les évêques ; lorsqu’il affirme que, dans son diocèse, un religieux soupçonné de pédophilie ne dépend pas de lui mais du bon vouloir du supérieur de la congrégation à laquelle il appartient, il illustre parfaitement l’incapacité de l’Eglise à reconnaître que l’une des causes du drame pédophile puisse venir d’un dysfonctionnement de l’institution elle-même et non de seules dérives individuelles.

Lorsque le père Joulain, prêtre et thérapeute, consultant sur des centaines d’affaires de pédophilie, porte le diagnostic d’une «déconnection des évêques avec tout ce qui touche à la sexualité…», on se sent autorisé à interpeller, une nouvelle fois, l’Eglise sur sa théologie de la sexualité humaine.

«Il y faudra une génération»

Lorsque la responsable de l’ONU chargée en 2014 d’une enquête sur les abus sexuels dans l’Eglise déclare (2) : «Le Vatican nous a dit que c’était un problème du passé. Plus nous avançions, plus nous nous rendions compte que ce n‘était pas le cas.» on se dit que même au plus haut sommet de l’Eglise on peut prendre ses désirs pour des réalités. Et lorsqu’on entend les interrogations soulevées, non seulement par l’obstruction de la Curie aux décisions du pape François, mais également par les ambiguïtés du pape lui-même, on se dit qu’il est urgent que les fidèles continuent de se tenir en éveil.

Dans le documentaire de Cash investigation, le père Hans Zollner, membre de la Commission de protection des mineurs mis en place par le Vatican, déclare à Elise Lucet à propos du combat contre la pédophilie : «C’est le travail d’une génération». Comment mieux exprimer que si la détermination est aujourd’hui acquise de lutter contre ce crime , le processus d’éradication et de guérison sera long, sans doute douloureux, semé d’embuches ou de renoncements.

Ce chemin de croix, l’Eglise va devoir le parcourir sous le regard implacable de la société civile, trop heureuse – en certains lieux – de lui faire payer sa dénonciation de l’amoralisme contemporain. En oubliant, au besoin, que dans les années soixante-dix, les mêmes qui se sont institués procurateurs tenaient antenne ouverte à un militantisme pro-pédophile, au nom de l’émancipation de l’enfant et de son droit à une sexualité épanouie.

Pour une commission d’enquête parlementaire ?

Derrière ses excès mêmes, le documentaire de Cash investigation nous dit quelque chose d’essentiel sur l’incompréhension de notre société vis-à-vis des modes de fonctionnement de l’Eglise. Que des prêtres condamnés puissent rester en fonction – fusse comme aumônier d’hôpital – que des évêques convaincus de non-dénonciation conservent leur poste ; que des cardinaux suspects de complaisance continuent de sièger au G9 auprès du pape François… leur est incompréhensible. (3)

Que dans un pays de laïcité le code de droit canonique – sinon la loi de Dieu – puisse prévaloir sur celle des hommes ou lui être contraire interpelle le citoyen. (4) Autorisant Elise Lucet à évoquer, ce soir-là, la possible constitution d’une commission d’enquête parlementaire sur les affaires de pédophilie dans l’Eglise ; avec l’assentiment de François Devaux, président «exaspéré» de la Parole libérée et peut-être celle de nombreux chrétiens sous le choc, devant leur écran de télévision. (5)

Se donner les moyens d’une parole à son tour libérée

Dire que l’institution ecclésiastique se doit aujourd’hui d’ouvrir le dialogue, quel que soit son sentiment d’injustice ou d’incompréhension, tient de l’euphémisme. Cash investigation a frappé fort, non sans arrière-pensées peut-être, là où les médias chrétiens les mieux intentionnés seront toujours tenus par une certaine déférence envers l’institution. C’est pourquoi le choix de la chaise vide lors du débat qui a suivi l’émission apparaît comme une faute. C’est bien connu : les absents ont toujours tort. L’Eglise s’est privée là d’un droit éventuel de rectification, d’explication, de mise en perspective… De même que de la possibilité d’interpeller la société sur ses propres contradictions lorsqu’elle exige la mise à l’écart définitive de tout prêtre ou religieux coupable dans le même temps où elle plaide, ailleurs, pour la réinsertion des condamnés.

On peut entendre Mgr Crépy, lorsqu’il explique avec franchise : « Je suis encore nouveau dans mes fonctions, l’exercice est un peu difficile. Je ne me voyais pas sur le plateau, être mal à l’aise alors que je représente l’Eglise. » (6) L’exigence n’en est que plus grande pour l’Eglise de France de se donner les moyens d’une parole, à son tour libérée, sur ces questions. Le 12 décembre dernier la Cef organisait une réception de fin d’année dans ses locaux de l’avenue de Breteuil, à l’intention des mouvements d’Eglise et des médias. Dans son discours de bienvenue, Mgr Pontier évoquait quelques événements marquants de l’année 2016… sans la moindre allusion aux affaires de pédophilie qui avaient pourtant ébranlé le monde catholique et plus particulièrement le diocèse de Lyon. Qui dira le prix du silence ?

L’accusation se trouve dans le communiqué de la Cef justifiant sa non-participation au débat.

Son témoignage ne figure pas dans le document lui-même mais dans le débat qui a suivi.

On entend parfois, ici ou là, des personnes qui par ailleurs se sont élevées contre le projet de déchoir de la nationalité française des binationaux coupables d’actes terroristes, s’étonner que des prêtres pédophiles fassent toujours partie de l’Eglise…
Le secret qui entoure la procédure des procès canoniques fait également débat, qui semble avoir pour effet essentiel de « protéger » l’accusé et l’institution à laquelle il appartient, au détriment des victimes.

Dans le débat, où cette question est évoquée, le sociologue Olivier Bobineau insiste néanmoins pour qu’une telle commission d’enquête, si elle devait voir le jour, porte sur la pédophilie dans toutes les institutions, donc également dans l’éducation nationale. Olivier Bobineau est par ailleurs l’auteur du livre Le sacré incestueux. Les prêtres pédophiles. Ed. DDB, 2017.

Notons au passager que lorsque Mgr Crépy explique son absence du débat, par le fait – compréhensible – qu’il ne se sentait pas suffisamment en possession de son dossier, il fait un sort à la version officielle de la chaise vide, justifiée par le manque de déontologie des journalistes dans le documentaire.

Sur la question de la pédophilie dans l’Eglise, articles publiés sur ce blogue en 2016
Spotlight, des vérités qui continuent d’effrayer
Sur les questions de la pédophilie et des dérives sectaires en France. Lien

Abus sexuels : le mal à la racine
Sur la timidité de l’épiscopat à s’engager vraiment. Lien

Pédophilie : l’Eglise sous le scalpel
A propos du livre d’Isabelle de Gaulmyn sur l’affaire Prenant. Lien