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dimanche, 09 mai 2010

Benoît XVI veut le bien des personnes

Bruno Mastroianni

minore1.jpgIl y a ceux qui prévoient que l'équation "prêtre=pédophile" restera dans l'esprit des gens. Il y a ceux qui sont certains que seule la transparence sauvera l'Eglise de la situation difficile dans laquelle elle se trouve aujourd'hui. D'autres enfin réclament une adéquate stratégie de communication, pour éviter que le Saint Siège soit relégué dans un angle pour combattre une à une les différentes questions.

Puis il y a Benoît XVI. A la peur que se développe un a priori sur les prêtres, le Pape répond en se comportant comme un authentique Pasteur: il n'a pas usé de demi-mesure pour combattre ce phénomène, a voulu rencontrer les victimes et rappelle aux évêques de prendre eux-mêmes leur responsabilité sans hésitations.

Aux demandes de transparence, il a répondu en allant au-delà: s'il n'y avait pas eu sa volonté de faire toute la lumière et d'aller jusqu'au bout sur le cas de l'Irlande, l'affaire se serait sans doute endormie dans les archives des journaux. S'il n'y avait pas eu les nouvelles dispositions de 2001, élaborées par lui en harmonie avec Jean Paul II, différents drames locaux seraient restés sans de claires réponses romaines.

Pendant que nous attendons que d'autres se mettent à nettoyer leur linge sale avec le même courage, il devient possible de vouloir faire les comptes différemment qu'avec les seuls pédophiles: combien d'institutions, de nos jours, seraient capables de mettre, de la même façon, en tout premier le bien des personnes avant la bonne image de l'institution ?

Traduit de l'italien par le Suisse Romain

Note: Benoît XVI continue à faire le ménage dans l'Eglise: il a accepté aujourd'hui la 11ème démission d'un évêque,  en peu de semaines, qui laisse sa charge suite à des scandales: il s'agit de Mgr Walter Mixa (Allemagne), évêque aux armées et d'Agusta.

La Vierge et le mois de mai

9y5dh078.jpgDans plusieurs diocèses de Suisse est célébrée la fête de Marie Médiatrice. Pour notre méditation, un extrait de Lumen Gentium (Concile Vatican II, 1962-1965).

62. Marie, Mère de la grâce

À partir du consentement qu’elle apporta par sa foi au jour de l’Annonciation et qu’elle maintint sous la croix dans sa fermeté, cette maternité de Marie dans l’économie de la grâce se continue sans interruption jusqu’à la consommation définitive de tous les élus. En effet, après l’Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s’interrompt pas : par son intercession multiple, elle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé, et qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu’à ce qu’ils parviennent à la patrie bienheureuse. C’est pourquoi la bienheureuse Vierge est invoquée dans l’Église sous les titres d’avocate, auxiliatrice, secourable, médiatrice, tout cela cependant entendu de telle sorte que nulle dérogation, nulle addition n’en résulte quant à la dignité et à l’efficacité de l’unique Médiateur, le Christ.

Aucune créature en effet ne peut jamais être mise sur le même pied que le Verbe incarné et rédempteur. Mais tout comme le sacerdoce du Christ est participé sous des formes diverses, tant par les ministres que par le peuple fidèle, et tout comme l’unique bonté de Dieu se répand réellement sous des formes diverses dans les créatures, ainsi l’unique médiation du Rédempteur n’exclut pas, mais suscite au contraire une coopération variée de la part des créatures, en dépendance de l’unique source.

Ce rôle subordonné de Marie, l’Église le professe sans hésitation ; elle ne cesse d’en faire l’expérience ; elle le recommande au cœur des fidèles pour que cet appui et ce secours maternels les aident à s’attacher plus intimement au Médiateur et Sauveur.

source: Le Copiste

P.S. Il est discuté actuellement la possibilité de nommer Marie co-rédemptrice, ce qui serait, à mon avis, dans le sillage du Concile Vatican II. Le sang rédempteur du Christ fut formé par Marie et le Christ irrigue son Eglise en passant par Marie.

 

Benoît XVI aux évêques belges

Chers Frères dans l’Épiscopat,

malta91.jpgJe suis heureux de vous souhaiter très cordialement la bienvenue à l’occasion de votre visite ad Limina Apostolorum qui vous conduit en pèlerinage sur la tombe des Apôtres Pierre et Paul.

Pensée pour le Cardinal Danneels

Cette visite est un signe de la communion ecclésiale qui unit la Communauté catholique de Belgique au Saint-Siège. Elle est aussi une occasion heureuse de renforcer cette communion dans l’écoute réciproque, dans la prière commune et dans la charité du Christ surtout en ces temps où votre Eglise elle-même a été éprouvée par le péché. Je remercie vivement Monseigneur André-Joseph Léonard des paroles qu’il m’a adressées en votre nom et au nom de vos communautés diocésaines. Il m’est agréable d’avoir une pensée particulière pour le Cardinal Godfried Danneels qui, pendant plus de trente ans, a conduit l’archidiocèse de Malines-Bruxelles et votre Conférence épiscopale.

