dimanche, 25 octobre 2015
Homélie du Pape François pour la clôture du Synode 2015 pour la famille
Aujourd’hui est un temps de miséricorde !
MESSE POUR LA CONCLUSION
DE LA XIVe ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Basilique vaticane
XXXe Dimanche du Temps ordinaire, 25 octobre 2015
Les trois lectures de ce dimanche nous présentent la compassion de Dieu, sa paternité, qui se révèle définitivement en Jésus.
Le prophète Jérémie, en plein désastre national, tandis que le peuple est déporté par ses ennemis, annonce que « le Seigneur sauve son peuple, le reste d’Israël » (31, 7). Et pourquoi le fait-il ? Parce qu’il est un Père (cf. v. 9) : et comme Père, il prend soin de ses enfants, les accompagne sur le chemin, soutient « l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée » (31, 8). Sa paternité leur ouvre une route accessible, une route de consolation après beaucoup de larmes et beaucoup d’amertume. Si le peuple reste fidèle, s’il persévère à chercher Dieu même dans une terre étrangère, Dieu changera sa prison en liberté, sa solitude en communion : ce qu’aujourd’hui le peuple sème dans les larmes, demain, il le récoltera dans la joie (cf. Ps 125, 6).
Avec le psaume, nous avons exprimé nous aussi la joie qui est un fruit du salut du Seigneur : « Notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie » (v. 2). Le croyant est une personne qui a fait l’expérience de l’action salvifique de Dieu dans sa propre vie. Et nous, Pasteurs, nous avons fait l’expérience de ce que signifie semer avec peine, parfois dans les larmes, et de se réjouir pour la grâce d’une récolte qui va toujours au-delà de nos forces et de nos capacités.
Le passage de la Lettre aux Hébreux nous a présenté la compassion de Jésus. Lui aussi s’est « revêtu de faiblesse » (cf. 5, 2), pour éprouver de la compassion pour ceux qui sont dans l’ignorance et dans l’erreur. Jésus est le Grand Prêtre, saint, innocent, mais en même temps, il est le Grand Prêtre qui a pris part à nos faiblesses et a été mis à l’épreuve en toutes choses, comme nous, excepté le péché (cf. 4, 15). Pour cela, il est médiateur de l’alliance nouvelle et définitive qui nous donne le salut.
L’Évangile d’aujourd’hui est lié directement à la première Lecture : comme le peuple d’Israël a été libéré grâce à la paternité de Dieu, de même Bartimée a été libéré grâce à la compassion de Jésus. Jésus vient de sortir de Jéricho. Bien qu’il vienne de commencer le chemin le plus important, celui qui va vers Jérusalem, il s’arrête encore pour répondre au cri de Bartimée. Il se laisse toucher par sa demande, il se laisse impliquer dans sa situation. Il ne se contente pas de lui faire l’aumône, mais il veut le rencontrer en personne. Il ne lui donne ni indications, ni réponses, mais il lui pose une question : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Mc 10, 51).
Cela pourrait sembler une question inutile : que pourrait désirer un aveugle si ce n’est la vue ? Pourtant, avec cette demande faite en tête à tête, directe mais respectueuse, Jésus montre qu’il veut écouter nos besoins. Il désire avec chacun de nous un échange fait de vie, de situations réelles, que rien n’exclut devant Dieu. Après la guérison, le Seigneur dit à cet homme : « Ta foi t’a sauvé » (v. 52). Il est beau de voir comment le Christ admire la foi de Bartimée, ayant confiance en lui. Il croit en nous, beaucoup plus que nous croyons en nous-mêmes.
Il y a un détail intéressant. Jésus demande à ses disciples d’aller appeler Bartimée. Ils s’adressent à l’aveugle en utilisant deux expressions, que seul Jésus utilise dans le reste de l’Évangile. D’abord, ils disent : “ Courage! ”, avec un mot qui signifie littéralement “ aies confiance, arme-toi de courage ! ”. En effet, seule la rencontre avec Jésus donne à l’homme la force pour affronter les situations les plus graves. La seconde expression est “ Lève-toi ! ”, comme Jésus avait dit à beaucoup de malades, les prenant par la main et les guérissant. Les siens ne font rien d’autre que de répéter les paroles encourageantes et libératrices de Jésus, conduisant directement à lui, sans sermons.
Les disciples de Jésus sont appelés à cela, aujourd’hui aussi, spécialement aujourd’hui : placer l’homme au contact de la miséricorde compatissante qui sauve. Quand le cri de l’humanité devient, comme en Bartimée, encore plus fort, il n’y a pas d’autre réponse que de faire nôtres les paroles de Jésus et surtout d’imiter son cœur. Les situations de misère et de conflit sont pour Dieu des occasions de miséricorde. Aujourd’hui est un temps de miséricorde !
Mais il y a certaines tentations pour celui qui suit Jésus. L’Évangile de ce jour en met au moins deux en évidence. Aucun des disciples ne s’arrête, comme fait Jésus. Ils continuent à marcher, ils avancent comme si de rien n’était. Si Bartimée est aveugle, eux ils sont sourds : son problème n’est pas leur problème. Ce peut être notre risque : devant les problèmes continuels, il vaut mieux avancer, sans nous laisser déranger. De cette façon, comme ces disciples, nous sommes avec Jésus, mais nous ne pensons pas comme Jésus. On est dans son groupe, mais on perd l’ouverture du cœur, on perd l’émerveillement, la gratitude et l’enthousiasme et on risque de devenir “ des routiniers de la grâce ”. Nous pouvons parler de lui et travailler pour lui, mais vivre loin de son cœur, qui est penché vers celui qui est blessé. Là est la tentation : une “spiritualité du mirage ” : nous pouvons marcher à travers les déserts de l’humanité sans voir ce qu’il y a réellement, mais bien ce que nous voudrions voir, nous ; nous sommes capables de construire des visions du monde, mais nous n’acceptons pas ce que le Seigneur nous met devant les yeux. Une foi qui ne sait pas s’enraciner dans la vie des gens demeure aride et, au lieu d’oasis, elle crée d’autres déserts.
Il y a une seconde tentation, celle de tomber dans une “ foi programmée ”. Nous pouvons marcher avec le peuple de Dieu, mais nous avons déjà notre plan de marche, où tout rentre : nous savons où aller et combien de temps y mettre ; tous doivent respecter nos rythmes et chaque inconvénient nous dérange. Nous risquons de devenir comme “ beaucoup de ces gens ” de l’Évangile qui perdent patience et rabrouent Bartimée. Peu avant, ils avaient rabroué les enfants (cf. 10, 13), maintenant le mendiant aveugle : celui qui gêne ou n’est pas à la hauteur est à exclure. Jésus au contraire veut inclure, surtout celui qui est tenu aux marges et qui crie vers lui. Ceux-là, comme Bartimée, ont la foi, parce que savoir qu’on a besoin de salut est la meilleure façon de rencontrer Jésus.
