dimanche, 23 janvier 2011
Berlusconi et le cléricalisme: appeler un chat un chat
Opinion
Les catholiques italiens demandent plus de courage de l'Eglise face aux polémiques déclanchées par Berlusconi (Article de la Croix).
La petite phrase aux grands effets
Les journalistes recherchent alors les petites phrases venant du Saint-Père, et certains ont cru la trouver dans son discours de ce vendredi aux policiers: "Ces changements engendrent souvent un sentiment d'insécurité, principalement en raison de la précarité sociale et économique, mais aussi exacerbée par un certain affaiblissement de la perception des principes éthiques sur lesquels se fonde le droit et des attitudes morales personnelles, qui, donnent toujours de la force aux institutions".
Ces petites phrases étaient aussi utilisées et instrumentalisées lors des décisions françaises face aux Roms, pour jouer sur le clivage gauche-droite des catholiques en France.
César et Dieu
La hiérarchie de l'Eglise ne fait pas de politique! Cette noble activité revient aux laïcs, aux baptisés. C'est là que réside aussi la définition d'une laïcité positive. Que de fois n'entendons-nous pas que les laïcs doivent avoir plus de place dans l'Eglise ? dont les femmes? Or, la sacristie n'est pas le lieu le plus exaltant pour réaliser la si haute vocation du baptême, cet appel à la sainteté placé au coeur du Concile Vatican II. Certes l'Eglise a un tel prestige, une telle voix morale qui touchent les consciences que ceux qui aiment le pouvoir cherchent souvent à l'instrumentaliser.
Cela remonte à Constantin (IVème) qui finalement a quitté Rome pour fonder la ville qui porte son nom. C'est lui qui convoqua d'ailleurs les premiers Conciles; heureusement le Pape seul les approuva. Cela peut expliquer la raison pour laquelle l'Eglise orthodoxe est malheureusement bien plus soumise au pouvoir politique. Napoléon a cherché aussi à s'assujetir le pouvoir du Pape et de l'Eglise. La voie tracée par le Christ de "rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu" est toujours un fin équilibre à trouver pour chaque époque.
Unité de la foi
Chaque catholique a le droit de se forger ses idées politiques, culturelles, économiques en pleine liberté, sans prétendre qu'elles sont catholiques. La division, ou plutôt le fait de se mordre les uns les autres, comme catholiques, sur des sujets relatifs est l'allié des opposants car l'adage le dit bien: "diviser pour régner". Les catholiques se doivent d'être unis que sur la foi et la morale. Ce qui est une opinion ne peut devenir un dogme: sur l'essentiel unité, sur l'accidentel liberté.
Le Pape, les évêques et les prêtres ne représentent les chrétiens que dans le domaine de la foi et de la morale. Lorsqu'ils expriment "un jugement politique", ce n'est que pour éclairer les consciences. Après, chacun fait son choix, dans les limites de la doctrine sociale de l'Eglise.
Appeler les choses par leurs noms
En Italie, bien du monde pense qu'il n'y a en fait peu de personnes bien formées en face de Berlusconi, qui effectivement ne vit pas personnellement selon son rang en cette période de crise. Alors que les catholiques et plusieurs femmes, non seulement en Italie mais dans le monde entier, s'engagent dans tous les domaines de la société, sans tirer la soutane blanche du Pape ou rouge des cardinaux, violette des évêques ou enfin noir des prêtres, de leurs côtés.
Le risque de la laïcisation des prêtres (qui font de la politique et quittent le confessionnal, l'autel et l'enseignement de la foi) ou de la cléricalisation des laïcs (qui jouent au curé) est un croisement qui ne peut aider personne, ni à envisager positivement l'avenir, ni à voir sereinement les choses.
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Marche pour la vie: seule la vie compte
"Je constate que tous ceux qui sont pour l'avortement sont nés"
Ronald Reagan
.....
Le poids des chiffres: 6.500 selon la police, 20.000, 40 000 selon les organisateurs, habituel débat. Mais des protestants étaient aussi là. Cela manifeste qu'en cette semaine de prière pour l'unité des chrétiens, l'oecuménisme est bien vivant.
30 000 personnes en Beglique
www.tsr.ch/info/la-belgique-se-mobilise-pour-garder-sa-co...
30 000 personnes à Paris
source: TF1/AFP
Plusieurs milliers de personnes, opposées à l'avortement, ont commencé à défiler dimanche après-midi à Paris pour une septième "grande marche nationale pour le respect de la vie", a constaté une journaliste de l'AFP. Le cortège, composé de nombreuses familles, est parti vers 15h30 de la place de la République en direction de la place de l'Opéra, derrière une banderole proclamant "Unis pour défendre la vie". Nombre d'enfants tenaient des ballons rouges et blancs portant l'inscription "En marche pour la vie", du nom du collectif de 15 associations appelant à ce rassemblement. D'autres personnes portaient des pancartes sur lesquelles était inscrit "maman je t'aime" ou "papa je t'aime", autour d'une bulle renfermant une figurine représentant un foetus. Les manifestants étaient venus de toute la France, à l'occasion du 36e anniversaire de la loi Veil qui a légalisé en France l'avortement et dont ils réclament l'abolition. Des délégations étrangères étaient également présentes. Chaque année la France comptabilise environ 200.000 avortements pour 800.000 naissances.
