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dimanche, 10 avril 2016

Amoris laetitia: l'opposition au Pape s'organise

Amoris laetitia: l'opposition au Pape s'organise

Unknown.jpegIl fallait s'y attendre, la nébuleuse traditionaliste et intégriste s'oppose encore plus ouvertement au Pape. 

Je me demande s'ils ont pris le temps de lire avec patience et droiture le texte du Pape François. Il faut en convenir, pour notre génération, le travail d'évangélisation pour la famille ne fait que commencer. Un lent et patient travail vient à peine de commencer. 

Pas pour rien que le Pape a adressé à tous les évêques du monde son petit mot personnel à l'occasion de la sortie de son document. Les quelques 4500 évêques du monde, et tous les chrétiens en communion avec eux, ont du pain sur la planche. 

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L'Exhortation post-synodale Amoris laetitia, est bien pire que le rapport du cardinal Kasper, contre lequel se sont à juste titre élevées de nombreuses critiques dans des livres, des articles, des interviews.

Le cardinal Kasper avait posé quelques questions; l'Exhortation Amoris laetitia offre la réponse: elle ouvre la porte aux divorcés remariés, canonise la morale de situation et entame un processus de normalisation de toute les cohabitation more uxorio.

Amoris laetitia et les personnes divorcées remariées: oui l'Eglise veut ouvrir une porte, mais laquelle ?

Aleteia

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C'est officiel, le pape François entrouvre une porte de l'Église qui était jusque-là fermée aux divorcés remariés.

Lien  Le Figaro

Cette petite phrase résume un peu le chaos médiatique qui suit la publication du document du Pape sur la famille.

Amoris laetitia et les personnes divorcées remariées: oui l'Eglise veut ouvrir une porte, mais laquelle ?

François invite au discernement et surtout à la lecture du document avec patience, sans conclure hâtivement. 

Le changement est bien plutôt une conversion; du côté de l'Eglise tout est ouvert; mais oui, ceux qui percevaient l'Eglise comme fermée, bornée, sans coeur et sans chaleur humaine peuvent heureusement espérer ce réchauffement. Le Pape François a la voix et le ton rassurants et bons ! Cependant, avouons-le, la porte ouverte doit surtout et d'abord être la nôtre. 

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Le Pape "du petit pas"

"La médecine existe, la guérison aussi, si seulement nous faisons un petit pas vers Dieu". Après une relecture, le Pape demande à Andrea Tornielli d'écrire plutôt : "  ... ou avons au moins le désir de faire ce petit pas". 

Pape François, le nom de Dieu est Miséricorde 

Cette petite phrase, bonne, réaliste et très humaine, doit comme couronner toutes les pages d'Amoris laetitia. 

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Le Pape veut ouvrir les portes de la conscience  

L'ambiance médiatique n'est que probable, un peu comme la météo. Très honnêtement, pour la publication de l'exhortation apostolique post-synodal du Pape François "Amoris laetitia" - la joie de l'Amour - j'avais plutôt prévu un clash, ou un basculement négatif avec les grands médias.

Très sincèrement, je m'attendais à la fin de la lune de miel entre les grands médias et François. Je pensais que les gros titres seraient plutôt: le Pape déçoit les attentes de millions de catholiques. Le Blick, journal zurichois, va tout de même dans ce sens. Le premier bilan ne peut être que nuancé. Bonnes nouvelles: les relations avec le monde de la communication continuent et c'est réjouissant (cat.ch).  L'Eglise catholique est attractive et intéressante ! Quelle bonne nouvelle !

Toutefois, la première conséquence me semble plutôt une grande confusion et un chaos assez général. Tout le petit monde de la communication s'est jeté sur les passages concernant les personnes divorcées remariées pour repérer un changement, une révolution. Une fois vu le mot "sacrement possible", les titres ont fusé: changement radical, révolution ...

Par le truchement de la communication, François devient celui qui a enfin ouvert une brèche, qui a entrouvert la porte aux personnes divorcées remariées. Ratzinger était l'homme intangible, le gardien de la porte fermée, celle du dogme et de la morale. Bergoglio est celui qui fait bouger les lignes et basculer les portes. 

On pardonne tout au Pape François ! Il a beau être en harmonie avec Saint Jean Paul II et Benoît XVI, on tente  de le cacher pour bien le dissimuler. Il peut parler du diable, on lui pardonne. Il peut parler avec le leader d'Ecône, la FSSPX intégriste, Mgr Fellay, il ne se voit nullement accuser de vouloir faire pencher l'Eglise à droite. Le Pape est bien devenu une sorte d'icône, un intouchable, un objet commercial qui se vend bien. 

La porte de l'Eglise est ouverte depuis 2000 ans

Unknown-3.jpegAvec cette exhortation, François n'a pas ouvert la porte de l'Eglise, car elle est toujours ouverte, mais invite à discerner l'ouverture des coeurs. L'Eglise vit une année sainte, avec les portes saintes largement ouvertes dans les cathédrales du monde entier.

Un signe assez éclatant: Jésus a le coeur transpercé, éclaté et ouvert pour tous et pour chacun. Jésus a les bras grands ouverts sur la croix; et on pense que soudainement l'Eglise tend enfin une main aux personnes divorcées remariées. Elle le faisait depuis toujours. 

François rappelle: 

Il est important de faire en sorte que les personnes divorcées engagées dans une nouvelle union sentent qu’elles font partie de l’Église, qu’elles ‘‘ne sont pas excommuniées’’ et qu’elles ne sont pas traitées comme telles, car elles sont inclues dans la communion ecclésiale. ... il faut encourager leur participation à la vie de la communauté. Prendre soin d’eux ne signifie pas pour la communauté chrétienne un affaiblissement de sa foi et de son témoignage sur l’indissolubilité du mariage, c’est plutôt précisément en cela que s’exprime sa charité.

L'Eglise a toujours invité à cette attitude de bonté et d'ouverture. 

Il s’agit d’intégrer tout le monde, on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde ‘‘imméritée, inconditionnelle et gratuite’’. Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile. 

La porte ouverte est celle du coeur

Le Pape François, tel un bon Pasteur, cherche à ouvrir la porte des coeurs, car il est un théologien de la vie, un homme qui veut cheminer avec les personnes. L'ouverture n'est donc pas du côté de l'Eglise, mais bien du côté de la porte de nos coeurs. La vie c'est le mouvement disent les philosophes, dès lors la vie chrétienne c'est la conversion. La vie est un mouvement qui nous fait quitter l'obscurité du péché pour entrer dans la lumière de la grâce. 

Pour la délicate question des personnes divorcées remariées, le Pape rappelle point pour point que la communion ou la confession ne sont pas des trophées, des récompenses donnés aux uns plutôt qu'aux autres. Pas de double morale. D'ailleurs nous sommes tous fragiles, boiteux, hésitants, avec nos croix et nos joies. 

