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mercredi, 13 juillet 2011

Les paradoxes de Mgr Albert Rouet: "l'évêque c'est moi!"

d32e6e2d933feca3797265282a55fced3e006d68.jpgEntendu d'un professeur de théologie en France:

En quelque sorte Mgr Rouet ne croyait pas totalement et pleinement au sacerdoce des prêtres, car au fond l'évêque ce n'était que lui, le seul qui possède la plénitude du sacerdoce sans avoir vraiment des prêtres. D'où sa volonté de mettre en avant le sacerdoce des laïcs, en restructurant les paroisses.

Il ne parlait parfois hélas un peu trop de lui et des structures, oubliant de parler surtout et avant tout de Dieu, des autres et de l'Eglise, de son enseignement.

Enfin, très à cheval pour promouvoir le travail en équipe, il ne savait pas vraiment le faire, et ne voulait souvent pas travailler en équipe, faisant alors plutôt cavalier seul.

Albert Jean-Marie Rouet, né le 28 janvier 1936 à Thenay dans l'Indre, est un évêque catholique français, archevêque émérite de Poitiers depuis février 2011. Il fut connu comme un grand "réformateur" des structures ecclésiales pour faire "Eglise autrement", mais comme tendance de fond, parfois sans prêtres.

Commentaires

Prions pour son successeur...

Il faut bien l'avouer , il est parfois très difficile d'etre catholique en France quand on est confronté à des épiscopats comme celui de l'éveque Rouet ... Un jour, il faudra bien faire un bilan et savoir quels ont eté les responsables de tels choix !
En attentant, fasse Rome donner un successeur vraiment catholique à l'éveque Rouet et nous redonner l'espérance....

Gerard LETTERI

Écrit par : LETTERI gerard | mercredi, 13 juillet 2011

Ils sont de qui ces paroles ?

Écrit par : Fred | jeudi, 14 juillet 2011

Le professeur ne veut pas être cité aussi je respecte, et ne peux pas citer la source. Mais le substance est tout à fait véridique et authentique.

Écrit par : Dominique Fabien | jeudi, 14 juillet 2011

En effet, la substance semble véridique, en tout cas elle est très vraisemblable, si j'en crois les textes que j'ai pu lire de ce prélat. Mais j'ai envie d'ajouter que cette ecclésiologie curieuse est, hélas, partagée par un grand nombre de catholiques, explicitement ou implicitement, qui ne sont pourtant pas tous des révolutionnaires (j'ai notamment pu entendre des discours curieux sur les conditions de validité des sacrements, qui s'appuyaient sur des théories ecclésiologiques intenables).

Écrit par : François H | vendredi, 15 juillet 2011

C'est bien ce qui est grave !

En France ( et pas seulement !) une large partie des catholiques a été "insensiblement" convertie par ces théories déviantes .... On peut se poser la question de savoir jusque dans quelle mesure le catholicisme francais n'a pas été gagné par le protestantisme ! D'ailleurs , certaines messes sont elles encore des messes ?
En tout cas, la part de responsabilité de nombreux clercs - eveques compris- dans ce naufrage est considerable et elle va de pair avec l'esprit d'indépendance vis à vis de Rome !

Gerard LETTERI

Écrit par : LETTERI gerard | vendredi, 15 juillet 2011

Celui qui ne sème pas selon la foi de Pierre n'a aucun avenir... Des évêques français sème selon cette foi, aussi gardons l'espérance, même si parfois notre raison nous tente pour voir le contraire. Le nombre n'est pas si important, ce qui compte ce sont les personnes. Bien à vous

Écrit par : Dominique Fabien | vendredi, 15 juillet 2011

Bien chers,

Il me semble bien facile de citer un théologien qui n'a pas le courage de dire son nom et de construire une analyse et critique de tout un épiscopat à partir de cela..

