samedi, 16 avril 2016
Le Pape dans le camps des réfugiés à Lesbos et les dessins des enfants: si le soleil pleure, nous aussi !
Dessins d'enfants réfugiés à Lesbos: le soleil pleure !
Des dessins d'enfants valent mieux que tous les longs discours; et l'émotion du Pape mieux que toute les communications ! Ces dessins d'enfants sont un peu comme les petits cailloux de David lancés au géant Goliath. Ils sont comme propulsés, sous les projecteurs des caméras du monde entier, vers les grands de ce monde. Tant de misère, de souffrance !
Après ce que j'ai vu aujourd'hui, dans les camps de réfugiés, c'était à pleurer. Les enfants !
J'ai apporté avec moi ce que des enfants m'ont offert, tant de dessins.
Le premier dessin: ce que veux un enfant ? La Paix !
Le second: qu'on vu les enfants ? Regardez cela ! Ils ont vu des personnes couler, un enfant ! Cela, les enfants l'ont dans le coeur. Aujourd'hui, vraiment, une journée à pleurer.
Le troisième: Ces enfants ont cela dans leur mémoire. Il faudra du temps pour élaborer cela psychologiquement. On voit le soleil qui pleure. Si le soleil peut pleurer, nous aussi. Une larme nous fera du bien !
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Le Pape à Lesbos: rencontre avec les journalistes
La conférence de presse du Pape au retour de Lesbos
Mère Térésa de Calcutta: "ce n'est qu'une goutte d'eau dans la mer, mais avec cette goutte elle n'est plus la même"
"Ces familles avaient leurs documents en règle, prêtes au départ ....Je n'ai pas choisi entre chrétiens et musulmans. J'ai choisi des enfants de Dieu"
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C'est officiel : le Pape rentre au Vatican avec 12 réfugiés syriens, de 3 familles musulmanes
C'est officiel : le Pape rentre au Vatican avec 12 réfugiés syriens, de 3 familles musulmanes (6 mineurs)
Déclaration du Directeur de la Salle de Presse
Cité du Vatican, 16 décembre 2015 (VIS).
Avant le décollage de l'avion papal de Lesbos vers Rome (15 h 15' locales), le Directeur de la Salle de Presse a fait la déclaration suivante:
"Désirant accomplir un geste en faveur des migrants, le Pape a invité à bord trois familles syriennes, douze personnes dont six mineurs, toutes musulmanes. Elles étaient à Lesbos dès avant l'Accord entre Union Européenne et Turquie.
L'opération a été négociée par la Secrétairerie d'Etat auprès des autorités compétentes grecques et italiennes. Les hôtes du Saint-Père, qui proviennent de Damas et de Deir Azzor, en zone tenue par l'Etat islamique, ont perdu leurs habitations lors des bombardements. Le logement et la prise en charge de ces familles, d'abord accueillies à Rome par la communauté de Sant'Egidio, seront assurés par le Vatican".
(photo Antonio Spadaro)
(photo I.Media)
Les réfugiés ne sont pas des nombres, ce sont des personnes : ils sont des visages, des noms, et ils doivent être traités comme tels.
— Pape François (@Pontifex_fr) 16 avril 2016
19:04 | Lien permanent | Commentaires (7) | | | Facebook
Lesbos: parmi les réfugiés accueillis à Rome, une femme syrienne mère de famille
Lesbos: Agnès a aidé Nour et sa famille; ils sont partis à bord du vol papal
"Je n'ai pas choisi entre chrétiens et musulmans. J'ai choisi des enfants de Dieu" #PapeFrancois #refugiessyriens pic.twitter.com/9IdmBoVC59
— P de Saint Pierre ن (@pdesaintpierre) 16 avril 2016
18:53 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
La visite du Pape dans un camp de réfugiés. Youtube Vatican
18:50 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
Le Pape émérite Benoît XVI fête ses 89 ans
Il y a quatre-vingt-neuf ans, un certain samedi saint 16 avril 1927, un génie de la théologie, sûrement un futur saint et docteur de l'Église, voyait le jour.
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Benoît XVI ; prions pour lui et remercions Dieu pour l’avoir donné à l’Église et au monde.
— Pape François (@Pontifex_fr) 16 avril 2016
16:43 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
François à Lesbos: avant d’être des numéros, les réfugiés sont des personnes, des visages, des noms, des histoires
Il ne faut cependant jamais oublier que les migrants, avant d’être des numéros sont des personnes, des visages, des noms, des histoires. L’Europe est la patrie des droits humains, et quiconque pose le pied en terre européenne devrait pouvoir en faire l’expérience
Pape François à Lesbos: mémoire des victimes de la migration.
Samedi, 16 avril 2016
M. Chef du Gouvernement,
Distinguées Autorités,
Chers frères et sœurs,
Depuis que Lesbos est devenue un point de chute pour de nombreux migrants en recherche de paix et de dignité, j’ai ressenti le désir de venir ici. Aujourd’hui je remercie Dieu qui me l’a accordé. Et je remercie Monsieur le Président Paulopoulos de m’avoir invité, avec le Patriarche Bartholomée et l’Archevêque Hieronymos.
