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dimanche, 12 mai 2019

Medjugorje pas reconnu mais pèlerinage possible

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Editorial Andrea Tornielli

Medjugorje pas reconnu mais pèlerinage possible

Sans pour autant authentifier les apparitions de Medjugorge, le pape François autorise qu'y soient désormais organisés des pèlerinages. C'est ce qu'a indiqué @AGisotti, directeur ad interim du Bureau de presse du Saint-Siège, le 12 mai 2019.

L’organisation de pèlerinages dans ce sanctuaire marial de Bosnie-Herzégovine est désormais autorisée par l’Église catholique, comme l’a annoncé ce dimanche 12 mai la Salle de presse du Saint-Siège. Cela ne signifie pas la reconnaissance des apparitions mariales, mais permet un meilleur encadrement de l’important flux de pèlerins.
 

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

«Comme annoncé conjointement ce matin par Mgr Henryk Hoser, visiteur apostolique à caractère spécial pour la paroisse de Medjugorje et par la nonciature apostolique à Sarajevo, le Saint-Père est disposé à ce qu’il soit possible d’organiser des pèlerinages à Medjugorje», a déclaré ce matin Alessandro Gisotti, directeur ad interim de la Salle de Presse du Saint-Siège, répondant aux questions de journalistes.

«Ceci en ayant toujours soin d’éviter que ces pèlerinages soient interprétés comme une authentification des évènements connus, qui demandent encore d’être examinés par l’Église. Il faut donc éviter que de tels pèlerinages créent toute confusion ou ambiguïté sur l’aspect doctrinal. Cela concerne aussi les pasteurs de tous ordres et rangs qui ont l’intention de se rendre à Medjugorje et d’y célébrer ou concélébrer, y compris de manière solennelle», a ajouté Alessandro Gisotti.

«Étant donné le flux notable de personnes qui se rendent à Medjugorje et les abondants fruits de grâce qui en ont découlé, une telle disposition s’insère dans l’attention pastorale particulière que le Saint-Père a voulu donner à cette réalité, destinée à favoriser et à promouvoir les bons fruits», poursuit le communiqué de la Salle de presse du Saint-Siège.  

«Le visiteur apostolique aura, de cette façon, une plus grande facilité à établir – en accord avec les ordinaires des lieux – des liens avec les prêtres chargés d’organiser des pèlerinages à Medjugorje, comme personnes sûres et bien préparées, en leur offrant des informations et des indications pour pouvoir mener de manière fructueuse de tels pèlerinages», est-il écrit en conclusion.

Cette décision du Souverain Pontife survient près d’un an après son choix de nommer Mgr Henryk Hoser, l’archevêque émérite de Varsovie-Praga, en Pologne, «Visiteur apostolique à caractère spécial» pour la paroisse de Medjugorje, ad nutum Sanctae Sedis, à la disposition du Saint-Siège. La nomination avait eu lieu le 31 mai 2018, pour une mission «exclusivement pastorale», en vue de proposer au Pape des directives pastorales pour l’avenir du sanctuaire. Il n’a donc pas la responsabilité de se prononcer sur l’authenticité des apparitions mariales, qui relèvent de la Congrégation pour la Doctrine de la foi.

Par le passé, diverses enquêtes

Chaque année, plus de deux millions de visiteurs se rendent dans le sanctuaire où des apparitions mariales se tiendraient depuis juin 1981. La Vierge Marie, invoquée sous le vocable de “Reine de la Paix”, serait alors apparue à six enfants croates de Bosnie-Herzégovine.

Le sanctuaire marial fait l’objet d’une cristallisation des tensions entre les franciscains qui en ont la gestion et les évêques successifs du diocèse de Mostar qui remettent en cause les apparitions régulières de la Vierge «aux voyants».

Plusieurs enquêtes ont été conduites, la dernière en mars 2010. Le Pape émérite Benoît XVI avait mis en place une commission internationale d’enquête sur Medjugorje  au sein de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, confiée au cardinal Camillo Ruini. En juin 2015, le Pape François, sans se prononcer, avait affirmé, de retour de Sarajevo, que les conclusions de cette enquête lui avaient été remises.

jeudi, 09 mai 2019

Obligation légale de dénoncer: Motu Proprio du Pape François sur les abus, "vous êtes la lumière du monde"

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Maintien du secret de la confession et dénonciation à la justice de l'Etat ?

Le secret absolu et total ne fait aucun obstacle. Car il permet aussi à un abuseur de sortir cette tumeur et il recevra l’exhortation d’aller se dénoncer; sinon pas de pardon possible.

Une victime qui vient se confesser n'a pas à recevoir le pardon pour un abus dont elle n'est nullement coupable. Le prêtre peut inviter la victime à lui parler en dehors de la confession. Ce dialogue permettra ensuite le lancement de la procédure. 

