dimanche, 15 janvier 2012
Aloïs Estermann: la transparence face à la politique de la chaise vide
Il y a quelques mois, le magazine "Zone d'ombre" de la TSR, est encore revenu sur le double meurtre et le suicide atroce commis au sein de la garde suisse pontificale au Vatican le 4 mai 1998.
Pourtant, il n'y a pas de zone d'ombre dans ce drame. Certes, les "secrets" du Vatican font toujours recette.
Joachin Navarro Valls, porte-parole du Pape à l'époque, a agit en vrai professionnel, qui plus est, en psychiatre. En communiquant immédiatement, il a montré la volonté de transparence de l'Eglise universelle. Il est en effet au bénéfice d'une doctorat en médecine, sa première passion, avant de devenir journaliste. Il a immédiatement perçu, avec son oeil avisé de psychiatre, ce qui a pu se dérouler dans les enceintes du Vatican.
La chaise vide
Suite au reportage de Zone d'ombre, ce qui a frappé d'entrée fut la chaise vide, avec l'étole, signe du prêtre, image puissante et choquante d'une Eglise qui ne veut pas ou qui refuse de communiquer.
Pourtant, la version du Vatican est parfaitement crédible et tout simplement vraie. Or se taire, ne rien dire, jouer l'absence, non seulement laisse le flou, précisément une zone d'ombre, mais est aussi une forme de communication, et en ce cas précis, la pire et la plus mauvaise. Cela fut relevé non sans amertume par André Kolly* lors de son interview pour la présentation du congrès sur la communication de l'Eglise à Fribourg. On ne peut que lui donner raison. En effet, vous pouvez vous taire, on parlera toujours de vous, mais sans vous.
"Un témoin" proche des lieux, l'ancien garde suisse Bernard Moret, a fait tout ce qu'il pouvait pour montrer et démontrer rationnellement que la thèse officielle, publiée par le Vatican, est cohérente. Dans un acte de rage, le garde suisse Tornay a tué Estermann et son épouse, avant de se donner la mort.
Une rencontre humaine manquée
Outre la volonté de se montrer absent, il reste sans doute des maladresses, peut-être même helvétiques, en rapport avec la maman de Cédric Tornay, Madame Muguette Baudat. La compassion prend le dessus. On ne peut que comprendre son combat face à la douleur de voir son fils ainsi exposé mondialement comme le coupable.
Certains ecclésiastiques helvétiques ont sans doute manqué quelque peu de compréhension, d'humanité et de dialogue. Une ferme volonté de rencontrer la mère blessée, pour parler et écouter sereinement sa douleur, aurait été tellement souhaitable. Cet accompagnement humain et spirituel aurait évité que la maman mette sa confiance en des personnes qui ne lui font, peut-être par bonne foi et bonne volonté, que du mal.
Traîner un homme dans la boue
Personnellement, pour avoir été à Rome lors de cet effroyable événement, le père et la mère de Aloïs Estermann furent exemplaires en tout point. Non seulement ils accordèrent immédiatement leur pardon, mais ils supportèrent, en silence et en prière, les calomnies et les mensonges qui cherchaient à traîner leur propre fils dans la boue, un homme certes pas sans quelques petits défauts comme tout un chacun, mais d'une grande intégrité et probité.
* Je pense que l’Eglise catholique a encore conservé une vision davantage utilitaire que culturelle de la communication par les médias. On a tendance à considérer les médias par rapport à leur utilité, un peu comme le font la plupart des entreprises. J’ai en tête un exemple pour illustrer le «syndrome de la chaise vide». J’ai vu dernièrement une émission «Zone d’ombre» consacrée au garde suisse Cédric Tornay, dont la culpabilité dans l’affaire du massacre du commandant et de sa femme est remise en cause, notamment par sa mère. La TV romande a cherché en vain un représentant de l’Eglise catholique. Elle l’a montré en posant une étole sur une chaise vide. C’était le symbole très fort d’une Eglise peu ouverte à la communication dans certaines situations embarrassantes.
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samedi, 14 janvier 2012
Le prestige de Benoît XVI
La tactique est pourtant connue: tenter d'accrocher un haut-parleur, afin de parler plus fort pour faire parler de soi (exemple des 10 indignés à Rome). Les jeunes socialistes français ont tout simplement mis ce principe en application.
Les Jeunes Socialistes dénoncent l’attitude intolérante et clairement homophobe du Pape Benoît XVI. Il a en effet déclaré lundi dans ses vœux que le mariage de personnes homosexuelles représentait une menace pour l’humanité car cela remettrait en cause la famille dite « traditionnelle ».
Voici le texte prononcé en français par le Pape lors des voeux au corps diplomatique
L’éducation est un thème crucial pour toutes les générations, puisque d’elle dépend aussi bien le sain développement de chaque personne que l’avenir de toute la société. C’est pourquoi elle représente une tâche de première importance en un temps difficile et délicat. Outre un objectif clair, comme est celui de conduire les jeunes à une connaissance pleine de la réalité et donc de la vérité, l’éducation a besoin de lieux. Parmi ceux-ci figure en premier la famille, fondée sur le mariage d’un homme avec une femme. Il ne s’agit pas d’une simple convention sociale, mais bien de la cellule fondamentale de toute société. Par conséquent, les politiques qui portent atteinte à la famille menacent la dignité humaine et l’avenir même de l’humanité. Le cadre familial est fondamental dans le parcours éducatif et pour le développement même des individus et des États ; en conséquence il faut des politiques qui le valorisent et qui aident à la cohésion sociale et au dialogue.