Diminution de la foi

À la lecture de vos rapports sur l’état de vos diocèses respectifs, j’ai pu mesurer les transformations qui se poursuivent dans la société belge. Il s’agit de tendances communes à beaucoup de pays européens mais qui ont, chez vous, des caractéristiques propres. Certaines d’entre elles, déjà relevées lors de la précédente visite ad Limina, se sont accentuées. Je me réfère à la diminution du nombre de baptisés qui témoignent ouvertement de leur foi et de leur appartenance à l’Église, à l’élévation progressive de la moyenne d’âge du clergé, des religieux et religieuses, à l’insuffisance des personnes ordonnées ou consacrées engagées dans la pastorale active ou dans les domaines éducatif et social, au nombre restreint de candidats au sacerdoce et à la vie consacrée. La formation chrétienne, surtout celle des jeunes générations, les questions relatives au respect de la vie et à l’institution du mariage et de la famille constituent d’autres points sensibles. On peut encore mentionner les situations complexes et souvent préoccupantes liées à la crise économique, au chômage, à l’intégration sociale des immigrés, à une coexistence apaisée des diverses communautés linguistiques et culturelles de la Nation.

Dieu est quelqu'un

J’ai pu relever combien vous êtes conscients de telles situations et de l’importance d’insister sur une formation religieuse plus solide et plus profonde. J’ai pris connaissance de votre Lettre pastorale, La belle profession de la foi, inscrite dans le cycle Grandir dans la foi. Par cette Lettre, vous avez voulu inciter l’ensemble des fidèles à redécouvrir la beauté de la foi chrétienne. Grâce à la prière et à la réflexion en commun autour des vérités révélées exprimées par le Credo, on redécouvre que la foi ne consiste pas uniquement à accepter un ensemble de vérités et de valeurs, mais d’abord à se confier à Quelqu’un, à Dieu, à L’écouter, à L’aimer, et à Lui parler, enfin à s’engager à son service.

La sainteté

Un événement significatif, pour aujourd’hui et pour demain, a été la canonisation du P. Damien De Veuster. Ce nouveau saint parle à la conscience des Belges. N’a-t-il pas été désigné comme le fils de la nation le plus illustre de tous les temps ? Sa grandeur, vécue dans le don total de lui-même à ses frères lépreux, au point d’être contaminé et d’en mourir, réside dans sa richesse intérieure, dans sa prière constante, dans son union au Christ qu’il voyait présent dans ses frères et à qui, comme lui, il se donnait sans réserve. En cette Année sacerdotale, il est bon de proposer son exemple sacerdotal et missionnaire, particulièrement aux prêtres et aux religieux. La diminution du nombre de prêtres ne doit pas être perçue comme un processus inévitable. Le Concile Vatican II a affirmé avec force que l’Eglise ne peut se passer du ministère des prêtres. Il est donc nécessaire et urgent de lui donner sa juste place et d’en reconnaître le caractère sacramentel irremplaçable. Il en résulte par conséquent la nécessité d’une ample et sérieuse pastorale des vocations, fondée sur l’exemplarité de la sainteté des prêtres, sur l’attention aux germes de vocation présents chez beaucoup de jeunes et sur la prière assidue et confiante, selon la recommandation de Jésus.

Les prêtres et les consacrés

J’adresse un salut cordial et reconnaissant à tous les prêtres et aux personnes consacrées, souvent surchargés de travail et désireux du soutien et de l’amitié de leur Évêque et de leurs confrères, sans oublier les prêtres plus avancés en âge qui ont consacré toute leur vie au service de Dieu et de leurs frères. Je n’oublie pas non plus l’ensemble des missionnaires. Que tous - prêtres, religieux, religieuses et laïcs de Belgique - reçoivent mes encouragements et l’expression de ma gratitude et qu’ils n’oublient pas que c’est le Christ seul qui apaise toute tempête (cf. Mt 8, 25-26) et qui redonne force et courage pour mener une vie sainte en pleine fidélité à leur ministère propre, à leur consécration à Dieu et au témoignage chrétien.

La Constitution Sacrosanctum concilium souligne que c’est dans la liturgie que se manifeste le mystère de l’Église, dans sa grandeur et sa simplicité. Il est donc important que les prêtres prennent soin des célébrations liturgiques, en particulier de l’Eucharistie, pour qu’elles permettent une communion profonde avec le Dieu Vivant, Père, Fils et Saint-Esprit. Il est nécessaire que les célébrations se déroulent dans le respect de la tradition liturgique de l’Église, avec une participation active des fidèles, selon le rôle qui correspond à chacun d’eux, s’unissant au mystère pascal du Christ.

Les laïcs

Dans vos rapports, vous vous montrez attentifs à la formation des laïcs, en vue d’une insertion toujours plus effective dans l’animation des réalités temporelles. C’est là un programme louable, qui naît de la vocation de tout baptisé configuré au Christ prêtre, prophète et roi. Il est bon de discerner toutes les possibilités qui émanent de la vocation commune des laïcs à la sainteté et à l’engagement apostolique, dans le respect de la distinction essentielle entre le sacerdoce ministériel et le sacerdoce commun des fidèles. Tous les membres de la Communauté catholique, mais d’une façon particulière les fidèles laïcs, sont appelés à témoigner ouvertement de leur foi et à être un ferment dans la société, en respectant une saine laïcité des institutions publiques et les autres confessions religieuses. Un tel témoignage ne peut être limité à la seule rencontre personnelle, mais doit aussi assumer les caractéristiques d’une proposition publique, respectueuse mais légitime, des valeurs inspirées par le message évangélique du Christ.

La Vierge

La brièveté de cette rencontre ne me permet pas de développer d’autres thèmes qui me sont chers et que vous avez aussi mentionnés dans vos rapports. Je terminerai donc en vous priant de bien vouloir transmettre à vos Communautés, aux prêtres, aux religieux, aux religieuses et à tous les catholiques de Belgique mes salutations affectueuses, les assurant de ma prière pour eux devant le Seigneur. Que la Vierge Marie, vénérée en de si nombreux sanctuaires de Belgique, vous assiste dans votre ministère et vous protège tous dans sa tendresse maternelle. À vous et à tous les catholiques du Royaume, j’accorde de grand cœur la Bénédiction apostolique.