A ce propos, cessons de stigmatiser les personnes qui souffrent d'une divorce, car le commandement de communier en état de grâce est valable pour tous et chacun: avant de communier, chacun doit examiner sa conscience à la lumière de l'Esprit Saint pour lui demander si nous sommes bien en état de grâce. 

Tout ce qu'a écrit l'Eglise sur ce sujet sensible, douloureux et délicat demeure.  

Afin d’éviter toute interprétation déviante, je rappelle que d’aucune manière l’Église ne doit renoncer à proposer l’idéal complet du mariage, le projet de Dieu dans toute sa grandeur ...

Pour le Pape François, l'enseignement classique que les personnes divorcées remariées ne peuvent pas avoir accès aux sacrements est toujours valable (lien).

Penser que désormais, les personnes divorcées remariées peuvent communier ne correspond nullement au texte du Pape. "L’idée qu’un prêtre peut concéder rapidement des ‘‘exceptions’’, ou qu’il existe des personnes qui peuvent obtenir des privilèges sacramentaux en échange de faveurs" est bel et bien une fausse conception. 

Le Pape poursuit :"Je ne me réfère pas seulement aux divorcés engagés dans une nouvelle union, mais à tous, en quelque situation qu’ils se trouvent. Bien entendu, si quelqu’un fait ostentation d’un péché objectif comme si ce péché faisait partie de l’idéal chrétien, ou veut imposer une chose différente de ce qu’enseigne l’Église, il ne peut prétendre donner des cours de catéchèse ou prêcher, et dans ce sens il y a quelque chose qui le sépare de la communauté (cf. Mt 18, 17). Il faut réécouter l’annonce de l’Évangile et l’invitation à la conversion".

François descend plus en profondeur dans notre fragilité humaine: "je crois sincèrement que Jésus Christ veut une Église attentive au bien que l’Esprit répand au milieu de la fragilité : une Mère qui, en même temps qu’elle exprime clairement son enseignement objectif, « ne renonce pas au bien possible, même [si elle] court le risque de se salir avec la boue de la route ». Les Pasteurs, qui proposent aux fidèles l’idéal complet de l’Évangile et la doctrine de l’Église, doivent les aider aussi à assumer la logique de la compassion avec les personnes fragiles et à éviter les persécutions ou les jugements trop durs ou impatients.

Les Père synodaux ont affirmé que, même si l’Église comprend que toute rupture du lien matrimonial « va à l’encontre de la volonté de Dieu, [elle] est également consciente de la fragilité de nombreux de ses fils ». Illuminée par le regard de Jésus Christ, elle « se tourne avec amour vers ceux qui participent à sa vie de manière incomplète, tout en reconnaissant que la grâce de Dieu agit aussi dans leurs vies, leur donnant le courage d’accomplir le bien, pour prendre soin l’un de l’autre avec amour et être au service de la communauté dans laquelle ils vivent et travaillent ».

D’autre part, cette attitude se trouve renforcée dans le contexte d’une Année Jubilaire consacrée à la miséricorde. Bien qu’elle propose toujours la perfection et invite à une réponse plus pleine à Dieu, « l’Église doit accompagner d’une manière attentionnée ses fils les plus fragiles, marqués par un amour blessé et égaré, en leur redonnant confiance et espérance, comme la lumière du phare d’un port ou d’un flambeau placé au milieu des gens pour éclairer ceux qui ont perdu leur chemin ou qui se trouvent au beau milieu de la tempête. N’oublions pas que souvent la mission de l’Église ressemble à celle d’un hôpital de campagne.

Si l'enseignement de l'Eglise continue d'éclairer les consciences inquiètes, qu'est-ce qui a changé ? Le mot changement n'est pas adéquat, car il faut parler d'approfondissement, de continuité et surtout de discernement. Nous marchons pas à pas vers le Seigneur, dans la durée, avec une ascension progressive, comme un montagnard qui connaît des chutes et des relèvements. L'Eglise parle alors de la gradualité. 

Premier approfondissement : le discernement

L''accent est mis sur la recherche de la porte ouverte du coeur

"Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l'obligation de bien discerner les diverses situations" disait déjà Saint Jean-Paul II, dans son exhortation apostolique Familiaris Consortio de 1981. 

Le maître mot du Pape François vient de Saint Ignace de Loyola: discernement. Amoris laetitia aide justement à discerner ou percevoir cette porte ouverte du coeur:  

Rappelons-nous qu’« un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés ». La pastorale concrète des ministres et des communautés ne peut cesser de prendre en compte cette réalité. 

Second approfondissement: la loi de la gradualité

Unknown.jpegOn ne nait pas saint, on le devient peu à peu. Comme un sportif, le regard du chrétien est fixée vers l'objectif, vers l'arrivée. Un sportif s'entraîne avec patience, avec des hauts et des bas. Il rejoint avec patience son but, jamais d'un coup, mais graduellement, par étape. 

Dans ce sens, saint Jean-Paul II proposait ce qu’on appelle la ‘‘loi de gradualité’’, conscient que l’être humain « connaît, aime et accomplit le bien moral en suivant les étapes d'une croissance ».[323] Ce n’est pas une ‘‘gradualité de la loi’’, mais une gradualité dans l’accomplissement prudent des actes libres de la part de sujets qui ne sont dans des conditions ni de comprendre, ni de valoriser ni d’observer pleinement les exigences objectives de la loi.

En effet, la loi est aussi un don de Dieu qui indique le chemin, un don pour tous sans exception qu’on peut vivre par la force de la grâce, même si chaque être humain « va peu à peu de l'avant grâce à l'intégration progressive des dons de Dieu et des exigences de son amour définitif et absolu dans toute la vie personnelle et sociale de l'homme »

Troisième approfondissement: le petit pas

Personne n'est exclu de l'Eglise. Chacun doit y trouver une place !

Certes, parfois « nous nous comportons fréquemment comme des contrôleurs de la grâce et non comme des facilitateurs. Mais l’Église n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile ».

Par conséquent, un Pasteur ne peut se sentir satisfait en appliquant seulement les lois morales à ceux qui vivent des situations ‘‘irrégulières’’, comme si elles étaient des pierres qui sont lancées à la vie des personnes. C’est le cas des cœurs fermés, qui se cachent ordinairement derrière les enseignements de l’Église « pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées ».

À cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église.

Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements. Voilà pourquoi, « aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais un lieu de la miséricorde du Seigneur ». Je souligne également que l’Eucharistie « n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles » 

Le Pape est très explicite: si un personne désire pratiquer ce que l'Eglise enseigne, avec des petits pas, progressivement, peu à peu, comme sur un plan incliné, alors les sacrements sont une grande aide. Il s'agit toujours de discerner cette petite porte ouverte ! Par contre si la personne s'installe et refuse de bouger, elle se ferme à la grâce. 