Je voudrais exprimer mon admiration au peuple grec qui, malgré les graves difficultés à affronter, a su tenir ouverts les cœurs et les portes. Beaucoup de personnes simples ont mis à disposition le peu qu’elles avaient pour le partager avec celui qui était privé de tout. Dieu saura récompenser cette générosité, comme celle d’autres nations voisines, qui, dès les premiers moments, ont accueilli avec une grande disponibilité de très nombreux migrants forcés.
Est aussi bénie la présence généreuse de beaucoup de volontaires et de nombreuses associations qui, avec les diverses institutions publiques, ont apporté et apportent leur aide, exprimant concrètement une proximité fraternelle.
Je voudrais renouveler aujourd’hui un appel plein de tristesse à la responsabilité et à la solidarité face à une situation si dramatique. Beaucoup de réfugiés qui se trouvent sur cette île et en divers endroits de la Grèce vivent dans des conditions critiques, dans un climat d’anxiété et de peur, parfois de désespoir, en raison des difficultés matérielles et de l’incertitude de l’avenir.
Les préoccupations des institutions et des personnes, ici en Grèce comme dans d’autres pays d’Europe, sont compréhensibles et légitimes. Il ne faut cependant jamais oublier que les migrants, avant d’être des numéros sont des personnes, des visages, des noms, des histoires. L’Europe est la patrie des droits humains, et quiconque pose le pied en terre européenne devrait pouvoir en faire l’expérience ; ainsi il se rendra plus conscient de devoir à son tour les respecter et les défendre. Malheureusement, certains – parmi lesquels beaucoup d’enfants – n’ont même pas réussi à arriver : ils ont perdu la vie en mer, victimes de voyages inhumains et soumis aux brimades de lâches bourreaux.
Vous, habitants de Lesbos, vous montrez qu’en cette terre, berceau de civilisation, bat encore le cœur d’une humanité qui sait reconnaître avant tout le frère et la sœur, une humanité qui veut construire des ponts et qui renonce à l’illusion de construire des enclos pour se sentir plus en sécurité. En effet, les barrières créent des divisions, au lieu d’aider le vrai progrès des peuples, et les divisions provoquent tôt ou tard des conflits.
Pour être vraiment solidaires avec celui qui est contraint de fuir de sa propre terre, il faut travailler pour supprimer les causes de cette dramatique réalité : il ne suffit pas de se limiter à faire face à l’urgence du moment, mais il faut développer des politiques de longue haleine, qui ne soient pas unilatérales. Avant tout il est nécessaire de construire la paix là où la guerre a apporté destructions et mort, et empêcher que ce cancer se répande ailleurs. Pour cela il est nécessaire de s’opposer avec fermeté à la prolifération et au trafic des armes, et de leurs réseaux souvent occultes. Que ceux qui poursuivent des projets de haine et de violence soient privés de tout soutien.
En revanche, que la collaboration entre les pays, les Organisations internationales et les Institutions humanitaires soit promue inlassablement, non pas en isolant mais en soutenant celui qui fait face à l’urgence. Dans cette perspective, je renouvelle le souhait que le premier Sommet Humanitaire Mondial, qui aura lieu à Istanbul le mois prochain, soit un succès.
Tout cela, on peut seulement le faire ensemble : ensemble on peut et on doit chercher des solutions dignes de l’homme à la question complexe des réfugiés. Et pour cela, la contribution des Eglises et des Communautés religieuses est aussi indispensable. Ma présence ici, avec le Patriarche Bartholomée et l’Archevêque Hieronymos, témoigne de notre volonté de continuer à collaborer pour que ce défi de notre temps devienne une occasion, non pas de conflit, mais de croissance de la civilisation de l’amour.
Chers frères et sœurs, face aux tragédies qui blessent l’humanité, Dieu n’est pas indifférent, il n’est pas distant. Il est notre Père qui nous aide à construire le bien et à repousser le mal. Non seulement il nous soutient, mais en Jésus il nous a montré le chemin de la paix. Face au mal du monde, il s’est fait notre serviteur, et par son service d’amour il a sauvé le monde. Voilà le vrai pouvoir qui engendre la paix. Seul celui qui sert avec amour construit la paix. Le service fait sortir de soi-même et il prend soin des autres, il ne permet pas que les personnes ni les choses tombent en ruine, mais il sait les préserver, dépassant la couche épaisse d’indifférence qui obscurcit les esprits et les cœurs.
Merci à vous, parce que vous êtes des gardiens d’humanité, parce que vous prenez soin avec tendresse de la chair du Christ qui souffre dans le frère le plus petit, affamé et étranger, et que vous avez accueilli (cf. Mt 25, 35).
PRIÈRE
Bien que beaucoup de leurs tombes ne portent aucun nom,
chacun d’eux est connu, aimé et chéri de toi.
