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dimanche, 21 juin 2009

Plaidoyer pour la Messe de Paul VI

Le motu proprio de Benoît XVI pour la liberté du rite romain sous sa forme extraordinaire ( du bienheureux Jean XXIII ou de Saint Pie V ) est un coup de génie.

Ceci dit, la Réforme liturgique ne saurait être remise en cause, sauf hélas dans son application. Comment ne pas voir dans les lectures en langues vernaculaires un don de Dieu ? La foi naît de l'écoute dit Saint Paul. Entendre la Parole de Dieu dans sa propre langue est un des fruits du passage de l'Esprit Saint dans son Eglise, comme une nouvelle Pentecôte. La liturgie de Paul VI est une des fruits du renouveau biblique. La prière de fidèles est un dévellopement de la liturgie romaine qui permet de valoriser la sacerdoce baptismale et la vocation des laïcs. La procession des offrandes est aussi une belle évolution. L'enrichissement des prières eucharistiques permet aussi d'avoir une très belle prière eucharistique n°IV, plus orientale, sous forme circulaire, avec un accent mis sur la Création. La prière "pour tous les hommes qui te cherchent avec droiture" correspond aussi à la volonté du bienheureux Jean XXIII de s'adresser à tous les hommes de bonne volonté. Cette prière clôture la prière pour toute l'Eglise sous forme concentrique et circulaire.

C'est bien d'une explication plus claire et plus théologique dont nous avons besoin pour goûter au renouveau liturgique. Aussi, le Pape Benoît XVI est parfois récupéré par une lecture trop étroite, disons trop traditionaliste. On arrive ainsi à faire de lui le porte drapeau d'un conservatisme étroit et traditionaliste, ce qu'il n'est pas. La forme ordinaire du rite romain reste donc la forme privilégiée de l'Eglise dans le monde de ce temps. Ceci dit, le Messe tridentine est une richesse de l'Eglise qui va enrichir toute l'Eglise dans la façon de comprendre et de célébrer la Messe selon la volonté de Paul VI. Cette forme n'est pas pas une rupture de Tradition. Puisse donc ces deux formes de l'unique rite romain permettrent un mutuel enrichissement pour l'unité dans la diversité.

Commentaires

En tant que théologien et président de l'Association Pro Liturgia, je souhaite pour remercier pour votre analyse.
Comme j'ai eu moi-même de nombreux contacts avec le Cardinal Ratzinger du temps où il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, je crois être en mesure de vous dire que votre propos est très juste: ce n'est pas la réforme conciliaire qui est à mettre en cause mais sa (mauvaise) application quasi généralisée dans nos paroisses. Au sujet de la messe dite "tridentine", le Cardinal Ratzinger faisait remarquer qu'elle n'avait pas que des qualités et il louait Vatican II d'avoir permis son "dépoussiérage".

Écrit par : Denis CROUAN | dimanche, 21 juin 2009

C'est un honneur d'avoir votre commentaire et je vous en remercie très sincèrement. Avec ma prière pour votre travail. Puisse cette année sacerdotale nous donner un élan une nouvelles ardeur pour un plus grand amour et un plus grand respect du Corps et du Sang du Christ, véritable trésor dans notre monde. Que le Saint curé d'Ars intércède pour nous tous. Bien à vous.

Écrit par : Dominique | dimanche, 21 juin 2009

Bravo pour votre article. Effectivement, il y a un unique rite romain, et ses deux formes ne s'opposent pas et devraient pouvoir, peu à peu s'enrichir mutuellement. C'est le propos de Joseph Ratzinger qui indiquait en son temps qu'à l'avenir, le rite romain devrait être unifié. Et comment ne pas l'espérer ?

Benoît XVI n'est pas une sorte de "restaurationiste" qui cherche de façon fourbe, à revenir à une période "antéconciliaire" flétrie par les uns et mythifiée par les autres; il cherche à appliquer en vérité le Concile, qu'il ne cesse de réaffirmer comme sa "boussole" dans sa pastorale comme dans son enseignement.

