lundi, 02 novembre 2015
Vatileaks le retour: un prélat et une laïque arrêtés au Vatican
Vatileaks le retour: Francesca Chaouqui et un prélat arrêtés au Vatican
(photo) Francesca Chaouqui, une femme assez sulfureuse au service du Pape et du Saint-Siège, a beaucoup joué sur son image "people".
Le Magazine Crux l'annonçait la semaine dernière: le Vatican se préparait à des nouvelles révélations sur les finances du Vatican.
Deux livres allaient être publiés, notamment par le journaliste Nuzzi, ancien membre des services secrets, lié au premier Vatileaks sous le règne de Benoît XVI.
Le majordome de Benoît XVI lui avait transmis des documents volés sur son bureau.
The Vatican is bracing for new revelations of financial mismanagement https://t.co/qezFmzyiAl
— Crux (@Crux) 29 Octobre 2015
Le Vatican a communiqué l'arrestation d'un prêtre, membre de l'Opus Dei (voir communiqué), et d'une laïque qui auraient transmis des informations strictement réservées.
Le prêtre Lucio Angel Vallejo Balda, désormais en prison au Vatican, était secrétaire de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège avant de devenir le n°2 de la Commission pontificale de référence sur l’organisation de la structure économique et sociale du Saint-Siège, créée par le pape François le 20 juillet 2013. Elle fut remplacée par le Secrétariat pour l’Économie présidé par le cardinal George Pell.
Vatileaks le retour: l'un contre Benoît XVI, l'autre pour François
Notons que si la couverture médiatique du premier Vatileaks cherchait à mettre en cause le Pape Benoît XVI, ce remake renforce la volonté du Pape François. Curieux comme Benoît XVI fut attaqué pour sa gestion et François loué pour sa lutte contre la corruption. Les deux sont pourtant mains dans la mains. Certains avaient avancé, à tort, que le Pape Benoît XVI avait renoncé à cause de ces affaires.
UN PRÉLAT ET UNE LAÏQUE ARRÊTÉS PAR LE VATICAN APRÈS LA FUITE DE DOCUMENTS SUR LES FINANCES DU PETIT ETAT
Vatican - le 02/11/2015 | Par Agence I.Media
Le secrétaire de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège, le prélat espagnol Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, et l’Italienne Francesca Immacolata Chaouqui ont été arrêtés le 1er novembre 2015 au Vatican après le vol de données dans l’ordinateur du contrôleur général des finances du petit Etat, a indiqué le lendemain le Saint-Siège.
Ils sont accusés d’avoir divulgué des documents comptables dont certains devraient être publiés dans deux ouvrages polémiques à paraître en Italie.
(Radio Vatican ) Au Vatican, deux personnes ont été convoquées et interrogées les 31 octobre et 1er novembre dans le cadre de l’enquête ouverte il y a quelques mois par la Gendarmerie vaticane à propos du vol et de la diffusion d’informations et de documents confidentiels. Il s’agit d’un prélat espagnol, Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, de l’Opus Dei et d’une avocate italienne Francesca Chaouqui, respectivement ancien secrétaire et ancien membre de la COSEA, une commission créée par le Pape François dès le mois de juillet 2013.
Chargée de l’organisation des structures économiques et administratives du Saint-Siège, cette Commission avait été dissoute à la fin de son mandat. A la suite de ces interrogatoires, ces deux personnes ont été arrêtées. Ce lundi 2 novembre, le bureau du Promoteur de Justice a remis en liberté Madame Chaouqui, qui a accepté de collaborer avec les enquêteurs, tandis que le cas de Mgr Vallejo Balda, est à l’étude. Cette affaire intervient alors que deux journalistes italiens doivent publier cette semaine des ouvrages qui promettent des révélations sur des scandales et les affaires financières du Saint-Siège. L’un des deux, Gianluigi Nuzzi, avait, pendant le pontificat de Benoît XVI en 2012 rassemblé et publié des données et des documents réservés à l’origine de l’affaire surnommée Vatileaks.