Et l’Etat ? Chez nous, il est un allié pour enrayer le mal mais dans certains pays la législation ne va pas forcément dans le sens d’une aide à la tolérance zéro car les relations Eglises-État sont, par exemple conflictuelles. Aussi, dans ce Motu Proprio, le Pape parle au monde entier. 

Obligation légale de dénoncer: Motu Proprio du Pape François sur les abus, "vous êtes la lumière du monde"

Lien: Site du Vatican

extraits: protection de la personne qui signale l'abus et soins apportés à la victime

Art. 4 – Protection de qui présente le signalement

§1. Le fait d’effectuer un signalement selon l’article 3 ne constitue pas une violation de l’obligation de confidentialité

§2. Restant sauves les dispositions du canon 1390 CIC et des canons 1452 et 1454 CCEO, tous préjudices, rétorsions ou discriminations pour le fait d’avoir présenté un signalement sont interdits et peuvent être assimilés aux comportements dont il est question à l’article 1 §1, lettre b).

§3. Aucune personne qui effectue un signalement ne peut se voir imposer une contrainte au silence sur le contenu de celui-ci.

Art. 5 – Soin des personnes

§1. Les Autorités ecclésiastiques s’engagent en faveur de ceux qui affirment avoir été offensés, afin qu’ils soient traités ainsi que leurs familles, avec dignité et respect. Elles leur offrent, en particulier :

a) un accueil, une écoute et un accompagnement, également à travers des services spécifiques ;

b) une assistance spirituelle ;

c) une assistance médicale, thérapeutique et psychologique, selon le cas spécifique.

§2. L’image et la sphère privée des personnes concernées, ainsi que la confidentialité des données personnelles, doivent être protégées.

Aleteia

Première mesure-choc : l’obligation pour tous les diocèses du monde de se doter d’ici un an d’un ou plusieurs « dispositifs stables et facilement accessibles » pour permettre à chacun de dénoncer des abus sexuels commis sur mineurs ou sur personne vulnérable, ou encore par abus d’autorité. La détention, production et distribution de matériel pédopornographiques sont aussi concernées. Deuxième mesure-choc : une obligation faite à tous les clercs et consacrés de dénoncer « sans délai » les cas d’abus sexuels dont ils auraient connaissance ou qu’ils soupçonneraient. Les mots sont clairs et l’exigence est ferme.

Vos estis lux mundi ne s’arrête pas là et prend à bras le corps le délicat cas des abus sexuels sur mineurs commis par des évêques. Dans ce cas, c’est à l’archevêque métropolite de la province ecclésiastique concernée de mener l’enquête, sur autorisation du Vatican. Là encore, la rapidité est de mise : le Saint-Siège doit autoriser l’enquête sous trente jours après signalement et le métropolite doit conclure son enquête en trois mois. Il s’agit donc d’obligations importantes et fortes, alors que l’Église se voit souvent reprocher les trop longs délais de traitement de tels cas.

Valoriser l’apport des laïcs

Cette responsabilisation inédite du métropolite est un fruit du sommet de février dernier. Cette idée avait alors en effet été longuement exposée par l’archevêque de Chicago et coorganisateur du sommet, le cardinal Blase Cupich. Autre fruit du sommet : la prise en compte du risque de destruction de preuves, mis en avant en février par le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich. L’attente — finalement pas si longue — pour les mesures concrètes est ainsi justifiée.

Le motu proprio vient aussi mettre en garde contre une tentation « cléricaliste » dans la gestion de ces douloureux cas. En effet, il prévoit que le métropolite puisse être assisté dans son enquête. Dans ce cas, il doit « en particulier » prendre en compte la possibilité de coopération offerte par les laïcs. Les personnes « qualifiées » choisies pour collaborer à l’enquête doivent alors prêter serment de mener « convenablement et loyalement » la mission qui leur est confiée.

Par ce motu proprio, le pape François vient également lutter contre les « actions ou omissions directes visant à interférer ou éluder des enquêtes » — en d’autres termes les tentatives d’ensablement — commises par des évêques. Si de tels faits venaient à être sus, le métropolite sera également chargé de mener l’enquête. Parmi ces comportements répréhensibles, précise le chef de l’Église catholique, figurent notamment « tous préjudices, rétorsions ou discriminations » contre les auteurs de signalement. De même, il est strictement interdit de contraindre ces derniers au silence. Par ailleurs, les lois étatiques doivent toujours être respectées.