Et à la fin Bartimée se met à suivre Jésus le long du chemin (cf. v. 52). Non seulement il retrouve la vue, mais il s’unit à la communauté de ceux qui marchent avec Jésus. Chers Frères synodaux, nous avons marché ensemble. Je vous remercie pour la route que nous avons partagée, le regard fixé sur le Seigneur et sur nos frères, à la recherche des sentiers que l’Évangile indique à notre temps pour annoncer le mystère d’amour de la famille. Poursuivons le chemin que le Seigneur désire. Demandons-lui un regard guéri et sauvé, qui sait répandre de la lumière, parce qu’il rappelle la splendeur qui l’a illuminé. Sans nous laisser jamais offusquer par le pessimisme et par le péché, cherchons et voyons la gloire de Dieu qui resplendit dans l’homme vivant.
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Relation finale du Synode des évêques pour la famille: lire les propositions
Je me demande parfois si nous lisons les mêmes textes, tant certaines interprétations sont à côté du de l'écrit et du contexte. La théorie du complot ne saurait être l'oeuvre des "conservateurs".
Ces derniers sont dénoncés pour avoir empêché ou bloqué la réforme du Pape, en ayant soit-disant lancé des rumeurs contre sa santé (tumeur au cerveau), ou en écrivant une lettre au Pape.
Une "conspiration" médiatique "catholique" ?
Médiatiquement, les "conservateurs" furent systématiquement dénoncés. Aussi, qui a le plus communiqué durant ce Synode ? Certainement pas ceux qui ont aidé et servi le Pape.
ex: La Croix
Prudent, le texte laisse potentiellement ouvert un accès aux sacrements pour les divorcés remariés, au cas par cas. (or, ceci n'est pas dans le texte)
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Par contre, deux analyses francophones retiennent mon attention: Romilda Ferrauto de Radio Vatican et Antoine-Marie Izoard d'I.Media
Vatican - le 24/10/2015 à 21:51:00 Agence I.Media
Synode : le pape François a-t-il réussi son pari ? (Billet)
Le pape progressiste est-il arrivé à faire taire les conservateurs et à imposer enfin des ouvertures à l’Eglise catholique ? Depuis quelques jours, c’est à peu près en ces termes que s’interrogent nombre de journalistes plus habitués à traiter les faits divers et la politique que les affaires vaticanes et religieuses.

© L'Osservatore Romano
Mais… comment leur dire ? Comment leur dire que le chef de l’Eglise catholique n’est pas le chef d’un parti politique qui vise le prochain scrutin électoral ou même un leader national en mal de reconnaissance ? Comment leur parler du 271e père synodal, l’Esprit saint, invoqué par les 270 autres dès l’ouverture des travaux ? Comment leur faire comprendre aussi que - malgré les blessures d’un nombre non négligeable de fidèles - les divorcés-remariés et l’accueil des homosexuels ne sont pas les premiers défis de l’Eglise en matière de pastorale familiale ?
Comment leur suggérer d’écouter ou de lire au fil de l’année les discours d’un pape qu’ils ont définitivement classé “à gauche“ car il n’a de cesse d‘inviter l’Eglise aux périphéries et qu’ils refusent d’ouvrir les oreilles lorsqu’il fustige la “culture du déchet“ qui écarte les enfants à naître et les vieillards inutiles ? Comment, enfin, leur expliquer que “synode“ signifie “marcher ensemble“ et que le pape a voulu entendre les pasteurs de son troupeau avant d’offrir des orientations pastorales ?
Alors, le pape progressiste est-il arrivé à faire taire les conservateurs et à imposer enfin des ouvertures à l’Eglise catholique ? Partons du principe que la question est mal posée et tentons cependant d’y répondre.
Oui, le pape François a clairement réussi son pari. Il a libéré la parole et les évêques ont réellement fait route ensemble, tout en percevant les limites d’un débat qui se voulait évidemment universel. Les pères synodaux ont remis au pape François un document volontairement consensuel, adopté dans sa totalité - parfois à une voix près ! -, mais qui laisse des portes largement ouvertes à un approfondissement, tout en rassurant ceux qui s’inquiétaient d’un changement de la doctrine de l’Eglise.
Le pape a un document sous les yeux… mais pas seulement. Au fil de ce synode, il avait les oreilles grandes ouvertes. Il a aussi pris le temps, à la pause café, de parler avec chacun, félicitant tel ou tel pour son intervention originale ou ses propositions audacieuses. Il a désormais les mains à peu près libres pour publier de nouvelles lignes pastorales, clairement demandées par les pères synodaux.
Enfin, tout porte à croire que le pape François a poursuivi la ‘bergoglisation’ de l’Eglise catholique. Tout en affirmant haut et clair la doctrine, l’institution s’ancre dans une pastorale de terrain, elle veut changer radicalement de langage et entend accompagner plus que juger. Pour faire simple : rien n’a changé, mais tout a changé !
Antoine-Marie Izoard, I.MEDIA
Synode : un rapport final sous le signe du discernement et de la tendresse
(RV)
Romilda Ferrauto, de Radio Vatican, a suivi tous les débats du Synode de l'intérieur
265 pères synodaux ont pris part au vote, qui s'est déroulé à bulletin secret. La majorité qualifiée requise était de 177 voix. Un des paragraphes consacré aux divorcés-remariés n'a été adopté que de justesse, avec 178 pour et 80 votes contre pour le paragraphe 85, il concernait la notion de "discernement" dans l'accompagnement des divorcés-remariés et la nécessité de distinguer les cas. 72 pères du Synode ont voté contre le paragraphe 84, également consacré à l'accompagnement pastoral des couples divorcés-remariés, et 64 contre le paragraphe 86, qui évoque la question du "for interne".
Le Synode des évêques s’achève dans un climat d'espoir : après un premier synode en 2014 qui avait divisé l’assemblée, les participants repartiront avec le sentiment du devoir accompli, malgré la délicatesse et la complexité de la tâche qui leur avait été demandée. La commission chargée du rapport final est parvenue à élaborer un texte susceptible de satisfaire la majorité des pères du Synode. L'ensemble des 94 articles a été adopté ce samedi en fin d'après-midi avec la majorité qualifiée requise.
Le document est fidèle à la doctrine mais bienveillant à l’égard de toutes les familles sans exclusion, et se situe pleinement dans l’esprit du pontificat du Pape François.
Le rapport final n’offre pas de solutions toutes faites, mais il propose des pistes de réflexion et d’action, sous le signe de l’accompagnement et du discernement pastoral, de l’accueil et de la tendresse, sans toucher à la doctrine sur l’indissolubilité du mariage. Attentif aux familles blessées ou en situation irrégulière, le texte ne manque pas de remercier chaleureusement les nombreuses familles chrétiennes qui répondent à leur vocation et mission, y compris lorsqu’elles sont confrontées à des obstacles, des incompréhensions et des souffrances.
Malgré les différences et les diversités qui n’ont pas manqué de s’exprimer pendant ces trois semaines de travaux, les pères du Synode ont cheminé ensemble, soutenus par la tendresse et la prière de toute l’Église. Ils ont remis le fruit de leur travail au Saint-Père en lui demandant d’écrire un nouveau document sur la famille.
