samedi, 24 janvier 2015
Monseigneur Georg Gänswein démonte point par point la théorie du complot et de la rupture
Interview de l'archevêque Monseigneur Georg Gänswein dans Christ & Welt, supplément hedomadaire du journal allemand Die Zeit
original en allemand - traduction en anglais
source: Traduction en français
Monseigneur Georg Gänswein démonte point par point la théorie du complot et de la rupture
"Je ne connais aucune déclaration doctrinale de François qui soit contraire aux déclarations de son prédécesseur".
"Parler d'un antipape est tout simplement stupide, et aussi irresponsable"
C & W: A Noël François a causé une certaine fureur avec son discours sur les quinze maladies de la Curie romaine. Vous étiez assis juste à côté du pape. À quel moment avez-vous cessé de compter ?
Georg Gänswein: En tant que préfet de la Maison pontificale, j'étais assis, comme toujours dans ces occasions, à la droite du pape. Et comme toujours, j'avais une copie de l'exposé dans ma serviette, mais je n'avais pas eu le temps de le lire au préalable. Lorsque la liste des maladies a commencé, je me suis dit: «Maintenant, ça va être intéressant», et c'est devenu de plus en plus intéressant. J'ai compté jusqu'à la neuvième maladie ...
Qu'est-ce qui se passait dans votre tête?
Normalement, le pape utilise la rencontre de Noël avec la Curie pour revenir sur l'année écoulée et regarder vers celle à venir. Cette fois, c'était différent. François a préféré tendre un miroir de conscience aux cardinaux et évêques, parmi lesquels quelques-uns étaient à la retraite ...
Avez-vous vous ressenti que cela s'adressait à vous ?
Bien sûr, je me suis demandé [à moi-même], «Qui est concerné? De quelle maladie es-tu atteint? Qu'est-ce qui doit être corrigé? ». A un moment j'ai pensé à mes nombreuses caisses de déménagement.
Voulez-vous parler de l'anecdote du déménagement d'un jésuite, avec d'innombrables biens? François a dit que le déménagement était un signe de la «maladie de la thésaurisation».
Exactement. Depuis que j'ai quitté le Palais apostolique après la retraite du pape Benoît en Février 2013, beaucoup de mes affaires sont encore dans des caisses dans un entrepôt. Mais je ne peux pas voir dans cela un signe de maladie.
Quelle était l'intention de François avec cet acte de flagellation? Cela pourrait être démotivant.
C'est une question que beaucoup de mes collègues se sont aussi posée. François est en fonction depuis près de deux ans maintenant, et il connaît assez bien la Curie. Il est évident qu'il a jugé nécessaire de parler clairement et de provoquer un examen de conscience.
Quelles ont été les réactions ?
Ce fut un régal pour les médias, bien sûr. Durant le discours, je voyais déjà les gros titres: le Pape fustige les prélats de la Curie; le Pape lit la loi à ses collaborateurs! Malheureusement, à l'extérieur, cela a donné l'impression qu'il y avait un désaccord entre le Pape et la Curie. Cette impression est trompeuse (???), et ne coïncide pas avec la réalité. Mais le discours a couvert tout cela.
L'exposé a-t-il été critiqué en interne ?
Les réactions allaient de la surprise au choc et à l'incompréhension.
Peut-être qu'avec François, la Curie a besoin de s'adapter à des exercices spirituels permanents ?
Elle s'y est adaptée depuis longtemps. François ne fait pas mystère de sa formation religieuse. Il est un jésuite, façonné d'un bout à l'autre par la spiritualité du fondateur de son ordre, Saint Ignace de Loyola.
Quelles sont vos pensées sur François, deux ans après son élection ?
François est un homme qui a clairement fait savoir dès le début qu'il aborde différemment les choses, qu'il voit différemment. C'est vrai pour son choix de vie, la voiture qu'il utilise, l'ensemble du processus des audiences en général et spécialement le protocole. Au début, on pouvait penser qu'il s'habituait aux choses et voulait un degré significatif de flexibilité. Maintenant, c'est devenu la norme. Le Saint-Père est un homme d'une extraordinaire créativité et un zeste d'Amérique latine.
Beaucoup se demandent encore où nous allons ?
Si vous écoutez attentivement les paroles du Pape, vous y entendrez un message clair. Néanmoins, la question se pose en permanence: où François veut-il mener l'Église, quel est son but ?
Il y a un an, vous avez dit: «Nous attendons toujours des lignes (mesures) de fond». Aujourd'hui, peut-on les voir ?
Oui, beaucoup plus clairement qu'il y a un an. Voyez la Lettre apostolique "Evangelii Gaudium". Avec elle, il a présenté une boussole pour son pontificat. En outre, il a publié des documents importants et prononcé de grands discours durant l'année, comme à Strasbourg au Parlement européen et devant le Conseil de l'Europe. Les contours sont devenus clairement visibles et des priorités claires ont été indiquées.
Comme ?
