Des jeunes suisses se préparent à la JMJ de Madrid

Site JMJ.CH

La paroisse du Valentin à Lausanne a accueilli ce dimanche quelques 200 jeunes romands qui se préparent au pèlerinage de Madrid. Ce qui fut le plus émouvant: constater que les JMJ forment désormais la foi d'une autre génération, celle de Benoît XVI. La foi se transmet, le miracle de l'Eglise perdure dans l'espace et le temps.

J'ai eu l'occasion de rencontrer 4 jeunes valaisans de 14 ans à 20 ans qui se rendront pour la toute première fois aux JMJ. A la question sur leur perception du Pape Benoît XVI, malgré les critiques qu'ils entendent, ils voient en lui un grand ami du bienheureux Jean Paul II, et même un saint, dont ils ne savent toutefois encore pas s'il peut-être aussi "Santo Subito". 

Une expérience de foi est leur plus grande attente envers ces JMJ, avec la rencontre d'autres jeunes du monde entier. Enfin, soit la famille, soit les amis, soit le témoignage des autres les ont mis en contact avec ces grandes journées.

Selon la sagesse de l'Eglise, ce sont les jeunes qu'il faut aussi savoir écouter, car ce sont eux le présent et l'avenir de l'Eglise.

La première génération des JMJ a mis fin à mai 68, la seconde est celle du nouvel élan, celle du Concile Vatican II, avec Jean Paul II et Benoît XVI, la troisième génération est désormais active sur Internet, soit la génération numérique, sans oublier YouCat, le catéchisme pour les jeunes.

Mariage princier, Messe avec ou sans communion ?

La foi catholique étant religion d'Etat à Monaco, quelques commentateurs TV se sont posés la question si la confession était encore requise pour recevoir la communion ? devons-nous aller se confesser avant chaque communion ?

L'état de grâce

L'état de grâce est une exigence pour recevoir la Corps et le Sang de Jésus, avec son Ame et sa Divinité. Aussi, la confession n'est pas nécessaire avant chaque communion. Tout chrétien doit simplement interroger sa conscience, demander à l'Esprit Saint la lumière, pour reconnaître si nous sommes sans péchés mortels. Le même Seigneur Jésus nous attend alors d'abord au sacrement de la réconciliation, à la confession, si nous ne sommes pas en état de grâce. Ensuite alors, nous pouvons aller communier.

Communion et confession à Pâques

L'Eglise catholique demande de communier au moins une fois l'an, à Pâques, en prenant soin de s'approcher de la confession durant le Carême. Enfin, la participation à la Messe tous les Dimanches répond à l'appel du Seigneur dans les 10 commandements: "tu sanctifieras le Jour du Seigneur". Aussi, prier et praticiper à la Messe n'implique pas systématiquement la communion. Tout dépend de l'état de notre conscience.

La plus grande joie

L'état de grâce est la plus grande joie pour une âme. Rien n'est plus beau que d'être en état de grâce. On le dit d'une princesse, belle et élégante, qu'elle est d'une grande grâce, l'âme est alors légère et élégante, ou d'un gardien de sport qui est en état de grâce, qui réussit tout.

Le Coeur Immaculée de Marie

Tout cela est visible lorsque la nouvelle princesse a remis son bouquet à Sainte Devote et la Vierge Marie. Le chant à la Vierge fut très beau, un grand moment d'émotion, avec les larmes de la nouvelle mariée et princesse.

C'est le jour de Marie, non seulement le samedi traditionnel, mais aussi la fête du coeur Immaculée de Marie, le lendemain de la Solennité du Sacré Coeur de Jésus.

Phrases du jour

Mgr Scicluna, procureur à la Congrégation de la foi, Rome:

"les abus des prêtres contre les enfants tuent la foi".

Benoît XVI:

"nous ne pouvons pas nous taire: la nourriture est l'objet de la spéculation financière. Des millions d'enfants meurent de faim".

L'archevêque de New York: l'orthodoxie positive

L'archevêque de New York, son Excellence Mgr Timothy Dolan, est une figure montante aux USA. Ancien recteur du collège romain Nord Américain, prêtre d'origine de Saint Louis (ancien diocèse de Mgr Burke, actuellement au Tribunal de la signature apostolique à Rome), déjà auteur d'un excellent livre "prêtres du 3ème millénaire", un recueil de ses conférences et expériences au Séminaire, ce jeune, dynamique et sympathique prélat est doté également d'un grand sens de la communication.

