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dimanche, 09 juin 2013

Les qualités de Mgr Brunner et le droit canon

Brunner_0.jpgL'abbé Philippe Aymon évoque les qualités de gouvernement, d’écoute et de discrétion de celui qui prochainement quittera le Siège Episcopal de Sion. Ce n'est un sercet pour personne, Mgr Norbert Brunner n'était pas non plus un homme aimant beaucoup la communication. 

Par contre, il est fort surprenant, mais pas étonnant, de voir le droit canon être opposé à la pastorale. Pas étonnant, car dans le milieu ecclésial, le droit canon n'a pas bonne presse. Cela est fort regrettable. 

Le droit est associé à la justice, à ce qui appartient aux autres. Sans le respect du droit, la pastorale devient une source d'injustices et cause de nombreuses souffrances. Le droit est ainsi une dimension essentielle de toute pastorale. 

FUEcanonpiratenoir.jpgLe droit canon, qui n'a rien à voir avec une arme à feu, se réfère à la norme, à la règle. Un canon de beauté est l'exemple même de la beauté. La canonisation d'une personne fait d'elle un modèle à imiter pour rejoindre la sainteté. 

Le droit canon est une sagesse de l'Eglise accumulée au cours de siècles afin de régler les conflits et résoudre les problèmes inhérents à toute vie en société. La paix provient de la justice. 

Hélas, les chantres d'une pastorale apparamment sans droit inventent parfois un autre droit, tordu, soit des normes personnelles imposées avec une certaine force. La force pacifiante du droit devient le droit de la force. 

Qualifier un évêque de bon administrateur et d'homme attaché au droit canon sont ainsi des véritables compliments, des qualités nécessaires à tout homme de gouvernement. 

Le Cardinal Danneels pour l'union légal des couples de même sexe

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Source: Benoît et Moi

«La possibilité d'une union civile est positive, mais ne l'appelons pas mariage. L'Eglise a également changé d'avis au sujet du suicide».

A lire: (Lettre de la Congrégation pour la doctrine de la foi)

http://vaticaninsider.lastampa.it 
Marco Tosatti 
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Le cardinal belge Godfried Danneels: «Je pense que c'est un développement positif que les Etats soient libres d'ouvrir le mariage civil pour les homosexuels, s'ils le veulent,» a-t-il déclaré dans une entretien avec le journal néerlandais De Tijd, disant aussi, toutefois, qu'à ces unions devraient être donné un nom autre que le mariage. Aux yeux de l'Eglise, a-t-il déclaré, ce n'est pas «un vrai mariage» qui ne peut être qu'entre un homme et une femme. «Mais c'est légal - a-t-il ajouté - affirmant que «l'Eglise n'a rien à dire» sur de telles lois.

Le journal l'Echo cite lui aussi le cardinal Danneels. Selon le journal, le cardinal aurait dit que les français doivent «respecter la loi» et ne pas s'opposer au «mariage gay». «Nous devons comprendre: l'Église ne s'est jamais opposée au fait qu'il y a un certain type de "mariage" entre personnes du même sexe, mais nous parlons d'un certain type de mariage. Ce n'est pas le même vrai mariage qu'entre un homme et une femme, nous devons trouver un autre mot dans le dictionnaire».

Selon Danneels l'Eglise aujourd'hui développerait une approche plus «nuancée» sans être «fixée» sur les principes moraux. «Comment un homme peut-il ne pas s'identifier avec son orientation? Je crois qu'il y a une nette évolution dans la pensée de l'Église ». 

Il a comparé la situation à la façon dont on regarde les suicidés, qui autrefois se voyaient refuser la sépulture en terre consacrée, disant que l'Eglise considère désormais la «totalité» de la personne.

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- comme il s'agit d'une question rationnelle, et pas d'abord catholique, l'Eglise propose ces argumentations non seulement aux croyants, mais aussi à tous ceux qui sont engagés dans la promotion  du bien commun.

