dimanche, 04 août 2013
Bergoglio versus Ratzinger ?
Pour ceux et celles qui viendraient avouer humblement de s'opposer à Ratzinger, mais pas à Bergoglio, ou l'inverse refuser le Pape François mais pas Benoît XVI, je donnerai une toute petite pénitence, mais pleine de joie: lire les livres de Ratzinger et lire les textes de notre Pape.
Après, nous pourrons discuter calmement et paisiblement. C'est le préalable, la base nécessaire pour comprendre ce pontificat. Sans cette petite exigence et ce petit effort, le dialogue me semble presque compromis d'entrée. Mais avec Dieu, tout est possible.
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samedi, 03 août 2013
JMJ Rio 2013: fête, vos jeux, rien ne va mal
Les organisateurs des Journées Mondiales de la Jeunesse viennent de s’achever à Rio de Janeiro. L'organisation, qui logistiquement fut un chaos, a communiqué quelques chiffres significatifs ( données quantitatives ). Les fruits spirituels d’une telle rencontre ne se mesurent pas avec des chiffres et des pourcentages, car la JMJ est une rencontre avec le Christ.
470 000 pèlerins inscrits
3,5 millions: personnes ont participé aux différents actes de ces journées
600 000 mardi 23 juillet assistante Messe d'ouverture
2 millions vendredi chemin de Croix
3,7 millions Messe d'envoi du dimanche
4 millions communions enregistrées pendant ces journées,
7 800 prêtres
Les pèlerins enregistrés provenaient de 175 pays différents, et 60 % d’entre eux étaient dans la tranche d’âge 19-35 ans. Le plus grand nombre de pèlerins venait du Brésil, suivi par l’Argentine, les États-Unis, le Chili et l’Italie.
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vendredi, 02 août 2013
JMJ Rio 2013: Discours du Pape aux évêques
La perception favorable au Pape doit nous pousser à aller plus en profondeur. Les vagues de la plage de Copacabana nous invite à aller au large:"Duc in altum" disait le bienheureux Jean-Paul II: "Avance au large".
Un discours fondamental, peut-être un peu long, mérite toute notre attention. Il se base sur la document d'Aparecida (2007). Un mot qui nous invite à ne pas rester sur le rivage des apparences.
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Chers frères,
Comme il est bon et beau de me trouver ici avec vous, évêques du Brésil ! Merci d’être venus, et permettez-moi de vous parler comme à des amis, c’est pourquoi je préfère vous parler en espagnol pour pouvoir mieux exprimer ce j’ai dans mon cœur. Je vous prie de m’en excuser !
Nous sommes réunis un peu à l’écart, dans ce lieu préparé par notre frère Mgr Orani, pour demeurer seuls et pouvoir parler cœur à cœur, comme Pasteurs auxquels Dieu a confié son Troupeau. Dans les rues de Rio, des jeunes du monde entier et tant d’autres multitudes nous attendent, ayant besoin d’être rejoints par le regard miséricordieux du Christ Bon Pasteur, que nous sommes appelés à rendre présent. Réjouissons-nous donc de ce moment de repos, de partage, de vraie fraternité.
En commençant par la Présidence de la Conférence épiscopale et par l’Archevêque de Rio de Janeiro, je veux vous embrasser tous et chacun, spécialement les évêques émérites.
Plus qu’un discours formel, je veux partager avec vous quelques réflexions.
La première m’est venue à l’esprit quand j’ai visité le sanctuaire d’Aparecida. Là, aux pieds de la statue de l’Immaculée Conception, j’ai prié pour vous, pour vos Églises, pour vos prêtres, religieux et religieuses, pour vos séminaristes, pour les laïcs et leurs familles et, de manière particulière pour les jeunes et les anciens, les deux sont l’espérance d’un peuple ; les jeunes, parce qu’ils portent la force, l’illusion, l’espérance de l’avenir ; les anciens, parce qu’ils sont la mémoire, la sagesse d’un peuple1 .
1. Aparecida, clé de lecture pour la mission de l’Église
À Aparecida, Dieu a offert au Brésil sa propre Mère. Mais, à Aparecida, Dieu a aussi donné une leçon sur lui-même, à propos de sa façon d’être et d’agir. Une leçon sur l’humilité qui appartient à Dieu comme trait essentiel, c’est dans l’ADN de Dieu. Il y a quelque chose de pérenne à apprendre sur Dieu et sur l’Église à Aparecida ; un enseignement que ni l’Église au Brésil, ni le Brésil lui-même ne doivent oublier.
Au commencement de l’événement d’Aparecida il y a la recherche des pauvres pêcheurs. Beaucoup de faim et peu de ressources. Les gens ont toujours besoin de pain. Les hommes partent toujours de leurs besoins, même aujourd’hui.
Ils ont une barque fragile, inappropriée ; ils ont des filets de mauvaise qualité, peut-être même endommagés, insuffisants.
D’abord il y a la fatigue, peut-être la lassitude, pour la pêche, et toutefois le résultat est maigre : un échec, un insuccès. Malgré les efforts, les filets sont vides.
Ensuite, quand Dieu le veut, lui-même surgit dans son Mystère. Les eaux sont profondes et toutefois elles cachent toujours la possibilité de Dieu ; et lui est arrivé par surprise, peut-être quand il n’était plus attendu. La patience de ceux qui l’attendent est toujours mise à l’épreuve. Et Dieu est arrivé de façon nouvelle, parce qu’il peut toujours se réinventer : une image d’argile fragile, obscurcie par les eaux du fleuve, même vieillie par le temps. Dieu entre toujours dans les vêtements de la pauvreté.
Voici alors l’image de l’Immaculée Conception. D’abord le corps, puis la tête, puis le regroupement du corps et de la tête : unité. Ce qui était brisé retrouve l’unité. Le Brésil colonial était divisé par le mur honteux de l’esclavage. La Vierge d’Aparecida se présente avec le visage noir, d’abord divisée, puis unie dans les mains des pêcheurs.