N.B. De nombreux hadiths attribués à Mahomet condamnent l'homosexualité et prescrivent parfois également la peine de mort comme sanction. Rien de tel dans le christianisme. Le Christ n'a jamais condamné la femme adultère, mais l'a invitée à changer de comportement. Aussi, l'Eglise catholique n'a rien d'homophobe, car non seulement elle promeut positivement le mariage entre un homme et une femme, mais elle distingue les actes et la personne.
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Peter Rothenbühler: le fait religieux est de retour, les catholiques doivent saisir cette chance
Fils de Pasteur protestant, ancien rédacteur en chef du Matin, Peter Rothenbühler travaille chez Edipresse. Il fut l'invité, volontairement polémique, jouant son rôle d'avocat du diable, lors du Congrès "Communio et Progressio" à Fribourg.
Il ne manque pas d'admiration pour l'Eglise catholique, qu'il invite cependant à se lancer avec plus de conviction dans l'arène de la communication.
Mgr Celli, une homme à la page, très à l'aise avec Facebook, Twitter, Internet 0.2, I-Pad ou I-Phone, le chat ... Le Pape est très ouvert à ces nouveaux moyens.
Savant polémiste, attiré souvent par le gain et les ventes, Peter Rothenbülher était pourtant en admiration devant Mgr Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales. Ce dernier regrette pourtant le retard pris par l'Eglise dans la communication. Lors de visites ad limina, il peut constater la mise en application du document "Communio et Progressio". Mais, pour le prélat romain, certaines conférences sont très en retard; la conférence épiscopale suisse, si elle n'est pas très bonne, n'est pourtant pas la pire.
L'agressivité n'est pas catholique
Il a aussi exprimé sa tristesse quant à l'agressivité de certains blogs catholiques. Avec sa compasssion, sa foi, sa joie et son humanité, il a présenté aux participants les énormes progrès des catholiques dans le nouveau continent numérique. Les jeunes sont une grande espérance.
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André Kolly souhaite moins de timidité pour les 50 ans du Concile
Chanter la foi
A l'issue du Congrès "Communio et Progressio", André Kolly (directeur émérite du Centre Catholique de Radio et Télévision) raconte sa passion pour la communication. Tout comme Mgr Celli, il se montre enthousiaste pour fêter l'anniversaire de l'ouverture du Concile Vatican II. Les Beatles fêteront également leur 50ème anniversaire.
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vendredi, 13 janvier 2012
... n'oubliez jamais: soyez toujours fier d'être juif
Qui est l'auteur de cette phrase ?
... n'oubliez jamais: soyez toujours fier d'être juif !
Dom Romain, un des bloggueurs de cath.ch, nous donne à lire un intéressant article, dont Andrea Tornielli se fait quelque peu l'écho. Pour paraphraser John Henry Newman, lire sérieusement l'histoire invite à la fin de la protestation.
"to be deep in history is to cease to be Protestant?"
Le bienheureux John Henry Newman s'était converti au catholicisme, quittant son anglicanisme d'Oxford, par la lecture des Pères de l'Eglise, constatant la continuité de doctrine entre les premiers siècles et l'Eglise au 19ème siècle. Les catholiques n'ont rien à craindre de la vérité, ni de leur propre histoire.
Indice: il ne lui manque qu'un mircale pour être béatifié, vu qu'il est vénérable et que ses vertus héroïques ont été déclarées.
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Un successeur à Mgr Rouet
Après 11 mois de vacance (depuis le 13 février 2011), le siège métropolitain de Poitiers / France est désormais repourvu, en la personne de Mgr Pascal Wintzer, 52 ans, originaire du diocèse de Rouen, lui qui était déjà auxiliaire de Poitiers depuis 2007.
Prêtre fidèle, Pascal Wintzer avait été nommé auprès de Mgr Rouet, aux idées très contestables et polémiques.
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A lire : fin de la récréation doctrinale de Jean-Marie Guénois (Le Figaro)
Note:
De la "récré" à la re-création
C'est l'oeuvre du pontificat de Benoît XVI, l'herméneutique de la Réforme, de la Restauration. Il est vrai que ce don immense de l'Esprit Saint à l'Eglise bi-millénaire fut parfois trop analysé au travers du prisme de quelques experts et théologiens, au point de créer des fissures gauche-droite, conservateur-progressiste, au détriment de l'enseignement constant du Magistère. Or, le catholicisme n'est pas une idée, c'est une Personne. L'Eglise n'est pas un parti politique.
Des textes à lire avec l'Esprit Saint
Comme nous y invite notre Pape Benoît XVI, il nous faut redécouvrir, lire et étudier les textes du Concile, soit la pensée de l'Eglise catholique afin de sentire cum Ecclesia, elle qui nous ouvre l'esprit vers l'Infini. En ce sens, le Catéchisme de l'Eglise est un guide certain et authentique.
L'année de la foi annoncée pour octobre 2012, pour les 50 ans de l'ouverture du Concile Vatican II, nous ouvre un immense horizon remplit d'espérance.
