jeudi, 02 mai 2019
La blogosphère anti-Pape François l'accuse d'hérésie
Église : le pape accusé d'hérésie
lien publié le mercredi 01 mai 2019 à 19h36
Le pape François hérétique ? Le souverain pontife ne fait visiblement pas l'unanimité auprès de certains ultra-catholiques.
Une vingtaine de prêtres et de théologiens ultra-conservateurs ont appelé les évêques à qualifier d'hérétique le pape François, rapporte Midi Libre. "Nous prenons cette initiative en dernier recours pour réagir au préjudice croissant causé par les mots et les actes du pape François au cours de ces dernières années, qui a donné lieu à l'une des pires crises de l'histoire de l'Église catholique", précise les signataires de une lettre ouverte, publiée sur LifeSiteNews (ndlr:site leader anglophone de la contestation papale).
CITE DU VATICAN (Reuters) - Une vingtaine de prêtres et de théologiens appartenant à la branche ultraconservatrice de l’Eglise catholique ont appelé les évêques à qualifier le pape François d’hérétique.
“Nous prenons cette initiative en dernier recours pour réagir au préjudice croissant causé par les mots et les actes du pape François au cours de ces dernières années, qui a donné lieu à l’une des pires crises de l’histoire de l’Eglise catholique”, écrivent les 19 signataires de cette lettre ouverte, dont le plus connu est le père Aidan Nichols, un prêtre britannique âgé de 70 ans de l’ordre de Dominicains.
Ils reprochent notamment au pape argentin, monté sur le trône de Saint-Pierre en 2013, ses prises de position sur l’avortement (qu’ils jugent trop faibles), sur l’homosexualité (trop accueillantes), sur la place accordée aux divorcés (trop bienveillantes) ou bien encore sur les relations avec les protestants et les musulmans (trop accommodantes).
Ils y voient un “crime hérétique” et, s’adressant aux évêques de l’Eglise, leur demandent d’”admonester publiquement le pape François pour qu’il abjure des hérésies qu’il a publiquement professées”.
Leur lettre ouverte a été publiée mardi sur le site LifeSiteNews, une plateforme proche des milieux catholiques conservateurs.
Déterminer si un membre de l’Eglise est un hérétique incombe à la Congrégation pour la doctrine de la foi, lointaine héritière de l’Inquisition.
Un porte-parole du Vatican s’est refusé à tout commentaire. Contacté par Reuters, l’universitaire Massimo Faggioli, qui enseigne l’histoire de la théologie à l’université américaine de Villanova, voit lui dans cette lettre une illustration de la “polarisation extrême” de l’Eglise catholique.
“François bénéficie d’un côté d’un soutien écrasant au sein de l’Eglise, tandis qu’une petite frange d’extrémistes tentent de le dépeindre comme un pape hérétique. Le problème, c’est que la critique constructive et légitime du pontificat de François et de sa théologie est très réduite”, commente-t-il.
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Valeurs Actuelles:
Le pape François, malgré son statut, n’est pas en odeur de sainteté auprès de tous ses fidèles. En mars 2018, déjà, un sondage témoignait d’un désamour croissant de la part de sa communauté religieuse française, notamment chez les catholiques pratiquants réguliers. Mardi 30 avril, une vingtaine de prêtres et théologiens ont décidé de passer à l’offensive, par le biais d’une tribune au vitriol publiée sur le site LifeSiteNews, dans laquelle ils accusent le souverain pontife de « crime hérétique », rapporte Midi Libre.
Les évêques appelés à « admonester publiquement le pape »
Les mots tenus à l’égard du patron des catholiques sont durs. « Nous prenons cette initiative en dernier recours pour réagir au préjudice croissant causé par les mots et les actes du pape François au cours de ces dernières années, qui a donné lieu à l’une des pires crises de l’histoire de l’Église catholique », expliquent les 19 signataires de cette lettre ouverte, dont le plus connu est le père Aidan Nichols, un prêtre britannique de l’ordre dominicain, aussi appelé ordre des Prêcheurs. Ils s’adressent ainsi aux évêques de l’Église, leur demandant solennellement d’« admonester publiquement le pape François pour qu’il abjure des hérésies qu’il a publiquement professées ».