Un texte qui se penche sur la vie réelle des familles
En 94 points et une cinquantaine de pages, le rapport aborde les situations les plus diverses : les mariages mixtes, ou avec disparité de culte, la liberté religieuse, l’éducation des enfants, l’influence des médias, l’importance des écoles catholiques, la protection de la vie à toutes ses étapes, l’avortement, l’euthanasie et la peine de mort, l’adoption, la théorie du genre, la formation des prêtres, la préparation au mariage, l’importance du langage, les migrants, les chrétiens persécutés, les personnes âgées, la pauvreté et l’exclusion sociale, les conflits et les tensions sociales…..
De manière générale, l’Église est invitée à adopter une attitude « sagement différenciée ». Les pasteurs sont encouragés à identifier les éléments pouvant favoriser l’évangélisation et la croissance humaine et spirituelle de tous leurs fidèles et à déceler les éléments positifs dans les situations qui ne correspondent pas encore ou qui ne correspondent plus au message évangélique. Toutes les situations doivent être abordées de manière constructive en essayant de les transformer en opportunités de conversion vers la plénitude du mariage et de la famille à la lumière de l’Évangile.
En ce qui concerne, en particulier, la question sensible des divorcés-remariés, le rapport propose une voie de sortie, celle du « for interne ». Avec l’aide d’un prêtre, les fidèles sont invités à prendre conscience de leur situation devant Dieu et à suivre un parcours de discernement. S’appuyant sur l’exhortation de Jean Paul II Familiaris Consortio, le texte souligne en effet que les situations sont très différentes entre elles.
Les divorcés remariés doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes en évitant tout motif de scandale. Leur participation peut s’exprimer dans différents services ecclésiaux : il faut donc discerner les formes d’exclusion actuellement pratiquées dans le domaine liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel, qui pourront être surmontées. Cette intégration est nécessaire également pour l’éducation chrétienne des enfants. Pour la communauté chrétienne, prendre soin de ces personnes n’est pas un affaiblissement de sa foi et de son témoignage quant à l’indissolubilité du mariage.
Bien entendu, les nombreux fidèles qui ont fait l’expérience d’un échec conjugal seront invités à vérifier la validité de leur mariage. A propos justement des procès en nullité, à la lumière du récent Motu proprio du Pape François, le texte plaide en faveur de la formation de personnes compétentes, clercs et laïcs, qui se consacreraient en priorité à ce service ecclésial
Une invitation à défendre la vie
Le texte encourage les politiques chrétiens à s’engager en faveur de la promotion et de la défense de la vie et de la famille, de la liberté religieuse et du droit à l’objection de conscience. Il rejette de toute ses forces les interventions coercitives des États en faveur de la contraception, de la stérilisation et de l’avortement, et encourage la redécouverte de l’encyclique Humanae vitae du pape Paul VI, et le contrôle naturel des naissances.
Tout en encourageant la rencontre avec les cultures, il souligne que les chrétiens ne peuvent se soustraire au devoir de dénoncer les conditionnements culturels, sociaux, politiques et économiques.
En ce qui concerne les familles ayant parmi leurs membres des personnes à tendance homosexuelle, l’Église réaffirme que toute personne doit être respectée dans sa dignité. En revanche, elle se prononce résolument contre le mariage entre personnes de même sexe. Les pères du Synode jugent inacceptable que les Églises locales subissent des pressions dans ce domaine et que des organisations internationales conditionnent leur aide financière aux pays pauvres à l’introduction de lois instituant le mariage entre personnes de même sexe.
Romilda Ferrauto
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Synode pour la famille 2015, discours final du Pape François: la franchise et l'honnêteté du Pape François
"Le premier devoir de l’Église n’est pas celui de distribuer des condamnations ou des anathèmes mais il est celui de proclamer la miséricorde de Dieu, d’appeler à la conversion et de conduire tous les hommes au salut du Seigneur "(cf. Jn 12, 44-50).
"...les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre mais l’esprit; non les idées mais l’homme; non les formules mais la gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon".
"Sur le chemin de ce Synode les diverses opinions qui se sont exprimées librement – et malheureusement parfois avec des méthodes pas du tout bienveillantes – ont certainement enrichi et animé le dialogue, offrant une image vivante d’une Eglise qui n’utilise pas ‘des formulaires préparés d’avance’, mais qui puise à la source inépuisable de sa foi une eau vive pour désaltérer les cœurs desséchés".
Ce Synode "signifie avoir incité tout le monde à comprendre l’importance de l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondée sur l’unité et sur l’indissolubilité et à l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie humaine".
Chères Béatitudes, Éminences, Excellences,
Chers frères et sœurs,
Je voudrais tout d’abord remercier le Seigneur qui a guidé notre chemin synodal au cours de ces années avec l’Esprit Saint dont le soutien ne manque jamais à l’Église.
Je remercie vraiment de tout cœur Son Eminence le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode, S.E. Mgr Fabio Fabene, Sous-secrétaire, et avec eux je remercie le Relateur Son Eminence le Cardinal Peter Erdő et le Secrétaire spécial S.E. Mgr Bruno Forte, les Présidents délégués, les secrétaires, les consulteurs, les traducteurs et tous ceux qui ont travaillé infatigablement et avec un total dévouement à l’Eglise: merci de tout cœur!
Je vous remercie tous, chers Pères synodaux, Délégués fraternels, Auditeurs, Auditrices et Assesseurs, curés et familles pour votre participation active et fructueuse.
Je remercie aussi les ‘anonymes’ et toutes les personnes qui ont travaillé en silence contribuant généreusement aux travaux de ce Synode.
Soyez tous sûrs de ma prière afin que le Seigneur vous récompense de l’abondance des dons de sa grâce!
Alors que je suivais les travaux du Synode, je me suis demandé: que signifiera pour l’Église de conclure ce Synode consacré à la famille?
Il ne signifie certainement pas avoir achevé tous les thèmes inhérents à la famille, mais avoir cherché à les éclairer par la lumière de l’Évangile, de la tradition et de l’histoire bimillénaire de l’Église, infusant en eux la joie de l’espérance sans tomber dans la facile répétition de ce qui est indiscutable ou le déjà dit.
Il ne signifie sûrement pas avoir trouvé des solutions exhaustives à toutes les difficultés et aux doutes qui défient et menacent la famille, mais avoir mis ces difficultés et ces doutes sous la lumière de la Foi, les avoir examinés attentivement, les avoir affrontés sans peur et sans se cacher la tête dans le sable.
Il signifie avoir incité tout le monde à comprendre l’importance de l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondée sur l’unité et sur l’indissolubilité et à l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie humaine.
Il signifie avoir écouté et fait écouter les voix des familles et des pasteurs de l’Église qui sont venus à Rome en portant sur leurs épaules les poids et les espérances, les richesses et les défis des familles de toutes les parties du monde.
Il signifie avoir donné la preuve de la vivacité de l’Eglise catholique qui n’a pas peur de secouer les consciences anesthésiées ou de se salir les mains en discutant de la famille d’une façon animée et franche.
Il signifie avoir cherché à regarder et à lire la réalité, ou plutôt les réalités, d’aujourd’hui avec les yeux de Dieu, pour allumer et pour éclairer avec la flamme de la foi les cœurs des hommes, en un moment historique de découragement et de crise sociale, économique, morale et de négativité dominante.