Avec John Allen, vaticaniste américain, il signe un nouveau livre "A People of Hope", un peuple de l'espérance. 

Diego Contreras, doyen de la faculté de communication de la Sainte Croix, décrit son credo: l'orthodoxie affirmative, soit la foi répandue et communiquée en termes positifs, encourageants, joyeux ou engageants. Cela rejoint le coeur de "l'aggiornamento" du bienheureux Jean XXIII qui a ouvert le Concile Vatican II, mais aussi les messages de Benoît XVI: "le christianisme n'est pas une liste d'interdits" ... " le catholicisme n'est pas une idéologie, c'est une personne" .... "Dieu n'enlève rien il donne tout".

Bonne lecture d'été!

Benoît XVI et le Pape des homélies

Avec constance et persévérance, solide et priant face aux tempêtes, viril face aux loups voraces, car convaincu d'avoir reçu en avril 2005 une mission divine à accomplir, Benoît XVI laisse déjà une empreinte qui est en quelque sorte sa marque de fabrique dans l'histoire de son pontificat: les homélies. C'est sans aucun doute le meilleur prédicateur actuel dans l'Eglise, le Mozart de la théologie. Comme l'on dit en français pour souligner les compétences d'une personne: Benoît XVI est tout simplement le Pape des homélies!

A l'entendre, comme une dernière fois pour clore mon séjour romain lors de la Messe du 29 juin pour ses 60 ans de sacerdoce, j'ai vraiment l'impression d'avoir eu la grâce de me retrouver encore en face d'un Père de l'Eglise, un Saint Augustin ou un Saint Jean Chrysostome (bouche d'or). L'écouter en direct, en live, est semblable au charme de l'harmonie musicale. Entendre ce Pape est un enchantement pour la foi, un ravissement pour son intelligence; un vrai cadeau d'avoir eu non seulement la partition à lire (homélie que l'on retrouve sur Internet), mais aussi la musique qui colle si bien au texte, soit la voix même du Pape, calme, tranquille et sereine, liée à ses mots maturés dans son coeur.

"Vous n'êtes plus serviteurs mais amis » : c'est une affirmation qui procure une grande joie intérieure et qui, en même temps, dans sa grandeur, peut faire frémir au long des décennies, avec toutes les expériences de notre faiblesse et de son inépuisable bonté". 

A lire, blog de Jean-Marie Guénois

DSK et la communication

(ancienne note)

"New York, centre nerveux de la communication mondiale, plus puissant que Paris

.... Il se pourrait bien, qu'après son innocence prouvée, justement aux USA dans un pays puritain et plus sévère que l'Europe, avec une pièce judiciaire à l'appui, puisse en fait propulser, dans un second temps, DSK au sommet de la popularité médiatique. Il ne lui restera alors plus qu'à faire valoir son innocence face à la droite puritaine, avec la même force de communication dont il bénéficie actuellement. Cela "laverait les casseroles", lui donnerait enfin une réponse aux accusations qui se murmurent en coulisse et que les journalistes semblent bien connaître"....

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Jamais facile d'émettre des pronostics, se lancer dans des hypothèses car l'analyse média relève parfois aussi de la science météorologique, qui n'est aussi parfois que probable, avec un degré de certitudes. Je me suis aussi quelques fois trompé. Mais l'hypothèse avancée ici pour DSK semblerait se confirmer.

Intéressant de relever les photos choisies, un DSK humble, presque "victime", des clichés qui changent et tranchent avec l'inculpé qu'il fut, avec les menotes. C'est le travail des "spin doctors" qui savent travailler les images.

Benoît XVI et les petits

Un enfant de 3 ans, sans bras ni jambes, soit vivant avec un handicap ou soit ayant sauté sur ses atroces et absolument criminels mines anti-personnels, est venu de Naples avec ses parents adoptifs à l'audience du mercredi. Sa mère doit le porter constamment car il ne peut en effet rien faire tout seul. 

Alors que le Pape termine l'audience, les fidèles se massent et attendent vers "l'Arca delle campane", la papamobile va rentrer dans le Vatican et passer lentement vers nous. Les responsables de la sécurité parlent avec la maman. "Mettez-vous là avec votre cher enfant, le Pape s'arrêtera".