C’est un enseignement pérenne que Dieu veut offrir. Sa beauté se reflète dans la Mère, conçue sans le péché originel, émerge de l’obscurité du fleuve. À Aparecida, depuis le commencement, Dieu donne un message de recomposition de ce qui est fracturé, de consolidation de ce qui est divisé. Murs, abîmes, distances encore présents aujourd’hui, sont destinés à disparaître. L’Église ne peut négliger cette leçon : être un instrument de réconciliation.
Les pêcheurs ne méprisent pas le mystère rencontré dans le fleuve, même si c’est un mystère qui apparaît incomplet. Ils ne jettent pas les morceaux du mystère. Ils attendent la plénitude. Et cela ne tarde pas à arriver. Il y a quelque chose de sage que nous devons apprendre. Il y a des morceaux d’un mystère, comme des pièces d’une mosaïque, que nous rencontrons et que nous voyons. Nous voulons voir trop rapidement le tout et Dieu au contraire se fait voir petit à petit. L’Église aussi doit apprendre cette attente.
Puis les pêcheurs portent ce mystère chez eux. Les gens simples ont toujours un endroit pour faire loger le mystère. Nous avons peut-être réduit notre façon de parler du mystère à une explication rationnelle ; chez les gens, au contraire, le mystère entre par le cœur. Dans la maison des pauvres Dieu trouve toujours une place.
Les pêcheurs ‘agasalham’: ils revêtent le mystère de la Vierge pêchée, comme si elle avait froid et avait besoin d’être réchauffée. Dieu demande d’être mis à l’abri dans la partie la plus chaude de nous-mêmes : le cœur. Puis c’est Dieu qui dégage la chaleur dont nous avons besoin, mais d’abord il entre par la ruse de celui qui mendie. Les pêcheurs couvrent ce mystère de la Vierge du pauvre manteau de leur foi. Ils appellent les voisins pour voir la beauté qu’ils ont trouvée ; ils se réunissent autour d’elle ; ils racontent leurs peines en sa présence et lui confient leurs causes. Ils permettent ainsi que les intentions de Dieu puissent se réaliser : une grâce, puis l’autre ; une grâce qui ouvre à une autre ; une grâce qui prépare une autre. Dieu va graduellement en déployant l’humilité mystérieuse de sa force.
Il y a beaucoup à apprendre de cette attitude des pêcheurs. Une Église qui fait de la place au mystère de Dieu ; une Église qui héberge en elle-même ce mystère, de façon qu’elle puisse fasciner les gens, les attirer.Seule la beauté de Dieu peut attirer. Le chemin de Dieu est le charme, l’attrait. Dieu se fait emmener chez soi. Il réveille dans l’homme le désir de le garder dans sa vie, dans sa maison, dans son cœur. Il réveille en nous le désir d’appeler les proches pour faire connaître sa beauté. Lamission naît justement de cet attrait divin, de cet étonnement de la rencontre. Nous parlons de mission, d’Église missionnaire. Je pense aux pêcheurs qui appellent leurs proches pour voir le mystère de la Vierge. Sans la simplicité de leur attitude, notre mission est destinée àl’échec.
L’Église a toujours l’urgent besoin de ne pas oublier la leçon d’Aparecida, elle ne peut pas l’oublier. Les filets de l’Église sont fragiles, peut-être raccommodés ; la barque de l’Église n’a pas la puissance des grands transatlantiques qui franchissent les océans. Et toutefois Dieu veut justement se manifester à travers nos moyens, de pauvres moyens, parce que c’est toujours lui qui agit.
Chers frères, le résultat du travail pastoral ne s’appuie pas sur la richesse des ressources, mais sur la créativité de l’amour. La ténacité, l’effort, le travail, la programmation, l’organisation servent certainement, mais avant tout il faut savoir que la force de l’Église n’habite pas en elle-même, mais elle se cache dans les eaux profondes de Dieu, dans lesquelles elle est appelée à jeter ses filets.
Une autre leçon que l’Église doit toujours se rappeler est qu’elle ne peut pas s’éloigner de la simplicité, autrement elle oublie le langage du Mystère, et non seulement elle reste hors de la porte du Mystère, mais elle ne réussit pas même à entrer en ceux qui par l’Égliseprétendent à ce qu’ils ne peuvent se donner par eux-mêmes, c’est-à-dire Dieu lui-même. Parfois, nous perdons ceux qui ne nous comprennent pas parce que nous avons oublié la simplicité, en important de l’extérieur aussi une rationalité étrangère à nos gens. Sans la grammaire de la simplicité, l’Église se prive des conditions qui rendent possible le fait de « pêcher » Dieu dans les eaux profondes de son Mystère.
Un dernier souvenir : Aparecida est une apparition dans un lieu decarrefour. La route qui unissait Rio, la capitale, avec São Paulo, la province entreprenante qui était en train de naître, et Minas Gerais, les mines très convoitées par les Cours européennes : un carrefour du Brésil colonial. Dieu apparaît dans les carrefours. L’Église au Brésil ne peut oublier cette vocation inscrite en elle depuis son premier souffle : être capable de systole et diastole, de recueillir et de répandre.
2. L’appréciation pour le parcours de l’Église au Brésil
Les évêques de Rome ont toujours eu le Brésil et son Église dans leur cœur. Un merveilleux parcours a été accompli, des 12 diocèses durant le concile Vatican I aux 275 circonscriptions actuelles... Ne s’est pas mise en route l’expansion d’un appareil ou d’une entreprise, mais plutôt le dynamisme des « cinq pains et deux poissons » évangéliques, qui, mis en contact avec la bonté du Père, dans des mains rugueuses (calejadas maõs), sont devenus féconds.
