dimanche, 05 juillet 2009
Plaidoyer pour la liberté des catholiques

Etre catholique veut dire avoir un grand coeur et un esprit largement ouvert. Nous reconnaissons un catholique à sa foi et à sa vie. En fait, penser et vivre comme un catholique implique une large liberté. Par le passé, le mot catholique était lié à une forme de pensée politique. Vatican II a permis de mieux discerner ce qui relève de la foi et ce qui relève des opinions. Souvent, des personnes se présentent ainsi: je suis avocat catholique, ou médecin catholique, homme politique catholique ou journaliste catholique. Il faudrait mieux dire: je suis avocat et catholique ou médecin et catholique, ou encore mécanicien et catholique. Il y a peu, les gens venait demander à leur curé comment voter et certains curés décidaient pour la famille du nombre d'enfants. La réponse pour les fribourgeois était: votez PDC (parti démocrate chrétien) et pourquoi n'auriez-vous pas un petit cinquième ? Cette époque est révolue... Chaque catholique a le droit de former ses opinions philosophiques, politiques et économiques en conscience, face à Dieu, en toute liberté. Certes, il ne pourra pas être raciste, ni xénophobe, ni néo-nazi ou communiste. Mais pour le reste: liberté et recherche en conscience des différentes formulations de la vérité et de la réalité.
Il est bon de rapeller cette liberté avant la parution de l'encyclique sociale et économique de notre Pape Benoît XVI. La doctrine sociale de l'Eglise est un enseignement pour éclairer les consciences. Elle va proposer des solutions à divers problèmes, et non pas la solution et encore moins l'unique pensée catholique. Les catholiques auront ainsi un large champ de pensée et d'action ouvert devant eux que Benoît XVI délimitera largement et précisemment. L'encyclique Humanea Vitae de Paul VI fut très mal reçue en Occident. Cette dernière était d'une autre nature car concernait les moeurs. Les catholiques auront une pensée unie pour la contraception, la fécondation in vitro, la morale conjugale etc.. . Ce grand Pape que fut Paul VI a souffert le martyr pour cette encyclique prophétique. Un catholique ne peut pas se désolidariser de l'enseignement morale de l'Eglise pour adhérer seulement à l'enseignement social. Parfois, on présente l'Eglise comme conservatrice sur les moeurs et libérale sur le social. C'est une présentation partielle. L'Eglise a un enseignement infaillible sur la foi et les moeurs. Aussi prions pour la bonne réception de la prochaine Encyclique du Pape Benoît XVI qui donnera des lignes de forces pour que les chrétiens et toutes personnes de bonne volonté s'engagent pour un développement durable en faveur de tous les hommes, spécialement les plus pauvres. Notre époque réclame des gens pleins de projets et d'imagination pour servir les autres. Elle attend des chefs d'entreprises, des ingénieurs, des économistes, des hommes politiques remplis de liberté et d'audace. Le monde semble sans rivage.

C'est aux laïcs catholiques de construire la société temporelle, avec toute leur liberté, sans dire qu'ils amènent des solutions catholiques aux grands problèmes qui agitent la société d'aujourd'hui. Cela s'appelle défendre et prôner la liberté, sans dogmatisme et sans fondamentalisme. La foi et la vérité nous rendent libres...
P.S. Il est évident que l'enseignement social de l'Eglise est à suivre et à appliquer, donc à ne pas relativiser. Le texte est relatif, non dans le sens "moral" du terme, mais en relation avec la situation historique de notre monde. Appliquer et lire l'encyclique est donc indispensable.
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samedi, 04 juillet 2009
Se tirer une balle dans le pied !
Le polémique et la communication suite à l'avortement de la petite brésillienne de 9 ans était déjà passablement difficile et pénible. C'était un cas exeptionnel et rare. L'opinion publique a retenu majoritairement une sévérité de l'Eglise envers l'avortement mais une faiblesse dans la compassion humaine. La levée des excommunications d'Ecône avait troublé le débat. Cela avait déjà passablement agité les esprits, notamment en France. Il faut redire que l'Eglise tient toujours pour les deux, vérité et compassion, elle est toujours du côté des victimes, des petits, des faibles. Le beau-père qui abusait de la petite de 9 ans a commis des actes monstrueux, atroces et horribles. Jésus est très clair: celui qui abuse d'un petit qui est sien, mieux vaudrait le jeter dans la mer avec un caillou et une corde autour du cou. La lettre de Mgr Fisichella allait dans ce sens, sans toutefois connaître adroitement tous les détails de ce drame. L'avortement détruit toujours un être innocent, le viol le brûle très gravement à vie. On ne peut comparer deux horreurs. Les deux sont atroces. L'archevêque de Recife et tous les chrétiens brésiliens ont tout fait pour assurer une aide à la petite victime. Il est scandaleux de vouloir le nier.
Or, certains veulent en remettre une couche, dont Sandro Magister vaticaniste et Mgr Schooyans. Comment penser une seule seconde que Mgr Fisichella serait pour l'avortement ? qu'il défendrait une morale de situation ? C'était un cas exceptionnel dramatique qui ne justifiait en aucun cas non plus l'avortement. Pourquoi vouloir encore solliciter le Pape en tirant encore sa soutane blanche ?