Les reproches faits au pape argentin, monté sur la chaire de Saint-Pierre en 2013, sont nombreux. Ses positions sur l’avortement ou l’homosexualité sont jugées trop faibles, permissives, et celles sur la place accordée aux divorcés trop bienveillantes. Il est également accusé de se montrer trop accommodant envers les relations interreligieuses, avec les fidèles protestants et musulmans. Contacté par l’agence Reuters, le Vatican s’est refusé à tout commentaire. Récemment, le pape François a une nouvelle fois défrayé la chronique en faisant don de 500 000 euros à l’Église catholique du Mexique afin de venir en aide aux migrants d’Amérique latine. De l’argent tout droit sorti du Denier de Saint-Pierre, l’institution financée par les dons des fidèles, et donc de leur porte-monnaie.
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mercredi, 01 mai 2019
Abus: le Concile de Trente et le Cardinal Sarah propagent le cléricalisme; Benoît XVI est contradictoire (sic!)
Abus: le Concile de Trente et le Cardinal Sarah propagent le cléricalisme; Benoît XVI est contradictoire (sic!)
Marie-Jo Thiel est présidente de l'association européenne de théologie. Ces recherches l'ont conduit à l'étude psychologique des abuseurs.
Dans une interview (extraits ci-dessous), elle laisse entendre que le Concile de Trente et le Cardinal Sarah propagent le cléricalisme. De plus, dans son récent article pour aider la réflexion de toute l'Eglise, Benoît XVI est contradictoire.
Trois éléments de réponse:
1- Le cléricalisme: une déviation de la vraie nature du sacerdoce.
L'enseignement du Magistère de l'Eglise, du Concile de Jérusalem à Vatican II, n'engendre nullement le cléricalisme. Pour faire court, le cléricalisme désigne une manière déviante de concevoir le clergé, une déférence excessive et une tendance à lui conférer une supériorité morale. Le pape François a donné une brève description de ce phénomène : « les prêtres se sentent supérieurs, ils sont très distants du peuple. » Il ajoute que le cléricalisme peut être « favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par les laïcs ». En effet, les laïcs peuvent tomber dans le cléricalisme aussi. Autrement dit, vouloir changer la foi, construire une autre Eglise que celle de Jésus ou contester le Magistère de l'Eglise est aussi une forme de cléricalisme. Ceci doit être distingué de la réforme permanente, de la conversion de tous les chrétiens.
2. Le texte de Benoît XVI doit être lu en entier. Il raconte son parcours théologique. Mais pour le Pape émérite, la crise de la pédophilie vient de mai 1968 ?
Non. Joseph Ratzinger cite les paroles mêmes de Jésus. Les scandales existaient malheureusement à cette époque.
À la lumière de l’ampleur de l’inconduite pédophile, un mot de Jésus attire mon attention : » Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer » (Mc 9,42).
L’expression « ces petits » dans le langage de Jésus désigne les croyants ordinaires, qui peuvent être ébranlés dans leur foi par l’orgueil intellectuel de ceux qui se pensent intelligents. Donc, Jésus protège le dépôt de la foi par une menace de punition pour ceux qui lui portent atteinte.
Mais il est de notoriété publique que des intellectuels comme Bernard Kouchner, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou Daniel Cohn-Bendit ont justifié intellectuellement la pédophilie. Aucun texte de l'Eglise ne va dans ce sens. Enfin, l'explosion de la pornographie dans les nouveaux médias a puissamment fracturé les personnes déjà fragiles.
... il apparaît alors soudainement comme une évidence que certaines choses sont mauvaises et détruisent l’humain. C’est notamment le cas de la pédophilie. La théorie voulait, encore assez récemment, qu’elle soit considérée comme une pratique autorisée, et elle n’a cessé de se répandre. Et nous découvrons désormais avec effroi que nos enfants et nos adolescents subissent des choses qui menacent de les détruire.
3. Le Cardinal Sarah ne fait rien d'autres que de reprendre la théologie du sacerdoce, que cela soit du Concile de Trente, du Saint Curé d'Ars, de Vatican II, de Jean-Paul II, de Benoît XVI ou du Pape François.
Interview dans son intégralité
Extraits: sur les abus et abuseurs
Il peut aussi y avoir des facteurs externes?
