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dimanche, 21 juin 2009

Sondage sous la loupe

Le recours au sondage est quotidien dans les médias. Le Cavaliere, propriétaire d'un institut de sondage y a recours pour sa politique, ce qui expliquerait sa longévité au gouvernement. Commander un sondage est très coûteux, aussi Silvio Berlusconi n'a pas de problème financier. Pour nous, apprécier la qualité d'un sondage est capital.

Petit exemple avec celui du Matin Dimanche du 21 juin 2009 pour la succesion de Pascal Couchepin. Le titre:

Le choix des Suisses: une libérale-radicale mais pas forcément latine.

Certaines données sont essentielles: - la marge d'erreur - le nombre des sondés - les questions - le nombre de non-réponse - le nombre d'indécis - l'origine de la commande du sondage et la firme qui l'a réalisé. Ce sont enfin Le Matin Dimanche et le Sonntag Zeitung qui ont commandé cette petite enquête auprès de l'Institut Isopublic entre le 17 et le 19 juin 2009.

La marge d'erreur est de 4,1%. 600 personnes sur les trois régions linguistiques ont été intérogées ( on ignore le mode: par téléphone ? par mail ? ).

3 questions ont été posées:

- Le successeur doit-il venir forcément venir de Romandie ou du Tessin? : 12,4% ne sait pas ( 41,7% forcément; 45,9% pas forcément )

- Pensez-vous que le successeur doit être une femme ? Plus la compétence: 32,1% ( 21,9 % homme; 42% femme, 4% ne sait pas )

- A quel parti le siège de Couchepin doit-il revenir ? 23,3% radical, 31 ,8 ne sait pas, 5,8% c'est la personne.

Les chiffres ne parlent pas. L'intérprétation est dès lors capitale. C'est là que le bas blesse.

Pour la première question: si 12,4 % ne sait pas ( avec 4% d'erreur ), cela peut faire 16%. L'écart entre 41,7 % et 45,9 % est beaucoup trop faible ( à peine plus que 4%). Aussi, il est impossible de prendre une option.

Seconde question : 32,1 % opte pour la compétence. Dès lors, on ne peut pas opter pour le choix absolu d'une femme.

Troisième question: 31,8% ne sait pas alors que 23,3 % ne sait pas. Idem, on ne peut pas affirmer que la Suisse serait pour un radical.

Autre lecture possible: La Suisse ne sait pas qui élire au Conseil fédéral, mais pense que la compétence compte plus que la personne.

Ce sondage compte enfin que 600 personnes sur l'ensemble de la Suisse, ce qui est beaucoup trop faible.

Conclusion: on ne peut en aucun cas se fier à ce résultat qui est le fruit d'un choix propre au Matin Dimanche. De plus, le Conseil fédéral est élu par l'Assemblée fédérale et non pas le peuple. Le but des journaux du dimanche, qui sont très lus, est de peser socialement ou de mettre la pression dans l'élection. Cela n'est qu'une opinion publiée, qui ne reflète pas l'opinion publique. Les médias décident de l'agenda public, des thèmes sur lesquels nous allons parler. Ils n'ont pas tant de pouvoir quant aux réponses à donner ( Ils pèsent sur "le quoi parler" et moins le "que ou comment penser" ). Il est parfaitement légitime qu'ils cherchent à peser sur cette élection, mais il est simplement bon de le savoir.

 

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