Prière à l’occasion de la
Visite de Sa Sainteté le Pape François
au Camp des réfugiés de Mória
Dieu miséricordieux,
nous te prions pour tous les hommes, pour toutes les femmes et pour tous les enfants,
qui sont morts après avoir quitté leur pays à la recherche d’une vie meilleure.
Bien que beaucoup de leurs tombes ne portent aucun nom,
chacun d’eux est connu, aimé et chéri de toi.
Puissions-nous ne jamais les oublier, mais honorer leur sacrifice
plus par les actes que par les paroles.
Nous te confions tous ceux qui ont fait ce voyage,
affrontant la peur, l’incertitude et l’humiliation,
en vue de parvenir à un endroit de sécurité et d’espérance.
Tout comme tu n’as jamais abandonné ton Fils
lorsqu’il a été conduit à un endroit sûr par Marie et par Joseph,
de même à présent sois proche de tes fils et de tes filles que voici,
à travers notre tendresse et notre protection.
En prenant soin d’eux, puissions-nous travailler pour un monde
où personne n’est contraint à abandonner sa maison
et où chacun peut vivre dans la liberté, la dignité et la paix.
Dieu miséricordieux et Père de tous,
réveille-nous du sommeil de l’indifférence,
ouvre nos yeux à leur souffrance,
et libère-nous de l’insensibilité
générée par le confort mondain et l’égocentrisme.
Aide-nous, en tant que nations, communautés et individus,
à voir que ceux qui viennent dans nos contrées sont nos frères et sœurs.
Puissions-nous partager avec eux les bénédictions que nous avons reçues de tes mains,
et reconnaître qu’ensemble, comme une famille humaine unique,
nous sommes tous des migrants, en chemin dans l’espérance vers toi, notre vraie maison,
où toute larme sera essuyée,
où nous serons tous en paix et en sécurité dans tes bras.
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Le Pape rentre au Vatican avec 10 réfugiés
Le Pape rentre au Vatican avec 10 réfugiés
Philippine de Saint Pierre, envoyé spécial de KTO, a annoncé que le Pape rentrait au Vatican avec 10 réfugiés au Vatican.
Ils sont en train de faire leurs affaires afin de prendre le bus et rejoindre l'aéroport, pour monter à bord de l'avion papal.
(une famille rencontrée par le Pape; photo Père Antonio Spadaro S.J.)
De #Lesbos @Pontifex va ramener des demandeurs d'asile, dont Ruth & son fils de 2 ans. Ce soir @KTOTV témoignage de cx qui l'ont aidée #JRS
— P de Saint Pierre ن (@pdesaintpierre) 16 avril 2016
13:29 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
Le Pape à Lesbos: droit de rester dans son pays et accueil des réfugiés
Pape François à Lesbos: les deux aspects de la crise migratoire
... nous appelons tous les dirigeants politiques à utiliser tous les moyens afin d’assurer que les individus et les communautés, y compris les Chrétiens, restent dans leurs pays et jouissent du droit fondamental à vivre en paix et en sécurité.
...tant que le besoin perdure, nous exhortons tous les pays à étendre l’asile temporaire, à offrir le statut de réfugié à ceux qui sont éligibles, à accroître leurs efforts d’assistance et à travailler avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté en vue d’une fin rapide des conflits en cours.
Déclaration commune de Sa Sainteté Bartholomée, Patriarche œcuménique de Constantinople,de Sa Béatitude Hyeronimos, Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce et du Saint Père François
Mòria refugee camp, Lesvos
Samedi, 16 avril 2016
Déclaration conjointe
Nous, Pape François, Patriarche Œcuménique Bartholomée et Archevêque d’Athènes et de toute la Grèce Hieronymos, nous nous sommes rencontrés sur l’Île grecque de Lesbos afin de montrer notre profonde préoccupation face à la condition tragique des nombreux réfugiés, des migrants et des demandeurs d’asile qui sont venus en Europe en fuyant des situations de conflit et, dans beaucoup de cas, des menaces à leur survie. L’opinion mondiale ne peut pas ignorer la gigantesque crise humanitaire créée par la propagation de la violence et du conflit armé, par la persécution et le déplacement de minorités religieuses et ethniques ainsi que par le déracinement des familles de leurs maisons, en violation de leur dignité humaine ainsi que de leurs droits humains fondamentaux et de leurs libertés.
La tragédie de la migration et du déplacement forcés affecte des millions de personnes, et c’est fondamentalement une crise d’humanité, qui appelle une réponse de solidarité, de compassion, de générosité et un engagement de ressources immédiat et pratique. De Lesbos, nous appelons la communauté internationale à répondre avec courage en affrontant cette crise humanitaire massive et ses causes sous-jacentes, par des initiatives diplomatiques, politiques et de charité ainsi que par des efforts de coopération, à la fois au Moyen-Orient et en Europe.