Oui, à ces éléments psycho-pathologiques s’ajoutent d’autres facteurs comme le contexte sociétal. La loi du plaisir, la sexualité perçue comme une performance, la pornographie etc. ont une influence. Le pape émérite Benoît XVI a récemment mis en cause la révolution sexuelle de mai 68, et l’abandon de la morale fondée sur la loi naturelle. Mais cette analyse n’est pas suffisante. Les abus sexuels sur mineurs ont existé de tous temps dans l’Eglise. Le message de Benoît XVI est ambigu et contradictoire, même si de nombreux facteurs, dont ces deux-là, s’imbriquent.
Y-a-t-il un aspect plus spécifique lorsque l’auteur d’abus est un prêtre?
Les générations d’auteurs des années 1940 à 1970 ont été formées dans l’idée de la sacralité du prêtre qui est l’homme du sacrifice eucharistique. En tant que ministre du sacré, il est mis à part. Cela remonte à la création des séminaires, après le Concile de Trente, aux XVIIe et XVIIIe siècles. C’est la porte ouverte au renforcement narcissique et donc au cléricalisme dénoncé par le pape François.
La virginité des consacrés a été placée au-dessus de toutes les autres formes de vie et ceci au moins jusque chez Pie XII, dans les années 1950. Malgré Vatican II, qui définit le prêtre dans une perspective relationnelle, cette mentalité persiste clairement, par exemple chez le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin.
Marie-Jo Thiel est médecin et professeure d’éthique à la Faculté de théologie de l’Université de Strasbourg. Elle dirige le CEERE (Centre européen d’enseignement et de recherche en éthique) qu’elle a fondé en 2005. Elle est présidente de l’Association européenne de théologie catholique. En 2017, le pape François l’a nommée membre de l’Académie pontificale pour la vie. Outre la problématique des abus, elle est également l’auteure de nombreux ouvrages et articles scientifiques sur les questions bioéthiques liées au début et à la fin de la vie.
Marie-Jo Thiel: L’Eglise catholique face aux abus sexuels, Paris, 2018, 718 p. Bayard
21:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
Deux prières à Saint Joseph
Je te salue Joseph, toi que la grâce divine a comblé ; le Sauveur a reposé dans tes bras et grandi sous tes yeux ; tu es béni entre tous les hommes et Jésus, l’Enfant divin de ta virginale épouse est béni. Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, prie pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daigne nous secourir à l’heure de notre mort.
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mardi, 30 avril 2019
Enquête d'Arte sur les religieuses abusées censurée ou la commedia dell'arte
Vertigo, Radio Suisse Romande La Première
Lien écouter l'émission cliquer sur la flèche ci-dessous
C'était un véritable tsunami médiatique. Durant des semaines, l'opinion publique a été choquée, épouvantée et ébouillantée par les révélations médiatiques des abus au coeur de l'Eglise. Au niveau du fonctionnement des médias, une tempête ne peut pas durer trop longtemps, sinon elle finit par lasser. D'où l'importance de parler et de prendre la parole lorsque la vague arrive.
Le reportage d'Arte, sur les religieuses abusées, fut un véritable tremblement de terre, au point de prolonger encore l'émoi.
Enquête d'Arte sur les religieuses abusées censurée
Et voici que Arte, par voie judiciaire, se voit contraint de retirer son reportage encore en ligne.
En effet, suite à la plainte d'un prêtre allemand (même pas nommé dans le reportage) contre le documentaire "Religieuses abusées, l'autre scandale de l'Eglise" diffusé récemment sur Arte, la chaîne franco-allemande a été contrainte par la justice de le supprimer de son site internet.
La Süddeutsche Zeitung, qui a dévoilé l'information, indique que la décision a été rendue le 20 mars par le tribunal d’instance de Hambourg. Il y est précisé que toute violation de l’ordonnance pourrait condamner la chaîne franco-allemande à "une amende pouvant aller jusqu’à 250'000 euros ou une peine d’emprisonnement jusqu’à deux ans".
Ras le bol des prêtres: marre d'être pris pour des bouffons
Cette plainte acceptée risque encore de faire passer l'Eglise comme une institution hypocrite, surtout lorsque l'abuseur semble se cacher derrière un masque. Tout cela ressemble à une tragique comédie.
A force d'agir de façon voilée, l'immense majorité des prêtres commencent à ressentir fatigue et lassitude de se faire passer pour des bouffons. L'article en question se trouve en plus sous la rubrique cinéma.
