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Rencontre du Pape avec les journalistes; I.Media y était

A bord de l'avion papal - le 29/07/2013 à 13:23:00 Agence I.Media
En rentrant du Brésil, le pape François rencontre longuement la presse sans éluder une seule question.

Dans l’avion qui le menait de Rio de Janeiro (Brésil) à Rome (Italie), dans la nuit du 28 au 29 juillet 2013, le pape François s’est livré aux questions des 70 journalistes qui l’accompagnaient, abordant une multitude de sujets, y compris polémiques.

Durant le vol retour de son premier voyage international, s’il a évoqué sans jamais refuser une question les polémiques en cours autour de personnages du Vatican - Mgr Scarano ou Mgr Ricca -, le pape a aussi insisté sur la présence de “saints“ parmi ses collaborateurs de la curie. Il a affirmé n’avoir “pas encore trouvé“ de “lobby gay“ au Vatican et il a invité à ne pas “marginaliser“ les homosexuels. Au menu de cette longue conférence de presse figuraient aussi la réforme de la curie romaine, l’affaire ‘Vatileaks’, l’avenir de l’Institut pour les œuvres de religion, le rôle des femmes dans l’Eglise ou encore les prochains voyages pontificaux. Il est bien sûr revenu sur son déplacement au Brésil.

Le pape François a aussi confirmé que ses prédécesseurs Jean XXIII (1958-1963) et Jean-Paul II (1978-2005) seraient canonisés ensemble, probablement le 27 avril 2014. Au total, le pape argentin qui, une semaine plus tôt, avait confié aux mêmes journalistes qu’il ne donnait pas d’interviews car il trouvait cela “un peu pénible“, a passé plus d’1h20 avec eux, répondant à une vingtaine de questions, parfois très personnelles, à commencer par ses rapports avec Benoît XVI.
Voici les principaux thèmes abordés par le pape François lors de cette conférence de presse, probablement la plus longue d’un pape dans l’histoire :
IOR/Finances : A propos de l’avenir de l’Institut pour les œuvres de religion ; “Je pensais traiter la question économique l’année prochaine (…). Clairement, l’agenda a changé en raison de circonstances que vous connaissez tous et qui sont du domaine public (l’arrestation d’un prélat de l’APSA, ndlr) et qu’il fallait affronter. En premier lieu, il y a le problème de l’IOR : comment l’accompagner, comment le dessiner, comment le reformuler, comment assainir ce qu’il faut assainir. (…) Je ne sais pas ce que va devenir l’IOR. Certains disent qu’il faudrait peut-être que ce soit une banque, d’autres que ce soit un fonds d’aide, et d’autres de le fermer. On entend ces rumeurs. Mais, je ne sais pas, j’ai confiance dans le travail des personnes de l’IOR qui travaillent en ce sens, et aussi de la commission. Le président de l’IOR reste le même qu’avant, en revanche le directeur et le vice-directeur ont donné leur démission. Je ne peux pas dire comment se finira cette histoire, et c’est beau. Parce que si l’on cherche on trouve : on est humain ! Nous devons trouver le meilleur. Mais par contre, les caractéristiques de l’IOR, qu’il soit une banque, un fonds d’aide, quoi que ce soit : transparence et honnêteté. Ce doit être ainsi“.
Lobby Gay : “On écrit beaucoup sur ce lobby gay, je ne l’ai pas encore trouvé. Je n’ai encore rencontré personne au Vatican qui me montre sa carte d’identité avec écrit ‘gay’. On doit distinguer le fait d’être homosexuel, et le fait de faire partie d’un lobby, car les lobbies ne sont pas bons (…) Si une personne est homosexuelle, qui suis-je pour la juger ? LeCatéchisme dit de ne pas marginaliser ces personnes. Le problème n’est pas d’avoir cette tendance, nous devons être frères, (…) le problème est de faire des lobbies, lobbies des affaires, lobbies politiques, lobbies des francs-maçons, c’est cela le problème le plus grave“.
Mgr Ricca : A propos des activités homosexuelles de Mgr Battista Ricca, prélat de l’IOR nommé par le pape François ; “J’ai fait ce que prévoit le droit canon, c’est-à-dire l’investigatio praevia, et nous n’avons rien trouvé. Mais je voudrais ajouter quelque chose là-dessus. Je constate que, souvent, dans l’Eglise, dans ce cas comme dans d’autres cas, on va chercher les péchés de jeunesse et on les publie - pas les délits, c’est autre chose, par exemple l’abus sur des mineurs est un délit - mais si un laïc, un prêtre, une religieuse a fait un péché et s’est converti, le Seigneur pardonne. Quand le Seigneur pardonne, le Seigneur oublie. (…) Et nous, nous n’avons pas le droit de ne pas oublier. Nous courrons le risque que le Seigneur n’oublie pas les nôtres (péchés, ndlr)“.
Curie romaine : “Il y en a des saints dans la curie ! Des cardinaux, des prêtres, des évêques, des religieuses, des laïcs : des gens qui prient, qui travaillent beaucoup et qui vont aussi à la rencontre de pauvres, discrètement. (…) Il y a des saints dans la curie, et aussi quelques-uns qui ne sont pas tellement saints. Ce sont ceux qui font le plus de bruit. Et vous savez qu’un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse. Ceux-là me font de la peine“.
Mgr Nunzio Scarano : A propos de cet ancien comptable de l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA) arrêté en juin dernier par la justice italienne dans une affaire de fraude et de corruption ; “Il y a ce monseigneur, en prison. Il n’est pas allé en prison parce qu’il ressemblait à la ‘bienheureuse Imelda’ (expression argentine, ndlr). Ce n’était pas un bienheureux ! Ce sont des scandales qui font mal“.
Réforme de la curie : Interrogé sur sa volonté de réformer la curie et la création de plusieurs commissions en ce sens, le pape a assuré que “ce sont des choses que les cardinaux ont demandées à celui qui allait devenir le nouveau pape“. La création d’une commission de 8 cardinaux pour l’aider dans la réforme de la curie et le gouvernement de l’Eglise s’inscrit dans “la ligne de la maturation de la relation entre synodalité et primat“. Parmi les “nombreuses réformes“ proposés à la veille du conclave, le pape François a énuméré une réforme de la “méthodologie“ du secrétariat du synode, la possibilité de donner “un caractère de consultation permanent“, des consistoires de cardinaux “moins formels“.
Résistance à la réforme : “S’il y a de la résistance (dans la curie, ndlr), je ne l’ai pas encore vue. C’est vrai que je n’ai pas encore fait grand-chose. Mais, on peut dire que j’ai trouvé de l’aide, des gens loyaux. Cela me plaît par exemple lorsque que quelqu’un me dit : ‘je ne suis pas d’accord’. J’en ai trouvé, et ce sont de vrais collaborateurs, il y en a dans la curie“.
Personnel de la curie : “Je crois que la curie a vu baisser son niveau depuis le temps des anciens officials de curie. Le profil de l’ancien official de curie fidèle, qui faisait son travail, nous en avons besoin. Il y en a, mais pas autant qu’avant. (…) Il nous en faut plus !“
Austérité : Après avoir rappelé qu’il vivait à la Maison Sainte-Marthe pour ne pas “vivre tout seul“ et qu’il avait “besoin de gens à rencontrer, à qui parler“, le pape a soutenu qu’une “austérité générale“ était “nécessaire“ pour ceux “qui travaillent au service de l’Eglise“, précisant que chacun devait “vivre comme le Seigneur lui demande de vivre“. “Les cardinaux qui travaillent à la curie ne vivent pas comme des riches et dans le faste, ils vivent dans un petit appartement, ils sont austères, ceux que je connais“.
Miséricorde : “Je crois qu’est venu le temps de la miséricorde. Ce changement d’époque, et les nombreux problèmes de l’Eglise comme le mauvais témoignage de quelques prêtres, les problèmes de corruption de l’Eglise, le problème du cléricalisme… Cela a laissé de nombreuses blessures. (…) Mais si le Seigneur ne cesse de pardonner, nous n’avons d’autre choix que de soigner d’abord les blessures. L’Eglise est mère et doit prendre la voie de la miséricorde, pour tous“.
Divorcés remariés : “On doit regarder cela dans la totalité de la pastorale du mariage. Entre parenthèses, les orthodoxes ont une pratique différente. Ils suivent ce qu’ils appellent la théologie de l’économie et offrent une deuxième possibilité. Je crois que ce problème doit être étudié dans le cadre de la pastorale du mariage. L’un des thèmes sur lesquels je consulterai le conseil des 8 cardinaux, du 1er au 3 octobre, sera de voir comment avancer en termes de pastorale matrimoniale“. Après avoir indiqué que le prochain synode des évêques devrait traiter de la pastorale du mariage, le pape a précisé : “On se marie sans maturité, sans s’apercevoir que c’est pour toute la vie ou parce que, socialement, l’on doit se marier. Cela entre dans la pastorale du mariage, comme le problème judiciaire de la nullité des mariages“.
Avortement et mariage homosexuel : A propos de l’absence de référence à ces sujets lors de son voyage au Brésil ; “L’Eglise s’est déjà parfaitement exprimée sur cela, il n’était pas nécessaire de revenir dessus. (…) Il n’était pas nécessaire d’en parler à moins de dire des choses positives (…) Les jeunes savent parfaitement quelle est la position de l’Eglise“.
Rôle de la femme dans l’Eglise : “Une Eglise sans femmes c’est comme le collège apostolique sans Marie. Le rôle de la femme dans l’Eglise n’est pas seulement la maternité, la mère de famille, il est plus fort, c’est celui de l’icône de la Vierge, celle qui aide à faire grandir l’Eglise. (…) Paul VI a écrit quelque chose de très beau sur les femmes, mais je crois que l’on doit aller plus loin dans l’explication du rôle et du charisme de la femme. On ne peut imaginer une Eglise sans femmes actives. (…) Nous n’avons pas encore fait une théologie profonde de la femme dans l’Eglise. On a seulement dit : elle peut faire ceci, elle peut faire cela : elle fait l’enfant de chœur, elle lit une lecture, elle fait la présidente de Caritas, mais il y a plus, il faut une profonde théologie de la femme“.
Ordination des femmes : “L’Eglise a parlé et a dit non, Jean-Paul II l’a dit avec une formulation définitive, cette porte est fermée“.
Mouvements charismatiques : “Vers la fin des années 1970 et au début des années 1980, je ne pouvais pas les supporter ! Un jour, en parlant d’eux, j’avais dit cela : ‘ils confondent la célébration liturgique avec une école de samba’. J’ai dit cela, et je m’en suis voulu. (…) Aujourd’hui je crois que ces mouvements font beaucoup de bien à l’Eglise, en général. (…) J’ai vu le bien qu’ils faisaient“.
Voyages internationaux : Le pape François a expliqué avoir en projet un voyage à Jérusalem, avec le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier ; “on y travaille, mais on ne sait pas bien si cela se fera ou pas“. “En Amérique latine, je crois qu’il n’y a pas de possibilité d’y retourner : le pape latino-américain a fait son premier voyage en Amérique latine, adieu ! On doit attendre un peu. Je crois que l’on peut aller en Asie, j’ai été invité à me rendre au Sri Lanka, et aux Philippines. Le pape Benoît XVI n’a pas eu le temps d’aller en Asie, et c’est important. (…) Je voulais aller à Constantinople le 30 novembre (fête de saint André, ndlr) pour rendre visite à Bartholomée Ier, mais ce n’est pas po