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La crise économique peut être une opportunité
La crise actuelle, alors, peut aussi être une opportunité pour l'entière communauté de vérifier si les valeurs posées comme fondement du vivre social ont créé une société plus juste, équitable et solidaire, ou si, au contraire, il ne faut pas une profonde réflexion pour récupérer les valeurs qui sont la base d'un véritable renouveau de la société et favoriser une reprise non seulement économique, mais aussi attentive à promouvoir le bien intégral de la personne humaine.
Benoît XVI salue le maire de Rome
15:41 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
L'Eglise en Belgique aux côtés des victimes
Le plan d'action de la conférence épiscopale de Belgique pour lutter contre le cancer de la pédophlilie (Radio Vatican)
en 5 points: volonté de se placer aux côtés des victimes, de rompre le silence, de collaborer à la reconnaissance et à la réparation, de ne pas laisser les abuseurs en paix et de veiller à la prévention dans le futur.
Benoît XVI est sans doute l'un des pionniers qui a su empoigner le taureau par les cornes en étant fidèle à sa conscience et à la vérité, source de liberté et fondement de la crédibilité. La nomination de Mgr Léonard n'est peut-être pas étrangère à ces nouvelles mesures.
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jeudi, 12 janvier 2012
Mgr Charles Morerod est heureux d'être évêque
Intéressant échange ce matin entre Peter Rothenbühler d'Edipress et Mgr Charles Morerod à l'aula de l'Université lors du Congrès sur les 40 ans du document "Communio et Progressio" (l'évêque, malgré un emploi du temps hyperchargé, a tenu à venir rencontrer les participants)
L'homme des médias, habitué à la provocation presque nécessaire à son métier, a permis au nouvel évêque du diocèse de Fribourg de préciser doucement sa pensée:
- son message principal est celui de la joie: il est beau d'être chrétien. La foi est une joie.
- "J'ai lutté des années contre ma vocation", phrase reprise dans le magazine Migros, concerne sa vocation de prêtre, non pas celle d'évêque. Pour lui, évêque est un appel de Dieu.
Le risque de la vitesse
L'Univers des médias est un monde fascinant, qui tourne à toute vitesse. Les simplifications, les clichés et les idées toutes faites sont parfois présents et nuisent hélas à l'essence même, à la noblesse de la communication.
Lorsque Mgr Morerod a dit qu'il ne voulait pas être évêque, c'est tout à son honneur, en ce sens qu'il ne fait pas carrière, carrièrisme d'ailleurs plusieurs fois vivement dénoncé par Benoît XVI. Certes, le journal Le Temps avait laissé entendre, à tord du reste, que le Père Morerod aurait refusé cette charge lors des consultations. Il en n'est rien, la source est tout simplement fausse.
Un évêque qui a dit OUI
Mgr Morerod n'a jamais dit non, ni refusé de devenir évêque du diocèse. La première fois qu'il fut contacté était bien le 18 octobre, et il a immédiatement dit oui, car son oui remontait à son ordination sacerdotale, ou plutôt à ses voeux religieux, d'obéissance, de chasteté et de pauvreté.
Certes, pour lui, il s'est agit d'un sacrifice, car il aimait les personnes à Rome, connues depuis plus de 15 ans. Ses larmes lors du belle interviewe à la TV venait de là. Mais pour le dominicain, son alliance ou sa bague d'évêque est le symbole fort de son don total et plénier au diocèse, bague de mariage, signe d'amour pour tous et chacun. C'est de bonne augure pour les diocésains, car leur Pasteur aime les personnes qu'il rencontre.
Un Pasteur qui aime
Aussi, en résumé, Mgr Charles Morerod est très heureux d'être évêque à Fribourg, car avec la foi, la prière et l'humour qui le caractérise, est un homme très attachant. Sans nul doute qu'il pleurera à nouveau lorsqu'à 75 ans, le droit canon lui rappelera avec stupeur qu'il devra présenter sa démission au Pape. Ad multos annos
Congrès Communio et Progressio, à suivre
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mercredi, 11 janvier 2012
After a while crocodile
Alors que le Pape ira à Cuba, les cubains lui rappellent affectueusement l'expression anglaise: see you soon Rakoon ! or see you later alligator, after a while crododile!
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mardi, 10 janvier 2012
La démission de Hildebrand ! Qu'est-ce qui fait tourner les news ?
Peut-être que certains se souviennent du slogan publicitaire d'une fameuse marque de chaussures: "il y a deux choses qui font marcher le monde, c'est l'Amour et Bata".
Chacun connaît la célèbre phrase de Galilée à l'issu de son procès: " e pur si muove; et pourtant elle tourne".
Aussi, après deux semaines de polémiques, pourquoi l'affaire de la banque centrale suisse, disons le cas Hildebrand, une affaire d'Etat, retient l'attention les médias, et par eux tient en haleine l'opinion publique ? pour en faire un tel battage ? Autrement dit, qu'est-ce qui meut le système médiatique, qu'est-ce qui met en mouvement les rotatives, ouvrent les micros et enclenchent les caméras ? qui nous passionnent finalement ? nous émeut en fait ?