Avez-vous chacun au moins pris le temps de lire les deux livres (ou au moins un) "Vers un nouveau visage de l'Eglise" avant de commenter abondemment? Ils expliquent bien la théologie qui sous-tend ces réformes paroissiales... Et elle me semble bien loin de ce que vous pensez qu'elles sont...

Vous savez, il y a certes une nouvelle génération d'évêques qui doit pouvoir donner son prophétisme et aller de l'avant "autrement" que des évêques comme Mgr Rouet, mais arrêtons d'invalider tout un apostolat sous prétexte qu'on sait bien mieux analyser que ces derniers! C'est un peu facile, excusez-moi!

Et je me dis: si cet évêque et ses réformes paroissiales étaient si déviantes, pourquoi Rome n'a rien fait? Et si, le pape avait une vision plus large que nous de l'Eglise?

Bien à vous,

Matthias Rambaud

Écrit par : Matthias Rambaud | lundi, 18 juillet 2011

Je comprends bien. Le théologien en question ne veut pas être cité, donc je respecte entièrement sa volonté, ou mes sources, ce qui est une pratique courante dans la communication.
Pour les idées, car je crois que ces quelques lignes ne s'attaquent pas à la personne de Mgr Rouet; il est clair que ces livres que j'ai lu me laisse un petit goût d'inachevé, soit d'inventer une "autre Eglise" quelque peu parralèle. Le rôle des prêtres, l'apostolat des laïcs, refaire des paroisses, inventer aux grès des humeurs et du temps.... sont parmi des idées qui sont sorties de ce diocèse de France, pour influencer d'autres diocèses, et qui sont en fait déjà largement dépassées. Ce n'est pas un jugement d'ensemble de l'épiscopat de Mgr Rouet, car il a fait aussi beaucoup de bien. Mais l'Eglise est celle de Jésus Christ, qui est bien Son "organisme vivant", structurée selon l'Esprit Saint et le droit canon. Les idées de Mgr Rouet provoquent des tensions fortes et ne sont pas à suivre au pied de la lettre. Relire les Actes des Apôtres est bien plus précieux. L'avenir est celui tracé par le Concile Vatican II, lu, interprété et appliqué selon la Tradition, soit l'hérméneutique de la réforme comme l'a bien expliqué le discours de Benoît XVI à la curie romaine de décembre 2005. On reconnaît enfin l'arbre à ses fruits. On n'aura pas de prêtres si on leur offre des postes d'accompagnants, de gentils organisateurs du Club Med. On ne renonce pas à une femme, une famillle et des enfants, pour un vague projet, d'une Eglise qui se cherche.... Les laïcs ont une vocation superbe, placés dans le monde dans tous les domaines. Pas besoin de les faire tourner autour des paroisses, pour les faires jouer aux prêtres... Aussi, plutôt que de lire les livres anciens de Mgr Rouet, mieux vaut lire les documents du Magistère et de l'Eglise. Ceci en gardant l'esprit ouvert, apte au dialogue. Merci beaucoup pour ces commentaires.

Écrit par : Dominique Fabien | lundi, 18 juillet 2011

CRAVATE OBLIGATOIRE ...............

Si l'état de l'Eglise de France est pour certains dioceses dans un état de décomposition avancée , c'est que certains évéques dans les annéé 70 , 80 et 90 preferraient s'écouter parler que d'enseigner ce que disaient Rome et le Magistere ....
Aujourd'hui encore on en est à compter les dégats !
D'ailleurs ces eveques affichaient d'emblée exterieurement leur "complexe anti-romain" en arborant une cravate plutot qu'un col romain....Il en est aujourd'hui encore un petit nombre qui continue a recourrir à cet artifice vestimentaire un peu ridicule pour marquer leurs distances.... On ne voit cela qu'en France .... Que c'est triste !