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lundi, 29 juillet 2013 | Lien permanent | Commentaires (2)

Depuis 3 ans, François peint l'histoire de l'Eglise avec le pinceau de la Miséricorde

Aleteia

Très Saint-Père,

images-2.jpegvoici déjà trois ans que vous êtes notre Pape, le doux Christ sur la terre.

Je suis trop proche des événements et je n'arrive pas à les mettre spontanément ensemble, pour les lire dans toute leur amplitude et leur potentiel, avec un regard libre et détaché de l'immédiat. Un peintre ne doit pas être scotché devant ses couleurs.

Ce temps m'a permis une certaine décantation pour mieux découvrir la fresque que Dieu dessine dans l'histoire de l'Eglise, du monde et sur la toile de nos âmes. 

Le coup de tonnerre de la renonciation

Je ne fus pas vraiment surpris par la renonciation de votre grand prédécesseur, Joseph Ratzinger, Sa Sainteté Benoît XVI; mais j'avais été marqué par le tonnerre, le coup de foudre tombé si soudainement sur la coupole de la basilique Saint Pierre. Ce jour là, il faisait sombre. 

Il avait laissé entendre qu'il pourrait renoncer au pontificat, et je le sentais très fatigué. Pour moi, c'est un saint vivant, un géant digne de Saint Jean Paul II, un prince, un Père et un fidèle serviteur de l'Eglise. J'ose le dire: la crise et la corruption dans l'Eglise catholique m'avait fait douter. Cette corruption interne me donnait une certaine nausée. L'action décisive de Joseph Ratzinger m'avait convaincu de demeurer dans la grande famille de l'Eglise. Je suis resté grâce à lui !

Autant son élection m'avait fait quitter mes genoux pour sauter sur mes deux jambes, autant votre élection m'a certes réjouis, mais m'a laissé dans l'expectative. J'ai bondis vers mon ordinateur ! Je ne vous connaissais pas. 

Je l'avoue ... lorsque le Cardinal Tauran a prononcé joyeusement votre nom, avec un air un brin taquin - il mesurait déjà la divine surprise - ce fut la toute première fois que je l'entendais. Ce fameux 13 mars, après que l'épaisse fumée blanche ait recouvert les toits du Vatican, j'avais une interview à la télévision. J'ai foncé sur Internet pour mieux vous connaître et glaner un maximum d'information. 

L'oiseau de bonne augure

images.jpegL'oiseau posé sur la cheminée de la chapelle Sixtine me reste également en mémoire, comme si l'oiseau de bonne augure, annonçait un Pape venu d'au-delà des mers. Je le dis sans complexe: je pensais que le Pape viendrait d'Amérique !

Dès vos premiers pas, je vous ai suivi, lu, observé, écouté et aimé. Je confesse que votre sens liturgique m'a un peu étonné, tant j'avais pris l'habitude de prier avec Benoît XVI, dans des liturgies splendides, rayonnantes de beauté, de sobriété et de foi. L'équilibre liturgique avait été atteint. Je l'avais vu de tout près. 

Avec émotion, je vous ai vu aller vers les malades, les pauvres, les prisonniers et les petits. Je vous ai admiré, car très à l'aise avec les journalistes, au point que des larmes de joie ont arrosé mes joues. Vous communiquiez comme mes professeurs de la Sainte Croix m'avait appris durant mon séjour romain: images percutantes, sens de la formule, avec ces mots ficelés et ciselés pour les salles de rédactions et pour les gens simples, comme Jésus avec ses paraboles. Depuis le début, je suis fan de votre sens de la communication. 

J'ai dévoré presque tous les livres vous concernant: celui d'Andrea Tornielli, l'un de mes vaticanistes préférés, celui d'Arnaud Bedat, un journaliste de mon pays, ravi et saisi par votre personnalité, ceux du correspondant de l'AFP Jean-Louis de la Vaissière et bien d'autres articles de différentes agences de presse, sans oublier ma préférée I.Media.

Le livre d'Austen Ivereigh, "le Grand Réformateur, l'avénement d'un Pape radical" (The making of a radical Pope), m'a permis de mettre des mots sur l'espérance qui m'habitait. L'Esprit Saint réforme toujours l'Eglise, la met dans sa forme originelle et nous entraîne a sa suite. La prière et la conversion sont des entraînements pour nous mettre en forme. 

Au Brésil, j'avoue avoir été d'abord fâché quant à votre décision de ne pas rencontrer les journalistes lors de votre vol outre Atlantique. Puis, j'ai confessé ma grossière erreur lorsque je vous ai vu si à l'aise lors lors du vol de retour, passant plus d'une heure avec les journalistes. Vous m'avez conquis. L'effet "post voyage" donnait un rayonnement mondial à vos conférences de presse. 

La lumière du confessionnal

Grâce à vous, ma vie spirituelle a fait un bon en avant, tant vos homélies du matin à Sainte Marthe sont concrètes, pétries de réalisme et de sagesse, avec ce génie de Saint Ignace. Avec vos propos, je cours plus vite au confessionnal - vous ne vous gênez pas de vous confessez publiquement - car je vois mieux mes péchés, mes manquements.

Vos mots sonnent comme des doux reproches affectueux et bienveillants, qui ne m'écrasent pas, qui ne me culpabilisent pas, mais me poussent à me convertir, pour ne pas m'installer, m'établir ou demeurer dans la tiédeur. Vos propos ne sont pas piqués des vers, ils picotent l'espace d'un instant, comme un aftershave, avant de me faire sentir la bienfaisance du baume et reposer dans la quiétude et la paix de la conscience.

Vous êtes une sorte de Dalaï Lama de la Sagesse, un Père Teresa, non pas de Calcutta, mais de Buenos Aires. Vous me rappelez que la foi ne consiste pas d'abord à mettre la virgule théologique au bonne endroit, mais qu'elle est d'abord une vie concrète, quotidienne et ordinaire, qui m'engage dans ma relation avec mes frères et soeurs. 

Benoît XVI fut passablement chahuté par le monde médiatique. Depuis 1982, son service fidèle et précis à la Congrégation de la doctrine de la foi, en a laissé plus d'un avec une rancune contre son action limpide. Autant vous étiez un inconnu depuis votre élection, autant Benoît XVI avait eu le temps de voir naître des ennemis fort puissants depuis belle lurette. 

Votre sens de la communication 

La médiatisation de son pontificat pécha par manque de lumière, tant ses interventions n'étaient pas reprises, censurées et ignorées. Votre pontificat a trop de lumière. C'est toujours la même histoire: le trop et le trop peu, les excès sont souvent déformants.

Vous êtes partout. C'est phénoménal. Mais vous êtes devenu un objet commercial. Il est tellement facile d'être avec vous quand le vent vous est encore favorable.