- un homme politique pourrait voter une loi qui opterait pour l'union civil, mis dans un paquet d'autres lois, afin d'empêcher l'adoption par exemple. Mais il ne peut pas faire de la promotion active pour l'union civil, qui aux yeux de la simple raison n'est simplement pas possible (cf. Lettre de la congrégation de la doctrine de la foi pour les hommes politiques)

- l'union de deux personnes du même sexe est en fait une affaire privée. Comparaison n'est pas raison. 

- la pratique ancienne de ne pas accorder des funérailles aux personnes qui s'étaient suicidées se voulait être un interdit afin d'empêcher le suicide. Les psychiatres en parlent comme d'une nécessité: la valeur de l'interdit. Le suicide est une réalité définitive pour une souffrance transitoire. Le non peut-être salvateur, un peu comme veiller sur un pont afin que personne ne s'y jette ou mettre des barrières très hautes pour enlever l'occasion. L'Eglise offrait la Messe pour le repos de l'âme. 

- Cette pratique a effectivement changé, et elle correspond heureusement au Visage Miséricordieux de Dieu en pensant au soutien de la famille si durement frappée par une telle tragédie. 

Reconnaissance du génocide arménien

« Ce fut le premier grand génocide du XXe siècle »  Pape François

38” minutes Rome Reports.

samedi, 08 juin 2013

Les laïcs en politique

« C'est une obligation pour les chrétiens qui ne peuvent pas s'en laver les mains comme Pilate ». « La politique est la forme la plus haute de la charité, car elle cherche le bien commun ».

«La politique, c'est sale – mais elle est peut-être sale parce que les chrétiens ne s'y impliquent pas. »

Pape François


Mgr Brunner et sa démission avec l'abbé Philippe Aymon

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en 10 minutes avec Canal 9

A lire sur le blog hébergé sur cath.ch

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Le prêtre est au service des laïcs

images-2.jpegLa confusion entre le sacerdoce baptismal et le sacerdoce ordonné pose un certain nombres de difficultés pratiques. Cela peut provenir d'un cléricalisme diffus et latent qui reste ancré dans les mémoires, par une enflure du sacerdoce ordonné, mais aussi d'une présentation du sacrement de l'ordre comme étant le sommet de la vie chrétienne. La sainteté est la vocation universelle et le sommet de toute vie pour tous et chacun. Le prêtre est le serviteur de tous et le sacerdoce est l'amour du Coeur de Jésus. 

Saint Augustin en était bien conscient: avec vous je suis chrétien, pour vous je suis évêque (prêtre). 

Risque de trombose

Le Cardinal Bergoglio dénonçait cette lutte de pouvoir qui paralyse l'action évangélisatrice de toute l'Eglise. Les jeunes mariés aiment reprendre cette phrase: s'aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre, mais regarder ensemble dans la même direction. Or, parfois, clercs et laïcs se regardent presque en chien de faïence. Le Cardinal Ratzinger, avec son sens affiné de la liturgie, écrivait que l'on prie comme l'on croit, car la liturgie est l'expression de la foi. 

Il n'est pas rare que la tension entre ses deux services se manifeste soit dans les réunions soit dans la célébration de la Messe. La cléricalisation des laïcs et la laïcisation des prêtres n'est pas qu'une théorie écrit au tableau noir. 

Unknown-1.jpegL'adoration est universelle, pour tous et pour chacun, sans distinction hiérarchique, alors que la Messe, par sa dimension sacrificielle, possède par essence et par nature, une dimension hiérarchique. 

Une instruction romaine, signée par 8 congrégations, avait tenté de clarifier les différents services au sein de l'Eglise. Le Cardinal Herranz avait évoqué le risque d'infarctus que l'Eglise courrait lorsque le droit canon, complément et soutien indispensable de la pastorale, n'est pas appliqué. 

La roue a tourné

Finalement, le chantre d'une pastorale presque opposée à cette juste vision provenait entre autre de l'évêque émérite français Mgr Albert Rouet. Son successeur n'a pas souhaité continuer dans la même ligne pour simplement signer d'autres décrets. 