"Grave trahision"
Dans un communiqué du Bureau de presse, le Saint-Siège rappelle que ces publications sont le fruit d’une grave trahison de la confiance accordée par le Saint-Père. Les auteurs de ces livres tirent profit d’un acte illicite qui pourrait avoir des répercussions juridiques et éventuellement pénales. Le Bureau du Promoteur de Justice n’exclut d’avoir recours, si nécessaire, à la coopération internationale. Des publications de ce genre n’aident en aucune manière à clarifier et à établir la vérité. Au contraire, elles sèment la confusion et donnent lieu à des interprétations partielles et tendancieuses. Il faut absolument, insiste le Bureau de presse du Saint-Siège éviter de croire que cela puisse aider la mission du Saint-Père.
Selon la presse italienne, un vol de données aurait été perpétré sur l’ordinateur du contrôleur général des finances du Vatican, l’italien Libero Milone, dans son bureau situé non loin de la place Saint-Pierre. Nommé par le Souverain Pontife le 5 juin dernier pour la réforme des finances, Libero Milone est chargé de l’audit des comptes de l’ensemble des administrations du Vatican. Un procès par le tribunal du Vatican n’est pas exclu.
(RF)
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Commentaires
A ceci près, que c'est par la volonté expresse de François que cette Chouaqui a été nommée,contre l'avis éclairé de certains.
Ce Pape imprudent qui croit être plus malin que les autres va peut-être finir par lasser même ses plus fidèles soutiens à moins que... l'histoire nous dira à qui profite le crime...
Écrit par : MarieMCM | lundi, 02 novembre 2015
Je comprends et partage votre avis .... comme vient de me dire un ami: le péché originel est équitablement réparti .... Ceci dit, seule la clarté, la vérité et la justice rendent l'Eglise crédible jusque dans son annonce de l'Evangile. D'ailleurs c'est la justice du Vatican qui agit. Aussi, ces prochains livres auront comme toujours, une part de vérité, une part de mensonge, ainsi va ce monde fascinant de la comm.
Écrit par : Don Dom | lundi, 02 novembre 2015
Et que dire du nouveau "coup"de "el furbo" avec le fondateur de la republica....c'est désolant. 3x que le père Lombardi nous fait le coup que Scalfari ne prend pas de note..etc..
Ou c'est fait exprès ou c'est de l'amateurisme...Ce synode contre la famille était déjà une honte...
Écrit par : martial | lundi, 02 novembre 2015
Bonjour,
Tout cela n'est guère étonnant et, à mon avis, pour deux raisons:
a) Première raison: puisque le pape est catholique, il a forcément les mêmes ennemis que Benoît XVI. Ils ne s'y prennent pas complètement de la même manière (harro sur BXVI, youpi François) mais ils cherchent la même chose.
Je n'ai toujours pas compris en quoi les révélations du temps de BXVI étaient gênantes (en gros zéro contenu croustillant dans les documents) si ce n'est que ces documents confidentiels ont été mis sur la place publique donc cela révélait surtout la déloyauté de certaines personnes mais aucune "affaire" à l'horizon... sinon on peut être sûr qu'on en aurait entendu parler!