La priorité la plus importante est la mission, l'évangélisation. Cet aspect est comme un fil rouge. Aucun nombrilisme, pas d'auto-référence, mais partager l'Evangile avec le monde. C'est la devise.
Comprenez-vous Francis George, archevêque de Chicago à la retraite, qui a critiqué le fait que les paroles du Pape sont souvent ambivalentes?
Il y a effectivement eu des cas dans lesquels le porte-parole du Vatican a dû clarifier les choses après les publications spécifiques. Des corrections sont nécessaires lorsque certaines déclarations conduisent à des malentendus qui peuvent être recueillies dans certains sites.
François a-t-il un meilleur contrôle des médias que son prédécesseur Benoît ?
Francis traite avec les médias de manière offensive. Il les utilise intensivement et directement.
Et aussi de façon plus habile?
Oui, il les utilise très habilement.
Qui sont réellement ses plus proches conseillers ?
Cette question circule constamment et systématiquement. Je ne sais pas.
Avec les Synodes sur la pastorale pour les familles, celui passé et celui de l'automne prochain, François a créé un point de fixation. En particulier, la question de permettre l'accès des fidèles divorcés remariés aux sacrements provoque beaucoup de désaccords. Certains ont aussi l'impression que François se préoccupe davantage de la pastorale de la doctrine ...
Je ne partage pas cette impression. Cela crée une opposition artificielle qui n'existe pas. Le Pape est le premier garant et gardien de la doctrine de l'Eglise et en même le premier berger, le premier pasteur. Doctrine et pastorale ne sont pas en opposition, elles sont comme des jumelles.
Le Pape acctuel et le Pape en retraite ont-ils des points de vue opposés dans le débat sur les catholiques divorcés remariés ?
Je ne connais aucune déclaration doctrinale de François qui soit contraire aux déclarations de son prédécesseur. Ce serait absurde aussi. C'est une chose de souligner les efforts pastoraux plus clairement parce que la situation l'exige. C'en est une autre totalement différente de faire un changement dans le magistère. Je ne peux agir de façon pastoralement sensible, cohérente et consciencieuse que quand je le fais sur la base de la totalité de l'enseignement catholique. La substance des sacrements n'est pas laissée à la discrétion des pasteurs, mais a été donnée à l'Église par le Seigneur. C'est aussi et surtout vrai pour le sacrement du mariage.
Y a-t-il eu une visite de plusieurs cardinaux à Benoît durant le Synode, lui demandant d'intervenir pour sauver le dogme ?
Une telle visite au pape Benoît n'a pas eu lieu. Une intervention supposée du pape émérite est une pure invention.
Comment Benoît répond-il aux tentatives de cercles traditionalistes de le reconnaître comme un antipape ?
Ce n'était pas cercles traditionalistes qui l'ont tenté, mais des représentants de la profession théologique et certains journalistes. Parler d'un antipape est tout simplement stupide, et aussi irresponsable. Cela va dans le sens d'un incendie criminel théologique.
Récemment il y a eu une certaine excitation autour d'une contribution dans le quatrième volume récemment publié des Œuvres complètes de Joseph Ratzinger. L'auteur a changé certaines conclusions au sujet des divorcés remariés dans un sens plus strict. Benoît veut-il s'impliquer avec cela dans le débat du Synode ?
Pas du tout. La révision dudit article de 1972 a été achevée et envoyée à l'éditeur longtemps avant le Synode. Il faut se rappeler que chaque auteur a le droit de faire des changements dans ses écrits. Toute personne informée sait que le pape Benoît n'a plus jamais partagé les conclusions de ladite contribution depuis 1981, c'est-à-dire plus de 30 ans! En tant que préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, il l'a exprimé clairement dans divers commentaires.
Le moment de la publication de la nouvelle édition coïncidant avec le Synode était alors tout sauf opportune ...
Le quatrième volume des Oeuvres complètes, dans lequel l'article est imprimé, devait être publié en 2013. La publication a été retardée pour diverses raisons et c'est arrivé seulement en 2014. Qu'un Synode sur le thème de la famille ait lieu à ce moment, était absolument imprévisible lors du planning de publication des différents volumes.
À sa retraite, Benoît XVI a dit qu'il vivrait «caché au monde». Il continue à faire des apparitions, cependant. Pourquoi ?
Quand il est présent à des événements importants de l'Église, c'est parce qu'il est personnellement invité par François, par exemple quand il a pris part au consistoire de Février dernier, à la canonisation de Jean Paul II et Jean XXIII en Avril et aussi à la béatification de Paul VI en Octobre. Il a également écrit un message pour l'inauguration du Grand Amphi de l'Université pontificale Urbanienne à Rome, auquel son nom a été donné. Benoît avait été invité, mais il n'a pas accepté cette invitation.
Dans le message que vous avez lu en son nom à l'époque, il a cependant fait des déclarations théologiques claires. «L'élimination de la vérité est mortelle pour la foi» a-t-il écrit.