Il signifie avoir témoigné à tous que l’Évangile demeure pour l’Église la source vive d’éternelle nouveauté, contre qui veut «l’endoctriner» en pierres mortes à lancer contre les autres.
Il signifie encore avoir mis à nu les cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église ou derrière les bonnes intentions pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées.
Il signifie avoir affirmé que l’Église est Église des pauvres en esprit et des pécheurs en recherche du pardon et pas seulement des justes et des saints, ou plutôt des justes et des saints quand ils se sentent pauvres et pécheurs.
Il signifie avoir cherché à ouvrir les horizons pour dépasser toute herméneutique de conspiration ou fermeture de perspective pour défendre et pour répandre la liberté des enfants de Dieu, pour transmettre la beauté de la Nouveauté chrétienne, quelquefois recouverte par la rouille d’un langage archaïque ou simplement incompréhensible.
Sur le chemin de ce Synode les diverses opinions qui se sont exprimées librement – et malheureusement parfois avec des méthodes pas du tout bienveillantes – ont certainement enrichi et animé le dialogue, offrant une image vivante d’une Eglise qui n’utilise pas ‘des formulaires préparés d’avance’, mais qui puise à la source inépuisable de sa foi une eau vive pour désaltérer les cœurs desséchés1.
Et – au-delà des questions dogmatiques bien définies par le Magistère de l’Église – nous avons vu aussi que ce qui semble normal pour un évêque d’un continent, peut se révéler étrange, presque comme un scandale, pour l’évêque d’un autre continent; ce qui est considéré violation d’un droit dans une société, peut être requis évident et intangible dans une autre; ce qui pour certains est liberté de conscience, pour d’autres peut être seulement confusion. En réalité, les cultures sont très diverses entre elles et chaque principe général a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué2.
Le Synode de 1985, qui célébrait le vingtième anniversaire de la conclusion du Concile Vatican II, a parlé de l’inculturation comme de l’« intime transformation des authentiques valeurs culturelles par leur intégration dans le christianisme, et l’enracinement du christianisme dans les diverses cultures humaines»3. L’inculturation n’affaiblit par les vraies valeurs mais démontre leur véritable force et leur authenticité, puisqu’elles s’adaptent sans se transformer, mais au contraire elles transforment pacifiquement et graduellement les différentes cultures4.
Nous avons vu, également à travers la richesse de notre diversité, que le défi que nous avons devant nous est toujours le même: annoncer l’Évangile à l’homme d’aujourd’hui, en défendant la famille de toutes les attaques idéologiques et individualistes.
Et sans jamais tomber dans le danger du relativisme ou du fait de diaboliser les autres, nous avons cherché à embrasser pleinement et courageusement la bonté et la miséricorde de Dieu qui surpasse nos calculs humains et qui ne désire rien d’autre que «tous les hommes soient sauvés» (1 Tm 2, 4), pour insérer et pour vivre ce Synode dans le contexte de l’Année extraordinaire de la Miséricorde que l’Église est appelée à vivre.
Chers confrères,
L’expérience du Synode nous a fait aussi mieux comprendre que les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre mais l’esprit; non les idées mais l’homme; non les formules mais la gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon. Cela ne signifie en aucune façon diminuer l’importance des formules, des lois et des commandements divins, mais exalter la grandeur du vrai Dieu qui ne nous traite pas selon nos mérites et pas même selon nos œuvres mais uniquement selon la générosité illimitée de sa miséricorde (cf. Rm 3, 21-30; Ps 129; Lc 11, 37-54).
Cela signifie dépasser les tentations constantes du frère aîné (cf. Lc 15, 25-32) et des ouvriers jaloux (cf. Mt 20, 1-16). Au contraire, cela signifie valoriser davantage les lois et les commandements créés pour l’homme et non vice-versa (cf. Mc 2, 27).
En ce sens, le juste repentir, les œuvres et les efforts humains prennent un sens plus profond, non comme prix du Salut qu’on ne peut pas acquérir, accompli gratuitement par le Christ sur la Croix, mais comme réponse à Celui qui nous a aimés le premier et nous a sauvés au prix de son sang innocent, tandis que nous étions encore pécheurs (cf. Rm 5, 6).
Le premier devoir de l’Église n’est pas celui de distribuer des condamnations ou des anathèmes mais il est celui de proclamer la miséricorde de Dieu, d’appeler à la conversion et de conduire tous les hommes au salut du Seigneur (cf. Jn 12, 44-50).
Le Bienheureux Paul VI, avec des paroles magnifiques, disait: «Nous pouvons donc penser que chacun de nos péchés ou fuite de Dieu allume en lui une flamme d’un plus intense amour, un désir de nous reprendre et de nous réinsérer dans son plan de salut […]. Dieu, dans le Christ, se révèle infiniment bon […]. Dieu est bon. Et non seulement en lui-même; Dieu est – nous le disons en pleurant – bon pour nous. Il nous aime, nous cherche, pense à nous, nous connaît, nous inspire et nous attend: Il sera – si l’on peut dire ainsi – heureux le jour où nous nous retournons et disons: Seigneur, dans ta bonté, pardonne-moi. Voici, donc, notre repentir devenir la joie de Dieu»5
Saint Jean-Paul II affirmait également que: «L’Église vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde […] et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice»6.
De même le Pape Benoit XVI disait: «La miséricorde est en réalité le noyau central du message évangélique, c’est le nom même de Dieu…Tout ce que l’Église dit et fait, manifeste la miséricorde que Dieu nourrit pour les hommes, donc pour nous. Lorsque l’Église doit rappeler une vérité méconnue, ou un bien trahi, elle le fait toujours poussée par l’amour miséricordieux, afin que les hommes aient la vie et l’aient en abondance (cf. Jn 10, 10)»7.
Sous cet éclairage, et grâce à ce temps de grâce que l’Église a vécu, en parlant et discutant de la famille, nous nous sentons enrichis mutuellement; et beaucoup d’entre nous ont expérimenté l’action de l’Esprit Saint, qui est le véritable protagoniste et artisan du Synode. Pour nous tous, le mot «famille» ne résonne plus comme avant, au point qu’en elle nous trouvons déjà le résumé de sa vocation et la signification de tout le chemin synodal8.
En réalité, pour l’Église, conclure le Synode signifie retourner à «marcher ensemble», réellement, pour porter partout dans le monde, dans chaque diocèse, dans chaque communauté et dans chaque situation, la lumière de l’Évangile, l’accolade de l’Église et le soutien de la miséricorde de Dieu!
Merci!
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1 Cf. Lettre au Grand Chancelier de «l’Université pontificale catholique argentine», pour le centième anniversaire de la faculté de théologie, 3 mars 2015.
2 Cf. Commission biblique pontificale, Foi et culture à la lumière de la Bible. Actes de la Session plénière 1979 de la Commission biblique pontificale, LDC, Leumann 1981, Conc. Oecum. Vat. II, Const. Gaudium et spes, n. 44.