J'avais deux petites remarques tout de même, sur votre argumentaire : vous écrivez : "La prière de fidèles est un dévellopement de la liturgie romaine qui permet de valoriser la sacerdoce baptismale et la vocation des laïcs".
Au regard des rubriques du missel romain et de la PGMR sur l'Oratio universalis (IGMR 2002, nn. 69-71 et 138) : les intentions sont proférées à l'ambon ordinairement par le diacre, ou par un lecteur, ou à défaut un chantre ou un fidèle laïc. Notons bien : c'est un ministère diaconal et un diacre n'est pas laïc; c'est l'extension de l'usage du vendredi saint des grandes "prières universelles". Le diacre, à l'ambon, c'est à dire à partir du Presbyterium (le lieu où se tient le clergé dans le rite romain) invite le peuple à prier et effectivement à exercer le sacerdoce baptismal. Cette notion "fine" introduite dans l'usage du rite romain depuis Paul VI est la plupart du temps mal comprise.
Exercer le sacerdoce baptismal ne signifie pas pour Mme Michu le commentaire du journal de 13.00 au micro... Les invocations litaniques du diacre à l'ambon - qui est le lieu de la Parole de Dieu - sont une invitation pour les fidèles à s'unir à toute l'Eglise. Il faut bien lire l'IGMR : c'est au diacre que revient ce ministère, ou à défaut d'un diacre, un lecteur (institué) ou à défaut d'un lecteur (institué) un chantre ou à défaut d'un chantre (messe "lue") un fidèle laïc. On est loin de constater une conformité de cette exigence du missel actuel dans la pratique dominicale des paroisses.

Deuxième remarque sur votre texte : la question du vernaculaire dans les lectures. Bien sûr c'est une bonne chose de ne plus obliger les lectures à être exclusivement en latin. cela ne signifie pas pour autant qu'il est interdit d'utiliser le latin dans les lectures, dans la messe de forme ordinaire. A la messe, il y a autant une intention d'enseignement qu'une intention d'incarnation de la Parole de Dieu dans le lieu et le moment de la liturgie. Et il ne faut jamais préjuger de la non compréhension des fidèles ! La proclamation de la Parole (ou mieux son chant... par le diacre - toujours lui !) est non pas un sacrement mais un sacramental, c'est à dire qu'elle est le moment de l'agir de Dieu dans le coeur de ceux qui écoutent. "Fides ex auditu". On voit très couramment à Rome l'Évangile être chanté en latin et en grec ! Et pas doublé en italien pu en Anglais... et les célébrations du souverain ontife sont toujours en forme ordinaire...

D'ailleurs, si l'usage du latin n'était pas légitime pour la Parole de Dieu, pourquoi le serait il pour le reste de la Liturgie, dont 90% du contenu est lui même biblique ? C'est cette réflexion qui a conduit beaucoup de personnes à rejeter complètement la langue latine dans la liturgie, et on voit bien l'excès de ce type de raisonnement. Notez que le livre officiel de chant de l'Église de rite romain (le Graduale Romanum édité en 1974, bien après le Concile) contient la mélodie pour le chant en latin de toutes les lectures de la messe ; l'édition la plus récente édition du missale romanum de 2002 également, d'ailleurs : rien à voir, donc avec des nostalgies antéconciliaires... preuve que c'est non seulement autorisé dans la forme ordinaire mais même encouragé (mais non exclusif).

Parce que le latin, c'est justement l'ouverture de la communauté (notamment paroissiale) - dans le lieu et le contexte liturgique - à plus grande qu'elle, à l'universalité... Dans une logique aussi cohérente que celle qui a conduit Vatican II à la promulgation du rituel de "l'oratio universalis", justement.... Comme quoi la réforme liturgique dite de "Paul VI" est vraiment cohérente....!

Écrit par : Franciscus-Xaverius | samedi, 27 juin 2009

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