Aujourd’hui, je voudrais reconnaître votre travail généreux à vous pasteurs, dans vos Églises. Je pense aux évêques dans les forêts, montant et descendant les fleuves, dans les régions semi-arides, dans le Pantanal, dans la pampa, dans les jungles urbaines des mégapoles. Aimez toujours votre troupeau avec un dévouement total ! Mais je pense aussi à tant de noms et à tant de visages, qui ont laissé des empreintes ineffaçables sur le chemin de l’Église au Brésil, faisant toucher de la main la grande bonté du Seigneur envers cette Église2 .
Les évêques de Rome n’ont jamais été loin ; ils ont suivi, encouragé, accompagné. Dans les dernières décennies, le bienheureux Jean XXIII a invité avec insistance les évêques brésiliens à préparer leur premier plan pastoral, et, depuis ce commencement, a grandi une vraie tradition pastorale au Brésil, qui a fait en sorte que l’Église ne soit pas un transatlantique à la dérive, mais ait toujours une boussole. Le Serviteur de Dieu Paul VI, en plus d’encourager la réception du Concile Vatican II, avec fidélité, mais aussi avec des traits originaux (cf. l’Assemblée générale du CELAM à Medellin), a influé de façon décisive sur l’auto-conscience de l’Église au Brésil à travers le Synode sur l’évangélisation et ce texte fondamental de référence que demeure l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi. Le bienheureux Jean-Paul II a visité le Brésil trois fois, le parcourant de « cabo a rabo », du nord au sud, insistant sur la mission pastorale de l’Église, sur la communion et la participation, sur la préparation au grand Jubilé, sur la nouvelle évangélisation. Benoît XVI a choisi Aparecida pour réaliser la 5ème Assemblée générale du CELAM et cela a laissé une grande empreinte dans l’Église du continent tout entier.
L’Église au Brésil a reçu et appliqué avec originalité le concile Vatican II et le parcours réalisé, tout en ayant dû dépasser certaines maladies infantiles, a conduit à une Église graduellement plus mûre, ouverte, généreuse, missionnaire.
Aujourd’hui nous sommes à une période nouvelle. Comme l'exprime bien le document d’Aparecida : ce n’est pas une époque de changement, mais c’est un changement d’époque. Alors, aujourd’hui il est toujours urgent de nous demander : qu’est-ce que Dieu nous demande ? À cette question, je voudrais tenter d’offrir quelques lignes de réponse.
3. L’icône d’Emmaüs comme clé de lecture du présent et de l’avenir
Avant tout, il ne faut pas céder à la peur dont parlait le bienheureux John Henry Newman : « Le monde chrétien est en train de devenir graduellement stérile, et s’épuise comme une terre exploitée à fond qui devient du sable » 3 . Il ne faut pas céder au désenchantement, au découragement, aux lamentations. Nous avons beaucoup travaillé et, parfois, il nous semble être des vaincus, comme celui qui doit faire le bilan d’une période désormais perdue, regardant ceux qui nous délaissent ou ne nous considèrent plus comme crédibles ou importants.
Relisons à cette lumière encore une fois l’épisode d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-15). Les deux disciples s’enfuient de Jérusalem. Ils s’éloignent de la "nudité" de Dieu. Ils sont scandalisés par l’échec du Messie en qui ils avaient espéré et qui maintenant apparaît irrémédiablement vaincu, humilié, même après le troisième jour (vv. 17-21). Le mystère difficile de ceux qui quittent l’Église ; des personnes qui, après s’être laissées illusionner par d’autres propositions, retiennent que désormais l’Église – leur Jérusalem – ne peut plus offrir quelque chose de significatif et d’important. Et alors ils s’en vont par les chemins seuls avec leur désillusion. Peut-être l’Église est-elle apparue trop faible, peut-être trop éloignée de leurs besoins, peut-être trop pauvre pour répondre à leurs inquiétudes, peut-être trop froide dans leurs contacts, peut-être trop autoréférentielle, peut-être prisonnière de ses langages rigides, peut-être le monde semble avoir fait de l’Église comme une survivance du passé, insuffisante pour les questions nouvelles ; peut-être l’Église avait-elle des réponses pour l’enfance de l’homme mais non pour son âge adulte4 . Le fait est qu’aujourd’hui, il y en a beaucoup qui sont comme les deux disciples d’Emmaüs ; non seulement ceux qui cherchent des réponses dans les nouveaux et répandus groupes religieux, mais aussi ceux qui semblent désormais sans Dieu que ce soit en théorie ou en pratique.
Face à cette situation, que faire ?
Il faut une Église qui n’a pas peur de sortir dans leur nuit. Il faut une Église capable de croiser leur route. Il faut une Église en mesure de s’insérer dans leurs conversations. Il faut une Église qui sait dialoguer avec ces disciples qui, en s’enfuyant de Jérusalem, errent sans but, seuls, avec leur désenchantement, avec la désillusion d’unchristianisme considéré désormais comme un terrain stérile, infécond, incapable de générer du sens.
La mondialisation implacable, l’urbanisation souvent sauvage ont promis beaucoup. Nombreux sont ceux qui se sont épris de la puissance de la mondialisation et en elle il y a quelque chose de vraiment positif. Mais à beaucoup échappe le côté obscur : la perte du sens de la vie, la désintégration personnelle, la perte de l’expérience d’appartenance à un "nid" quelconque, la violence subtile mais implacable, la rupture intérieure et la fracture dans les familles, la solitude et l’abandon, les divisions et l’incapacité d’aimer, de pardonner, de comprendre, le poison intérieur qui rend la vie un enfer, le besoin de tendresse parce qu’on se sent si incapables et malheureux, les tentatives ratées de trouver des réponses dans la drogue, dans l’alcool, dans le sexe devenus prisons supplémentaires.