Le discernement doit aider à trouver les chemins possibles de réponse à Dieu et de croissance au milieu des limitations. En croyant que tout est blanc ou noir, nous fermons parfois le chemin de la grâce et de la croissance, et nous décourageons des cheminements de sanctifications qui rendent gloire à Dieu.

Rappelons-nous qu’« un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés ». La pastorale concrète des ministres et des communautés ne peut cesser de prendre en compte cette réalité.

La nouveauté: le langage intimiste de l'Eglise, car le Pape parle à notre intimité, presque comme au confessionnal 

12924431_10208967224207221_644979204643089318_n.jpgQue mes amis les journalistes me pardonnent, car je les aime tout comme leur noble travail, mais ils n'ont pas accès au confessionnal. Et là, dans ce lieu qui n'est pas une salle de torture mais un haut lieu, la communication de l'Eglise ne passe plus par les studios de télévision ou de radio, ni par les journaux ou les agences de presse, ni sur Twitter et sur Facebook ou sur les blogs, mais entre Dieu et la personne, dans une communication intime, personnelle, amoureuse, délicate et miséricordieuse avec Jésus le Christ, doux et humble de coeur. 

Alors oui, nous les chrétiens nous ne sommes pas parfaits. Nous avons pu nous montrer fermés, insensibles. Cela doit changer. 

Cela nous offre un cadre et un climat qui nous empêchent de développer une morale bureaucratique froide en parlant des thèmes les plus délicats, et nous situe plutôt dans le contexte d’un discernement pastoral empreint d’amour miséricordieux, qui tend toujours à comprendre, à pardonner, à accompagner, à attendre, et surtout à intégrer. C’est la logique qui doit prédominer dans l’Église, pour « faire l’expérience d’ouvrir le cœur à ceux qui vivent dans les périphéries existentielles les plus différentes. 

L'Eglise est la famille des familles

Le Pape nous encourage: 

J’invite les fidèles qui vivent des situations compliquées, à s’approcher avec confiance de leurs pasteurs ou d’autres laïcs qui vivent dans le dévouement au Seigneur pour s’entretenir avec eux. Ils ne trouveront pas toujours en eux la confirmation de leurs propres idées ou désirs, mais sûrement, ils recevront une lumière qui leur permettra de mieux saisir ce qui leur arrive et pourront découvrir un chemin de maturation personnelle.

Et j’invite les pasteurs à écouter avec affection et sérénité, avec le désir sincère d’entrer dans le cœur du drame des personnes et de comprendre leur point de vue, pour les aider à mieux vivre et à reconnaître leur place dans l’Église.

Amoris laetitia: communiqué de la conférence des évêques suisses

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Amoris laetitia: le chemin du discernement et de l’accompagnement

Mgr Jean-Marie Lovey présente l’Exhortation apostolique post-synodale «Amoris Laetitia»

images.jpegOn l’attendait, on l’espérait et la voici: l’Exhortation apostolique post-synodale. Le Pape François la publie à peine 6 mois après la fin des travaux du Synode sur la Famille. Son titre: Amoris Laetitia, la Joie exultante de l’amour, donne déjà, à lui seul, une clé intéressante qui va ouvrir les différentes portes d’entrée.

Le Pape, qui a assisté à toutes les séances plénières du Synode, a entendu l’Assemblée dire que «c’est avec une joie intime et un profond réconfort que l’Eglise regarde les familles qui sont fidèles aux enseignements de l’Evangile, les remerciant et les encourageant pour le témoignage qu’elles offrent. Grâce à elles, la beauté du mariage indissoluble et fidèle pour toujours devient crédible.» (Relatio Synodi, n. 51)

Pour mieux accueillir ce document, il peut être fécond d’emprunter la porte du discernement. Puisque l’Evangile est un trésor confié à l’Eglise pour le bien de tous, il importe qu’il puisse rejoindre chacun dans sa vie et sa situation réelles. Le discernement invitera le pasteur à prendre en compte les situations différentes vécues par les gens, les familles, les couples, sans généralisation. Les situations, ainsi que la manière de leur proposer une réponse, sont souvent complexes.

«Le discernement exige que l’on ne donne pas pour acquis une formulation de la vérité ni les choix à accomplir.» Il ne s’agit pas de «cataloguer ou d’enfermer dans des situations trop rigides sans laisser un espace à un discernement adéquat, personnel et pastoral» (AL, n. 298).

Il s’agit bien plutôt d’offrir un accompagnement à toutes les situations, y compris aux plus complexes, avec comme instance de discernement la Parole de Dieu, dans le but d’éclairer la réalité de chaque vie. Voilà une autre porte qui exige une grande docilité à l’Esprit Saint en qui seul, «amour et vérité se rencontrent» parfaitement.

Ainsi, le discernement pastoral pourra qualifier l’attitude de l’Eglise appelée à accompagner toutes les situations, faisant appel à la conscience des gens, qu’il s’agit d’éclairer, sans se substituer à elle. (cf AL, n. 37) Autrement dit, l’accompagnement est senti comme une façon de faire quelques pas avec les autres sur leur chemin, en adoptant «une attitude savamment différenciée».

Cette porte de l’accompagnement ouvre sur celle de l’inclusion et non de l’exclusion. L’inclusion suppose l’effort d’accepter la diversité, de dialoguer avec ceux qui pensent autrement, de favoriser la participation de ceux qui ont des aptitudes différentes.

Le Pape François avait souligné, déjà dans ses catéchèses sur la famille, qu’«en famille, entre frères, on apprend la cohabitation humaine et comment coexister en société», et que d’expérience, dès «les premières années de notre vie, nous avons été dépendants des soins et de la bienveillance des autres.»

Parlant des personnes vivant dans des situations complexes, ‘’d’irrégularité’’, le texte dira que «la logique de l’intégration est la clé de leur accompagnement pastoral… Ce sont des baptisés, ce sont des frères et sœurs, l’Esprit Saint déverse en eux des dons et ses charismes pour le bien de tous.» (AL, n. 299)

En cette année où il a ouvert le Jubilé de la Miséricorde, le souci pastoral du Pape François est que les portes de nos vies et celles de l’Eglise restent toujours ouvertes pour que nous soyons «toujours disposés à comprendre, à pardonner, à accompagner, à espérer, et surtout à intégrer» (AL, n. 312).

Mgr Jean-Marie Lovey, Evêque de Sion,

Délégué de la Conférence des évêques suisses à l’Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques 2015

 

samedi, 09 avril 2016

Amoris laetitia: interview du Cardinal Schönborn à Radio Vatican


Le cardinal Schönborn précise le sens de l'exhortation apostolique "Amoris Laetitia"


(RV) Entretien - Amoris Laetitia, "La Joie de l'amour", l'exhortation apostolique du Pape François sur la famille, a été rendue publique ce vendredi midi, 8 avril 2016. Ce texte fait suite aux deux Synodes sur la famille, de 2014 et 2015. Il fixe les nouvelles orientations de la pastorale familiale de l'Église catholique avec un langage nouveau, mais dans une grande continuité doctrinale avec les pontificats précédents de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI.

