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dimanche, 23 janvier 2011

Berlusconi et le cléricalisme: appeler un chat un chat

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Opinion

Les catholiques italiens demandent plus de courage de l'Eglise face aux polémiques déclanchées par Berlusconi (Article de la Croix).

La petite phrase aux grands effets

Les journalistes recherchent alors les petites phrases venant du Saint-Père, et certains ont cru la trouver dans son discours de ce vendredi aux policiers: "Ces changements engendrent souvent un sentiment d'insécurité, principalement en raison de la précarité sociale et économique, mais aussi exacerbée par un certain affaiblissement de la perception des principes éthiques sur lesquels se fonde le droit et des attitudes morales personnelles, qui, donnent toujours de la force aux institutions".

Ces petites phrases étaient aussi utilisées et instrumentalisées lors des décisions françaises face aux Roms, pour jouer sur le clivage gauche-droite des catholiques en France.

César et Dieu

La hiérarchie de l'Eglise ne fait pas de politique! Cette noble activité revient aux laïcs, aux baptisés.  C'est là que réside aussi la définition d'une laïcité positive. Que de fois n'entendons-nous pas que les laïcs doivent avoir plus de place dans l'Eglise ?  dont les femmes? Or, la sacristie n'est pas le lieu le plus exaltant pour réaliser la si haute vocation du baptême, cet appel à la sainteté placé au coeur du Concile Vatican II. Certes l'Eglise a un tel prestige, une telle voix  morale qui touchent les consciences que  ceux qui aiment le pouvoir cherchent souvent à l'instrumentaliser.

images-2.jpgCela remonte à Constantin (IVème) qui finalement a quitté Rome pour fonder la ville qui porte son nom. C'est lui qui convoqua d'ailleurs les premiers Conciles; heureusement le Pape seul les approuva. Cela peut expliquer la raison pour laquelle l'Eglise orthodoxe est malheureusement bien plus soumise au pouvoir politique. Napoléon a cherché aussi à s'assujetir le pouvoir du Pape et de l'Eglise. La voie tracée par le Christ de "rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu" est toujours un fin équilibre à trouver pour chaque époque.

Unité de la foi

Chaque catholique a le droit de se forger ses idées politiques, culturelles, économiques en pleine liberté, sans prétendre qu'elles sont catholiques. La division, ou plutôt le fait de se mordre les uns les autres,  comme catholiques, sur des sujets relatifs est l'allié des opposants car l'adage le dit bien: "diviser pour régner". Les catholiques se doivent d'être unis  que sur la foi et la morale. Ce qui est une  opinion ne peut devenir un dogme: sur l'essentiel unité, sur l'accidentel liberté.

Le Pape, les évêques et les prêtres ne représentent les chrétiens que dans le domaine de la foi et de la morale. Lorsqu'ils expriment "un jugement politique", ce n'est que pour éclairer les consciences. Après, chacun fait son choix, dans les limites de la doctrine sociale de l'Eglise.

Appeler les choses par leurs noms

En Italie, bien du monde pense qu'il n'y a en fait peu de personnes bien formées en face de Berlusconi, qui effectivement ne vit pas personnellement selon son rang en cette période de crise. Alors que les catholiques et plusieurs femmes, non seulement en Italie mais dans le monde entier, s'engagent dans tous les domaines de la société, sans tirer la soutane blanche du Pape ou rouge des cardinaux, violette des évêques ou enfin noir des prêtres, de leurs côtés.

Le risque de la laïcisation des prêtres (qui font de la politiqueimages-1.jpg et quittent le confessionnal, l'autel et l'enseignement de la foi) ou de la cléricalisation des laïcs (qui jouent au curé) est un croisement qui ne peut aider personne, ni à envisager  positivement l'avenir, ni à voir sereinement les choses.

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