Et beaucoup ont cherché des faux-fuyants parce que la "mesure" de la Grande Église apparaît trop haute. Beaucoup ont pensé : l’idée de l’homme est trop grande pour moi, l’idéal de vie qu’elle propose est en dehors de mes possibilités, le but à atteindre est inaccessible, hors de ma portée. Toutefois – ont-ils continué – je ne peux pas vivre sans avoir au moins quelque chose, même si c’est une caricature, de ce qui est trop haut pour moi, de ce que je ne peux pas me permettre. Avec la désillusion dans le cœur, ils sont allés à la recherche de quelqu’un qui les illusionne encore une fois.
Le sens profond d’abandon et de solitude, de non-appartenance non plus à soi-même qui émerge souvent de cette situation est trop douloureux pour être passé sous silence. Il faut un exutoire et alors reste la voie de la lamentation : comment se fait-il que nous soyons arrivés à ce point ? Mais la lamentation devient aussi à son tour comme un boomerang qui revient en arrière et finit par augmenter le malheur. Peu de personnes sont encore capables d’écouter leur douleur ; il faut au moins l’anesthésier.
Aujourd’hui, il faut une Église en mesure de tenir compagnie, d’aller au-delà de la simple écoute ; une Église qui accompagne le chemin en se mettant en chemin avec les personnes, une Église capable de déchiffrer la nuit contenue dans la fuite de tant de frères et sœurshors de Jérusalem ; une Église qui se rend compte que les raisons pour lesquelles on s’est éloigné contiennent déjà en elles-mêmes aussi les raisons d’un possible retour, mais il est nécessaire de savoir lire le tout avec courage.
Je voudrais que nous nous demandions tous aujourd’hui : sommes-nous encore une Église capable de réchauffer le cœur ? Une Église capable de reconduire à Jérusalem ? De réaccompagner à la maison ? Dans Jérusalem habitent nos sources : Écriture, Catéchèses, Sacrements, Communauté, amitié du Seigneur, Marie et les Apôtres… Sommes-nous encore en mesure de raconter ces sources de façon à réveiller l’enchantement pour leur beauté ?
Beaucoup sont partis parce qu’on leur a promis quelque chose de plushaut, quelque chose de plus fort, quelque chose de plus rapide.
Mais y-a-t-il quelque chose de plus haut que l’amour révélé à Jérusalem ? Rien n’est plus haut que l’abaissement de la Croix, puisque là est vraiment atteint le sommet de l’amour ! Sommes-nous encore capables de montrer cette vérité à ceux qui pensent que la vraie grandeur de la vie se trouve ailleurs ?
Connaissons-nous quelque chose de plus fort que la puissance cachée dans la fragilité de l’amour, du bien, de la vérité, de la beauté ?
La recherche de ce qui est toujours plus rapide attire l’homme d’aujourd’hui : Internet rapide, voitures rapides, avions rapides, rapports rapides… Et cependant on perçoit un besoin désespéré de calme, je veux dire de lenteur. L’Église sait-elle encore être lente : dans le temps, pour écouter ; dans la patience, pour recoudre et recomposer ? Ou bien aussi l’Église est-elle désormais emportée par la frénésie de l’efficacité ? Retrouvons, chers frères, le calme de savoir accorder le pas avec lespossibilités des pèlerins, avec leurs rythmes de marche, la capacité d’être toujours plus proches, pour leur permettre d’ouvrir un passage dans le désenchantement qu’il y a dans leurs cœurs, de manière à pouvoir y entrer. Ils veulent oublier Jérusalem en laquelle se trouvent leurs sources, mais ils finiront par avoir soif. Il faut une Église encore capable d’accompagner le retour à Jérusalem ! Une Église qui soit capable de faire redécouvrir les choses glorieuses et joyeuses qui se disent de Jérusalem, de faire comprendre qu’elle est ma Mère, notre Mère et que nous ne sommes pas orphelins ! Nous sommes nés en elle. Où est-elle notre Jérusalem, en laquelle nous sommes nés ? Dans le Baptême, dans la première rencontre avec l’amour, dans l’appel, dans la vocation5 !
Il faut une Église encore capable de redonner droit de cité à tant de ses fils qui marchent comme s’ils étaient en exode.
4. Les défis de l’Église au Brésil
À la lumière de ce que je viens de dire, je voudrais souligner quelques défis de l’Église bien-aimée qui est au Brésil.
La priorité de la formation : évêques, prêtres, religieux, laïcs .
Chers frères, si nous ne formons pas des ministres capables de réchauffer le cœur des gens, de marcher dans la nuit avec eux, de dialoguer avec leurs illusions et leurs désillusions, de recomposer ce qui a été détruit en eux, que pouvons-nous espérer pour la route présente et future ? Il n’est pas vrai que Dieu soit obscurci en eux. Apprenons à regarder plus en profondeur : il manque celui qui réchauffe leur cœur, comme avec les disciples d’Emmaüs.
Pour cette raison, il est important de promouvoir et de soigner une formation qualifiée qui fasse des personnes capables de descendre dans la nuit sans être envahies par l’obscurité ni se perdre ;d’écouter les illusions d’un grand nombre, sans se laisser séduire ; d’accueillir les désillusions, sans se désespérer ni tomber dans l’amertume ; de toucher ce qui a été détruit chez les autres, sans se laisser dissoudre ni décomposer dans sa propre identité.
Il faut une solidité humaine, culturelle, affective, spirituelle, doctrinale6. Chers frères dans l’épiscopat, il faut avoir le courage d’une révision profonde des structures de formation et de préparation des clercs et des laïcs de l’Église au Brésil. Une vague priorité donnée à la formation n’est pas suffisante, pas plus que des documents ou des congrès. Il faut avoir la sagesse pratique de mettre sur pied des structures durables de préparation dans le milieu local, régional et national, qui soient vraiment prises à cœur par l’épiscopat, sans épargner forces, attention et accompagnement. La situation actuelle exige une formation qualifiée à tous les niveaux. Les évêques ne peuvent pas déléguer cette tâche. Vous ne pouvez pas déléguer cette tâche, mais vous devez l’assumer comme quelque chose de fondamental pour la marche de vos Églises.
