dimanche, 18 octobre 2015
Comment le Synode est vu comme une lutte contre les conservateurs
Synode pour la famille: l'extension et la déchirure des mots
Une agence de presse alimente l'ensemble du système de l'info. L'AFP est l'une des agences mondiales qui répercutent ses analyses et ses angles de vues. Le Synode est vu comme une lutte contre les conservateurs. Le Pape chercherait, tel un homme politique, des alliances comme dans un parlement.
Cependant, l'Eglise est une recherche commune de la vérité, une Communion, une Unité dans la diversité.
Les mots de synode, de décentralisation ou de réforme de la papauté sont subtilement récupérés.
- Le Synode devient un Parlement, qui décide et agit selon des rapports de force, comme un pouvoir législatif, en distinction avec le pouvoir exécutif, le Pape. Il pourrait changer l'enseignement selon les majorités qui pourraient se dégager, comme dans un fonctionnement démocratique.
Toutefois, le Synode est pétrinien, car il agit, pense et décide avec le Pape. François l'a redit: c'est lui qui aura le fin mot de tous le processus synodal. C'est le sensus fidei, ce flair de la foi qui anime tous les chrétiens.
L'Eglise est synodale, car tous les fidèles (le Pape, les cardinaux, les évêques, les prêtres, les diacres, les religieux et les laïcs) marchent ensemble sur le même chemin.
- La décentralisation est vue comme une autonomie par rapport au pouvoir central, non pas Paris, mais Rome. Elle est perçue comme si les évêques allemands pourraient décider de donner la communion aux personnes divorcées remariées, sans être en communion, mais en rupture.
Cependant, la décentralisation permet aux Eglises particulières de prendre les mêmes décisions en ce qui concerne la foi et les moeurs. La décentralisation est une communion. La décentralisation est précisément lorsque la périphérie sent ou flaire la foi comme le centre.
- La réforme de la papauté serait l'abandon de cette primauté. Le Pape ne serait plus que l'évêque de Rome, qui n'interviendrait guère dans un autre diocèse.
Elle est plutôt un mode d'exercice différent de la primauté qui demeurera toujours l'essentiel de la mission du Pape.
- Enfin, la collégialité est vue comme une autonomie par rapport au Pape. Or, l'Eglise est collégiale, car tous les évêques sont en union avec le Pape, l'évêque de Rome qui est le successeur de Pierre. L'insistance sur l'évêque de Rome désire mettre en veilleuse la primauté hiérarchique que le Pape porte en regard à l'évêque du lieu. Certes, l'évêque est le vicaire du Christ pour son diocèse, mais toujours en communion avec le chef du collège (le Pape) et ses membres (les évêques).
La façon dont les mots synodalité, décentralisation, réforme et collégialité sont définis porte vers une tension, une extension voir une déchirure de l'unité qu'ils entendent définir. La périphérie se distancerait par rapport à la centralité de la foi.
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