Je fus stupéfait comment votre simple "bonsoir" ai pu donner à croire que vous alliez enfin abattre les vérités de la foi qui brillent comme des étoiles dans la nuit de notre monde. Vous alliez décapiter l'infaillibilité papale, renverser les tables, déformer et même casser enfin l'Eglise, changer la doctrine poussiéreuse que Joseph Ratzinger avait patiemment précisée et sculptée, telle une montre sortie des ateliers suisses les plus prestigieux.

La majorité vous voyait changer la nécessité, pour tous et chacun, d'être en état de grâce pour recevoir le Corps de Jésus. Autrement dit, vous seriez celui qui abolirait cette funeste et injuste interdiction de communier des personnes divorcées remariées. J'épluchais vos prises de positions et ne lisais manifestement pas la même chose. Je fus aussi fort surpris de voir votre phrase aérienne: "si une personne homosexuelle suis droitement le Seigneur, qui suis-je pour juger" être raccourcie en sa finale "qui suis-je pour juger ?". Or, il y a la prémisse: chercher droitement le Christ. 

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Pour terminer, je dois dire que je vous vois comme le grand électeur de Joseph Ratzinger. En avril 2005, vous avez croisé le fer avec vos collègues cardinaux afin qu'ils ne vous élisent pas sur le Siège de Pierre. Vous avez dû vous fâcher ! pour les convaincre d'élire l'élu de votre coeur: le bras droit de Saint Jean-Paul II, l'héritier, le Cardinal, Joseph Ratzinger !

Avec vous c'est toujours le Pape, l'aventure de la foi qui résonne dans l'espace et le temps, Jésus Christ qui continue d'être annoncé partout, surtout à l'extérieur de la sacristie et du monde clérical renfermé et étroit. Vous continuez à présider la famille qui est née le jour de la Pentecôte, alors que les portes étaient d'abord fermées et verrouillées. L'Eglise est née en sortie dites-vous ! 

La Miséricorde

At last but not the least ! Vous êtes le Pape de la Miséricorde. Avec vous, j'ai découvert pourquoi le Christ m'a appelé: parce que je suis un pécheur. La Miséricorde appelle, votre devise est comme l'étendard. Elle me fait sortir de mon moi, de ma médiocrité, de mes défauts, de mes infirmités, un peu comme Lazare du tombeau: "viens dehors". Les bandelettes qui entourent les blessures de mon âme tombent et me laissent gambader comme un homme libre, un peu ivre l'Esprit Saint, pour me jeter vivant dans le bras affectueux de Dieu mon Père, mon Papa, Abbà Père. 

images-1.jpegVous peignez l'histoire de l'Eglise avec le pinceau de la Miséricorde.

Karol Wojtilà fut élu car il manquait de saints pour nous donner l'exemple. Joseph Ratzinger fut appelé car l'Eglise souffrait de la confusion doctrinale. L'Eglise avait mal à son image ! Alors Dieu vous a désigné.

Avec votre visage, vos mimiques dignes de Don Camillo, la foi est attractive, bienveillante et suscite l'intérêt. Vous dites ne jamais regarder le petit écran, mais vos expressions sont une petite lucarne, une mise en image de la foi. On y entrevoit sa profondeur, son intériorité et son humanité: la joie, la souffrance, les rires, les pleurs, la colère et la compassion. 

Je vous tire mon chapeau. Les Papes se succèdent, mais c'est toujours blanc bonnet et bonnet blanc. Les sceptiques vous opposent, alors qu'il faut vous ajouter. En fait, l'herméneutique de la Réforme de Benoît XVI, décrite dans un discours simplement magistrale à la curie romaine en 2005, est en pleine expansion. Vous n'avez pas vécu le Concile Vatican II, mais vous le vivez

Pour tout cela, très Saint Père, merci d'avoir accepté ce choix de Dieu, merci d'avoir dit oui à l'Esprit Saint, pour être depuis 3 ans, notre Pape bien-aimé. 

 

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mardi, 15 mars 2016 | Lien permanent | Commentaires (1)

Mafia: le Pape François aux mafieux: ”convertissez-vous ou vous irez en enfer !

Mafia – The ultimate bluffing game!

I.Media - Le Figaro

Le Pape n'a pas peur de la Mafia: "Convertissez-vous ou vous irez en enfer!"

Le Pape François a rencontré les victimes de la mafia. Des mots vrais et forts comme la Vérité de la Miséricorde:

"Je dois dire une parole aux protagonistes absents: aux mafieux, je vous en supplie, changez de vie. Convertissez-vous et arrêtez-vous, ne faites pas le mal. Nous prions pour vous, convertissez-vous. Je vous le demande à genoux, pour votre bien, cette vie que vous vivez actuellement ne vous donnera pas la joie et le bonheur.

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Le pouvoir et l'argent que vous avez maintenant, provenant de tant d'affaires sales, de crimes mafieux, d'argent ensenglanté, vous ne pourrez pas l'emporter dans l'autre vie. Vous avez encore du temps pour ne pas finir en enfer, car c'est ce qui vous attend si vous continez sur ce chemin".

Benoît XVI luttait contre la mafia

Le pape Benoît XVI a appelé à "avoir honte du mal" à Palerme lors de sa première visite en Sicile, une terre gangrenée par la mafia. "On doit avoir honte du mal, de ce qui offense Dieu et l'homme, on doit avoir honte du mal qui blesse la communauté civile et religieuse avec des actions qui n'aiment pas être mises en lumière", a dit le pape devant des dizaines de milliers de fidèles, lors d'une messe en plein air célébrée sous le soleil face à la mer sur une vaste esplanade, le Foro Italico.

Jean-Paul II dénoncait la mafia

Vatican -le 21/03/2014 à 19:49:00 Agence I.Media

Changez de vie pour ne pas finir en enfer, lance le pape François aux mafieux.

 

“S’il vous plaît, changez de vie, convertissez-vous, arrêtez de faire le mal !“ C’est l’appel que le pape François a lancé au monde de la mafia, dans la soirée du 21 mars 2014 à Rome (Italie), lors d’une émouvante veillée de prière en présence de plusieurs centaines de proches de victimes du crime organisé. Dans l’église Saint-Grégoire-VII, non loin du Vatican, le pape a aussi écouté la longue liste de 842 “victimes innocentes“ de la mafia, parmi lesquelles quelque 80 enfants.

Lors d’une cérémonie particulièrement touchante en mémoire des victimes de la mafia, le pape François a ainsi pris la parole pour lancer un appel vibrant “aux grands absents“ de cette soirée : “les hommes et femmes mafieux“. “S’il vous plaît, changez de vie, convertissez-vous, arrêtez de faire le mal“, a demandé le pape d’un ton particulièrement grave avant de poursuivre : “Nous prions pour vous, convertissez-vous“.

“La vie que vous vivez maintenant ne vous donnera pas de plaisir, elle ne vous donnera pas de joie, pas de bonheur“, a encore assuré le pape. “Le pouvoir, l’argent que vous avez maintenant, de tant d’affaires sales, de tant de crimes mafieux, a poursuivi le pape, est de l’argent ensanglanté, du pouvoir ensanglanté, et vous ne pourrez pas les emporter dans l’autre vie“.

“Convertissez vous, il est encore temps, pour ne pas finir en enfer, car c’est ce qui vous attend si vous continuez sur cette voie“, a encore affirmé le pape avant de lancer aux mafiosi : “Vous avez eu un papa, une maman, pensez à eux, pleurez un peu et convertissez-vous !“

Avec les très nombreux proches de victimes, le pape François a aussi souhaité “partager une espérance“ : “Que le sens de responsabilité, peu à peu, l’emporte sur la corruption, partout dans le monde“, “que la justice prenne la place de l’iniquité“. Il a également dit sa “solidarité“ avec ceux qui avaient perdu un être cher, “victimes de la violence mafieuse“, et les a remerciés pour leur “témoignage“. Au terme de son intervention, le pape a récité un Je vous salue Marie avec les centaines de personnes qui emplissaient l’église moderne.

Une liste interminable

Durant cette cérémonie, certains proches des 842 victimes innocentes de la mafia ont lu leurs noms au micro durant une vingtaine de minutes, chaque intervention se concluant par une salve d’applaudissements. Le premier, Emanuele Notarbartolo, est la première victime reconnue de la mafia, en 1893. Tout au long de cette énumération, le pape François, avec à ses côtésle père Luigi Ciotti, fondateur de l’association antimafia Libera qui organisait cette veillée, est resté assis, le visage fermé et grave, en prière.

Au cours de ce moment particulièrement émouvant, où la voix des lecteurs s’est brisée à plusieurs reprises, les noms du juge sicilien Paolo Borsellino, fer de lance de la lutte antimafia assassiné par Cosa nostra en 1992, ou de la journaliste Anna Politkovskaïa, opposante russe assassinée à Moscou en 2006, ont notamment été mentionnés, de même que ceux d’enfants récemment tués.

Au début de la veillée, le père Ciotti avait salué la mémoire de tous ceux qui étaient morts à cause de “la vérité et de la justice“, évoquant notamment les 80 enfants tués par la mafia. “70 % des familles de victimes ne connaissent pas encore la vérité“, a dénoncé le prêtre italien.