Olivier Bonnel a interrogé le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne (Autriche), qui a été invité à présenter ce texte en Salle de presse du Saint-Siège.

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Le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne (Autriche). - REUTERS


«Il y a une fraîcheur du langage, que nous avions déjà découverte avec Evangelii Gaudium, une immédiateté du langage, un langage poétique, imagé, on peut dire que c’est un évènement de langage.

Il y a quelque chose qui se passe dans la manière dont le Pape François utilise le langage. Mais je dirais quand même qu’il y a des éléments de continuité qui me paraissent importants. Je dirais, la continuité avec Benoît XVI, qui était mon maître, mon professeur, avec qui j’ai eu la chance de travailler beaucoup : cette attention à la dimension existentielle. C’est ce qui nous a fascinés chez le professeur Ratzinger.

Bien sûr, son langage est plus philosophique et théologique, mais toujours existentiel. Il y a une nette continuité avec le Pape François. Cela touche directement la vie.

Saint Jean-Paul II, c’est l’aspect phénoménologique. Quand vous lisez les chapitres 4 et 5 de Amoris Laetitia, moi ça m’a rappelé les grandes catéchèses de Jean-Paul II sur la théologie du corps. Parce que, je dirais presque, il est amoureux de ce regard phénoménologique, de cette attention aux mouvements concrets de la vie. Donc, il y a nouveauté, mais il y a aussi une profonde continuité.

En parlant de nouveau langage, est-ce que l’on parle d’un langage plus accessible pour le Peuple de Dieu ?

Oui, je crois que pour des documents ecclésiastiques, ce que Benoît XVI a écrit lui-même, c’est toujours très accessible, magnifiquement accessible. Mais admettons humblement, et avec une part d’autocritique, que certains documents ecclésiastiques ont vraiment la langue de bois. Et ça, avec le Pape François, ce n’est vraiment pas la langue de bois ! C’est une langue vivante, simple, proche de la vie, proche de l’expérience. Et certainement abordable pour beaucoup de personnes.

Le Pape met en garde dans ce document contre le risque de tout changer sans une réflexion suffisante, et de l’autre côté, de la tentation de tout résoudre en appliquant des normes générales.

Est-ce que Amoris Laetitia propose une nouvelle pédagogie pour la famille ?

Exactement ! Le mot "pédagogie". Le Pape François est jésuite, il est pédagogue, il a enseigné longtemps, il a exercé la fonction de pédagogue, et on le sent dans tout ce document. Lisez le chapitre sur l’éducation, le chapitre 5, et mettez-le en rapport avec le chapitre 8, sur comment accompagner les situations difficiles, les situations irrégulières. Et vous verrez qu’il y a une grande proximité.

Ce qu’il dit sur l’éducation de la conscience : ne pas penser que la conscience s’éduque en mettant partout des panneaux d’avertissement, mais de l’éveiller. Donc, pour moi, le terme clé de ce document, c’est l’accompagnement, c’est cette attitude pédagogique d’un père avec ses enfants, d’un maître qui accompagne des jeunes dans la croissance. D’où l’importance du mot croissance. Se réjouir des petits pas de croissance : ça, c’est tout à fait sa pédagogie.

Le Pape François explique qu’il faut tenir compte de l’innombrable diversité des situations concrètes, pour leur apporter vraiment une réponse pastorale. Ce n’était pas suffisamment pris en compte. Là, il y a vraiment un appel à la responsabilité des pasteurs ?

Je crois qu’il le dit explicitement à un endroit : il dit qu’il comprend ceux qui veulent se cacher derrière des règles sûres, mais qu’il préfère une Église qui sort et qui se salit les souliers dans la boue.

C’est-à-dire : c’est bien d’avoir la clarté sur les normes, mais d’abord il faut rencontrer des personnes dans leurs vies, dans leurs situations, et ce n’est pas une éthique de la situation, une morale de la situation, mais c’est une morale qui est attentive aux situations, aux innombrables diversités de situations, parce que chaque histoire est unique, et que chaque personne mérite qu’on la considère dans sa vie concrète.

Parmi les situations, on sait que la question des divorcés remariés civilement a été très débattue lors des deux Synodes. Est-ce que l’exhortation va apporter une réponse à ces chrétiens qui souffrent ?

Je pense que le Pape apporte une réponse, mais ce n’est pas la réponse que certains attendaient et que d’autres craignaient. D’abord, il dit très clairement qu’il ne faut pas attendre, ni d’un Synode, ni de ce document, de nouvelles normes canoniques qui seraient valables pour tous les cas. N’attendez pas un changement de la discipline de l’Église. Mais le mot qu’il aime beaucoup c’est le mot "inclusion".

Il faut non pas exclure mais inclure, car chacun a son cheminement avec Dieu. Et l’Église est une mère qui doit accueillir, intégrer chacun, selon l’étape où il se trouve, selon le chemin sur lequel il se trouve. Et alors, le Pape fait sien ce que le Synode avait dit sur les critères d’accompagnement. Je suis très fier, je dois le dire, que ce soit le document du cercle allemand, qui a été voté à l’unanimité, qui a été d’abord repris par le Synode et puis le Pape le fait sien, où nous avions proposé des critères de discernement qui ne sont pas d’abord des questions de sacrements mais des questions de morale familiale.

Le Pape m’avait dit une fois que la question des sacrements pour les divorcés-remariés est «una trappola», c’est un piège. Parce que l’on ne regarde pas assez les situations. Et alors, nous avons mis dans ce document, qui se retrouve maintenant dans ce document du Pape, comme première attention : «Qu’est-ce que vous avez fait des enfants ?» Avant de parler de la miséricorde de l’Église pour les divorcés-remariés, pour l’accès aux sacrements, il faut leur poser la question : «et vos enfants ?»


«Est-ce que vous avez fait peser le poids de votre conflit sur le dos de vos enfants ? Est-ce que vous en avez fait l’otage de votre conflit ?»

C’est là qu’il faut d’abord se convertir. «Essayez de demander pardon. Essayez de faire pénitence du mal que vous avez fait à vos enfants.» Et puis on énumère tout une série d’autres points de discernement qui forment une sorte de chemin de conversion et de pénitence. Et alors, la question des sacrements, elle peut venir, mais elle vient plutôt à la fin d’un vrai cheminement. Et le Pape le dit dans une note, une petite note, il dit : «L’aide de l’Église peut aussi être dans certains cas l’aide des sacrements.» Il n’en dit pas plus.

vendredi, 08 avril 2016

Amoris laetitia est également une hymne à la joie de la l'Amour

La joie de l'amour est également un texte rempli de poésie

Le texte de cette encyclique est dense, profond et humain, mais il est aussi poétique et réaliste. Le Pape démontre ses capacités et son génie de Pasteur, notamment par son discernement des esprits et par sa lecture de la complexité du réel. Il serait préjudiciable de tirer trop hâtivement des conclusions, sauf celles de la continuité et de l'approfondissement.

"Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l'obligation de bien discerner les diverses situations" disait Saint Jean-Paul II. Le Pape François approfondit ce discernement, en bon théologien de la vie.

Certes, les polémiques sont à venir et les pasteurs d'âmes devront étudier, prier et travailler pour faire resplendir la beauté de ce texte pastoral.  

Amoris laetitia est un texte à méditer, à prier, à savourer, à ruminer même, comme une petite somme pastorale pour la famille aujourd'hui. 

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Le Pape François lève le voile sur le colloque des âmes avec le confesseur

Le changement de ton est surtout à rechercher dans l'enracinement de l'intimité de la conscience. Le Pape ne se gène pas de se confesser publiquement. Ce génie de la communication est également un expert de la confession. ‪

Dans son exhortation apostolique pleine de bonté et de sagesse, le Pape lève un peu le voile sur les colloques entre l'âme et le confesseur, pour proclamer haut et fort, médiatiquement pour ainsi dire, la Miséricorde.

Il est vrai que les journalistes, qui exercent une si noble mission dans le monde actuel, s'arrêtent aux portes du confessionnal. Or, je peux vous l'assurer, les propos du Pape se retrouvent dans ce colloque intime et scellé entre le prêtre-confesseur et la multitude des âmes. 

Pas de révolution, de changement ou d'ouverture de l'Eglise, mais un appel à la conversion,  à une ouverture de la personne au Christ

La recherche d'une révolution, d'un changement ou d'une ouverture sont des mauvaises questions ou des manières de voir qui ne correspondent pas à la réalité. L'encyclique ne parle pas de révolution ou de changement, mais fait bel et bien retentir l'appel à la conversion et attend l'ouverture du coeur. 

Ainsi, la recherche d'une ouverture de l'Eglise est une mauvaise manière d'aborder ce texte pastoral, car ses portes sont de fait ouvertes depuis 2000 ans. Le Pape invite bien plutôt, avec patience, à l'ouverture des âmes, des coeurs et des intelligences vers la vérité toute entière de l'Evangile, la personne de Jésus. 

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Excellente interview du Cardinal Schönborn

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Amoris laetitia: la loi de la gradualité

Le Pape rappelle un enseignement classique de l'enseignement de l'Eglise: le discernement

Unknown 19.52.54.jpeg"Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements."

Pape François, Amoris leatitia, note de bas de page

François serait un jésuite, au raisonnement flou, qui ménagerait les ailes traditionaliste et progressiste de l'Eglise dans un savant compromis. Or, le Pape démontre surtout sa grande finesse spirituelle, sa large expérience de confesseur, son humanité et sa fidélité au Bon Pasteur. Un jésuite sait discerner les esprits. 

"Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l'obligation de bien discerner les diverses situations" disait Saint Jean-Paul II. Le Pape François approfondit ce discernement.

Pour Amoris laetitia, la lecture qui se base sur la rupture ou le changement est erroné. Au fond, la vie c'est le mouvement et l'Eglise offre le phare de la vérité qui brille dans la nuit. La porte n'a donc pas été ouverte, car de fait elle l'était déjà. 

Cela fut toujours possible dans l'Eglise. Donner les sacrements dépend d'un certain dynamisme et d'une volonté de changement. Si une personne s'installe dans le péché, elle se ferme et rend impossible la réception de la grâce. Mais si l'âme veut changer et désire s'orienter vers la vérité de l'Evangile, alors le recours au sacrement est possible. Au fond, la grâce de Dieu est un peu comme l'eau, elle coule jusqu'à ce qu'un obstacle l'arrête. 

L'ouverture n'est pas celle de l'Eglise, car Jésus est la Porte toujours ouverte, mais celle du pénitent qui ouvre son coeur

Pour les personnes divorcées remariées par exemple, le discernement fut toujours laissé au confesseur. Dans certains cas difficile et complexe, avec la volonté manifeste de s'orienter vers la vérité qui libère, le prêtre discerne la possibilité de donner l'absolution. 

Cependant, il n'est pas correct de considérer cette attitude comme un changement par rapport à l'enseignement de l'Eglise, ou de Saint Jean-Paul II. 

extraits

305. Par conséquent, un Pasteur ne peut se sentir satisfait en appliquant seulement les lois morales à ceux qui vivent des situations ‘‘irrégulières’’, comme si elles étaient des pierres qui sont lancées à la vie des personnes. C’est le cas des cœurs fermés, qui se cachent ordinairement derrière les enseignements de l’Église « pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées ».[349] Dans cette même ligne, s’est exprimée la Commission Théologique Internationale :

« La loi naturelle ne saurait donc être présentée comme un ensemble déjà constitué de règles qui s’imposent a priori au sujet moral, mais elle est une source d’inspiration objective pour sa démarche, éminemment personnelle, de prise de décision ».[350]

À cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église.

[351] Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements. Voilà pourquoi, « aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais un lieu de la miséricorde du Seigneur » : Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 44 : AAS 105 (2013), p. 1038. Je souligne également que l’Eucharistie « n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles » (Ibid., n. 47 : p. 1039).

Le discernement doit aider à trouver les chemins possibles de réponse à Dieu et de croissance au milieu des limitations. En croyant que tout est blanc ou noir, nous fermons parfois le chemin de la grâce et de la croissance, et nous décourageons des cheminements de sanctifications qui rendent gloire à Dieu. Rappelons-nous qu’« un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés ».[352]

La pastorale concrète des ministres et des communautés ne peut cesser de prendre en compte cette réalité.

L'exhortation apostolique Amoris laetitia - la joie de l'Amour - est publique

CfgjrlsWIAEhUQP.jpgUn enseignement identique pour une pastorale délicate et tendre

Dans ce document de 260 pages, découpé en 325 paragraphes, le pape François donne les conclusions du long processus de consultation et des travaux des synodes sur la famille d’octobre 2014 et 2015.

Le Pape appelle principalement l’Église à « intégrer tout le monde », à accompagner les couples en difficulté, à ne pas condamner « pour toujours ».

Comme l'a toujours enseigné l'Eglise, le Pape souhaite que les divorcés remariés soient « intégrés » à la vie de l’Église après un « examen de conscience » personnel et pastoral.

Le pape François cite les catéchèses sur la théologie du corps de Jean-Paul II ou encore, largement, saint Thomas d’Aquin, sainte Thérèse de Lisieux, Martin Luther King, et même son film préféré, le festin de Babette, pour expliquer le concept de gratuité. Dès le début, le pape François met en garde devant le risque d’une « lecture générale et hâtive » de ce document.