Rien que l'autre jour, le Pape François, tel le Bon Pasteur, a exhorté les jeunes laïcs à s'engager surtout et en premier lieu dans la société civile et tout particulièrement en politique. Le monde reste le premier appel pour la sanctification des laïcs, qui se dessine comme une mer sans rivage, qui attend l'épanouissement des futurs saints, qui doivent se sentir en plein monde comme des poissons dans l'eau.  

Pape François: la crise de la valeur de la personne humaine

pape-francois-paques.jpgDialogue entre le pape et les jeunes des écoles jésuites

Pape François

ROME, 7 juin 2013 (Zenit.org) - 

Extrait:

Federica : Je voudrais demander une parole pour les jeunes d’aujourd’hui, pour l’avenir des jeunes d’aujourd’hui, étant donné que l’Italie se trouve dans une situation de grave difficulté...

Tu dis que l’Italie est dans un moment difficile. Oui. Il y a la crise. Mais je te dirai : pas seulement l’Italie. Le monde entier en ce moment est en crise. La crise… la crise n’est pas quelque chose de mauvais. C’est vrai que la crise nous fait souffrir, mais nous devons, et vous les jeunes… nous devons savoir lire la crise. Cette crise, que signifie-t-elle ? Que dois-je faire moi-même pour aider à sortir de la crise ? La crise qu’en ce moment nous vivons est une crise humaine. On parle d’une crise économique, d’une crise du travail, oui, c’est vrai, mais pourquoi ? Parce que ce problème dans le travail, ce problème dans l’économie, sont des conséquences du grand problème humain. Ce qui est en crise c’est la valeur de la personne humaine. Et nous devons défendre la personne humaine.

En ce moment… j’ai déjà raconté cela trois fois, mais je le raconte une quatrième fois : j’ai lu une fois le récit d’un rabbin du Moyen-âge – des années 1200 – et ce rabbin expliquait aux juifs de ce temps-là, l’histoire de la Tour de Babel. Pour construire la Tour de Babel, ce n’était pas facile. Ils devaient faire les briques, et comment fait-on les briques, il faut chercher la terre, la paille, les mélanger, les mettre au four, c’était un gros travail et après ce travail une brique devenait un vrai trésor. Puis ils portaient les briques les unes sur les autres pour la construction de la Tour de Babel. Mais si une brique tombait, c’était une tragédie. Ils punissaient l’ouvrier qui l’avait fait tomber. C’était une tragédie. Mais écoutez ça : si un homme tombait, il ne se passait rien. C’est la crise que nous vivons aujourd’hui. C’est la crise de la personne. Aujourd’hui la personne ne compte pas. Ce qui compte ce sont les sous, ce qui compte c’est l’argent. Et Jésus… Dieu a donné le monde, toute la création, il l’a donnée à la personne, à l’homme et à la femme. Afin qu’ils la poursuivent. Non pas à l’argent. C’est une crise de la personne, il y a une crise parce que la personne aujourd’hui – écoutez bien, c’est vrai – est « esclave ». Et nous devons nous libérer de ces structures économiques et sociales qui nous rendent esclaves. C’est vrai. C’est notre devoir.

Traduction de Zenit, Anne Kurian

vendredi, 07 juin 2013

Succession de Mgr Brunner: une surprise au rendez-vous ?

Séquence humour avec l'abbé Philippe Aymon

DEMISSION DE MGR BRUNNER

Il y a une semaine, lors de la Fête-Dieu, Mgr Norbert Brunner semblait déjà dire au revoir à ses ouailles.

06 Juin 2013

Quel évêque et quelle Eglise pour le Valais de demain?

Le pape François a donc pris en considération la renonciation de l'évêque de Sion à exercer sa charge. La succession d'un évêque est chose complexe, secrète, et elle tient compte de nombreux facteurs. Notre enquête.

