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dimanche, 15 janvier 2012

Aloïs Estermann: la transparence face à la politique de la chaise vide

images-2.jpegIl y a quelques mois, le magazine "Zone d'ombre" de la TSR, est encore revenu sur le double meurtre et le suicide atroce commis au sein de la garde suisse pontificale au Vatican le 4 mai 1998. 

Pourtant, il n'y a pas de zone d'ombre dans ce drame. Certes, les "secrets" du Vatican font toujours recette. 

Joachin Navarro Valls, porte-parole du Pape à l'époque, a agit en vrai professionnel, qui plus est, en psychiatre. En communiquant immédiatement, il a montré la volonté de transparence de l'Eglise universelle. Il est en effet au bénéfice d'une doctorat en médecine, sa première passion, avant de devenir journaliste. Il a immédiatement perçu, avec son oeil avisé de psychiatre, ce qui a pu se dérouler dans les enceintes du Vatican. 

La chaise vide

images-1.jpegSuite au reportage de Zone d'ombre, ce qui a frappé d'entrée fut la chaise vide, avec l'étole, signe du prêtre, image puissante et choquante d'une Eglise qui ne veut pas ou qui refuse de communiquer.

Pourtant, la version du Vatican est parfaitement crédible et tout simplement vraie. Or se taire, ne rien dire, jouer l'absence, non seulement laisse le flou, précisément une zone d'ombre, mais est aussi une forme de communication, et en ce cas précis, la pire et la plus mauvaise. Cela fut relevé non sans amertume par André Kolly* lors de son interview pour la présentation du congrès sur la communication de l'Eglise à Fribourg. On ne peut que lui donner raison. En effet, vous pouvez vous taire, on parlera toujours de vous, mais sans vous. 

"Un témoin" proche des lieux, l'ancien garde suisse Bernard Moret, a fait tout ce qu'il pouvait pour montrer et démontrer rationnellement que la thèse officielle, publiée par le Vatican, est cohérente. Dans un acte de rage, le garde suisse Tornay a tué Estermann et son épouse, avant de se donner la mort.  

Une rencontre humaine manquée

images.jpegOutre la volonté de se montrer absent, il reste sans doute des maladresses,  peut-être même helvétiques, en rapport avec la maman de Cédric Tornay, Madame Muguette Baudat. La compassion prend le dessus. On ne peut que comprendre son combat face à la douleur de voir son fils ainsi exposé mondialement comme le coupable.

Certains ecclésiastiques helvétiques ont sans doute manqué quelque peu de compréhension, d'humanité et de dialogue. Une ferme volonté de rencontrer la mère blessée, pour parler et écouter sereinement sa douleur, aurait été tellement souhaitable. Cet accompagnement humain et spirituel aurait évité que la maman mette sa confiance en des personnes qui ne lui font, peut-être par bonne foi et bonne volonté, que du mal. 

Traîner un homme dans la boue

Unknown.jpegPersonnellement, pour avoir été à Rome lors de cet effroyable événement, le père et la mère de Aloïs Estermann furent exemplaires en tout point. Non seulement ils accordèrent immédiatement leur pardon, mais ils supportèrent, en silence et en prière, les calomnies et les mensonges qui cherchaient à traîner leur propre fils dans la boue, un homme certes pas sans quelques petits défauts comme tout un chacun, mais d'une grande intégrité et probité. 

 

* Je pense que l’Eglise catholique a encore conservé une vision davantage utilitaire que culturelle de la communication par les médias. On a tendance à considérer les médias par rapport à leur utilité, un peu comme le font la plupart des entreprises. J’ai en tête un exemple pour illustrer le «syndrome de la chaise vide». J’ai vu dernièrement une émission «Zone d’ombre» consacrée au garde suisse Cédric Tornay, dont la culpabilité dans l’affaire du massacre du commandant et de sa femme est remise en cause, notamment par sa mère. La TV romande a cherché en vain un représentant de l’Eglise catholique. Elle l’a montré en posant une étole sur une chaise vide. C’était le symbole très fort d’une Eglise peu ouverte à la communication dans certaines situations embarrassantes.

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