3 Relation finale (7 décembre 1985)»: L’Osservatore Romano, 10 décembre 1985, p. 7; Documentation catholique 1909, 5 janvier 1986, p. 41.
4 “En vertu de sa mission pastorale, l’Église doit se maintenir toujours attentive aux mutations historiques et aux évolutions des mentalités. Certainement pas pour s’y soumettre, mais pour surmonter les obstacles qui peuvent s’opposer à l’accueil de ses conseils et de ses directives» (Interview du Cardinal Georges Cottier, La Civiltà Cattolicà, 3963-3964, 8 août 2015, p. 272).
5 Homélie, 23 juin 1968: Insegnamenti VI (1968), 1176-1178.
6 Lett. enc. Dives in misericordia, n. 13. Il disait aussi: «Dans le mystère pascal… Dieu nous apparaît tel qu’il est: un Père au cœur tendre qui ne se rend pas devant l’ingratitude de ses enfants et qui est toujours disposé au pardon» (Jean-Paul II, Regina caeli, 23 avril 1995: Insegnamenti XVIII, 1 [1995], 1035). Et il décrivait ainsi la résistance à la miséricorde : «Plus peut-être que celle de l’homme d’autrefois, la mentalité contemporaine semble s’opposer au Dieu de miséricorde, et elle tend à éliminer de la vie et à ôter du cœur humain la notion même de miséricorde. Le mot et l’idée de miséricorde semblent mettre mal à l’aise l’homme» (Lett. enc. Dives in Misericordia, [30 novembre 1980] n.2).
7 Regina Coeli, 30 mars 2008: Insegnamenti IV, 1 (2008), 489-490; et parlant du pouvoir de la miséricorde il affirme: «C’est la miséricorde qui met une limite au mal. En elle s’exprime la nature toute particulière de Dieu – sa sainteté, le pouvoir de la vérité et de l’amour.» (Homélie du dimanche de la Divine Miséricorde, 15 avril 2007: Insegnamenti III, 1 [2007], 667).
8 Une analyse acrostiche du mot «famiglia» nous aide à résumer la mission de l’Église en vue de:
Former les nouvelles générations à vivre sérieusement l’amour, non avec une visée individualiste basée seulement sur le plaisir et sur l’«utilise et jette», mais pour croire de nouveau à l’amour authentique, fécond et perpétuel, comme l’unique voie pour sortir de soi; pour s’ouvrir à l’autre; pour s’arracher de la solitude; pour vivre la volonté de Dieu; pour se réaliser pleinement; pour comprendre que le mariage est l’«espace où se manifeste l’amour divin; pour défendre la sacralité de la vie, de toute vie; pour défendre l’unité et l’indissolubilité du lien conjugal comme signe de la grâce de Dieu et de la capacité de l’homme d’aimer sérieusement» (Homélie de la Messe d’ouverture du Synode, 4 octobre 2015: L’Osservatore romano, 5-6 octobre 2015, p. 7) ; et pour valoriser les cours pré-matrimoniaux comme opportunité d’approfondir le sens chrétien du Sacrement de mariage.
Aller vers les autres parce qu’une Église fermée sur elle-même est une Église morte; une Église qui ne sort pas de son propre enclos pour chercher, pour accueillir et pour conduire chacun vers le Christ est une Église qui trahit sa mission et sa vocation.
Manifester et répandre la miséricorde de Dieu aux familles qui sont dans le besoin; aux personnes abandonnées, aux personne âgées délaissées; aux enfants blessés par la séparation des parents; aux familles pauvres qui luttent pour survivre; aux pécheurs qui frappent à nos portes et à ceux qui sont loin; à ceux qui sont plus ou moins habiles et à tous ceux qui se sentent blessés dans leur âme et dans leur corps et aux couples déchirés par la douleur, la maladie, la mort ou la persécution.
Illuminer les consciences, souvent environnées par des dynamiques nocives et subtiles, qui cherchent même à se mettre à la place de Dieu créateur. Ces dynamiques doivent être démasquées et combattues dans le plein respect de la dignité de toute personne. Gagner et reconstruire avec humilité la confiance en l’Église, sérieusement diminuée à cause des comportements et des péchés de ses propres enfants. Malheureusement, le contre-témoignage et les scandales commis à l’intérieur de l’Église par quelques clercs ont atteint sa crédibilité et ont obscurci l’éclat de son message salvifique. Travailler
[Lavorare] intensément pour soutenir et encourager les familles en bonne santé, les familles fidèles, les familles nombreuses qui malgré les fatigues quotidiennes continuent à donner un grand témoignage de fidélité aux enseignements de l’Église et aux commandements du Seigneur.
Imaginer une pastorale familiale renouvelée qui se base sur l’Évangile et respecte les diversités culturelles. Une pastorale capable de transmettre la Bonne Nouvelle dans un langage attrayant et joyeux et d’enlever des cœurs des jeunes la peur d’assumer des engagements définitifs. Une pastorale qui prête une attention particulière aux enfants qui sont les vraies victimes des déchirures familiales. Une pastorale innovante qui mette en œuvre une préparation adaptée au Sacrement du mariage et qui arrête les pratiques en vigueur qui souvent soignent plus l’apparence d’une formalité qu’une éducation à un engagement qui dure toute la vie.
Aimer sans condition toutes les familles et en particulier celles qui traversent un moment de difficulté. Aucune famille ne doit se sentir seule ou exclue de l’amour et de l’accolade de l’Église. Le vrai scandale c’est la peur d’aimer et de manifester concrètement cet amour.
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La relatio finale du Synode pour la famille: un excellent document
Synode 2015: le document final doit encore être approuvé par le Pape
Pour l'instant encore en italien, les 94 propositions ont été votées à la majorité des 2/3.
Ce très bon document, qui reflète l'intense travail effectué dans l'espace protégé du Synode, ne contient que des propositions. La majorité est certes un signe qu'il contient la vérité de l'Evangile. Mais l'Eglise n'invente pas la Vérité qui libère tous et chacun, elle la découvre.
Ce document doit donc encore être approuvé par le Pape François. Nous verrons sous quelle forme: une exhortation apostolique ?
Notons que le progrès, les avancées majeures existent pour les sociétés ou pour des domaines comme la science et la technique. Il est indéniable que la voiture d'aujourd'hui est plus performante et meilleure que les premières voitures.
Synode pour la famille: le progrès s'appelle la conversion
Pour l'Eglise, qui veut servir la personne humaine, le progrès s'appelle conversion. Saint Jean-Paul II, suivant le Christ, met la personne humaine au coeur de l'attention de Dieu. Jésus est venu pour nous ramener à nos origines, non pas en remontant le temps, mais un peu comme dans retour vers le futur, en devenant ce que Dieu veut pour nous en remontant aux racines, aux origines de notre création.
En ce sens, l'Eglise nous permet toujours d'avancer, de progresser. Elle nous permet d'être résolument progressiste, car avec la grâce de Dieu, son pardon, sa bonté, nous avançons toujours vers notre pleine humanisation.
Synode 2015: personnes divorcées remariées, l'enseignement de l'Eglise reste la boussole.