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Un évêque s'en va. Un autre arrive. Et c'est souvent dans un diocèse, l'essence même de l'Eglise et de la communauté des croyants qui change, davantage même que le simple visage du berger. Les règles de nomination des évêques dans l'Eglise latine sont établies par le code de droit canonique de 1983 (c. 377-378). 

Le rôle du nonce apostolique en Suisse

Au commencement, il y a dans le cas qui nous occupe aujourd'hui ce croisement entre la ma foi bien nommée Kirchenfeldstrasse et l'Elfen strasse à Berne: soit le siège de la nonciature apostolique, occupé depuis deux ans par un brillant diplomate italien, Mgr Diego Causero, 73 ans, polyglotte, homme de culture, avec de solides antennes dans toutes les régions de Suisse. Il y a de longues semaines déjà, alors que Mgr Brunner venait de timbrer sa lettre au Saint-Siège, où elle fut mise en attente, Mgr Causero eut donc la lourde tâche de rédiger la "terna", cette liste de trois noms d'"épiscopables" soumise à Rome.

Consultations

Pour ce faire, il a suivi l'étroit couloir canonique qui encadre la nomination de tout évêque. Il a consulté le président de la Conférence des évêques suisses, l'évêque en partance (qui peut ou non compléter la liste en son nom propre), voire le chapitre de la cathédrale où trône cet évêque, sans oublier diverses personnalités remarquables de l'Eglise suisse: pères abbés, théologiens, prêtres aux mérites reconnus de tous, laïcs de poids engagés aux côtés de l'Eglise. Parfois, diplomatie vaticane oblige, le nonce n'hésitera pas à nouer des contacts discrets avec le gouvernement pour déjouer d'éventuels pièges politiques. "Compte tenu des problèmes historiques de notre Conférence des évêques avec le diocèse de Coire ou avec la Fraternité Saint-Pie X d'Ecône, gageons que Mgr Causero ne s'est pas privé de telles consultations!" , nous chuchotait hier un des plus hauts prélats de ce pays.

Le pape décide

Parvenue à Rome, la "terna" est enfin examinée par le président de la Congrégation pour les évêques - qui la retourne parfois à la nonciature (pour étoffer les CV) - avant de la soumettre aux membres de son dicastère pour départager les trois noms. Généralement, le pape se contente in fine d'entériner le vote des membres de la Congrégations pour les évêques, mais il lui arrive, notamment lorsqu'il ignore tout des noms qu'on lui susurre, qu'il demande à la Congrégation de lui trouver des princes de l'Eglise qui lui seraient plus familiers. Si tel était le cas aujourd'hui, ce serait ainsi à la demande du pape François que Diego Causero devrait compléter personnellement l'enquête et auditionner les candidats. A notre connaissance, le nonce en Suisse aurait d'ores et déjà reçu deux des "épiscopables" pour le diocèse de Sion. 

Les "épiscopables"

Quels sont les trois noms qui figurent aujourd'hui sur la "terna" transmise par le nonce au Vatican? Deux sont certains, pour les responsables ecclésiaux que nous avons contactés: l'abbé Pierre-Yves Maillard, directeur de notre séminaire diocésain à Fribourg; et le Père Nicolas Buttet, fondateur de la Fraternité Eucharistein à Epinassey. Soit un homme de consensus jugé trop terne par certains, et un réformateur au charisme dérangeant pour d'autres.

Deux autres noms sont régulièrement cités: le dominicain et théologien Gilles Emery (qu'on dit de santé très fra- gile), et son collègue profes- seur à Fribourg François-Xavier Amherdt, connu du grand public pour sa passion de l'arbitrage qu'il a pratiqué à un haut niveau dans le football.

 

Et un non-Valaisan?