Les deux prélats, l'archevêque de Recife, dont on vient d'accepter la démission pour raison d'âge (uniquement) et Mgr Fisichella président de l'Académie pontificale pour la vie, affirmaient plus ou moins les mêmes choses avec des angles de vue différents du drame. Mieux vaudrait user de la communication interne! Car l'opinion publique et cette fois-ci aussi les catholiques risqueraient de ne plus rien comprendre. Cela s'appelle se tirer tout seul une balle dans le pied ou se mettre un dramatique auto-goal.
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Interview du Président des USA Barack Obama
source: Benoît et moi
Au cours d'une longue interviewe dans l'aile ouest de la Maison Blanche, avec un groupe très restreint de journaux, parmi lesquels L'Avvenire était l'unique quotidien italien, Obama a illustré ses attentes pour le voyage qui mercredi prochain le mènera en Italie et au Vatican.
S'étant présenté dans la Roosevelt Room à 10 heures et demie précises, hier matin, comme prévu, Barack Obama a répondu pendant plus d'une heure à une douzaine de questions posées par une brochette de journalistes (des questions qui n'avaient pas été anticipées par la Maison Blanche) sans jamais refuser de commenter les sujets qui étaient proposés. Dans ses réponses il s'est toujours efforcé de souligner les éléments positifs de toutes les positions, surtout sur les thèmes les plus controversés.
Voici une très ample synthèse de la conversation.
(Le Président Obama rencontrera le Pape le 10 juillet. L'encyclique Caritas in Veritate paraîtra un jour avant le G8. Si seulement l'équipe de communication d'Obama travaillait pour le Saint-Siège....)
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- Monsieur le président, quel engagement émergera, selon vous du G8 de l'Acquila, envers les Pays les plus pauvres ?
- Du G8 je voudrais pouvoir obtenir la conviction que nous étions sérieux lorsque nous nous sommes rencontrés à Londres et que avons spécifiquement parlé de la nécessité non seulement de stabiliser l'économie, mais aussi de faire en sorte que les effets immédiats de la crise ne soient pas subis de manière disproportionnée par les Pays les plus vulnérables. Comme résultat de la rencontre de Londres, nous avons cherché les modalités pour contribuer à rendre l'impact de la crise moins dur. C'est pourquoi j'ai fait approuver par le Congrès une allocation de 100 milliards de dollars de crédits pour le Fond monétaire international, à employer comme moyen de soutien aux Pays en voie de développement. Au titre des Etats Unis, en outre, nous avons déjà en programme de doubler les aides aux nations pauvres, pas seulement pour des interventions immédiates, mais aussi dans le futur. La priorité de l'Amérique au prochain G8 est justement de pousser les autres Pays à en faire autant.
- Le Pape, pendant son récent voyage en Terre Sainte, a invoqué une « paix juste et durable ». La négociation de paix au Moyen Orient est toutefois arrivée à une impasse, en partie à cause des résistances d'Israël à arrêter la croissance des installations en Cisjordanie. Comment pensez-vous l'État hébreu à dépasser ces résistances et comment entendez-vous faire repartir une négociation basée sur le principe de « deux peuples, deux États » ?
- Avec les israéliens nous avons été très clairs pour affirmer que les installations doivent être arrêtées. Mais nous savons que cela ne sera pas facile pour Israël, parce que les installations continuent depuis de nombreuses années. Le premier ministre Netanyahu doit en outre tenir compte d'une série de conditions politiques difficiles chez lui. Cela dit, les entretiens que nous avons avec les israéliens sont très constructifs. D'autre part, ce n'est pas seulement la faute d'Israël. Les palestiniens ont la responsabilité d'arrêter la violence et les Pays arabes de la région doivent comprendre que, si Israël est appelé à prendre des décisions politiques très difficiles, ils doivent reconnaître que l'État hébreu a besoin de sécurité, comme tout autre Pays. Ce que les Etats Unis peuvent faire, sans imposer la solution, c’est de mettre un miroir devant les deux parties pour leur montrer les conséquences de leurs actes. C'est le thème sur lequel je suis anxieux de discuter avec le Saint Père, qui je crois partage mon approche.
- Quels autres thèmes entendez-vous affronter avec Benoît XVI ?
- J'ai eu une merveilleuse conversation téléphonique avec le Pape tout de suite après les élections. Et quoique politiquement je voie la rencontre comme un entretien avec un chef de gouvernement étranger, je me rends compte que, naturellement, c'est bien plus. Je comprends bien quelle influence le Pape a, bien au-delà des frontières de l'Église catholique. Le Pontife jouit de mon plus grand respect personnel, comme figure qui unit une grande culture à une grande sensibilité. L'oeuvre qu'il a accomplie pour le dialogue entre les croyances est considérable. Et j'imagine qu'il a déjà expérimenté le risque qui dérive de mettre ensemble, en opposition, des groupes ayant des positions opposées, comme on l'a vu en Israël. Mais il faut être convaincu du fait qu'entamer le processus, faire démarrer le dialogue, peut amener à une plus grande compréhension entre ceux qui sont sur des fronts différent. J'espère qu'avec le Saint Père nous serons en mesure de trouver des thèmes sur lesquels nous pourrons avoir une collaboration durable : de la paix au Moyen Orient à la bataille contre la pauvreté, des changements climatiques à l'immigration. Tous domaines dans lesquels le Pape a assumé un leadership extraordinaire.

