Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Arnaud Bédat

Cashinvestigation sur France 2: ”La mise en scène d’Elise Lucet sur la place Saint-Pierre ressemble à une souricière ten

C7eSWTbWkAAGDJK.jpg

Cashinvestigation sur France 2: "La mise en scène d’Elise Lucet sur la place Saint-Pierre ressemble à une souricière tendue au pape"

Nous avons par ailleurs sollicité la réaction du journaliste Arnaud Bédat, qui connaît bien la vie argentine du pape François, ses proches et ses intimes, et qui vient de signer un nouveau livre le concernant aux éditions Flammarion, « François, seul contre tous ».

Unknown-5.jpegNous l’avons interrogé sur les quelques minutes du reportage concernant le pape François dans le « Cash Investigation » consacré à la pédophilie dans l’Eglise.

« J’ai d’abord envie de dire que si toutes ces allégations contre le cardinal Bergoglio devenu pape François étaient réellement étayées, elles seraient sorties depuis bien longtemps. 

A l’époque, le pouvoir argentin ne le ménageait pas, tous les coups étaient permis et avec la présidente Kirchner, les rapports étaient alors terriblement crispés. Si le pouvoir d’alors était persuadé que le cardinal Bergoglio avait couvert des crimes pédophiles, il ne se serait assurément pas privé de l’utiliser avant le Conclave de 2013, croyez-moi, c’est une évidence.

France 2, dans son commentaire utilise d’ailleurs très habilement le conditionnel concernant la prétendue implication de Bergoglio dans la couverture de crimes pédophiles. Ce conditionnel n’est pas un hasard. Je pense que la réalité des faits est beaucoup plus nuancée et qu’il faudrait au moins un reportage tout entier pour traiter ce volet-là ».

« Le cardinal Bergoglio a passé son temps en Argentine à dénoncer les mafias, la corruption, la traite des femmes, les maisons closes tenues par des réseaux mafieux, les trafiquants de drogue, l’économie qui tue, y compris à remettre de l’ordre dans ses troupes en dénonçant la mondanité du clergé, par exemple, etc. Rien dans sa vie passée ne permet en l’état de suspecter le fait qu’il ait couvert des abus sexuels.

Franchement, ça ne lui ressemble pas, ça ne ressemble pas à toute la conduite qu’il a eue durant toutes ses années passées à Buenos Aires. Il aurait fallu aussi diffuser quelques extraits des déclarations du pape François concernant la pédophilie : elles sont fortes marquées du sceau de la « tolérance zéro ». Ce qui me saute aux yeux instantanément, à mon sens, dans les quelques minutes à peine consacrées au pape dans « Cash Investigation », c’est la chronologie. Il y a un gros problème.

La fameuse citation brandie par « Cash Investigation » où le cardinal Bergoglio déclare que son diocèse n’a pas été confronté au problème de la pédophilie est extraite d’un livre d’entretiens avec le rabbin Skorka paru pour la première fois en espagnol en 2010 en Argentine, à très petit tirage, sur la base de rencontres qui se sont étalées sur des années. On n’a pas cherché à vérifier la date exacte de cette déclaration, par exemple en la demandant au rabbin Skorka lui-même, une personne qui répond toujours très aimablement aux questions qu’on lui pose.

FullSizeRender.jpg

La première condamnation de Grassi date de… 2010, ainsi que le dit lui même l’avocat des victimes, Juan Pablo Gallego, dans le reportage. On ne peut donc pas faire le procès à Bergoglio d’avoir menti ! Par ailleurs, cette citation est tronquée, extraite de son contexte. Il faut lire cette page 64 (de l’édition française) en intégralité, cette phrase, par exemple, très instructive, mais qui n’arrangeait guère la démonstration qu’on cherchait à en faire :

« Je ne crois pas comme certains qu’il faille maintenir un certain esprit de corporation pour préserver l’image de l’institution. Il me semble que cette solution a été proposée aux Etats-Unis : changer le curé de paroisse. C’est stupide parce que le curé emporte le problème avec lui. La réaction corporatiste mène à cela, c’est pourquoi je ne suis pas d’accord avec ce type de règlement ».

Dommage que France 2 n’ait pas été interroger non plus, par exemple, les journalistes Sergio Rubin ou Elisabetta Piqué, qui fréquentaient régulièrement le cardinal Bergoglio à cette époque-là pour avoir un contrepoint et une remise en perspective exacte de la situation et le contexte politique en Argentine ces années-là.

Enfin, parler avec le pape n’est pas une mission totalement impossible pour un journaliste qui a un peu d’obstination et de patience. On m’a dit que des équipes de France 2 avaient même déjà accompagné le pape dans des vols pontificaux par le passé, où il est très facile de l’interpeller. Cette mise en scène d’Elise Lucet sur la place Saint-Pierre ressemble à une souricière tendue au pape.

J'aime bien Elise Lucet et son émission, c'est une journaliste de talent et de flair, qui sait débusquer les affaires, mais là, franchement, je ne peux pas la suivre sur ce terrain-là. 

C’est du spectacle, et j’ai un problème avec ça. Je suis prêt à entendre tout ce qu’on veut sur le pape François, mais il faut des preuves, des évidences, pas des rumeurs ou des constructions hasardeuses. Et là, il n’y a que de la mise en scène, très bien faite d’ailleurs, et des conditionnels à foison. Aucune attaque, décidément, n’est épargnée ces temps au pape François… plus que jamais seul contre tous »

Propos recueillis par Le Suisse Rom@in - Lien

 

Lire la suite

lundi, 03 avril 2017 | Lien permanent

Cashinvestigation sur France 2: le Cardinal Bergoglio devenu le Pape François n'a pas couvert de prêtres pédophiles

C7eSWTbWkAAGDJK.jpg
Cashinvestigation sur France 2: le Cardinal Bergoglio devenu le Pape François n'a pas couvert de prêtres pédophiles

Lien - Revoir l'émission

L'interview, mais est-ce une interview ! ?, du Pape François sur la place Saint-Pierre est non seulement ridicule mais relève de la faute professionnelle. Ces images d'évêques en France et de prêtres en caméra cachée, ces agressions style "chasse à l'homme " ne sont pas en faveur de la noblesse de la profession "journaliste d'investigation". (lien Antoine-Marie Izoard, Famille Chrétienne). Le Pape François a été très courtois en prenant même la peine de répondre. 

Pour découvrir la vérité, il faut y mettre de l'élégance afin de la rendre crédible. Cette scène pourrait même compromettre la vérité que nous devons tous aux victimes. En ce sens, l'action de La Parole Libérée est providentielle. La fille de François Devaux, président de l'association,  peut être très fière de son papa ! 

Tout d'abord, n'oublions pas qu'une opération d'intelligence orchestrée contre Bergoglio a été médiatisée peu avant le Conclave de 2005 par le gouvernement Kirchner. Le Père Bergoglio aurait mal agi pendant la dictature, notamment avec deux de ses confrères Jésuites. Arnaud Bédat, journaliste d'investigation suisse et fin connaisseur de Bergoglio en Argentine, a su démonter ce piège tendu par le gouvernement dès 2005 (interview, dès 4 minutes)

Les accusations sur la pédophilie contre le Cardinal Bergoglio datent plus ou moins de la même époque, après 2005 mais avant 2010. Avons-nous également à faire à une seconde opération d'intelligence ? Dirigée par qui ?

C'est à vérifier. Dans tous les cas, le gouvernement en place en 2005 n'aurait pas hésité une seule seconde à instrumentaliser cette affaire. Il ne l'a pas fait. 

Pédophilie et Cashinvestigation: l'Eglise catholique ne craint jamais la vérité. 