En tant que dirigeants de nos Eglises respectives, nous sommes unis dans notre désir de paix et dans notre sollicitude pour promouvoir la résolution des conflits à travers le dialogue et la réconciliation. En reconnaissant les efforts déjà en cours pour apporter de l’aide et des soins aux réfugiés, aux migrants et aux demandeurs l’asile, nous appelons tous les dirigeants politiques à utiliser tous les moyens afin d’assurer que les individus et les communautés, y compris les Chrétiens, restent dans leurs pays et jouissent du droit fondamental à vivre en paix et en sécurité.
Un large consensus international et un programme d’assistance sont d’une nécessité urgente pour soutenir le droit, pour défendre les droits humains fondamentaux dans cette situation insoutenable, pour protéger les minorités, pour combattre la traite et le trafic humains, pour éliminer les routes qui ne sont pas sûres, telles que celles à travers la mer Égée et toute la Méditerranée, et pour développer des procédures de réinstallation sûre.
De cette manière, nous serons en mesure d’assister ces pays directement engagés à pourvoir aux besoins de si nombreux de nos frères et sœurs souffrants. À titre particulier, nous exprimons notre solidarité avec le peuple grec, qui, malgré ses propres difficultés économiques, a répondu avec générosité à cette crise.
Ensemble, nous plaidons solennellement pour une fin de la guerre et de la violence au Moyen-Orient, pour une paix juste et durable et pour le retour honorable de ceux qui ont été contraints à abandonner leurs maisons. Nous demandons aux communautés religieuses d’accroître leurs efforts pour recevoir, pour assister et pour protéger les réfugiés de toutes les confessions ; et que les services d’assistance religieux et civils travaillent à coordonner leurs initiatives.
Car, tant que le besoin perdure, nous exhortons tous les pays à étendre l’asile temporaire, à offrir le statut de réfugié à ceux qui sont éligibles, à accroître leurs efforts d’assistance et à travailler avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté en vue d’une fin rapide des conflits en cours.
L’Europe affronte aujourd’hui l’une de ses plus sérieuses crises humanitaires depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Pour répondre à ce grave défi, nous appelons tous les disciples du Christ à se souvenir des paroles du Seigneur, sur lesquelles nous serons jugés un jour : « Car, j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi… Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 35-36.40).
Pour notre part, obéissant à la volonté de notre Seigneur Jésus Christ, nous nous engageons fermement et sans réserve à intensifier nos efforts pour promouvoir la pleine unité de tous les chrétiens. Nous réaffirmons notre conviction qu’il « appartient à la réconciliation (entre les chrétiens) de favoriser la justice sociale, dans et entre tous les peuples…
Nous voulons ensemble contribuer à ce que les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile soient accueillis dignement en Europe » (Charte Œcuménique, 2001). En défendant les droits humains fondamentaux des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants, et de toutes les personnes marginalisées dans nos sociétés, nous visons à accomplir la mission de service des Eglises en faveur du monde.
Notre rencontre d’aujourd’hui est destinée à aider à apporter courage et espérance à ceux qui cherchent un refuge ainsi qu’à tous ceux qui les accueillent et les assistent. Nous exhortons la communauté internationale à faire de la protection des vies humaines une priorité et à soutenir à tous les niveaux les politiques d’inclusion qui s’étendent à toutes les communautés religieuses. La terrible situation de tous ceux qui sont affectés par la présente crise humanitaire, y compris beaucoup de nos frères et sœurs chrétiens, appelle notre prière constante.
Lesbos, le 16 avril 2016
++ Signature de la déclaration commune de @Pontifex du patriarche Bartholomée 1er + archevêque d'Athènes #Lesbos pic.twitter.com/EOgfzLYdsc
— I.MEDIA ن (@AgenceIMEDIA) 16 avril 2016
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jeudi, 14 avril 2016
Année sainte et oeuvres de Miséricorde: nous serons jugés sur l'Amour
Les oeuvres de Miséricorde
La Miséricorde fait certes d’abord penser au sacrement de la réconciliation, à la confession et au pardon. Toutefois, comme le nom de Dieu est Miséricorde, la richesse de la Miséricorde est insondable.
La Miséricorde invite aussi à ouvrir notre coeur aux précarités, aux souffrances, aux blessures de nombres de personnes qui vivent dans les périphéries.
François parle si bien de la Miséricorde, pour la décliner dans toute son amplitude et sa profondeur; je désire lui laisser d’abord la parole:
"J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le coeur de l’Evangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine.
La prédication de Jésus nous dresse le tableau de ces oeuvres de miséricorde, pour que nous puissions comprendre si nous vivons, oui ou non, comme ses disciples. Redécouvrons les oeuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les oeuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.
Nous ne pouvons pas échapper aux paroles du Seigneur et c’est sur elles que nous serons jugés : aurons-nous donné à manger à qui a faim et à boire à qui a soif ? Aurons-nous accueilli l’étranger et vêtu celui qui était nu ? Aurons-nous pris le temps de demeurer auprès de celui qui est malade et prisonnier ? (cf. Mt 25, 31-45).