Si la présomption d’innocence est réaffirmée par ce document, il n’en demeure pas moins qu’il prévoit que « les autorités ecclésiastiques s’engagent en faveur de ceux qui affirment avoir été offensés ». Obligation de dénonciation, facilitation du signalement, rapidité de l’enquête et lutte contre les tentatives d’ensablement : c’est bien du côté des victimes que s’engage résolument le pape François et avec lui toute l’Église.

mercredi, 08 mai 2019

Pape François en conférence de presse: le diaconat féminin ni pour demain, ni pour après-demain

Dans l’avion du retour, le Pape François a répondu à quelques questions des journalistes qui l’ont suivi pendant ces trois jours en Bulgarie et en Macédoine du Nord. L’occasion de revenir sur ce voyage et d’aborder le thème du diaconat des femmes.

Avez-vous pris des décisions au sujet du diaconat féminin ?

Unknown-1.jpegVatican News « La commission a été créée, elle a fonctionné pendant presque deux ans. Ses membres étaient tous différents, chacun pensait différemment, mais ils ont travaillé ensemble et se sont mis d'accord jusqu'à un certain point. Chacun d'entre eux a alors sa propre vision, qui n'est pas en accord avec celle des autres et là ils se sont arrêtés en tant que commission.

Sur le diaconat féminin : il y a une façon de le concevoir d'une manière différente du diaconat masculin. Par exemple, les formules d'ordination diaconale trouvées jusqu'à présent ne sont pas les mêmes que pour l'ordination du diacre masculin, et ressemblent plutôt à ce qui serait aujourd'hui la bénédiction abbatiale d'une abbesse. Voilà le résultat.

D'autres disent non, c'est une formule diaconale... Il y avait des diaconesses au début. Mais leur ordination était-elle sacramentelle ou non ? Ils m'ont aidé.

Par exemple, dans la liturgie des baptêmes, qui étaient par immersion, quand une femme était baptisée, les diaconesses aidaient... Puis on a trouvé un document où l'on voyait que les diaconesses étaient appelées par l'évêque quand il y avait une dispute matrimoniale pour la dissolution du mariage. Les diaconesses étaient envoyées pour examiner les contusions du corps de la femme battue par son mari. Mais il n'y a aucune certitude que leur ordination avait la même forme et le même but que l'ordination masculine.

Certains disent : il y a un doute. Continuons à étudier. Mais pour le moment, ça ne va pas. Ensuite, il est curieux que là où il y avait des diaconesses, il y avait presque toujours une zone géographique, surtout en Syrie...  J'ai reçu toutes ces éléments de la commission, on a fait du bon travail et cela peut servir à avancer et à donner une réponse définitive par un oui ou un non.

Maintenant, personne ne le dit, mais certains théologiens d'il y a 30 ans disaient qu'il n'y avait pas de diaconesses parce que les femmes étaient à l'arrière-plan dans l'Église et pas seulement dans l'Église. Mais c'est curieux : à cette époque il y avait beaucoup de prêtresses païennes, le sacerdoce féminin dans les cultes païens était à l'ordre du jour. Nous en sommes à ce stade et chacun des membres étudie sa thèse».

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Commission théologique internationale, en 2003

... Cet aperçu historique montre qu’un ministère de diaconesses a bel et bien existé et qu’il s’est développé de façon inégale dans les diverses parties de l’Église. Il semble clair que ce ministère n’était pas perçu comme le simple équivalent féminin du diaconat masculin. Il s’agit à tout le moins d’une fonction ecclésiale, exercée par des femmes, parfois mentionnée avant celle du sous-diacre dans la liste des ministères de l’Église. Ce ministère était-il conféré par une imposition des mains comparable à celle de l’épiscopat, du presbytérat et du diaconat masculin ? Le texte des Constitutions apostoliques le donnerait à penser, mais il s’agit là d’un témoignage à peu près unique et son interprétation est l’objet d’intenses discussions. L’imposition des mains sur les diaconesses doit-elle être assimilée à celle faite sur les diacres ou se situe-t-elle plutôt dans la ligne de l’imposition des mains faite sur le sous-diacre et le lecteur ? Il est difficile de trancher la question à partir des seules données historiques.

Dans les chapitres suivants, des éléments seront clarifiés et des questions resteront ouvertes. Un chapitre spécial examinera de plus près comment l’Église, dans sa théologie et son Magistère, a pris conscience de la réalité sacramentelle de l’Ordre et de ses trois degrés. Mais auparavant, il convient d’examiner les causes qui ont entraîné la disparition du diaconat permanent dans la vie de l’Église.

Le petite affaire du Pape hérétique, vue par la Repubblica et La Stampa

Le petite affaire du Pape hérétique, vue par la Repubblica et La Stampa

Le but de ce petit article: une simple information sur la vivacité de la nébuleuse anti-François. Je ne mets pas de lien vers l'intégralité du document, cela ne vaut pas vraiment la peine. 