Le message était une contribution impressionnante au thème «Vérité et Mission». On pouvait entendre une mouche voler, c'était si calme lors de la lecture dans l'amphi bondé. Côté contenu, c'était un classique en théologie. François, qui avait reçu le texte de Benoît au préalable, était très impressionné et l'en avait remercié.
Benoît parle-t-il parfois de sa retraite ? Est-il soulagé ?
Il est en paix avec lui-même et convaincu que la décision était juste et nécessaire. Ce fut une décision de conscience qui a été bien priée et soufferte, et où l'homme se tient seul devant Dieu.
Vous avez lutté lors de la retraite historique de Benoît en Février 2013. Quel regard portez-vous aujourd'hui sur cette étape ?
C'est vrai que la décision a été difficile pour moi. Ce n'était pas facile à accepter personnellement. J'ai lutté pour faire face. La lutte est maintenant terminée depuis longtemps.
Vous avez juré d'être fidèle à Benoît XVI jusqu'à la mort. Cela signifie-t également que vous resterez à ses côtés, et également au Vatican ?
Le jour de son élection comme pape, je lui ai promis de l'aider in vita et in morte . Bien sûr, à ce moment-là, je n'avais pas envisagé une retraite. Mais la promesse est toujours vraie et demeure valide.
Les évêques doivent être des pasteurs. Comme archevêque dans la Curie romaine, vous sentez-vous parfois comme un berger sans troupeau ?
Oui, parfois. Mais je reçois de plus en plus d'invitations pour des confirmations, des messes anniversaires et autres célébrations. Initialement j'étais un peu sur la défensive et n'en acceptai que quelques-unes. Mais récemment, cela a changé. Le contact direct avec les fidèles est très important.
C'est pourquoi j'accepte des charges pastorales chaque fois qe c'est possible et compatible avec mes autres obligations. C'est à la fois bon et nécessaire. Et c'est aussi le meilleur remède contre l'une des maladies de la Curie mentionnées par François: le danger de devenir un bureaucrate.
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Pape François: réponse à Jean-Marie Guénois
Ces papiers d'analystes qui troublent la vision sur le Pape François
Le trouble et le malaise que sèment certains analystes deviennent persistants. L'idée centrale est la fameuse rupture opérée par le Pape François. Ces papiers introduisent chez les catholiques un mal-être qui n’a pas lieu d’être.
Afin de rester dans une saine intelligence de la foi et une juste compréhension de l'Eglise, je reprends un excellent article de Henri Rude publié sous Liberté Politique.
source: Liberté politique
Henri Hude est philosophe, ancien professeur à l’Université du Latran (Institut Jean-Paul II). Il connaît bien les États-Unis où il se rend régulièrement pour donner des cours dans le cadre d’échanges académiques et universitaires. Il a été teaching assistant à Amherst College, MA, et plus récemment senior fellow à l'US Naval Academy d'Annapolis.
Le rédacteur en chef « religions » du Figaro, Jean-Marie Guénois, a publié dans le FigaroVoxun texte très ambigu sur le pape : « Populaire, le pape François n’a peur de personne. » Sa thèse n’est rien moins que celle-ci : l’Église catholique de François est en phase de destruction massive de l’héritage de ses deux prédécesseurs.
Ce papier (sous forme d'interview), que j’ai lu avec attention, paraît après plusieurs autres allant dans le même sens, mais celui-ci va plus loin que les précédents. Il est aisé de montrer sur d’importants points de fait, que cet article n’est pas précis.
Un exemple. Le pape, écrit Jean-Marie Guénois, vient de nommer « au prestigieux siège de Chicago, le plus progressiste des évêques américains, relégué [jusqu’] alors dans un minuscule diocèse ».
Progressiste ? On en jugera.
Il y a exactement un an, le 21 janvier 2013, « le plus progressiste des évêques américains », alors évêque de la « minuscule » ville de Spokane (210.328 habitants), a prononcé le sermon d'une messe pour le respect de la vie. C’était peu de temps après la tuerie de Newton, où un déséquilibré avait massacré vingt enfants.
Ce grand progressiste a donc déclaré, ce jour-là : « La vérité finira par l’emporter et nous devons croire qu’une nation dont le cœur peut collectivement se briser de douleur à la pensée des bébés massacrés à Newton, a la capacité et la grâce de Dieu pour éprouver un jour la même douleur, à la pensée des bébés tués dans le sein maternel [1]. »
Le « plus progressiste des évêques américains » (comment sont donc les autres…?) se nomme Mgr Blase Cupich.
Un évêque choisi par Jean Paul II
Parlons un peu de sa carrière. Chacun comprend que, dans l’esprit parisien de notre chroniqueur, Mgr Cupich vient de ce que le cardinal de Richelieu appelait un « évêché crotté ». C’est donc une sorte d’intrus à Chicago (6 millions d’habitants, 2,3 millions de catholiques, soit 28,57 fois plus qu’à Spokane-Ville). Mgr Cupich fut en effet nommé par Jean-Paul II évêque de Rapid City, 68.000 habitants, 83 paroisses, Dakota du Sud. À côté, en effet, et vu de Paris, Luçon (10.000 habitants), c’est Broadway. Il a ensuite été transféré par Benoît XVI à Spokane, État de Washington, 210.000 habitants, autant de paroisses (qu’à Rapid Ciy), mais avec en prime une université (jésuite). En somme, une promotion. En plus, un très joli coin de l’Ouest (comme Luçon).