Le Pape démontre son humanité, son réalisme, sa grande connaissance de la psychologie humaine, sa large expérience de confesseur, en plongeant dans nos fragilités humaines, nos péchés et nos misères, pour progressivement, avec gradualité, tendresse et miséricorde, nous mener vers la sainteté et la joie de l'Amour. 

Exhortation apostolique Amoris Laetitia

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En petit apéritif pour Amoris laetitia - la joie de l'amour - le Pape envoie un message à l'évêque

Le Vatican, 8 avril 2016

Cher frère, 

en invoquant la protection de la Sainte Famille de Nazareth, je suis heureux de t'envoyer l'exhortation apostolique "Amoris laetitia" pour le bien de toutes les familles et de toutes personnes, jeunes et plus âgées, qui sont confiées à ton ministère pastoral. 

Unis dans le Seigneur Jésus, avec Marie et Joseph, je te demande de ne pas oublier de prier pour moi. 

François

 

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Amoris Laetitia, interview du Cardinal Schönborn

cath.ch

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jeudi, 07 avril 2016

24 heures avant la sortie du document du Pape François: ce qu'enseigne l'Eglise pour le mariage

La famille: le Pape François deviendra l'homme qui déçoit l'attente de millions de catholiques

Unknown.jpegLe Temps

Il ne reste que 24 heures avant la publication du document du Pape François intitulé "Amoris laetitia" - la joie de l'amour, les deux premiers mots du document - sur le mariage et la famille.

Je ne suis pas prophète, mais la lecture et l'écoute attentive des médias du monde entier me permette d'entrevoir un clash et une tempête médiatique.

Par des pressions médiatiques complexes, le Pape François est devenu celui qui renverserait les tables. L'attention médiatique se porte presque exclusivement sur les personnes divorcées remariées. 

Un courant majoritaire, dont le Cardinal Kasper est le leader, voit le Pape François changer les dispositions de l'Eglise, notamment la non-possibilité des personnes divorcées remariées de recevoir les sacrements (confession et communion), à moins qu' « ils prennent l'engagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des actes réservés aux époux ».

La marque de la Miséricorde

J'ai lu presque toutes les interventions du Pape François, et rien n'indique qu'il désire changer l'Evangile de la famille. Par contre, la traduction pastorale de ce document est clairement annoncée - je pense à la bénédiction des personnes ou à la prière commune lors de la confession, la possibilité d'être catéchiste ou parrain lors du baptême, la gratuité de la procédure canonique en nullité ou un pouvoir accru de l'évêque diocésain pour alléger les recours ...

Il y aura donc des changements pratiques, un approfondissement de la ligne de la charité pastorale de l'Eglise, qui consiste à être avec les personnes en souffrance pour les amener à Jésus qui est le Bon Pasteur par excellence  : 

Avec une grande charité, tous feront en sorte qu'ils ne se sentent pas séparés de l'Eglise, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie.

On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux oeuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l'esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d'implorer, jour après jour, la grâce de Dieu.

Que l'Eglise prie pour eux, qu'elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu'ainsi elle les maintienne dans la foi et l'espérance!

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Avant de découvrir ensemble les quelques 200 pages de ce document "Amoris laetitia", qui suit les Synodes de 2014 et 2015, je reprend ci-dessous l'enseignement classique de l'Eglise, qui s'appuie sur le Synode de 1980 et de l'exhortation "Familiaris consortio" de Saint Jean-Paul II (22 novembre 1981):

Unknown-1.jpegPar le mariage valide, naît entre les conjoints un lien de par sa nature perpétuel et exclusif; le consentement est scellé par Dieu lui-même (Mc 10,9); le lien matrimonial d'un mariage conclu et consommé (par relations sexuelles) ne peut jamais être dissous; l'Eglise se base sur le paroles de Jésus, et le catéchisme (n°1640) l'avance:

pour ce lien matrimonial, "il n'est pas au pouvoir de l'Eglise de se prononcer contre cette disposition de la sagesse divine".

De ces prémisses découlent un document, une exhortation apostolique post-synodale intitulé "Familaris Consortio" de Saint Jean Paul II. Il fait suite au Synode pour la famille de 1980.

Le document du Pape François vient 36 ans après le Synode de 1980. A chaque génération, l'Evangile de la famille doit être annoncée en fonction des souffrances actuelles. 

Comme les médias vont se focaliser sur les situations de souffrance, je mets ci-dessous les passages qui concernent "ces situations dites irrégulières":

Action pastorale devant certaines situations irrégulières

79. Dans le soin qu'il a mis à protéger la famille dans toutes ses dimensions - et pas seulement la dimension religieuse -, le Synode des Evêques n'a pas manqué de prendre attentivement en considération quelques-unes des situations qui sont irrégulières au plan religieux et souvent même au plan civil et qui, dans les changements rapides affectant aujourd'hui les cultures, sont en train, hélas, de se répandte même parmi les catholiques, avec un sérieux dommage pour l'institution familiale et pour la société dont elle constitue la cellule fondamentale.

a) Le mariage à l'essai

80. Une première situation irrégulière consiste dans ce que l'on appelle «le mariage à l'essai», que beaucoup aujourd'hui voudraient justifier en lui attribuant une certaine valeur. Qu'il soit inacceptable, la raison humaine le laisse déjà entendre par elle-même, en montrant combien il est peu convaincant de parler d'un «essai» quand il s'agit de personnes humaines, dont la dignité exige qu'elles soient toujours et seulement le terme de l'amour de donation sans aucune limite, de temps ou autre.

Pour sa part, l'Eglise ne peut admettre ce type d'union pour des motifs supplémentaires et originaux découlant de la foi. D'un côté, en effet, le don du corps dans le rapport sexuel est le symbole réel de la donation de toute la personne; une telle donation, d'ailleurs, dans le dessein actuel de Dieu, ne peut se réaliser dans sa pleine vérité sans le concours de l'amour de charité donné par le Christ. Et d'un autre côté, le mariage entre deux baptisés est le symbole réel de l'union du Christ avec l'Eglise, union qui n'est pas temporaire ou «à l'essai», mais éternellement fidèle; entre deux baptisés, il ne peut donc exister qu'un mariage indissoluble.

Une telle situation ne peut normalement être surmontée si la personne humaine n'a pas été éduquée depuis son enfance, avec l'aide de la grâce du Christ et sans crainte, à dominer la concupiscence naissante et à instaurer avec les autres des rapports d'amour véritable. Cela ne s'obtient pas sans une vraie formation à l'amour authentique et à l'usage correct de la sexualité, capable d'introduire la personne humaine selon toutes ses dimensions, et donc aussi son corps, dans la plénitude du mystère du Christ.