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samedi, 22 janvier 2011
Dignité de la Vie
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Côte d'Ivoire: deux Président; et la conférence des évêques ?
Avec Jean-Robert, Elvis et Laurent
Podcast
Après dix ans de crise à répétition et des élections maintes fois reportées, la Côte d’Ivoire a nourri l’espoir de donner à l’Afrique et au monde un exemple de démocratie. Mais les démons de la division ne semblent pas vouloir s’éloigner de ce pays. Alors que Alassane Ouattara a été donné vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) avec 54,1% des suffrages, le Conseil constitutionnel, acquis à Laurent Gbagbo, a invalidé ces résultats et proclamé le sortant président avec 51,45%. Et chacun de son côté a formé son gouvernement.
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vendredi, 21 janvier 2011
Pédophilie: 2001, l'Odyssée de l'Eglise
Opinion
L'histoire d'une évolution
On connaît sans doute plus le fameux générique du film "2001 l'Odyssée de l'espace" que le Motu Proprio de 2001 signé de la main de Jean Paul II, avec le Cardinal Ratzinger et Mgr Bertone. Le générique du film montre l'évolution du génie de l'homme en quelques secondes. Or, elle s'étale sur des milllers d'années. L'Eglise connaît une bien plus rapide évolution dans sa façon d'affronter l'horreur de la pédophilie. C'est toute la foi en la sainteté de l'Eglise du Cardinal Charles Journet, professeur de théologie à Fribourg (décès en 1975), le renouvellement et la solution des crises jaillissent du coeur même de l'Eglise.
Retrouver la crédibilité
Avec cette crise, amplifiée et démultipliée par les médias, l'Eglise traverse sans doute sa plus grosse remise en cause de sa propre crédibilité. Si un évêque, un prêtre, un diacre, un religieux, ou tout simplement un baptisé ne reconnaîssent pas une victime, mentent et dissimulent dans ces affaires qui sont désormais si largement et amplement connues, la confiance est perdue; comment la Vérité de Dieu, du Christ, de l'Eglise, de la foi, de la prière, de l'enseignement sur la vie (euthanasie, avortement) et la sexualité (contraception, fidélité du mariage, célibat) seront crédibles ? Si on ment sur un sujet, notre témoignage est vain. Il faut raisonner ou plutôt résonner, tel le Pape actuel, comme un cristal. Heureusement, sa douce voix sonne juste en parfaite harmonie avec sa douleur intime.
La vérité
Le péché est entré dans le monde par le mensonge. Ne dit-on pas d'ailleurs que le diable, Satan, est le père du mensonge ? Un chrétien cherche à écouter la voix du Christ qui résonne dans l'Eglise. En suivant le parcours du Cardinal Ratzinger, l'on découvre son attachement constant à servir la vérité. C'est d'ailleurs sa devise: "coopérateur de la vérité". Seule la vérité rend libre.
Le chemin limpide du Cardinal
On sait désormais que depuis 1988, le Cardinal a voulu réformer les procèdures pour sanctionner les coupables de tels crimes. Il s'est confronté à l'inertie de la curie romaine. On sait que devenu Pape, il n'a jamais pensé que le drame de la pédophilie fut une invention médiatique. Benoît XVI ne craint pas de revenir à temps et à contre temps sur ce thème douloureux, car il est simplement avec les victimes. Son récent discours à la curie romaine le prouve une fois de plus.
Un Pape fort
Le journaliste français Jean Marie Guénois pense d'ailleurs que Benoît XVI n'est pas tant sous attaques (cf.Tornielli et Rodari, livre en italien: "Attacco a Ratzinger"):
« Plus qu'une attaque, je dirais plutôt que cela part d'une "attaque" du Pape sur de nombreux sujets, portés en avant avec un mode très doux, mais avec un language précis et aiguisé ... il me semble que ce n'est pas tant un Pape sous attaque qu'un Pape qui attaque clairement. Nous l'avons dans le cas des prêtres pédophiles: lui veut une purification et la transparence, mais il existe des résistances dans l'Eglise. Je retiens donc que c'est un faux problème d'affirmer que Benoît XVI soit sous attaque, c'est une forme de victimisme qui ne correspond en rien à la psychologie de Ratzinger... Je viens à Rome une fois par mois et chaque fois je vois un homme très serein, nonobstant les difficultés. Je me demande que serait l'état d'âme de l'un de nos chefs d'Etat face aux situations que lui doit affronter. Il n'a pas de comportements démagogiques, il n'a pas peur. Les attaques sont au fond seulement un type de résistance aux problèmes que lui a mis en évidence».
Il n'a pas peur de regarder le péché à l'intérieur même de l'Eglise, au point de décrire l'Eglise comme une belle et splendide femme recouverte de poussière, aux vêtements déchirées par l'infidélité de ses ministres.