Or, fin janvier 2019, la Croix publiait cette info: « En raison de ces gestes imprudents en deux occasions, qu’il a admis et pour lesquels il a demandé pardon, écrit le responsable de la Congrégation pour la doctrine de la foi dans une lettre que l’ancienne religieuse n’a pas pu consulter directement, mais par le biais d’une retranscription textuelle l’avocate.
Un documentaire aussi diffusé sur la RTS
"Religieuses abusées, l'autre scandale de l'Eglise" avait été diffusé fin février dans l'émission "Temps Présent" sur RTS Un. Malgré un succès antenne - 223’000 téléspectateurs, soit 45,1% de part de marché - il n'est plus visible sur le site de la RTS. Une décision qui n'est pas juridique comme dans le cas d'Arte, mais qui concerne les mesures contractuelles. Lors de l'achat de ce documentaire, le contrat précisait que la durée du replay était de 30 jours. Une mesure tout à fait standard.
Jean-Philippe Ceppi, producteur de l'émission "Temps Présent" précise que la RTS n'a subi aucune pression de la part de l'Eglise ou de prêtres concernant la diffusion ou la rediffusion de cette enquête.
La commedia dell'arte est un genre de théâtre populaire italien , né au XVI e siècle, où des acteurs masqués improvisent des comédies marquées par la naïveté, la ruse et l'ingéniosité. Ce genre est apparu avec les premières troupes de comédie avec masques, en 1528.
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lundi, 29 avril 2019
Camille Krafft et Constantin: la cocotte-minute n'explose pas et la journaliste remporte un Swiss Press Award
Camille Krafft et Constantin: la cocotte-minute n'explose pas et la journaliste remporte un Swiss Press Award
Pour un sujet brûlant et explosif, Camille Krafft (déjà lauréate d'un prix en 2017) a remporté le premier prix dans la catégorie presse écrite. Elle a été distinguée pour son article «Le système Constantin», paru dans Le Matin Dimanche. Pour son portrait de six pages du président du FC Sion, Camille Krafft «ne s'est pas arrêtée à la légende que s'est construite ce personnage gouailleur et sans gêne».
Elle a décortiqué le système qu'il a mis en place et «qui repose sur trois piliers, football, immobilier et médias», peut-on lire sur le site du Swiss Press Award. Camille Krafft travaille depuis à 24 Heures.
Lien: Pierre Pistoletti, de Cath.ch, remporte un Swiss Press Award
Canal 9
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L'abbé en croisade contre les abus
12 septembre 2018- Camille Krafft - 24 Heures
Son sourire bonhomme est connu, l’abbé Rimaz est souvent passé à la télévision, et pour cause: c’est un communicant. En photo, on a pu le voir descendre d’un avion de chasse avec Claude Nicollier ou, plus récemment, sauter en parapente au-dessus du château de Chillon. Plus que tout, quand il sera au ciel, l’abbé rêve de voler. Mais ce prêtre en col romain, qui défend le pape avec ardeur tout en alignant les blagues potaches sur les réseaux sociaux, n’a pas la tête dans les nuages. Ces derniers mois, on l’a entendu également prendre position à la radio sur les affaires de prêtres abuseurs avec des termes très durs, comme «omerta» ou «mafia».
Il y a une semaine, la Conférence des évêques suisses annonçait avoir décidé l’obligation absolue pour les responsables ecclésiaux de dénoncer les cas d’abus sexuels à la justice civile. Dans le petit bureau de sa cure sise au cœur du Schönberg, à Fribourg, Dominique Rimaz précise d’emblée: «C’est exactement la démarche que j’ai entreprise il y a dix ans. C’était un devoir. Sinon, j’aurais fait quoi avec ma conscience?»
Sur Facebook, en août, l’abbé a raconté pour la première fois sa «petite histoire» (lire encadré) : celle du conflit de loyauté qui l’a saisi, lorsqu’en 2008 il a dénoncé des prêtres soupçonnés d’abus à l’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg, puis à la justice civile. Il souligne: «J’ai rédigé ce récit pour donner un peu d’espérance aux victimes. Pas pour régler des comptes.»