De même, il nous sera demandé si nous avons aidé à sortir du doute qui engendre la peur, et bien souvent la solitude; si nous avons été capable de vaincre l’ignorance dans laquelle vivent des millions de personnes, surtout des enfants privés de l’aide nécessaire pour être libérés de la pauvreté, si nous nous sommes faits proches de celui qui est seul et affligé; si nous avons pardonné à celui qui nous offense, si nous avons rejeté toute forme de rancoeur et de haine qui porte à la violence, si nous avons été patients à l’image de Dieu qui est si patient envers nous; si enfin, nous avons confié au Seigneur, dans la prière nos frères et soeurs.
C’est dans chacun de ces « plus petits » que le Christ est présent. Sa chair devient de nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, flagellé, affamé, égaré… pour être reconnu par nous, touché et assisté avec soin. N’oublions pas les paroles de Saint Jean de la Croix : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour » »
Pape François, bulle Misericordiae vultus n°15
Les 2 x 7 oeuvres de Miséricorde
Le catéchisme de l’Eglise catholique décrit les oeuvres de Miséricorde corporelles et spirituelles "comme les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles" (cf. Isaïe 58, 6-7 / Lettre aux Hébreux 13,3).
Pour facilité la mémoire, on peut donc mettre un certain ordre basé sur le chiffre 7, qui évoque la plénitude, la perfection, comme les 7 sacrements, les 7 demandes du Notre Père … Les petites citations sont là pour nous inviter à l’action.
Oeuvres de Miséricorde corporelles:
- donner à manger aux affamés. La prière du Notre Père nous invite à prier: « donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour".
- donner à boire à ceux qui ont soif. Dans son Encyclique sur l’écologie intégrale « Laudato Si’ », François rappelle que "priver les pauvres de l’accès à l’eau signifie nier le droit à la vie".
- vêtir ceux qui sont nus. Le célèbre Saint Martin de Tours a partagé son manteau pour vêtir un mendiant.
- accueillir les étrangers. Le jugement dernier de Saint Matthieu dit: « j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25,35).
- assister les malades. Le Catéchisme de l’Eglise catholique souligne: "La maladie et la souffrance ont toujours été parmi les problèmes les plus graves. Dans la maladie, l’homme fait l’expérience de son impuissance".
- visiter les prisonniers. Le jugement dernier nous y invite: « J’étais en prison et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 36).
- ensevelir les morts. En Israël, être privé de sépulture était perçu comme un mal horrible, faisant partie de ces châtiments dont on menaçait les impies. La sépulture est donc chez les Juifs un acte de piété.
Oeuvre de Miséricorde spirituelles:
- conseiller ceux qui doutent. La Bible insiste sur l’importance du conseil, comme l’affirme le livre des Proverbes: "le salut se trouve dans un grand nombre de conseil » car le « conseil du sage est comme un source de vie (Siracide 21,13). Dans la vie, nous avons souvent besoin de bons conseils. Ben Sirac le Sage renvoie à la conscience qui cherche la vérité: « Tiens-toi au conseil de ton coeur, car nul de peut t’être plus fidèle »
- enseigner les ignorants. Dans le livre des Actes des Apôtres, Philippe demande au fonctionnaire: « comprends-tu donc ce que tu lis ? Le fonctionnaire de répondre: « et comment le pourrrais-je … si personne ne me guide? ». Toute la catéchèse de l’Eglise recherche à donner cette connaissance de l’espérance.
- avertir les pécheurs. Dans l’Evangile de Matthieu, il est question de la correction fraternelle: « si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends-le, seul à seul » (Matthieu 18, 15).
- consoler les affligés. Dieu est celui qui console son peuple avec l’affection d’un père, l’ardeur d’un fiancé ou d’un époux et avec la tendresse d’une mère.
- pardonner les offenses. Jésus nous invite à pardonner 77x 7 x, et le prière du Notre Père nous demande de pardonner les offenses.
- supporter patiemment les personnes ennuyeuses. La sagesse de la Bible invite à la patience. Face à des frères qui irritent le sage, « mieux vaut un homme lent à la colère qu’un héros, un homme maître de soi qu’un preneur de villes (Proverbes 16,32)
- prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Lorsqu’on prie pour un personne, on la place sous le regard bienveillant et plein d’Amour de Dieu, et on invoque les dons de Dieu et sa bénédiction, afin qu’en Lui, elle trouve le chemin de la vie (Ephésiens 1, 3-14) Les relations humaines sont parfois difficiles et compliqués.
Ces oeuvres de Miséricorde pour le prochain nous aideront à mettre de l’huile dans le rapport compliqué et difficile avec les autres.
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Des évêques nous expliquent le texte du Pape sur la joie de l'Amour (Amoris laetitia)
Le Pape François a envoyé un petit mot très personnel aux quelques 4500 évêques du monde entier. Au lieu de nous faire croire que l'exhortation n'est qu'une méditation personnelle du Saint-Père, nombres d'entre eux descendent dans l'arène pour nous expliquer la portée de ce texte beau du Magistère.
Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne
Pour l’évêque de Bayonne, l’exhortation apostolique Amoris Laetitia appelle à se garder de toute dialectique doctrinale.
Quelle votre impression générale à la lecture de l’exhortation apostolique Amoris laetitia ?
C’est un très beau texte, qui a du souffle et qui assume pleinement l’enseignement de l’Église. Le pape François intègre des données absentes chez ses prédécesseurs comme la question du gender ou des mères porteuses, qu’il juge sévèrement, ainsi que, comme il dit, l’accélération de la « destruction juridique de la famille ».
Mais il cite aussi abondamment les catéchèses sur la théologie du corps de saint Jean-Paul II, ainsi que le passage de Deus caritas est de Benoît XVI sur l’eros et l’agapè. Ce texte porte aussi la marque personnelle du pape. On la voit notamment dans le magnifique quatrième chapitre de cinquante pages consacré à l’amour dans le mariage. C’est un prolongement pastoral de l’enseignement de l’Église. Cette dimension personnelle est intéressante parce que, même quand il dit qu’il ne fallait pas attendre de ce document un changement de la discipline de l’Église, il l’assume de manière tout aussi personnelle.
La conférence des évêques suisses par Mgr Lovey
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Le Pape François se rend à Lesbos
Le pape se rend à Lesbos, porte d'entrée des migrants en Europe https://t.co/kf3GIhdo2O par @JLdeLaVaissiere #AFP pic.twitter.com/mKjPG3pCld
— Agence France-Presse (@afpfr) 14 avril 2016
Ce soir, @Pontifex s'est rendu à Ste Marie Majeure prier la Vierge avant son bref voyage de samedi à #Lesbos à la rencontre des #migrants
— I.MEDIA ن (@AgenceIMEDIA) 14 avril 2016
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mardi, 12 avril 2016
Amoris laetitia: le Cardinal Burke crée la confusion
La réflexion personnelle du Cardinal Burke sur un document du Magistère
Dans une interview, le Cardinal américain met d'avantage de confusion dans la cacophonie.
Pour notre prélat, Amoris laetitia est une réflexion personnelle du Pape. Il y exhorte heureusement à une lecture conforme au magistère constant de l'Eglise:
"Le Pape François a clarifié dès le début que l'Exhortation apostolique post-synodale n'est pas un acte du Magistère (cf. n. 3)*.
La typologie même de document le confirme. Il est écrit comme une réflexion du Saint-Père sur le travail des deux dernières sessions du Synode des Évêques."
"National Catholic Register", le 11 avril 2016.
L'exhortation apostolique "Amoris laetitia" appartient au Magistère ordinaire et universel de l'Eglise
Une exhortation apostolique appartient au Magistère ordinaire et universel de l'Eglise, qui demande l'adhésion de l'intelligence et de la volonté (lien-profession de foi):
...avec une soumission religieuse de la volonté et de l'intelligence, j'adhère à l'enseignement proposé tant par le Pontife romain que par le Collège des évêques, lorsqu'ils exercent le Magistère authentique ...
Très honnêtement, le Pape n'a éteint aucune des étoiles qui composent notre univers humain et chrétien. Pour prendre une image, nous avançons de nuit vers Jésus dans une mer agitée. Pour se diriger, nous avons l'étoile polaire et les planètes qui gravitent autour d'elle, l'étoile du matin et le soleil levant.
Le Pape est justement un Pasteur qui nous invite à discerner pour naviguer au large avec le sens de la progression, même par un petit pas (loi de la gradualité). La configuration de la terre et du ciel n'a nullement changé. Par ce document, le Pape nous apprend à naviguer par beau et par mauvais temps.
Saint Jean Bosco songea ou rêva de trois blancheurs: le Pape, la Vierge et l'Eucharistie.
Dans cette tourmente et cette cacophonie, l'âme avisée met le cap en suivant l'étoile polaire du Pape et toutes les constellations des évêques qui gravitent autour d'elle, se laisse guider par la Vierge Marie qui brille comme l'étoile du matin, toute illuminée par le soleil qui pointe à l'horizon, le soleil de l'Eucharistie vers qui tous le monde regarde.
Les théologies compliquées perdent les âmes, et comme le disait fort bien la petite Thérèse de Lisieux, nous cassent la tête. Jésus a révélé la vérité aux tout petits, pour la cacher aux intelligents.
Sans aucunement viser notre Cardinal, mais bien les théologies compliquées, la Parole de Dieu, avec Saint Paul écrivant à Timothée, nous avertissait déjà il y a 2000 ans:
Si quelqu’un donne un enseignement différent, et n’en vient pas aux paroles solides, celles de notre Seigneur Jésus Christ, et à l’enseignement qui est en accord avec la piété, un tel homme est aveuglé par l’orgueil, il ne sait rien, c’est un malade de la discussion et des querelles de mots. De tout cela, il ne sort que jalousie, rivalité, blasphèmes, soupçons malveillants, disputes interminables de gens à l’intelligence corrompue, qui sont coupés de la vérité et ne voient dans la religion qu’une source de profit.