Le fondateur de l’association Libera a pointé du doigt l’attitude parfois tiède de l’Eglise envers la mafia, faite “d’excès de prudence“, de “silences“ ou de “mots de circonstances“, rappelant toutefois l’engagement des papes contre le crime organisé et la lutte de nombreux prêtres et évêques contre ce fléau. 

AMI/MM/MB

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vendredi, 21 mars 2014 | Lien permanent | Commentaires (2)

Chemin de croix avec le Pape: la souffrance est vaincue en Jésus

RIO DE JANEIRO


Copacabana Via Crucis


Traduction officielle

 

Très chers jeunes


Unknown.jpegNous sommes venus ici aujourd’hui pour accompagner Jésus tout au long de son chemin de douleur et d’amour, le chemin de la Croix, qui est un des moments forts des Journées mondiales de la Jeunesse. Au terme de l’Année Sainte de la Rédemption, le bienheureux Jean-Paul II a voulu confier la Croix à vous, les jeunes, en vous disant : « Portez-la dans le monde comme le signe de l’amour de Jésus pour l’humanité et annoncez à tous que seul dans le Christ mort et ressuscité, il y a le salut et la rédemption » (Paroles aux jeunes [21 avril 1984]. 

 

Depuis lors, la Croix a parcouru tous les Continents et a traversé les secteurs les plus variés de l’existence humaine, en restant presqu’imprégnée des situations de vie de beaucoup de jeunes, qui l’ont vue et l’ont portée. Personne ne peut toucher la Croix de Jésus sans y laisser quelque chose de lui-même et sans porter quelque chose de la Croix de Jésus dans sa vie. Alors que vous accompagnez le Seigneur, ce soir, je voudrais que trois questions résonnent dans vos cœurs : qu’avez-vous laissé sur la Croix, vous, chers jeunes du Brésil, en ces deux ans durant lesquels elle a sillonné votre immense pays ? Et qu’est-ce que la Croix de Jésus a laissé en chacun de vous ? Et, enfin, qu’est-ce que cette croix enseigne à notre vie ?

 

1.Une tradition ancienne de l’Église de Rome raconte que l’Apôtre Pierre, sortant de la ville pour fuir la persécution de Néron, vit Jésus qui marchait dans la direction opposée et étonné, il lui demanda : « Seigneur, où vas-tu ? ». La réponse de Jésus fut : « Je vais à Rome pour être de nouveau crucifié ». À ce moment-là, Pierre comprit qu’il devait suivre le Seigneur avec courage, à fond, mais il comprit surtout qu’il n’était jamais seul dans sa marche ; avec lui il y avait toujours ce Jésus qui l’avait aimé jusqu’à mourir sur la Croix. Voilà ! chargé de sa Croix, Jésus parcourt nos routes pour prendre sur lui nos peurs, nos problèmes, nos souffrances, même les plus profondes.

 

Avec sa Croix, Jésus s’unit au silence des victimes de la violence qui ne peuvent plus crier, surtout les innocents et ceux qui sont sans défense ; avec elle, Jésus s’unit aux familles qui sont en difficulté, qui pleurent la mort de leurs enfants, ou qui souffrent en les voyant être les proies des paradis artificiels comme la drogue ; avec elle, Jésus s’unit à toutes les personnes qui souffrent de la faim dans un monde qui chaque jour met à la poubelle des tonnes de nourriture ; avec elle, Jésus s’unit à celui qui est persécuté à cause de sa religion, de ses idées, ou simplement pour la couleur de sa peau ; avec elle, Jésus s’unit aux nombreux jeunes qui ne mettent plus leur confiance dans les institutions politiques, car ils y voient égoïsme et corruption, ou qui ont perdu la foi en l’Église, et même en Dieu, à cause de l’incohérence des chrétiens et des ministres de l’Évangile. Dans la Croix du Christ, il y a la souffrance, le péché de l’homme, aussi le nôtre, et lui accueille tout avec les bras ouverts, prend sur ses épaules nos croix et nous dit : courage ! Tu n’es pas seul à les porter ! Je les porte avec toi, j’ai vaincu la mort et je suis venu te donner espérance, te donner la vie (cf. Jn 3, 16).


Unknown-1.jpeg2. Et nous pouvons ainsi répondre à la deuxième question : qu’est-ce que la Croix a laissé en ceux qui l’ont vue, en ceux qui l’ont touchée ? Que laisse-t-elle en chacun de nous ? Elle laisse le bien que personne ne peut nous donner : la certitude de l’amour inébranlable de Dieu pour nous. Un amour tellement grand qu’il entre dans notre péché et le pardonne, qu’il entre dans notre souffrance et nous donne la force de la porter ; qu’il entre même dans la mort pour la vaincre et nous sauver. La Croix du Christ renferme tout l’amour de Dieu, son immense miséricorde. Et c’est un amour auquel nous pouvons nous fier, auquel nous pouvons croire. Chers jeunes, ayons confiance en Jésus, en remettons-nous totalement à lui (cf. Lettre enc. Lumen fidei, n. 16) ! Seul dans le Christ mort et ressuscité nous trouvons le salut et la rédemption. Avec lui, le mal, la souffrance et la mort n’ont pas le dernier mot, parce que lui nous donne espérance et vie : il a transformé la Croix, d’instrument de haine, de défaite, de mort en signe d’amour, de victoire et de vie.

 

Le premier nom donné au Brésil a été justement celui de « Terre de la Sainte Croix ». La Croix du Christ a été plantée non seulement sur la plage, il y a plus de cinq siècles, mais aussi dans l’histoire, dans le cœur et dans la vie du peuple brésilien et pas seulement. Nous sentons le Christ souffrant proche de nous, un de nous qui partage à fond notre marche. Il n’y a pas de croix, petite ou grande, de notre vie que le Seigneur ne partage pas avec nous.

 

3.Mais la Croix du Christ nous invite aussi à nous laisser contaminer par cet amour, elle nous enseigne alors à regarder toujours l’autre avec miséricorde et amour, surtout la personne qui souffre, qui a besoin d’aide, qui attend une parole, un geste ; elle nous enseigne à sortir de nous-mêmes pour aller à sa rencontre et lui tendre la main. De nombreux visages ont accompagné Jésus dans sa marche vers le Calvaire : Pilate, le Cyrénéen, Marie, les femmes ... Devant les autres, nous pouvons être nous aussi comme Pilate qui n’a pas le courage d’aller à contre-courant pour sauver la vie de Jésus ; il s’en lave les mains. Chers amis, la Croix du Christ nous enseigne à être comme le Cyrénéen, qui aide Jésus à porter ce bois pesant, à être comme Marie et les femmes, qui n’ont pas peur d’accompagner Jésus jusqu’au bout, avec amour, avec tendresse. Et toi, à qui t’identifies-tu ? À Pilate, au Cyrénéen, à Marie ?

 

Chers jeunes, sur la Croix du Christ déposons nos joies, nos souffrances, nos succès ; nous y trouverons un Cœur ouvert qui nous comprend, nous pardonne, nous aime et nous demande de porter ce même amour dans notre vie, d’aimer chacun de nos frères et de nos sœurs avec le même amour. Ainsi soit-il !

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samedi, 27 juillet 2013 | Lien permanent

Poletti: Joseph Ratzinger n'aurait pas dû être élu Pape (sic!)

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Il Fatto Quotidianno

Le vaticaniste Marco Poletti ( et ce n'est pas un hasard de "Il Fatto Quottidiano", du même journal qui a sorti le faux scoop sur la mort prochaine de Benoît XVI ) pense que le Cardinal Ratzinger n'aurait simplement pas dû être élu. C'est cette phrase personnelle qui inaugure son dernier livre "Joseph Ratzinger. Crisi di un Papato" (crise d'un pontificat). 

NZZ

Reprenant l'info, c'est la NZZ Am Sontag qui se lance dans une analyse du pontificat, avec en plus à la clef 5 moments problématiques du pontificat de Benoît XVI: 

- la leçon de Ratisbonne en septembre 2006

- la levée des excommunications, suivie par la crise Williamson, en janvier 2009

- sa réponse sur le préservatif dans l'avion vers l'Angola en mars 2009

- le scandale pédophile dans le collège jésuite à Berlin en janvier 2010

- la crise économique du Vatican liée à Ettore Gotti Tedeschi (23 millions) pour la banque Credito Artigiano.

Mgr Viganò

La NZZ revient sur la promotion de Mgr Viganò à la nonciature de Washington (pourtant la première place diplomatique du monde). Le prélat du "Governatorato" (sorte de commune du Vatican) avait écrit des lettres au Pape qui dénoncaient la corruption financière. Or l'homme aurait été écarté... Enfin, le Cardinal colombien Hoyos (le même qui fut quelque peu à l'origine de la levée des excommunications) aurait révélé au Pape, aussi dans une lettre en allemand, que l'archevêque de Palerme aurait dit dans un voyage en Chine, que le Pape mourrait dans l'année. Ces deux affaires ont connu des fuites (Vatileaks), car ces lettres ont fini, on ne sait comment, chez les journalistes, dont le journal italien "Il Fatto Quottidiano".

Pour le vaticaniste Poletti, Benoît XVI ne sait pas gouverner la Curie et appelle de ses voeux un prochain Pape italien. 