Gerard LETTERI

Écrit par : LETTERI gerard | lundi, 18 juillet 2011

J'approuve tout à fait Monsieur l'Abbé dans sa réponse à M. Rambaud. La question n'est ici pas tant Mgr Rouet qu'une certaine conception de l'Eglise qu'on peut difficilement ne pas avoir rencontrée ici ou là, une certaine ecclésiologie, explicite ou implicite, qui mélange les thèmes de l'épiscopalisme et de la démocratie libérale contemporaine : la communauté existe comme communauté spirituellement et sacramentellement autarcique parce qu'elle s'est donné un évêque (on ne sait trop comment) qui lui-même délègue son pouvoir sacerdotal : dès lors les sacrements valent par-là qu'ils sont célébrés par les personnes déléguées par l'évêque, et non plus en vertu du pouvoir sacerdotal propre des prêtres. La conséquence ne peut qu'être désastreuse, tant du point de vue de la communion avec Rome, comme le signale M. Letteri, puisqu'une telle ecclésiologie ne peut qu'exclure le primat romain (qui tout simplement n'existe plus), que du point de vue des vocations sacerdotales, puisque le prêtre n'existe plus de fait et qu'il n'y a donc plus lieu d'être appelé à devenir prêtre de Jésus-Christ.
Je ne sais si une telle ecclésiologie a été vraiment théorisée, mais je l'ai rencontrée de manière certaine quoique plutôt implicite au cours de nombreuses conversations, au point que je me demande si ce n'est pas l'arrière-fond mental de l'actuel catholicisme français.

Écrit par : François H | lundi, 18 juillet 2011

Bien chers,

Ce qui m'inquiète c'est le tout premier commentaire de Monsieur Lettri. Ce n'est pas le fait de poser un regard critique et pointu sur la question et l'ecclésiologie de certains qui me dérange, au contraire. C'est une bonne chose de savoir analyser et se positionner. Ce qui me tourmente c'est le peu de retenue et de respect dans ces propos. Ce n'est pas parce qu'on aime pas un évêque qu'il faut manquer de retenue.

Soit, Mgr Rouet a fait des erreurs (et d'autres évêques aussi), sûrement qu'un évêque d'une nouvelle génération doit être nommé pour amener un souffle nouveau, certes les textes du Magistère sont bons et prophétique (avec un Benoît XVI on peut en être assuré!) mais attention :

Les évêques, qu'ils nous plaisent ou non sont et restent à part entière les successeurs des apôtres et nous devons les traiter et reconnaître en tant que tel! Avec respect !

Et puis, même si nous ne nous reconnaissons pas en un ou que l'autre nous énerve ou même nous inquiète (je vous rassure, cela m'arrive aussi malheureusement...) nos petites personnes n'ont aucune autorité pour déclarer si un évêque est catholique ou non! Heureusement pour l'Eglise que la catholicité de la foi ne dépend pas de la sensibilité personnelle de chacun (en commençant par la mienne)... Il me semble, de plus, un peu paradoxal au nom de la défense de l'orthodoxie catholique de ne justement pas respecter cette règle de base..

Laissons au Saint Père son autorité de Souverain Pontife et la qualité de discerner si les idées d'un évêque sont conforme à la doctrine de la foi (Benoît XVI connaît bien le domaine...)... Quand ce n'est pas le cas, il agit! L'histoire nous l'a montré (pas besoin de remonter très loin)...

Merci de m'avoir lu jusqu'au bout!