- Dans beaucoup d'autres domaines, en particulier sur le respect de la vie et du mariage, l'Église catholique, et les évêques catholiques américains, ont cependant exprimé des critiques et des préoccupations vis-à-vis de vos positions. Comment pensez-vous affronter ces critiques ? Ou considérez-vous qu'on finira par les ignorer ?
- Il n'y aura jamais un instant où je déciderai d'ignorer les critiques des évêques catholiques, parce que suis le président de tous les américains et pas seulement de ceux qui sont d'accord avec moi. Je prends très au sérieux les opinions des autres personnes et les évêques américains ont une profonde influence sur l'Église et aussi sur la communauté nationale. Plusieurs évêques ont été généreux dans leurs opinions et encourageants envers moi bien qu'il reste des différends sur quelques questions. Je défendrai toujours avec force le droit des évêques de me critiquer, même sur un ton passionné. Et je serais heureux de les recevoir ici à la Maison Blanche, pour parler des thèmes qui nous unissent et de ceux qui nous divisent, dans une série de tables rondes. Il y aura toutefois toujours des domaines dans lesquels il ne sera pas possible trouver un plein accord.
- Vous avez nommé un groupe de travail, composé de représentants de mouvements qui défendent la vie et d'associations qui soutiennent le droit à l'avortement, dans le but de trouver des positions communes. Quelles sont vos attentes réalistes sur le résultat des travaux ?
- Ce groupe devra me fournir un rapport final avant l'été et je n'ai pas l'illusion qu'il soit en mesure, avec le seul débat, de faire disparaître les différences. Je sais qu'il y a des points où le conflit n'est pas conciliable. La meilleure chose que nous puissions faire est de réaffirmer qu'il existe des personnes de bonne volonté des deux côtés et qu'on peut trouver des éléments sur lesquels travailler ensemble. Parmi ceux-ci, la nécessité d'aider les jeunes à prendre des décisions intelligentes de sorte qu'ils évitent des grossesses non désirées, l'importance de renforcer l'accès à l'adoption comme alternative à l'avortement et le devoir de prendre du soin des femmes enceintes et de les aider à élever leurs enfants. Il y a des éléments, comme la contraception, sur lesquels les différences sont profondes. Ma position personnellement est qu'on doive conjuguer une solide éducation morale et sexuelle à la disponibilité de contraceptifs. Je reconnais que cela va en conflit avec la doctrine de l'Église catholique. Mais je serais surpris si les défenseurs du droit à l'avortement n'étaient pas d'accord avec la fait qu'il faut réduire les circonstances dans lesquelles une femme décide d'interrompre la grossesse.
- Quelques catholiques louent votre contribution à la promotion de thèmes de justice sociale, d'autres vous critiquent pour votre position sur les thèmes de la vie, de l'avortement, et la recherche sur les cellules souches. Le voyez-vous comme une contradiction ?
- Cette tension du monde catholique existait bien avant mon arrivée à la Maison Blanche. Lorsque j'ai commencé à m'intéresser à la justice sociale, à Chicago, les évêques catholiques parlaient d'immigration, de nucléaire, de pauvres, de politique étrangère. Ensuite, à un certain moment, l'attention de l'Église catholique s'est déplacée vers l'avortement et cela a eu le pouvoir de déplacer l'opinion du Congrès et du Pays dans la même direction. Ce sont des thèmes auxquels je pense beaucoup, mais ce n'est pas à moi de résoudre ces tensions. J'ai vu toutefois comment on peut tenter une conciliation. Le cardinal Joseph Bernardin, que j'ai connu à Chicago, parlait clairement et explicitement de la défense de la vie. Et il y incluait aussi la bataille contre la pauvreté, le bien-être de l'enfance, la peine de mort. Cette partie de la tradition catholique m'inspire continuellement et a eu un fort impact sur ma femme. Parfois je pense que cela a été enterré sous le débat sur l'avortement. Je désire au contraire qu'elle reste au premier plan dans le débat national.