D'ailleurs le Pape lui-même, ne tient pas compte de cette fronde:

«Je ne les lis pas», «Quand chez ces personnes, ce qu'elles disent ou écrivent, je ne trouve pas de la bonté spirituelle, je prie simplement pour elles. J'éprouve du déplaisir, mais je ne m'attarde pas sur ce sentiment par hygiène mentale».

Mais il faut être informer ...

 

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Paolo Rodari (La Repubblica)


LA LETTRE APPEL QUI ACCUSE LE PAPE D'HÉRÉSIE


2 mai 2019
www.repubblica.it


Une lettre d'appel signée par des professeurs d'université, des théologiens et des hommes d'Eglise accuse explicitement le Pape François d'"hérésie". Rédigée en plusieurs langues, elle est publiée sur les sites web qui se réfèrent au monde des catholiques traditionalistes, les mêmes sites qui ont publié en août dernier la demande de démission au Pape mise noir sur blanc par l'ex-nonce à Washington Carlo Maria Viganò.

«Nous prenons cette initiative comme dernier recours pour contrer les dommages causés par les paroles et les actions du Pape François qui ont engendré depuis plusieurs années l'une des pires crises de l'histoire de l'Eglise catholique», écrivent les pétitionnaires, craignant, sans le mentionner explicitement, la possibilité d'un schisme.

La lettre, dont les signatures manquent pour l'instant d'hommes de poids, est également associée à un recueil de signatures sur <change.org>: «Nous accusons le Pape François d'avoir publiquement et pertinemment démontré, par ses paroles et ses actes, qu'il croit aux propositions suivantes, contrairement aux vérités divinement révélées».

Ici commence une liste de points de doctrine qui, selon les auteurs de la lettre, ont été remis en question par le Pape.

Les accusations en reviennent toujours aux affaires de pédophilie, à une prétendue réticence du Pontife à ce sujet, et plus généralement à des proches de François, accusés d'avoir agi contre la morale. Sont donnés les noms, en partie déjà cités par Viganò, du cardinal Oscar Rodrigez Maradiaga, du cardinal Blase Cupich, du cardinal Godfried Danneels, du cardinal Donald Wuerl, de Mgr Gustavo Zanchetta et Juan Barros [pas un mot sur ce qu'ils ont fait!!!]. Il et aussi directement question du soutien du Pape à Emma Bonino.

En outre, sont également cités de nombreux passages d'Amoris Laetitia, considérés comme contraires à la foi, un schéma pour la vérité déjà exprimé par les cardinaux Raymond Burke, Carlo Caffarra, Walter Brandmüller et Joachim Meisner qui, après la publication d'Amoris laetitia, publièrent leurs "dubia", dans lequel ils demandaient au Pape des éclaircissements sur les questions doctrinales de l'Église, contestant en particulier les points du texte relatifs à la réadmission ou non des divorcés dans la communion avec l'Église catholique.

François n'a jamais répondu à ces critiques, considérant la voie du silence comme la réponse la plus appropriée. En 2018, dans son dialogue avec les jésuites du Chili, il s'est limité à mentionner ceux qui lui résistent en se proposant comme dépositaires de la vraie doctrine: «Je ne les lis pas», a-t-il dit. Et encore: «Quand chez ces personnes, ce qu'elles disent ou écrivent, je ne trouve pas de la bonté spirituelle, je prie simplement pour elles. J'éprouve du déplaisir, mais je ne m'attarde pas sur ce sentiment par hygiène mentale».

Au Vatican, on est conscient que certaines de ces critiques sont pilotées par le monde conservateur américain qui voit en François un obstacle à sa politique sociale et économique. L'ouverture du Pape aux migrants et même ses paroles sur les questions environnementales contre les lobbies pétroliers agacent.

.......


PAPE FRANÇOIS, UNE NOUVELLE INITIATIVE DES TRADITIONALISTES: UNE LETTRE OUVERTE L'ACCUSE D'"HÉRÉSIE".


2 mai 2019

SALVATORE CERNUZIO

www.lastampa.it

Une vingtaine de personnes présentées comme «théologiens illustres» par le réseau politico-médiatique d'opposition à François signent un document pour demander aux évêques et aux ecclésiastiques de prendre position contre le Pape.

Après les Dubia, la Correctio filialis, le "rapport" de l'ex-nonce Viganò, le "Manifeste" du Cardinal Müller, pour le printemps été 2019, l'habituel courant médiatico-politico-culturel d'opposition au Pape François lance une nouvelle initiative contre le Pontife argentin: une lettre ouverte pour l'accuser d'"hérésie".

Le document, publié le 30 avril, s'adresse aux évêques et aux ecclésiastiques appelés à prendre position contre le Pape «pour contrer les dommages causés depuis plusieurs années» par ses paroles et ses actions «qui ont engendré une des pires crises de l'histoire de l'Eglise catholique».