Collégialité et solidarité de la Conférence épiscopale
Il ne suffit pas, pour l’Église au Brésil, d’avoir un leader national ; il faut un réseau de « témoignages » régionaux, qui, parlant le même langage, font partout non pas l’unanimité, mais la véritable unité dans la richesse de la diversité.
La communion est une toile qui doit être tissée avec patience et persévérance, qui progressivement « resserre les points » pour obtenir une couverture toujours plus étendue et plus dense. Une couverture qui a peu de fils de laine ne réchauffe pas.
Il est important de rappeler Aparecida, la méthode de rassembler la diversité. Pas tant la diversité des idées pour produire un document, maisla variété des expériences de Dieu pour mettre en mouvement une dynamique vitale.
Les disciples d’Emmaüs sont retournés à Jérusalem en racontant l’expérience qu’ils avaient faite dans la rencontre avec le Christ Ressuscité. Et là ils ont pris connaissance des autres manifestations du Seigneur, et des expériences de leurs frères. La Conférence épiscopale est justement un espace vital pour permettre un tel échange de témoignages sur les rencontres avec le Ressuscité, au Nord, au Sud, à l’Ouest… Il faut alors une valorisation grandissante de l’élément local et régional. La bureaucratie centrale n’est pas suffisante, mais il faut faire grandir la collégialité et la solidarité ; ce sera une vraie richesse pour tous7 .
Etat permanent de mission et conversion pastorale
Aparecida a parlé d’un état permanent de mission8 et de la nécessité d’une conversion pastorale9 . Ce sont deux résultats importants de cette assemblée pour toute l’Église de la région, et le chemin parcouru au Brésil sur ces deux points est significatif.
À propos de la mission, il faut rappeler que son urgence provient de sa motivation interne ; c’est-à-dire qu’il s’agit de transmettre un héritage. Et, concernant la méthode, il est décisif de rappeler qu’un héritage est comme le témoin, le bâton dans la course de relais : on ne le jette pas en l’air, celui qui réussit à la prendre, c’est bien, celui qui ne réussit pas tant pis... Pour transmettre l’héritage, il faut le remettre personnellement, toucher celui à qui on veut donner, transmettre, cet héritage.
À propos de la conversion pastorale je voudrais rappeler que « pastoral » n’est pas autre chose que l’exercice de la maternité de l’Église. Celle-ci engendre, allaite, fait grandir, corrige, alimente, conduit par la main… Il faut alors une Église capable de redécouvrir les entrailles maternelles de la miséricorde. Sans la miséricorde il est difficile aujourd’hui des’introduire dans un monde de « blessés » qui ont besoin de compréhension, de pardon, d’amour.
Dans la mission, également continentale10 , il est très important de renforcer la famille, qui reste la cellule essentielle pour la société et pour l’Église ; les jeunes, qui sont le visage futur de l’Église ; les femmes, qui ont un rôle fondamental dans la transmission de la foi. Ne réduisons pas l’engagement des femmes dans l’Église, mais promouvons leur rôle actif dans la communauté ecclésiale. En perdant les femmes l’Église risque la stérilité.
La mission de l’Église dans la société
Dans la société, l’Église demande une seule chose avec une clarté particulière : la liberté d’annoncer l’Évangile de manière intégrale, même quand elle est en opposition avec le monde, même quand elle va à contre-courant, en défendant le trésor dont elle est seulement la gardienne, et les valeurs dont elle ne dispose pas, mais qu’elle a reçues et auxquelles elle doit être fidèle.
L’Église met en avant le droit de pouvoir servir l’homme dans son intégralité, en lui disant ce que Dieu a révélé au sujet de l’homme et de sa réalisation. L’Église désire rendre présent ce patrimoine immatériel sans lequel la société s’effrite, les villes seraient englouties par leurs murs, leurs gouffres, leurs barrières. L’Église a le droit et le devoir de maintenir allumée la flamme de la liberté et de l’unité de l’homme.
Éducation, santé, paix sociale sont les urgences brésiliennes. L’Église a une parole à dire sur ces thèmes, car, pour répondre convenablement à ces défis, les solutions purement techniques ne suffisent pas, mais il faut avoir une vision sous-jacente de l’homme, de sa liberté, de sa valeur, de son ouverture au transcendant. Et vous, chers confrères, ne craignez pas d’offrir cette contribution de l’Église qui est pour le bien de toute la société.
L’Amazonie, banc d’épreuve pour l’Église et la société brésiliennes
Il y a un dernier point sur lequel j’aimerais m’arrêter, et que je retiens important pour la marche actuelle et future non seulement de l’Église au Brésil, mais aussi de toute la structure sociale : l’Amazonie. L’Église est en Amazonie non comme celui qui a les valises en main pour partir, après avoir exploité tout ce qu’il a pu. L’Église est présente en Amazonie depuis le début avec des missionnaires, des congrégations religieuses, et elle y est encore présente et déterminante pour l’avenir de cette région. Je pense à l’accueil que l’Église en Amazonie offre aujourd’hui aussi aux immigrés haïtiens après le terrible tremblement de terre qui a dévasté leur pays.
Je voudrais vous inviter tous à réfléchir sur ce qu'Aparecida a dit sur l’Amazonie10 , ainsi que surle fort appel au respect et à la protectionde toute la création que Dieu a confiée à l’homme, non pas pour qu’il l’exploite sauvagement, mais pour qu’il la fasse devenir un jardin.Dans le défi pastoral que représente l’Amazonie, je ne peux pas ne pas remercier l’Église au Brésil pour ce qu’elle fait : la Commission épiscopale pour l’Amazonie, créée en 1997, a déjà donné beaucoup de fruits et de nombreux diocèses ont répondu avec promptitude et générosité à la demande de solidarité, en y envoyant des missionnaires laïcs et prêtres. Je remercie Mgr Jaime Chemelo, pionnier de ce travail, et le Cardinal Hummes, actuel Président de cette Commission. Mais je voudrais ajouter que l’œuvre de l’Église doit être stimulée et relancée davantage. Il faut des formateurs qualifiés, surtout des professeurs de théologie, pour consolider les résultats obtenus dans le domaine de la formation d’un clergé autochtone, aussi pour avoir des prêtres qui s’adaptent aux conditions locales, et consolider, pour ainsi dire, le « visage amazonien » de l’Église.
