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mardi, 09 août 2011

JMJ de Madrid: le Pape vers la jeune chaudière madrilène

madrid_2011-_missionaries_in_a_pilgrim_land-2.jpgBenoît XVI foulera pour la troisième fois le sol espagnol, à faire rougir de jalousie certains pays qui attendent sa visite. Le Successeur de Pierre fait mieux que Saint Paul dont la tradition bi-millénaire lui attribue une seule visite en Espagne.

Après Valence en 2006 pour la rencontre des familles, Saint Jacques de Compostelle et enfin Barcelone en 2010, c'est au tour de Madrid, en pleine chaleur estivale. Une image sans doute du climat social et culturel actuel espagnol.

Coopération positive

Les organisateurs de la JMJ louent pourtant le gouvernement socialiste de Zapatero pour sa collaboration généreuse à l'organisation de ce "big event": mise à disposition des lieux, des transports et de la sécurité (aux mains de la police), mais sans que l'Etat, tant au niveau national, régional que local n'ait à verser un seul centime. Les associations catholiques financent la JMJ.

Toute l'Espagne est bien consciente qu'en plein été, les projecteurs médias seront braqués sur péninsule hibérique, grâce aux quelques 4500 journalistes accrédités. Les deux clubs de foot prestigieux du Real de Madrid et du Barca en attirent 4 fois moins.

Le bouillonnement espagnol

images.jpgLe caractère espagnol est connu aussi pour son bouillonnement, son explosivité et son impulsivité. L'espagnol aime les extrêmes, sans via media et sans compromis. La chaleur favorise peut-être la réactivité dès qu'un argument devient très vite chaud, tel un Alonso au volant de sa Ferrari rouge; le débat devient animé et direct telles les balles de Nadal qui les frappe tel "un taureau" plein de fougue.

"It's balck, it's white" chantait l'américain aux danses saccadées Michael Jackson. Les espagnols ne font dès lors pas toujours dans la nuance, ignorent parfois les zones grises et le juste milieu et affectionnent plutôt "l'anarchie" de l'affrontement et de la confrontation. Les idées peuvent dès lors, heurter, taper et cogner.

Socialement et politiquement, il existe un bel et bien un anti-christianisme agressif qui ne craint pas de s'indigner à la vue de la foi. Un dicton dit d'ailleurs que les espagnols suivent toujours un prêtre, mais soit avec un cierge, soit avec un bâton! Un climat qui n'est dans tous les cas pas indifférent et où les chrétiens peuvent justement amener le sens de la tolérance dans une société aux racines clairement catholiques mais largement laicisée, à l'image des Occidentaux et des Européens.

Enraciner nouvellement la foi

Le choix personnel du Pape pour cette JMJ historique n'est donc pas innocent. Benoît XVI aime tous les espagnols, l'Espagne, la terre de Marie. Le souverain pontife a su discerner dans ce peuple aux multiples saints, à l'histoire bi-millénaire solidement catholique, un grand potentiel par l'émergence d'un nouveau catholicisme authentique.

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L'ignorance des fondements de la foi est toutefois pronfondément répandu, ainsi la lecture attentive du Youcat, le catéchisme pour les jeunes, est une aubaine précisèment pour enraciner la semence de la foi dans le sol fertile de l'intelligence. Tout un symbole pour la JMJ dont la thème fait plonger les jeunes dans le plus profond de leur vie: " "Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi" (cf. Col 2,7)." La foi n'occupe d'ailleurs presque aucune place dans l'arène public et médiatique, tellement les catholiques y sont encore minoritaires.

La famille

Le berceau culturel de la famille a très rapidement changé. Bien des enfants ne connaissent bientôt plus la différence entre un papa et une maman, mais ont devant eux simplement un parent A et B. La confrontation révolutionnaire du premier ministre Zapatero, avec la famille, cette cellule naturelle et cette unité fondamentale de la société, a laissé des traces profondes dans l'inconscient collectif. L'agressivité de ce gouvernement socialiste envers la vie et l'éducation est notoire.

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L'incertitude du futur

Des nouvelles élections sont prévues pour la mi-novembre. L'Espagne fait face à une grosse crise économique marquée par un haut pourcentage de chômage, plus de 20%, taux qui atteint même 40% chez les moins de 30 ans. Bien des jeunes n'ont jamais trouvé du travail suite à leurs études et les autres plus chanceux s'en sortent avec des petits contrats de courtes durées. Les jeunes ont vraiment parfois de quoi désespérer et s'indigner. Ils y voient les effets de la corruption hélas sans solution immédiate.

La JMJ "économique"

images-2.jpgLe gros million de jeunes attendu arriveront dans ce contexte difficile. Les jeunes organisateurs ont prévu des larges places pour leur grande fête, avec spectacles, shows, musiques, "events", mais tout sera fait aussi dans une certaine sobriété, précisément à cause de la crise actuel. Le budget moins élevé qu'aux précédents rendez-vous mondiaux, soit 20% de moins qu'à Sydney en 2008 ou 15% inférieur à celui de Cologne en 2005, est précisément là pour le rappeler. Même les 28 000 volontaires présents ont payé leur contribution pour participer, certes différement, à l'événement. Ils sont invités à donner. 

Pour la nourriture, le choix français de recourir à une seule entreprise afin de nourrir les jeunes n'a pas été retenu. Pour les organisateurs actuels, ce fut d'ailleurs une erreur. A Madrid, l'économie locale sera même bénéficiaire avec les restaurants et les bars qui accueilleront les jeunes munis de coupons repas. Les retombées économiques pourraient se chiffrer par millions, en plus grâce aux boissons, aux T Shirt, ou aux achats des produits locaux.

Le marketing de l'Eglise

L'Eglise n'a rien toutefois rien à vendre, car elle donne tout, le Christ. Toutefois, un évêque auxiliaire de Madrid reconnaît que le marketing et la communication de l'Eglise n'est pas toujours au top. Les catholiques sont affrontés à une crise dans leur vie intérieure, dans leur communication avec Dieu. Tout l'édifice de la foi tient dans ce rapport vital que chaque âme entretient avec Jésus Christ, solidement attaché par la contemplation en la personne du Sauveur du monde. Les catholiques sont en crise sur ce point.

Les raisons d'un choix

A140308_3.jpgLa raison ultime de la venue de l'humble vicaire du Christ dans la fournaise madrilène s'appuie sans doute sur la fameuse phrase du bienheureux Jean Paul II, patron et protecteur de la JMJ: "tous les hommes ont le droit de connaître le Christ".

La grand place du pardon, avec les nombreuses confessions dont 3 prévus avec Benoît XVI, la prière du chapelet, le chemin de croix, la veillée et l'homélie finale du Pape lors de la Messe finale seront parmi les lieux cruciaux pour que tous les participants, présents ou plus lointains, puissent entrevoir la fine lumière de la foi et de l'espérance, pour s'enraciner en Dieu.

Le guide du pélerin insiste pour dire que la JMJ est une occasion unique pour une rencontre décisive avec le Christ, bouleversement qui peut influencer toute la vie d'un jeune. Les saints du 3ème millénaire, tel un Saint Ignace de Loyola, une Sainte Thérèse d'Avila, un Saint Josémaria Escriva de Balaguer, une sainte Rose de Lima et des milliers d'autres sont certainement parmi eux. Les problèmes passent avec le temps, seule la sainteté demeure pour l'éternité.

 

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