17361973_10212072391114453_6492266151153332499_n.jpg

Le père Grassi a bel et bien été condamné par le justice civile "sous le règne" du Cardinal Bergoglio. N'oublions pas: c'est d'abord et avant tout l'évêque du lieu qui est responsable du Père Grassi, sous la tutelle de la Congrégation pour la doctrine de la foi, souveraine sur ces crimes depuis le Motu Proprio de Saint Jean-Paul II en 2001.

Il est tout à fait possible que le Cardinal Bergoglio, primat d'Argentine, ai cherché la vérité durant l'instruction, d'où un livre avec son nom. Et alors ? Est-ce un mal ? La procédure judiciaire cherche toujours à faire résonner les différents sons de cloches afin de juger avec droiture, en connaissance de cause. 

----

Lien: La Nacion

Cashinvestigation et le Pape François: le Père Grassi a été condamné en 2009 à 15 ans de prison pour abus sexuel aggravé d'un mineur en 2002, âgé de 19 ans.

el-caso-del-padre-grassi-2389222w620.jpgLe journal argentin de La Nacion relève que l'évêque du Père Grassi a communiqué sur ce scandale. Le prêtre a été retiré de toute mission pastorale du diocèse. La sentence de prison a même été confirmée. 

L'évêque de Morón publié sur son site une brève déclaration faisant référence à la situation juridique du père Julio César Grassi, condamné à 15 ans de prison pour « abus sexuels graves » contre un mineur à la Fondation Happy Children .


Dans la lettre, l'évêque a noté que « depuis le début du procès, le prêtre a été retiré de toute mission pastorale du diocèse » et que « la mesure est en vigueur pour le Père Grassi dictée par l'évêque de Moron, Mgr Luis Eichhorn, lui interdisant le ministère public ».

« À juste titre, le Saint-Siège a ordonné une enquête préliminaire sur les allégations de la conduite de ce prêtre,  qui est venu à la connaissance de Rome par un rapport envoyé à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

L'Évêché, selon les procédés canoniques existants à la disposition du Saint-Siège, a dûment et en temps voulu informer l'opinion publique ".

Le 21 mars 2017, le juge a rejeté à l'unanimité les recours introduits dans la cause attribuée au prêtre, validant la décision de la Cour suprême de la province de Buenos Aires.

Ainsi, la sentence est devenue un arrêt définitif de la Cour pénale n ° 1 de Morón, de la province de Buenos Aires . Elle a condamné Grassi à 15 ans de prison comme auteur des infractions répétées d'abus sexuel aggravé; le prêtre était responsable de l'éducation et de la garde de l'enfant victime.

Le prêtre a été condamné en 2009 à 15 ans de prison pour abus sexuel aggravé d'un mineur en 2002, âgé de 19 ans. La victime a témoigné dans un programme de télévision comment il avait été abusé par un prêtre quand il avait 15 ans. Il vivait dans le Happy Children Foundation, dont était responsable le père Grassi.

Cependant, le prêtre a connu une libération conditionnelle avant d'être arrêté en 2013. Après cette confirmation, il sera donc condamné à plus de douze ans de prison.

Le prêtre est actuellement hébergé à la prison de l'unité no. 41 de Campana, province de Buenos Aires.

Lire la suite

mercredi, 22 mars 2017 | Lien permanent | Commentaires (3)

Les déçus du Pape François et la communication

Les déçus du Pape François et la communication: l'effet des stalagmites

images.jpegLe Pape Benoît XVI avait eu droit à des polémiques médiatiques. Ces dernières fonctionnent un peu comme la formation de stalagmites, avec une cristallisation de slogans qui tournent en boucle et qui finissent, par le truchement de la répétition, comme des vérités figées. 

Le Pape François subi un peu la même chose. Trois exemples: 

La crise de l'ordre de Malte

- la crise de l'ordre de Malte. En fait, le Cardinal Burke n'a pas vraiment aidé ni le Pape, ni l'ordre de Malte. Le numéro un avait renvoyé le numéro trois, après une rencontre avec le Cardinal américain. Le Pape avait été troublé par une ancienne affaire de préservatifs. Une différence de sensibilité, disons traditionnelle et plus classique, l'avait emportée dans un premier temps.

Après enquête, le numéro un a été démis de ces fonctions et le Cardinal Burke a reçu une mission concernant une enquête canonique à l'autre bout du monde, sa spécialité. Le numéro trois fut réintégré et un commissaire pontifical a été nommé. La sensibilité traditionaliste n'a pas apprécié.

Le Pape n'a fait que son travail au service d'un ordre au service des plus pauvres. Mais tout finira bien. 

Le piège de la guerre de religion

- après l'assassinat du Père Jacques Hamel, certains français n'ont pas aimé la phrase du Pape: "je n'aime pas parler de violence islamique, sinon je dois parler de violence catholique". L'extrémisme est une tentation humaine. 

Or le Pape François n'a pas usé du vocable "islamiste". Ce dernier est clairement responsable du déclenchement de la violence. Comme leader mondial, François veut tout faire pour ne pas entrer dans une guerre de religion, un piège tendu justement par les islamistes. "Tuer au nom de Dieu est un blasphème" martèle le Pape.

La grande majorité des musulmans sont pacifiques, ce qui n'est pas le cas des salafistes, des extrémistes terroristes. La distinction entre "islamique" et "islamiste", "terroriste" est fondamentale. Le Père Hamel a parlé de Satan. C'est lui qui veut nous faire croire que le nom de Dieu est équivalent à "violence". Or, la religion, la conscience ou la spiritualité donnent la Paix, celle des coeurs, celle de la vie sociale. 

Unknown.jpeg

Amoris Laetitia et l'aide de l'Eglise pour tous

- Une mauvaise lecture d'Amoris Laetitia, l'exhortation apostolique post-synodale sur le mariage, laisse à penser que le Pape a ouvert la porte à la communion, donc à la confession, des personnes divorcées remariées. 

Très honnêtement, quelle est la citation qui affirme cela ? Il n'y en a aucune. Simplement, le Cardinal Kasper, qui a toujours vécu dans l'ombre de Cardinal Ratzinger, pense que François a entrepris une révolution copernicienne. A lire de plus près les textes, le Pape François a surtout approfondi la loi de la gradualité, afin d'accueillir, de discerner et d'intégrer les personnes dans une situation dite irrégulière.

Le texte magistériel dit précisément qu'il n'y a pas des personnes en règles et des personnes irrégulières. Nous sommes tous et toute à la même école de la Miséricorde. Pour aller communier, il y a également bien d'autres questions à poser également à notre conscience que ces deux situations de vie, le divorce et l'homosexualité. Cette stigmatisation, cette obsession sont offensantes et rigoristes. 

Le fonctionnement médiatique est essentiellement basé sur la politique

En fait, le "frame" politique joue son jeu. Un frame est un cadre, un angle d'approche qui formate un débat. Par exemple, comme le Pape François développe la doctrine sociale de l'Eglise, sur l'économie, sur l'accueil des réfugiés et sur la pauvreté, le fonctionnement politique qui s'appuie sur ce frame décrit le Pape François comme un homme de gauche. La gauche s'occuperait d'avantage des questions sociales. Or, cette analyse ne tient pas. L'Eglise ne fait pas de politique. Sa source d'inspiration est l'Evangile.

La liberté et le responsabilité des hommes et des femmes politiques est engagée afin de chercher à orienter les grandes questions de notre monde selon ces principes moraux fondamentaux, ceux qui mettent la personne humaine au coeur de la politique. Le Pape appelle cela la grande politique.

Le basculement vers la contestation sur internet

Unknown-1.jpegIl est paradoxal que le "jeu médiatique" ai glissé des media mainstream vers les réseaux sociaux, comme Facebook ou Twitter, globalement sur internet. Lors du pontificat de Benoît XVI, les attaques provenaient des grands médias et internet était une source bienvenue d'information.

Avec François, un croisement s'est comme opéré. Ces grands médias traitent encore assez bien François (il est tout de même récupéré), alors que la contestation provient désormais de la sphère ou de la nébuleuse d'internet.