Le Pape arrive, les hommes de la sécurité prennent l'enfant des bras de sa maman, la voiture s'arrête et on le présente au Pape, perché tout là haut, en haut de la Papamobile. L'enfant, porté à bout de bras, crie et cherche sa mère dans un regard très angoissé: "Mama, Mama!!!". Mais .... une fois l'enfant avec Benoît XVI, il devient subitement tout calme, tout tranquille, n'appelle plus sa mère en criant fort.

Ce Pape est un Père, un doux, un homme d'une grande tranquilité, tout habité par la paix et la fine présence de Dieu. Joseph Ratzinger est très attentif au petit, vraiment très attendri, l'émotion se lit sur son visage, il le caresse et le regarde très attentivement. Il lui donne ensuite la bénédiction! Le secrétaire de Benoît XVI, Georg Ganswein semble ému.

Puis, le petit est remis à sa maman, ses parents sont aussi tout émus et reconnaissants. Des larmes de joie coulent sur leurs joues de parents aimants.

Initiative des prêtres en Autriche ?

Lorsque les laïcs veulent être prêtres et les prêtres des laïcs, la vision de la foi devient peu claire et l'Eglise louche...

Lien

La vision imposée est plus ou moins celle-ci: si on ne pense pas ainsi, pour l'ordination des femmes prêtres, pour l'ordination d'hommes mariés, pour la communion des divorcés remariés, pour la prédication des laïcs ... nous sommes fermés au dialogue et rétrogrades. C'est ce qu'on appelle une idéologie qui cherche à enfermer un adversaire.

Pourquoi les laïcs ne peuvent pas prêcher ?

La question est pas très bien posée. Pourquoi les mêmes laïcs ne s'engagent-ils pas pour être maire de leur village, présidents d'associations d'entraide, de solidarité, ou tous les domaines d'activités nobles de ce monde ? médecins, journalistes ? C'est l'immense champ de l'apostolat des laïcs qui est une mer sans rivage. Le monde a besoin des baptisés. Simplement une idéologie cherche à les cléricaliser, à les faire tourner autour de l'autel et de la sacristie, en imitant surtout les prêtres. Les prêtres ne sont que des serviteurs. Le sommet de la vie chrétienne n'est pas le sacerdoce, mais la sainteté. Où sont les Robert Schuman, les de Gasperi et les de Gaulle ? Où sont les médecins comme Jérome Lejeune, les avocats comme Saint Thomas More, les agriculeurs, les fondateurs d'ONG, les instituteurs ? C'est cela que tous les laïcs sont appellés à sanctifier. Pourquoi un prêtre renonce-il à ces nobles et grandes vocations ? Pour donner le sacrement du pardon, pour célébrer la messe, célébrer les sacrements, pour prier, visiter les malades, assister les mourants, pour être un père dans la foi...

Le monde est le lieu des laïcs

Le monde avec ses conflits, ses guerres, ses souffrances, ses injustices attend avec urgence l'apostolat des laïcs. Aussi, vue que ce champ immence est le propre des laïcs, il est naturel et normal que l'homélie soit exlusivement pour le diacre, le prêtre ou l'évêque. Une homélie est en lien avec la Messe, placée au coeur de la vie du prêtre qui l'offre au Père pour que les laïcs puissent rencontrer le Christ. A partir de là, les laïcs sont toujours et d'abord dans le monde et agissent pour devenir saint, au coude à coude avec leurs semblables.

Une initiative locale

Pour les autres initiatives, plutôt revendications, elles ne représentent qu'une infime partie des quelques prêtres et ne seraient donc en aucun cas être baptisées "l'initiative des prêtres". Certes, le débat est nécessaire et la discussion toujours possible évidemment, tout en rappellant que l'Eglise a déjà donné des réponses à toutes ces questions. Avoir ces fondements ne clos pas le débat, bien au contraire, mais permet d'en donner raison, en usant de notre intelligence pour rendre compte de la foi, de la joie et de l'espérance qui nous habitent. Le christiannisme n'est pas une liste d'interdit dit Benoît XVI, cela fait 60 ans qu'il est prêtre, c'est un homme d'une grande sagesse, qui en a vu des vertes et des pas mûres, qui a avalé bien des couleuvres, donc regardons vers lui, le doux Christ sur la Terre.