Analyse:

Le chemin de croix

Malaise il y a bel et bien. La Curie romaine est une machine très complexe. Mais la cible principale est bien Benoît XVI, qui tente par tous les moyens de réformer l'intérieure de l'Eglise catholique. Son chemin de croix réformateur a commencé au Colisée en 2005, alors que le bienheureux Jean-Paul II embrassait la croix dans sa chapelle privée, Cardinal courageux qui dénonçait avec clarté les péchés des hommes qui devraient totalement appartenir à Jésus et qui salissent l'Eglise, qui est comme une barque qui prend l'eau de toute part. 

Benoît XVI commencera d'ailleurs son pontificat en demandant de prier pour lui afin qu'il ne se dérobe pas face aux loups. 

crbst_N-lumg07b1.jpgA part ce contexte douloureux, il est intéressant de noter la cristallisation de 5 crises médiatiques, qui sont en faites 5 éclairages possibles, mais qui ont le gros défauts de mettre dans l'ombre des aspects fascinants du pontificat de Benoît XVI. C'est la théorie de l'agenda setting qui se cache subtilement derrières ces 5 point clefs. En effet, le monde médiatique est comme une scène avec des spots lumineux, qui éclairent certaines parties mais qui laissent d'autres actions dans l'ombre, et donc qui les ignorent. Les médias fixent les thèmes dont l'opinion publique parle. 

Des succès dans l'ombre

Pourquoi ne pas retenir, en autre, les trois succès des JMJ: Cologne 2005, Sydney 2008 et enfin Madrid 2011 ? Le chemin de croix de Madrid a rassemblée quelques 3 millions de personnes dans les rues.

Pourquoi ne pas retenir le grand succès du voyage du Pape aux USA en 2007 ? en France en 2008 ? en Angletterre en 2010 ? 

Pourquoi ne pas retenir les nouvelles normes afin de lutter contre la pédophilie ? la lettre aux catholiques d'Irlande ? les rencontres et les prières avec les victimes ? 

On pourrait rallonger la liste, avec l'accord avec les Anglicans (un succès oecuménique), le rapprochement avec Moscou (autre succès oecuménique), la rencontre d'Assise en 2011, ajoutant même le dialogue avec les athés ? 

Pourquoi ne pas reprendre le thème de la première Encyclique "Dieu est Amour" ? Pourquoi ne pas lire et analyser l'encyclique sociale, afin d'endiguer la crise économique mondiale ? Pourquoi ne pas dire que les audiences sont toujours pleines ? que les homélies du Pape sont toujours très soignées, ce qui lui donnent une stature d'un Père de l'Eglise ? qui n'a rien à envier à un Saint Augustin ou un Saint Ambroise ? 

57063459.gifAussi, ces 5 points sont 5 crises médiatiques auto-produites qui se cristallisent et qui prétendent faire un portrait du Pape. Or, ce n'est que 5 traits, ce qui est tout simplement une caricature grossière. 

L'année de la foi

Enfin, les 50 ans de l'ouverture du Concile et l'année de la foi pour 2012-2013 s'annoncent sous les meilleurs auspices. Car Benoît XVI a bel et bien la foi comme axe porteur de tout son pontificat. Tant que la foi ne sera pas mis au coeur de nos préoccupations, avec sa célébration, car la liturgie de la Messe est la fête de la foi, rien ne pourra se résoudre dans la crise interne que connaît l'Eglise. 

Comme l'a très bien vu le Père Lombardi, directeur de la salle de presse, les vagues annoncent toujours la venue d'un bien plus grand. Le démon ne semble pas content et le fait savoir. Malgré la souffrance, Benoît XVI reste calme, serein et souriant, car il vit ce qu'il croit. La foi nous donne la certitude que l'élection de Ratzinger fut inspirée par l'Esprit Saint. Dieu l'a voulu Pape. 

De la Trinité à Jésus de Nazareth

Le triptique Amour, Espérance et Foi sont des dons qui viennent de Dieu, trois vertus dites théologales qui seront en fait les trois Encyclique majeures de Benoît XVI. Le Christ est bien celui qui nous donne la foi, car il est cet événement, cet ami fidèle, celui qui veut nous rencontrer. Il est bien Jésus de Nazareth, dont le troisième volume, best seller papal, sortira d'ailleurs en septembre de cette année. Jamais deux sans trois. Benoît XVI est très lu sur Internet, car en fait, si le bienheureux Jean Paul II fut le Pape de la TV, R@tzinger est le premier Pape de l'histoire qui répond présent sur le nouveau continent digital. 

Lire Patricia Briel: Le Temps ( Le Cardinal Bertone ne tient pas la barque de la Curie, qui est sans véritable leadership )

Lire Dom Romain: Benoît XVI, le 6ème Pape de l'histoire le plus âgé

Lire Jean Merci: Prier pour le Pape

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mercredi, 29 février 2012 | Lien permanent | Commentaires (5)

JMJ de Madrid: le Pape vers la jeune chaudière madrilène

madrid_2011-_missionaries_in_a_pilgrim_land-2.jpgBenoît XVI foulera pour la troisième fois le sol espagnol, à faire rougir de jalousie certains pays qui attendent sa visite. Le Successeur de Pierre fait mieux que Saint Paul dont la tradition bi-millénaire lui attribue une seule visite en Espagne.

Après Valence en 2006 pour la rencontre des familles, Saint Jacques de Compostelle et enfin Barcelone en 2010, c'est au tour de Madrid, en pleine chaleur estivale. Une image sans doute du climat social et culturel actuel espagnol.

Coopération positive

Les organisateurs de la JMJ louent pourtant le gouvernement socialiste de Zapatero pour sa collaboration généreuse à l'organisation de ce "big event": mise à disposition des lieux, des transports et de la sécurité (aux mains de la police), mais sans que l'Etat, tant au niveau national, régional que local n'ait à verser un seul centime. Les associations catholiques financent la JMJ.

Toute l'Espagne est bien consciente qu'en plein été, les projecteurs médias seront braqués sur péninsule hibérique, grâce aux quelques 4500 journalistes accrédités. Les deux clubs de foot prestigieux du Real de Madrid et du Barca en attirent 4 fois moins.

Le bouillonnement espagnol

images.jpgLe caractère espagnol est connu aussi pour son bouillonnement, son explosivité et son impulsivité. L'espagnol aime les extrêmes, sans via media et sans compromis. La chaleur favorise peut-être la réactivité dès qu'un argument devient très vite chaud, tel un Alonso au volant de sa Ferrari rouge; le débat devient animé et direct telles les balles de Nadal qui les frappe tel "un taureau" plein de fougue.

"It's balck, it's white" chantait l'américain aux danses saccadées Michael Jackson. Les espagnols ne font dès lors pas toujours dans la nuance, ignorent parfois les zones grises et le juste milieu et affectionnent plutôt "l'anarchie" de l'affrontement et de la confrontation. Les idées peuvent dès lors, heurter, taper et cogner.

Socialement et politiquement, il existe un bel et bien un anti-christianisme agressif qui ne craint pas de s'indigner à la vue de la foi. Un dicton dit d'ailleurs que les espagnols suivent toujours un prêtre, mais soit avec un cierge, soit avec un bâton! Un climat qui n'est dans tous les cas pas indifférent et où les chrétiens peuvent justement amener le sens de la tolérance dans une société aux racines clairement catholiques mais largement laicisée, à l'image des Occidentaux et des Européens.

Enraciner nouvellement la foi

Le choix personnel du Pape pour cette JMJ historique n'est donc pas innocent. Benoît XVI aime tous les espagnols, l'Espagne, la terre de Marie. Le souverain pontife a su discerner dans ce peuple aux multiples saints, à l'histoire bi-millénaire solidement catholique, un grand potentiel par l'émergence d'un nouveau catholicisme authentique.

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L'ignorance des fondements de la foi est toutefois pronfondément répandu, ainsi la lecture attentive du Youcat, le catéchisme pour les jeunes, est une aubaine précisèment pour enraciner la semence de la foi dans le sol fertile de l'intelligence. Tout un symbole pour la JMJ dont la thème fait plonger les jeunes dans le plus profond de leur vie: " "Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi" (cf. Col 2,7)." La foi n'occupe d'ailleurs presque aucune place dans l'arène public et médiatique, tellement les catholiques y sont encore minoritaires.

La famille

Le berceau culturel de la famille a très rapidement changé. Bien des enfants ne connaissent bientôt plus la différence entre un papa et une maman, mais ont devant eux simplement un parent A et B. La confrontation révolutionnaire du premier ministre Zapatero, avec la famille, cette cellule naturelle et cette unité fondamentale de la société, a laissé des traces profondes dans l'inconscient collectif. L'agressivité de ce gouvernement socialiste envers la vie et l'éducation est notoire.

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L'incertitude du futur

Des nouvelles élections sont prévues pour la mi-novembre. L'Espagne fait face à une grosse crise économique marquée par un haut pourcentage de chômage, plus de 20%, taux qui atteint même 40% chez les moins de 30 ans. Bien des jeunes n'ont jamais trouvé du travail suite à leurs études et les autres plus chanceux s'en sortent avec des petits contrats de courtes durées. Les jeunes ont vraiment parfois de quoi désespérer et s'indigner. Ils y voient les effets de la corruption hélas sans solution immédiate.