Benoît XVI

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Discours de Mgr Léonard

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Très Saint-Père,

Je vous ai fait remettre une version plus détaillée du message que je vous adresse ici de manière concise. C’est une Eglise belge douloureuse qui s’adresse à vous après le grave scandale causé par la démission forcée d’un de ses évêques. Douloureuse, mais déterminée à affronter ce genre de problème avec clarté, ainsi qu’en témoigne, notamment, le travail intense de la Commission chargée de traiter les plaintes en matière d’abus sexuel se produisant dans le contexte pastoral. Décidée aussi à jouer humblement et courageusement son rôle dans la société fortement sécularisée où se déroule sa
mission.

Elle le fait sur plusieurs plans. Tout d’abord en entretenant un dialogue ouvert et constructif avec les pouvoirs publics, avec les autres confessions chrétiennes et religieuses ainsi qu’avec l’ensemble de la société civile. Ensuite en rendant un témoignage de solidarité avec les plus démunis de notre société en cette période de crise économique. En outre, en se laissant plus résolument instruire par l’expertise remarquable et jusqu’ici trop peu exploitée de nos Universités catholiques, lesquelles ne sont pas d’abord une source de problèmes éthiques pour l’Eglise, mais une chance extraordinaire de rapport éclairé aux sciences humaines et exactes. Enfin, en entretenant un rapport franc et courageux avec les médias.

En ce qui concerne la vie interne de l’Eglise, notre première priorité va vers l’évangélisation et l’approfondissement de la foi. D’où nos années pastorales thématiques consacrées récemment à la première annonce de la foi, à sa croissance, à la Parole de Dieu, au « Credo » et, bientôt, aux sacrements de l’initiation, puis aux autres sacrements. Un accent particulier est placé sur la catéchèse permanente des adultes et le catéchuménat des adultes.

Dans un pays où une large majorité d’élèves sont scolarisés dans l’enseignement libre catholique et où bon nombre de jeunes reçoivent un cours de religion catholique dans l’enseignement public, nous sommes également décidés à déployer de grands efforts pour que le cours de religion réalise pleinement sa mission, à savoir permettre la rencontre avec la personne du Christ et le contenu central de la foi catholique.

Nous entendons développer aussi nos efforts pour promouvoir positivement la consistance et la beauté de la pratique liturgique. Ce sera la meilleure manière de redresser certaines pratiques déviantes. Car, à côté de lieux majoritaires où la liturgie est bien valorisée, il faut bien constater des déviations ou des lacunes, parfois graves dans certaines paroisses. Si nous voulons réagir d’une manière qui ne soit pas purement disciplinaire, il nous faut travailler en profondeur à l’intelligence de la foi et à la connaissance de la liturgie.

En même temps, nous mettons en place des structures paroissiales nouvelles, qui visent à vivre l’Eglise locale comme une communauté de communautés, ouvertes les unes sur les autres. Pour ces nombreuses nécessités qui incombent à l’Eglise de notre pays, nous comptons sur toutes les vocations et missions propres aux membres de l’Eglise, qu’elles soient portées par des ministres ordonnés, des personnes ou des communautés de vie consacrée ou des fidèles laïcs. Rien ne serait possible dans notre Eglise de Belgique sans l’engagement de tant de fidèles laïcs dans la vie de nos unités pastorales, dans la catéchèse, dans l’enseignement scolaire, dans l’action sociale, dans le monde de la santé, dans les mouvements de jeunes ou d’adultes, etc. Tout ceci soit dit sans jamais oublier que la toute première mission des laïcs est d’imprégner la société du ferment de l’Evangile. De ce point de vue, nous nous réjouissons de l’engagement de tant de laïcs dans le monde de l’enseignement, de la santé, de l’entreprise, de l’industrie et de la politique. Ils méritent notre gratitude et nos encouragements, car ils inscrivent des choix chrétiens à l’intérieur de leur vie professionnelle.

La vie consacrée est davantage préoccupante. Rarissimes sont les communautés de vie apostolique ou les instituts séculiers qui recrutent encore des jeunes. La situation est à peine meilleure dans les communautés de vie contemplative. Les vocations à la virginité consacrée sont belles, mais rares, elles aussi. Seules quelques communautés nouvelles ont un recrutement appréciable sans être pour autant massif.

Les vocations diaconales, spontanées ou suscitées par une interpellation, sont régulières sans être nombreuses. Elles ont trouvé progressivement un équilibre entre le service liturgique, l’engagement paroissial et la présence au monde en ses diverses composantes. Cette vocation gagne constamment en crédibilité et nous nous en réjouissons.

Reste l’important problème des vocations sacerdotales. La situation n’a jamais été si mauvaise en Belgique. Tant du côté flamand que du côté francophone, nous allons, pour la rentrée prochaine, adopter une série de mesures aptes à renforcer les lieux de formation pouvant regrouper un nombre suffisant de séminaristes, dispensant un enseignement de qualité et capables de rayonner auprès du monde des jeunes.

Ceci me conduit, pour conclure, à dire quelques mots de la pastorale des vocations, de la jeunesse et de la famille. En premier lieu, nous pouvons nous réjouir de l’essor qu’est en train de prendre la pastorale des vocations, notamment grâce à la campagne annuelle liée au dimanche de prière pour les vocations, mais aussi à l’occasion de journées d’étude consacrées à ce thème et, spécialement en cette année sacerdotale, à la vie du prêtre.