Pourtant, le Pape François ou le Pape Benoît XVI, c'est soutane blanche et blanche soutane. 

....

Les ennemis du Pape

(source Aleteia, René Pujol) Inutile de multiplier les citations. La focalisation médiatique excessive sur les oppositions internes à l’Église au pape François ne doit pas occulter le fait que ses ennemis les plus déterminés sont ailleurs. Ils se situent dans le monde de la finance internationale, au sein des lobbies du pétrole et de l’armement, ou encore parmi les gagnants – il y en a toujours – des tensions géopolitiques.

Tout comme la thèse d'Arnaud Bédat dans "François seul contre tous", il faut également lire, sur ces questions, le remarquable ouvrage de Nello Scavo. L’auteur y salue ce « chef d’œuvre de la diplomatie vaticane » que constitue le rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis ; il souligne la constance de l’opposition du Saint-Siège à une escalade anti-iranienne aujourd’hui renforcée par l’élection du président Trump.

Mais surtout, il démontre comment dans un monde multipolaire « Bergoglio est passé à l’action, faisant du Vatican une alternative valable aux organisations traditionnellement vouées à la résolution des conflits. Nations unies en tête. »  Et comment « Les émissaires de François travaillent à la cessation des hostilités» dans nombre de conflits de la planète. » Ce qui dessert certains intérêts, y compris en France.

Avec cette conclusion qui vaut pour l’ensemble des oppositions actuelles au Pape : « Il est indéniable que plus les interventions de François sont décisives, plus le nombre de loups rejoignant la meute augmente ».

Lire la suite

mardi, 14 mars 2017 | Lien permanent | Commentaires (15)

Le commandant de la Garde suisse Anrig s'en va, mais pour un renouveau

Le commandant de la Garde suisse s'en va pour donner de l'air frais

RTS - ATS

Vatican - le 01/02/2015 à 12:59:00 Agence I.Media
Garde suisse : Le commandant Anrig quitte ses fonctions en écartant les critiques sur sa sévérité excessive (Interview)
 
Le Suisse Daniel Rudolf Anrig a quitté ses fonctions à la tête de la Garde suisse pontificale le 31 janvier 2015, à la demande du pape François. Il a confié à I.MEDIA ce qu’il retenait de son mandat, écartant les critiques de “sévérité“ à son égard qui auraient poussé le pape à le limoger, mais justifiant son départ par un besoin de “renouveau“. Il a également confié que la prise de décisions s’était parfois avérée difficile, tout en dressant un bilan très positif de ses années de commandement.

© Artymiak/GSP

Le 31 janvier, le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin a célébré une messe au cours de laquelle il a salué “l’exemple de responsabilité et de fidélité“ du commandant nommé en août 2008, évoquant longuement dans son homélie l’exemple d’autorité du Christ.

Puis, lors d’une cérémonie qui a marqué le terme de sa mission, Daniel Anrig a soutenu que la Garde suisse était “un corps militaire“ qui devait “rester comme tel“, précisant que “discipline n’est pas synonyme de dureté ou de rigidité“. Il a particulièrement remercié tous ceux qui avaient soutenu son travail, surtout “au début“ de son mandat. Le nom de son successeur devrait être prochainement connu. Selon toute vraisemblance, le pape devrait nommer Christoph Graf, l’actuel vice-commandant.
 
Quel bilan tirez-vous des six années et demi passées à la tête de la Garde suisse pontificale ?
 
Ma nomination par Benoît XVI fut, dans mon existence, un véritable cadeau et je regarde en arrière en remerciant pour ce don. J’étais lié à ce corps depuis mon passage comme hallebardier entre 1992 et 1994, puis je m’étais activement engagé comme ancien garde. Etre rappelé comme commandant fut comme revenir à la maison, avec émotion. C’est la première fois qu’un ancien hallebardier revenait à la garde comme comandant et j’ai pu donner à ce corps tout ce que j’avais jugé nécessaire lorsque je n’étais qu’un jeune homme.
 
Quel est le plus beau souvenir que vous avez de ces années ?
 
Mon sac est plein de très beaux souvenirs, en particulier concernant la vie de l’Eglise : les canonisations, l’élection du nouveau pape, mais aussi les belles rencontres personnelles avec Benoît XVI et le pape François. Il y aussi toutes les amitiés personnelles liées ici. Ces derniers jours, au terme de mon service, j’ai d’ailleurs vécu de très beaux moments d’amitié. 
 
Quels ont été les moments les plus difficiles ?
 
Il n’existe pas de commandant à travers le monde qui ne sache pas ce que cela représente de devoir prendre une décision dont on sait bien, parfois, que ce n’est pas la meilleure, mais que c’est à vous de décider. Le devoir du commandant est de décider… même s’il n’a pas la réponse parfaite. Pour quelqu’un comme moi qui apprécie la perfection et souhaite donner le meilleur de lui-même, tu ne peux oublier que ce n’est pas parfait mais tu sais que tu as fait ton devoir.
 
D’aucuns ont écrit que la Garde suisse était trop militaire aux yeux du pape, ce qui semble étrange pour un corps d’armée. Nous avons quant à nous rapporté votre sévérité excessive. Que répondez-vous à ceux qui vous ont fait cette critique ?
 
La Garde suisse pontificale a déjà vécu 509 ans en étant organisée de manière militaire. Ces dernières années nous ont prouvé combien c’était nécessaire. Ainsi, lorsque le nouveau pape a décidé d’augmenter le dispositif de la garde en lui confiant aussi la sécurité à la Maison Sainte-Marthe, nous avons parfaitement réussi à garantir ce dispositif. Et cela grâce à l’organisation militaire. Nous avons réussi cela sans augmenter l’effectif, sans problèmes, grâce à l’organisation militaire : les responsables et les soldats ont immédiatement suivi mes décisions et j’en suis fier. 
 
Et la sévérité ?…
 
C’est marrant d’entendre cela ! Comme ancien hallebardier, je savais probablement mieux que les autres commandants avant moi ce dont les jeunes avaient besoin. J’ai eu une grande empathie pour ces jeunes, j’ai aimé dialoguer avec eux. J’ai augmenté les possibilités de sortir, la liberté d’organiser des fêtes, car j’avais apprécié, étant jeune, de pouvoir vivre ! J’ai fait en sorte qu’ils puissent sortir pour faire du sport, je suis allé avec eux jouer au football, j’ai campé avec eux lors d’une marche de plusieurs jours, etc…
 
Ainsi, j’ai vécu avec la troupe et c’est étrange d’être accusé de sévérité. Et puis je suis père de quatre enfants - la plus grande famille qui existe au Vatican - et cela a fait de moi un père pour les jeunes. Pour une figure proche des jeunes, la sévérité est inutile. Il faut être un point de référence pour la stabilité, il doit être ferme, et je crois que c’est une critique éloignée de la réalité. 
 
Au regard du bilan très positif que vous dressez, comment comprendre la décision du pape François de mettre fin à votre mission ? 
 
Le pape François nous montre qu’il veut du renouveau. Il est normal qu’un nouveau pape aille de l’avant, avec des initiatives. C’est aussi son devoir et il est normal de commencer le renouveau par le sommet des institutions. S’il a une idée pour la Garde suisse pontificale, il doit commencer par le commandant. 
 
Certains assurent que le pape souhaite la fin de la Garde suisse, ce qui semble surprenant. Mais que souhaite-t-il pour l’avenir de la garde ?
 
Je ne le sais pas. Mais le simple fait qu’il s’intéresse au rôle du commandant témoigne à la Garde suisse de son appréciation pour ce service. 
 
Quand sera nommé votre successeur ?
 
(Rires) Demandez à l’Esprit-Saint et directement au pape lui-même !
 