La JMJ "économique"

images-2.jpgLe gros million de jeunes attendu arriveront dans ce contexte difficile. Les jeunes organisateurs ont prévu des larges places pour leur grande fête, avec spectacles, shows, musiques, "events", mais tout sera fait aussi dans une certaine sobriété, précisément à cause de la crise actuel. Le budget moins élevé qu'aux précédents rendez-vous mondiaux, soit 20% de moins qu'à Sydney en 2008 ou 15% inférieur à celui de Cologne en 2005, est précisément là pour le rappeler. Même les 28 000 volontaires présents ont payé leur contribution pour participer, certes différement, à l'événement. Ils sont invités à donner. 

Pour la nourriture, le choix français de recourir à une seule entreprise afin de nourrir les jeunes n'a pas été retenu. Pour les organisateurs actuels, ce fut d'ailleurs une erreur. A Madrid, l'économie locale sera même bénéficiaire avec les restaurants et les bars qui accueilleront les jeunes munis de coupons repas. Les retombées économiques pourraient se chiffrer par millions, en plus grâce aux boissons, aux T Shirt, ou aux achats des produits locaux.

Le marketing de l'Eglise

L'Eglise n'a rien toutefois rien à vendre, car elle donne tout, le Christ. Toutefois, un évêque auxiliaire de Madrid reconnaît que le marketing et la communication de l'Eglise n'est pas toujours au top. Les catholiques sont affrontés à une crise dans leur vie intérieure, dans leur communication avec Dieu. Tout l'édifice de la foi tient dans ce rapport vital que chaque âme entretient avec Jésus Christ, solidement attaché par la contemplation en la personne du Sauveur du monde. Les catholiques sont en crise sur ce point.

Les raisons d'un choix

A140308_3.jpgLa raison ultime de la venue de l'humble vicaire du Christ dans la fournaise madrilène s'appuie sans doute sur la fameuse phrase du bienheureux Jean Paul II, patron et protecteur de la JMJ: "tous les hommes ont le droit de connaître le Christ".

La grand place du pardon, avec les nombreuses confessions dont 3 prévus avec Benoît XVI, la prière du chapelet, le chemin de croix, la veillée et l'homélie finale du Pape lors de la Messe finale seront parmi les lieux cruciaux pour que tous les participants, présents ou plus lointains, puissent entrevoir la fine lumière de la foi et de l'espérance, pour s'enraciner en Dieu.

Le guide du pélerin insiste pour dire que la JMJ est une occasion unique pour une rencontre décisive avec le Christ, bouleversement qui peut influencer toute la vie d'un jeune. Les saints du 3ème millénaire, tel un Saint Ignace de Loyola, une Sainte Thérèse d'Avila, un Saint Josémaria Escriva de Balaguer, une sainte Rose de Lima et des milliers d'autres sont certainement parmi eux. Les problèmes passent avec le temps, seule la sainteté demeure pour l'éternité.

 

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mardi, 09 août 2011 | Lien permanent

Benoît XVI, l'UBS et les USA

Un pas vers une finance éthique

images.jpegL'entente entre les Etats-Unis et l'UBS sur le secret bancaire

L'accord entre l'Administration américaine et le colosse bancaire hélvétique représente un progrès significatif dans la lutte contre l'évasion fiscale ainsi qu'un pas dans la direction d'une finance plus controllée. C'est un indiscutable succès pour l'administration américaine qui a fait de la lutte contre la corruption un point déterminant de son propre mandat. Mais c'est surtout un pas en avant vers le modèle d'une finance éthique décrite par Benoît XVI dans l'encyclique "Caritas in Veritate".

Transparence, écrit le Pape, signifie éhique, car "chaque décision économique a une conséquence de caractère morale" et donc" lorsque s'accomplit le processus économique, les règles de la justice doivent être respectées dès le départ et non pas après de façon latérale".

L'accord extra-judicaire entre Washington et l'UBS a été communiqué, mercredi 12 août, par Stuart Gibson, le représentant du département de la justice américaine, au juge du district de Miami Alan Gold. Ceux-ci auraient dû se prononcer lors de l'audience programmée au lundi 17 août - date prévue initialement depuis la mi-juillet - sur une dénonciaition en février dernier contre l'UBS. Le fisc américain, en fait, a accusé l'UBS d'avoir aidé 52 000 contribuables à se soustraire aux taxes aux travers des racourcis de "paradis off shore". Le patrimoine accumulée dans les comptes suisses, selon des indiscrétions de la presse, se monteraient à environ 15 milliard de dollars. L'UBS aurait évité un procès pénal en payant une amende de 780 millions de dollars et en donnant, selon un accord avec les gouvernement de Berne, les noms de 250 clients suspectés d'irrégularités. Trop peu pour les enquêteurs.

De l'accord même, il n'y a pas encore eu de détails. Le département d'Etat a parlé d'un "accord initial", souligant "qu'il faudra du temps pour arriver à un accord définitif". Toutefois, le lignes directrices sont claires: le géant bancaire suisse, second opérateur du monde dans la gestion du patrimoine, fournira à l'Administration américaine les noms de milliers des ses clients supectées d'évasion fiscale et d'irrégularités. Il devrait y avoir entre 8 000 et 10 000 noms, mais quelques sources parlent aussi de 5 000. La "livraison" des noms devrait advenir dans un temps assez bref, probablement après le 23 septembre, lorsque tombera l'amnistie concédée par les autorités des USA grâce à laquelle les fraudeurs fiscaux pourront s'auto-dénoncer avec des procédures simplifiées et sans aller vers des accusations pénales.

Actuellement, les scénarios qui s'ouvrent sont multiples. Certainement, comme le révèlent de nombeux analystes, l'accord entre Washington et l'UBS représente un vrai coup dur à la diffusion de paradis fiscaux et des banques "off shore". Il est question de comprendre ce qui adviendra en Europe, où le problème est encore énorme et les succès dans la lutte sont sporadiques, aussi à cause de la profonde colusion avec le monde politique.

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Il y a seulement une année, le scandale des 1 400 noms des agents de court européen au Lichtenstein semblait signer la fin des paradis fiscaux dans l'Union européenne (Luxembrourg, Autriche... ) et dans les pays limitrophes. En fait, la directive européenne qui devrait pacifier les systèmes de l'Union et garantir la transparence n'a pas encore été approuvée. Si l'entente entre l'Adminsitration des USA et l'institut bancaire suisse est couronné de succès, le résultat pourrait rendre plus facile, flexible et léger celui qui s'annonce (encore non conclu), accord entre Berlin et le Lischenstein pour le retour des capitaux dans la République allemande.  En mars dernier, la Principauté a rendu public la volonté de recevoir les standards de transparence de l'OCDE. Mais cela n'est pas dit: la peur des analystes consiste, que sans avoir le vrai soutien de la politique et des institutions financières internationales, les accords ne puissent pas être efficaces, se réduisant à des banals compromis temporaires.

Concernant la lutte sur l'évasion fiscale dans le monde, il plane encore des notables inconnus. Comment fera la Suisse pour concilier l'accord avec ses normes antiques du secret bancaire ? Quelles seront les conséquences pour la finance mondiale ? Et quelle sera l'incidence sur l'accord en cours sur les nouvelles règles des marchés ? L'OCDE (l'organisation pour la coopération et le dévellopement économique) estime que dans les "paradis fiscaux" dispersés dans les 4 coins de la terre, il y ait environ 5 à 7 000 milliard de dollars. La coopération entre les Etats s'accroit: de l'an 2000 à aujourd'hui, 44 accords bilatéraux ont été signés. Il faut encore des petits pas,  mais ceux-ci n'élimineront pas le problème car ils induiront les fraudeurs à déplacer la destination de leur propres fonds. Même discours pour la guerre au recyclage: selon la Banque mondiale, chaque année, entre 1000 et 1 600 milliards de dollars du fruit de l'activité criminels arrivent dans les oasis financiers. Et les enquêtes des "task forces" n'ont pas obtenu de résultats significatifs dans le recherche du blocage des flux.

(©L'Osservatore Romano - 14 agosto 2009)

N.B. L'UBS représenterait donc le 0,1 % de la fraude mondiale...

Traduit de l'italien par le Suisse Romain

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vendredi, 14 août 2009 | Lien permanent

Crise économique: le cri du Pape pour les plus pauvres

Saint Jean Chrysostome : “Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c’est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs“

Vatican - le 16/05/2013 Agence I.Media

Le pape François a dénoncé en termes forts “le fétichisme de l’argent“ et la “dictature“ d’une “économie sans visage“, le 16 mai 2013, dans un discours qui évoquait les “conséquences funestes“ de la “précarité quotidienne“ de nombreux hommes. Recevant en audience au Vatican les nouveaux ambassadeurs du Kirghizistan, du Luxembourg, d’Antigua-et-Barbuda et du Botswana, le pape François a regretté que la promotion de “l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière“ mette aujourd’hui en place “une nouvelle tyrannie invisible, parfois virtuelle, qui impose unilatéralement, et sans recours possible, ses lois et ses règles“.