- Monsieur le président, avez-vous déjà choisi une église à fréquenter avec votre famille ?
- Moi et Michelle avons décidé de prendre notre temps avant de choisir notre prochaine paroisse parce que, honnêtement, nous sommes restés profondément frappés, troublés et déçus de ce qui s'est passé à Trinity Church avec le curé Wright (le pasteur noir qui a servi de père spirituel à Obama pendant 20 ans et qui, pendant la campagne électorale, a fait du bruit autour de sa « malédiction » à l'Amérique, ndr). Nous savons aussi que l'église que nous fréquentons peut être vue comme notre « porte-parole ». Et nous savons que notre présence rend la vie difficile aux autres fidèles. Nous pourrions décider de nous déplacer entre différentes de paroisses, même si cela nous enlèverait l'expérience d'appartenir à une communauté et de participer à la vie de l'église. Cela m'aide cependant d'avoir un groupe de pasteurs de différentes dénominations qui viennent prier avec nous. En outre, Joshua (Joseph DuBois, du bureau de la Maison Blanche pour les initiatives fondées sur la foi, ndr) m'envoie une réflexion de dévotion chaque matin sur mon Blackberry. Il a commencé à le faire pendant un instant difficile de la campagne électorale et c'est une habitude qui m'offre une occasion sur laquelle réfléchir chaque jour et que j'apprécie beaucoup.
- Beaucoup de personnes, pas seulement des médecins, qui oeuvrent dans des institutions et organisations non gouvernementales sont préoccupées de ne pas pouvoir exercer l'objection de conscience dans les domaines éthiquement sensibles. La position de votre Administration à cet égard n'est pas entièrement claire…
- Je suis fermement convaincu de la nécessité d'avoir de fortes objections de conscience dans notre Pays. Je l'ai défendu au Parlement de l'Illinois, j'en ai discuté avec le cardinal Francis George ici dans le Bureau Ovale et je l'ai répété pendant mon intervention à l'université de Notre Dame. Je comprends qu'il y en ait qui attendent toujours le pire de moi sur certains thèmes, mais c'est plus un préjugé qu'une position motivée par une « ligne dure » que nous chercherions à imposer. La confusion peut dériver du fait que nous avons annulé une mesure sur l'objection de conscience approuvée dans les derniers jours de gouvernement de mon prédécesseur, uniquement parce qu'elle n'avait pas été formulée clairement. Mais nous revoyons la question et avons demandé des avis aux gens sur ce sujet, en recevant des centaines de milliers. Nous allons bientôt indiquer des lignes directrices plus détaillées et je vous assure qu'elles contiendront une défense précise de l'objection de conscience. Pas plus faible que ce qui existait pendant l'administration Bush.
- Comment conciliez-vous votre foi avec les promesses faites aux homosexuels pendant la campagne électorale ?
- Quant à la communauté gay et lesbienne de ce Pays, je pense qu'elle est blessée par quelques enseignements de l'Église catholique et de la doctrine chrétienne en général. Comme chrétien, je combats continuellement entre ma foi et mes devoirs, et mes préoccupations vis-à-vis des gays et lesbiennes. Et souvent je découvre qu'il y a beaucoup d'ardeur sur les deux les fronts du débat, y compris entre que je considère être d'excellentes personnes. D'autre part, j'en reste à ce que j'ai exprimé au Caire : toute position qui écarte automatiquement les convictions religieuses et le credo d'autrui comme intolérantes ne comprend pas le pouvoir de la foi et le bien qu'elle accomplit dans le monde. En tout cas, comme personnes de foi, nous devons examiner nos convictions et nous demander si nous ne causons parfois de la souffrance aux autres. Je pense que tous, quelle que soit notre foi, nous devrions reconnaître qu'il y a eu des moments où la religion n'a pas été mise au service du bien. Et c'est à nous, je pense, d'accomplir une profonde réflexion et d'être disposés à nous demander si nous agissons de façon cohérente non seulement avec les enseignements de l'Église, mais aussi avec ce que Jésus Christ, Notre Seigneur, nous a appelés à faire : traiter les autres comme nous voudrions être traités.
- Président, pour conclure, qu'attendez-vous que l'Italie fasse de plus pour la sécurité en Afghanistan en vue des élections présidentielles de la fin de l'été ? Et dans quel domaine précisément ?
- L'Italie nous a déjà beaucoup aidés en Afghanistan avec son engagement militaire. Ce dont nous continuons à avoir besoin est la collaboration dans la formation des forces locales, qui devront, tôt ou tard, assumer la responsabilité de la défense de leur Pays. La communauté internationale doit aussi augmenter ses efforts afin d'accélérer et de faciliter le développement économique afghan, de créer des infrastructures, du travail, des échanges commerciaux, d'étendre l'instruction, de façon à offrir à la population une alternative à la culture de l'opium. De cela je parlerai explicitement avec le premier ministre Berlusconi pendant le G8 de l'Acquila.
Elena Molinari
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Decléricalisation ou sécularisation ?
Dans l'histoire, l'Eglise a su user de l'art, de l'architecture pour annoncer son message. Les vitraux, les cathédrales étaient des puissants moyens de communication. Depuis la Réforme, précédée par l'invention de l'imprimerie à caractère mobile, elle a perdu quelque peu son savoir faire pour se défendre comme une citadelle assiégée. Aujourd'hui, les évêques et les prêtres ne sont souvent plus des maîtres de la communication. Les avis divergent et demeurent ambivalents. Mgr Marc Aillet, brillant évêque par ailleurs, pense toutefois que l'Eglise n'a pas à user des lois de la communication dans son annonce de l'Evangile. "Cette mission prophétique n’est pas soumise aux lois de la communication" pense-t-il.
Pour ma part, je pense que la sécularisation de la société est un fait incontestable. Qui dit sécularisation dit laïcité, donc chance providentielle pour les laïcs d'être au coeur de la société. Parfois, certains autres milieux ecclésastiques inversent les choses en voulant cléricaliser les laïcs pour les faire cheminer entre l'autel et la sacristie, au lieu de les encourager dans leur vocation pour le monde profane. et laïc. La nef devient une sorte de punition, un lieu d'exclusion qui ne semble plus communiquer avec le parvis de l'église. Le prêtre n'épuise pas la mission de l'Eglise. Si la sainteté ne devient plus le but utlime de la vie chrétienne, le prêtre semblera le seul modèle enviable. La vie du chrétien se repliera alors sur le choeur, pire encore dans la sacristie.
Le même phénomène se développe aussi parfois dans la communication. Les médias ont leur lois propres de fonctionnement. On ne peut pas exiger qu'ils deviennent les portes-paroles de l'Eglise. Cela demande aux évêques et aux prêtres de reconnaître leur juste autonomie pour mieux comprendre leur fonctionnement propre.