Né à Neuchâtel d’un père fribourgeois et d’une mère italienne, l’homme a voulu devenir pilote, puis journaliste, avant d’être «rattrapé» par sa vocation, à l’âge de 25 ans. Au séminaire, la question des abus est abordée, mais «c’était théorique. On nous répétait surtout que la plupart des attouchements avaient lieu au sein des familles.»
«Un jour, une mère m’a dit: si on touche à mon enfant, je suis une lionne. Eh bien moi, si on fait du mal aux enfants du Bon Dieu, je deviens un lion.»
Seulement voilà. Une fois ordonné prêtre, Dominique Rimaz se frotte à l’humain, côté obscur. Et ce qu’il découvre est parfois très éloigné des voies du Seigneur. «Quand vous êtes habillé comme ça, les gens se confient à vous», explique l’abbé en désignant du doigt sa tenue. Très (trop) entier, très (trop) spontané, l’homme est une éponge émotionnelle, confirme un de ses ex-collègues. «Aujourd’hui, il y a des témoignages que je n’arrive pas à entendre. Je me les ramasse en plein ventre.» À l’époque, plusieurs victimes se confient à lui, une dizaine au total, dont «deux ou trois» étaient mineures au moment des faits. Trois prêtres sont concernés. L’abbé est bouleversé. «Un jour, une mère m’a dit: si on touche à mon enfant, je suis une lionne. Eh bien moi, si on fait du mal aux enfants du Bon Dieu, je deviens un lion.»
«Tout va péter»
En tant que responsable du Centre romand des vocations et doyen au Séminaire, il a alors déjà eu l’occasion d’organiser une réunion sur ces questions. «L’évêque de l’époque, Bernard Genoud, était très affecté par cette problématique. Un jour, il m’a appelé et il m’a dit: «Il faut que tu viennes, tout va péter.» C’était à la fin de 2007 et au début de 2008, aux prémices d’une médiatisation sans précédent. Un article publié dans la revue française «Golias» accuse alors l’évêché d’avoir acheté le silence de victimes d’abus sexuels. «J’ai raconté à l’évêque ce que je savais. Il m’a dit d’aller déposer ça devant un prêtre. J’ai répondu que je n’avais pas confiance. Alors il m’a demandé de le mettre par écrit. Je l’ai prévenu qu’un double devrait être envoyé à la Congrégation pour la doctrine de la foi, comme le préconisait un document de Ratzinger de 2001.»
Contacté à l’époque par le journal «Le Temps», Mgr Genoud confirmera l’existence de cette liste. Mais selon Dominique Rimaz, la missive ne reste pas confidentielle: elle est lue au sein du diocèse, où le prêtre s’attire les foudres de ses collègues. «À partir de ce moment, j’ai commencé à éprouver un grand stress.» Dans la foulée, l’abbé est mis en contact, par le biais d’une victime, avec la juge d’instruction qui enquête sur ces affaires. Elle aussi reçoit les noms. «On m’a beaucoup reproché de l’avoir fait.»
Comme plusieurs personnes en témoignent à l’interne, Bernard Genoud, décédé depuis, se recroqueville sous le poids des révélations. Très vite, l’évêché se met en position défensive et dénonce une presse vindicative. «J’essayais d’expliquer que le problème venait de l’intérieur, raconte Dominique Rimaz. Je m’accrochais aux mots de Benoît XVI sur la tolérance zéro, même si j’ai cru devenir fou. L’évêché était en retard par rapport au Vatican.»
Dominique Rimaz pense alors que sa démarche l’apaisera. Il n’en est rien. Comme le confirment deux de ses ex-collègues, l’homme est du genre «passionné» et peut se montrer colérique. Il a du reste été impliqué par deux fois dans des conflits de travail. «Ces histoires d’abus me rongeaient. J’étais comme une pile électrique. Je n’ai certes pas fait tout juste.» À la radio, le prêtre lit une lettre de l’évêque sans l’assentiment de ce dernier, selon un témoin de cette époque. Lui assure qu’il avait reçu l’autorisation et qu’il s’est fait avoir. «Suite à cela, j’ai eu l’interdiction de prendre la parole dans les médias. Peu de temps après, j’ai reçu un coup de fil de l’évêque. Il m’a dit: «Tu es trop précieux, il faut que tu ailles voir un psychiatre. Le comble de l’ironie.»