Priorité aux victimes
Le New York Time publie une lettre du nonce en Irlande qui décrit comment la politique de l'Eglise, même venant du Vatican avant 2001, fut de garder un certain silence. Andrea Tornielli revient aussi sur la lettre du Cardinal Hoyos, alors Préfet de la Congrégation du Clergé, félicitant Monseigneur Picand pour n'avoir pas dénoncé son fils prêtre. Le Père Lombardi explique justement en quoi ce Motu Proprio a changé le cours des choses. Sous le pontificat de Jean Paul II, en 2001, la congrégation de la foi est devenue souveraine en la matière et cela commence maintenant à porter ses fruits. Le Pape actuel donne ainsi le ton pour que les évêques du monde entier s'inspirent sur son exemple: priorité aux victimes, rencontre de prières avec elles, demande de pardon, accompagnement, recherche de la vérité...
La divine Miséricorde
La béatification de Jean Paul II approchant, il est clair que ce drame sera utilisé "comme un os" pour frapper l'Eglise, mais fera un effet de boomerang si le mal est soignée à la racine. "La poussière" ou la fragilité humaine du prêtre n’est pas faite pour frapper et blesser ses semblables, cela ne serait que singer honteusement le prêtre, mais pour aider les âmes à grâcieusement rejoindre l’orbite du ciel pour contempler la lumière du Christ qui vient.
Aussi Benoît XVI invite à la pénitence, à l'amendement, à la conversion. Le Message de la Vierge Marie, soit à Lourdes soit à Fatima, ne dit pas autre chose: "Pénitence!".
Aussi, avec la prochaine béatification de Jean Paul II, la Miséricorde, le Pardon de Dieu, et surtout la dévotion à la divine Miséricorde sera sans doute le message qui va délivrer quelque peu l'Eglise, et surtout aider les victimes à retrouver leur dignité humaine, sans oublier le chemin de la foi, de l'espérance, de la justice et de la vérité.
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Scepticisme rouge sur la béatification de Jean Paul II
Opinion
Dans le concert de joie pour la prochaine béatification du vénérable Jean Paul II, deux cardinaux ont exprimé par le passé leur perplexité: son Eminence Mgr Sodano, ancien secrétaire d'Etat sous Jean Paul II et le cardinal Martini, ancien archevêque de Milan.
Trop tôt
Pour Mgr Sodano, c'est une question d'opportunité. Pour lui, il n'y a aucun doute sur la sainteté du futur bienheureux, sauf que sa béatification est trop rapide, laissant dans l'ombre des hommes tels que le vénérable Pie XII ou Paul VI. Enfin le Cardinal Sodano, qui a connu ce Pape de tout près, au point de le nommer "Jean Paul le Grand", a toutefois refusé de témoigner lors du procès de béatification. Question de manifester son idée sur l'opportunité.
Pope star
Pour le Cardinal Martini, Jean Paul II a trop couru le monde et a mis en veilleuse la dimension locale de l'Eglise; au goût du cardinal, qui a écrit et continue d'écrire une somme imposante de livre, qui tient des tribunes les journaux et qui fut tant sollicité par les médias, le pontificat de Jean Paul II fut trop médiatique, faisant un trop large usage de la télévision pour devenir une vedette. Moins de romanité, plus de synodalité, Eglise d'en bas moins hiérarchique furent son credo autant étonnant que détonnant.
La force de la vérité
Certes, dans l'Eglise, la vérité s'impose non par la force, mais entre dans l'esprit avec auant de force que de douceur et de patience. Chacun a heureusement le droit à la liberté de pensée.
Toutefois, il y a des événements dans lesquels Dieu parle plus clairement que d'autres. Par exemple, l'élection de Benoît XVI fut bel et bien l'oeuvre du Saint Esprit. Durant le Conclave de 2005, bien de pronostics furent exprimés. Un homme d'Eglise répondit: " je ne sais pas. De toute façon, lors de l'élection, on aura le choix de Dieu, qui nous enverra un nom avec la signature de l'Esprit Saint".... Or, une fois élu, cette noble pensée ne fut guère mis en application.
Lorsque Dieu parle doucement
Autre exemple avec cette béatification prévu le 1er mai. C'est aussi un signe de Dieu. Avec Jean Paul II, d'innombrables personnes se sont rapprochées de Dieu, ont commencé à prier, à croire, à découvrir la Messe, à espérer malgré leurs maladies, à entreprendre à nouveau le combat de la vie, à ne pas sombrer dans le désespoir. Ces personnes, ce peuple de Dieu souvent silencieux, sont souvent des gens tout simples, n’appartenant pas au grand de ce monde. Un saint est un ami intime qui nous aide concrètement par-delà la mort. La communion de saints ne nous laisse jamais seul ou isolé. Pour ces âmes, ce n'est pas trop tôt que l'Eglise reconnaisse la sainteté d'un tel Père.
Chercher le Christ, trouver le Christ, aimer le Christ
Dans l'Eglise, on ne recherche pas ses propres idées, mais une personne, le Christ, vivant, et agissant qui est le même hier, aujourd'hui et toujours. Dans le Pape, les évêques et les prêtres, on recherche l'ombre du Père, car Dieu est un "papa aimant" chacun sans exception ni exclusion. Bernanos avait bien raison: "étrange comme les idées changent lorsqu’on les prient".
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jeudi, 20 janvier 2011
Un saint vivant
"Jean Paul II fut saint durant sa vie. Soit il a vécu saintement, soit il ne le sera jamais. L'Eglise ne fait que confirmer l'intuition que nous avons eu en le voyant vivre".