A noter qu'une surprise est toujours possible, avec le parachutage d'un évêque non valaisan, puisque le diocèse de Sion ne bénéficie pas, comme celui du Tessin, d'un concordat avec le Vatican, qui lui garantit la nomination d'un évêque du cru. En revanche, la tradition des relations Sion-Rome laisse peu de chance à ce scénario. Historiquement, le Saint-Siège écrivit même au Gouvernement valaisan, le 30 décembre 1918, "qu'il prendrait soin de ne pas élire un évêque qui n'aurait pas l'agrément du(dit) gouvernement" . Réponse imminente, puisque le pape François a pris l'habitude depuis son accession au trône de Pierre d'effectuer la plupart des nominations en une semaine, montre en main.  

Par Jean-François FOURNIER, REDACTEUR EN CHEF

jeudi, 06 juin 2013

Martin Werlen et son nouveau livre: un pétard mouillé ?

images.jpegIl fut annoncé à grand renfort de publicité: "découvrir ensemble la braise sous la cendre", le livre du Père Abbé d'Einsiedeln, enfin en version française. Un succès européen et un rôle prophétique à la clef. 

Un diagnostic inspiré 

Je fus "enchanté" par la première partie, malgré ce triste diagnostic: la crise interne dans et de l'Eglise catholique, qui donne à voir plus la cendre que la braise. Le Pape Benoît XVI et tous les chrétiens partagent entièrement ce diagnostic. Regard très lucide et humain sur les abus sexuels.

Des remèdes ?

La seconde partie m'a franchement laissé sur ma faim. Après ce regard percutant et provoquant sur cette réalité, je m'attendais à des remèdes qui soient à la hauteur: par exemple entre autre, la conversion personnelle, le recours fréquent à la confession individuelle, la Messe en semaine, la prière du chapelet, la dévotion à la Vierge, l'adoration eucharistique, l'appel universel à la sainteté, la vocation des laïcs dans le monde pour sanctifier les autres par le service et le travail, la primauté de la foi, repartir du Christ, le soin apporté à la liturgie, la prière ...

Du réchauffé

Or, au menu principal sont serviesi les mêmes idées qui sont discutées depuis 50 ans en cercle plus ou moins fermé. Les évêques du monde entier ont déjà donné des réponses, après des consultations, des études et des recherches. Pour le Père Abbé, il suffirait, en résumé: d'un conseil de jeunes auprès du Pape, du sacerdoce des femmes (qui ne serait que d'ordre culturel), de la remise en question du célibat des prêtres, des servants de messe en aubes avec le vêtement du baptême (pas des petits évêques, des garçons en soutane comme à Rome), de l'élection des évêques (mal choisis par Rome) par le peuple, de la communion des personnes divorcés remariées ...

Une analyse binaire, avec malgré tout les conservateurs (la FSSPX) contre les libéraux, soit un shéma qui date de biens des années, avec l'étonnante conviction que l'ensemble des baptisés pense de la même façon que notre Père Abbé. Le Pape François nous invitait pourant tous à ne pas faire de la théologie de salon, autour du tasse de thé. 

Il est vrai que l'on peut penser parfois que les choses ne bougent pas lorsque les réponses ne vont pas dans notre sens. L'Esprit Saint nous conduit vers la vérité tout entière.

Des personnes censurées

Je partage pourtant encore la conclusion: donner la voix au Peuple de Dieu, soit le Corps du Christ, dont la majorité est au ciel. "Lorsqu'on cherche systématiquement à faire taire les critiques... c'est l'Eglise que l'on détruit". "Il est dramatique que les baptisés inquiets soient réduits au silence parce qu'ils appellent la cendre, la cendre". Aussi, j'ai sans doute l'assurance que je ne serai pas soumis à la censure, car Dieu merci le dialogue est possible. 

Les baptisés pensent d'une façon infiniment plus variés et bien plus nunancés. Je connais beaucoup des personnes qui sont systématiquement marginalisées par les instances ecclésiastiques car leur pensée est bien trop orthodoxe, soit en phase avec les textes du Concile Vatican II, en communion avec le catéchisme de l'Eglise catholique et qui ne cadrent justement pas avec la pensée commune, retenue comme majoritaire, donc "normale". 