A sa manière, la pastorale familiale doit contribuer, elle aussi, à la pastorale des vocations, car une famille chrétienne, nouée autour du Seigneur, est l’un des lieux où une vocation peut s’épanouir. Mais cette pastorale a son contenu propre, visant à améliorer la préparation au mariage, à soutenir les couples dans la fidélité mutuelle et au sacrement qui les unit et à rencontrer, avec amour et vérité, la douloureuse réalité, partout présente, de l’échec conjugal et des problèmes humains et ecclésiaux qui en découlent. Elle tente aussi de relever les défis nouveaux de nos sociétés : les nouvelles formes de vie en couple en dehors du mariage classique, l’accueil des enfants et les problèmes liés à leur éducation.

Semblablement, la pastorale de la jeunesse a ses objectifs propres, cherchant à permettre à des jeunes de faire une rencontre vivante du Christ. Mais c’est là aussi que des vocations peuvent naître. De ce point de vue, outre l’apport éducatif et parfois religieux des mouvements de jeunesse d’inspiration chrétienne, nous nous réjouissons du travail constructif qui se réalise auprès des jeunes à travers divers rassemblements de jeunes, diocésains, nationaux ou internationaux grâce au dynamisme de la pastorale de la jeunesse. Je souligne également l’essor que prend dans le pays, et surtout en Flandre, le mouvement des acolytes.

Très Saint-Père, je n’ai pas cherché à être exhaustif en répercutant ainsi quelques-unes des préoccupations, des joies et des peines qui nous habitent. Je vous remercie de votre bienveillante écoute et vous redis notre grande disponibilité à nous laisser guider, instruire et stimuler par votre ministère pétrinien au service de l’Eglise universelle et de notre pays en particulier. Nous vous redisons notre fraternel et filial attachement.

Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles

 

samedi, 08 mai 2010

L'urgence de la sainteté

images.jpegDans une Eglise blessée et touchée par le péché, seul le Christ peut calmer la tempête. Cela réclame des prêtres saints. Tel est en substance le message du Pape Benoît XVI aux évêques belges au terme de leur visite ad limina.

Voilà que l'Esprit du Concile Vatican II refait son entrée par le bon côté, celui de l'appel universel à la sainteté.

SMS pour soutenir le Pape

Papa: "a sua immagine" lance une campagne de solidarité par sms


Salvatore Izzo

(AGI) - CdV, 8 mai.

images.jpegLe programme de télévision de Rai Uno, "A sua immagine", ouvrira un numéro de téléphone pour envoyer des sms à Benoît XVI. L'initiative est liée au rendez-vous du 16 mai, le jour durant lequel les mouvements et les associations laïques se retrouveront à la place Saint Pierre pour témoigner au Pape l'affection du peuple chrétien.

Le numéro pour envoyer les SMS (actif dès dimanche 9 mai) sera le

335 186 30 91

Tous les messages seront remis au Pape durant le mois de mai. "C'est une occasion unique pour que chacun puisse manifester sa propre solidarité, même sans être physiquement présent sur la place Saint Pierre" a précisé Rosario Carello, présentateur du programme.

 

vendredi, 07 mai 2010

La Suisse à l'honneur à Saint Pierre

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Mgr Léonard chez le Pape

L'APPEL de Mgr Léonardimages.jpeg

***

Mgr Léonard a raconté que le Pape voulait connaître notamment l'intensité de la crise politique en Belgique. Au tout début de l'entretien, il a certes aussi demandé des nouvelles de l'archevêque de Bruges contraint à démissionner. La question des séminaires, de la formation des prêtres, et des vocations fut aussi au coeur de la rencontre. Pour Mgr Léonard, la crédibilité de l'Eglise sera rétablie par des nouveaux saints et des nouvelles saintes.

Le Pape a enfin félicité les évêques pour leurs décisions et leur communication dans la très pénible affaire de l'évêque de Bruges.

Le Pape rencontre seul à seul les évêques durant un colloque de toute confiance et très fraternel, d'une durée de 15 minutes. Contrairement à Jean Paul II, qui écoutait beaucoup, Benoît XVI parle volontiers, toujours très à l'aise dans la discussion.

Les évêques belges vont terminer leur visite ad limina, dans une excellente ambiance entre tous les évêques. Suite au décès imprévu d'un cardinal romain, la rencontre de toute la conférence avec le souverain pontife aura lieu samedi 8 mai, suivie par un point presse.

Cette après-midi, au collège belge, Mgr Léonard et quelques évêques ont tenu une conférence de presse. Très disponible, ouvert, franc et très patient, le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles et primat de Belgique a répondu très honnêtement aux questions en se prêtant parfaitement aux rôles essentiels des journalistes.

N.B. L'affaire douloureuse par un prêtre, qui attaque entre autre Mgr Léonard, est bien plus complexe et surtout différentes que les propos partiels diffusés ici ou là. La victime J., voulant devenir prêtre, fut effectivement renvoyé du séminaire durant la 3ème année, mais pour un tout autre motif que d'avoir été abusée durant sa jeunesse. La vérité sur cette triste affaire a été clairement expliquée par le passé par l'ancien évêque de Namur. Aussi, soit l'ancien évêque, soit le diocèse sont hors de cause.