Parmi les signataires, il n'y a pas de cardinal, d'évêque ou de personnalité liée à la Curie. Une vingtaine de personnalités entre professeurs d'université, blogueurs et parajournalistes liés à des cercles conservateurs ou préconciliaires sont élevés - surtout aux Etats-Unis - au rang d'«éminents laïcs et ecclésiastiques», d'«intelligentsia de la droite américaine» ou de «groupe de théologiens».

En réalité, à l'exception de deux noms un peu plus connus des initiés, comme le dominicain Aidan Nichols, connu depuis longtemps pour ses positions liturgiques proches des Lefebvristes, et John Rist, historien de l'Église antique, aujourd'hui à la retraite, il s'agit de figures pour la plupart inconnues.

Leurs descriptions, telles que publiées par des sites de forte empreinte traditionaliste, restent souvent dans la généralité: diacre, professeur de lycée, chanoine.... Beaucoup sont à la retraite depuis plus de dix ans, comme Paolo Pasqualucci, professeur de philosophie à l'Université de Pérouse, qui ne garde aucune trace de l'enseignant.

[Suit une revue des noms des signataires, chacun d'eux étant gratifié d'une notice mettant systématiquement en doute son CV, pour le réduire, voire le ridiculiser. Sont évoqués par exemple (mais sans préciser davantage) «des noms et prénoms liés à LifeSite News, One Peter Five ou Novus Ordo Watch, tous sites qui, l'été dernier, ont été le point de départ du Mémorandum Viganò où l'on demandait la démission du Pape»].

En ce qui concerne le contenu de la Lettre Ouverte, la bibliographie choisie en soutien du document saute immédiatement aux yeux: la plupart du temps, des publications des signataires eux-mêmes ou des liens vers des interviews avec des personnalités de l'Eglise qui ont toujours été sceptiques ou hostiles au pontificat de Bergoglio, comme l'évêque auxiliaire d'Astana Athanasius Schneider.

Les accusations de fond s'inscrivent dans la ligne de celles des "Dubia" soulevés par quatre cardinaux contre les ouvertures dans le champ social et moral préfigurées par le Souverain Pontife. Naturellement dans la ligne de mire, on trouve Amoris laetitia, dont de nombreux extraits sont rapportés. A côté de cela, une liste de points de doctrine qui, selon les auteurs de la lettre, ont été remis en question par Bergoglio.

Il y a également une référence à des cas de pédophilie, certains remontant même à deux pontificats avant celui de François, mais dont la responsabilité est attribuée au Pontife régnant. Et il y a aussi des récriminations contre ses proches collaborateurs qui ont agi contre la morale.

Sont mis en cause les cardinaux Maradiaga, Cupich, Dew, Farrell, Gracias. Il y a encore des accusations contre des cardinaux déjà morts comme Danneels, ou à la retraite comme Coccopalmerio ou démissionnés comme Wuerl. Les vicissitudes de l'évêque Zanchetta, du chilien Barros, destitué par le Pape, et de McCarrick, démis en février de l'état clérical, sont également mentionnése. En conclusion de la liste des prélats, Emma Bonino, «la plus ardente militante politique en faveur de l'avortement et de l'euthanasie en Italie», saluée par le Pape comme un des «grands personnages oubliés» d'Italie.

«Opérations pilotées», selon des sources curiales consultées par Vatican Insider, «probablement motivées par des flux d'argent». du En provenance du Saint-Siège, aucun commentaire officiel. C'est peut-être le Pape lui-même qui répondra sur le vol de retour de Macédoine, le 7 mai, si les journalistes le lui demandent, en liquidant peut-être la question comme il l'a déjà fait dans le passé: «Vous me demandez si je suis catholique? S'il le faut, je peux vous réciter le Credo».

Valais: loi sur la fin de vie ou les deux suicides ?

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En vue du débat au Grand conseil Valaisan, j’ai reçu ce mail, plein de bon sens

Madame, Monsieur,
 
Lundi 6 mai vous serez appelé(e) à vous prononcer sur la révision de la loi sur la santé. Le sujet phare de cette révision, c'est-à-dire le suicide assisté, a déjà fait couler beaucoup d'encre. Permettez-moi néanmoins, en tant que citoyenne, de vous faire part de mes réflexions à ce sujet.
 
Lorsque l'on voit une personne qui s’apprête à mettre fin à ses jours en sautant d'un pont, le premier réflexe que l'on aura sera celui de tout faire pour dissuader cette personne de passer à l'acte. En effet, on ne va pas se dire que cette personne est certainement atteinte de souffrances insupportables qui font qu'elle pense qu'elle ne peut plus vivre et que donc elle a raison de se suicider.
 