La maladie de l'Eglise

Le Pape François, qui semble heureusement faire l'unanimité, l'a fort bien perçu: lorsque l'Eglise n'évangélise plus, lorsqu'elle s'occupe que de ses petits problèmes internes, elle tombe malade. L'Eglise n'est pas une ONG, autrement dit, ce n'est pas avec des structures que l'ont va enlever la cendre. Personne n'est le sauveur de l'Eglise. Le Christ nous invite à sortir de nous-mêmes, à nous décentrer pour aller dehors, au périphérie de l'Eglise et du monde. 

Les âmes assoiffées attendent cette braise, cette foi vécue au quotidien (en couple, en famille, dans la maladie, dans les deuils, dans toutes les épreuves de la vie, dans ses joies surtout), foi qui est le trésor par excellence, une pure grâce de Dieu, cette braise sous la cendre des péchés de notre coeur. Le Cardinal Journet, grand ecclésiologue au Concile Vatican II l'écrivait fort bien: les frontières de l'Eglise passent dans notre coeur et la sainteté de l'Eglise brûle nos péchés pour laisser jaillir la joie et la vive flamme de la foi.

L'Esprit Saint du Concile

Les textes du Concile sont encore enfouies, telle la braise, dans le coeur bimilénaire de l'Eglise. Les textes de Benoît XVI en sont une vivante et correcte interprétation. A nous tous de les lire, avec l'aide des homélies hautement spirituelles et réalistes du bon Pape François afin de vivre le coeur du Concile tous les jours: l'appel à devenir des saints. Sans aucune provocation, mais par une convocation (une Ecclesia), une vocation pour tous et chacun. Le christianisme n'est pas la religion du livre, mais de la personne du Christ, de la Parole, du Verbe. Finalement, la longue histoire de l'Eglise nous l'enseigne: seul les saints, qui s'identifient à Jésus, font avancer et bouger l'Eglise. Si elle semble en retard c'est dans doute qu'ils manquent des saints qui rendent le Christ comme notre contemporain. 

mercredi, 05 juin 2013

Pédophilie: l'hypocrisie ecclésiastique

1_0_698224.JPG« Quand Jésus parle à ses disciples, il dit : « Que votre manière de parler soit Oui, oui ! Non, non ! », tenait à souligner le Pape, pour qui « l’hypocrisie n’est pas un langage de vérité ».

« Ceux-ci (en se référant à ceux qui utilisent un langage politiquement correct) veulent une vérité soumise à leurs propres intérêts ».

« Ils sont eux-mêmes victimes, expliquait-il, « de l’idolâtrie narcissique qui les porte à trahir les autres, et les porte à commettre des abus de pouvoir à l’encontre de ceux qui ont confiance en eux ».

Et le Pape d’encourager à repousser la vanité, cette faiblesse qui fait que l’on aime les compliments, qui ne sont que « langage persuasif qui porte au contraire à l’erreur, au mensonge ».

L’homélie de ce mardi, dans la continuité de celle de lundi matin sur la corruption, partait du texte de l’Evangile qui nous raconte les questionnements des pharisiens à Jésus au sujet du tribut à verser à César.

Le Pape François s'entretient avec le Père Zollner

Et parmi les personnes présentes à cette messe du matin, il y avait le père Hans Zollner, le responsable du Centre pour la protection de l’enfance de l’université grégorienne. Il a pu s’entretenir avec le pape François qui l’a encouragé, lui et ses collaborateurs à poursuivre leur travail.

Pour le moment, le centre ne travaille qu’avec huit diocèses et quelques provinces jésuites en Inde et en Indonésie. Le père Zollner a déclaré qu’il voulait approfondir la contribution du centre et ses modules d’apprentissage et toucher le plus de monde possible. La formation d’enseignants et de personnels dans les paroisses sera également nécessaire selon lui. Dans cette optique, il aimerait créer un réseau des facultés de psychologie en partant des facultés des jésuites présentes dans le monde entier. 