C'est sans doute une importante lacune actuelle dans la vie de l'Eglise. Le Pape Benoît XVI parle directement aux fidèles et son message est limpide comme de l'eau de roche. Mais il manque cruellement des experts connaissant les lois de la communication moderne pour assurer, comme toutes les autres institutions, une communication transparente, professionnelle, véritable dans et pour le monde moderne d'aujourd'hui. La voix de l'Eglise n'est pas faite que pour le choeur ou la nef, mais pour les parvis, l'agora ou l'aéropage afin de rejoindre le coeur de toutes personnes.
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Pour une foi adulte
Dans le jargon ecclésiastique et clérical, ce terme est à la mode. Mais pour Benoît XVI, sa définition prend un autre sens.
Extrait de l'homélie du pape Benoît XVI pour la clôture de l'Année Saint Paul:
Cette même pensée d'un renouveau nécessaire de notre personne humaine est ultérieurement illustrée par Paul dans deux passages de la Lettre aux Ephésiens, sur lesquels nous voulons encore réfléchir brièvement. Dans le quatrième chapitre de la Lettre, l'apôtre nous dit qu'avec le Christ nous devons atteindre l'âge adulte, une foi mûre. Nous ne pouvons plus rester «comme des enfants, nous laissant secouer et mener à la dérive par tous les courants d'idées...» (4, 14). Paul désire que les chrétiens aient une foi «responsable», une «foi adulte».
L'expression «foi adulte» est devenue un slogan fréquent ces dernières années. Mais on l'entend souvent au sens de l'attitude de celui qui n'écoute plus l'Eglise et ses pasteurs, mais qui choisit de manière autonome ce qu'il veut croire ou ne pas croire - donc une foi «bricolée». Et on la présente comme le «courage» de s'exprimer contre le magistère de l'Eglise. Mais en réalité, il n'y a pas besoin de courage pour cela, car l'on peut toujours être sûr de l'ovation du public. Il faut plutôt du courage pour adhérer à la foi de l'Eglise, même si celle-ci contredit le «schéma» du monde contemporain. C'est ce non-conformisme de la foi que Paul appelle une «foi adulte». C'est la foi q u'il veut. Il qualifie en revanche d'infantile le fait de courir derrière les modes et les courants de l'époque. Par exemple, il appartient à la foi adulte de s'engager pour l'inviolabilité de la vie humaine dès son premier moment, en s'opposant radicalement au principe de la violence, précisément aussi en défense des créatures humaines les plus faibles. Il appartient à la foi adulte de reconnaître le mariage entre un homme et une femme pour toute la vie comme une disposition du Créateur, à nouveau rétablie par le Christ. La foi adulte ne se laisse pas transporter ici et là par n'importe quel courant. Elle s'oppose aux vents de la mode. Elle sait que ces vents ne sont pas le souffle de l'Esprit Saint; elle sait que l'Esprit de Dieu s'exprime et se manifeste dans la communion avec Jésus Christ.
Toutefois, ici aussi Paul ne s'arrête pas à la négation, mais il nous conduit au grand «oui». Il décrit la foi mûre, vraiment adulte de manière positive par l'expression: «agir selon la vérité dans la charité» (cf. Ep 4, 15). La nouvelle façon de penser, qui nous est donnée par la foi, se tourne tout d'abord vers la vérité. Le pouvoir du mal est le mensonge. Le pouvoir de la foi, le pouvoir de Dieu est la vérité. La vérité sur le monde et sur nous-mêmes devient visible lorsque nous tournons notre regard vers Dieu. Et Dieu apparaît à nous dans le visage de Jésus Christ. En regardant le Christ nous reconnaissons une chose supplémentaire: vérité et charité sont inséparables. En Dieu, les deux sont une chose indissoluble: telle est précisément l'essence de Dieu. C'est pourquoi, pour les chrétiens vérité et charité vont de pair. La charité est la preuve de la vérité. Nous devrons toujours à nouveau être mesurés selon ce critère, qui est que la vérité devient charité et la charité nous rend authentiques.
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Les islams en Europe: la tactique du plus pour le moins ?

Le christianisme, qui est à la racine de la civilisation et de la culture européenne, semblerait déranger certains esprits, notamment durant les examens pour le bac en France. Les crucifix troubleraient les élèves.

Pendant ce temps, les islamistes poursuivent leur avancée sur le vieux-continent. La Suisse devra se prononcer sur les minarets et la France est agitée par le débat sur la burka. Certains musulmans ont bien compris la perte d'identité et de fierté des chrétiens et affirment avec force leurs convictions. La tactique serait-elle subtile: demander le maximum, pour finalement obtenir ce qui est souhaitable ?




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vendredi, 03 juillet 2009
Une nouvelle théologie de la libération
Interview très intéressante sur ce thème par un journaliste et blogeur Vincent Pellegrini, rédacteur en chef adjoint du Nouvelliste en Valais.
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jeudi, 02 juillet 2009
Analyse médiatique de la mort de Jean-Paul II

Benoît XVI a une autre approche de la communication. Il veut parler directement aux foules et aux fidèles, ce qu'il réussi fort bien. Reste qu'il manque des spécialistes pour dire la même choses aux médias et aux journalistes. L'Université de la Saint Croix forme des conseillers en communication de l'Eglise catholique. Une thèse de doctorat revient sur l'événement extraordinaire et sans précédent que fut la mort de Jean Paul II. Selon les dernières informations, son procès en béatification avance toujours très bien. La cérémonie pourrait avoir lieu en 2010.
Mémoire doctoral sur la mort et les funérailles de Jean-Paul II
Entretien avec l’auteur, Giovanni Tridente
source: ROME, Jeudi 2 juillet 2009 (ZENIT.org)
Pourquoi autant de personnes, des millions de personnes, ont-elles convergé vers la place Saint-Pierre pour un dernier adieu à la dépouille mortelle de Jean-Paul II ? Quelles sont leurs motivations ? Comment la presse a-t-elle informé le public et dans quelle mesure a-t-elle influé sur ce grand événement planétaire de la communication, le plus grand après le 11 septembre?
Voila quelques unes des questions auxquelles tente de répondre Giovanni Tridente, attaché de presse à l'université pontificale de la Sainte-Croix et assistant à la Faculté de communication, dans son mémoire de doctorat intitulé : « La mort de Jean-Paul II d ans la presse italienne », soutenu le jeudi 25 juin à l'université pontificale de la Sainte-Croix à Rome.
La commission d'examen réunissait le prof. Norberto González Gaitano, le prof. Daniel Arasa et le père Giuseppe Costa, directeur de la maison d'édition du Vatican, la Libreria Editrice Vaticana.
Dans son mémoire, l'auteur analyse comment la presse italienne a couvert la maladie, la mort et les funérailles de Jean-Paul II.
Une analyse qui s'appuie sur quelque 2000 articles et passe en revue les quatorze plus grands journaux italiens, dans la période qui s'écoule entre le Chemin de Croix du vendredi saint (24 mars 2005) et la célébration des obsèques sur la place Saint-Pierre.
Le nombre de personnes ayant signé au moins un article durant cette période s'élève à 655, avec en tête les « vaticanistes » qui constituent la majorité, les hommes politiques, les ecclésiastiques et les représentants du monde de la culture.
Outre la présentation de données générales et un détail des contenus analysés, le travail tient compte des choix de style et de narration adoptés dans la formulation des textes, mettant particulièrement en avant les éléments religieux et spirituels présent dans les articles.
Un chapitre à part, réservé au récit par la photo, illustre les caractéristiques d'une prise extrapolée de sa matrice, disant qui en sont les principaux auteurs et comment ils agissent, en s'appuyant sur du matériel infographique.
Pour mieux approfondir ce thème, ZENIT a interrogé l'auteur de ce mémoire, Giovanni Tridente, jeune docteur en Communication sociale institutionnelle.