P.S. Tous le monde voudra sans doute connaître la position du Synode sur la communion des personnes divorcées remariées. Le Synode ne remet pas en cause l'enseignement de l'Eglise, de Saint Jean-Paul II ou de Benoît XVI. Le ton est rempli de charité, de compassion, de bienveillance, de bonté, pour toujours mieux intégrer les personnes en situation de souffrance.
Les personnes divorcées remariées ne sont nullement excommuniées et doivent encore et toujours mieux être intégrées dans la vie de l'Eglise, par un accompagnement individuel des évêques et des prêtres.
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jeudi, 22 octobre 2015
Le Pape François poursuit le travail de Saint Jean-Paul II, Pape de la famille
LE PAPE FRANÇOIS ANNONCE L’INSTITUTION D’UN DICASTÈRE CHARGÉ DES LAÏCS, DE LA FAMILLE ET DE LA VIE
Vatican - le 22/10/2015 | Par Agence I.Media
Au début d’une réunion à huis clos du Synode des évêques sur la famille au Vatican, dans l’après-midi du 22 octobre 2015, le pape François a officiellement annoncé aux pères synodaux sa décision d’instituer prochainement un dicastère en charge des laïcs, de la famille et de la vie. Une commission, a-t-il indiqué, a été constituée afin de rédiger les statuts de ce nouveau dicastère.
Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie: une bombe !
Cette nouvelle pourrait passer comme insignifiante, alors qu'elle révèle l'intention profonde du Pape François. C'est une bombe !
Le Pape Jean-Paul II est fêté précisément aujourd'hui, lui qui restera dans l'histoire comme le Pape de la famille.
Le fait d'annoncer la naissance de ce dicastère (avec un pouvoir législatif, et non plus un conseil) révèle la continuité avec le travail de Saint Jean-Paul II.
Quelques dates qui sont des faits
Le 9 mai 1981, Saint Jean-Paul II crée le Conseil pontifical pour la famille. Et le 22 octobre 2015, François annonce la création d'un dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. Cela constitue le coeur de l'héritage de Saint Jean-Paul II: la vocation à la sainteté des laïcs et de la famille et le caractère sacré de la vie.
Le 13 mai 1981, jour de l'attentat, annonce de la création de l'Institut international d'études sur le mariage et la famille, afin de diffuser la théologie du corps.
Le 22 novembre, publication de l'exhortation apostolique post-synodale Familiaris Consortio. L'avenir de l'humanité passe par la famille
Le 21 octobre 2001, Saint Jean-Paul II préside la première béatification d'un couple, les époux Beltramme-Quattrocchi. Par le mariage, on atteint la sainteté. Et le 18 octobre 2015, canonisation des époux Martin par François, premier couple canonisé de l'histoire de l'Eglise.
Des faits qui révèlent sa pensée
Ainsi, le Pape François a voulu que le Synode soit un lieu où les tensions internes à l'Eglise puissent sortir au grand-jour, pout se parler droit dans les yeux et crever en quelque sorte l'abcès. Il fallait défaire ces noeuds. Le Pape d'ailleurs a une grande dévotion envers Marie qui défait les noeuds.
Le Pape François sur les traces de Saint Jean-Paul II et de Benoît XVI
Par la béatification de Paul VI (la théologie du corps de Saint Jean-Paul II est un développement d'Humanae Vitae), par la création de ce dicastère (le conseil pontifical pour la famille va monter en grade pour ainsi dire), par la canonisation des époux Martin, premier couple de l'histoire qui en appellera d'autres, le Pape François se place résolument sur les pas de Saint Jean-Paul II et de Benoît XVI, son fidèle interprète.
Joseph Ratzinger fut élu, comme Bergoglio le souhaitait, pour assurer la continuité avec Karol Wojtilà.
Par ces actes, le Pape François révèle sa pensée et la Providence divine se dessine finement. L'étoile de la famille continue de briller. Avec son génie d'être proche et avec les personnes blessées dans leur amour, l'année sainte pour la Miséricorde fort bien lancée.
Qu'à travers st JP2, pape de la famille, le synode renouvelle dans toute l’Eglise le sens inégalable du mariage indissoluble @Pontifex dixit
— I.MEDIA ن (@AgenceIMEDIA) 21 Octobre 2015
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Synode pour la famille: George Weigel et l'hiver démographique européen
Synode pour la famille: une opinion de George Weigel, théologien.
Titulaire de la chaire des Etudes catholiques à l'EPPC (Ethics and Public Policy Center - Washington). Auteur et consultant.
Auteur d’une vingtaine de livres, dont une biographie de référence du pape Jean-Paul II. Il est aussi consultant au sujet des questions vaticanes pour NBC News. Sa rubrique - "The Catholic Difference" est publiée chaque semaine dans six journaux anglophones.
Cet article a été publié le 9 octobre 2015, sous le titre "Eurocentricity, Demographic Winter, and the Synod" sur le site américain First Things.
Traduction et adaptation : Laurent Verpoorten, journaliste pour la Radio chrétienne francophone belge (www.rcf.be)
Source: Lalibre.be
Un instrument de travail trop européen
Dès la première semaine du Synode sur la famille, on a pu entendre de nombreux pères synodaux regretter le caractère eurocentré de l’Instrumentum Laboris, le document de travail de base du synode. […] Selon une majorité des évêques africains et asiatiques, mais aussi pour une bonne partie des évêques d’Amérique du Nord et du Sud, la proposition du cardinal allemand Walter Kasper, qui envisage d’autoriser les conférences nationales des évêques à prendre pour les divorcés remariés civilement des dispositions pastorales particulières, aurait ainsi occupé une trop large part des débats au détriment de l’expérience et des préoccupations des églises du reste du monde.
Derrière cette plainte, on peut entendre une question profonde. Les préoccupations des pays d’Europe du Nord ont bien évidemment la pleine légitimité d’être exprimées au cours du synode, mais est-il normal d’en faire une priorité alors que ces pays, malgré leur noble passé catholique, sont devenus aujourd’hui les endroits les plus religieusement desséchés de la planète ?
Il me semble que pour traiter cette problématique dans le cadre d’un synode consacré aux questions du mariage et de la famille, il est utile d’avoir à l’esprit, au-delà des statistiques de fréquentation des églises, la situation démographique européenne, que les démographes ont pris l’habitude de surnommer "l’hiver démographique". Les chiffres sont en effet pour le moins interpellants.
…..ce que ces statistiques nous disent de la situation d’aujourd’hui est sans équivoque : l’Europe échoue systématiquement et délibérément à se reproduire. …. cet hiver euro-démographique est sans précédent historique. ….
Accès aisé à la contraception
…
Lorsque tout un continent, je le répète, plus sain, plus riche et plus sûr que jamais, cesse de construire son futur dans le sens le plus élémentaire en refusant d’avoir des enfants, c’est le signe que quelque chose ne tourne pas rond, quelque chose de l’ordre d’un assèchement de l’âme. Au-delà des pressions économiques, idéologiques et culturelles, ce qui pousse à la stérilité volontaire, c’est un manque de générosité envers l’avenir. Nous sommes donc face à une crise spirituelle, une crise de l’esprit humain.