Allez faire un tour sur le website du diocèse de Spokane. Mgr Cupich y est encore indiqué comme l’Ordinaire du lieu. Vous n’aurez pas précisément l’impression de débarquer à Evreux dans la grande époque Gaillot.
Ce n’était pas jusque-là une carrière fulgurante, mais chacun a compris que la performance carriériste n’est pas exactement au nombre des qualités que recherche le redoutable François.
En tout cas, il est clair que, pour Jean-Marie Guénois, n'avoir été que le pasteur de ces gens-là ne devrait normalement pas suffire à obtenir une charge aussi importante. Dont acte. On dira au pape d’être plus prudent la prochaine fois.
Toute la dignité humaine
Un bon connaisseur du monde religieux américain John J. Allen, le vaticaniste du Boston Globe a écrit, au sujet de Mgr Cupich [2] : « Cupich est clairement un modéré, qui adopte et défend clairement l’enseignement de l’Église sur toutes les questions culturelles brûlantes et conflictuelles, telles que l’avortement, la contraception et le mariage homosexuel, mais, comme François, il tend à éviter la grosse rhétorique sur ces sujets. »
Il est exact que Mgr Cupich s’est démarqué de la pratique des mouvements pro-life et anti gay-marriage. Mais son intention en cela est parfaitement claire :
1/ il ne veut plus d’un découplage entre la défense de la vie et le souci de la solidarité, les deux étant exigés par la dignité humaine ; il n’admet pas la juxtaposition pharisaïque entre une grande sévérité envers le libertarisme sexuel et une grande indulgence envers le libertarisme économique ou financier. Mgr Cupich veut que nous commencions par le respect de la vie, mais que nous finissions par envisager l’ensemble des questions qui concernent la dignité humaine. Et il entend par là aussi bien le racisme que l’économie libertaire (conférence de juin 2014 à la Catholic University of America).
2/ il ne veut nullement décourager les militants, mais prévient que l’esprit chrétien ne doit pas se transformer en esprit de guerre des cultures, qui ne vaut pas mieux que l’esprit de lutte des classes.
Il insiste pour qu’on soit charitable envers les pécheurs. Y compris ceux qu’on aime le moins. Car nous sommes tous pécheurs. Ce n’est pas si original pour un apôtre de Jésus-Christ.
Cupich (en cela plus original), vivait, ai-je lu quelque part, à Spokane, dans une simple chambre, et ne possédait pas de meubles en propre. Ce n’est pas le chemin de tout le monde, mais il se trouve que c’est le sien.
Un François américain
Il fut depuis 2002 membre et depuis 2008 président du « comité de nettoyage » de l’Église américaine après les scandales de pédophilie. Quand certains ont traîné les pieds, il ne l’a pas admis (Philadelphie, février 2011). La conférence épiscopale des États-Unis d’Amérique n’a évidemment placé à un tel poste clé qu’une personne jouissant en son sein d’un parfait crédit.
En somme, populaire, non-libéral, profondément catholique, courageux, sans langue de bois, c’est un François américain.
Ajoutons pour finir que Mgr Blase Cupich, d’origine croate, est fils d’une famille de neuf enfants. Forcément dépourvu de sens de l’humour, comme tous les idéologues progressistes (et quelques conservateurs), il aura sans doute été mortifié par les récents propos de François au sujet des lapins — que ne sont pas les catholiques. Cette formule choc a été employée pour éviter les malentendus dans le contexte d’une intervention où le pape parlant de paternité responsable se disait préoccupé par le malthusianisme (mêmes idées, sans les formules choc, dans Vatican II, Gaudium et Spes, n. 50, et dans Paul VI, Humanae vitae, n. 10.)
En résumé, ce papier introduit chez les catholiques français un trouble qui n’a pas lieu d’être.
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jeudi, 22 janvier 2015
Se moquer de la religion est la première injustice
Se moquer de la religion est la première injustice
Pour Aristote, la religion est la pratique la plus élevée de la vertu de justice. La plus haute autorité judiciaire d'un pays, faisant l'apologie de la liberté de se moquer de la religion, invite simplement à une première injustice, qui engendre toutes les autres.
La religion: la reconnaissance d'un fils vis-à-vis de son Père
Découvrir la place de la religion dans l’éthique de Thomas d’Aquin est toujours une source d’étonnement. On s’attendrait en effet, à voir en elle l’expression vivante du catholicisme véritable et la perfection de la charité surnaturelle. On imaginerait volontiers qu’elle abolisse toutes les fausses religions, en les réduisant à des caricatures infernales ou à des obstacles rédhibitoires pour le salut des hommes.