Certes, il y a un grand profit dans la religion si l’on se contente de ce que l’on a. De même que nous n’avons rien apporté dans ce monde, nous n’en pourrons rien emporter.
Ce que dit le Pape François dans l'introduction d'Amoris laetitia:
* La réflexion des pasteurs et des théologiens, si elle est fidèle à l’Église, si elle est honnête, réaliste et créative, nous aidera à trouver davantage de clarté. Les débats qui se déroulent dans les moyens de communication ou bien dans les publications et même entre les ministres de l’Église, vont d’un désir effréné de tout changer sans une réflexion suffisante ou sans fondement, à la prétention de tout résoudre en appliquant des normes générales ou bien en tirant des conclusions excessives à partir de certaines réflexions théologiques.
3. En rappelant que « le temps est supérieur à l’espace », je voudrais réaffirmer que tous les débats doctrinaux, moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles.
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lundi, 11 avril 2016
Lorsque le Pape François anticipait quelque peu Amoris laetitia: homélie du Jeudi Saint
On est toujours plus intelligent après dit-on.
En relisant la magnifique homélie du Pape François pour le Jeudi Saint, il est permis d'y voir comme une petite anticipation de l'exhortation apostolique Amoris leatitia, surtout sur la Miséricorde qui veut ouvrir une brèche.
Le Pardon de Dieu suscite "le petit pas" et nous donne la dignité la plus haute, après la honte la plus honteuse.
Le Pape François est un maître spirituel, qui discerne les mouvements de l'âme avec une grande finesse.
Les prêtres risquent d'avoir une théologie compliquée, qui résonne comme des portes fermées pour les personnes en souffrance. En revanche, Dieu veut ouvrir une brèche, ouvrir la porte de notre coeur afin d'y déverser sa douce Miséricorde.
La clef de lecture des textes du Pape est bien la Miséricorde. François la décline dans toutes ses dimensions.
Extraits
La porte du coeur, la brèche de la Miséricorde
.... Jésus, par ses paroles et ses gestes, fait en sorte que se révèle ce que tout homme et toute femme porte en son cœur.
Et là où le Seigneur annonce l’Évangile de la miséricorde sans condition du Père envers les plus pauvres, les plus éloignés et opprimés, c’est justement là que nous sommes appelés à choisir, à « mener le bon combat, celui de la foi » (1Tm 6, 12). La lutte du Seigneur n’est pas contre les hommes mais contre le démon (cf. Ep 6, 12), ennemi de l’humanité.
Mais le Seigneur « passe au milieu » de ceux qui cherchent à l’arrêter et va son chemin (cf. Lc 4, 30). Jésus ne combat pas pour consolider un espace de pouvoir. S’il brise les clôtures et remet en cause les sécurités, c’est pour ouvrir une brèche au torrent de la miséricorde qu’il désire déverser sur la terre, avec le Père et l’Esprit. Une miséricorde qui avance de mieux en mieux : elle annonce et apporte quelque chose de nouveau : elle guérit, elle libère et elle proclame l’An de Grâce du Seigneur.
La miséricorde de notre Dieu est infinie et ineffable ; et nous exprimons le dynamisme de ce mystère comme une miséricorde « toujours plus grande », une miséricorde en chemin, une miséricorde qui cherche tous les jours le moyen de faire un pas en avant, un petit pas en avant, avançant sur la terre inconnue, où règnent l’indifférence et la violence.
.... Chacun de nous, regardant sa propre vie avec le regard bon de Dieu, peut exercer sa mémoire et découvrir comment le Seigneur a fait preuve de miséricorde avec nous, comment il a été beaucoup plus miséricordieux que nous le pensions, et ainsi nous encourager à lui demander qu’il fasse un petit pas en plus, qu’il se montre beaucoup plus miséricordieux à l’avenir. « Fais-nous voir, Seigneur, ton amour » (Ps 85, 8).
Cette manière paradoxale de prier un Dieu toujours plus miséricordieux aide à briser les schémas étroits dans lesquels nous enfermons tant de fois la surabondance de son cœur. Cela nous fait du bien de sortir de nos enclos, parce que c’est propre au cœur de Dieu de déborder de miséricorde, [de déborder], répandant sa tendresse, de sorte qu’il en reste toujours, puisque le Seigneur préfère que quelque chose soit perdu plutôt que manque une goutte ....
En tant que prêtres, nous sommes témoins et ministres de la miséricorde toujours plus grande de notre Père ; nous avons la douce et réconfortante tâche de l’incarner, comme a fait Jésus, qui, «là où il passait, faisait le bien » (Ac 10, 38) de mille manières, parce qu’il allait à tous. ...