Matthias Rambaud

Écrit par : Matthias Rambaud | mardi, 19 juillet 2011

A Monsieur Rambaud ,

Loin de moi l'idee de décerner un "placet" ou un "non placet" d'orthodoxie catholique aux éveques et du meme coup de les juger.... Encore moins de prétendre indiquer ce que le Saint Pere devrait faire en matiere de nominations épiscopales ! Toutefois, je suis tout à fait en droit ( et en devoir) de remarquer que les positions de certains éveques de France s'éloignent ou contredisent le Magistere Romain ... Non seulement de le remarquer mais aussi de le dire !
Les catholiques fideles à Rome ont passé en France plusieurs decennies à se taire au motif d'un speudo respect qui nous conduirait à tout accepter ... Le résultat : par cette attitude irresponsable nous avons donné libre cours aux outrances libero- progressistes d'un coté et integristes de l'autre !
Pourquoi devrions nous indéfiniment nous taire alors que certains activistes comme en Autriche, il y a deux ans , faisaient revenir Rome sur son choix définitif concernant un éveque ( pourtant déja nommé) parce qu'ils le jugeaient trop restaurateur ?
Pourquoi , nous taire encore et toujours ? Meditons plutot les récentes paroles de Mgr Scicluna qui sont un encouragement à la responsabilité des catholiques de base ...

Gerard LETTERI

Écrit par : LETTERI gerard | mardi, 19 juillet 2011

Cher Monsieur Letteri,
Hélas, les mêmes activistes en Autriche ne se contentent plus de protester contre les nominations d'évêques trop romains. Certains ont décidé de faire tout uniment comme si Rome n'existait plus, avec leur "Pfarrerinitiative".
Ne délaissons pas la prière.

Écrit par : François H | mardi, 19 juillet 2011

Le point crucial est bien là: la prière, la vie intérieure, la fréquentation des sacrements. Le reste vient après. Puis d'être romain provient d'une étude de l'histoire, car depuis le temps des Pères de l'Eglise, Rome préside à la Charité.

Écrit par : Dominique Fabien | mardi, 19 juillet 2011

Pour les positions théologiques de Mgr Albert Rouet, je pense que le document romain, signé par des chefs de congrégations romaines de 1998 est suffisement éclairant pour les relations laïcs-prêtres, dans les paroisses notamment. Je n'ai pas encore trouver le lien sur le Net, car n'ai pas beaucoup chercher non plus. Mais on pourra s'y référer pour avoir une base. Donc oui, Rome et le Pape a fait quelque chose. Reste à savoir si ces documents sont lus, compris, suivis et appliqués.

Écrit par : Dominique Fabien | mardi, 19 juillet 2011

et après on s'étonne que la Fratenité Saint Pie X ait autant de succès et de vocation sacedotale en France.

Écrit par : Albert Levert | mercredi, 20 juillet 2011

sujet interessant, bravo :) combien passez-vous de temps pour ce blog ?

Écrit par : code reduction canal plus | lundi, 12 septembre 2011

Rumeur invérifiable, propos rapportés "en substance", médisance anonyme et répercutée... Que faut-il en penser? Des réponses dans la Lettre de Jacques 3, 2-12 et en Matthieu 18, 15 et ss. Bonne journée!

Écrit par : Michel Salamolard | mardi, 13 septembre 2011

Je n'ai pas l'habitude, ni de mentir, ni de commenter des rumeurs; mais je peux certes me tromper. Alors il me suffit de le reconnaître. Pour cette note, la source est absolument certaine. Mgr Rouet, personne qui a toute mon estime et respect, ses idées ont fait un tord considérable aux paroisses et à l'identité du prêtre. Je suis en ce sens heureux de voir un prêtre tel que Michel Marie Zanotti (son livre est à lire) de Marseille qui redonne un souffle à notre vocation. Heureusement, la nouvelle génération est là, celle de Benoît XVI. Bien à toi

Écrit par : Dominique Fabien | mardi, 13 septembre 2011

http://www.sacerdocedeslaics.com/

Vous poussez le bouchon assez loin
Mais chacun sa voie !

Écrit par : Paul Marcheur | lundi, 23 janvier 2012

Vous cherchez peut-être à vous faire de la pub ? enfin me semble-t-il.... le sacerdoce des laïcs est baptismal, il consiste à offrir le monde à Dieu. C'est d'une noblesse fantastique, car le baptême est plénier. Aussi, si le prêtre était le sommet de la vie chrétienne, je pourrais comprendre certaines idées. Mais le sommet, comme le dit le Concile Vatican II, c'est la sainteté. La cléricalisation des laïcs jette une ombre sur la magnifique vocation du baptême. En outre elle fait beaucoup souffrir les prêtres et les laïcs, dans un affrontement stérile.
Saint Augustin a vu juste: avec vous je suis chrétien, pour vous je suis évêque. Le sacerdoce est un service, pas un lieu de pouvoir.