Remarquons tout d’abord comment, pour ouvrir la question, la Somme théologique (IIa IIæ, q 80 et ss), se place globalement sous l’égide d’Aristote, et tout particulièrement sous l’autorité de Cicéron.
Pour Aristote, et c’est une surprise supplémentaire, la religion est la pratique la plus élevée de la vertu de justice. Rappelons que selon notre philosophe, toute l’éthique humaine se concentre dans l’agir vertueux, véritable discipline de vie patiemment acquise dans ses quatre dimensions : une double dimension de maîtrise de soi, par la force de caractère et la pondération des passions ; une dimension mentale, avec l’intelligence des situations et la prise de décisions éclairée ; et, par-dessus tout, une dimension de respect d’autrui, en sa qualité de membre de l’espèce humaine mais aussi d’individu, avec l’amour de la justice. Etre juste, c’est aimer rendre à autrui ce qui lui revient.
De sorte qu’agir en homme religieux, c’est marquer la dette et l’estime que nous portons envers un autre, envers le "Tout Autre", devrions-nous dire ; c’est vouloir Lui rendre justice à la mesure de nos possibilités, pour le don inouï de l’être et de la vie. Cicéron écrit : « rendre les devoirs d’un culte sacré à l’être divin ».
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mercredi, 21 janvier 2015
Pape François: les familles nombreuses sont une bénédiction et ne sont pas la cause de la pauvreté
Les limites d'une bonne communication
C'est le mystère de la communication. Chacun expérimente la limite des mots ou des expressions, même un Pape.
Si certains catholiques, avec une famille nombreuse, se sont senti blessés par la parabole des lapins, alors on doit en tenir compte et préciser une pensée.
Le Pape François parle plus pour les personnes éloignées de l'Eglise, aux non-croyants ou aux mal-croyants.
Personnellement, j'ai compris dans un tout autre sens. Car il est vrai que beaucoup comprennent mal le vrai sens d'une paternité et d'une maternité responsable. L'humour du Pape et l'exemple des lapins leur a permis de comprendre.
L'adage le dit bien: aimer, c'est chercher à comprendre.
Familles nombreuses et lapins: le Pape précise sa pensée
Les familles nombreuses sont “une bénédiction“, assure le pape après ses propos équivoques dans l’avion.
Le pape François a assuré que les familles nombreuses étaient “une bénédiction“, “un véritable don de Dieu“ et un motif d’espérance, lors de l’audience générale du 21 janvier 2015 au Vatican. Il a ainsi souhaité corriger le tir après une phrase parfois mal comprise prononcée dans l’avion à son retour de Manille (Philippines) sur les “bons catholiques“ qui se reproduisent “comme des lapins“.

© I.MEDIA
“Les rencontres avec les familles et les jeunes à Manille ont été des moments importants de la visite aux Philippines“, a d’abord confié le pape aux 7000 fidèles présents à l’audience générale, avant de poursuivre : “Les familles saines sont essentielles à la vie de la société“. “Cela procure de la consolation et de l’espérance de voir tant de familles nombreuses qui accueillent les enfants comme un véritable don de Dieu“, a soutenu le pape François, jugeant alors que ces familles “savent que chaque enfant est une bénédiction“.
Puis le pape a confié avoir “entendu dire que les familles avec de nombreux enfants et la naissance de nombreux enfants figurent parmi les causes de la pauvreté“. Et le pape d’affirmer : “Cela me semble être une opinion simpliste“. “La cause principale de la pauvreté est un système économique qui a enlevé l’homme du centre et y a placé le dieu argent“, a alors assuré le pape, salué par des applaudissements nourris. Ce système économique, a-t-il précisé, “exclut toujours : les enfants, les personnes âgées, les jeunes, les chômeurs, etc.“ “C’est cela le motif principal de la pauvreté, a-t-il conclu, pas les familles nombreuses“.
Dans l’avion qui le ramenait des Philippines, deux jours plus tôt, le pape François avait eu des propos largement repris dans la presse internationale sur les moyens “licites“ de régulation des naissances et l’importance de promouvoir une “paternité responsable“. Une phrase, souvent tirée de son contexte, avait plongé certains catholiques dans la perplexité : “Certains croient que - pardonnez-moi l’expression - pour être de bons catholiques, on doit être comme des lapins“.
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mardi, 20 janvier 2015
Le Pape François ne se fait plus tirer dessus comme sur un lapin
“Certains croient que - pardonnez-moi l’expression - pour être de bons catholiques, on doit être comme des lapins“,
a lancé le pape François dans l'avion de retour de Manille.
Et aussi:
Paul VI, le pape de l’Encyclique Humanae Vitae, n’avait pas été “suranné“ou “fermé“, mais un “prophète“ qui avait refusé la contraception parce qu’il voyait “le néomalthusianisme en cours“, à savoir le taux très bas de fécondité. “Ce néomalthusianisme cherchait un contrôle des natalités par les puissances“.