Si le premier réflexe d'un être humain est de tenter de sauver la vie d'un personne qui s'apprête à se suicider de "manière classique", pourquoi lorsqu'il s'agit d'un suicide assisté, la majorité de la population ne trouve-t-elle rien à redire?
 
Cela veut-il dire que la société accepte le suicide de ses membres quand ce suicide se passe "sur un oreiller" et qu'elle ne cherche qu' à prévenir le suicide que lorsqu'il se produit dans des conditions physiquement dramatiques. Y aurait-il donc un suicide acceptable et un suicide qui ne le serait pas?
 
Cela veut-il dire qu'en réalité dans notre société ce n'est pas le fait que quelqu'un se donne la mort qui dérange, mais la manière dont cela se passe? 
 
En vous remerciant d'avoir pris la peine de lire ces quelques lignes, je vous adresse, Madame, Monsieur, mes salutations les meilleures.
 
F. Stucki
1957 Ardon 
 
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source: Le Nouvelliste

Une commission du Grand Conseil valaisan veut que le droit à l’assistance au suicide soit reconnu pour tous. Même pour les personnes qui se retrouvent dans un home ou à l’hôpital.

«L’assistance au suicide représente une liberté individuelle. Toute personne capable de discernement peut faire valoir cette liberté.» Cette disposition pourrait se trouver dans la future loi sur la santé valaisanne, qui sera débattue au Grand Conseil lors de la session de mai. Cette formule a été introduite par la Commission de la santé du Grand Conseil.

La commission a introduit dans la loi un alinéa qui impose aux «institutions sanitaires avec mandat public», soit les hôpitaux, cliniques et homes, de respecter le choix des patients ou résidents.

Trois conditions sont précisées: la personne demandant de pouvoir bénéficier de l’assistance au suicide doit souffrir d’une maladie ou d’une suite d’accident graves et incurables, la personne ne peut plus être ramenée à son domicile et la prise en charge par des soins palliatifs doit lui avoir été présentée.

Pour rappel, en 2016, le Grand Conseil avait refusé de légiférer sur la question de l’assistance au suicide dans les EMS et les hôpitaux.

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Le Serment d'Hippocrate, plus de 2400 ans de pratique médicale

« Je jure par Apollon, médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l'engagement suivants :

Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon savoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part de mes préceptes, des leçons orales et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre.

Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté.

Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s'en occupent.

Dans quelque maison que j'entre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves.

Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas.

Si je remplis ce serment sans l'enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire ! »

lundi, 06 mai 2019

François Devaux, La Parole Libérée : même la mafia a un code éthique

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François Devaud, La Parole Libérée : même la mafia a un code éthique

 
(certes, ce media est pro-Poutine, et peut-être discutable. En attendant, les propos de François font réfléchir)
 
Sputnik donne la parole à François Devaux, président de la «Parole Libérée», une association d'aide aux victimes de pédophilie. Sputnik s'est intéressé au cas du père Preynat, à la couverture des abus pédophiles, au pouvoir religieux et à sa morale ainsi qu'au projet de société que veut mettre en place l'association. Entretien.

La Parole Libérée, présidée par François Devaux, est une association créée en 2015 afin de venir en aide aux victimes du Père Preynat. Ce prêtre est accusé d'avoir commis des actes pédophiles, entre 1970 et 1991, au sein du Groupe Saint-Luc, un groupe scout indépendant comptant 400 enfants, depuis rallié aux Scouts d'Europe.

François Devaux fait partie des victimes de ce prêtre: il avait 10 ans lorsque le prêtre l'embrasse sur la bouche et raconte immédiatement les faits à ses parents. Ceux-ci s'en plaignent auprès du cardinal Decourtray, supérieur du Père Preynat. Le cardinal leur promet alors une mesure d'éloignement et leur assure par écrit que le père Preynat ne sera plus au contact d'enfants et qu'il sera envoyé chez les Petites Sœurs des Pauvres de la Part-Dieu, à Lyon.

La Parole Libérée a publié la lettre écrite aux parents de François Devaux, dans laquelle Bernard Preynat avoue ses actes. «Je n'ai jamais nié les faits qui me sont reprochés. Ils sont pour moi aussi une blessure dans mon cœur de prêtre». Il ne craint pourtant pas de s'offenser de la mesure prise à son encontre: «En me voyant partir ainsi, que vont penser les gens du quartier, ma famille, mes amis? Ils ne tarderont pas à connaître la raison, la rumeur va se répandre partout et comment pourrais-je alors retrouver un ministère: je serai complètement coulé!»

C'est en 2015 que François Devaux apprend qu'il n'aura fallu que six mois avant que le cardinal Decourtray ne revienne sur sa parole. Le père Preynat a en effet été envoyé dans un village de la Loire, où il célébrait les messes auprès d'enfants de chœur et prévoyait des voyages avec des enfants, alors même que ses agissements étaient connus non seulement du diocèse, mais aussi de certains parents, qui préféraient détourner le regard.