Écrit par : Dominique Fabien | lundi, 23 janvier 2012

Marie-Brigitte PASQUIER LETTRE OUVERTE
12TER, rue Gabriel Péri
91300 Massy
TEL : 06 74 25 26 46 /01 60 11 16 52 Massy, le 15 février 2014



Depuis plus de trente ans, je pensais partager la vie de Jean-Claude Faivre d’Arcier, un prêtre catholique. Nous avons occupé le même domicile - le mien - et nous avons passé nos vacances ensemble. Bien qu’il ne se soit jamais engagé en dépit de promesses ambiguës et répétées, j’avais accepté cette vie car je l’aimais. Et avec le temps, ma famille et mes enfants avaient fini par l’accepter.

Je ne renie pas cette période pendant laquelle j’ai connu des instants de bonheur. Mais j’ai dû endurer aussi des moments de doute et de détresse, faute de pouvoir envisager une vie de couple normale, « au grand jour » qui ne soit ni clandestine, ni honteuse. J’assume tout car j’ai aussi accepté cette « transparence de mon existence». Parce que je l’aimais, j’ai vécu « incognito » afin qu’il puisse sauver les apparences vis-à-vis de ses collèges prêtres, de sa hiérarchie épiscopale et de ses paroissiens auprès desquels il s’est efforcé de passer pour un homme de foi et de devoir, un saint homme, disponible et à l’écoute de tous, notamment des plus pauvres, des exclus, etc. Un modèle de sagesse et de vertu, en quelque sorte ! Pour réaliser ce beau programme, il fallait que je demeure invisible. J’ai joué le jeu !

Aujourd’hui, j’ai décidé de rompre toute vie commune avec lui, après qu’il m’eut fait subir une dernière humiliation. Et je souhaite m’en expliquer largement. Mon propos n’est plus - pour l’heure - de dénoncer l’hypocrisie des autorités ecclésiastiques qui détournent pudiquement le regard sur les dérives manipulatrices de certains prêtres, mais de dire combien cet homme que j’ai aimé, m’a profondément déçue et blessée, enfermé qu’il est – et depuis tant d’années - dans une lâcheté de comportement, une faiblesse de caractère et dans un mensonge érigé en principe de vie.

Je ne ferai pas ici le procès d’une religion et d’une église complaisante, dont il a su se servir pour leurrer ceux qui l’aimaient comme ceux qui l’entourent dans son « travail ». Un travail qu’il cherche à faire passer pour un sacerdoce, mais qui n’est sans doute qu’un simulacre au profit de son propre narcissisme, car tout démontre au contraire qu’il vit en permanence en contradiction flagrante avec les convictions et les valeurs de foi et de charité qu’il prétend défendre…

Jean Claude d’Arcier est pleinement responsable de ses actes et si je me permets aujourd’hui de m’exprimer, ce n’est pas dans l’idée de me venger de lui pour ce qu’il m’a fait subir – je n’y parviendrais pas à la hauteur de ma souffrance - mais simplement de dévoiler ce qu’il cherche à taire aux yeux de tous depuis toujours. A savoir sa double vie, parfaitement cloisonnée, construite d’un côté sur des promesses jamais tenues, fondées sur une sorte de chantage affectif, et de l’autre sur la réputation d’un homme d’église au-dessus de tout soupçon. Victime de ce double langage, je n’ai nul motif aujourd’hui d’épargner sa réputation, bâtie sur un ensemble de contre témoignages.