La news value est un des critères fondamentaux, autrement dit, les caractréristiques que doivent possèder une nouvelle, tel un hameçon, pour être pêchée parmi les plus de 10 000 nouvelles qui envahissent les agences de presse.
Première news value, c'est l'argent.
Les médias s'intéressent, selon la conception anglaise, au sexe, au sang et à l'argent ( en italien, sesso, sangue, soldi, les 3 S en italien ).
Les riches font parler d'eux, les médias donnent chaque années la liste des 100 personalités les plus riches de la planète: Steve Jobs ou le fondateur de Ikea ? Roger Federer ou Berlusconi ?
Seconde news value, c'est la personnalité.
Mr Hildebrand est une grande personnalité, très compétent, jeune, bien marié, une étoile au firmament. Les médias s'intéressent aux grands de ce monde. Si un petit ouvrier, ou moi-même, auraient fait la même chose, rien ne serait venu au grand jour.
Troisième news value, le contraste.
A qui profite le crime ? La chute des élites est très attirante, car fascinante. Perdre la tête, la décapitation est sanglante. Là, le sang invisible attire. Mgr Hildebrand est jeune, beau gosse, avec une femme américaine au charme du Pakistan, un couple amoureux. Si je me casse la jambe, aucune nouvelle. Si Federer se casse un doigt, c'est la news. Mr Hildebrand est au sommet du pouvoir, d'une grande envergure et occupe un poste digne, très en vue.
A ce propos, la différence entre la présence de deux personnes à la première conférence de presse, et la solitude de Mr Hildebrand à l'annonce de sa démission est saisissante. La façon dont il laisse tomber son dossier, avec une agressivité contenue sur la table est remarquable. Si l'Eglise catholique pardonne les péchés, les médias sont sans miséricorde pour les fautifs.
Quatrième news value, la proximité et le changement dans notre vie quotidienne.
Les petits, dont je suis, peuvent être scandalisés alors qu'ils peinent à joindre le deux bouts, par de petites économies. Nous vivons une crise économique. Chacun est inquiet pour son porte-monnaie, son budget, des fins de mois. Aussi, une telle nouvelle nous concerne, car influence les taux de changes.
Les journalistes connaissent, ou peuvent sentir comme par une sixième sens, par flair ou par instinct, quelle news va marcher, soit qu'est ce qui fait la valeur d'une nouvelle. La conjonction de l'argent, de la personalité qui chute, le rententissement sur notre vie de tous les jours donnent un cocktail explosif.
Cinquième news value, la polémique.
Chercher à mouvoir, c'est aussi émouvoir. Dante concluait, dans La Divine Comédie, que "l'amour meut toute chose". Pour le monde médiatique, la polémique est le moteur principal, car elle stimule les passions. Reste à mettre en place, par le système médiatique, la cinquième news value: le débat. Tous le monde s'exprime, les partis politiques, l'UDC contre les autres. Infrarouge titre: victime ou coupable ? victime ou menteur ? complot ? Le bras de fer entre Hildebrand et Blocher donne un vrai match. Les épisodes à succès sont assurées. Esther Mamarbachi rappelle que le Financial Time publiera demain une longue article.
Chaque jour, une nouvelle révélation alimente les débats (comme les mails) éclairent les incertitudes, donnent des indices. Un vrai roman policier. Le désir de connaître, de percer l'énigme, sont puissants.
Cinq points
Voilà quelques critères, qui peuvent en cinq points, tels les doigts d'une main, nous donner un coup de main pour comprendre pourquoi et comment un événement devient une nouvelle, et désormais un feuilleton qui alimente pour des mois encore notre journal quotidien, nos quotidiens pour en faire presque notre pain quotidien. Surtout que Mr Blocher a sa TV zurichoise, et donc est très présent sur la scène médiatique. Une nouvelle a une valeur "marchande" (news value) pour mettre en mouvement la planète médiatique, celle-ci en avait cinq!
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Fribourg: Congrès Communio et Progressio
Une vision utilitaire des médias
Communio et progressio • Il y a plus de 40 ans paraissait l’instruction pastorale. L’Eglise catholique s’ouvrait totalement au monde de la communication.
En mai 1971, l’instruction pastorale Communio et Progressio concrétisait l’ouverture de l’Eglise catholique dans le monde des médias, exprimée lors du Concile Vatican II. Près de quarante ans plus tard, le document n’a rien perdu de son actualité, malgré les profondes mutations vécues depuis plusieurs décennies dans le monde des médias.
Une journée de réflexion, le 12 janvier à l’Université de Fribourg, fera le point sur la politique de communication de l’Eglise catholique à la lumière de Communio et Progressio. André Kolly, ancien directeur du Centre catholique de radio et télévision (CCRT) à Lausanne, a suivi attentivement l’évolution de cette politique de communication sur la lancée de Vatican II.
Pourquoi l’instruction pastorale Communio et Progressio n’est-elle sortie que six ans après la fin du Concile Vatican II ?
André Kolly: Le document a été créé de façon participative. Il y a eu cinq ou six versions différentes jusqu’à son adoption. Les épiscopats du monde entier ont été consultés deux fois, ce qui est un phénomène peu ordinaire. J’interprète cela comme une prise de conscience de l’importance des médias dans l’Eglise catholique et une volonté de ne pas se laisser dépasser par cette évolution.