ZENIT : Votre mémoire doctoral porte sur la couverture médiatique de la mort et des funérailles de Jean Paul II. Pourquoi ce choix ?
G. Tridente : Nous savions que le pontificat de Jean-Paul II avait été long, bondé de gestes surprenants, que les médias n'ont cessé de suivre. Nous connaissions les derniers moments de la vie de Karol Wojtyla, sa grande souffrance physique et nous savions dans quel esprit il vivait sa faiblesse physique. Nous avions assisté par ailleurs à la grande mobilisation de personnes, provenant de toutes les régions du monde, qui sont venues ici à Rome participer en direct à ce grand rendez-vous avec la foi, et nous étions au courant que les grands journaux et les télévision d u monde accordaient beaucoup d'attention à ce qui se passait en cette période, d'abord à l'hôpital Gemelli et puis place Saint-Pierre.
Du coup nous nous sommes retrouvés devant un patrimoine de documents de grande ampleur qui demandaient à être quelque peu reclassés et remis dans leur contexte de manière adéquate. Tout d'abord pour que le souvenir de cette période reste un souvenir vivant, mais aussi pour donner à cet événement populaire, le plus populaire et le plus communicatif de ces derniers temps, sa juste interprétation, pour dire quel est son vrai sens.
ZENIT : Quelles grandes questions vous êtes-vous posées avant d'entreprendre cette enquête?
G. Tridente : Parmi toutes les hypothèses d'étude, il y a une question qui s'est posée très clairement à nous : qu'est-ce qui a poussé des millions de personnes à converger Place Saint-Pierre pour rendre hommage au pape et comment la presse a-t-elle informé et influé sur le plus grand événement de communication planétaire après le 11 septembre.
ZENIT : Votre étude se focalise sur les 14 grands journaux de la presse italienne. Pourquoi ne pas avoir pris en considération la presse internationale?
G. Tridente : Il y a au moins deux raisons à cela. Tout d'abord l'ampleur de l'espace que ces journaux ont réservé au pape et au Vatican pendant cette période. Elle dépasse de très loin celui de la presse internationale. Puis l'information vaticane où, incomparablement, la plupart des journaux indiqués jouent un rôle de premier plan, faisant souvent fonction de source autorisée pour la presse étrangère, grâce entre autre à la figure des vaticanistes, une catégorie professionnelle quasi exclusive en Italie.

ZENIT : Pouvez-vous nous donner quelques résultats significatifs de votre recherche?
G. Tridente : Le nombre total d'articles utilisés dans notre recherche s'élève à 1.850. Les deux quotidiens à avoir consacré aux divers événements et célébrations le plus d'espaces et le plus d'articles sont la Repubblica et le Corriere della Sera, qui dépassent les 14% de notre échantillon.
Le nombre de personnes ayant écrit et signé un papier durant toute cette période s'élève à 655, entre « vaticanistes » (la majorité), hommes politiques, ecclésiastiques et représentants du monde de la culture . Nous trouvons parmi eux la plus jeune de toute cette période, Maria Vittoria de Viterbe, d'à peine 9 ans, dont la lettre adressée au pape défunt, le 4 avril, a fait la Une du journal Il Tempo.
Au plan strictement rédactionnel, 7% des reportages ont été réalisés parmi les personnes, ceci montrant que le journaliste était en contact direct avec les personnes, sur les lieux de l'événement, qu'il n'a rien perdu des moments les plus émouvants, les rapportant ensuite dans ses papiers. Autre détail significatif est le fait que 22% des textes parlent du pape et de l'Eglise de façon élogieuse, absolument positive, alors que 2,1% d'entre eux seulement donnent une vision négative du pontificat et critiquent expressément l'Eglise.
ZENIT : Quelles sont les réflexions de fond qui émergent de toute cette étude?
G.Tridente : Ce que l'on a constaté et qui nous a frappé le plus, c'est sans nul doute la manière dont la presse italienne, la presse ‘laïque' comme on dit, a su s'arrêter sur le thème de la souffrance de Jean-Paul II, a su décrire les frontières de ce qui s'avèrera être un vrai Evangile : reconnue par les journaux eux-mêmes!
Le témoignage et l'esclavage de la maladie ne sont pas restés lettre morte. Ils ont créé autour d'eux un climat de bonnes intentions avec les personnes qui, après avoir écouté et vu, ont été saisies d'affection, de piété, de compassion et de solidarité vis-à-vis du Saint-Père.
A cette petite minorité de gens qui mettaient en doute l'« honnêteté » d'un tel comporte ment, imaginant une sorte de trouvaille médiatique cultivée volontairement, nos confrères eux-mêmes leur ont fait remarquer qu'il y avait un fil cohérent entre le pontificat et le témoignage des derniers jours.
On ne saurait ignorer aussi cette dextérité des journaux à suivre et raconter la mobilisation de ces foules, envahissant la place Saint-Pierre dans le contexte d'un pèlerinage de foi, au point d'ailleurs que pour les chroniqueurs italiens, n'était visible entre les colonnades que l'Eglise, vivante et jeune!
Même les « grands de la terre » sont restés en deuxième ligne derrière la puissance du vrai pouvoir des personnes, qui se dégageait de la force de leur amour, du courage de leurs idées, de leur foi et de l'espérance de leurs âmes.