Les JMJ, les jeunes prêtres et les 60 ans d'ordination du Pape

Site youtube JMJ

Site de la JMJ Madrid 2011

Scola à Milan, un choix prophétique

Pour ceux et celles qui connaissent de l'intérieur l'histoire du diocèse aux 1100 paroisses, le prestigieux siège de Saint Ambroise de Milan, le choix de Benoît XVI en la personne du Cardinal Scola, desormais l'ancien archevêque de Venise, est proprement prophétique.

Le jeune Scola n'a pas été accepté par le diocèse de Milan pour être ordonné prêtre. Il était du mouvement de Communion et Libération. Le jeune séminariste trouvera alors un petit diocèse d'Italie avec un évêque qui l'ordonnera tout de même prêtre. Il fit une licence à Fribourg en Suisse. Puis après quelques années, il sera aussi nommé évêque en Italie. Enfin il devriendra recteur de l'Université du Latran pour être finalement nommé à Venise. Un parcours certes sinueux mais toujours guidé par la divine Providence. Dieu écrit droit avec des lignes courbes.

Le théologien fut parmi les fondateurs, avec Joseph Ratzinger, de la Revue Communio. Le vaticaniste Andrea Tornielli ne s'y trompe pas et titre: le choix d'un Pape qui gouverne. Le choix de Mgr Léonard à Bruxelles fut aussi une excellente nomination. Attendons la suite....

News.va ou le gazouillis papal sur twitter

nouveau portail

Le petit oiseau qui chantait lors de l'ordination de Joseph Ratzinger, une alouette, n'était peut-être qu'en attente de ce premier gazouillis papal sur twitter.

"Chers amis, je viens de lancer www.news.va. Que soit loué notre Seigneur Jésus Christ. Avec mes prières et mes bénédictions".

Premier tweet pontifical !

En lançant le site d’information du Vatican, Benoît XVI bénit les internautes par ‘Twitter’. 

Benoît XVI a officiellement lancé le site d’information du Vatican dans la soirée du 28 juin 2011, à la veille de la fête des saints Pierre et Paul. Dès les premières minutes d’existence de www.news.va, le pape a donné sa bénédiction aux internautes dans le premier ‘twit’ - bref message d’information électronique - publié sur le site.   Sur la chaîne Youtube vaticane, il est ainsi possible de voir le pape assis devant une grande table et entouré de ses collaborateurs, qui lui ont présenté une tablette électronique iPad où figurait tout d’abord une photo numérisée de la famille Ratzinger au complet.  

Puis, sur une nouvelle page où figurait l’inscription ‘Lancement officiel 06/29/2011’, le pape a dû cliquer sur la touche ‘Publier’. S’il semblait au départ un peu impressionné par la tablette, Benoît XVI s’est vite familiarisé avec l’écran tactile, cliquant sur les différentes fenêtres avec un doigté sûr, digne d’un pianiste.   Comme à son habitude, le souverain pontife a aussi écouté avec attention les explications de Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales.   

Par ailleurs, en naviguant sur le site d’information, l’internaute a rapidement pu lire le premier ‘twit’ du pape : “Chers amis, je viens de lancer http://www.news.va/. Loué soit Jésus-Christ. Avec mes prières et ma bénédiction. Benoît XVI“. Ce site multimédia offre aux internautes les principales informations écrites ou radio des autres médias du Vatican. Il propose ainsi les informations en provenance de multiples sources, écrites, audio et vidéos : le Bureau de presse du Saint-Siège, le Vatican information service, Radio Vatican, L’Osservatore Romano, le Centre de télévision du Vatican, la chaîne Youtube vaticane, ou encore l’agence missionnaire Fides. Les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc…) sont aussi en bonne place sur le portail, permettant le partage d’informations entre internautes.

Le site, en mesure de recevoir des millions de visiteurs, est disponible en italien et anglais. Il devrait aussi être en espagnol après l’été, soit après les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) organisées à Madrid au mois d’août. Les francophones devront au moins attendre la fin de l’année.