Qui se trouve derrière sa rédaction ?
La gestion du document a été confiée au Conseil pontifical pour les communications sociales, lequel a fait appel à des professionnels des médias pour son élaboration, dont le Suisse Mgr Jacques Haas, fondateur du CCRT et président d’UNDA-monde entre 1962 et 1968.
Comment a-t-il été accueilli dans le monde des médias et dans les milieux d’Eglise?
Il a été partout très bien accueilli. Les gens des médias, à qui on l’avait officiellement adressé, se sont sentis reconnus dans leur profession. Et dans les milieux d’Eglise, il a été perçu comme un document élaboré dans la mouvance du Concile. Je relève une de ses particularités: Communio et Progressio fait apparaître une forme de théologie de la communication. Les médias y sont perçus en fonction de leur finalité: la communication, la relation entre les personnes. Ils ont rôle participatif au mystère de la Trinité, au mystère de la Création, et au mystère de l’Incarnation. Le Christ est présenté comme le «parfait communicateur».
On retrouve dans Communio et Progressio une méfiance face à la presse à sensation. Etait-elle fortement implantée en 1971 ?
Le «Blick», les médias à sensation et la presse à polémique existaient déjà. Mais je relève que Communio et Progressio ne développe pas une argumentation agressive, pessimiste et négative face à la presse. On retrouve au contraire un message optimiste face à la communication par les médias.
Un exemple ?
Le chapitre sur la publicité est un exemple très illustratif de cet optimisme, et même de cette vision idyllique de la communication. La publicité est perçue comme un moyen d’information, de faire connaître au large public un produit qui pourra lui apporter quelque chose, et non comme une simple incitation à acheter. Le document a été publié dans un contexte de re-découverte des pays du Sud, dans une période postcoloniale de formidable ouverture. Tout paraissait possible. Les moyens de communication sociale permettaient de bâtir des ponts avec les pays du Sud, en particulier en Afrique et en Amérique latine. L’Eglise pensait avoir en main un formidable outil pour l’éducation des peuples.
Sur quels points le document interpelle-t-il le plus l’Eglise aujourd’hui ?
Réapprendre à donner et à recevoir. L’Eglise catholique trouve dans ce document les moyens d’écouter encore davantage le peuple de Dieu. On y affirme également que la communication par les médias est une affaire de professionnels, avec des principes et des règles. Et que «le langage des médias n’est pas celui de la chaire».
L’Eglise catholique et les médias aujour-d’hui, c’est une histoire d’amour–haine ?
Je pense que l’Eglise catholique a encore conservé une vision davantage utilitaire que culturelle de la communication par les médias. On a tendance à considérer les médias par rapport à leur utilité, un peu comme le font la plupart des entreprises. J’ai en tête un exemple pour illustrer le «syndrome de la chaise vide». J’ai vu dernièrement une émission «Zone d’ombre» consacrée au garde suisse Cédric Tornay, dont la culpabilité dans l’affaire du massacre du commandant et de sa femme est remise en cause, notamment par sa mère. La TV romande a cherché en vain un représentant de l’Eglise catholique. Elle l’a montré en posant une étole sur une chaise vide. C’était le symbole très fort d’une Eglise peu ouverte à la communication dans certaines situations embarrassantes.
Un colloque à Fribourg
La Commission pour la communication et les médias de la Conférence des évêques suisses (CES) et la Ligue catholique suisse pour la presse organisent le 12 janvier, en lien avec la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg, un colloque à l’occasion des 40 ans de la publication de «Communio et Progressio». Au cœur des débats, la question des relations entre l’Eglise et les médias. Les invités tenteront de répondre à la question de savoir comment les «communicants de l’Eglise» peuvent et doivent réagir aux profondes mutations qui ont eu lieu ces dernières décennies dans le monde des médias.
Dès 1963, le Concile avait reconnu aux croyants le droit à l’information, considérant que des citoyens bien informés concourent à la formation de l’opinion publique. Cette attitude est une rupture avec la méfiance traditionnelle de l’Eglise envers la presse, la radio et le cinéma. Ces nouveaux moyens de communication peuvent servir à la propagation de l’Evangile.
Six ans après la fin du Concile, «Communion et Progrès» a pour tâche de stimuler la communication ecclésiale. Cet encouragement à favoriser la communication dans l’Eglise prend très rapidement pied en Suisse où dès 1992 les progrès technologiques qui engendrent un nouvel âge de la communication posent question. bb
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lundi, 09 janvier 2012
Mgr Léonard: du gag belge du Parlement à l'humour british
Dans son dernier livre, Mgr Léonard évoque le Parlement belge, lui reprochant de s'arroger le droit de légiférer dans certains domaines. Au chapitre politique, il déplore notamment "les nombreux abus commis actuellement en matière de démocratie parlementaire". "Le Parlement s'attribue le droit de décider par vote majoritaire du sens de la sexualité, de la différence du masculin et du féminin, de la signification du mot 'mariage', du rapport métaphysique de l'être humain à la finitude et à la mort, de la qualité des embryons méritant ou non d'être respectés, etc."
Le vice-premier ministre belge Laurette Onkelinx s'en est pris à Mgr Léonard sur RTL-TVI, le 8 janvier :"Les croyants de notre pays mériteraient d’avoir un autre représentant".