Ethique Bio et Communication

Tugdual Derville, interview après sa présentation au Congrès de la faculté de communication de la Saint Croix à Rome

Doris Leuthard fut honorée

svizzera2.jpg"Pour moi, catholique, ce fut aussi sur le plan personnel un moment important de la vie, et naturellement un honneur"

"Le souverain pontife reconnaît l'existence du problème pédophile, même s'il a justement rappelé qu'il s'agit aussi d'une question qui regarde toute la société. Il veut l'affronter et le Pape est très sensible aux drames des victimes des abus"

 

Doris Leuthard, Présidente de la Confédération Hélvétique, après sa visite au Souverain Pontife


jeudi, 06 mai 2010

Doris Leuthard chez Benoît XVI

Città del Vaticano, 6 mag. (Apcom)

© Copyright Apcom

1928111.image.jpegL'Eglise est saccagée lorsque des cas sont couverts

La présidente de la Confédération helvétique Doris Leuthard, reçue ce matin au Vatican, a aussi discuté avec Benoît XVI de la pédophilie. "J'ai été frappée positivement que l'Eglise ait choisi une certaine communication" a déclaré Doris Leuthard aux micros de Radio Vatican. Benoît XVI a affirmé que "l'Eglise est saccagée quand les cas sont couverts".

Durant les entretiens très cordiaux, il y eu aussi des thèmes tels que la vie sociale et économique et des questions concernant la situation internationale, avec un accent particulier pour le dialogue interreligieux. Un thème d'une particulière importance en Suisse après le récent référendum sur les minarets. Doris Leuthard a participé à l'assermentation des nouveaux membres de la garde suisse pontificale, et a aussi rencontré le cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone, accompagné de Monseigneur Dominique Mamberti "ministre des affaires étrangères".

Site TSR

 

La présidente de la Confédération helvétique reçue par Benoît XVI :  Le dialogue interreligieux

ROME, Jeudi 6 mai 2010 (ZENIT.org) - La présidente de la Confédération helvétique, Mme Doris Leuthard, a été reçue ce matin par Benoît XVI au Vatican.

La présidente, qui participe aux célébrations au Vatican à l'occasion de la prestation de serment des nouvelles recrues de la Garde suisse pontificale, a ensuite rencontré le cardinal secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone, accompagné du secrétaire pour les Relations avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti.

Le Saint-Siège précise que les entretiens de Mme Leuthard et des autorités du Vatican ont porté non seulement sur la prestation de serment des nouvelles recrues de la Garde suisse, mais aussi sur « la vie sociale et économique, et des questions liées à la situation internationale actuelle, avec une référence particulière au dialogue interreligieux ».

Trente nouveaux hallebardiers de la Garde suisse pontificale ont été recrutés ces 12 derniers mois (dont 11 francophones) : ils ont prêté serment ce soir au Vatican.

Un officier, le nouveau Major William Kloter, originaire du canton des Grisons, a aussi fait son entrée officielle au sein de la Garde suisse pontificale en prêtant serment sur le drapeau de la Garde, en présence du représentant de la secrétairerie d'Etat, Mgr Fernando Filoni, Substitut.

Les célébrations ont commencé mercredi soir, à 17 h par les vêpres dans l'église Santa Maria in Campo Santo, au Vatican, présidées par Mgr Markus Büchel, évêque de Saint-Gall (canton invitant cette année) et vice-président de la conférence épiscopale. Le canton a offert aujourd'hui un rafraîchissement à base de spécialités du terroir. Une fanfare de Uzwil offrira un concert le 7 mai à 16 h 30.

Le programme du 6 mai a commencé par la messe à l'autel de la Chaire de saint Pierre, présidée par le cardinal Bertone, en la basilique vaticane, à 7 h 30 (cf. Articles ci-dessous).

Elle a été suivie, à 9 h, de la traditionnelle commémoration des Gardes suisses tombés au Champ d'honneur, dans la cour de la caserne : certains gardes sont décorés chaque année à cette occasion.

La prestation de serment proprement dite a eu lieu à 17 h en la salle Paul VI du Vatican, étant donné les averses qui s'abattent sur Rome depuis hier soir.

Des membres de la curie, du corps diplomatique - dont l'ambassadeur de Suisse près le Saint-Siège, M. François Kammer, et du gouvernement suisse ont assisté à cette cérémonie solennelle. Mme Doris Leuthard, présidente du conseil, a représenté la Confédération helvétique. Le Divisionnaire Peter Stutz Chef d'Etat Major a représenté l'armée suisse.

Chaque année la prestation de serment a lieu le 6 mai en souvenir de la résistance héroïque des Gardes Suisses le 6 mai 1527, à l'assaut des 12.000 lansquenets de Charles Quint ; Ils ont ainsi permis que Clément VII et les cardinaux, accompagnés de 42 gardes, aient la vie sauve en se réfugiant au Château Saint-Ange, par le « Passetto », le mur fortifié de 750 m qui le relie au Vatican. Les 147 autres gardes, y compris leur commandant, ont tous perdu la vie sur le parvis de Saint-Pierre.

Anita S. Bourdin

 

Georg Pell aux évêques ?

images-1.jpegSelon certaines sources, le Cardinal George Pell (archevêque de Sydney, Australie, et un des organisateurs des JMJ dans cette ville en 2008) serait bel et bien nommé à la Congrégation des évêques en remplacement du Cardinal Re. A suivre...

Schönborn versus Sodano

images.jpegLes récentes paroles prononcées par le doyen du collège cardinalice, le cardinal Angelo Sodano, à l'occasion de la messe de Pâques, sont à considérer comme "une grave violation envers les victimes des abus sexuels".

Tel est le dur jugement du Cardinal de Vienne, Christophe Schönborn, en relation avec les affirmations de l'ex secrétaire d'Etat durant la célébration pascale, lors de laquelle, s'adressant au Pape, il qualifia de "bavardages, caquetages" les polémiques autour des scandales des abus sexuels dans l'Eglise.