Joaquin Navarro Valls, ancien porte parole de Jean Paul II, Rai Uno, Porta a Porta 19 janvier 2011.
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mercredi, 19 janvier 2011
Jean Paul II: de "Santo Subito à Santo Sicuro"
Alors que le Peuple de Dieu a souhaité en priant "Santo Subito" sa béatification dès le jour de ses funérailles, Jean Paul II, grâce au travail méticuleux et professionnel de la Congrégation de la Cause des Saints, devient un saint sûr "Santo Sicuro"
( à mon avis, juste être moins frileux envers les médias et la communication...)
Sources : Benoit-et-moi et EucharistieMiséricordieuse
Le 19 janvier 2011
Le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints a répondu à trois journaux italiens (Famiglia Cristiana, Avvenire , L’Osservatore Romano). Le blog « La buhardilla de Jerónimo » a fait un gros travail de synthèse.
I. Des facilitations dans la cause de Jean-Paul II
- Q : Cette cause a été conclue presque en un temps record. La rapidité n’a-t-elle pas été au détriment de la rigueur et de la précision, non pas tant en ce qui concerne le procès de béatification que dans le jugement possible d’un personnage complexe ?
- Cardinal Angelo Amato: Il est certain que la cause a été très rapide. Cependant elle a eu deux facilitations. La première a été le fait que Benoît XVI a concédé aussitôt la dispense des cinq ans d’attente prescrits. Par conséquent, la cause a commencé presque immédiatement après la mort de Jean-Paul II. La seconde a été une sorte de voie préférentielle : en disposant d’une dérogation, la cause s’est trouvée sans une liste d’attente la précédant, et de ce fait le traitement a pu avancé sans être ralenti par d’autres procédures en cours.
La diligence, qui a été maximale, a été de pair avec une grande sollicitude, un grand professionnalisme de la part de la postulation, dans la préparation de ce qui est appelé Positio sur l’exercice héroïque des vertus et sur la vie, ainsi que dans la préparation des réponses aux éventuelles objections. Tout cela a été exécuté avec un grand scrupule par la postulation, de sorte que le 19 décembre 2009, le Pape a pu signer le décret sur les vertus héroïques.
Puis a commencé l’examen du miracle, qui avait déjà été porté à la Congrégation, même si l’on ne pouvait procéder à son examen sans avoir l’assurance du décret sur l’héroïcité des vertus. Le miracle a été étudié avec une grande attention, je dirais même avec méticulosité, aussi, parce que à son sujet il y avait une grande pression médiatique. Les médecins, autant français qu’italiens, n’ont accéléré d’aucune façon le temps à consacrer à l’examen et ont tout soumis à un approfondissement particulier. Nous avons laissé la même liberté à notre consultation médicale, pour que les experts puissent procéder selon leur conscience et leur science. De son côté la postulation a répondu toujours opportunément à nos sollicitations. N’ayant pas avant nous d’autres causes, nous avons eu accès tout de suite à la consultation des médecins tout comme à celles des théologiens, et à l’ordinaire des évêques et des cardinaux.
La célérité de la cause n’a pas été au détriment ni de la précision du procès ni du professionnalisme pour présenter le personnage. D’autre part la réputation de sainteté s’était d’une telle manière diffusée et vérifiée que notre tâche s’en est trouvé facilitée.
(Source : entretien avec l’Osservatore Romano)
II. Utilisation de la seconde facilitation
dans d'autres procès.
- Q : En ce qui concerne la seconde facilitation qu’a eu la cause de Jean-Paul II, la Congrégation la réserve t-elle à d’autres procès?
- Cardinal A.A. Je peux dire, bien que, à des degrés divers et selon les cas, cette Congrégation essaie de donner la priorité aux causes qui viennent des Pays de l’Est de l’Europe qui ont été sous la domination communiste, sur celles qui proviennent d’Afrique, d’Asie et des Amériques. Ce n’est pas par hasard que, précisément de ces zones géographiques, vient maintenant la moitié des participants dans les cours pour devenir postulateurs.
III. État actuel des causes d’autres
Souverains Pontifes
- Q : En ce qui concerne les causes des autres Souverains Pontifes, quelle est la situation?
- C.A.A. : Je peux dire que cette Congrégation continue à recevoir des demandes nombreuses et de grande qualité en faveur du vénérable Pie XII; d’ailleurs précisément ces jours-ci je suis en train d’approfondir sa cause. Du serviteur de Dieu Jean-Paul 1er, la Positio doit être encore compilée. Pour les autres Pontifes, le procès suit, en adéquation avec les vertus et les miracles.
(Source : entretien avec l’ Avvenire)
IV. Relation de Jean-Paul II avec Marcial Maciel
- Q : Ces derniers mois, on a dit que la cause risquait de souffrir d’un retard lié au scandale de la pédophilie. Karol Wojtyla aurait protégé le père Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ. Avez-vous aussi étudié la relation entre Jean-Paul II et le père Maciel ?
- C.A.A.: Je vous confirme que nous l’avons étudiée à fond et amplement. Jean-Paul II n’était pas au courant de la double personnalité du père Maciel.