Nous, journalistes, n’avons pas toujours été tendres avec vous, en répercutant des propos négatifs vous concernant…
 
Si j’ai vécu une belle collaboration avec les institutions de sécurité - Gendarmerie vaticane et Police italienne -, je dois dire que cela a aussi été le cas avec les journalistes, lorsque j’ai présenté des projets. Je remercie les médias car la Garde suisse a aussi besoin que l’on parle de la beauté de cette institution, un corps de plus de 500 ans qui se nourrit de ces jeunes qui perçoivent à travers les médias le caractère extraordinaire de cette institution.
 
Ils nous aident à recruter et à faire que cette vieille institution soit toujours plus jeune. Quant aux échos négatifs, vous devez faire votre travail et je comprends que c’est difficile lorsque l’on a seulement un petit communiqué (sur la fin de sa mission, ndlr). A l’avenir, je serai probablement responsable d’une institution et je sais qu’en termes de communication chacun fait son travail. 
 
Propos recueillis au Vatican par Antoine-Marie Izoard, I.MEDIA
 

Lire la suite

dimanche, 01 février 2015 | Lien permanent | Commentaires (1)

Pédophilie dans l'Eglise en France: le journaliste français René Poujol parle cash

Pédophilie dans l'Eglise en France: le journaliste français René Poujol parle cash

997980911.jpg

source

A lire: le Cardinal Bergoglio n'a pas couvert de prêtres pédophiles

A lire: Arnaud Bédat s'exprime sur le blog Le Suisse Rom@in

Décliner une invitation à débattre des «silences» de l’Eglise sur la pédophilie n’est pas la meilleure manière de se faire entendre.

Les téléspectateurs qui, le 21 mars, auront regardé jusqu’au bout l‘émission Cash investigation consacrée à la pédophilie dans l’Eglise, en auront ressenti une forme de sidération, une sourde colère.

Beaucoup se seront reconnus dans ce commentaire du père Olivier Ribadeau-Dumas, porte parole de la Conférence des évêques de France : « J’ai regardé l’émission Cash Investigation avec un sentiment de honte… Nous n’avons pas respecté les victimes…»

Quand la Cef fait le choix de la chaise vide

La Cef avait, les jours précédents, dans un communiqué, fait connaître sa décision de ne pas participer au débat qui suivrait le documentaire. «Ce refus de participer à cet enregistrement est motivé par les méthodes utilisées pour les interviews ainsi que par divers renseignements obtenus sur cette émission. Il apparaît que la déontologie journalistique ne soit pas respectée et que cette émission soit plus préoccupée d’accuser que d’expliquer.» Une position sur laquelle Vincent Neymon, directeur de la communication des évêques de France s’est expliqué par la suite sur KTO.

On connaît le parti pris d’Elise Lucet, d’interpeller publiquement, sous l’œil des caméras, des protagonistes ayant préalablement été sollicités par une demande formelle d’interview à laquelle ils ont choisi de ne pas donner suite. L’effet est spectaculaire et ravageur. La personne, déstabilisée, refuse généralement de répondre et tourne les talons, donnant le sentiment de fuir. Effet recherché et garanti ! Et lorsque c’est le pape François lui-même qui se trouve ainsi «sommé» de s’expliquer, sur la place Saint-Pierre, au milieu de la foule des pèlerins, sur ses complaisances supposées à l’égard d’un prêtre pédophile argentin, le spectateur ressent un réel malaise.

Comme s’il y avait là, de la part de la journaliste, une forme d’irrespect et d’abus de pouvoir. Cash investigation recourt également, à plusieurs reprises, à la technique de l’interview en caméra cachée où la personne interpellée ignore qu’elle est filmée et que tout ce qu’elle va dire, taire ou montrer par son attitude – en toute confiance – sera, de fait, retenu contre elle.

Quand la fin suggère les moyens…

80768_80767-cash-investigation2.pngOn peut, bien sûr, plaider que la fin ne justifie pas les moyens. Mais ces techniques font mouche. Le journaliste, quelles que soient parfois ses velléités à jouer au justicier, sait qu’il tire une vraie légitimité du droit des citoyens à savoir. Et lorsque le téléspectateur a le sentiment que l’information ainsi extorquée, qui n’aurait pas été obtenue autrement, éclaire réellement le sujet abordé, toute objection de nature éthique sur les conditions de son obtention devient sans effet.

L’enquête de France 2 révèle, de même, le contenu de la lettre par laquelle un évêque Camerounais explique comment il a soustrait à la justice de son pays des religieux français de la communauté Saint-Jean soupçonnés de pédophilie. Le voir, face à la caméra, refuser de s’expliquer au motif que les journalistes n’étaient pas sensés avoir connaissance de cette lettre confidentielle a un effet dévastateur. Elargissons le propos : la société n’aurait pas à interpeller l’institution religieuse sur ce qu’elle entend garder secret.

Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, il existe aujourd’hui sur ces questions une exigence de transparence dont une institution comme l’Eglise doit admettre qu’elle s’impose désormais à elle… définitivement !

Expliquer c’est aussi chercher à comprendre comment on a pu en arriver là

L’une des critiques possibles vis-à-vis de cette enquête est qu’elle entendrait démontrer que l’Eglise qui est en France, malgré ses engagements, devrait faire face à une nouvelle vague de faits de pédophilie, couverts par le silence de la hiérarchie, alors qu’il s’agit, pour l’essentiel, de faits anciens, connus pour la plupart. Mais reprocher à l’émission d’être «plus préoccupée d’accuser que d’expliquer» (1) est doublement inopérant. Sur la pédophilie dans l’Eglise il est clair que l’opinion, y compris au sein du monde catholique, attend une condamnation plus qu’une explication. Et si explication il doit y avoir, elle ne peut en aucun cas se limiter à la seule évocation des efforts engagés par l’institution pour combattre efficacement la pédophilie, même s’ils sont bien réels. Ni à affirmer qu’une page serait définitivement tournée… Expliquer c’est aussi chercher à comprendre comment on a pu en arriver là.

Trop de séquences de Cash investigation illustrent, à l’évidence, que l’Eglise est encore loin du compte et que l’on peut s’interroger sur la réalité de sa détermination ou de sa capacité à mettre en œuvre la «tolérance zéro».

«Celui par qui le scandale arrive» n’est pas la victime qui demande justice

Lorsque un responsable des Pères du Sacré Cœur estime n’avoir pas à signaler la présence d’un frère accusé de faits de pédophilie au motif que «C’est à la police de faire son travail», il contrevient d’évidence aux directives de Benoît XVI. Lorsque le même avoue au journaliste venu l’interroger : «Cette question sur les victimes, je ne me la suis posée qu’hier» on se dit qu’il y a encore du chemin à parcourir pour la prise de conscience, dans l’Eglise, de l’abomination du crime pédophile ; pour que chacun reconnaisse que «celui par qui le scandale arrive» n’est pas la victime qui porte plainte mais bien l’agresseur qui aurait préféré rester dans l’ombre ; et qu’il ne peut y avoir de miséricorde pour le pêcheur sans justice pour sa victime.

Lorsque, dans le débat, le président de la Parole libérée décrit ce qu’il perçoit comme incapacité de la hiérarchie catholique à accepter vraiment le dialogue avec les associations de victimes, on imagine, par-delà la souffrance des personnes, l’ébranlement de la confiance envers l’Eglise.

Dérives individuelles ou responsabilité collective ?

17361973_10212072391114453_6492266151153332499_n.jpgLorsque Mgr Crépy souligne le fait que sa responsabilité à la tête de la commission permanente de lutte contre la pédophilie ne lui donne pour autant aucune autorité hiérarchique sur les évêques ; lorsqu’il affirme que, dans son diocèse, un religieux soupçonné de pédophilie ne dépend pas de lui mais du bon vouloir du supérieur de la congrégation à laquelle il appartient, il illustre parfaitement l’incapacité de l’Eglise à reconnaître que l’une des causes du drame pédophile puisse venir d’un dysfonctionnement de l’institution elle-même et non de seules dérives individuelles.