Non seulement cela: le Cardinal Schönborn, considéré comme un proche de Ratzinger, a aussi affirmé que Sodano " empêcha les enquêtes et le début d'une instruction sur le cas du Cardinal Groer, il y a 15 ans, contrairement à ce que voulait faire l'alors Cardinal Ratzinger. Cette affaire est celle qui est relative à l'archevêque de Vienne Hans Groer, impliqué dans les années 90 dans une affaire d'abus sexuels, qui le contraint ensuite à la démission.

Il invoque un réforme de la Curie, trop fermée et peu sensible aux voix des Eglises locales. Le Cardinal a enfin affirmé qu'en matière d'abus sexuels "le temps de la couverture est terminé". Il a enfin mis en évidence le rôle des laïcs dans la dénonciation des scandales et en particulier les femmes.

Traduit et résumé de l'italien par le Suisse Romain

Francesco Peloso

© Copyright Il Secolo XIX, 5 mai 2010

Note: Changement de paradigme avec ce pontificat, où ce n'est plus les progressistes et les conservateurs, mais les hommes de l'ouverture pour la vérité et les hommes de la couverture.

Benoît XVI et les victimes de Maciel

Selon Mon.Watty, un des 5 visiteurs de la Légion du Christ, le Pape pourrait rencontrer quelques victimes des abus commis par le Père Maciel

Eglise: mons. Watty, le Pape pourrait rencontrer des victimes abusées par Maciel

Cité du Vatican, 6 mai (Adnkronos).

Le Pape pourrait rencontrer quelques victimes des abus commis par le fondateur des Légionnaires du Christ, le père Marcial Maciel. C'est que qu'a affirmer un des 5 visititeurs apostolique, mon.Ricardo Watty Urquidi, évêque de Tepic, au Mexique, le pays où les premières impulsions sont nées pour la congrégation aujourd'hui sous enquêtes vaticanes. Mons. Tepic, qui fut ces jours derniers à Rome et a rencontré aussi le Pape Benoît XVI, a donné au Pape un dossier réalisé par un groupe de victimes du Père Maciel et a expliqué que Ratzinger pourrait les rencontrer.

Traduit de l'italien par le Suisse Romain

 

Note: Le Pape continue d'écrire l'histoire de l'Eglise en changeant pas à pas le poids et les lourdeurs de l'histoire cléricale, en mettant au coeur de ses actes la préoccupation pour les victimes, la vérité et la justice, la pénitence et le pardon. Un changement historique.

6 mai 1527 - 6 mai 2010 - Garde Suisse pontificale

28928_1184421549106_1785289574_330303_1088689_s.jpgPrestation de serment de 31 Gardes suisses : le pape salue leurs familles

A la veille de l’anniversaire du 6 mai

ROME, Mercredi 5 mai 2010 (ZENIT.org) - Benoît XVI a salué ce matin, à la fin de sa catéchèse en allemand, les familles et amis des 30 nouveaux hallebardiers de la Garde suisse pontificale recrutés ces 12 dernier mois (dont 11 francophones), qui prêteront serment demain, 6 mai.

Un officier, le nouveau Major William Kloter, originaire du canton des Grisons, fera son entrée officielle au sein de la Garde suisse pontificale en prêtant également serment sur le drapeau de la Garde, en présence du représentant de la secrétairerie d'Etat, Mgr Fernando Filoni, Substitut.

Les célébrations commencent ce soir, à 17 h par les vêpres dans l'église Santa Maria in Campo Santo, au Vatican, présidées par Mgr Markus Büchel, évêque de Saint-Gall (canton invitant cette année) et vice-président de la conférence épiscopale. Le canton offrira un rafraîchissement à base de spécialités du terroir. Une fanfare de Uzwil offrira un concert le 7 mai à 16 h 30.

Le programme du 6 mai commence par la messe à l'autel de la Chaire de saint Pierre, en la basilique vaticane, à 7 h 30, suivie, à 9 h, de la traditionnelle commémoration des Gardes suisses tombés au Champ d'honneur, dans la cour de la caserne : certains gardes recevront des récompenses à cette occasion.

La prestation de serment proprement dire aura lieu à 17 h comme c'est la tradition dans la Cour Saint-Damase du palais apostolique, si le temps se maintient, la salle Paul XVI étant la solution de repli en cas de météo défavorable.

Des membres de la curie, du corps diplomatique - dont l'ambassadeur de Suisse près le Saint-Siège, M. François Kammer, et du gouvernement suisse assisteront à cette cérémonie solennelle. Mme Doris Leuthard, président du conseil, représentera la Confédération helvétique. Le Divisionnaire Peter Stutz Chef d'Etat Major représentera l'armée suisse.

Chaque année, la prestation de serment a lieu le 6 mai en souvenir de la résistance héroïque des Gardes Suisses le 6 mai 1527, à l'assaut des 12.000 lansquenets de Charles Quint ; Ils ont ainsi permis que Clément VII et les cardinaux, accompagnés de 42 gardes, aient la vie sauve en se réfugiant au Château Saint-Ange, par le « Passetto », le mur fortifié de 750 m qui le relie au Vatican. Les 147 autres gardes, y compris leur commandant, ont tous perdu la vie sur le parvis de Saint-Pierre.

Anita S. Bourdin

 

mercredi, 05 mai 2010

Saint Siège et armes atomiques

Benoît XVI appelle à l'éradication des armes nucléaires

05 Mai 2010

DEPECHES CATHOBEL - VATICAN - Rome

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Benoît XVI a appelé à "l'élimination complète" des armes nucléaires et a exhorté la communauté internationale à "dépasser les conditionnements de l'histoire et à tisser patiemment la trame politique et économique de la paix", le 5 mai. Le pape a lancé ce message deux jours après l'ouverture, à New York, des travaux de la 8e Conférence d'examen du Traité de non-prolifération des armes nucléaires, marqués par de fortes tensions entre l'Iran et les Etats-Unis.