«C'est plus que le fait que ça se sache, c'était l'acceptation de cette situation-là et c'est ça que je trouve absolument abject. Ces enfants n'ont pas bénéficié de référent affectif à la hauteur de leur mission concernant leurs propres enfants. Les parents ont participé à ça, qu'un enfant ne se rende pas compte, c'est normal. Qu'un parent ne se rende pas compte de cela, c'est de la connerie humaine, il n'y a pas d'autre définition que ça.»

Comment des parents ont-ils pu négliger la sécurité et le bien-être de leurs propres enfants? François Devaux explique que c'est avant tout l'abus spirituel qui permet toute autre forme d'abus:

«Un bon catholique, s'il remet en question l'institution catholique, il n'est plus un bon catholique. On commence à être dans la définition de l'emprise, de la manipulation d'âme. C'est en ça que le chemin de pensée catholique est en soit problématique et on le voit bien avec les religieuses, les affaires de pédophilies dans le monde et avec le nonce apostolique.»

Depuis plusieurs années, l'institution catholique est secouée par des scandales d'abus sexuels, tel que la pédophilie et les religieuses victimes d'abus sexuels, ainsi que des abus moraux.

Aux États-Unis, une enquête des services du procureur de Pennsylvanie fait état d'au moins 1.000 enfants victimes de plus de 300 prêtres. En Allemagne, et à la demande de l'Église, des chercheurs ont mené une enquête pendant quatre ans et ont découvert que plus de 3.600 enfants avaient été victimes d'abus entre 1946 et 2014, commis par 1.670 membres de l'institution catholique, dont la majorité n'a jamais été punie. En Australie, une commission d'enquête royale mise en place par le gouvernement a recensé qu'entre 1980 et 2015, 4.444 cas d'abus ont été dénoncés aux autorités de l'Église.

En France, les abus du père Preynat ont été connus grâce aux membres de «la Parole libérée», qui se sont unis pour dénoncer ce prêtre. Son procès doit se tenir fin 2019. Le film «Grâce à Dieu», de François Ozon, relate le combat des victimes de «La Parole Libérée».
En mars de cette année, la chaîne Arte a diffusé un documentaire sur les religieuses abusées sexuellement par des hommes d'église, dont les sévices ont été trop souvent couverts par la hiérarchie.

Arte s'est d'ailleurs vu interdire la rediffusion ce mardi 30 avril par la justice allemande, à la demande d'un prêtre, non présenté directement dans l'enquête, mais se jugeant reconnaissable dans le récit d'une religieuse. Des films et des documentaires qui ont des conséquences, comme le film «Spotlight» sur les révélations du quotidien américain Boston Globe, qui en 2002, avait révélé les abus sexuels sur des enfants dans le diocèse de Boston et les efforts pour les couvrir. Un film qui a fait l'effet d'une bombe, à la suite duquel la Conférence nationale des évêques américains a adopté la charte de Dallas, instaurant une série de mesures pour protéger les enfants.

«S'il y a bien une définition du pharisaïsme, je pense que l'Église en est l'incarnation. On parle de couverture de crimes dans des proportions abyssales. Il n'y a pas un pays dans lequel l'Église catholique est implantée qui n'est pas concerné par des faits de pédophilie, qui sont abjects. On a détruit des documents pour cacher des preuves de gamins qui ont été violés. Quelle autre institution a fait ça? Même dans la mafia, il y a un code éthique.»

Le pharisaïsme se définit par la position religieuse hypocrite des pharisiens, qui pensant incarner la perfection morale, portent des jugements sévères sur l'attitude des autres. Une notion qui se vérifie après l'éclatement de tous ces scandales. Effectivement, on peut se demander comment une institution qui a des positions plutôt conservatrices sur la sexualité, sur le péché et les pensées impures, qui excommunie des divorcés remariés, peut en même temps avoir couvert des hommes d'Église qui ont violé des enfants. Pourquoi l'Église n'a-t-elle pas renvoyé ces prêtres?

Le Pape François —et Benoît XVI avant lui- ont présenté leurs excuses pour les dommages causés à des enfants par des prêtres pédophiles. En 2018, au Chili, une trentaine d'évêques ont démissionné suite à une série de scandales pédophiles, qu'ils sont accusés d'avoir couverts. Le Pape accepta les démissions.Pourtant lorsque le Cardinal Barbarin, condamné à six mois de prison pour non-dénonciation des délits du prêtre Preynat, a présenté sa démission, le Pape François l'a refusée. Une décision incompréhensible pour «La Parole Libérée» comme pour bien d'autres.