© Osservatore Romano

Après avoir dénoncé “le refus de l’éthique“ et “le refus de Dieu“, regrettant aussi que “financiers, économistes et politiques“ considèrent Dieu comme “incontrôlable“ et “dangereux“, le pape a souhaité “un changement courageux d’attitude des dirigeants politiques“. Il a appelé de ses vœux “une réforme financière qui soit éthique et qui entraînerait à son tour une réforme économique salutaire pour tous“. Il a conclu en assurant que si “le pape aime tout le monde : les riches comme les pauvres“, il avait “le devoir au nom du Christ, de rappeler au riche qu’il doit aider le pauvre, le respecter, le promouvoir“.

Le pape a prononcé ce discours devant 4 nouveaux ambassadeurs près le Saint-Siège : les ambassadeurs du Kirghizistan Bolot Iskovic Otunbaev, du Luxembourg Jean-Paul Senninger (également secrétaire général du ministère des Affaires étrangères), d’Antigua-et-Barbuda David Showl et du Botswana Lameck Nthekela.
 
sans-titre.pngVoici des extraits de ses propos
 
“Messieurs les ambassadeurs, notre humanité vit en ce moment comme un tournant de son histoire, eu égard aux progrès enregistrés en divers domaines. Il faut faire l’éloge des acquis positifs qui contribuent au bien-être authentique de l’humanité dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la communication par exemple. Toutefois, il y a lieu de reconnaître aussi que la plupart des hommes et des femmes de notre temps continuent de vivre dans une précarité quotidienne aux conséquences funestes. Certaines pathologies augmentent, avec leurs conséquences psychiques ; la peur et la désespérance saisissent les cœurs de nombreuses personnes même dans les pays dits riches ; la joie de vivre s’amenuise ; l’indécence et la violence prennent de l’ampleur ; et la pauvreté devient plus criante. Il faut lutter pour vivre, et pour vivre souvent indignement.
 
L’une des causes de cette situation, à mon avis, se trouve dans le rapport que nous entretenons avec l’argent, et dans notre acceptation de son empire sur nos êtres et nos sociétés. Ainsi la crise financière que nous traversons, nous fait oublier son origine première située dans une profonde crise anthropologique. Dans la négation du primat de l’homme ! On s’est créé des idoles nouvelles. L’adoration de l’antique veau d’or (cf. Ex 32, 15-34) a trouvé un visage nouveau et impitoyable dans le fétichisme de l’argent et dans la dictature de l’économie sans visage, ni but vraiment humain.
La crise mondiale qui touche les finances et l’économie semble mettre en lumière leurs difformités, et surtout la grave déficience de leur orientation anthropologique qui réduit l’homme à une seule de ses nécessités : la consommation. Et pire encore, l’être humain est considéré aujourd’hui comme étant lui-même un bien de consommation qu’on peut utiliser, puis jeter. Cette dérive se situe au niveau individuel et sociétal. Et elle est promue ! Dans un tel contexte, la solidarité, qui est le trésor du pauvre, est souvent considérée comme contre-productive, contraire à la rationalité financière et économique. Alors que le revenu d’une minorité s’accroît de manière exponentielle, celui de la majorité s’affaiblit.
 
Ce déséquilibre provient d’idéologies promotrices de l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière, niant ainsi le droit de contrôle aux Etats chargés pourtant de pourvoir au bien-commun. S’installe une nouvelle tyrannie invisible, parfois virtuelle, qui impose unilatéralement, et sans recours possible, ses lois et ses règles. En outre, l’endettement et le crédit éloignent les pays de leur économie réelle et les citoyens de leur pouvoir d’achat réel. A cela s’ajoute, si besoin en est, une corruption tentaculaire et une évasion fiscale égoïste qui ont pris des dimensions mondiales. La volonté de puissance et de possession est devenue sans limite.
 
Derrière cette attitude se cache le refus de l’éthique, le refus de Dieu. Tout comme la solidarité, l’éthique dérange ! Elle est considérée comme contre-productive ; comme trop humaine, car elle relativise l’argent et le pouvoir ; comme une menace, car elle refuse la manipulation et l’assujettissement de la personne. Car l’éthique conduit vers Dieu qui, lui, se situe en-dehors des catégories du marché. Dieu est considéré par ces financiers, économistes et politiques, comme étant incontrôlable, dangereux même puisqu’il appelle l’homme à sa réalisation plénière et à l’indépendance des esclavages de tout genre.
 
L’éthique - une éthique non idéologique naturellement - permet, à mon avis, de créer un équilibre et un ordre social plus humains. En ce sens, j’encourage les maîtres financiers et les gouvernants de vos pays, à considérer les paroles de saint Jean Chrysostome : “Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c’est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs“ (Homélie sur Lazare, 1, 6 : PG 48, 992D).
 
Chers ambassadeurs, il serait souhaitable de réaliser une réforme financière qui soit éthique et qui entraînerait à son tour une réforme économique salutaire pour tous. Celle-ci demanderait toutefois un changement courageux d’attitude des dirigeants politiques. Je les exhorte à faire face à ce défi, avec détermination et clairvoyance, en tenant certes compte de la particularité de leurs contextes. L’argent doit servir et non pas gouverner ! Le pape aime tout le monde : les riches comme les pauvres. Mais le pape a le devoir au nom du Christ, de rappeler au riche qu’il doit aider le pauvre, le respecter, le promouvoir. Le pape appelle à la solidarité désintéressée, et à un retour de l’éthique pour l’humain dans la réalité financière et économique.
 
L’Eglise, pour sa part, travaille toujours pour le développement intégral de toute personne. En ce sens, elle rappelle que le bien commun ne devrait pas être un simple ajout, un simple schéma conceptuel de qualité inférieure inséré dans les programmes politiques. Elle encourage les gouvernants à être vraiment au service du bien commun de leurs populations. Elle exhorte les dirigeants des entités financières à prendre en compte l’éthique et la solidarité. Et pourquoi ne se tourneraient-ils pas vers Dieu pour s’inspirer de ses desseins ? Il se créera alors une nouvelle mentalité politique et économique qui contribuera à transformer l’absolue dichotomie entre les sphères économique et sociale en une saine cohabitation“.
I.MEDIA/AMI

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jeudi, 16 mai 2013 | Lien permanent

Vatileaks le retour: un prélat et une laïque arrêtés au Vatican

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Vatileaks le retour: Francesca Chaouqui et un prélat arrêtés au Vatican

(photo) Francesca Chaouqui, une femme assez sulfureuse au service du Pape et du Saint-Siège, a beaucoup joué sur son image "people". 

Le Magazine Crux l'annonçait la semaine dernière: le Vatican se préparait à des nouvelles révélations sur les finances du Vatican.

Deux livres allaient être publiés, notamment par le journaliste Nuzzi, ancien membre des services secrets, lié au premier Vatileaks sous le règne de Benoît XVI.

Le majordome de Benoît XVI lui avait transmis des documents volés sur son bureau. 

Le Vatican a communiqué l'arrestation d'un prêtre, membre de l'Opus Dei (voir communiqué), et d'une laïque qui auraient transmis des informations strictement réservées.

Le prêtre Lucio Angel Vallejo Balda, désormais en prison au Vatican, était secrétaire de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège avant de devenir le n°2 de la Commission pontificale de référence sur l’organisation de la structure économique et sociale du Saint-Siège, créée par le pape François le 20 juillet 2013. Elle fut remplacée par le Secrétariat pour l’Économie présidé par le cardinal George Pell.

Vatileaks le retour: l'un contre Benoît XVI, l'autre pour François

Notons que si la couverture médiatique du premier Vatileaks cherchait à mettre en cause le Pape Benoît XVI, ce remake renforce la volonté du Pape François. Curieux comme Benoît XVI fut attaqué pour sa gestion et François loué pour sa lutte contre la corruption. Les deux sont pourtant mains dans la mains. Certains avaient avancé, à tort, que le Pape Benoît XVI avait renoncé à cause de ces affaires. 

AFP

UN PRÉLAT ET UNE LAÏQUE ARRÊTÉS PAR LE VATICAN APRÈS LA FUITE DE DOCUMENTS SUR LES FINANCES DU PETIT ETAT 

Vatican - le 02/11/2015 | Par Agence I.Media

Le secrétaire de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège, le prélat espagnol Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, et l’Italienne Francesca Immacolata Chaouqui ont été arrêtés le 1er novembre 2015 au Vatican après le vol de données dans l’ordinateur du contrôleur général des finances du petit Etat, a indiqué le lendemain le Saint-Siège. 

Ils sont accusés d’avoir divulgué des documents comptables dont certains devraient être publiés dans deux ouvrages polémiques à paraître en Italie.

17vat_20151102152717650267.jpg(Radio Vatican ) Au Vatican, deux personnes ont été convoquées et interrogées les 31 octobre et 1er novembre dans le cadre de l’enquête ouverte il y a quelques mois par la Gendarmerie vaticane à propos du vol et de la diffusion d’informations et de documents confidentiels. Il s’agit d’un prélat espagnol, Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, de l’Opus Dei et d’une avocate italienne Francesca Chaouqui, respectivement ancien secrétaire et ancien membre de la COSEA, une commission créée par le Pape François dès le mois de juillet 2013.