Cette crise, les églises de l’Europe occidentale depuis une période plus longue, et les églises locales des nouvelles démocraties depuis 1989, doivent accepter d’en porter une part de responsabilité. Et le synode actuel devrait susciter un examen euro-catholique de conscience afin de répondre à cette question :
pourquoi l’Eglise d’Europe n’est-elle pas parvenue à inspirer et à inculquer une éthique de générosité envers l’avenir qui se traduit par le désir de procréation et d’éducation des enfants ?
Mais il faudrait également interroger les propositions émanant principalement des évêques d’Europe du Nord mises en avant lors du synode 2014 et réitérées à celui de 2015. Il n’est en effet pas difficile d’y discerner la volonté de re-apprécier "Humanae Vitae", l’encyclique publiée en 1968 par le bienheureux pape Paul VI traitant des moyens moralement appropriés de régulation de la fécondité. […]
La "mentalité contraceptive"
Il faut se rappeler que dans son encyclique, Paul VI - qui n’a jamais prôné une éthique de la procréation à tout prix - était profondément préoccupé par la "mentalité contraceptive" qui s’ensuit de la fracture entre les dimensions d’union et de procréation du mariage. Deux dimensions dont la complémentarité a toujours été affirmée par l’Eglise et qui étaient menacées, selon le Pape, par les moyens artificiels de contraception.
Taxé de développer un pessimisme digne de "Hamlet", il fut à l’époque largement ridiculisé. Aujourd’hui, il serait dépeint comme un évêque combattant et sans doute cloué au pilori pour cela. Pourtant, le pape Paul VI apparaît de plus en plus comme un prophète qui a examiné les signes de son temps et a vu, clairement, les futurs dangers qui s’y profilaient.
[…]
En termes d’intuition prophétique, l’encyclique "Humanae Vitae" s’avère, pour ceux qui l’ont lue, spectaculairement exacte dans sa description des effets de la "mentalité contraceptive" sur l’avenir humain. Le pape François l’a reconnu très facilement. Et il faut faire montre de candeur historique, d’aveuglement volontaire ou d’un orgueil intellectuel borné pour le nier, surtout lorsqu’on regarde l’Europe.
Donc, s’il doit y avoir une dimension européenne aux discussions du synode 2015, elle pourrait peut-être se concentrer sur l’hiver démographique volontaire que traverse ce continent, sur le rôle complexe de l’Eglise dans cette situation et sur les stratégies pastorales les plus à même de faire renaître ce qui fut autrefois le centre de monde comme le centre de l’Eglise, l’Europe, à une vision plus généreuse de l’avenir.
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mercredi, 21 octobre 2015
L'espérance des Cardinaux Scola et Napier
Synode pour la famille: le Cardinal Scola, témoin de paix et d'espérance
(Radio Vatican) Entretien – Les père synodaux ont entamé la dernière ligne droite de ce Synode sur la famille. Ils abordent depuis mardi 20 octobre la dernière partie de l’Instrumentum Laboris consacrée à la mission de la famille aujourd’hui.
C’est là que se concentrent tous les sujets qui créent le plus de désaccords entre les participants de l’assemblée.
Jusqu’à maintenant, les débats ont été positifs et constructifs comme l’a confié à Olivier Bonnel, le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan,et l’un des représentants de l’Eglise italienne à ce synode.
Le cardinal Angelo Scola revient sur le cheminement de l’Eglise à travers le synode, espace où la réflexion est toujours dynamique malgré les points de vue parfois différents.
Cardinal Napier: les laïcs, les familles indiquent la direction à prendre
Concernant les pères africains de ce Synode, le cardinal Napier a estimé que les évêques africains ont apporté un vent d’optimisme au Synode.
Il a reconnu, plus largement, que les laïcs, et donc les familles, indiquaient la direction à prendre. Il est donc important selon lui, de se concentrer sur la vocation et la mission de la famille dans l’Église d’aujourd’hui et d’accompagner les conjoints autant avant qu’après le mariage, parce que l’Église se reforme dans la famille.
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Le Vatican dément que le Pape ait une tumeur au cerveau
Le Matin (avec le conditionnel, tout est permis, car possible sans être vrai)
Selon un journal italien, le Pape aurait une tumeur au cerveau, mais guérissable. Le Père Lombardi, directeur de la salle de presse, a démenti.
Toutefois, de sources romaines, le Pape serait bel et bien malade. Concernant son opération au poumon, sa soeur a rappelé qu'il est fragile des poumons; toutefois François a ses deux poumons, sans aucune ablation partielle.
Quelle force et quel don total de sa personne !
Santé du pape : Il s'agit d'une information “totalement infondée, irresponsable, qui ne mérite aucune attention“ pic.twitter.com/B1iwSMx7CZ
— I.MEDIA ن (@AgenceIMEDIA) 21 Octobre 2015
Déclaration du Directeur de la Salle de Presse
Cité du Vatican, 21 octobre (VIS). En écho à un article de la presse italienne, le P.Lombardi a déclaré la nuit dernière:
"Il s'agit d'une information relative à la santé du Saint-Père, totalement infondée, irresponsable, qui ne mérite aucune attention. Il est facile de constater combien le Pape poursuit, normalement et sans interruption, ses intenses activités".
Ce midi, ouvrant le briefing quotidien sur les travaux synodaux, le Directeur de la Salle de Presse est revenu sur son démenti nocturne. Le P.Lombardi a confirmé que l'article traitant de la santé du Saint-Père était sans fondement:
"Je le fais après m'être informé auprès des autorités compétentes, le Saint-Père compris. Aucun médecin japonais n'est venu au Vatican pour l'examiner, et aucun des examens indiqués dans l'article n'a été effectué. On m'a également assuré qu'aucun appareil extérieur n'a utilisé l'héliport vatican, pas même en janvier.
Ceci dit, je confirme que le Saint-Père est en bonne santé. De même, je dois répéter que l'article en question constitue un acte grave et inqualifiable. Tout comme est irresponsable et injustifiable la diffusion continuelle de fausses nouvelles. Puisse cette histoire cesser sur le champ".
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Cessons de stigmatiser les personnes divorcées remariées ou homosexuelles
Gardons-nous du levain des pharisiens
Par le Cardinal Marx, leader de bien des évêques d'Allemagne, le Synode se cristallise autour de la communion des personnes divorcées remariées. Le risque est une certaine stigmatisation.
La communion au Corps, au Sang, à l'Âme et la Divinité de Jésus doit être un acte libre. Face à Dieu, nous sommes tous et toutes à la même école.
Gardons-nous de la prière du pharisien: "Seigneur, je ne suis pas comme eux, divorcés ou quelqu'un qui pratique des actes homosexuels, alors je te rends grâce car je peux aller communier moi"
Avant d'aller communier, nous sommes tous et toutes invités à un examen de conscience à la lumière de l'Evangile, de l'enseignement de l'Eglise, afin d'aller communier en état de grâce, soit sans péché grave ou mortel. En cas de péché grave ou mortel, Jésus qui est la Vie nous attend d'abord au confessionnal. Si seulement la queue du confessionnal était aussi longue que celle de la communion.
Faut-il davantage faire le lien entre eucharistie et confession ?