«On invite à une prise de hauteur, une réflexion globale qui est en train de s'opérer. Certes, l'Église va droit à sa chute et à son effondrement et on le constate chaque jour, et je pense qu'elle en est la seule responsable. Parce que tout ça n'a été qu'une suite d'opportunités proposées qui n'ont pas été saisies par cette institution. La tolérance zéro, ce n'est pas compliqué, il suffit de l'appliquer. Ils n'ont pas été à la hauteur du défi.»

La parole se libère, et les dénonciations de sévices sexuels augmentent de plus en plus. La population prend conscience de la gravité des actes, mais surtout de la couverture de ces crimes et délits par la hiérarchie, dans des proportions énormes.

Dans quelle mesure est-ce lié? CheckNews a évalué le nombre d'adultes qui ont renoncé à la foi catholique et se sont fait débaptiser. En France, ils estiment ce nombre à 2.200 en 2018, bien que l'Église ne donne pas de chiffres officiels. Mais François Devaux le souligne, la foi n'a rien à voir là-dedans:

«Ce sujet-là n'est pas relatif à la croyance, il est relatif à l'appartenance à une institution malveillante. On peut avoir la foi et croire en un Dieu, et en même temps refuser d'appartenir à une institution qui détruit des âmes encore aujourd'hui.»

La hiérarchie catholique a couvert ces graves dérives. Peut-on aller plus loin et considérer que cette indulgence de la hiérarchie catholique pousse certains pédophiles à entrer dans les ordres?

«Il n'y a pas de cause à effet direct, mais quand vous êtes une institution qui se dit garante de la morale sur Terre, représentant du Christ, qui assume clairement une position chaste sur toute sexualité confondue, elle devient une terre d'accueil pour des personnes qui sont en souffrance avec leur sexualité. C'est donc un formidable moyen de mettre un couvercle sur une souffrance personnelle.»

La pédophilie sévit partout, dans les écoles, au sein même des familles et dans d'autres institutions religieuses. Dans son documentaire «M», Yolande Zauberman a suivi Menahem en Israël, né juif hassidique ultra-orthodoxe, et a été victime dans son enfance d'abus sexuels. Une quête qui va révéler bien d'autres victimes. Au sein de l'Église protestante, aux États-Unis, un scandale d'abus sexuel à grande échelle, impliquant 400 pasteurs, bénévoles et éducateurs de la Southern Baptist Convention (SBC) —la principale Église protestante nord-américaine-, a éclaté dans la presse en février 2019.

L'institution catholique n'est pas la seule touchée, et il serait intéressant de faire une comparaison du nombre de cas d'actes pédophiles avérés avec d'autres institutions, mais pour cela des chiffres seraient nécessaires, et il n'y en a aucun. Médiatiquement, le catholicisme est sous le feu des projecteurs, de par la couverture et l'acceptation des représentants de l'Église. Et surtout grâce aux victimes, qui ont pu révéler des crimes odieux.

«Une prise de conscience sociétale qui est très importante. La parole se libère, je crois que l'image de la victime change, que la honte change de camp. Je pense qu'aujourd'hui, c'est plus facile pour les victimes d'accepter, de dénoncer.»

L'abus sexuel est un fléau qui peut toucher n'importe qui, à tout moment de sa vie. Femmes, hommes, enfants, à l'école comme au travail, chez le médecin, dans une institution religieuse ou encore et c'est sûrement le pire, au sein même de la famille. Un drame qui n'est pas assez pris en compte par les autorités, déplore François Devaux.

«C'est effarant en France, de voir qu'il n'y a aucune politique gouvernementale sur les agressions sexuelles sur mineurs. Le jour où l'État fera le dixième de ce qu'il a fait pour la sécurité routière, le cancer ou le Téléthon… Les personnes qui ont été victimes d'agressions sexuelles, ça les poursuit toute leur vie. Et aujourd'hui, on n'a pas de politique à la hauteur du fléau.»

De fait, en France, les données officielles sur les agressions sexuelles sont trop parcellaires, d'où le projet de recensement de victimes au niveau national, mineures, mais aussi majeures, de «La Parole Libérée». Grâce à ces chiffres, l'association espère une meilleure comparaison et compréhension de la pédophilie. Le projet vise à une meilleure prévention et prise en charge des victimes, dans le but d'éradiquer ce fléau. L'association a d'ailleurs lancé une campagne de financement participatif en faveur de ce recensement et elle espère bien une prise de conscience de l'État.

«Aujourd'hui, on a des députés-sénateurs, un gouvernement politique qui vote des lois —la loi Schiappa- eh bien, ils ne savent pas de quoi ils parlent, c'est aberrant. L'État français ne fait pas le boulot. Des gens que l'on paye, avec le contribuable français, avec nos impôts, ne font pas le boulot de la protection des enfants de notre nation», s'indigne François Devaux.