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dimanche, 25 octobre 2015

Relation finale du Synode des évêques pour la famille: lire les propositions

images.jpegJe me demande parfois si nous lisons les mêmes textes, tant certaines interprétations sont à côté du de l'écrit et du contexte. La théorie du complot ne saurait être l'oeuvre des "conservateurs".

Ces derniers sont dénoncés pour avoir empêché ou bloqué la réforme du Pape, en ayant soit-disant lancé des rumeurs contre sa santé (tumeur au cerveau), ou en écrivant une lettre au Pape

Une "conspiration" médiatique "catholique" ?

Médiatiquement, les "conservateurs" furent systématiquement dénoncés. Aussi, qui a le plus communiqué durant ce Synode ? Certainement pas ceux qui ont aidé et servi le Pape. 

ex: La Croix 

Prudent, le texte laisse potentiellement ouvert un accès aux sacrements pour les divorcés remariés, au cas par cas. (or, ceci n'est pas dans le texte)

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Par contre, deux analyses francophones retiennent mon attention: Romilda Ferrauto de Radio Vatican et Antoine-Marie Izoard d'I.Media

Vatican - le 24/10/2015 à 21:51:00 Agence I.Media

Synode : le pape François a-t-il réussi son pari ? (Billet)

Le pape progressiste est-il arrivé à faire taire les conservateurs et à imposer enfin des ouvertures à l’Eglise catholique ? Depuis quelques jours, c’est à peu près en ces termes que s’interrogent nombre de journalistes plus habitués à traiter les faits divers et la politique que les affaires vaticanes et religieuses. 


© L'Osservatore Romano

Mais… comment leur dire ?  Comment leur dire que le chef de l’Eglise catholique n’est pas le chef d’un parti politique qui vise le prochain scrutin électoral ou même un leader national en mal de reconnaissance ? Comment leur parler du 271e père synodal, l’Esprit saint, invoqué par les 270 autres dès l’ouverture des travaux ? Comment leur faire comprendre aussi que - malgré les blessures d’un nombre non négligeable de fidèles - les divorcés-remariés et l’accueil des homosexuels ne sont pas les premiers défis de l’Eglise en matière de pastorale familiale ?

Comment leur suggérer d’écouter ou de lire au fil de l’année les discours d’un pape qu’ils ont définitivement classé “à gauche“ car il n’a de cesse d‘inviter l’Eglise aux périphéries et qu’ils refusent d’ouvrir les oreilles lorsqu’il fustige la “culture du déchet“ qui écarte les enfants à naître et les vieillards inutiles ? Comment, enfin, leur expliquer que “synode“ signifie “marcher ensemble“ et que le pape a voulu entendre les pasteurs de son troupeau avant d’offrir des orientations pastorales ?

Alors, le pape progressiste est-il arrivé à faire taire les conservateurs et à imposer enfin des ouvertures à l’Eglise catholique ? Partons du principe que la question est mal posée et tentons cependant d’y répondre. 

Oui, le pape François a clairement réussi son pari. Il a libéré la parole et les évêques ont réellement fait route ensemble, tout en percevant les limites d’un débat qui se voulait évidemment universel. Les pères synodaux ont remis au pape François un document volontairement consensuel, adopté dans sa totalité - parfois à une voix près ! -, mais qui laisse des portes largement ouvertes à un approfondissement, tout en rassurant ceux qui s’inquiétaient d’un changement de la doctrine de l’Eglise. 

Le pape a un document sous les yeux… mais pas seulement. Au fil de ce synode, il avait les oreilles grandes ouvertes. Il a aussi pris le temps, à la pause café, de parler avec chacun, félicitant tel ou tel pour son intervention originale ou ses propositions audacieuses. Il a désormais les mains à peu près libres pour publier de nouvelles lignes pastorales, clairement demandées par les pères synodaux.

Enfin, tout porte à croire que le pape François a poursuivi la ‘bergoglisation’ de l’Eglise catholique. Tout en affirmant haut et clair la doctrine, l’institution s’ancre dans une pastorale de terrain, elle veut changer radicalement de langage et entend accompagner plus que juger. Pour faire simple : rien n’a changé, mais tout a changé !

Antoine-Marie Izoard, I.MEDIA

Synode : un rapport final sous le signe du discernement et de la tendresse

(RV)

Romilda Ferrauto, de Radio Vatican, a suivi tous les débats du Synode de l'intérieur

265 pères synodaux ont pris part au vote, qui s'est déroulé à bulletin secret. La majorité qualifiée requise était de 177 voix. Un des paragraphes consacré aux divorcés-remariés n'a été adopté que de justesse, avec 178 pour et 80 votes contre pour le paragraphe 85, il concernait la notion de "discernement" dans l'accompagnement des divorcés-remariés et la nécessité de distinguer les cas. 72 pères du Synode ont voté contre le paragraphe 84, également consacré à l'accompagnement pastoral des couples divorcés-remariés, et 64 contre le paragraphe 86, qui évoque la question du "for interne".