Un fin connaisseur du droit constitutionnel
Ceci dit, en cours de droit constitutionnel, on apprend aux étudiants de première année que "le Parlement anglais peut tout faire, sauf changer une femme en homme"*. L'Etat, la démocratie, ne peuvent pas s'en prendre à la constitution fondamentale de l'être humain, à sa création, à sa dignité et à sa destinée. Mgr Léonard a tout juste, un Parlement possède une limite, celle de la nature humaine créée par Dieu. Mgr Léonard ne rougit pas de la vérité sur l'homme, à moins qu'il ne devienne un jour Cardinal ?!
*"Le Parlement anglais peut tout faire sauf changer une femme en homme", a dit Jean Louis de Lolme. Juriste calviniste de Genève et disciple de Jean-Jacques Rousseau, il était un admirateur du système politique britannique.
Occasion d'acheter ce livre pour le lire attentivement.
« Agir en chrétien dans sa vie et dans le monde »,
Mgr André-Joseph Léonard, Fidélité, 120 pages, 13,85 €. Port compris.
Pour passer commande, verser le montant de votre achat sur le compte 732-7032002-38 – IBAN BE24 7327 0320 0238 au nom de la Boutique-Dimanche Service avec en communication le titre du livre, CD, DVDF,
La Boutique/Dimanche Service : Chaussée de Bruxelles, 67/2 – 1300 Wavre tel 010/235 900 boutique@catho.be
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Le tour diplomatique du monde de Benoît XVI
La foi est une lumière
Vraiment le monde est obscur, là où l'homme ne reconnaît plus son lien avec le Créateur
La crise économique
La crise peut et doit être un aiguillon pour réfléchir sur l'existence humaine et sur l'importance de sa dimension éthique, avant même de le faire sur les mécanismes qui gouvernent la vie économique
Les jeunes
Les effets de l'actuel moment d'incertitude touchent particulièrement les jeunes. De leur malaise sont nés les ferments qui, les mois derniers, ont investi, parfois durement, diverses régions. Je me réfère tout d'abord à l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient, où les jeunes, qui souffrent entre autres de la pauvreté et du chômage et craignent l'absence de perspectives assurées, ont lancé ce qui est devenu un vaste mouvement de revendication de réformes et de participation plus active à la vie politique et sociale...
J'invite la communauté internationale à dialoguer avec les acteurs des processus en cours, dans le respect des peuples et en étant consciente que la construction de sociétés stables et réconciliées, opposées à toute discrimination injuste, en particulier d'ordre religieux, constitue un horizon plus vaste et plus lointain que celui des échéances électorales
La Syrie: observateurs indépendants
J'éprouve une grande préoccupation pour les populations des pays dans lesquels se poursuivent tensions et violences, en particulier la Syrie, où je souhaite une rapide fin des effusions de sang et le commencement d'un dialogue fructueux entre les acteurs politiques, favorisé par la présence d'observateurs indépendants
La famille
les politiques qui portent atteinte à la famille menacent la dignité humaine et l'avenir même de l'humanité... Il faut des politiques qui valorisent et favorisent la cohésion sociale et le dialogue.
C'est dans la famille que l'on s'ouvre au monde et à la vie... Dans ce contexte de l'ouverture à la vie, j'accueille donc avec satisfaction la récente sentence de la Cour de Justice de l'Union européenne, qui interdit de breveter les processus relatifs aux cellules staminales embryonnaires humaines, tout comme la résolution de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, qui condamne la sélection prénatale en fonction du sexe.
Le terrorisme religieux
Dans de nombreux pays les chrétiens sont privés des droits fondamentaux et mis en marge de la vie publique ; dans d'autres ils souffrent des attaques violentes contre leurs églises et leurs habitations... Dans d'autres parties du monde, on trouve des politiques orientées à marginaliser le rôle de la religion dans la vie sociale, comme si elle était cause d'intolérance, plutôt que contribution appréciable dans l'éducation au respect de la dignité humaine, à la justice et à la paix.
Le terrorisme motivé religieusement a fauché l'an passé également de nombreuses victimes, surtout en Asie et en Afrique... La religion ne peut être utilisée comme prétexte pour mettre de côté les règles de la justice et du droit en faveur du " bien " qu'elle poursuit".
L'écologie au service de l'homme
La sauvegarde de l'environnement, la synergie entre la lutte contre la pauvreté et celle contre les changements climatiques constituent des domaines importants pour la promotion du développement humain intégral.
Source: VIS Intégralité
Extraits du discours du Pape aux ambassadeurs auprès du Saint-Siège:
"A travers vous, mes souhaits s'étendent à toutes les nations que vous représentez, avec lesquelles le Saint-Siège maintient des relations diplomatiques. C'est une joie pour nous que la Malaisie ait rejoint cette communauté... Les accords qui ont été passés en 2011 avec l'Azerbaïdjan, le Monténégro et le Mozambique sont des signes de coopération entre l'Eglise catholique et les Etats... De même, le Saint-Siège désire tisser un dialogue fructueux avec les organisations internationales et régionales et, dans cette perspective, je relève avec satisfaction que les pays membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-est (A.S.E.A.N.) ont accueilli la nomination d'un nonce apostolique accrédité près de cette organisation. Je ne peux omettre de mentionner que, au mois de décembre dernier, le Saint-Siège a renforcé sa longue collaboration avec l'Organisation internationale pour les migrations, en en devenant membre à part entière".