La lutte contre les abus sexuels dans l’Eglise, dont ce centre est un des éléments majeurs, a été encouragée par le pape François qui, sur ce dossier, s’inscrit dans la pleine continuité avec Benoît XVI.

source Radio Vatican 

Syrie: condamnation de la vente d'armes

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SYRIE : LE PRÉSIDENT DE CARITAS MOYEN-ORIENT DOUTE DU BIEN-FONDÉ D’UNE INTERVENTION MILITAIRE. 

Vatican - le 05/06/2013 | Par Agence I.Media

De passage au Vatican pour une réunion de coordination de l’action caritative de l’Eglise catholique en Syrie, le président de Caritas Moyen-Orient a salué la “prudence positive“ du Saint-Siège dans ce dossier. Alors que certains pays brandissent la menace d’une intervention militaire en Syrie pour mettre fin au conflit, Joseph Farah a confié à I.MEDIA le 5 juin 2013 qu’il doutait du bien-fondé d’une telle démarche, invitant plutôt la communauté internationale à “alléger les souffrances“ de la population syrienne.

Mgr Norbert Brunner, évêque de Sion, a donné sa démission

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RTS - Le Temps

A 71 ans, l'évêque de Sion Norbert Brunner démissionne. Il restera en fonction peut-être encore plusieurs mois, le temps qu'un successeur soit désigné.

Code de droit canon

Le nonce apostolique a en fait en permanence une liste de 3 noms pour des successeurs potentiels dans le divers diocèses suisses.

A part quelques exceptions mondiales (diocèse de Bâle, sous concordat avec élection par les chanoines), il revient, selon le droit, au représentant du Pape auprès de l'Eglise en Suisse et de l'Etat, un diplomate qu'on appelle nonce apostolique, de lancer une procédure de consultation confidentielle afin que la Congrégation des évêques à Rome présente au Pape un successeur potentiel qu'il choisira.  

Quelques noms circulent déjà. 

lundi, 03 juin 2013

La médiatisation du Pape émérite

Unknown-1.jpegBenoît XVI eu droit à une médiatisation très complexe et fort difficile. Un vaticaniste m'a confié que le Pape émérite avait été victime d'un climat médiatique que les autres n'avaient pas eu à affronter. 

La mémoire courte

Le peuple d'Israël, perdu dans le désert, oublia très vite son esclavage en Egypte. N'oublions pas non plus qu'au début de son pontificat, le bienheureux Jean Paul II était tourné en dérision, avec le qualificatif de "polonais" obstiné, insistant sur la sexualité, le préservatif et l'avortement. Je me souviens aussi d'un prêtre visitant les familles, qui entendait le petit couplet habituel anti Jean Paul II. Mais le Pape était un communicateur extraordinaire, appuyé par le brillant Navarro Valls. Même Hans Küng, avec ses très nombreuses critiques (Pape médiéval, à la monarchie absolue), n'est pas arrivé a retourner l'opinion publique contre le Saint Père.

Les quelques voix critiques (démission, scène pitoyable d'un veillard) furent noyées dans un océan mondial, un état de grâce. L'admiration fut quasi unanime face à sa mort, ses funérailles (présidées par le prestigieux Cardinal Ratzinger) avec l'élan de la succession. Joseph Ratzinger était un fidèle second et en lisant le pontificat du bienheureux, on remarque qu'il y avait beaucoup de Ratzinger. 

Pourtant, ce qui reste dans les mémoires est un immense élan mondial et populaire, sanctionné par une béatification. 

Un passif difficile, allié à un prestige mondial

Dès son élection, le préfet de la congrégation de la foi dû faire face à des critiques internes assez inédites. Il faut reconnaître que Joseph Ratzinger est un homme qui préfère rester dans l'ombre, être le conseiller du prince, aimant la solitude et la vie monastique. Le nouveau Pape a avoué être envoyé à la guillotine lorsque le choix des cardinaux s'est porté sur lui. Se retrouver face à la foule fut une lourde épreuve pour un tel homme, rafiné, élégant, à la pensée poétique, un peu comme une superbe biche, habituée à l'ombre des forêts et se trouvant soudain presque aveuglée, timide, pourtant sans peur, devant les phares d'une voiture.