(Source : entretien avec Famiglia Cristiana)
Q : Parmi les éventuelles difficultés liées à l’exercice des vertus héroïques, y a-t-il eu aussi la question du père Marcial Maciel, le fondateur des Légionnaires du Christ ?
C.A.A.: La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a réitéré que Jean-Paul II n’était en aucune façon impliqué dans les questions concernant le côté obscur de la figure de la personnalité en question.
V. Éventuelles difficultés pour les lettres
entre Jean-Paul II et Wanda Poltawska
- Q : Son amitié intime avec Wanda Poltawska, la psychiatre de Cracovie, a-t-elle crée des problèmes?
- C.A.A. Aucun. Wojtyla avait une conception sévère, prudente et sage de son sacerdoce.
- Q : Mais quand a été publié le courrier entre lui et Wanda, y-a t-il eu des surprises ?
- C.A.A. Non. Nous connaissions ces lettres avant qu’elles n’aient été publiées et toutes ont été attentivement analysées: il n’y a aucune ombre sur le sacerdoce de Wojtyla.
VI. D’éventuelles difficultés pour le livre
“Pourquoi il est Saint” du postulateur de la cause, Mgr Slawomir Oder
- Q : Durant les derniers mois, on a parlé de problèmes et de retards, par exemple quand a été publié le livre du postulateur, avec des témoignages donnés dans le procès. Est-ce que cela a nui à la cause ?
- C.A.A. Il était nécessaire d’être plus prudent dans la divulgation de nouvelles qui devaient restées en réserve pour ne pas troubler le procès de la cause. Ce livre a gêné, cela je peux le confirmer.
VII. Existence de voix dissonantes
par rapport aux vertus héroïques de Jean-Paul II
- Q : Durant le procès tous les témoins appelés ont-ils fait des déclarations concordantes mettant en évidence les vertus de Karol Wojtyla, ou y a-t-il eu des voix dissonantes ?
- C.A.A. Par rapport au droit, à la praxis et aussi selon à nos règles, le postulateur doit examiner autant des textes en faveur que contre. De ce point de vu, la postulation a fait un bon travail pour dissiper toutes les ombres. Comme je l’ai dit dans mon préambule à l’ouverture du Studium, le travail des postulateurs est extrêmement sérieux et doit être fait d’une manière scrupuleuse, car ils remplissent une forme particulière de collaboration avec le Pape dans son magistère ordinaire.
VIII. Des difficultés avec le miracle
présenté pour la béatification
- Q : Ensuite vous vous êtes occupé du miracle.
- C.A.A.: Oui. C’est une religieuse française, Marie Simon-Pierre, infirmière dans le service pédiatrie de l’hôpital d’Arles. Le 2 juin 2005 elle a annoncé à sa mère supérieure qu’elle ne pourrait plus travailler car la forme aigüe de la maladie de Parkinson qui l’affectait l’empêchait d’utiliser ses mains et il lui coûtait chaque fois plus de rester debout. La mère supérieure lui a dit qu’elle demanderait à Jean-Paul II la grâce pour elle. Les sœurs ont commencé à prier dans l’après-midi de ce 2 juin. Sœur Marie s’est couchée. À 4 heures du matin, entre le 2 et le 3 juin elle a senti quelque chose dans les os, elle s’est senti comme libérée. Le lendemain elle est allée chez son médecin qui a constaté une guérison parfaite.
- Q : Et c’est alors qu’ont commencé les problèmes?
- C.A.A.: Oui. Des médecins en France ont proposé le théorie suivante: la maladie de Parkinson est incurable. Étant donné que la religieuse a guéri, elle ne pouvait être affectée par la maladie de Parkinson. C’est ainsi qu’a commencé pour la sœur Marie, une série d’examens psychiatriques pour vérifier si sa maladie était réelle ou peut-être au contraire une somatisation psychiatrique. Il s’est agi d’examens très pénibles qui, cependant, ont garanti la parfaite santé mentale de la sœur. Ensuite il y a eu énormément d’examens pour certifier la guérison complète de la maladie de Parkinson. Tous les médecins, je dois le confirmer, ont été très prudents.
- Q : Mais les polémiques, cependant, ne se sont pas arrêtées là…
- C.A.A.: C’est sûr. Elles nous ont accompagnés de nombreux mois. Mais nous avons fait les choses avec sérieux: des dizaines de spécialistes au niveau mondial ont été consultés. Précisément parce que la guérison a été fulgurante, après même pas une nuit de prières.
- Q : Et ensuite…
- C.A.A. : La consultation médicale de la Congrégation s’est réunie sous la présidence du professeur Patrizio Polisca (médecin personnel du Pape et directeur des services sanitaires de la Cité du Vatican) et il a certifié que la guérison était inexplicable.
- Q : Pourquoi ce ne sont pas les médecins qui disent qu’il s’agit d’un miracle ?
- C.A.A.: Établir qu’il s’agit d’un miracle est la tâche des théologiens, et des évêques et des cardinaux de la Congrégation, lesquels doivent balayer tout doute et présenter au Pape un dossier très sûr. La proclamation d’un bienheureux fait partie du magistère ordinaire et infaillible du Souverain Pontife, par conséquent, nous devons agir de sorte qu’il n’y ait aucune possibilité d’erreur.