Lorsque Benoît XVI se faisait tirer dessus comme sur un lapin
Je sais qu'on ne peut pas courir après deux lièvres à la fois! Pour bien comprendre le Pape François, il nous faut courir toutefois après deux lapins: la paternité responsable et les méthodes naturelles.
Tout d'abord, je pensais qu’une polémique pouvait naître lorsque le Pape comparait la diffusion de l’idéologie du gender à celle du nazisme. Même pas… Le raccourci aurait été fait avec le Pape émérite !
C’est donc l’expression des lapins qui a retenu l’attention médiatique. Rien d’étonnant lorsque l’on connaît le fonctionnement des médias qui retient une petite phrase. En langage technique, on parle de framing.
Dans le monde médiatique, nous avions l’habitude de voir Benoît XVI se faire presque systématiquement tirer dessus comme sur un lapin. Sauf que le Pape émérite ne fuyait jamais, restant attaché au poteau ou plutôt à la croix de la vérité même devant les loups.
Rien de tel pour le Pape François. Les deux disent la même chose, mais différemment. Ils n'ont cependant pas droit au même traitement médiatique ! L'un et l'autre sont filtrés, pourtant de manière encore différente.
Le Pape François use de petites formules qui font mouches. Il provient du milieu des pauvres et s’exprime avec des petites images que tous peuvent comprendre aisément. Jésus parlait bien de brebis, de loup ...
Mais revenons à nos moutons ! enfin .... à nos lapins ! deux lapins !
La reproduction des lapins
Beaucoup de légendes et d’histoires au sujet de lapins racontent leur fertilité exemplaire et leur taux de reproduction rapide. Ceci est du au fait que les lapins atteignent leur maturité sexuelle après quelques mois déjà et peuvent commencer à produire une descendance nombreuse.
La période de grossesse dure environ 30 jours. La femelle peut être à nouveau fécondée dans les heures qui suivent la mise-bas. Une portée de 1 à 12 petits peut alors être mise au monde tous les 30 à 32 jours. Si aucune intervention ne brise ce cycle rapide de reproduction, il en résulte rapidement une surpopulation de lapins.
Le néomalthusianisme
Qu'est-ce que veut dire ce terme compliqué ?
Le néomalthusianisme est une actualisation de la doctrine de Thomas Malthus et de sa prise de conscience des ressources limitées de la Terre. Selon Malthus, la croissance démographique est beaucoup plus rapide que la croissance de la production alimentaire, ce qui nécessite une limitation de la natalité pour éviter les famines dues à la surpopulation. Les néomalthusiens font de cette limitation des naissances un droit et un devoir humain.
C'est à la fin du XIXe siècle que des théoriciens anarchistes développent en France des thèses néomalthusiennes populariser dans la grande presse. Ils réclament un contrôle des naissances grâce aux moyens contraceptifs et à l'avortement.
Le Pape François: les lapins, la paternité responsable et Malthus
En quelques phrases, le Pape qualifie le bienheureux Paul VI de prophète, par son encyclique Humanae Vitae (pourtant tellement décrié dans certains milieux) et rappelle que l’Eglise parle de maternité et de paternité responsables. L'Eglise encourage les familles nombreuses et la natalité, car l'enfant est un trésor, avec le sens des responsabilités. Nous ne sommes pas des animaux, mais bien dotés de raisons et capable de réfléchir pour assumer, selon les moyens financiers et la santé, la venue des enfants.
Tout est dit dans ses phrases du Pape qui mettent ensemble la paternité responsable et les méthodes naturelles de régulation des naissances:
Pape François et la paternité responsable: la parabole des lapins
A deux reprises, le pape a évoqué la question de la natalité, rappelant d’abord que “l’ouverture à la vie est condition du sacrement de mariage“. Il a jugé que Paul VI, le pape de l’Encyclique Humanae Vitae, n’avait pas été “suranné“ou “fermé“, mais un “prophète“ qui avait refusé la contraception parce qu’il voyait “le néomalthusianisme en cours“, à savoir le taux très bas de fécondité. “Ce néomalthusianisme, a relevé le pape François, cherchait un contrôle des natalités par les puissances“.
“Cela ne veut pas dire que le chrétien doit faire des enfants en série“, s’est cependant exclamé le pape François en confiant avoir “reproché“ il y a quelques mois à une femme d’être enceinte de son huitième enfant après sept césariennes : “Mais voulez-vous laisser sept orphelins ?“. “C’est tenter Dieu“, a relevé le pape avant de proposer la voie de “la paternité responsable“.
“Certains croient que - pardonnez-moi l’expression - pour être de bons catholiques, on doit être comme des lapins“, a lancé le pape François en invitant aussi à prêter attention à “la générosité de ces papas et de ces mamans qui voient en chaque enfant un trésor“.