Comprendre les médias

images-1.jpegLe bienheureux Jean Paul II avait dans son entourage des personnes connaissant le fonctionnement des mass médias. 

Le livre co-écrit par les deux vaticanistes Andrea Tornielli et Paolo Rodari "Benoît XVI, un pontificat sous les attaques" expliquait avec brio que la machine de communication du Saint Siège manquait cruellement de contre mesure face aux attaques des spin doctors. Il devenait facile de lui tirer dans le dos. La Vierge de Fatima avait pourtant annoncé que le Pape aurait toujours beaucoup à souffrir. 

Benoît XVI, peu connaisseur du monde de la communication, ne s'y intéressant guère d'ailleurs, se pris hélas les pieds dans le tapis médiatique sans que beaucoup de personnes ne le préviennent véritablement: crise du discours de Ratisbonne (Navarro Valls n'était plus aux affaires depuis peu), levée des excommunications, discours sur le préservatif dans l'avion... révélèrent la fragilité des stratégies, ou du manque de stratégie du Vatican. La vérité ne suffit pas, car sa communication fait partie de la vérité, de sa réception. 

Les corrections vinrent un peu trop tard, avec quelques nominations au CTV et à la secrétairerie d'Etat. Ces quelques nouvelles personnes ont brillement réussi à communiquer la renonciation inédite de Benoît XVI.

L'effet du Pape François

Cette équipe est actuellement au commande, aidé par le génie communicateur du Pape François. Joseph Ratzinger doit s'en réjouir, car il a dédié toute sa vie pour le bien de l'Eglise. Avec son souhait de lancer la nouvelle évanglisation, il peut prier et continuer de tout donner à Dieu, afin que le bâteau de l'Eglise avance au large, dans les périphéries du monde et de l'Eglise. Rendons grâce à Dieu pour ce devoir accompli, au service de la vérité. 

Unknown.jpegIl reste que par deux fois, lors de sa nomination comme Pape, puis après de sa renonciation, Benoît XVI traîne avec lui une légende noire, une accumulation de préjugés, des fausses infos et des a priori toxiques qui masquent la grandeur de sa personne. Toutefois, pour reprendre un terme d'une historien Fernand Braudel, la communication touche au temps court.

La pollution ne fait qu'effleurer

Lorsque la vérité fera véritablement surface, que le mensonge aura montré son incapacité à tenir la distance, car il a des jambes courtes, que la sédimentation des polémiques troublant l'eau claire se seront reposées, et que ses accumulations négatives auront disparues, il jaillira une magnifique fresque qui restera dans l'histoire, un peu comme les grottes de Lascaux. La beauté reste finement gravée sur le roc; la pollution ne peut que l'effleurer. 

L'effet Titanic

Seul les saints survivent à l'histoire agitée du monde. Je ne sais pas comment l'opinion publique avait reçu à l'époque l'accident du Titanic, véritable drame et échec de la technologie qui voulait même défier Dieu; mais une chose est certaine, le mythe, les documentaires et la musique du fameux film qui fit salle comble, continuent d'alimenter la légende de ce bâteau. 

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Joseph Ratzinger, pas enclin au sport, a choisi le rythme du marathonien. Sur le long terme, il jaillira comme une titan insubmersible qui malgré le froid glacial, les récifs et les tempêtes, arrivera à bon port. Il restera le capitaine qui a conduit le bâteau de l'Eglise, semblant prêt à couler, au-delà des icebergs des nombreux scandales. 

Car au fond, si le Pape François passe si bien, cela sonne comme un rappel salvateur: le bâteau est bien plus que son capitaine: il y a les passagers et tout l'équipage.