Lors des funérailles, la foule était impressionnante mais la solennité du rite aussi était boulversante, avec tous ses symboles, du crucifix au livre des Evangiles. Intéressantes aussi les interprétations données à l'image poignante de l'Evangile effeuillé par le vent, un vent fort et impétueux.
ZENIT : Qui a décidé de l'agenda des médias durant ces journées?
G. Tridente : Il est clair que les divers organes de presse n'ont négligé aucun détail de la série d'événements et célébrations en ce mois d'avril 2005, et il ne pouvait en être autrement vu la popularité de Jean-Paul II et le fait que lui-même n'avait jamais évité les médias, même dans les pires des cas, conscient qu'à travers eux il pouvait atteindre directement les personnes.
L'agenda des médias a donc été dicté d'une part, par Jean-Paul II qui, par son témoignage, dans une société centrée sur le succès, la beauté et le divertissement, invitait à réfléchir sur la souffrance et sur la mort, réaffirmant par le biais des médias, que la souffrance, la mort, peuvent elles aussi, si elles sont bien vécues, acquérir de la dignité.
Et puis il y avait les gens ordinaires, chaque personne avec ses histoires personnelles et ses inquiétudes spirituelles, ces personnages inattendus qui, occupés à s'interroger sur le sens de l'existence et à honorer la grandeur de l'homme, Karol Wojtyla, ont poussé les médias à se poser de nouvelles questions et à redonner, dans les journaux, une place à la religion, aux témoignages de foi, aux prières, au sens de la messe ...
ZENIT : En définitive?
G. Tridente : En définitive, on a vu que les journalistes, qui se sont sans aucun doute fatigués physiquement, descendant par centaines au milieu de la foule pour la décrire de près, pour l'écouter et la vivre en personne, ont donné de l'espace à l'essentiel et se sont rendus vaillamment complices d'une « catéchèse » moderne.
A notre avis, il y a eu comme une vraie fête de la communication, tant humaine que religieuse, dont les protagonistes étaient les personnes, à commencer par le pape, puis la foule et les journalistes. Et la religion, le sens du sacré, l'image de la papauté, en ont bénéficié.
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Vaud et Fribourg: Naissance de "La Télé"

"c'est vrai, car je l'ai vu à la Télé"... La liberté de la presse est une grande valeur, qui est très étroitement liée à la liberté de penser et d'expression. Je ne sais guère si la naissance d'une nouvelle TV régionale entre Vaud et Fribourg va dans ce sens, mais l'évolution des médias est toujours passionante. Pascal Décaillet, un tout grand journaliste romand publie, son commentaire.
17:59 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
Pour quel "genre" d'écologie ?

Il est stupéfiant que l'on cherche à sauver la planète en étant écologique, en respectant la nature. Et la nature humaine ?
Très intéressant article dans Valeurs Actuelles.
14:06 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
mercredi, 01 juillet 2009
La science et la tombe de Saint Paul
La basilique Saint Pierre fut construite par Constantin sur l'endroit que la tradition retenait comme le lieu de sépulture de Saint Pierre. Des fouilles durant le pontificat de Pie XII ont redécouvert le lieu saint. Voilà que les scientifiques pensent aussi que la basilique Saint Paul hors les Murs fut construite sur la tombe de l'Apôtre Saint Paul.
La science est une connaissance moins certaine que la foi. Benoît XVI utilise prudemment le conditionnel. Il connaît les limites des sciences. Or, la foi en Dieu repose sur une certitude. Ainsi, la foi est plus certaine que la science. Même si Saint Pierre et Saint Paul ne seraient pas enterrés dans ces lieux, ils ont tous deux donné leur vie pour la foi au Christ. Les hommes ne sont jamais mort pour le carbone 14, mais pour la foi comme des martyrs. Si les idées peuvent tuer, la foi donne toujours la vie.
Extrait du discours de Benoît XVI:
"Nous sommes réunis près de la tombe de l’apôtre dont le sarcophage, conservé sous l’autel pontifical, a fait récemment l’objet d’une analyse scientifique rigoureuse. Un tout petit trou a été percé dans le sarcophage, qui n’a jamais été ouvert en tant de siècles, pour y introduire une sonde spéciale. Elle a permis de relever des traces d’un précieux tissu de lin coloré de pourpre, lamé d’or pur, et d’un tissu bleu à filaments de lin. On a aussi noté la présence de grains d’encens rouge et aussi de substances protéiques et calcaires. Par ailleurs, de minuscules fragments d’os, soumis par des experts qui en ignoraient la provenance à un examen au carbone 14, ont été identifiés comme appartenant à un être humain ayant vécu entre le Ier et le IIe siècle. Cela paraît confirmer la tradition unanime et incontestée selon laquelle il s’agirait des restes de l’apôtre Paul".
En savoir plus:
22:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
Pour un développement durable...
Ce slogan sainement écologique est à la mode et bien dans le vent. Cette expression ne provient pourtant pas du passionnant projet de Bertrand Piccard avec son fameux "Solar Impulse". Mais cette citation sera un comme écho ou un phare dans la prochaine encyclique de Benoît XVI (Caritas in Veritate; la charité dans la vérité) qui traitera de la grave crise économique que nous connaissons. L'Eglise veut contribuer en donnant son impulsion pour aider les hommes et les femmes de bonne volonté à construire un projet économique digne de l'homme pour l'avenir de notre planète.
Nous avons un grand besoin de repères éthiques et d'instruments fiables pour le futur de l'humanité. Plus que 7 jours avant sa parution ( mercredi 7 juillet 2009 ).

15:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
lundi, 29 juin 2009
Le mystère d'Ars
Je reviens d'Ars, le village du Saint Curé, patron des curés de l'univers et des prêtres de France. A l'occasion de l'année sacerdotale voulue par le Pape, Saint Jean Marie Vianney sera proclamé patron de tous les prêtres.
Ars est un petit village, non loin de Lyon. De loin, on n'aperçoit même pas le cloché de l'église et de la basilique, car le village est dans un petit creu. Ars c'est un peu comme Bethléemm ou Nazareth: petit. On a vraiment l'impression que Dieu se plaît à choisir ce qui n'est rien pour faire quelque chose. Ars, c'est aussi en France, le pays des saints.
J'ai eu la chance de prier dimanche 28 juin, lors de l'ordination de 3 diacres (France, Chine et Afrique) et d'un prêtre. Mgr Bagnard, le plus vieil évêque français encore en activité ( nommé par Jean Paul II en 1987 ), y a fondé un séminaire, à la demande du Saint Père. Contre vents et marrés, il a su tenir bon. Il y a même un foyer pour jeunes garçons (ils sont 8 actuellement), qui pensent à la vocation sacerdotale et qui ont choisi de suivre normalement la scolarité mais pour loger ensemble. Un jeune de 15 ans m'a dit sa joie de se lever une demi heure plutôt le matin pour prier, faire la médiation ou l'oraison. Un prêtre ou un chrétien qui ne prie pas avancent les yeux fermés aux mystères de la foi.
Alors que la France a connu une chute vertigineuse des vocations sacerdotales après le Concile Vatican II, des communautés comme les Frères de Saint Jean, Saint Martin, ou la société Saint Jean Marie Vianney donnent à l'Eglise un certain nombre de vocations.
Le prêtre a connu une sérieuse crise d'identité. Le saint Curé permet de la redécouvrir. Le prêtre est l'amoureux de l'Eucharistie, l'ascète du confessional et l'homme de la prière. C'est une vitre derrière laquelle nous pouvons entrevoir la lumière de la présence de Dieu. Certes, le prêtre n'épuise pas à lui seul la mission de l'Eglise. La vocation des laïcs mise en évidence par le Concile Vatican II est capitale pour le renouvellement du monde dans sa dimension temporelle. Nous manquons souvent de laïcs saints dans l'immensenté de la mer du monde, dans ces mutliples domaines.
Benoît XVI a eu la géniale idée de promouvoir une année entière pour les prêtres. Pas directement pour les vocations, mais pour les prêtres eux-mêmes. Etre prêtre, c'est une affaire de coeur finalement. Si l'amour du coeur de Jésus est l'essence de la vocation du prêtre, les fidèles doivent sentir chez le prêtre un coeur qui bat pour eux. Aussi, le secret du prêtre est l'Amour de Dieu pour les âmes. Le coeur du Saint Curé, une précieuse relique, va faire le tour du monde. Alors que Jésus était déjà mort, son coeur a été transpercé par la lance du soldat romain. Il en jaillit du sang et de l'eau. D'un homme mort, a jailli la vie de l'Eglise. Cette dernière vit des heures sombres et difficiles en Occident. Mais la vie de l'Eglise est toujours l'histoire de la puissance d'une minuscule petite graine. C'est la douce puissance du mystère de Dieu.
Aller à Ars, c'est respirer et reprendre souffle pour redécouvrir l'immensité de la vocation du prêtre. Le petit Curé d'Ars le disait bien: "que le mystère du prêtre est quelque chose de grand".
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Pourquoi Ecône intéresse les médias ?
Depuis la levée des excommunications, également avec les ordinations de nouveaux prêtres, Ecône bénéficie d'une plus grande couverture médiatique. Pourquoi ? Tentatives d'explications.
Nous fonctionnons ainsi: les contrastes et les polémiques sont porteuses d'intérêts. Cela nous change et nous sort de l'ordinaire plutôt fade. Un petit exemple: après un mois d'absence de notre lieu de résidence, nous voulons savoir si tout a bien fonctionné. Nous demanderons: quelqu'un est-il mort ? y a-t-il eu un accident ? Nous n'allons pas porter immédiatement notre attention vers l'ordinaire qui est plus ennuyeux. L'extraordinaire est captivant. La normalité n'est pas neuve, l'extra-normal est une nouveauté.
Les médias s'appuient sur notre comportement. L'Eglise catholique est fascinante en soi, "Da Vinci Code" et "Anges et Démons" l'ont démontré. S'opposer à elle est "extraordinaire". Souvenons-nous de Mgr Gaillot défiant le Pape et les évêques français. Pour l'an 2000, lors du Jubilé voulu par Jean-Paul II, le voyage du Pape en Terre Sainte a retenu l'attention de la presse mondiale. La canonisation de soeur Faustine (Apôtre de la divine Miséricorde) a passé médiatiquement inaperçu. Ainsi, Mgr Gaillot, Hans Küng ou Ecône excitent l'intérêt.
Ecône, c'est un sujet polémique. L'excommunication était déjà un "gros mot" très émotionnel. S'opposer au Vatican permet donc un fort contraste. Rome retient très justement ses ordinations comme illégitimes. La parole de Rome apporte une "plus value" à ses ordinations. Le fait que le Vatican se soit prononcé sur leur illégitimité et qu'elles aient tout de même eu lieu donne le piment supplémentaire nécessaire. En quelque sorte, Ecône est la suite du feuilleton commencé avec les déclarations de Williamson. (Ses déclarations scandaleuses portaient en elles-même un poid médiatique assez lourd. Le Pape levant l'excommunication à un tel évêque a comme dopé le scandale. Les fuites et la juste programmation de cette interview ont permis au mélange médiatique de fonctionner).
Pour terminer, il est saisissant que Benoît XVI soit décrit comme un Pape traditionnaliste, cherchant à faire un pas vers Ecône. Or, il n'en est rien. Il a simplement mis la clef dans la serrure d'une porte que les intégristes peuvent pousser pour rentrer à la maison. Sans doute que ce grand et magnifique pontificat est plus pour l'histoire et consiste surtout à un pesant travail de restauration en profondeur à l'intérieur même de l'Eglise catholique. En ce sens, il souffre malheureusement d'un déficit médiatique chronique.
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