Rumeurs d’abus pédophiles
Persuadé que le problème ne vient pas de lui, l’abbé résiste. Mais des rumeurs d’abus pédophiles commencent à courir sur son propre compte. «J’ai été calomnié. On m’a vivement conseillé de quitter le diocèse. J’ai cru tout perdre. J’ai proposé à l’évêque d’aller étudier la communication à Rome. Il a fini par dire oui.» Depuis la capitale italienne, Dominique Rimaz ouvre un blog sur lequel il s’exprime sans censure. Malgré son implication auprès des victimes, il y défend le célibat obligatoire et affiche des opinions conservatrices. Mais dans un billet publié en 2010, l’abbé «manque de prudence» en dénonçant «entre les lignes» l’inaction de l’évêché, explique-t-il.
«J’ai été convoqué à Fribourg pour le lendemain. On m’a dit que ce que j’avais fait était grave. Et on a voulu de nouveau m’envoyer voir un psychiatre.» Conscient qu’il n’est pas encore temps de revenir, Dominique Rimaz part pour les États-Unis, où il restera jusqu’à la nomination de Charles Morerod comme évêque, en 2011. Il est aujourd’hui prêtre auxiliaire à la cathédrale de Fribourg et aumônier dans les hôpitaux. L’abbé assure que les cas qu’il a dénoncés à l’époque ont été «réglés. Il y a encore du travail au sein de l’Église, mais dans mon diocèse, tout a changé. J’ai à nouveau confiance.» (24 heures)
Intervention à la Radio Suisse Romande, en janvier 2008
Bio Express
1968 Naissance à Bôle (NE) d’un père fribourgeois et d’une mère italienne
1993 Entre au séminaire à 25 ans
2000 Ordonné prêtre par l’évêque Bernard Genoud
2007 Un article de la revue française «Golias» accuse l’évêché de Fribourg d’avoir acheté le silence de victimes d’abus sexuels
2008 Dominique Rimaz remet à sa hiérarchie, puis à la justice civile, une liste de noms de prêtres soupçonnés d’abus. Dans la foulée, il part pour Rome
2011 Exil dans un diocèse américain
2012 Retour à Fribourg
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Contre le broyage des poussins et le vent souffle dans les ailes: mise au point
Contre le broyage des poussins et le vent souffle dans les ailes : mise au point
"On préférerait ne pas mettre à mort les poussins mâles" déclare Albert Brand, coprésident assoc. des aviculteurs romands qui ajoute que "la Suisse a les normes les plus sévères au monde pour le bien-être animal."
— Mise au Point (@miseaupoint) 29 avril 2019
L'entretien en intégralité: https://t.co/KXJn4sy4ZQ #miseaupoint pic.twitter.com/7mwDQaUc2e
Interessant reportage à Mise au Point (RTS)
Dans un interview, un éleveur se sent coupable de mettre à mort de poussins mâles. Il doit admettre que le gazage est la moins mauvaise des solutions. Dieu merci, nous ne gazons pas les êtres humains !
Quant au broyage de ces petits choux, c'est inhumain, contraire à la dignité de l'animal, un être vivant. Au niveau de la météo médiatique, la cause animale est très tendance. Le vent de l'opinion publique souffle dans les ailes des végétariens et des véganes. Si vous êtes contre le broyage des poussins, vous êtes un être rempli d'humanité. Même pour l'écologie, c'est l'homme le gêneur.
Pour la vie, contre l'avortement, et vous êtes conservateurs, extrémistes, fondamentalistes
Il suffit pourtant de transposer le vocabulaire vers un être humain, tels que: dignité, laisser une chance de vivre, agir avec humanité et le tour semble jouer ?
Que nenni ! Un sérieux coup dans l'aile ! Vous allez êtes priés de rester tranquillement dans votre coquille et vos idées seront tuées dans l'oeuf.
Les partisans de la cause humaine sont classés à l'extrême droite, jugés sans compassion et sans respect de la liberté. Si vous êtes pour la défense de toutes personnes humaines, de leur conception à leur fin naturelle, vous risquez qu'on vous cloue le bec, ou au pilori.
Au passage, le sexe des poussins, et non pas leurs genres, peut-être déjà détecté dans l'oeuf.
C'est vraiment trop injuste, disait Calimero.
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