Le Seigneur exagère dans Sa Miséricorde
.... Aujourd’hui, en ce Jeudi Saint de l’Année Jubilaire de la Miséricorde, je voudrais parler des deux domaines dans lesquels le Seigneur exagère dans sa miséricorde. Puisque c’est lui qui nous donne l’exemple, nous ne devons pas avoir peur d’exagérer nous aussi : un domaine est celui de la rencontre ; l’autre est celui de son pardon qui nous fait avoir honte et qui nous donne de la dignité.
L’autre domaine dans lequel nous voyons que Dieu exagère dans une miséricorde toujours plus grande, c’est le pardon lui-même. Non seulement il pardonne des dettes incalculables, comme au serviteur qui le supplie, et qui ensuite se montrera mesquin envers son compagnon, mais il nous fait passer directement de la honte la plus honteuse à la dignité la plus haute sans étapes intermédiaires. Le Seigneur permet à la pècheresse pardonnée de lui laver familièrement les pieds de ses larmes.
L'exemple de Pierre
A peine Simon Pierre lui confesse-t-il son péché et lui demande-t-il de s’éloigner, qu’il l’élève à la dignité de pêcheur d’hommes. Nous, en revanche, nous avons tendance à séparer les deux attitudes : quand nous avons honte du péché, nous nous cachons et allons tête basse, comme Adam et Ève ; et quand nous sommes élevés à une certaine dignité nous cherchons à cacher les péchés et nous aimons nous faire voir, presque nous pavaner.
Notre réponse au pardon surabondant du Seigneur devrait consister à nous maintenir toujours dans cette saine tension entre une honte digne et une dignité qui sait avoir honte : attitude de celui qui par lui-même cherche à s’humilier et s’abaisser, mais qui est capable d’accepter que le Seigneur l’élève pour le bien de la mission, sans s’y complaire. Le modèle que consacre l’Évangile, et qui peut nous servir quand nous nous confessons, est celui de Pierre qui se laisse longuement interroger sur son amour et, en même temps, renouvelle son acceptation du ministère de paître les brebis que le Seigneur lui confie.
Le risque d'une théologie compliquée
.... Comme prêtres, nous nous identifions à ce peuple rejeté, que le Seigneur sauve, et nous nous souvenons qu’il y a d’innombrables personnes pauvres, ignorantes, prisonnières, qui se trouvent dans cette situation parce que d’autres les oppriment. Mais nous nous souvenons aussi que chacun sait dans quelle mesure, souvent, nous sommes aveugles, privés de la belle lumière de la foi, non parce que nous n’aurions pas l’Évangile à portée de la main, mais par excès de théologies compliquées.
Le risque des murs de pierres, des clôtures d'acier
Nous sentons que notre âme est assoiffée de spiritualité, mais non par manque d’Eau Vive – que nous buvons seulement à petits coups – mais par excès de spiritualité « pétillante », de spiritualité « légère ». Nous nous sentons aussi prisonniers, non pas entourés, comme tant de peuples, par d’infranchissables murs de pierres ou par des clôtures d’acier, mais par une mondanité virtuelle qui s’ouvre et se ferme d’un simple clic. Nous sommes oppressés, non par des menaces et des bourrades, comme beaucoup de pauvre gens, mais par l’attrait de mille propositions de consommation dont nous ne pouvons pas nous défaire en nous secouant pour marcher, libres, sur les sentiers qui nous conduisent à l’amour de nos frères, au troupeau du Seigneur, aux brebis qui attendent la voix de leurs pasteurs.
Et Jésus vient nous racheter, nous faire sortir, pour nous transformer de pauvres et aveugles, de prisonniers et opprimés en ministres de miséricorde et de consolation. Et il nous dit, avec les paroles du prophète Ezéchiel au peuple qui s’était prostitué et qui avait trahi gravement son Seigneur : « Moi, je me ressouviendrai de mon alliance, celle que j’ai conclue avec toi au temps de ta jeunesse […].
Tu te souviendras de ta conduite, et tu seras déshonorée, quand tu recueilleras tes sœurs, tes ainées et tes cadettes et quand je te les donnerai pour filles, sans que cela découle de ton alliance. Moi, je rétablirai mon alliance avec toi. Alors, tu sauras que je suis le Seigneur. Ainsi tu te souviendras, tu seras couverte de honte. Dans ton déshonneur, tu n’oseras pas ouvrir la bouche quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait – oracle du Seigneur Dieu » (Ez 16, 60-63).
En cette Année jubilaire célébrons notre Père, avec toute la gratitude dont est capable notre cœur, et prions-le pour qu’ “il se souvienne toujours de sa miséricorde” ; accueillons, avec une dignité qui sait avoir honte, la miséricorde dans la chair blessée de notre Seigneur Jésus-Christ, et demandons-lui de nous laver de tout péché et de nous libérer de tout mal ; et avec la grâce de l’Esprit Saint engageons-nous à communiquer la miséricorde de Dieu à tous les hommes, en pratiquant les œuvres que l’Esprit suscite en chacun pour le bien de tout le peuple fidèle de Dieu.
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