 

Devant des milliers de pèlerins réunis à l'audience générale sur la place Saint-Pierre, le pape a expliqué que "le processus vers un désarmement nucléaire concerté et sûr était étroitement lié avec la réalisation pleine et rapide des différents engagements internationaux". "La paix, en effet, repose sur la confiance et sur le respect des obligations contractées et pas seulement sur l'équilibre de forces", a-t-il soutenu.

"Dans cet esprit", Benoît XVI a alors encouragé "les initiatives qui visent à un désarmement progressif et à la création de zones sans armes nucléaires, en vue de leur élimination complète de la planète". Le pape a enfin exhorté "tous les participants à la réunion de New York à dépasser les conditionnements de l'histoire et à tisser patiemment la trame politique et économique de la paix, afin de favoriser le développement humain intégral et les aspirations authentiques des peuples".

Les propos du pape intervenaient au lendemain d'une conférence de presse tenue par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Ce dernier avait averti que l'adoption de nouvelles sanctions à l'ONU contre l'Iran anéantirait toute chance d'une amélioration des relations de Téhéran avec les Etats-Unis.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a en effet déjà adopté 3 résolutions de sanctions contre l'Iran pour le contraindre à suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium, que Téhéran a toutes ignorées. Les Etats-Unis et leurs alliés poussent à l'adoption d'une 4e résolution. L'Occident soupçonne l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.

Ctb/apic/imedia/

 

mardi, 04 mai 2010

L'actualité du message de Fatima

« Sous l'abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu! » « Ne rejette pas nos prières alors que nous sommes dans l'épreuve! ».

images.jpgLa pénitence est au coeur du Message de Marie, soit à Lourdes (1854) Sainte Bernadette a mis son visage dans la boue et a dû manger de l'herbe à l'invitation de Marie, alors certains ont pensé qu'elle était folle, pour proclamer ensuite par 3 fois "Pénitence, Pénitence, Pénitence", soit à Fatima (l917),  la Vierge a  le même message.

En ce mois de mai, le plus beau mois de l'année, temps du printemps, des fleurs, des arbres, de la beauté de la nature,  de la vie, soyons avec Marie car c'est son mois et prions pour le prochain voyage de Benoît XVI à Fatima (12-13-14 mai).

lundi, 03 mai 2010

Vatican: comment mieux communiquer ?

Les progrès du Vatican

images-1.jpeg... plusieurs points restent à améliorer, estime Santiago de la Cierva, auteur d’un livre sur la communication de crise dans l’Église et professeur à l’université pontificale de la Sainte-Croix, qui participait au congrès des communicants d’Église à Rome : « Il faudrait affecter davantage de personnel pour assister le P. Lombardi dans sa tâche et, surtout, que ce dernier ait un accès direct aux personnes qui prennent les décisions. » 

Il s’agit, du reste, selon lui, d’un problème de gouvernance plus que de communication : « On a un pape qui agit et qui était plus décidé que tout autre à purifier l’Église… Mais si tel ou tel cardinal continue de publier dans les médias des déclarations qui vont dans un sens différent de la ligne très claire de Benoît XVI, le système ne pourra fonctionner. »

source: La Croix

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Sandro Magister et la Légion

Légionnaires du Christ - Benoît XVI nommera un délégué pontifical avant l’été

Le grand "pari". Comment refonder la Légion en repartant du début - par Sandro Magister

images-2.jpegLe 03 mai2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Le communiqué émis il y a deux jours par le Saint-Siège à propos des Légionnaires du Christ est d’une portée très remarquable. Il est reproduit intégralement ci-dessous et doit être lu de la première à la dernière ligne. Mais, pour être tout à fait compris, il requiert quelques notes explicatives.

LA GENÈSE DU COMMUNIQUÉ

Les cinq évêques qui ont effectué la visite apostolique à la Légion – ce sont tous des prélats de premier plan dans leurs pays respectifs – ont remis leurs rapports aux autorités vaticanes au milieu du mois de mars dernier, après sept mois d’enquête dans les zones géographiques attribuées à chacun.

Sur la base de leurs rapports et en citant largement ceux-ci, la secrétairerie d’état du Vatican a préparé un document de travail.

Rappelés au Vatican à la fin du mois d’avril, les cinq visiteurs ont travaillé intensément, toute la journée du vendredi 30 avril et le matin du samedi 1er mai, sur la base de ce document. Ils l’ont fait sous la présidence du cardinal Tarcisio Bertone, avec le cardinal William J. Levada, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Franc Rodé, préfet de la congrégation pour les religieux, et l'archevêque Fernando Filoni, substitut de la secrétairerie d’état.

La rédaction du communiqué final a également fait partie des travaux.

LE RÔLE DU PAPE

Benoît XVI a assisté en silence, pendant une heure et demie, aux travaux du groupe, le matin du vendredi 30 avril. Avant de s’en aller, il a encouragé les membres du groupe à lui présenter des propositions concrètes, à partir desquelles il prendrait des décisions.

Mais ce n’était là qu’une énième manifestation du rôle essentiel joué par Joseph Ratzinger dans l’affaire des Légionnaires du Christ. C’est lui qui a ordonné, à la fin de 2004, une enquête sur leur fondateur, Marcial Maciel Degollado, alors que la curie de l'époque et le pape Jean-Paul II lui-même étaient généralement convaincus de l’innocence de celui-ci. C’est lui qui, étant pape, a émis en mai 2006 la sentence condamnant Maciel. C’est lui qui, à l’été 2009, a ordonné la visite apostolique à la Légion.