CP - I.MEDIA

Par : Agence I.Media

Analyse sur Radio Notre Dame du blogeur Père Stéphane Le Messin

60 heures d'adoration pour le Pape et les vocations sacerdotales

Très belle inititative de la Congrégation du Clergé pour les 60 ans d'ordination sacerdotale du Pape Benoît XVI (29 juin 2011). Proposer des nuits, des jours, des heures d'adoration eucharistique, soit 60 heures, pour les vocations de prêtres. A relayer partout dans le monde, pour le recouvrir du manteau de la prière.

Vittorio Messori et le dilemme de Medjugorje

Traduction Benoît et Moi

Ces dialogues avec la Vierge Marie.
Le dilemme de Medjugorje

Vittorio Messori (Corriere della Sera)
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C'était le début des années quatre-vingt, les autoroutes étaient affaires de pays capitalistes, et pour traverser l'Istrie et ensuite descendre vers le sud le long de la côte dalmate, il n'y avait que l'ancienne route nationale, étroite et dangereuse. Alors que j'allais atteindre le but, je tombai sur le poste de barrage de la milice communiste: questions soupçonneuses, perquisitions, saisie de la Bible que j'avais avec moi, avertissement à ne pas faire de «prosélytisme». J'étais parmi les premiers à arriver en cet endroit âpre et éloigné au nom significatif: Medjugorje, au milieu des montagnes. Du bouche à oreille plutôt que par les médias, qui ne donnaient que quelques nouvelles imprécises, j'avais appris qu'un groupe de très jeunes gens affirmaient «voir la Gospa», la Dame, la Vierge Marie. Et que la chose impliquait des foules croissante dans la Yougoslavie orpheline de Tito depuis un an et où la religion était toujours sous surveillance spéciale. Je partis donc, plus que comme dévot, comme journaliste et spécialiste du phénomène des apparitions mariales, comme ami et disciple de l'abbé Laurentin, le plus grand historien de Lourdes, devenu ensuite l'auteur le plus influent sur Medjugorje.

Ainsi, grâce à la promptitude du voyage, j'ai été parmi les rares qui eurent un privilège envié par les millions de pèlerins qui ont ensuite suivi.
Ce qu'ils appelaient "la rencontre" avait lieu au crépuscule, dans la sacristie de l'église moderne et étrange de l'endroit: étrange car énorme, au milieu d'une sorte de steppe désertique et rocailleuse, un immense édifice pour une paroisse pauvre et minuscule, comme par l'intuition que là, des foules allaient accourir. La sacristie était bondée de gens debout, mais parmi les franciscains, il y en avait qui avaient lu la traduction de certains de mes livres et ils me permirent de me mettre au premier rang. Je dus jouer des coudes pour garder ma place, à laquelle je ne voulais pas renoncer: pour la première fois je pouvais assister à un phénomène que je ne connaissais que par des livres et des documents poussiéreux.

Arrivèrent les six jeunes, âgés de 6 à 16 ans, ils commencèrent à prier à haute voix, eux aussi debout. Ils n'avaient pas en face d'eux une statue ou une image, ils regardaient en l'air. Soudain, la prière s'arrêta et, en synchronisation, ils se laissèrent tomber à genoux, le corps mort, avec un tel bruit que j'ai pensé qu'ils s'étaient brisés les rotules. Au lieu de cela, sur les visages des enfants, apparurent les signes d'une transformation énigmatique: ils s'illuminèrent tous avec un sourire et, à tour de rôle, ils commencèrent un dialogue qu'on devinait aux lèvres qui remuaiant, dont nous, spectateurs, n'entendions aucun son.
J'étais là en tant qu'observateur, dûment critique, je ne cédai pas à l'aura de mysticisme qui imprègnait la petite salle bondée, je scrutai les visages des jeunes, à quelques mètres de moi. Ils étaient, comme je le disais, tous les six, agenouillés côte à côte: la vision devait se déplacer, car ils la suivaient des yeux. Je fixai mon attention sur les yeux, notant que tous se déplaçaient en synchronisation et dans la même direction; et pourtant dans cette position, aucun ne pouvait voir l'autre, il était évident qu'ils suivaient «quelque chose» que tous voyaient, et qui se déplaçait dans l'air, devant eux. Même synchronie dans l'alternance de sourires et d'expressions de peine: dans l'entretien, la Dame , si c'était vraiment elle, alternait des paroles d'amour avec des avertissements inquiètants et les enfants répondaient à l'unisson. Mais, comme je l'ai dit, étant donné leur position, il était impossible qu'ils s'épient, ou s'imitent les uns les autres. En parfaite simultanéité, aussi, la fin survint, après environ un quart d'heure. Les six retrouvèrent leur visage habituel, non plus transfiguré, leur voix audible à nous aussi, pour une prière, se levèrent et s'éloignèrent. Ils rejoignirent le franciscain, leur père spirituel, qui les attendaient dans le presbytère, lui firent la relation de la "rencontre" et lui communiquèrent le "message". Ne connaissant pas le Croate, en plus, le dialecte particulier parlé en Herzégovine, je n'ai pas été en mesure de constater de visu ce que m'avaient assuré les religieux. Que les enfants étaient interrogés immédiatement et séparément: la coïncidence de leurs compte-rendus s'ajoutait à la similitude de leurs regards et de leurs mimiques lors de la «rencontre».