Chers confrères, j’ai essayé de vous offrir de manière fraternelle des réflexions et des lignes de travail dans une Église comme celle qui est au Brésil qui est une grande mosaïque de pièces, d’images, de formes, de problèmes, de défis, mais qui, justement pour cela, est une énorme richesse. L’Église n’est jamais uniformité, mais diversités qui s’harmonisent dans l’unité et cela vaut pour toutes les réalités ecclésiales.
Que la Vierge Immaculée d’Aparecida soit l’étoile qui illumine votre engagement et votre marche pour porter, comme elle l’a fait, le Christ à tout homme et toute femme de votre immense pays. Comme il l’a fait avec les disciples d’Emmaüs perdus et déçus, lui vous réchauffera le cœur et vous donnera une espérance nouvelle et sûre.
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mardi, 30 juillet 2013
Lorsque la communication du Pape fonctionne
Propos sur le football
Le Christ offre plus que le mondial de foot.
Je me suis mis à penser que ces mots du Pape François, sur le Mondial de foot, qui vont droit au but, auraient sans doute provoqués une forte réaction, si le Pape Benoît XVI les avait prononcés lui-même, avec peut-être le titre: "le Pape critique le Mondial de foot". Rien de tel pour notre Pape François.
Il faut en convenir, le Pape Benoît XVI eu droit à une communication particulière, autant le dire, vraiment un mauvais traitement.
Les crises à répétition
Souvenons-nous des polémiques à répétition: la discours de Ratisbonne de 2007, les propos sur le préservatif dans l'avion vers l'Afrique 2009, la levée des excommuniation des 4 évêques lefebvriens en 2009 .... Ces actions ou paroles du Pape avaient provoqué des tempêtes médiatiques, ou des crises de communication pour reprendre le jargon journalistique. Le Vatican ne savait plus faire tourner l'info. Bien que la Vérité jaillisse du Siège de Pierre, elle ne suffisait plus. La communication appartient à la vérité. Sans communication, la vérité n'est qu'une symballe retentissante.
Les spin doctors
Andrea Tornielli de "La Stampa" (journal italien) avec très justement avancé, tout comme John Allen d'ailleurs, que le Vatican n'avait simplement pas de stratégie de communication. "Je vous dirai ce que je pense de la stratégie du Vatican lorsqu'il en aura une" avait tonner l'étonnant vaticaniste américain. Déjà que Joseph Ratzinger ne s'était jamais trop intéressé à la communication....
Le Pape était laissé à la merci des journalistes qui utilisèrent ses sages propos pour faire fonctionner le jeu de la scène médiatique, avec l'agilité rusée des spin doctors. Le navire de l'Eglise avancait vers l'éternité, mais était terriblement secoué par des vagues qui auraient pu être évitées.
Etre pro et actif
Il a fallu du temps pour remédier à ce manque de gestion et de savoir pour savoir surfer sur les vagues provoquées par le vent médiatique, sans donner la mal de mer aux catholiques et aux personnes de bonne volonté, simplement par des savantes mesures provenant justement de la communication de crise. Une crise est une opportunité.
L'imposition du frame d'entrée
La meilleure tactique médiatique est la pro-activité avec des réponses positives, et non réactives. Aussi, la stratégie médiatique de la journée mondiale de la JMJ de Rio 2013 est un très bon exemple. Pas d'interviewe dans l'avion lorsque le Pape Fançois se rend au Brésil.
Avec le recul, ce fut une décision gagnante. Car l'interview à bord de l'avion papal a une telle influence qu'il décide de l'issu du voyage. Le "frame" (un aspect saillant) est donné avant même l'atterissage.
C'est un peu comme prendre un but dès la première minute. Comme le Pape Benoît XVI voyagait très bien, il suffit de penser aux USA, à l'Angletterre, et autant dire tous ses voyages, il réussissait certes toujours par sortir gagnant; mais il devait remonter le pente à chaque fois. Dans l'univers des médias, le premier but compte double.
L'interviewe à la fin
Rien de tel pour François au Brésil. Les interviews du Pape ont simplement couronné le voyage. Alors que le succès de la JMJ était presque garantie, les deux interviews, celle de Globo à la TV brésillienne qui a tourné en boucle ici au Brésil, suivi part celle de l'avion (qui est venu encore le booster encore d'avantage), ces deux interviews donc, ont mis un point d'orgue à la JMJ. Encore plus que la cerise sur la gâteau, car cela fut un feu d'artifice. Et pour cause, le Pape a parlé durant 1h20, sans éluder une seule question. Cette interview à bord de l'avion tourne maintenant aussi en boucle ici au Brésil. Le Saint Père gagne la partie 2-0.
Enfin une stratégie
On pourrait dire qu'enfin la communication papale est pensée, sagement pondérée et réfléchie. Elle produit enfin! de l'effet; même les spin doctors n'ont pas réussi à la faire capoter, comme il l'avait fait avec les justes propos de Benoît XVI, qui portait sur l'argent utilisé pour les préservatifs.
L'immense barque de Pierre
Dans ce monde marqué par la communication moderne, l'Eglise avait du retard, en jouant systématiquement en défense et en critiquant presque sans cesse les journalistes. Sans doute que la stratégie offensive de la nouvelle équipe, dont le journaliste américain Greg Burke (conseiller à la secrétairerie d'Etat), porte enfin ses premiers fruits. L'Eglise est un immense bâteau et le gouvernail ne fait pas immédiatement tourner le navire.