"Je désire enfin saluer le Sud-Soudan qui, en juillet dernier, s'est constitué en tant qu'Etat souverain. Je me félicite que ce pas ait été accompli pacifiquement. Hélas, tensions et affrontements se sont succédé ces derniers mois et je souhaite que tous unissent leurs efforts afin que, pour les populations du Soudan et du Sud Soudan, s'ouvre enfin une période de paix, de liberté et de développement".
"La rencontre d'aujourd'hui se déroule traditionnellement à la fin des festivités de Noël, où l'Eglise célèbre la venue du Sauveur. Il vient dans l'obscurité de la nuit, et pourtant sa présence est immédiatement source de lumière et de joie... Vraiment le monde est obscur, là où l'homme ne reconnaît plus son lien avec le Créateur et, ainsi, met également en danger ses relations avec les autres créatures et avec la création elle-même. Le moment actuel est malheureusement marqué par un profond malaise et les diverses crises: économiques, politiques et sociales, en sont une expression dramatique".
"A ce sujet, je ne peux pas ne pas mentionner, avant tout, les développements graves et préoccupants de la crise économique et financière mondiale. Celle-ci n'a pas frappé seulement les familles et les entreprises des pays économiquement plus avancés, où elle a trouvé son origine, créant une situation dans laquelle beaucoup, surtout parmi les jeunes, se sont sentis désorientés et frustrés dans leurs aspirations d'un avenir serein, mais elle a aussi profondément marqué la vie des pays en voie de développement. Nous ne devons pas nous décourager mais retracer résolument notre chemin, avec de nouvelles formes d'engagement. La crise peut et doit être un aiguillon pour réfléchir sur l'existence humaine et sur l'importance de sa dimension éthique, avant même de le faire sur les mécanismes qui gouvernent la vie économique: non seulement pour chercher à endiguer les pertes individuelles ou celles des économies nationales, mais pour nous donner de nouvelles règles qui assurent à tous la possibilité de vivre dignement et de développer leurs capacités au bénéfice de la communauté dans son ensemble".
"Les effets de l'actuel moment d'incertitude touchent particulièrement les jeunes. De leur malaise sont nés les ferments qui, les mois derniers, ont investi, parfois durement, diverses régions. Je me réfère tout d'abord à l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient, où les jeunes, qui souffrent entre autres de la pauvreté et du chômage et craignent l'absence de perspectives assurées, ont lancé ce qui est devenu un vaste mouvement de revendication de réformes et de participation plus active à la vie politique et sociale... L'optimisme initial a cependant cédé le pas à la reconnaissance des difficultés de ce moment de transition et de changement... Le respect de la personne doit être au centre des institutions et des lois, il doit conduire à la fin de toute violence et prévenir le risque que l'attention due aux demandes des citoyens et la nécessaire solidarité sociale se transforment en simples instruments pour garder ou conquérir le pouvoir. J'invite la communauté internationale à dialoguer avec les acteurs des processus en cours, dans le respect des peuples et en étant consciente que la construction de sociétés stables et réconciliées, opposées à toute discrimination injuste, en particulier d'ordre religieux, constitue un horizon plus vaste et plus lointain que celui des échéances électorales".
"J'éprouve une grande préoccupation pour les populations des pays dans lesquels se poursuivent tensions et violences, en particulier la Syrie, où je souhaite une rapide fin des effusions de sang et le commencement d'un dialogue fructueux entre les acteurs politiques, favorisé par la présence d'observateurs indépendants. En Terre Sainte, où les tensions entre Palestiniens et Israéliens ont des répercussions sur les équilibres de tout le Moyen-Orient, il faut que les responsables de ces deux peuples adoptent des décisions courageuses et clairvoyantes en faveur de la paix. J'ai appris avec plaisir que, suite à une initiative du Royaume de Jordanie, le dialogue a repris ; je souhaite qu'il se poursuive afin que l'on parvienne à une paix durable, qui garantisse le droit des deux peuples à vivre en sécurité dans des Etats souverains et à l'intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues... Je suis aussi avec grande attention les développements en Irak, déplorant les attentats qui ont causé encore récemment la perte de nombreuses vies humaines, et j'encourage ses autorités à poursuivre avec fermeté sur le chemin d'une pleine réconciliation nationale".
"L'éducation est un thème crucial pour toutes les générations, puisque d'elle dépend aussi bien le sain développement de chaque personne que l'avenir de toute la société... Outre un objectif clair, comme est celui de conduire les jeunes à une connaissance pleine de la réalité et donc de la vérité, l'éducation a besoin de lieux. Parmi ceux-ci figure en premier la famille, fondée sur le mariage d'un homme avec une femme. Il ne s'agit pas d'une simple convention sociale, mais bien de la cellule fondamentale de toute société. Par conséquent, les politiques qui portent atteinte à la famille menacent la dignité humaine et l'avenir même de l'humanité... Il faut des politiques qui valorisent et favorisent la cohésion sociale et le dialogue. C'est dans la famille que l'on s'ouvre au monde et à la vie... Dans ce contexte de l'ouverture à la vie, j'accueille donc avec satisfaction la récente sentence de la Cour de Justice de l'Union européenne, qui interdit de breveter les processus relatifs aux cellules staminales embryonnaires humaines, tout comme la résolution de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, qui condamne la sélection prénatale en fonction du sexe. Plus généralement, en regardant surtout le monde occidental, je suis convaincu que les mesures législatives qui non seulement permettent mais parfois même favorisent l'avortement, pour des motifs de convenance ou des raisons médicales discutables, s'opposent à l'éducation des jeunes et par conséquent à l'avenir de l'humanité".