Particulièrement interpellé sur les moyens de contraception qui permettraient de freiner la forte natalité aux Philippines qui risque d’accentuer la pauvreté, le pape a assuré que, “pour les gens les plus pauvres, un enfant est un trésor“. Il a de nouveau appelé à une “paternité responsable“ et expliqué qu’il y avait dans l’Eglise “des groupes matrimoniaux, des experts en la matière, des pasteurs qui réfléchissent“. “Moi je connais tant et tant de moyens licites qui ont aidés à cela“, a-t-il soutenu sans plus de précisions.
source: I.Media
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lundi, 19 janvier 2015
A bord de l'avion papal: les chrétiens ne sont pas forcés de “faire des enfants en série“ comme “des lapins“
- refuser la “colonisation idéologique“ des groupes qui cherchent à imposer la théorie du genre :
L’ancien archevêque de Buenos Aires s’est ainsi rappelé d’une ministre de l’éducation qui avait souhaité emprunter de l’argent pour construire des écoles pour les pauvres, en 1995, et qui avait obtenu le prêt à condition que ces écoles utilisent un livre “où l’on enseignait la théorie du genre“.
- je ne peux pas insulter et provoquer quelqu’un continuellement, car je risque de l’énerver, je risque de recevoir une réaction injuste, injuste !
- contraception: le Pape Paul VI fut un prophète qui a vu venir la baisse de la natalité, par la volonté de contrôle des puissances.
- chaque enfant est “un trésor“
- les chrétiens ne sont pas forcés de “faire des enfants en série“ tels “des lapins“
A bord de l’avion papal - le 19/01/2015 à 20:01:00 Agence I.Media
Genre, contraception, liberté d’expression, voyages… la conférence de presse du pape François en rentrant de Manille.

Passant un peu plus d’une heure avec les journalistes qui l’accompagnent, le pape François a souhaité une liberté d’expression gouvernée par la “prudence“, relevant que nul ne peut “insulter et provoquer quelqu’un continuellement“ car il risque de recevoir “une réaction injuste“. Le chef de l’Eglise catholique a en outre annoncé qu’il souhaiterait pouvoir se rendre pour la première fois en Afrique en 2015, faisant étape en République centrafricaine et en Ouganda, mais aussi en Amérique latine : en Equateur, en Bolivie et au Paraguay.
La théorie du genre
Naissances et contraception licites ?
Liberté d’expression et “coup de poing“
Un voyage en Afrique fin 2015
La corruption
La Chine et le Dalaï-lama
L’accueil des Philippins
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Le tout Charlie Hebdo: une stratégie de communication pour un dialogue de sourds
Une culture de l'image
Dans l'histoire de l'humanité, les premières transmissions d'informations se sont faites oralement puis assez rapidement à l'aide de dessins et de signes. Le dessin est donc un des premiers moyens d'expression de l'humanité.
Dans le monde médiatique qui est le nôtre, ne dit-on pas que nous sommes dans l'ère de l'image ? Ce n'est pas nouveau, un bon schéma vaut mieux qu'un long discours.
L'art de bien parler
La culture française véhicule d'abord l'art de bien parler. En l'état, elle fait tourner en boucle ses propres analyses, avec une avalanche de mots, de phrases et d'idées, autour de thèmes abstraits comme la liberté d'expression, la liberté d'opinion, la possibilité d'insulter les religions, les mesures policières, la laïcité ... Ce gargarisme ne fait que tourner en rond et les autres ne comprennent pas. La communication implique au minimum deux partenaires dont la finalité consiste à comprendre et être compris. Tourner en boucle, tourner en rond, c'est l'échec du dialogue, de la communication, car on ne rejoint pas l'autre.
Il ne suffit pas de se comprendre, mais de se demander: comment cela sera-t-il perçu ou compris ?
Le second partenaire est le citoyen lambda dans une autre culture, ne parlant pas le français. Que verra-t-il ? la simple superposition de deux images: les caricatures offensantes et provocatrices de Charlie Hebdo envers le prophète et la manifestation de soutien des millions de personnes, avec ses chefs, sous la bannière "Je Suis Charlie". La capacité de prendre les choses au second ou troisième degré n'est jamais un acquis, tout comme l'humour qui diffère d'une culture à l'autre.
Je ne connais pas un seul musulman qui soit favorable aux caricatures, car elles insultent le prophète, la personne commune à tous les musulmans, indifféremment à leurs appartenances, avec la palette de toutes les nuances possibles, de modérés à extrémistes.
Le tout Charlie jusqu'à saturation: une communication irresponsable
En terme d'image, la communication française, ou plutôt la riposte médiatique inventée par le conseiller en communication du Président, est catastrophique. Cela frise la propagande, en tous les cas il s'agit d'un passage en force, unilatéral, sous un fond historique de colonialisme.
Ceux qui reçoivent ces images provocatrices seront simplement choqués, avec le risque de céder à la violence. En terme de diplomatie internationale, insister et surenchérir sur les caricatures est tout simplement catastrophique et irresponsable. Nous sommes en plein choc des incultures. Le monde islamique ignorant nos valeurs et nous-mêmes ne sachant presque rien des islams.