Lorsque le père Joulain, prêtre et thérapeute, consultant sur des centaines d’affaires de pédophilie, porte le diagnostic d’une «déconnection des évêques avec tout ce qui touche à la sexualité…», on se sent autorisé à interpeller, une nouvelle fois, l’Eglise sur sa théologie de la sexualité humaine.

«Il y faudra une génération»

Lorsque la responsable de l’ONU chargée en 2014 d’une enquête sur les abus sexuels dans l’Eglise déclare (2) : «Le Vatican nous a dit que c’était un problème du passé. Plus nous avançions, plus nous nous rendions compte que ce n‘était pas le cas.» on se dit que même au plus haut sommet de l’Eglise on peut prendre ses désirs pour des réalités. Et lorsqu’on entend les interrogations soulevées, non seulement par l’obstruction de la Curie aux décisions du pape François, mais également par les ambiguïtés du pape lui-même, on se dit qu’il est urgent que les fidèles continuent de se tenir en éveil.

Dans le documentaire de Cash investigation, le père Hans Zollner, membre de la Commission de protection des mineurs mis en place par le Vatican, déclare à Elise Lucet à propos du combat contre la pédophilie : «C’est le travail d’une génération». Comment mieux exprimer que si la détermination est aujourd’hui acquise de lutter contre ce crime , le processus d’éradication et de guérison sera long, sans doute douloureux, semé d’embuches ou de renoncements.

Ce chemin de croix, l’Eglise va devoir le parcourir sous le regard implacable de la société civile, trop heureuse – en certains lieux – de lui faire payer sa dénonciation de l’amoralisme contemporain. En oubliant, au besoin, que dans les années soixante-dix, les mêmes qui se sont institués procurateurs tenaient antenne ouverte à un militantisme pro-pédophile, au nom de l’émancipation de l’enfant et de son droit à une sexualité épanouie.

Pour une commission d’enquête parlementaire ?

Derrière ses excès mêmes, le documentaire de Cash investigation nous dit quelque chose d’essentiel sur l’incompréhension de notre société vis-à-vis des modes de fonctionnement de l’Eglise. Que des prêtres condamnés puissent rester en fonction – fusse comme aumônier d’hôpital – que des évêques convaincus de non-dénonciation conservent leur poste ; que des cardinaux suspects de complaisance continuent de sièger au G9 auprès du pape François… leur est incompréhensible. (3)

Que dans un pays de laïcité le code de droit canonique – sinon la loi de Dieu – puisse prévaloir sur celle des hommes ou lui être contraire interpelle le citoyen. (4) Autorisant Elise Lucet à évoquer, ce soir-là, la possible constitution d’une commission d’enquête parlementaire sur les affaires de pédophilie dans l’Eglise ; avec l’assentiment de François Devaux, président «exaspéré» de la Parole libérée et peut-être celle de nombreux chrétiens sous le choc, devant leur écran de télévision. (5)

Se donner les moyens d’une parole à son tour libérée

Dire que l’institution ecclésiastique se doit aujourd’hui d’ouvrir le dialogue, quel que soit son sentiment d’injustice ou d’incompréhension, tient de l’euphémisme. Cash investigation a frappé fort, non sans arrière-pensées peut-être, là où les médias chrétiens les mieux intentionnés seront toujours tenus par une certaine déférence envers l’institution. C’est pourquoi le choix de la chaise vide lors du débat qui a suivi l’émission apparaît comme une faute. C’est bien connu : les absents ont toujours tort. L’Eglise s’est privée là d’un droit éventuel de rectification, d’explication, de mise en perspective… De même que de la possibilité d’interpeller la société sur ses propres contradictions lorsqu’elle exige la mise à l’écart définitive de tout prêtre ou religieux coupable dans le même temps où elle plaide, ailleurs, pour la réinsertion des condamnés.

On peut entendre Mgr Crépy, lorsqu’il explique avec franchise : « Je suis encore nouveau dans mes fonctions, l’exercice est un peu difficile. Je ne me voyais pas sur le plateau, être mal à l’aise alors que je représente l’Eglise. » (6) L’exigence n’en est que plus grande pour l’Eglise de France de se donner les moyens d’une parole, à son tour libérée, sur ces questions. Le 12 décembre dernier la Cef organisait une réception de fin d’année dans ses locaux de l’avenue de Breteuil, à l’intention des mouvements d’Eglise et des médias. Dans son discours de bienvenue, Mgr Pontier évoquait quelques événements marquants de l’année 2016… sans la moindre allusion aux affaires de pédophilie qui avaient pourtant ébranlé le monde catholique et plus particulièrement le diocèse de Lyon. Qui dira le prix du silence ?

L’accusation se trouve dans le communiqué de la Cef justifiant sa non-participation au débat.

Son témoignage ne figure pas dans le document lui-même mais dans le débat qui a suivi.

On entend parfois, ici ou là, des personnes qui par ailleurs se sont élevées contre le projet de déchoir de la nationalité française des binationaux coupables d’actes terroristes, s’étonner que des prêtres pédophiles fassent toujours partie de l’Eglise…
Le secret qui entoure la procédure des procès canoniques fait également débat, qui semble avoir pour effet essentiel de « protéger » l’accusé et l’institution à laquelle il appartient, au détriment des victimes.

Dans le débat, où cette question est évoquée, le sociologue Olivier Bobineau insiste néanmoins pour qu’une telle commission d’enquête, si elle devait voir le jour, porte sur la pédophilie dans toutes les institutions, donc également dans l’éducation nationale. Olivier Bobineau est par ailleurs l’auteur du livre Le sacré incestueux. Les prêtres pédophiles. Ed. DDB, 2017.

Notons au passager que lorsque Mgr Crépy explique son absence du débat, par le fait – compréhensible – qu’il ne se sentait pas suffisamment en possession de son dossier, il fait un sort à la version officielle de la chaise vide, justifiée par le manque de déontologie des journalistes dans le documentaire.

Sur la question de la pédophilie dans l’Eglise, articles publiés sur ce blogue en 2016
Spotlight, des vérités qui continuent d’effrayer
Sur les questions de la pédophilie et des dérives sectaires en France. Lien

Abus sexuels : le mal à la racine
Sur la timidité de l’épiscopat à s’engager vraiment. Lien

Pédophilie : l’Eglise sous le scalpel
A propos du livre d’Isabelle de Gaulmyn sur l’affaire Prenant. 

Lire la suite

lundi, 27 mars 2017 | Lien permanent

Le Pape et l'enfant autiste

3915777163.jpgArnaud Bedat, journaliste à l'Illustré, en dit plus sur le petit enfant dont les photos ont fait la une de la rencontre des familles à Rome. Il souffre d'autisme...

 

Lire la suite

jeudi, 07 novembre 2013 | Lien permanent

Fronde minoritaire contre le Pape François: affiches,faux Osservatore Romano et vidéo Hôtel Sancta Marthae (California)

Fronde minoritaire contre le Pape François: affiches,faux Osservatore Romano et vidéo Hôtel Sancta Marthae (California)

Au Vatican, Olivier Bonnel

osservatorefake.jpgLa typographie est exactement la même, caractéristique du quotidien du Saint-Siège, avec ses armes pontificales.

En Une cette exclamation : « Il a répondu ! ». Il, c’est le pape François bien sûr, que certains détracteurs accusent de vouloir ignorer les quatre cardinaux qui, dans une lettre rendue publique en novembre dernier ont fait part de leurs « doutes » quant à la ligne doctrinal du souverain pontife sur la famille.

En langage canonique, ces doutes, les « dubia » sont des questions formelles qui exigent de répondre par « oui » ou bien par « non ».

Or dans cette édition pirate, le pape y répond par oui et non, rendant sa parole peu crédible. Les auteurs de ce faux n’épargnent pas non plus plusieurs proches du pape François qui plaident pour une ligne d’ouverture au monde.