(source Famille Chrétienne) "Rappeler qu’on doit se confesser avant de communier, si on a conscience d’avoir fait un péché mortel, est essentiel pour aider les fidèles à bien communier. Et éviter une réception sacrilège du sacrement. La miséricorde de Dieu passe par le confessionnal. L’acte d’humilité de nous confesser en admettant nos péchés nous permet de vraiment vivre comme le Christ nous l’a enseigné."
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Ce que fait le Pape François: un tweet sur Jean-Paul II, Pape de la famille
Qu'à travers st JP2, pape de la famille, le synode renouvelle dans toute l’Eglise le sens inégalable du mariage indissoluble @pontifex dixit
Le Pape François a canonisé Saint Jean-Paul II, puis les époux Martin pour béatifier Paul VI. Ces faits démontre sa qualité d'homme d'écoute, qui intègre ceux qui pensent différemment ( Cardinal Marx, Kasper ou Danneels ) en sachant rester totalement fidèle à l'Eglise qu'il désire suivre fidèlement.
La fête de Saint Jean-Paul II sera célébré demain jeudi 22 octobre.
Mettre une bombe au Synode: la théologie du corps de Saint Jean-Paul II
Demain on fête saint Jean-Paul II, “le pape de la famille“, rappelle @Pontifex aux pèlerins polonais pic.twitter.com/Dm5b7oZjrc
— I.MEDIA ن (@AgenceIMEDIA) 21 Octobre 2015
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La conférence épiscopale allemande est surévaluée au détriment des évêques d'Afrique
La surévaluation agit comme un prisme déformant. Or les évêques d'Afrique, souvent mis de côté, se sont organisés pour ce Synode. Ils sont en faveur de la famille (non pas la famille traditionnelle)
Lien La Croix
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mardi, 20 octobre 2015
Cardinal Dolan: vous aimez le Pape François ? attendez de connaître ses prédécesseurs
Cardinal Dolan
" Vous aimez le Pape François ? Attendez de connaître ses prédécesseurs "
Livre on-line gratuit du pétillant Cardinal de New York, figure marquante du Synode et "homme de poids" pour l'Eglise
Aleteia Lien
20:01 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
Synode pour la famille 2015: le prisme médiatique déformant
"le synode est, en outre, un espace protégé où l’Église fait l’expérience de l’action de l’Esprit Saint". (Pape François)
L'Esprit Saint au coeur du Synode
Pour avoir obtenu ma licence en communication à Rome en 2011 par un travail de recherche sur le Synode du Moyen-Orient de 2010, je peux constater une certaine analogie avec celui pour la famille de 2015.
Pour 2010, l'Assemblée fut médiatisée selon le célèbre fonctionnement du frame. Mettre en lumière des éléments marginaux et passer sous silence des propos centraux conduit inévitablement à un prisme déformant.
Les discours du Pape Benoît XVI furent massivement ignorés pour laisser la place à une surévaluation des propos d'un seul évêque au cours d'une des dernières conférence de presse. L'évêque en question s'était fendu d'une déclaration personnelle et polémique contre Israël.
Cela ne reflétait en rien la teneur des échanges dans l'aula synodale. Des thèmes comme la paix, la liberté religieuse, la prière, la diplomatie furent totalement relégués dans l'ombre pour laisser la place à un certain "antisémitisme". La presse main stream conclut: Synode anti-israëlien et fut qualifié de politique, alors que le Pape lui avait donné une toute autre direction. L'an passé, le rapport intermédiaire ne correspondait pas aux réalités débattues dans la salle.
Il y a un certain parallèle avec le Synode pour la famille. Certaines déclarations de Sandro Magister, d'un évêque, d'un expert, d'un porte-parole anglophone sont surévaluées.
Pour ce Synode pour la famille, le discours du Pape sur la synodalité, remarquablement situé dans l'héritage du Concile Vatican II, du bienheureux Paul VI, de saint Jean-Paul II et des Pères de l'Eglise, est passablement déformé.
L'idéologie de la rupture occupe largement l'arrière fond de la scène. Les propos théologiques du Pape sont tordus pour se concentrer sur la décentralisation et le pouvoir confié aux conférences épiscopales.
Le Pape parle d'une "salutaire décentralisation". Le contexte qui permet de situer les conférences épiscopales est d'abord le Concile Vatican II, puis le droit canonique (cela ne veut pas dire que les Allemands feront sécession - lire Mgr Chaput)
Pierre crucifié la tête en bas
Mais c'est surtout la pyramide inversée qui est centrale dans l'intervention du Pape François. Le Pape est le serviteur des serviteurs de Dieu. Raison pour laquelle Saint-Pierre fut crucifié la tête en bas. Le Pape est un fidèle, évêque parmi les évêques, qui préside à la Charité et à l'Unité de toute les Eglises.
Il est intéressant de voir que ces organismes décentralisés (Eglise particulière: conseil presbytéral, conseil pastoral - Conférence épiscopale) jouent leur rôles lorsqu'ils sont en communion avec le bas, soit avec le Pape, suivant le Christ qui lave les pieds de ses disciples:
"Une Eglise synodale peut commencer à prendre forme seulement dans la mesure où ces organismes demeurent connectés avec le bas et partent du peuple, des problèmes de tous les jours" (discours du Pape François)
François est un Pape radical, dans le sens qu'il fait toujours retourner l'Eglise à sa source, à ses racines.
Le sensu fidei ou le flair de la foi
C'est le flair des fidèles, le sensus fidei, le sens de la foi présent chez tous les baptisés qui assure la solidité, l'unité et la profonde communion de l'Eglise (et non pas le sensus fidelium, comme en démocratie, selon le sens des fidèles, du peuple). En ce sens, c'est l'Eglise qui est infaillible, lorsqu'elle professe la foi, depuis le Pape, en passant par les évêques jusqu'au dernier des fidèles (Concile Vatican II).
Toute une frange ou une nébuleuse disons "conspirationiste" ou "complotiste" s'attaque au Pape (ex. Thompson). Mais sur quel critère ? Pour suivre des idées ? un système de pensée, certes peut-être bien construit mais pas sur la réalité ?
Le christianisme n'est pas une idéologie, ni un simple code de doctrines, ni une belle idée, mais un chemin qui conduit vers une Personne, le Christ. On trouve Jésus dans l'Eglise, soit dans cette communion qui a pour Bergers et Pasteurs le Pape et les évêques en communion avec lui. Là où est le Pape, là est l'Eglise dit l'adage des Pères de l'Eglise.
Le Pape, citant Saint Jean Chrysostome l'affirme: "Eglise et Synode sont synonymes". Jésus est le Chemin, puis la Vérité et la Vie. J'ai totale confiance en ce chemin, fort scabreux et sans doute chaotique en l'état, que le Pape conduira jusqu'à la vérité tout entière, car il l'a toujours laissé entendre: l'enseignement de l'Eglise ne sera pas changé.
Ce travail de l'Esprit Saint au coeur du Synode viendra à la lumière et se fera surtout encore plus proche des personnes aux coeurs blessés. L'Evangile de la famille et l'enseignement de la vérité qui sauve sont une seule et même Miséricorde.
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