La culture anglo-saxonne et américaine, qui connaît une plus grande liberté de la presse que la France, n'a d'ailleurs pas publié les caricatures de Charlie Hebdo.
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Pape François à Manille: 6-7 millions, le plus grand rassemblement de l'histoire
Manille (Philippines) - le 18/01/2015 à 10:57:00 Agence I.Media
A Manille, le pape François demande aux Philippins d’être “missionnaires“ en Asie et dans le monde entier.
Devant une foule immense rassemblée à Manille (Philippines) sous une pluie battante, dans l’après-midi du 18 janvier 2015, le pape François a célébré une messe au cours de laquelle il a déploré que l’homme ait créé des “structures sociales qui entretiennent la pauvreté, l’ignorance et la corruption“. Il a dénoncé les “pièges“, les “plaisirs éphémères“ et les “gadgets“ de l’époque actuelle, ainsi que les “attaques insidieuses“ contre la famille et la destruction de l’environnement. Le pape a demandé avant tout aux catholiques philippins d’être “missionnaires“ en Asie et dans le monde.

@ I.MEDIA
Comme Jean-Paul II (1978-2005) lors de son voyage en 1995, le pape François a célébré la messe dans le Rizal Park, au cœur de Manille. La foule qui s’étendait dans les rues alentours, entre six et sept millions de personnes selon les estimations des autorités locales, était en liesse à l’arrivée du pontife. Jamais un pape n'avait rassemblé tant de fidèles.
Les Philippins, souriants malgré la pluie incessante, brandissaient au passage du pape une statue du Santo Niño, l’Enfant-Jésus particulièrement vénéré dans le pays et dont la fête liturgique est célébrée ce 18 janvier. C’est à bord d’une papamobile originale que le chef de l’Eglise catholique a traversé la foule : un jeepnay blanc créé pour l’occasion, à savoir une espèce de minibus construit sur une jeep américaine, le moyen de transport le plus populaire aux Philippines. Comme la veille à Tacloban, dans la tempête, le pape était couvert d’un poncho jaune.
Puis il a célébré la messe depuis un immense podium, dos à la Baie de Manille et à la Mer de Chine. Au pied de l’autel se trouvait, sous la pluie, le président de la République Benigno Aquino. Avant la messe, le pape avait rencontré à la nonciature apostolique le père de la jeune bénévole de 27 ans décédée accidentellement la veille à Tacloban, au terme de la messe pontificale.
Vaillants missionnaires
Au cœur de son homélie, le pape François a particulièrement demandé aux 80 millions de catholiques philippins d’être “de vaillants missionnaires de la foi en Asie“. Il a souhaité qu’ils soient “témoins et missionnaires de la joie de l’Evangile, en Asie et partout dans le monde“. Au terme de la messe, il a d’ailleurs envoyé les fidèles en mission.
Au jour de la fête liturgique du Santo Niño, le pape a demandé de “regarder chaque enfant comme un don devant être accueilli, chéri et protégé“, appelant les Philippins à prendre soin de la jeunesse du pays “en ne permettant pas que lui soit volée l’espérance, et qu’elle soit condamnée à vivre dans la rue“. “Malheureusement, de nos jours, la famille a grand besoin d’être protégée contre les attaques insidieuses et les programmes contraires à tout ce que nous tenons pour vrai et sacré, tout ce qu’il y a de plus beau et de plus noble dans notre culture“, a également déploré le pape, dans un pays qui a adopté un an plus tôt une loi facilitant l’accès à la contraception.
Pauvreté, ignorance et corruption
Le pape a aussi relevé que Dieu avait créé le monde “comme un beau jardin“ en demandant à l’homme “d’en prendre soin“. “Mais, par le péché, a-t-il poursuivi, l’homme a défiguré la beauté de la nature ; par le péché, l’homme a aussi détruit l’unité et la beauté de notre famille humaine, en créant des structures sociales qui entretiennent la pauvreté, l’ignorance, et la corruption“.
Souhaitant que les hommes demeurent “enfants de Dieu“ en “sagesse“, le pape François a mis en garde devant “le démon“, assurant qu’il est “le père du mensonge. Et le pape de dresser une liste de dangers : “Il cache souvent ses pièges derrière les apparences de la sophistication, l’attrait d’être ‘moderne’, ’comme tout le monde’. Il nous distrait par l’illusion des plaisirs éphémères, des passe-temps superficiels. Et alors nous gaspillons les dons de Dieu en employant des gadgets ; nous gaspillons notre argent dans des jeux et des boissons ; nous nous y livrons nous- mêmes. Nous oublions de rester fixés sur les choses qui comptent vraiment“.
Cette messe géante devait être le dernier rendez-vous public du pape François aux Philippines. Après une dernière nuit à la nonciature apostolique il doit s’envoler le 19 janvier au matin pour Rome.
A Manille, Antoine-Marie Izoard. I.MEDIA
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