Le Synode des évêques s’achève dans un climat d'espoir : après un premier synode en 2014 qui avait divisé l’assemblée, les participants repartiront avec le sentiment du devoir accompli, malgré la délicatesse et la complexité de la tâche qui leur avait été demandée. La commission chargée du rapport final est parvenue à élaborer un texte susceptible de satisfaire la majorité des pères du Synode. L'ensemble des 94 articles a été adopté ce samedi en fin d'après-midi avec la majorité qualifiée requise.

Le document est fidèle à la doctrine mais bienveillant à l’égard de toutes les familles sans exclusion, et se situe pleinement dans l’esprit du pontificat du Pape François.

Le rapport final n’offre pas de solutions toutes faites, mais il propose des pistes de réflexion et d’action, sous le signe de l’accompagnement et du discernement pastoral, de l’accueil et de la tendresse, sans toucher à la doctrine sur l’indissolubilité du mariage. Attentif aux familles blessées ou en situation irrégulière, le texte ne manque pas de remercier chaleureusement les nombreuses familles chrétiennes qui répondent à leur vocation et mission, y compris lorsqu’elles sont confrontées à des obstacles, des incompréhensions et des souffrances.

Malgré les différences et les diversités qui n’ont pas manqué de s’exprimer pendant ces trois semaines de travaux, les pères du Synode ont cheminé ensemble, soutenus par la tendresse et la prière de toute l’Église. Ils ont remis le fruit de leur travail au Saint-Père en lui demandant d’écrire un nouveau document sur la famille.

Un texte qui se penche sur la vie réelle des familles

En 94 points et une cinquantaine de pages, le rapport aborde les situations les plus diverses : les mariages mixtes, ou avec disparité de culte, la liberté religieuse, l’éducation des enfants, l’influence des médias, l’importance des écoles catholiques, la protection de la vie à toutes ses étapes, l’avortement, l’euthanasie et la peine de mort, l’adoption, la théorie du genre, la formation des prêtres, la préparation au mariage, l’importance du langage, les migrants, les chrétiens persécutés, les personnes âgées, la pauvreté et l’exclusion sociale, les conflits et les tensions sociales…..

De manière générale, l’Église est invitée à adopter une attitude « sagement différenciée ». Les pasteurs sont encouragés à identifier les éléments pouvant favoriser l’évangélisation et la croissance humaine et spirituelle de tous leurs fidèles et à déceler les éléments positifs dans les situations qui ne correspondent pas encore ou qui ne correspondent plus au message évangélique. Toutes les situations doivent être abordées de manière constructive en essayant de les transformer en opportunités de conversion vers la plénitude du mariage et de la famille à la lumière de l’Évangile.

En ce qui concerne, en particulier, la question sensible des divorcés-remariés, le rapport propose une voie de sortie, celle du « for interne ». Avec l’aide d’un prêtre, les fidèles sont invités à prendre conscience de leur situation devant Dieu et à suivre un parcours de discernement. S’appuyant sur l’exhortation de Jean Paul II Familiaris Consortio, le texte souligne en effet que les situations sont très différentes entre elles.

Les divorcés remariés doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes en évitant tout motif de scandale. Leur participation peut s’exprimer dans différents services ecclésiaux : il faut donc discerner les formes d’exclusion actuellement pratiquées dans le domaine liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel, qui pourront être surmontées. Cette intégration est nécessaire également pour l’éducation chrétienne des enfants. Pour la communauté chrétienne, prendre soin de ces personnes n’est pas un affaiblissement de sa foi et de son témoignage quant à l’indissolubilité du mariage.

Bien entendu, les nombreux fidèles qui ont fait l’expérience d’un échec conjugal seront invités à vérifier la validité de leur mariage. A propos justement des procès en nullité, à la lumière du récent Motu proprio du Pape François, le texte plaide en faveur de la formation de personnes compétentes, clercs et laïcs, qui se consacreraient en priorité à ce service ecclésial

Une invitation à défendre la vie

Le texte encourage les politiques chrétiens à s’engager en faveur de la promotion et de la défense de la vie et de la famille, de la liberté religieuse et du droit à l’objection de conscience. Il rejette de toute ses forces les interventions coercitives des États en faveur de la contraception, de la stérilisation et de l’avortement, et encourage la redécouverte de l’encyclique Humanae vitae du pape Paul VI, et le contrôle naturel des naissances.

Tout en encourageant la rencontre avec les cultures, il souligne que les chrétiens ne peuvent se soustraire au devoir de dénoncer les conditionnements culturels, sociaux, politiques et économiques.

En ce qui concerne les familles ayant parmi leurs membres des personnes à tendance homosexuelle, l’Église réaffirme que toute personne doit être respectée dans sa dignité. En revanche, elle se prononce résolument contre le mariage entre personnes de même sexe. Les pères du Synode jugent inacceptable que les Églises locales subissent des pressions dans ce domaine et que des organisations internationales conditionnent leur aide financière aux pays pauvres à l’introduction de lois instituant le mariage entre personnes de même sexe.

Romilda Ferrauto

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