LE JUGEMENT SUR MACIEL

Le communiqué indique, pour la première fois dans un document officiel du Vatican, les fautes du fondateur des Légionnaires, fautes que même la condamnation de 2006 n’avait pas citées.

Elles sont qualifiées de "comportements très graves et objectivement immoraux" et parfois de "véritables délits", qui en sont arrivés à constituer "une vie dénuée de scrupules et d’un authentique sentiment religieux".

LA COMPLICITÉ DES CHEFS

Le communiqué émet également un jugement très sévère et sans précédents sur le "système de relations" construit autour de Maciel, sur le "silence de l’entourage", sur le "mécanisme de défense" de sa vie indigne.

En écrivant qu’"une grande partie des Légionnaires n’était pas au courant de cette vie", les auteurs du communiqué affirment implicitement que certains, au contraire, savaient.

Il n’y aura donc aucune indulgence pour le "système de pouvoir" qui a fait bloc autour de Maciel avant et après sa mort, c’est-à-dire pour les actuels dirigeants centraux et territoriaux de la Légion.

En particulier, il est tout à fait illusoire de penser que le couperet pourrait épargner les deux dirigeants suprêmes, le directeur général Álvaro Corcuera et le vicaire général Luís Garza Medina.

Ce dernier, qui est à ce jour le véritable numéro un de la Légion du point de vue financier, a tout fait, ces dernières semaines, pour se présenter comme un nouveau Talleyrand, capable de rester en selle en Thermidor après avoir secondé la Terreur.

Mais Maciel semblait lui aussi "inattaquable" – comme le rappelle le communiqué – et il a fini par sombrer.

LE "PARI" SUR L’AVENIR

Avec beaucoup de réalisme, le document de travail qui a servi de base à la discussion ne présentait pas comme assuré le succès du travail de reconstruction que la Légion va devoir accomplir. A propos de l’avenir, il employait le mot "pari".

Un point qui donne confiance – selon le communiqué – est le "grand nombre de religieux exemplaires", animés d’un "zèle authentique pour l’extension du Royaume de Dieu", qu’ont rencontrés les visiteurs.

Mais aujourd’hui, sur les 800 prêtres de la Légion, il n’y en a que 100 environ qui travaillent consciemment à une "démarche de profonde révision". Ils sont, pour la plupart, encore égarés, traumatisés par les révélations concernant le fondateur et soumis à l'autorité des dirigeants en qui ils voient leur unique ancrage.

L’AGENDA À VENIR

En plus de la nomination d’un commissaire, les autorités vaticanes annoncent dans le communiqué deux autres mesures.

La première était déjà prévue : c’est une visite apostolique supplémentaire portant sur Regnum Christi, l'association laïque associée aux Légionnaires, également fondée par Maciel.

La seconde est issue de la discussion de ces jours derniers. Une commission indépendante d’étude sur les constitutions de la Légion sera constituée, en particulier pour "revoir l’exercice de l’autorité".

QUI SERA LE COMMISSAIRE

Quant au commissaire, ou plutôt au "délégué" pontifical qui aura les pleins pouvoirs dans la phase de reconstruction de la Légion, on prévoit que Benoît XVI le nommera avant l’été.

Il en a été question au cours de la réunion. Les qualités qu’il devra posséder ont été indiquées. Un nom a été cité, un seul pour le moment : celui du cardinal mexicain Juan Sandoval Íñiguez, archevêque de Guadalajara.

Le cardinal Sandoval connaît bien la Légion, dont le Mexique est la patrie historique. Il est aussi titulaire, à Rome, de l’église Notre-Dame de Guadalupe, qui appartient aux Légionnaires. Mais il ne s’est jamais associé à eux et à leurs intrigues, ni avec Maciel ni avec les dirigeants actuels. Âgé de 77 ans, il est sur le point d’abandonner la direction de son diocèse, car il a dépassé la limite d’âge : il pourra donc se consacrer à plein temps à ce dossier. Au Vatican, il est membre de la congrégation pour les religieux, de celle pour l'éducation catholique, et de la préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège. De plus, il fait partie de la commission cardinalice de surveillance de l'Institut pour les Œuvres de Religion (IOR). Il est considéré comme quelqu’un de très résolu et de toute confiance.

UN VIRAGE EN MATIÈRE DE COMMUNICATION

Une dernière remarque : avec ce communiqué, le Saint-Siège a renversé le schéma qui prédominait dans les médias, ces derniers temps, en matière de pédophilie. Cette fois, au lieu de se faire dicter l'agenda par les journaux, au lieu de répondre au cas par cas au martèlement des accusations, le Saint-Siège a pris l'initiative.

Dans le cas des Légionnaires, ce sont les médias qui doivent suivre les décisions des autorités vaticanes et, en premier lieu, du pape. Et ce sont des décisions difficilement contestables. Des décisions relevant typiquement de l’Église, qu’aucun tribunal terrestre ne peut remplacer. Des décisions visant non seulement à punir, mais surtout à assainir, conforter, purifier, reconstruire. Dans cet ordre de la grâce dont l’Église est dépositaire et gardienne.


Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.


Benoît XVI: Image sans commentaires

L'image de notre Pape est aussi travaillée, dans le sens que parfois on ne montre hélas pas ces images, et volontairement.

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Benoît XVI avec les malades à Turin, au Cottolengo