Son image de prêtre est en effet excellente, sans faille auprès des gens d’église et de ceux qu’il sait entrainer dans ce qu’il croit, ne disant rien à personne, de ce que nous vivions. Seuls quelques amis triés sur le volet et nos familles étaient au courant. Pour ma part, je n’ai jamais caché notre relation. Je l’ai même revendiquée en militant pour le combat des « femmes compagnes de prêtres ». Sans apparaitre officiellement, Jean-Claude d’Arcier m’a laissé croire qu’il partageait nos objectifs. Mais avec prudence. Dans l’ombre, il m’a même accompagné au Vatican, lorsque nous avons tenté d’alerter le pape sur ce sujet.

Comme s’il ne suffisait pas de me tromper sur ses intentions en faisant miroiter un avenir prometteur, constamment reporté et jamais sérieusement envisagé, « l’homme de Dieu » a fini par se comporter comme un homme « bien ordinaire » : en me trompant avec une autre femme.

Ainsi, au début de l’année 2013, je me suis rendue compte qu’il entretenait une liaison avec une religieuse « oblate de l’assomption », qui vivait à proximité immédiate de l’église de Bagnolet où il était censé exercer son sacerdoce. Face à mon indignation, nous la rencontrons le 7 mars 2013 à Paris. et à cette occasion, il lui déclara formellement que c’était « avec moi qu’il voulait vivre ».

Nouvelle promesse en l’air et mensonge délibéré, puisque dès le début du mois de juillet 2013, alors que je souffrais d’une méchante pleurésie et que j’étais alitée, j’ai eu connaissance d’un message – inconvenant à mon égard- qu’il lui adressait et qui était ainsi libellé :

« Bonsoir ma petite Eva. J’étais un peu triste de te quitter comme ça ; on a pourtant fait des belles choses ensemble durant ces deux jours, je comprends ce que tu ressens mais pour le moment, elle est vraiment malade et je fais tout à la maison, mais ce n’est pas pour cela que je t’oublie. Dors bien et à demain, pleins de bisous. J.C »

Le 22 aout 2013, il récidiva mais cette fois, son message toujours destiné à sa nouvelle maitresse, fut mal orienté et atterrit sur la boite de réception de ma belle-sœur :

« Mon petit soleil, je pense à toi pleins de bisous partout à demain. »

Malgré ces preuves évidentes de duplicité, je me suis efforcée de lui faire encore confiance et j’ai tenté de le croire lorsqu’il prétendait que « tout était terminé ». En fait, je sais maintenant qu’il n’a cessé de la rencontrer, en particulier aux réunions de sa paroisse (CCFD, par exemple celle du 9 janvier 2014) et peut-être ailleurs !


Mais la trahison devint manifeste, presque cynique, lorsque par hasard, je découvris le 3 février dernier, sur mon propre ordinateur, un échange de mail entre eux. Dans un français approximatif, car elle est hispanophone, Evangelina Carrasco, l’oblate de son cœur s’adresse à « l’amour de sa vie » et lui fait part des difficultés de santé de sa mère, auprès de laquelle elle semble s’être rendue.

Et « L’amour » en question, le « père » Jean Claude d’Arcier, ne semble guère s’offusquer d’une interpellation aussi tendre et familière. Dans la même veine, il lui répond textuellement :

« Bonjour mon cœur. Est-ce que tu as bien reçu mon petit message au sujet du code de ta carte SIM ? Comment vas-tu aujourd'hui ? Est-ce que tu as retrouvé la forme depuis qu'on peut, à nouveau, s'envoyer des messages? Et ta maman, comment est-ce qu'elle évolue, dans son corps, mais aussi dans sa tête et dans son cœur ? Le retour chez elle devrait lui faire du bien et lui redonner du courage...
Hier soir, je t'ai dit rapidement ce que j'ai fait dans la journée. Le soir, il y a eu la rencontre des communautés religieuses de Bagnolet et Montreuil : tes sœurs ont présenté un peu leur vie ici. C'était à St André, et Agnès était toute heureuse de retrouver la paroisse de son enfance, qui n'a pas du tout changé...
Aujourd'hui, j'ai mangé avec l'équipe des éducateurs de rue de Montreuil et Bagnolet pour leur demander s'ils sont d'accord pour travailler avec nous sur le projet CCFD-TS de soutenir le REJEER (réseau d'éducateurs d'enfants et jeunes de la rue, à Kinshasa) : ils vont réfléchir et accepter je crois. Ce sera intéressant de découvrir le travail des éducateurs de rue, ici chez nous...
Voilà ! Raconte-moi un peu ce que tu vis... Je t'embrasse très fort. »