Si cette version du journal ne s’est pas retrouvée dans les kiosques, ce nouvel épisode montre que les ennemis du pape argentin sont prêts à tout pour le discréditer. La gendarmerie vaticane a ouvert une enquête pour débusquer les mystérieux faussaires.

 

Lire la suite

samedi, 11 février 2017 | Lien permanent

Père Gréa: lettre du Cardinal Barbarin aux paroissiens de l’église Sainte Blandine-Lyon

Père Gréa: lettre du Cardinal Barbarin aux paroissiens de l’église Sainte Blandine-Lyon

5 MARS 2017

Frères et Sœurs,

Unknown.jpegAujourd’hui, après le départ du P. David Gréa, je viens célébrer avec vous la Messe du premier dimanche de carême. Vous avez beaucoup échangé entre vous depuis quinze jours ; merci à tous ceux qui sont venus me voir ou ont pris contact avec l’un de mes collaborateurs, nous ont écrit ou envoyé un message. Il est important de prendre un temps de prière et de rencontre après cet événement. Nous le vivons comme une souffrance, il nous interroge sur la joie chrétienne et il nous appelle à l’espérance.

Une souffrance d’abord. Celle d’un évêque pour son fils et frère prêtre, devant ce choix de rompre l’engagement au célibat que nous prenons avant de recevoir le sacrement de l’ordre. Le P. David est venu m’en parler avec transparence, il m’a présenté sa réflexion et ses questions. Comme sa décision était arrêtée, conformément à ce que demande l’Eglise, je l’ai déchargé de sa mission. C’est aussi une souffrance pour ses frères prêtres qui, sans le juger, sont nombreux à poser des questions légitimes sur la façon dont il a justifié sa démarche.

Mais c’est d’abord votre souffrance, celle de votre communauté qui se trouve, de fait, privée aujourd’hui de son prêtre, de son pasteur et serviteur, de son frère et pour certains d’un ami… Il vous était donné depuis des années déjà, et avec lui, vous aviez noué tant de liens, initié tant de projets, favorisé le cheminement dans la foi de tant de personnes ! J’entends et je comprends la souffrance et les sentiments qui peuvent vous habiter depuis l’annonce de ce départ et après la lecture de la lettre du P. David.

Vous êtes nombreux à me les avoir confiés. Certains sont blessés, en colère contre l’Eglise ou amers par ce qu’ils vivent comme un abandon, mais rien n’effacera tout ce qui a été donné, semé et aimé ici. Certains, déroutés ou meurtris par cette décision, auraient espéré de la part de David une demande de pardon qui n’est pas venue dans sa lettre. Que le Messie Consolateur vous donne Lui-même la paix dont vous avez besoin pour poursuivre la route, au sein de la paroisse de Sainte Blandine-Lyon Centre. Malgré ces souffrances, que votre joie demeure !

Aujourd’hui, je veux vous rappeler l’invitation de saint Paul : « Rendez grâce à Dieu en toute circonstance » (1 Thes. 5, 18). Certains jours, elle est difficile à vivre. Vous avez peut-être du mal à chanter maintenant ce chant que vous aimez tant : « Je suis dans la joie, une joie immense… ». La vraie joie, pourtant, c’est celle que le Christ nous donne, Lui qui est fidèle, malgré nos épreuves et nos infidélités. Allez relire le passage du merveilleux discours après la Cène – c’est le testament spirituel de Jésus -, où il dit : « Vous êtes dans la peine maintenant, mais … votre cœur se réjouira ; et votre joie personne ne vous l’enlèvera… Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez et vous recevrez : ainsi votre joie sera parfaite » (Jean 16, 22-24).

N’oubliez pas que Jésus donne ce message dans un moment très douloureux pour lui ; il entre alors dans les ténèbres de sa Passion. Nul n’a mieux commenté ce passage que saint François d’Assise à son cher « frère Léon ». Ainsi, rendons grâce pour tout ce que Dieu donne dans la fraternité de votre paroisse. Oui, la joie côtoie souvent la Croix, vers laquelle nous tournons davantage notre regard durant le carême. Cette joie n’est pas incompatible avec l’épreuve que nous vivons.

images.jpegDepuis la visite pastorale que j’ai faite chez vous, il y a près de deux ans, je sais votre attachement à la personne du Christ, votre enracinement dans l’Eglise, l’engagement des nombreux serviteurs de votre communauté. J’admire votre élan missionnaire et votre ferveur dans la louange. « L’équipe-vision » de votre paroisse a raison d’affirmer : « Rien n’arrêtera jamais notre louange ! » Notre espérance, c’est la certitude que rien ne s’arrête et que tout continue.

Le P. David part et je demande au P. Patrick Rollin, vicaire général, de devenir administrateur de la paroisse jusqu’à la nomination d’un nouveau curé, en septembre. Aux côtés du P. Arnaud Alibert, que je remercie de sa disponibilité et de la grande attention qu’il a pour chacun de vous, je vous invite à prier intensément pour David qui reste notre frère, pour les prêtres qui demeurent parmi vous, et d’ores et déjà pour le curé qui vous sera envoyé à l’automne.

Plus généralement, je vous propose de confier à la miséricorde du Père tous les prêtres, spécialement ceux de notre diocèse, afin que Dieu les garde fidèles à Son amour, fidèles à servir chaque jour leurs frères et sœurs en Son nom ! L’engagement au célibat, nous le vivons comme une disponibilité totale au Seigneur et à vous tous, qu’Il nous demande de servir au jour le jour. C’est un signe du Royaume de Dieu déjà présent depuis la venue du Messie. C’est aussi l’aventure de notre alliance, d’un amour inscrit dans notre chair et notre cœur, et nourri des rencontres et de la collaboration avec vous dans la mission de l’évangélisation.

Nous le vivons dans la lumière de cette parole étonnante de Jésus, le soir du Jeudi saint : « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis » (Jean 15, 15). On appelle votre paroisse Sainte Blandine-Lyon Centre, et vous voulez que le Christ en soit toujours le centre. C’est l’occasion d’intensifier votre attachement au Seigneur et de vous enraciner plus profondément dans l’Église.

Le P. Rollin et moi, nous sommes heureux de vous dire notre confiance. Nous voyons et savons que vous prenez et prendrez vos responsabilités. Le but est que chacun reçoive ce dont il a besoin pour grandir dans l’amour du Seigneur et pour trouver sa place de « disciple-missionnaire », comme dit le pape François. Nous voulons aussi vous dire que nous restons disponibles pour vous accompagner. L’Évangile de ce premier dimanche du carême montre Jésus face à la tentation.

Nous voyons que la Parole de Dieu est sa force et sa seule défense contre le diable. Qu’elle soit aussi votre rempart en ce temps d’épreuve. La lumière et la joie de Pâques, celles que recevront les catéchumènes au jour de leur renaissance et de leur illumination, ne nous feront jamais défaut ! Le 5 mars 2017, 1er dimanche de carême Je tiens aussi à remercier le P. Benoît Gschwind, Provincial des Assomptionnistes, qui a accepté que le P. Arnaud donne davantage de temps pour cette mission, jusqu’à l’été.

Lire la suite

lundi, 06 mars 2017 | Lien permanent

Le Pape François ose parler du diable

 

BJczC-LCQAAo_eg.jpg-large.jpeg

(source: Arnaud Bedat)


Quelques points saillants chez le Pape passent encore presque inaperçus, telle cette phrase: "on ne peut pas rencontrer le Christ en dehors de l'Eglise". 

Son insistance sur la confession personnelle, auriculaire, individuelle et secrète est un autre point fort.

Le troisième est la mention claire et sans complexe du diable. 

Le matin du samedi 4 mars, le nouveau Pape, si vous me passez l'expression, a mis en garde les gardes suisses contre la haine du diable dans une époque de véritable persécution des chrétiens. Personne, pas même Hans Küng, n'ont encore osé qualifier ce Pape d'obscurantiste du Moyen-Age. Si Benoît XVI avait parlé ainsi ...