Il sera très utile d'enquêter sur les causes de ce phénomène, même dans son aspect psychologique et sociologique, pour arriver à trouver une thérapie adéquate.

b) Unions libres de fait

81. Il s'agit d'unions qui n'ont aucun lien institutionnel publiquement reconnu, ni civil, ni religieux. Ce phénomène, toujours plus fréquent, ne peut pas ne pas attirer l'attention des pasteurs d'âmes, d'autant plus qu'il provient d'éléments bien divers et qu'en agissant sur eux il sera peut-être possible d'en limiter les conséquences.

Certains, en effet, se considèrent comme contraints à cet état par des situations difficiles d'ordre économique, culturel et religieux, dans la mesure où, en contractant un mariage régulier, ils seraient exposés à un dommage, à la perte d'avantages économiques, à des discriminations, etc. Chez d'autres, on rencontre une attitude de mépris, de contestation ou de rejet de la société, de l'institution familiale, de l'ordre socio-politique, ou encore la seule recherche du plaisir. D'autres, enfin, y sont poussés par l'ignorance et la pauvreté extrêmes, parfois aussi par des conditions de vie dues à des situations de véritable injustice, ou encore par une certaine immaturité psychologique qui les rend hésitants et leur fait craindre de contracter un lien stable et définitif. En certains pays, les coutumes traditionnelles prévoient le mariage proprement dit seulement après une période de cohabitation et après la naissance du premier enfant.

Chacun de ces éléments pose à l'Eglise des problèmes pastoraux ardus, à cause des graves conséquences qui en découlent, soit au plan religieux et moral (perte du sens religieux du mariage, conçu à la lumière de l'Alliance de Dieu avec son peuple; privation de la grâce du sacrement; grave scandale), soit même au plan social (destruction du concept de la famille; affaiblissement du sens de la fidélité, même envers la société; traumatismes psychologiques possibles chez les enfants; affirmation de l'égoïsme).

Les pasteurs et la communauté ecclésiale s'appliqueront à bien connaître de telles situations et leurs causes concrètes, cas par cas; ils auront à cœur d'approcher avec discrétion et respect ceux qui vivent ainsi ensemble; de s'employer à les éclairer patiemment, à les reprendre avec charité, à leur donner un témoignage familial chrétien, autrement dit tout ce qui peut les acheminer vers la régularisation de leur situation. Par-dessus tout cependant, on fera une œuvre de prévention, en cultivant le sens de la fidélité dans toute l'éducation morale et religieuse des jeunes, en les instruisant sur les conditions et les structures qui favorisent cette fidélité sans laquelle il n'y a pas de vraie liberté, en les aidant à mûrir spirituellement, en leur faisant comprendre la riche réalité humaine et surnaturelle du mariage-sacrement.

Le peuple de Dieu interviendra aussi auprès des autorités publiques afin que celles-ci, résistant à ces tendances qui désagrègent la société elle-même et sont dommageables pour la dignité, la sécurité et le bien-être des divers citoyens, s'emploient à éviter que l'opinion publique ne soit entraînée à sous-estimer l'importance institutionnelle du mariage et de la famille. Et parce que, dans beaucoup de régions, à cause de l'extrême pauvreté découlant de structures économiques et sociales injustes et inadaptées, les jeunes ne sont pas dans des conditions leur permettant de se marier comme il convient, il faut souhaiter que la société et les autorités publiques favorisent le mariage légitime grâce à une série d'interventions sociales et politiques de nature à garantir le salaire familial, à prendre des mesures permettant une habitation apte à la vie familiale, à créer des possibilité adéquates de travail et de vie.

c) Catholiques unis par le seul mariage civil

82. Le cas de catholiques qui, pour des motifs idéologiques ou pour des raisons pratiques, préfèrent contracter un mariage civil, refusant ou repoussant à plus tard la célébration du mariage religieux, devient de plus en plus fréquent. On ne peut considérer que leur situation soit semblable à celle de ceux qui vivent ensemble sans aucun lien, car il y a au moins un certain engagement dans un état de vie précis et probablement stable, même si, souvent, la perspective d'un éventuel divorce n'est pas étrangère à cette décision. En demandant, de la part de l'Etat, la reconnaissance publique d'un tel lien, ces couples montrent qu'ils sont prêts à en assumer aussi les obligations en même temps que les avantages. Malgré cela, l'Eglise ne peut pas non plus accepter cette situation.

L'action pastorale tendra à faire admettre la nécessaire cohérence entre le choix de vie et la foi que l'on professe, et elle s'efforcera de faire tout ce qui est possible pour amener ces personnes à régulariser leur situation selon les principes chrétiens. Tout en faisant preuve à leur égard d'une grande charité et en les amenant à participer à la vie des diverses communautés, les pasteurs de l'Eglise ne pourront malheureusement pas les admettre aux sacrements.

d) Personnes séparées, et divorcés non remariés

83. Divers motifs, tels l'incompréhension réciproque, l'incapacité de s'ouvrir à des relations interpersonnelles, etc., peuvent amener à une brisure douloureuse, souvent irréparable, du mariage valide. Il est évident que l'on ne peut envisager la séparation que comme un remède extrême après que l'on ait vainement tenté tout ce qui était raisonnablement possible pour l'éviter.

La solitude et d'autres difficultés encore sont souvent le lot du conjoint séparé, surtout s'il est innocent. Dans ce cas, il revient à la communauté ecclésiale de le soutenir plus que jamais, de lui apporter estime, solidarité, compréhension et aide concrète afin qu'il puisse rester fidèle même dans la situation difficile qui est la sienne; de l'aider à cultiver le pardon qu'exige l'amour chrétien et à rester disponible à une éventuelle reprise de la vie conjugale antérieure.

Le cas du conjoint qui a été contraint au divorce est semblable lorsque, bien conscient de l'indissolubilité du lien du mariage valide, il ne se laisse pas entraîner dans une nouvelle union, et s'emploie uniquement à remplir ses devoirs familiaux et ses responsabilités de chrétien. Alors, son témoignage de fidélité et de cohérence chrétienne est d'une valeur toute particulière pour le monde et pour l'Eglise; celle-ci doit plus que jamais lui apporter une aide pleine de sollicitude affectueuse, sans qu'il y ait aucun obstacle à son admission aux sacrements.

e) Les divorcés remariés

Unknown-2.jpeg84. L'expérience quotidienne montre, malheureusement, que ceux qui ont recours au divorce envisagent presque toujours de passer à une nouvelle union, évidemment sans cérémonie religieuse catholique. Et comme il s'agit là d'un fléau qui, comme les autres, s'attaque de plus en plus largement aux milieux catholiques eux-mêmes, il faut d'urgence affronter ce problème avec la plus grande sollicitude.

Les Pères du Synode l'ont expressément étudié. L'Eglise, en effet, instituée pour mener au salut tous les hommes, et en particulier les baptisés, ne peut pas abandonner à eux-mêmes ceux qui - déjà unis dans les liens du sacrement de mariage - ont voulu passer à d'autres noces. Elle doit donc s'efforcer, sans se lasser, de mettre à leur disposition les moyens de salut qui sont les siens.

Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l'obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l'éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n'avait jamais été valide.

Avec le Synode, j'exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous feront en sorte qu'ils ne se sentent pas séparés de l'Eglise, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie. On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux oeuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l'esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d'implorer, jour après jour, la grâce de Dieu. Que l'Eglise prie pour eux, qu'elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu'ainsi elle les maintienne dans la foi et l'espérance!

L'Eglise, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l'Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d'y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour entre le Christ et l'Eglise, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente dans l'Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l'Eglise concernant l'indissolubilité du mariage.

La réconciliation par le sacrement de pénitence - qui ouvrirait la voie au sacrement de l'Eucharistie - ne peut être accordée qu'à ceux qui se sont repentis d'avoir violé le signe de l'Alliance et de la fidélité au Christ, et sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l'indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que, lorsque l'homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par l'exemple l'éducation des enfants -, remplir l'obligation de la séparation, «ils prennent l'engagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des actes réservés aux époux».

De la même manière, le respect dû au sacrement de mariage, aux conjoints eux-mêmes et à leurs proches, et aussi à la communauté des fidèles, interdit à tous les pasteurs, pour quelque motif ou sous quelque prétexte que ce soit, même d'ordre pastoral, de célébrer, en faveur de divorcés qui se remarient, des cérémonies d'aucune sorte. Elles donneraient en effet l'impression d'une célébration sacramentelle de nouvelles noces valides, et induiraient donc en erreur à propos de l'indissolubilité du mariage contracté validement.

En agissant ainsi, l'Eglise professe sa propre fidélité au Christ et à sa vérité; et en même temps elle se penche avec un cœur maternel vers ses enfants, en particulier vers ceux qui, sans faute de leur part, ont été abandonnés par leur conjoint légitime.

Et avec une ferme confiance, elle croit que même ceux qui se sont éloignés du commandement du Seigneur et continuent de vivre dans cet état pourront obtenir de Dieu la grâce de la conversion et du salut, s'ils persévèrent dans la prière, la pénitence et la charité.

Suite aux propos de Mgr Lalanne

Lu sur Facebook: Jean-Pierre Denis, Paris, France ·

Unknown.jpegJe suis ennuyé, parce que j'aime bien Mgr Lalanne, que je connais en bien depuis longtemps, et avec qui j'ai de vrais et anciens liens d'amitié. Et ce n'est pas juste une formule de politesse.

Je suis ennuyé, parce que je ne suis plus dupe depuis longtemps du système médiatique de la pêche à la petite phrase sortie de son contexte et de son développement raisonné, et pas dupe du rôle d'une AFP complètement à la dérive, au service de l'information spectacle, et pas dupe de l'information industrielle et de la course à 'l'audience avec son carburant, mélange de scandale et de dérision.

Mgr Lalanne n'a pas fait l'éloge de la pédophilie, évidemment, il a voulu réfléchir à la notion de conscience du péché, une vieille question théologique. Juste, ce n'était n'était ni le lieu, ni le temps, ni la forme.

Juste : non. Voyez d'abord l'énorme fossé qui se creuse.

Je suis ennuyé, parce que je vois dans la mobilisation de nos "élites" là-dessus une vaie occasion de régler son compte "définitivement" à l'Eglise, rare institution capable de résister à l'idéologie hédoniste et au suicide intellectuel, moral et culturel de l'Europe. Je crois au christianisme comme force de résistance, et si nous ne sommes que quelques-uns, nous tiendrons.

J'ai donc passé la nuit dessus.

Mais non.

Unknown-1.jpegCe matin encore je suis en colère, vraiment en colère, et aussi pour toutes les raisons que je viens d'évoquer, contre cet inconscient épiscopal ou cette inconscience ou cet amateurisme ou cette incompétence. Là, on atteint un sommet.

Comme catholique, je ne veux plus, je ne supporte plus d'être exposé au n'importequoïsme. Ça suffit.

Si vous ne savez pas parler, taisez vous.

S vous ne savez pas penser parce que vous êtes trop intelligents, taisez vous.

Si vous ne comprenez pas ce qui se joue, taisez-vous.

C'est un métier, parfois, la parole.

Car tout ce que vous faites mal sur ce sujet fait du mal à cette Eglise que nous aimons et à laquelle nous tenons; tout ce que vous dites de travers par orgueil ou par maladresse ou par inaptitude ou par fatigue ou par improvisation ou par ce que vous voulez ou par une subtilité tellement hors de propos qu'elle devient une énorme balourdise et fera obstacle à l'évangélisation.

Le monde a trop besoin du Christ, a trop besoin de miséricorde, a trop besoin de l'Eglise, pour que nous acceptions, nous les catholiques, de voir notre Eglise mise plus longtemps en péril et l'annonce du salut rendue plus encore inaudible.

Ressaisissez-vous, nom de Dieu !

Le Pape se rendra à Lesbos le 16 avril

LE PAPE FRANÇOIS SE RENDRA SUR L’ÎLE GRECQUE DE LESBOS LE 16 AVRIL, CONFIRME LE SAINT-SIÈGE

Vatican - le 07/04/2016 | Par Agence I.Media

Unknown.jpegPour attirer l’attention sur le sort des migrants, le pape François se rendra brièvement sur l’île grecque de Lesbos le 16 avril 2016 à la rencontre des réfugiés.

C’est ce qu’a indiqué neuf jours plus tôt le Bureau de presse du Saint-Siège, confirmant les informations qui circulaient depuis deux jours. I.MEDIA

mercredi, 06 avril 2016

Mgr Lalanne: la pédophilie est un crime atroce

Mgr Lalanne: la pédophilie est un péché grave

Invité de RCF (radios chrétiennes francophones), Mgr Lalanne, évêque de Pontoise, a reconnu que la pédophilie est un péché grave, un crime atroce. 

L'évêque a précisé que le degré de conscience ou la responsabilité de celui qui commettait de tels actes pouvaient varier. L'imputabilité du péché pose dès lors question. 

Mais voilà ... le monde de la communication fonctionne avec ses propres lois. Le climat médiatique étant déjà fort tendu, il ne pouvait qu'entrer d'avantage en ébullition.

L'opinion publique se place toujours aux côtés des victimes et la condamnation de la pédophilie doit être absolue, totale et sans concession. Dès lors, le clash était programmé. Conséquence: l'intention de l'évêque est comme voilée et la compréhension en devient presque impossible. 

On le comprend aisèment, les victimes l'ont très mal pris, car cela relativise leur souffrance et innocente l'agresseur. Au fond, du moment qu'un enfant est abusé, piétiné et bousillé, on se fiche pas mal de la responsabilité ou du degré de conscience. Le Pape François dit d'ailleurs que face au mal absolu, les victimes ont la priorité absolue. 

L'AFP (Agence France Presse) reprend et l'info circule partout.

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3 raisons #7 : la prière

Aleteia

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