- Q : Quand a été prise la décision finale?
- C.A.A.: Le mardi 11 janvier à la réunion des cardinaux et des évêques de la Congrégation. Il y a eu un magistral et magnifique rapport de Mgr Rino Fisichella, qui a réellement dissipé tout doute. Ensuite on a voté.
- Q : Et le résultat?
- C.A.A. Je ne peux le révéler. C’est sous le secret pontifical.
IX. Sensus fidelium et renommée de sainteté
- Q : Le sensus fidelium du peuple de Dieu avait déjà décrété la sainteté de Jean-Paul II. Est-ce que le procès canonique s’est vu affecté par cette pression ?
- C.A.A.: Je ne parlerais pas de pression, mais mieux d’accompagnement. Le sensus fidelium est ce que nous appelons, en termes techniques, la renommée de sainteté et de signes, qui est indispensable pour une cause. Une procédure ne peut être menée à son terme s’il n’existe pas cet accompagnement de la part des fidèles, la renommée de la sainteté de la figure du serviteur de Dieu, et la renommée des signes. En d’autres termes, le peuple a recours au serviteur de Dieu pour obtenir des grâces. Et c’est ce qui s’est passé. « Santo subito » est une bonne chose, mais cela doit être « santo sicuro » (sûr, ndlr), parce que la précipitation n’apporte pas de bons fruits.
X. Béatification et recherche historique
sur le Pontificat
- Q : La béatification de Jean-Paul II met-elle fin à la recherche historique sur les actes et sur la portée de son pontificat?
- C.A.A.: Bien sûr que non. Pensons à Grégoire VII, Pie V, Sixte V, Benoît XIV. Leurs pontificats sont soumis à une recherche continue et à un examen historique. L’Histoire n’est jamais conclue. Les actes de gouvernement peuvent toujours être étudiés, enrichis par d’autres interprétations. Les théologiens prennent en compte tous les documents ; mais dans le cas de Jean-Paul II, rien de problématique n’a été rencontré.
XI. Béatification d’un Souverain Pontife
réalisée par son successeur immédiat.
- Q : C’est la première fois qu’un Souverain Pontife béatifie son prédécesseur dans ces derniers dix siècles. : Quelle signification a cette circonstance ?
- C.A.A. : C’est une signification de continuité, non seulement dans le magistère mais aussi dans la sanctification personnelle. D’autre part, dans ces deux derniers siècles nous avons une série d’évêques de Rome dont la sainteté a été reconnue quoiqu’à des degrés divers : Pie X, Pie XII, Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul 1er. Des Souverains Pontifes qui ont passé le témoin non seulement du magistère et de la conduite de l’Église mais aussi de l’exemple de la sanctification.
XII Signification de la date de la béatification,
et qu’elle soit présidée par le Souverain
- Q : Quelle signification a le fait que la cérémonie de béatification soit présidée précisément le 1er mai à Saint Pierre par Benoît XVI en personne ?
- C.A.A.: La date n’a pas été décidée par notre Congrégation, et a été publiée en même temps que le décret de forme exceptionnelle. Le choix du 1er mai est d’une interprétation facile: en ce jour, cette année, l’Église célèbre la solennité de la Divine Miséricorde, introduite précisément par Jean-Paul II. J’imagine que le peuple polonais sera particulièrement heureux de ce choix, tant à cause de leur compatriote Sainte Faustina Kowalska, la grande apôtre de la Divine Miséricorde, que parce que, en mai aussi, est célébrée leur fête nationale. Ensuite, que ce soit Benoît XVI en personne qui célèbre la cérémonie ne peut certainement pas surprendre connaissant la grande et profonde estime et affection réciproque que le liait à son prédécesseur.
(Source : entretien avec l’Avvenire)
XIII Existence d’un miracle à l’étude
pour la canonisation de Jean-Paul II?
- Q: Y a t-il un miracle à l’étude pour la canonisation?
- C.A.A. : J’ai recommandé plusieurs fois au postulateur que pour le nouveau miracle, ne se réalise pas la même sur-exposition médiatique qui s’est produite pour la béatification. Il faut que tout soit fait avec la réserve et le calme nécessaire. Ce n’est qu’à la fin, quand l’enquête est complète qu’il est opportun d’en parler. Il faut éviter que les médecins et les experts ne soient l’objet du moindre type de conditionnement.
(Sources : entretien avec L’Osservatore Romano)
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Primauté du Pape et Unité des chrétiens
"... Je prie l'Esprit Saint de nous donner sa lumière et d'éclairer tous les pasteurs et théologiens de nos Églises, afin que nous puissions chercher, évidemment ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d'amour reconnu par les uns et par les autres".
Jean Paul II, Ut Unum Sint (Qu'ils soient un) Mai 1995
Du 10 au 24 octobre 2010 s'est tenue au Vatican l'assemblée synodale sur le Moyen Orient, sous le thème communion et témoignage. Parmi les sujets abordés, est revenue la question sur la primauté du Pape. Nous abordons la question avec l'Abbé Dominique RIMAZ qui a assisté aux travaux du synode.