Source: L'Osservatore Romano, via Le Copiste (extraits)

Unknown.jpegL'humilité et la douceur 

Les chrétiens sont davantage persécutés aujourd'hui qu'aux origines de l'histoire du christianisme. La cause originaire de toute persécution est la haine du prince du monde envers tous ceux qui ont été sauvés et rachetés par Jésus à travers sa mort et sa résurrection. Les seules armes pour se défendre sont la parole de Dieu, l'humilité et la douceur.

La haine vient du diable

Le Pape François a indiqué une route à suivre pour apprendre à éviter les pièges du monde. Des pièges qui, a-t-il expliqué dans l'homélie de la Messe célébrée dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae, sont l'œuvre du « diable », « prince du monde », « esprit du monde ». ... Jésus "qui est maître d'amour, qui aimait tant parler d'amour, il parle de haine ».  La voie des chrétiens est la voie de Jésus ». Pour le suivre, il n'y en a pas d'autre. L'une de celles indiquées par Jésus, a précisé le Saint-Père, « est une conséquence de la haine du monde et également du prince de cette haine dans le monde ».

Le diable provoque la persécution

Jésus – a expliqué le pape –  qui nous a choisis et « nous a rachetés. Il nous a choisis par pure grâce. A travers sa mort et sa résurrection, il nous a rachetés du pouvoir du monde, du pouvoir du diable, du pouvoir du prince de ce monde. Telle est l'origine de la haine: nous sommes sauvés et ce prince du monde, qui ne veut pas que nous soyons sauvés, nous hait et fait naître la persécution, qui depuis l'époque de Jésus, continue jusqu'à aujourd'hui. ...

Ne pas dialoguer avec le diable

« Avec le prince de ce monde, on ne peut pas dialoguer. Que cela soit clair ».
Le dialogue est autre chose, « il est nécessaire entre nous – a expliqué le pape – il est nécessaire pour la paix. 

Le diable est intolérant

Vous pourriez demander: « Père quelle est l'arme pour se défendre de ces séductions, de ces feux d'artifice que fait le prince de ce monde, de ses flatteries? » L'arme est la même que celle de Jésus: la parole de Dieu, et l'humilité et la douceur: ce sont les armes que le prince du monde, l'esprit du monde ne tolère pas, parce que ses propositions sont le pouvoir de ce monde, des propositions de vanité, de richesse. Il ne tolère pas l'humilité et la douceur ».

Dieu est doux

Jésus et doux et humble de cœur et« aujourd'hui, il nous fait penser à cette haine du prince du monde contre nous, contre les disciples de Jésus ». Et pensons aux armes dont nous disposons pour nous défendre: « restons toujours comme des brebis, ainsi nous aurons un pasteur qui nous défend ».

Lire la suite

lundi, 06 mai 2013 | Lien permanent | Commentaires (5)

Quatre ans après la divine surprise de l'élection du Pape François, le Cardinal Parolin raconte

C60-89KWcAAksSV.jpg

Quatre ans après la divine surprise de l'élection du Pape François, le Cardinal Parolin raconte

(RV) À l’occasion du 4e anniversaire de l’élection du Pape François, qui avait été élu le 13 mars 2013 par les cardinaux rassemblés en conclave, le Secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin a été interrogé par Alessandro Gisotti, du service italien de Radio Vatican.

Le cardinal Parolin, qui n’avait alors pas participé au conclave puisqu’il n’a été créé cardinal que l’année suivante, en 2014, était en mars 2013 nonce apostolique au Venezuela.

Il a expliqué sa grande surprise de voir élu ce Pape latino-américain, alors que le cardinal Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, «n’était pas présenté par la presse comme l’un des "papabili"», a rappelé le cardinal Parolin. «Le nom "François", qui n’était pas dans la série des Papes, a tout de suite caractérisé ce que seraient les caractéristiques du nouveau Souverain pontife», ainsi que «son discours, fait avec tellement de simplicité, tellement de paix, tellement de sérénité». «Ce qui m’a frappé surtout, c’est cette confiance réciproque, le fait que lui, il se soit confié au peuple, et qu’il ait demandé la prière du peuple afin que Dieu le bénisse, le "saint peuple de Dieu", comme aime le dire le Pape François.»

Concernant la méthode synodale mise en œuvre par le Pape dans le gouvernement de l’Église, le cardinal Parolin est revenu sur l’image d’une «Église en chemin» depuis le Concile Vatican II, d’une «Église qui s’ouvre, qui s’ouvre avant tout au Seigneur, une Église en sortie vers son Seigneur, vers Jésus-Christ. C’est justement parce que l’Église est en sortie vers Jésus-Christ qu’elle réussit aussi à accompagner les gens, à rencontrer les gens, à accompagner les gens dans leur réalité de tous les jours (…). C’est cela la synodalité : une Église en chemin, construite ensemble, mais sous la conduite de l’Esprit Saint.»

Revenant sur le Jubilé de la miséricorde, le cardinal Parolin rappelle que «l’histoire du Salut n’est pas autre chose que l’histoire de la révélation de l’amour, de la miséricorde et de la tendresse de Dieu à l’égard de l’humanité. Le Pape nous a justement ramené à ce centre, à cette source», se réjouit le Secrétaire d’État, qui remarque un réveil du sacrement de la confession, dans les paroisses, ainsi qu’une attention plus forte pour les pauvres.

Les questions familiales, qui restent un sujet de débat après les deux Synodes sur la famille et la publication de l’exhortation Amoris Laetitia, ont également été au cœur de ces quatre premières années du pontificat de François. Le cardinal Parolin rappelle que l’objectif du Pape était que le Synode fasse «briller l’Évangile de la famille», et que ces débats sont en train de produire «des fruits de renouvellement et d’accompagnement des situations des familles qui se trouvent dans la fragilité». Concernant les critiques formulées par certains cardinaux au sujet d'ouvertures pastorales qui sont suspectées de remettre en cause le principe d'indissolubilité du mariage, le cardinal Parolin remarque que le Pape lui-même reconnaît l’utilité des «critiques sincères, qui veulent construire et servent alors pour progresser, et servent aussi pour trouver ensemble la manière de connaître toujours mieux la volonté de Dieu et de l’appliquer».

Concernant la réforme de la Curie romaine, dont il est l’un des acteurs en tant que membre du C9, mais qui suscite aussi quelques ajustements complexes au sujet des prérogatives de la Secrétairerie d’État qu’il dirige, le cardinal Parolin reprend le terme d’une «réforme du cœur» plus que d’une simple réforme structurelle : «ce ne sont pas les critères fonctionnels qui doivent guider cette réforme mais, justement, plus profondément, les critères d’un authentique retour à Dieu et d’une authentique manifestation de la vraie nature de l’Église.»

Enfin, sur un plan plus personnel, en tant que collaborateur du Pape, le cardinal Parolin «remercie le Seigneur» pour la personnalité du Souverain pontife. «Ce qui m’impressionne, chez le Pape François, c’est justement sa lecture de foi des choses, des situations, dont naît une grande sérénité de fond. Je le lui ai dit de nombreuses fois, mais je l’expérimente justement dans le contact avec lui : cette sérénité de fond pour laquelle face aux situations, aussi les plus difficiles, les plus compliquées - il y en a tellement aussi un motif de préoccupation et d’inquiétude -, cette capacité de regarder avec sérénité les choses, de savoir que les choses sont dans la main de Dieu, et donc d’aller de l’avant avec force, d’aller de l’avant avec courage. Et je dirais que cela m’aide aussi beaucoup dans l’exercice de mes responsabilités et de mon rôle», confie le Secrétaire d’État du Saint-Siège.