"Les institutions éducatives remplissent un rôle tout autant essentiel pour le développement de la personne... Il faut mettre en œuvre des politiques de formation afin que l'éducation scolaire soit accessible à tous et qu'en plus de promouvoir le développement cognitif de la personne, elle prenne soin de la croissance harmonieuse de la personnalité, y compris son ouverture au transcendant. L'Eglise catholique a toujours été particulièrement active dans le domaine des institutions scolaires et académiques, remplissant une œuvre appréciée à côté de celle des institutions étatiques. Je souhaite donc que cette contribution soit reconnue et valorisée aussi par les législations nationales".
"Dans cette perspective on comprend bien qu'une œuvre éducative efficace requiert également le respect de la liberté religieuse. Celle-ci est caractérisée par une dimension individuelle, ainsi que par une dimension collective et une dimension institutionnelle. Il s'agit du premier des droits de l'homme, parce qu'elle exprime la réalité la plus fondamentale de la personne. Trop souvent, pour des motifs divers, ce droit est encore limité ou bafoué. Je ne puis évoquer ce sujet sans commencer par saluer la mémoire du ministre pakistanais Shahbaz Bhatti, dont l'infatigable combat pour les droits des minorités s'est achevé par une mort tragique".
"Il ne s'agit pas, malheureusement, d'un cas unique. Dans de nombreux pays les chrétiens sont privés des droits fondamentaux et mis en marge de la vie publique ; dans d'autres ils souffrent des attaques violentes contre leurs églises et leurs habitations... Dans d'autres parties du monde, on trouve des politiques orientées à marginaliser le rôle de la religion dans la vie sociale, comme si elle était cause d'intolérance, plutôt que contribution appréciable dans l'éducation au respect de la dignité humaine, à la justice et à la paix. Le terrorisme motivé religieusement a fauché l'an passé également de nombreuses victimes, surtout en Asie et en Afrique... La religion ne peut être utilisée comme prétexte pour mettre de côté les règles de la justice et du droit en faveur du " bien " qu'elle poursuit".
"Je voudrais mentionner aussi des signes encourageants dans le domaine de la liberté religieuse. Je me réfère à la modification législative grâce à laquelle la personnalité juridique publique des minorités religieuses a été reconnue en Géorgie; je pense aussi à la sentence de la Cour européenne des droits de l'homme en faveur de la présence du crucifix dans les salles de classes italiennes... Je souhaite que l'Italie continue à promouvoir une relation équilibrée entre l'Eglise et l'Etat, constituant ainsi un exemple, auquel les autres nations puissent se référer avec respect et intérêt".
" Sur le continent africain,...il est essentiel que la collaboration entre les communautés chrétiennes et les gouvernements aide à parcourir un chemin de justice, de paix et de réconciliation, où les membres de toutes les ethnies et de toutes les religions soient respectés. Il est douloureux de constater que, dans divers pays de ce continent, ce but est encore lointain. Je pense en particulier à la recrudescence des violences qui touche le Nigeria,...aux séquelles de la guerre civile en Côte d'Ivoire, à l'instabilité persistante dans la région des Grands Lacs et à l'urgence humanitaire dans les pays de la Corne de l'Afrique. Je demande, une fois encore, à la communauté internationale d'aider avec sollicitude à trouver une solution à la crise qui perdure depuis des années en Somalie".
"Enfin, je tiens à souligner qu'une éducation correctement comprise ne peut que favoriser le respect de la création. On ne peut oublier les graves calamités naturelles qui, au cours de 2011, ont touché diverses régions du Sud-est asiatique et les désastres écologiques comme celui de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon. La sauvegarde de l'environnement, la synergie entre la lutte contre la pauvreté et celle contre les changements climatiques constituent des domaines importants pour la promotion du développement humain intégral. Par conséquent je souhaite que, suite à la XVIIème session de la Conférence des Etats parties à la Convention de l'ONU sur les changements climatiques, qui s'est conclue récemment à Durban, la Communauté internationale se prépare à la Conférence de l'ONU sur le développement durable (" Rio+20 ") comme une authentique " famille des nations " et, donc, avec un grand sens de la solidarité et de la responsabilité envers les générations présentes et celles du futur".
"Animé par la certitude de la foi, le Saint-Siège continue à donner sa propre contribution à la communauté internationale, selon cette double intention que le Concile Vatican II - dont le cinquantième anniversaire a lieu cette année - a clairement définie: proclamer la grandeur suprême de la vocation de l'homme et la présence en lui d'un germe divin, et offrir à l'humanité une coopération sincère, qui instaure la fraternité universelle qui correspond à cette vocation".
VIS 20120109 (2.090)
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