Cela me rappelle l'histoire récente d'un diocèse français que je connais bien - je veux dire que je connais de l'intérieur - avec le départ d'un évêque âgé qui était un brave homme ET qui avait décidé de ne plus laisser les rennes de son diocèse au groupe clérico-laïcard qui, pour x raisons, le précipitaient dans un gouffre de nullité et d'échec pastoral à grand renfort de slogans du type "tournés vers l'avenir nous marchons vers ta lumière"... ce vieil évêque en a vu de toutes les couleurs pour "faire autrement". Et voici qu'est nommé un évêque plus jeune, connu pour son habileté... des journaux locaux et un journal catholique diffusé à l'échelle nationale, ont faussement titré dans les mois qui ont suivi "Mgr trucmuche ramène la paix dans le diocèse de x"... comme si le nouvel évêque faisait l'unanimité au pays des bisounours tandis que l'ancien aurait à peu près tout provoqué par sa nullité personnelle. Or ce n'était pas vrai: Mgr trucmuche, précédé par une réputation d'habileté qui faisait peur aux foldingues, avait tout simplement cloué le bec des foldingues par d'habiles promotions, par des mises en boîte bien méritées et, pour d'autres raisons, notamment en donnant aux médias des sujets d'actualité qui l'intéressaient, lui, l'évêque... si bien que les médias ne se sont plus souciés des récriminations du groupe des foldingues qui existe toujours même s'il est fort diminué par la mort ou par les limites imposées par l'âge de ses membres. Je pense que Mgr trucmuche savait très bien que le vieil évêque lui avait laissé, non pas un champ de ruines, mais un terrain préparé. Et tout cela nous montre qu'il est possible de manipuler les médias, à défaut de pouvoir vraiment travailler avec eux et leurs règles de fonctionnement, pour moi, foncièrement mensongères; qu'il est possible d'utiliser la profonde non-pertinence des médias en l'orientant dans un sens utile, un peu comme du venin peut devenir un vaccin mais pas plus.
b) Deuxième raison: je pensais que le pape François allait pouvoir faire comme l'évêque dont j'ai parlé. Hélas, cela n'arrive pas, et je suis même agacé d'entendre dire que le pape est populaire et expert en communication... je suis déjà intervenu x fois sur ces questions donc je ne m'étalerai pas ici sur ce que j'appelle la fausse popularité médiatique du pape. Donc, je ne comprends pas ce que fait le pape. Certes il a gardé auprès de lui ou nommé des gens de valeur (autant qu'il m'est possible d'en juger) mais il a aussi promu des gens bizarres ou pas pertinents, notamment dans les domaines sensibles et, en particulier, dans le domaine des relations avec les médias. Gens bizarres ou pas pertinents qui, au lieu de donner aux médias des sujets d'actualité qui plaisent au pape, en arrivent quasi systématiquement à aggraver ce qui se passait du temps de BXVI: en ce temps-là les médias essayaient de dicter l'agenda mais on voyait le pape résister pour "mener" son propre agenda, maintenant on voit le pape "lancer" un sujet d'actualité, on voit les médias s'en emparer et le mouliner pour y introduire les thèmes qu'ils veulent dicter au pape, et on voit les collaborateurs du pape soi-disant dialoguer avec les médias mais, en fait, avaler leur soupe, voire y ajouter un grain de sel. Prenons l'exemple des rencontres du pape aux Etats-Unis avec un couple gay, d'une part, et, d'autre part, une militante anti mariage gay... au lieu de se lancer dans mille discussions au bout desquelles les médias (qui apprécient uniquement le langage binaire des "gogols") ont compris que les militants gays c'est merveilleux et que les militants simplement catholiques sont forcément sur la voie de l'extrêmisme... les porte-parole du pape (si je puis m'exprimer ainsi puisque ce n'est pas exactement leur fonction ni leur titre) ne pouvaient-ils se contenter de paroles d'une simplicité "gogolienne", grâce auxquelles, avec un peu de métier, il me semble qu'on peut manipuler les médias. Paroles du type: le pape reçoit toutes les personnes qui en font la demande, tout le monde est digne de rencontrer le pape, cela ne signifie pas que le pape cautionne les actions de chacun, cela signifie que le pape encourage chacun à se convertir et à être loyal dans ce qu'on raconte après une rencontre avec lui.
Écrit par : C.J | mardi, 03 novembre 2015
La première idée qui vient à l'esprit en découvrant la teneur des livres servis par les taupes, c'est qu'ils servent l'agenda et soignent l'image d'un pape réformateur pour une Église pauvre au service des pauvres, contre une Curie de scandales et de vices. Il n'est pas si sûr qu'en la matière les deux ex-protégés de Bergoglio aient déçu 'El furbo' leur maître...
Écrit par : B.S. | mercredi, 04 novembre 2015
Voilà qui est clairement dit . Bravo!
Écrit par : MarieMCM | mercredi, 04 novembre 2015
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