Avec: Abbé Jean-Robert (Gabon), Abbé Elvis (Congo démocratique, Kinshasa), Abbé Laurent (Burkina Faso), tous les 4 étudiants francophones en faculté de communication sociale institutionnelle à l'Université pontificale de la Sainte Croix à Rome (PUSC).
Lien (écouter Podcast)
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Unité des Chrétiens: un don de Dieu
Benoît XVI, durant l'audience du mercredi, a souligné que, sur le chemin vers l'unité, la prière occupe une place centrale:
"Elle nous rappelle que l'unité ne peut être le simple produit de la volonté humaine, car elle est avant tout don de Dieu... Nous ne bâtissons pas l'unité. Dieu la construit, elle vient de lui, du mystère trinitaire".
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mardi, 18 janvier 2011
Asia Bibi toujours en danger
Pakistan : Sérieux dangers et escorte privée pour Asia Bibi
La jeune chrétienne pourrait changer de prisonROME, Mardi 18 janvier 2011 (ZENIT.org) - Asia Bibi disposera d'une escorte privée si elle devait être transférée dans une nouvelle prison ou comparaître dans le cadre du procès en appel devant la Haute Cour de Lahore : c'est ce qu'indique à l'Agence Fides Haroon Barket Masih, leader de la « Masihi Foundation », seule organisation qui s'occupe de fournir l'assistance légale à la jeune femme, condamnée à mort pour blasphème et d'aider matériellement sa famille.
Selon un rapport des Services de sécurité pakistanais, vues les menaces reçues, Asia Bibi devrait être transférée dans une nouvelle prison féminine, probablement à Multan, afin de garantir sa sécurité personnelle. « Mais ce transfert lui-même implique de graves dangers pour sa sécurité », note Haroon Masih.
« Les terroristes peuvent se cacher partout voire même infiltrer les rangs des gardiens qui devraient la protéger comme cela a été le cas pour le gouverneur Taseer ». C'est pourquoi la Fondation Masihi, en accord avec les autorités, entend organiser un service d'escorte privé constituant une garantie de protection supplémentaire pour la jeune femme. « Aujourd'hui, vus les derniers événements en date, nous n'avons pas grande confiance dans le service de surveillance fourni par l'Etat, composé d'hommes musulmans ».
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L'unité entre Wojtilà et Ratzinger
Source de l'article: Benoît et Moi (sous-titres du Suisse Romain) Texte original en espagnol
Une amitié qui n’est pas née de la chair
José Luis Restán
17/01/2011
"Il n’est pas nécessaire que vous écriviez cette lettre, car je veux vous avoir avec moi jusqu’à la fin”.
Ce furent les mots que Jean Paul II adressa à Joseph Ratzinger alors que s’approchait la date de l’anniversaire de ses 75 ans et qu’il devait par conséquent présenter la lettre obligatoire de renoncement. « Il avait placé une grande confiance, une confiance très cordiale et profonde en ma personne, c’était pour ainsi dire la garantie de garder le bon cap en matière de foi ». L’intéressé lui-même le raconte dans le livre La lumière du monde (page 21). Et ce fut ainsi jusqu'au serrement de main final, quand le Pape Wojtyla ne pouvait plus articuler une parole. Une amitié pour l’histoire, qu’il faut rappeler aujourd’hui alors que nous avons appris que le 1er mai prochain Jean-Paul II sera proclamé bienheureux.
Homme d'action - manières douces
Ce fut une unité, comme dit l’apôtre, qui ne naît ni de la chair ni du sang, mais de la reconnaissance mutuelle dans la foi. Il y avait beaucoup d’aspects tant au niveau du tempérament que de l’histoire qui pouvaient les séparer. L’un était polonais et homme d’action, l’autre allemand et intellectuel méthodique, le premier extraverti et doué pour la dramatique des grands gestes, le second bien plus contenu et aux manières douces. Wojtyla fit chercher Ratzinger dès le premier moment de son pontificat. Il le connaissait depuis le Concile et ensuite il l’avait rencontré à Munich à l’époque des dialogues (pas toujours suaves) entre les épiscopats allemand et polonais pour sceller la réconciliation. Et il l’eut très en évidence, il voulut l’avoir avec lui jusqu’à la fin.
Ratzinger, l'ami de confiance
Les confidences des Papes sont une fleur rare, mais Jean-Paul II laissa par écrit que le cardinal Ratzinger avait été plus qu’un collaborateur sûr, un ami de confiance. Il y avait quelque chose qui les unissait bien au delà d’une quelconque différence, leur double ancrage dans la Tradition de l’Église et dans le monde qu’il leur avait appartenu de vivre, un monde plein de tensions dans lequel de larges franges de la vieille chrétienté s’éloignaient sous leurs yeux du patrimoine de la foi. Mais ni l’un ni l’autre ne reculaient d’un pas, effrayés par l’aspérité des temps, ni ne se livraient à la lamentation facile sur les maux de l’époque et les tourments de l’Église en pleine digestion des contenus de Vatican II. Tous les deux étaient des hommes libres qui avaient forgé l’intelligence et le courage de leur foi dans le défi des deux grands monstres totalitaire. Et tous deux aimaient la beauté comme expression de la vérité de Dieu, de sa tendresse pour l’homme. Wojtyla le théâtre et la poésie, Ratzinger la musique. Les deux enfin, partageaient la cause de revitaliser le corps fatigué de l’Église et de relancer le grand défi missionnaire avec le monde moderne: ce fut la grande cause du Concile et tous deux souffrirent des incompréhensions et des tergiversations d’un côté et de l’autre.