Regret et admiration
Je ne peux que regretter que le Pape émérite Benoît XVI, si fin, si raffiné et si grand, avec son émouvant pontificat, ai eu à souffrir de ce cruel manque de tactique médiatique. Heureusement que la couverture médiatique appartient au temps court de l'histoire, ce temps qui est comme les vagues qui viennent se jetter sur le sable de la plage de Rio de Janeiro.
Je me réjouis énormément de voir que notre Eglise, avec notre Pape, très doué pour la comm., savent enfin se montrer offensif, sans être offenssant. Le plus beau message à communiquer au monde obtient enfin ce qu'il mérite: l'attention du monde entier.
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lundi, 29 juillet 2013
Le Pape Jean Paul II canonisé le 27 avril, dimanche de la divine Miséricorde
Agence I.Media: Le
#pape François annonce que la canonisation de JP2 et J23 devrait avoir lieu le 27 avril 2014, dimanche de la divine Miséricorde
17:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
Rencontre du Pape avec les journalistes; I.Media y était

Durant le vol retour de son premier voyage international, s’il a évoqué sans jamais refuser une question les polémiques en cours autour de personnages du Vatican - Mgr Scarano ou Mgr Ricca -, le pape a aussi insisté sur la présence de “saints“ parmi ses collaborateurs de la curie. Il a affirmé n’avoir “pas encore trouvé“ de “lobby gay“ au Vatican et il a invité à ne pas “marginaliser“ les homosexuels. Au menu de cette longue conférence de presse figuraient aussi la réforme de la curie romaine, l’affaire ‘Vatileaks’, l’avenir de l’Institut pour les œuvres de religion, le rôle des femmes dans l’Eglise ou encore les prochains voyages pontificaux. Il est bien sûr revenu sur son déplacement au Brésil.
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Le franc parler du Pape dans l'avion
Le Pape s'exprime clairement et sans détour. Sa fatigue, ses joies, sa fameuse valise, le Vatican et la Cuire, l'IOR ...
A propos du Pape Benoît XVI : “Je l’ai toujours apprécié, c’est un homme de Dieu, un homme humble, un homme qui prie. J’ai été tellement heureux lorsqu’il a été élu pape. Et quand il a donné sa démission, il s’est agi pour moi d’un exemple, c’est un grand homme. (…) Il habite au Vatican et certains me disent : ‘mais comment on peut faire ça… deux papes au Vatican, il ne t’embarrasse pas ? Il ne fait pas la révolution contre toi ?’. Et j’ai trouvé cette réponse : C’est comme avoir un grand-père à la maison, le grand-père sage, vénéré, aimé et écouté. Il est prudent, il ne s’immisce pas. (…) Quand je suis allé lui parler du gros problème de ‘Vatileaks’, il m’a tout dit avec grande simplicité“.
16:07 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
Première interviewe exclusive du Pape à la TV
Alors que le Pape est dans l'avion, avec les journalistes, une télévision brésilienne diffuse une interviewe exclusive du Pape François.
Avec l'espagnol et le portugais, je suis parvenu à faire une petite synthèse, certes en substance. J'en donne seulement quelques points saillants qui sont très beaux, très simples, communiqués par ce Pape bon comme un Père, aux yeux joyeux, lumineux et un brin taquin.
Le Brésil et l'Argentine
Au journaliste qui lui parle des relations, ou plutot de la rivalité entre le Brésil et l'Argentine, le Pape répond: "Le Pape est argentin, mais Dieu est brésilien".
La Curie romaine
Sur la réforme de la Curie romaine, le Pape a expliqué que durant les Congrégations générales, qui ont préparées le Conclave, l'idée de nommer des Cardinaux outsiders pour une Réforme future est venue sur la table et cela était très claire. Aussi, 8 Cardinaux des 5 continents se réuniront les 1, 2 et 3 octobre prochain. L'Eglise est "semper reformanda", elle se réforme continuellement.
A la Curie, il y a beaucoup de Cardinaux saints, des évêques saints, des prêtres saints, des religieuses saintes; mais un prêtre qui détourne des sommes d'argent doit avoir la sanction recquise.
Son choix "psychiatrique"
Le Pape a décidé d'aller vivre à Sainte Marthe, non pas pour une raison de simplicité, car les appartements pontificaux, bien que grands, ne sont pas luxueux, mais pour une raison psychiatrique: "Je ne peux pas vivre seul, J'ai besoin de contact, de relation humaine".
L'Eglise est "una Mamma"
L'éloignement des gens de l'Eglise provient de l'excès d'administration. L'Eglise est une Mére, une Maman, qui embrasse, touche, carresse; et pas par courrier.
Cette perte de la relation humaine est sans doute l'une des causes, bien qu'il ne connaisse pas le Brésil, de la fuite des chrétiens vers les Evangéliques.
La pauvreté
Un prêtre doit vivre simplement. Il doit avoir certes une voiture, mais une voiture simple et modeste. Le choix de la FIAT "Idea" revient donc au Pape, qui a voulu une voiture d'un travailleur normal en Italie.
Un "Pape indiscipliné"
Le caractère du Pape ? Il est un "indiscipliné". Indiscipliné ... comme les jeunes. Il est normal qu'ils contestent, protestent, sinon ils ne sont plus les jeunes. Il faut toutefois leur donner une éduction afin qu'ils ne soit pas manipulés.
Lorsque sa voiture était bloqué par la foule, il est resté souriant. Il se sent fait pour entrer en contact avec les personnes, les gens. En voiutre, "je garde toujours la fenêtre ouverte".
L'idolâtrie de l'argent et l'indifférence
Enfin, notre monde est dominé par une idolâtrie de l'argent et une culture de l'indifférence. Un seul enfant sans éducation, sans nourriture, comme un ancien qui souffre, devrait nous empêcher de dormir. Nous devons travailler, pour les autres, dans ce monde qui est fait pour les relations, peu importe les religions d'appartenance en ce domaine.