Trente ans ont passé depuis ce Juin 1981 où tout a commencé, je ne suis plus retourné en ces lieux, mais je n'ai pas cessé de m'informer et, surtout, de tomber sur des gens qui avaient été là-bas: des gens de tout âge, statut, niveau culturel. Et pourtant, tous protagonistes d'une expérience qu'ils considèrent comme importante et même pour quelques-uns, décisive. J'ai vu des vies transformées, des vocations religieuses épanouies, des pratiques religieuses redécouvertes. Sur la «vérité» de Medjugorje, on ne pourrait pas avoir de doutes, si l'on appliquait le critère énoncé par Jésus lui-même: "Il n'y a pas un bon arbre qui produise de mauvais fruits ... Chaque arbre se reconnaît à ses fruits ... "(Luc 6.43). Trois décennies d'expérience montrent combien a été spirituellement abondante et excellente la récolte produite par cet arbre grandi de manière inattendue dans les Balkans.

Mais à Medjugorje, il s'est produit l'inverse de ce qui s'est passé pour Lourdes ou pour Fatima, où le refus était venu des athées, des laïcistes, des anti-cléricaux. Ici, les deux évêques qui se sont succédés à la tête du diocèse ont pris une attitude de plus en plus négative, jusqu'à parler de "l'une des plus grandes escroqueries de l'histoire de l'Eglise". Là-bas, la défense des apparitions a caractérisé les catholiques conservateurs, tandis que ceux que l'on dit «ouverts» exprimaient des doutes. Ici aussi, les positions sont inversées: ce sont les disciples de Mgr Lefebvre qui nient de façon polémique qu'il puisse s'agir de la "vraie" Vierge, dans les messages où ils voient ce qu'ils appellent "les déviations hérétiques conciliaires". Des croyants publient un dossier intitulé "Medjugorje: tout est vrai". Mais d'autres croyants répondent avec un instant book, "Medjugorje: tout est faux".
Les épiscopats eux-mêmes sont divisés: il y a l'évêque (et même un cardinal, comme celui de Vienne) qui se rend en personne en pèlerinage, et celui qui fait pointilleusement respecter à ses prêtres l'interdiction de Rome d'emmener officiellement des groupes.

Pour le Saint-Siège, Medjugorje est un dilemme déchirant.
D'une part, il reconnaît avec gratitude l'abondance des fruits spirituels, et de l'autre côté il n'oublie le vulnus (coup porté) au droit canon, avec un mouvement mondial combattu par les ordinaires du lieu, auquel il revient de discerner. Au point où on en est arrivé, une désaveu officiel par Rome de la vérité de l'affaire serait une catastrophe sur le plan pastoral. Mais le contraire serait catastrophique: c'est à dire un démenti officiel de la position des deux évêques qui nient sans hésitation le surnaturel et ne parlent pas de miracles, mais d'arnaques et de tromperies. Cela aurait des effets inédits et imprévisibles sur le droit de l'Eglise.
Il n'y a vraiment pas de quoi envier le cardinal Ruini, président de la commission officielle d'enquête: il est possible que même sa longue expérience et sa prudence reconnue ne pas soient en mesure d'élucider cette espèce de "mystère" du rosaire qui semble, en même temps, "joyeux" et "douloureux".

© Corriere della Sera