Chargée de l’organisation des structures économiques et administratives du Saint-Siège, cette Commission avait été dissoute à la fin de son mandat. A la suite de ces interrogatoires, ces deux personnes ont été arrêtées. Ce lundi 2 novembre, le bureau du Promoteur de Justice a remis en liberté Madame Chaouqui, qui a accepté de collaborer avec les enquêteurs, tandis que le cas de Mgr Vallejo Balda, est à l’étude. Cette affaire intervient alors que deux journalistes italiens doivent publier cette semaine des ouvrages qui promettent des révélations sur des scandales et les affaires financières du Saint-Siège. L’un des deux, Gianluigi Nuzzi, avait, pendant le pontificat de Benoît XVI en 2012 rassemblé et publié des données et des documents réservés à l’origine de l’affaire surnommée Vatileaks. 

"Grave trahision"

Dans un communiqué du Bureau de presse, le Saint-Siège rappelle que ces publications sont le fruit d’une grave trahison de la confiance accordée par le Saint-Père. Les auteurs de ces livres tirent profit d’un acte illicite qui pourrait avoir des répercussions juridiques et éventuellement pénales. Le Bureau du Promoteur de Justice n’exclut d’avoir recours, si nécessaire, à la coopération internationale. Des publications de ce genre n’aident en aucune manière à clarifier et à établir la vérité. Au contraire, elles sèment la confusion et donnent lieu à des interprétations partielles et tendancieuses. Il faut absolument, insiste le Bureau de presse du Saint-Siège éviter de croire que cela puisse aider la mission du Saint-Père.

Selon la presse italienne, un vol de données aurait été perpétré sur l’ordinateur du contrôleur général des finances du Vatican, l’italien Libero Milone, dans son bureau situé non loin de la place Saint-Pierre. Nommé par le Souverain Pontife le 5 juin dernier pour la réforme des finances, Libero Milone est chargé de l’audit des comptes de l’ensemble des administrations du Vatican. Un procès par le tribunal du Vatican n’est pas exclu. 

(RF) 

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lundi, 02 novembre 2015 | Lien permanent | Commentaires (6)

Interview du Pape pour un journal des sans-abri

Une interview du Saint-Père à Straat Nieuws, le journal néerlandais des sans-abri

Cité du Vatican, 6 novembre 2015 (VIS).

images-1.jpegStraat Nieuws, le journal néerlandais des sans-abri, publie une interview du Pape, réalisée le 27 octobre, reprise par les 113 journaux du Réseau international des journaux de rue.

En voici quelques passages portant principalement sur la question de la pauvreté.

Quel est le message de l'Eglise pour les sans-abri? Qu'est-ce que la solidarité chrétienne pratique?

Le Pape: "Je pense à deux choses. Jésus est venu au monde sans même avoir un toit, et il est devenu pauvre. L'Eglise...sait ce que veut dire ne pas avoir un toit au-dessus de soi, alors que c'est un droit que défendent les Mouvements populaires des trois T (travail, toit, terre.) L'Eglise dit que toute personne a droit à ces trois T.

Vous demandez très souvent de prendre soin des pauvres et des réfugiés. N'avez-vous pas peur de lasser les media et la société en général?

Le Pape: "Lorsqu'il s'agit d'un sujet qui est pas agréable...on est effectivement tous tentés dire ça suffit. Oui. Si je me sens fatigué...je ne me préoccupe pas et continue à parler de la vérité et de dire les choses comme elles sont.''

N'avez-vous pas peur que votre appel à la solidarité envers les sans-abri et les pauvres soit exploité politiquement? Comment l'Eglise doit elle parler pour être influente tout en restant en dehors du débat politique?

Le Pape: "On risque de faire des erreurs dans ce domaine... L'Eglise doit dire la vérité mais aussi témoignage, le témoignage de la pauvreté. Si un croyant parle de la pauvreté ou des sans-abri alors qu'il vit comme un roi, ça ne va pas. L'autre risque est de conclure des accords avec les autorités politiques...peu clairs et transparents" qui favorisent la corruption présente dans la vie publique, mais aussi politique et religieuse".

Saint François, qui avait choisi la pauvreté radicale, vendit jusqu'à son évangéliaire. Comme Pape, ne vous sentez-vous pas encouragé à vendre les trésors de l'Eglise?

Le Pape: "Il ne s'agit pas des trésors de l'Eglise mais de toute l'humanité Par exemple, si demain je dis de mettre en vente la Pietà, on me répondra que ce n'est pas possible parce qu'elle n'appartient pas par l'Eglise. Elle est dans une église, mais appartient à l'humanité. Cela vaut pour tous les trésors de l'Eglise. Par contre nous avons commencé à vendre des cadeaux qu'on me fait."

Avez-vous vous conscience que la richesse de l'Eglise puisse créer de telles attentes?

Le Pape: "Oui. Si on dressait un inventaire des biens de l'Eglise, on pourrait croire qu'elle est très riche... En 1929, le gouvernement italien avait offert au Saint-Siège un vaste territoire, et c'est Pie XI qui a refusé et accepté seulement un demi-kilomètre carré de garantir l'indépendance de l'Eglise... Le parc immobilier de l'Eglise est important mais nous l'utilisons pour maintenir les structures de l'Eglise et réaliser de nombreux travaux, des hôpitaux ou des écoles. Par exemple, j'ai fait envoyer au Congo 50.000 euro pour construire trois écoles dans les zones défavorisées. L'éducation est une chose importante pour les enfants."

Très Saint Père, pouvez-vous imaginer un monde sans pauvres?

Le Pape: "Je voudrais un monde sans pauvres, et nous devons nous battre pour cela. Mais je suis un croyant et je sais que le péché est toujours en nous. Et il y a toujours la cupidité humaine, le manque de solidarité, l'égoïsme qui crée pauvres. Il est donc difficile d'imaginer un monde sans mal. Si on pense aux enfants exploités par le travail...ou les abus sexuels..., aux enfants tués pour le trafic d'organes! ... Je ne sais pas si on réussira à réaliser un monde un monde sans pauvres, parce que le péché est toujours là, qui conduit à l'égoïsme. Mais il faut continuer de lutter, toujours et encore."

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Vatican - le 06/11/2015 à 18:08:00 Agence I.Media


Une Eglise pauvre pour les pauvres : c’était le vœu du Pacte des catacombes, il y a 50 ans


domitilla-l125-h81.jpgEn écho au souhait du pape François de voir naître “une Eglise pauvre pour les pauvres“, l’Eglise catholique va commémorer un événement assez méconnu de son histoire : la signature, il y a 50 ans, du Pacte des catacombes par une quarantaine d’évêques s’engageant à la pauvreté évangélique, auxquels se sont ralliés par la suite plus de 500 pasteurs du monde entier. Pour cet anniversaire, un séminaire est organisé à l’Université urbanienne de Rome le 14 novembre 2015.


Le 16 novembre 1965, peu de jours avant la clôture du Concile Vatican II (1962-1965), une quarantaine de pères conciliaires signaient secrètement le Pacte des catacombes, s’engageant à “une vie de pauvreté“. Au terme d’une messe aux catacombes de Domitille dans le Sud de Rome, en s’appuyant sur l’Evangile et conscients de leurs “manques“ et de leurs “faiblesses“, les signataires se sont engagés à renoncer aux privilèges et à vivre “ordinairement“, que ce soit dans leur logement, leur alimentation, leurs moyens de locomotion ou encore leurs vêtements.

Deux mois avant cet évènement, Paul VI avait célébré la messe dans la catacombe auprès des tombeaux des premiers chrétiens, affirmant en particulier : “Ici l’Eglise fut dépouillée de tout pouvoir humain, ici elle fut pauvre, humble, pieuse, opprimée et héroïque“.

Dans ce pacte, les pasteurs, auxquels se rallièrent des centaines d’autres par la suite, renonçaient donc aux titres d’honneur, “à l’apparence et aux réalités de la richesse“, à posséder des biens immobiliers en leur nom propre, et même des comptes en banque. Afin de mieux se consacrer à la “pastorale“ et au “service“, ils exprimaient leur intention de confier la gestion financière et matérielle de leurs diocèses à “des laïcs compétents“. Enfin, les responsables ecclésiaux promettaient de se consacrer au service des personnes et des groupes “économiquement faibles et peu développés“, et d’interpeler les chefs de gouvernement, afin de promouvoir la lutte contre la misère et les inégalités.

Cinquante ans plus tard, le Pacte des catacombes demeure peu connu, mais il n’est pas encore tout à fait tombé dans les oubliettes. Il est cité parmi les initiatives qui ont influencé la Théologie de la libération. Par ailleurs, le seul des évêques signataires à être encore en vie, l’Italien Mgr Luigi Bettazzi, a appelé ses confrères à le relancer en l’honneur de ce jubilé. Un anniversaire qui, d’une certaine façon, rend hommage aux pasteurs catholiques qui s’efforcent de suivre la voie de la pauvreté évangélique, hier ou aujourd’hui, et que le pape François pourrait choisir de commémorer. AK

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dimanche, 08 novembre 2015 | Lien permanent

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