Un Pape tout simple, un jésuite pure souche, aux idées très claires, précises, pleinement immérgé dans la réalité humaine.
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Les deux Papes en deux mouvements
Le père de l'Eglise
Joseph Ratzinger a mis en poésie, par ces écrits théologiques, l'identité du prêtre. La surdité, l'ostracisme furent au rendez-vous. Lorsqu'il a dénoncé la barque de l'Eglise qui prenait l'eau, aussi par le comportement corrompu de quelques prêtres, peu l'on suivi.
Les témoins
Le vénérable Paul VI disait que le monde d'aujourd'hui suit davantage les témoins. Voilà que Bergoglio, le jésuite, le prêtre, devient Pape. Il se lance dans la brêche ouverte par son prédecesseur et met en image, par des gestes percutants, l'identité du prêtre. Ratzinger le musicien, le Mozart de la théologie a écrit la musique. Bergoglio l'interprète fidèlement, avec la percussion et la trompette.
Ratzinger a décidé, en conscience devant Dieu, de laisser la place à un autre Pape avec plus de force et d'énergie. Le voilà heureux de son successeur ! Il prie au coeur de l'Eglise, dans la contemplation. Il sert toujouts le Seigneur.
La culture de l'image
Le futur Saint Jean Paul II l'affirmait: ce que la parole n'a pas converti, le sang le convertira. On pourrait presque dire que ce que la pensée magique et théologique de Ratzinger n'a pas converti, les images et les gestes le convertira.
L'anticlérical
Notre Pape actualise l'identité du prêtre, tant décriée ces dernières temps, faisant de lui un criminel, un être corrompu, un pédophile potentiel. Le Pape Françcois ne fait pas le prêtre, il est prêtre. Un homme donné aux autres, qui va vers les malades, les anciens, les pauvres et les riches, qui entre en relation, qui aime, qui confesse, qui écoute, qui pleure et qui rit .... L'Eglise est une Maman qui caresse, qui touche et réconforte.
Le Coeur de Jésus
L'Eglise a un coeur, qui bat, avec deux mouvements: le sang qui est récupéré, réoxygéné; tel fut en quelque sorte le pontificat de Benoît XVI. Un mouvement qui propulse ce sang dans tout le corps, comme le bienheureux Jean Paul II, comme Bergoglio le Pasteur. Le Saint Curé d'Ars l'a vécu toute sa vie: le sacerdoce est l'Amour du Coeur de Jésus.
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Merci Saint Père pour ces premiers jeux olympiques de la foi
Moitié de la Suisse en un clin d'oeil
Merci aussi à vous chers lecteurs. Vous avez été presque 1000 par jour à vous connecter sur le petit blog. La photo montre une certaine fatigue. Normal après ces jeux olympiques de la foi qui nous poussent à être des "athlètes du Christ".
Voir en un seul coup d'oeil presque la moitié de la population suisse danser, chanter et prier ne m'était jamais arrivé ! il y a de quoi, 3 millions et demi, seconde messe de l'histoire de l'Eglise, après Manille (5 000 000). Merci à Dieu d'avoir pu vivre, depuis le PIT (tour blanche pour journalistes) cet événement incroyable.
RIO fait oublier IOR
J'ai l'impression que RIO a fait oublier l'IOR ! Le Pape l'a dit à la "Radio Catedral" de l'archevêché; je le paraphrase: "les médias sont en quelque sorte la chaire depuis laquelle on peut annoncer les valeurs humaines, les valeurs évangéliques et surtout Jésus-Christ le Seigneur".
Le Pape a terminé ce soir à l'aéroport en disant: par les jeunes le Christ prépare un nouveau printemps partout dans le monde entier.
Je m'apprête à quitter l'hiver pour revenir vers l'été, chez nous. Merci pour votre fidélité. Avec mes remerciements et mes prières pour chacun et chacune d'entre vous.
Abbé Dominique Fabien Rimaz, Rio de Janeiro
00:59 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | Facebook
Exclusif: interview du Pape à la radio
Don Augusto eu la joie d'interviewer le Pape, en direct sur la Radio Cathédrale de l'archidiocèse de Rio
I.Media
A Rio, le pape François accorde sa première interview à la radio de l’archevêché. Le pape François a accordé une brève interview à la radio de l’archevêché de Rio de Janeiro (Brésil), Rádio Catedral, le 27 juillet 2013. Dans cette première interview, le pape a notamment affirmé que la famille était “nécessaire pour la survie de l’humanité“.
S’exprimant en espagnol, sa langue maternelle, le pape François a souligné combien “la famille“ était “importante, nécessaire, pour la survie de l’humanité“. Il a aussi insisté une nouvelle fois sur l’importance de la “solidarité“, déplorant que ce mot “qui ne plaît pas“ soit bien souvent “mis de côté“. Une fois encore, le pape François a fustigé “la culture du rebut qui laisse toujours de côté les enfants, les jeunes et les anciens, tous ceux qui ne produisent rien“.Bien qu'il ait confié le 22 juillet dernier aux journalistes qui l’accompagnaient en avion qu’il ne donnait pas d’interview car il trouvait cela “un peu pénible“, le pape a donc passé quelques minutes dans les studios de Rádio Catedral.
Après avoir assuré au jeune prêtre qui l’interrogeait avec enthousiasme que la radio catholique était “la chaire“ depuis laquelle on pouvait “annoncer les valeurs humaines, les valeurs évangéliques et surtout Jésus-Christ, le Seigneur“, le pape a demandé aux auditeurs de prier pour lui, pour la radio, pour l’évêque de Rio assis face à lui, et son diocèse.
Au terme de l’interview, le pape a donné sa bénédiction aux auditeurs. Sans faire de réelle conférence de presse dans l’avion qui le menait à Rio de Janeiro, le 22 juillet dernier, le pape François était intervenu devant des journalistes du monde entier pendant quelques minutes pour expliquer le sens de son premier déplacement international.
AMI
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