A la suite de ce message « touchant » mais pour le moins explicite quant à la nature de la relation des deux correspondants, l’explication qui s’ensuivit fut orageuse. Une fois de plus, Jean Claude d’Arcier crut nécessaire de tenter une ultime pirouette (malhonnêteté) en transmettant à la religieuse le message suivant dont il me donna lecture:

« Bonjour Eva, après une mise au point avec Brigitte, je prends la désicion de cesser notre relation car c’est avec elle que je veux vivre une relation claire et vraie. Je te demande d’arrêter de m’écrire ou de me téléphoner, comme je cesserai moi-même de le faire. Je suis désolé et très triste de la souffrance que va te causer cette décision mais je pense que finalement cette vérité fera du bien à tout le monde. Bon courage avec ta maman. Jean-Claude. »

Il oublia malgré tout de lui demander de lui rendre la carte SIM évoquée dans le message du 3 février ! Je vous laisse juge.

La manœuvre est tellement ridicule qu’on en rirait s’il ne fallait pas en pleurer ! Elle m’a en tout cas ouvert les yeux et c’est alors que j’ai pris la décision de cesser toute relation avec lui, tirant ainsi douloureusement un trait sur un aspect important de ma vie passée. Mais cette décision est libératrice et irrévocable. Cet homme m’a trompée, m’a humiliée et m’a fait perdre beaucoup de temps et d’énergie. Mais il ne m’a pas abattue. Avec le soutien de mes enfants, de ma famille et de mes amis, je compte bien rattraper ce temps volé et effacer ce qui devra progressivement se transformer en un mauvais rêve. Je suis aujourd’hui éveillée et mon intention est de prendre la vie à bras le corps !

Les conséquences de cette lettre sur la réputation de cet homme qui ne m’a pas respectée en disant m’aimer, m’importent peu. J’ai repris ma liberté .
Peut-être que pour lui aussi c’est un soulagement, car finalement sa principale maitresse, exclusive celle-là, ce n’est pas une femme, mais c’est l’église catholique. Il la gardera car elle s’accommode sans être trop regardante des bassesses de ceux qui disent la servir ! Pour ma part, j’ai besoin de dire à tous : croire, pour moi, c’est aimer l’homme avec ses faiblesses, avec ses richesses mais en toute liberté et en vérité. Etre l’exemple d’une vie militante là ou l’on est.

AIMER EN LIBERTE, EN VERITE.
J’ai le droit au respect, je ne pouvais laisser passer trente ans de ma vie sans réagir, sans rien dire. J’ai vécu à fond. La vie à deux vaut mieux que cela. Pas de chantage, pas de vengeance mais tout faire pour la justice. Je suis consciente de ce que je fais. Je témoigne pour toutes les femmes qui restent dans l’ombre par amour et qui se font battre en pardonnant sans cesse.
Ma famille, mes trois enfants, mes trois belles-filles et mes parents me soutiennent dans cette démarche. Ils lui ont fait autrefois confiance, ils l’avaient accueilli. Mais ils ne peuvent plus accepter ces non-dits, ce manque de respect. A travers moi, Jean Claude D’Arcier les a méprisés.



Marie-Brigitte PASQUIER

Écrit par : PASQUIER Marie-Brigitte | dimanche, 30 mars 2014

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