La dialogue obéissant
Tout cela n’impliquait pas qu’ils fussent toujours d’accord, et chacun savait quelle était sa place. La personnalité entraînante et le charisme de Jean-Paul II étaient uniques, et en plus d’une occasion Ratzinger a montré une sorte d’admiration étonnée pour cette énergie, cette force tranquille et décomplexée avec laquelle le Pape Wojtyla abordait les problèmes les plus épineux. Mais aussi il nous a révélé la grande patience du Pape polonais, sa disponibilité pour écouter et son humilité pour accepter des opinions diverses. Combien de dialogues entre eux deux, avec l’horizon et le poids de toute l’Église ! « Parfois, nous pouvions ne pas être d’accord, mais je ne lui ai jamais désobéi », confessait le Préfet de la foi dans le livre "Le Sel de la terre".
Continuité
Cette très belle histoire d’amitié dans la foi vient à point, car ces derniers temps, on a diffusé un bruit stupide et vénéneux, qui essaie d’établir une rupture entre les deux souverains pontifes.
Il est certain que Benoît XVI a dû affronter les questions laissées en suspens, comme aura à le faire le Pape suivant quand il sera rappelé par le Seigneur. Un pontificat n’est jamais une œuvre achevée, ce n’est que la trame d’un chemin séculaire de l’Église, c’est une modestie essentielle sur laquelle le Pape Ratzinger ne cesse d’insister. Et il est vrai aussi que les circonstances changent avec une accélération croissante : le Mur de Berlin n’est plus mais le nihilisme en Europe a grandi, une certaine Théologie de la Libération n’a plus cours mais la crise globale pose de nouveau défis anthropologiques ; et a éclaté avec toute sa cruauté la furie du terrorisme d’origine islamiste et la persécution dans de nouveaux territoires comme l’Inde. Le choc énorme du début du pontificat du Pape Jean-Paul ne s’est pas toujours traduite par un fleuve de construction et d’éducation stable. Ce sont des choses que seulement la perspective du temps et la sagesse qu’accorde l’Esprit permettent d’apprécier et de distinguer.
Tragédie de la pédophilie
La façon différente avec laquelle Benoît XVI a abordé, par exemple, la tragédie des abus sexuels commis par des prêtres et des religieux, a beaucoup à voir avec sa propre expérience en matière de Doctrine de la Foi, avec la clarification de la psychologie moderne dans ce domaine, et avec l’amère séquelle de tant de cas mal gérés en leur temps par les évêques. Et pourquoi pas, aussi avec un génie particulier qui est le sien ? Tout cela a permis une maturation douloureuse. Mais cela ne signifie absolument pas que Jean-Paul II fut complaisant. Il affronta avec courage le cas des Etats-Unis, en initiant une voie que seulement son successeur a pu péniblement approfondir.
Béatification: un chemin régulier
Certains pensaient que le Pape Benoît XVI ferait un peu de politique et ralentirait la marche de la cause de béatification de Jean-Paul II, pour éviter des commentaires déplacés d’une certaine presse, ou qu’il mettrait une distance personnelle évidente par rapport à certaines manières de son prédécesseur. Il faut être aveugle pour penser que cet homme se laisserait intimider par les rumeurs et la malveillance de ceux qui aujourd’hui le flattent (les mêmes qui auparavant le massacraient), mais qui demain changeront leurs couplets.
"Santo subito"
Le cri de « Santo subito » a trouvé une réponse six ans après, temps suffisant pour étudier à la loupe chaque recoin du cheminement de Karol Wojtyla (jusqu’aux lettres qu’il échangeait avec son amie Wanda !) et pour vérifier les merveilles que le Seigneur fit au travers de sa vie. Et il convenait de procéder ainsi, pour que la décision ne naquît pas seulement de l’amour passionné du peuple, mais de l’assurance exigeante de l’Église. « Nous nous sentons heureux! » a dit Benoît XVI en commentant la nouvelle à l’Angélus.
Bien sûr que oui ! Il faudrait être malade pour ne pas se réjouir.
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Semaine de prière pour l'Unité des chrétiens, avec les martyrs
Rome: Mgr Kurt Koch a lancé un appel à un "œcuménisme des martyrs"
Rome, 17 janvier 2011 (Apic)
Le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, a lancé un appel à un "œcuménisme des martyrs", dans un texte publié par L’"Osservatore Romano" le 17 janvier 2011, la veille de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens.
Rappelant que 230 millions de chrétiens avaient fait l’objet, en 2008, de "discriminations, de brimades, parfois d’hostilités violentes et même de véritables persécutions", le cardinal Kurt Koch a appelé les fidèles du Christ à dénoncer "publiquement les situations de martyre" et à s’engager "ensemble en faveur du respect de la liberté religieuse et de la dignité de l’homme". "C’est en cela que consiste la responsabilité œcuménique", a-t-il conclu.
source: (apic/i.media/cp/ggc)
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