-------

17308822_10211995686516886_3858393805916778345_n.jpgJ'aime notre Pape François ! Son pontificat ne peut pas se lire sans le Concile Vatican II, toute la Tradition de l'Eglise, le Catéchisme de l'Eglise catholique, les pontificats de Pie XII (vénérable), Saint Jean XXIII, bienheureux Paul VI, Saint Jean Paul II et le génie théologique de Joseph Ratzinger devenu Benoît XVI.

Notre Pape est révolutionnaire, au sens latino du terme, celle du brouhaha de la Pentecôte, celle des saints. François n'est pas un Pape de rupture mais un prophète, anticlérical ! Il veut en tout premier lieu la Réforme des cœurs !

Il se permet de nous corriger nous les prêtres pour que nous soyons des hommes pour les autres, les petits, les malades, les personnes handicapées, les anciens, les jeunes, les familles, les personnes exclues, les pauvres, les réfugiés .... Nous ne devons pas faire le prêtre mais être prêtre, soit Amoureux du Coeur de Jésus.

un lien: RCF débat

 

-----

 

Les déçus du Pape François et la théorie du complot

pape-francois-et-benoit.jpgLe 13 mars 2013 Jorge Maria Bergoglio était élu par le conclave réuni après la démission du pape Benoit XVI. Il devenait le nouveau pape en prenant le nom de François.

Quatre ans après cette élection surprise, les manœuvres très médiatisées du nouveau détenteur du trône pétrinien pour révolutionner ce qui reste de catholique dans l’Église conciliaire suscitent des inquiétudes, voire des rebellions, chez certains ecclésiastiques et laïques conservateurs.

Plus graves, elles engendrent chez eux des interrogations quant à la validité de l’élection de François. Cette question délicate, brûlante, risquée, revient de plus en plus souvent sur le devant de la scène.

Dernièrement, c’est le journaliste catholique Christopher A. Ferrara, avocat de profession, collaborateur principal de feu le père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, chroniqueur dans plusieurs médias catholiques dont The Remnant Newspaper, qui a écrit un long article sur la question :

« L’histoire enregistrera à jamais les paroles choquantes du nouveau Pape Benoît XVI à la Messe pour l’inauguration de sa papauté : «Priez pour moi pour que je ne fuie pas par crainte des loups ». Ces mots se sont avérés être une prophétie.

Les « normalistes » qui insistent sur le fait que rien ne va mal avec le pontificat actuel — un groupe dont le nombre diminue rapidement — affirment ne pas être dérangés par la manière la plus inédite dont Benoît XVI a quitté la Chaire de Pierre : tout en conservant son nom papal, son insigne papal, sa résidence pontificale au Vatican et, selon Benoît XVI, l’aspect « passif » de la fonction (prière et contemplation) comme premier « Pape Émérite » dans l’histoire de l’Église.

Si un Évêque Émérite est encore Évêque, n’est-ce pas qu’un Pape Émérite soit encore Pape ? Si non, alors comment le titre de « Pape Émérite » puisse être autre chose que des sottises vides ? Mais si Benoît XVI se considère comme un Pape dans quelque sens que ce soit, que devons-nous faire de deux Papes vivant au Vatican ? Comment un Pape qui démissionne de son ministère puisse être encore en quelque sorte un Pape, étant donné que l’élection à la papauté ne produit aucun changement ontologique dans l’homme — comme une marque indélébile sur l’âme, comme l’ordination au sacerdoce ou la consécration épiscopale font — mais confie simplement la fonction papale qui, dans le cas ici, a été censément renoncée ?

Je ne propose pas de réponse définitive à ces questions. Ce qui est certainement le cas, c’est que Benoît a vraiment fui la papauté, professée à cause de son incapacité à supporter ses fardeaux en raison de l’âge. Mais a-t-il fui dans la crainte des loups qu’il avait clairement en vue au tout début de son bref pontificat ? Et qui sont ces loups ?

Le mystère non seulement persiste mais s’approfondit de plus en plus à chaque jour qui passe du tumulte Bergoglien. Il apparaît maintenant un monseigneur Luigi Negri, ami de Benoît, qui déclare dans une interview à Rimini2.0 que l’abdication de Benoît XVI est «un geste inouï» pris alors qu’il était « sous une énorme pression ». Mais quelle sorte de pression et par qui était-elle appliquée ? Negri dit à juste titre que l’affaire est un « mystère très sérieux » et jure que lorsque sa « fin du monde personnelle » arrivera, « la première question que je vais poser à Saint Pierre sera précisément sur cette affaire ».

Curieusement, après l’interview de Negri, l’ancien porte-parole du bureau de presse du Vatican, le Père Federico Lombardi, a publié un démenti pro forma, citant la déclaration de Benoît XVI dans une interview avec Peter Seewald à l’effet qu’il avait renoncé à « l’exercice» de la fonction Pétrinienne en toute liberté et responsabilité ». Il n’y a pas eu aucune déclaration de Benoît en réponse à son ami Mgr. Negri cependant.

Or, l’expression « pleine liberté et responsabilité » n’est pas incompatible avec une démission sous pression. Personne ne suggère que quelqu’un ait mis un pistolet à la tête de Benoît XVI ou ait nié son libre arbitre. Non, la question est de savoir si la renonciation était néanmoins motivée dans une certaine mesure par la crainte de quelque chose qui aurait pu influencer indûment sa volonté : cette « crainte des loups » que Benoît lui-même avait mentionnée. Que cette peur ait ou non atteint le niveau d’invalidation de la renonciation, si « les loups » étaient ceux qui appliquaient la pression, il incombe à chaque Catholique d’exiger de connaître leur identité et de se mettre en garde contre eux alors qu’ils orchestrent et trament leur prochain coup.

À cet égard, le mystère approfondit. Le pseudonyme du blogueur italien « Père Cristoforo » apparemment très bien branché dont le site « Anonimo della croce » prétend avoir des sources à l’intérieur de Casa Santa Marta, a répondu par une dénégation au Père Lombardi avec une déclaration explosive : « Dans un mois « Anonimo della croce » sera en mesure de publier le contenu de cette fatale lettre que Benoît a reçue avant de décider de démissionner. »

« Père Cristoforo » continue : « De même, le Père Lombardi, comme tant d’autres journalistes, devrait se taire sur ce sujet. Parce que les raisons de la démission du Pape Ratzinger ne sont pas des bagatelles. Ce sont des raisons sérieuses. Et pas à cause d’une mauvaise santé ou d’autres raisons théologiques. Mais pour des raisons sérieuses, vraiment sérieuses … Sur cette question, nous allons les publier dans un mois ».

Peut-être dans un mois un peu de lumière sera enfin jetée sur la démission mystérieuse, sans précédent et étrangement qualifiée du Pape Benoît XVI, un événement qui doit figurer dans la prophétie du Troisième Secret de Fatima. (Traduction de Dieu et moi le nul sans lui»

Indépendamment des révélations faites par le Père Cristoforo et reprises par Ferrara, dont la véracité restent à confirmer, cet article témoigne du malaise croissant au sein du monde catholique et conciliaire que déchaînent la révolution bergoglienne mais aussi la présence du « premier « Pape Émérite » de l’histoire de l’Église, aspect « passif » de la fonction (prière et contemplation) [pontificale, ndlr]». En effet, il faut réaliser toutes les implications « politique » et « magistérielle » de cette présence : elle laisse transparaître un aspect révolutionnaire dans la charge papale, instaure une dualité et un semblant d’autorité pontificale à deux têtes, dont il est difficile encore de mesurer toute la nocivité pour les âmes et le gouvernement de l’Église.

Quatre ans donc d’un pontificat révolutionnaire sur bien des points. Comment se terminera-t-il, telle est la question que l’on peut se poser aujourd’hui…

Francesca de Villasmundo

Lire la suite

lundi, 13 mars 2017 | Lien permanent | Commentaires (4)

Page : 1 2 3 4 5 6 7