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jeudi, 30 novembre 2017

François: le Pape dictateur (sic!)

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François: le Pape dictateur (sic ! )

Présentation de l'éditeur


Il Papa dittatore

Marcantonio Colonna
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Jorge Bergoglio a été élu pape en 2013, comme un libéral et un réformateur.

En fait, il était déjà connu depuis longtemps dans son Argentine natale comme un politicien manipulateur et un promoteur habile de lui-même.

Derrière le masque de l'homme du peuple affable, le pape François a consolidé sa position de dictateur qui gouverne avec la peur et a fait des alliances avec les éléments les plus corrompus du Vatican pour conjurer et retourner les réformes attendues de lui.

Table des matières

  • 1. La Mafia de Saint Gall (lien)
  • 2. Le Cardinal venu d'Argentine
  • 3. Réforme? Quelles réformes ?
  • 4. Ouvrir une nouvelle voie (ambiguë)
  • 5. Miséricorde! Miséricorde!
  • 6. Kremlin Sainte Marthe

François, le Pape dictateur (sic!)

Introduction de l'auteur ( traduction Béatrice Bohly, Benoît et Moi )

Si vous parlez avec les catholiques de Buenos Aires, ils vous parleront de la transformation miraculeuse qui s'est produite en Jorge Mario Bergoglio.

Leur sombre et sérieux archevêque s'est transformé en une nuit en un souriant et joyeux Pape François, l'idole du peuple, avec lequel il s'est complètement identifié. Si vous parlez avec ceux qui travaillent au Vatican, ils vous raconteront ce miracle en sens inverse.

Quand les caméras de la télévision ne l'encadrent pas, le Pape François se transforme en une autre personne: arrogante, cassante avec les personnes, vulgaire dans son parler et célèbre pour les violents accès de colère qui sont bien connus de tous, des cardinaux aux chauffeurs.

Comme le Pape François lui-même l'a dit le soir de son élection, il semble que les cardinaux, au conclave de mars 2013, aient décidé d'aller "aux confins de la terre" pour choisir leur Pape, mais aujourd'hui, l'impression grandit qu'ils ne se sont pas donnés beaucoup de mal pour contrôler la marchandise. Au début, il semblait être un souffle d'air frais, son refus des conventions étant le signe d'un homme qui devait réaliser une réforme audacieuse et radicale dans l'Eglise.

Dans la cinquième année de son pontificat, il semble de plus en plus clair que la réforme ne sera pas faite. En revanche, ce à quoi nous sommes confrontés, c'est une révolution dans le style personnel, mais une révolution qui n'est pas positive pour ce que les catholiques voient comme le devoir le plus sacré sur la Terre.

Les catholiques conservateurs sont préoccupés par les changements dans la doctrine morale, que François semble en train d'introduire, tandis que les libéraux ne sont pas satisfaits, parce que ces changements sont formulés de manière vague, et ne sont pas si radicaux que cela. Mais au-dessus de ces craintes, il y a des erreurs qui devraient mobiliser tous les catholiques soucieux de l'intégrité de l'Eglise et du ministère papale.

Après presque cinq ans de pontificat, François montre qu'il n'est pas l'homme de gouvernement démocrate et libéral que les cardinaux pensaient avoir élu en 2013, mais un pape dictateur comme on n'en a pas vu depuis des siècles.

Cela peut sembler une accusation choquante, mais elle est corroborée par des preuves irréfutables.

Ce livre mène l'enquête sur les réformes manquées qui ont déçu les espoirs placés en François, et décrit dans les détails le règne de la terreur que le Pape venu d'Argentine a introduit au Vatican.

MarcAntonio Colonna

photo.jpgNote: Un livre qui alimente et abreuve la nébuleuse médiatique anti-François.

Pour la francophonie, Madame Béatrice Bohly est sans aucun doute "l'étoile filante" qui concentre cette désinformation systématique, et numérique, du Pape François.

Autre lien

Dario Edoardo Viganò: la communication du Pape François. Une révolution

images.jpegJe me souviens de la confidence d'un spécialiste de la communication. Si le Cardinal Bergoglio est élu, ce sera très difficile médiatiquement.

L'archevêque de Buenos Aires n'accordait des interviews qu'au compte-gouttes. 

Son accession au Siège de Pierre a presque totalement changé Jorge Mario Bergoglio. Désormais, il est François. Le Saint Esprit a  profondément touché sa personnalité, au point de devenir un génie de la communication. 

Je suis par contre plus réservé sur la réforme des médias du Vatican. Des compétences cinématographiques ou d'informatiques ne riment pas forcément avec des capacités en communication, voir en management. Le changement de paradigme est profond, surtout avec l'arrivée des réseaux sociaux et des portables. La perte d'influence des vaticanistes est également perceptible.

Parfois, il devient difficile de cerner le centre de commande, qui a passé de la secrétairerie d'Etat au secrétariat pour la communication. Le chantier ne fait que commencer. 

Dario Edoardo Viganò: la communication du Pape François. Une révolution

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La communication du pape François fait partie de sa stratégie d'ouverture et de renouvellement de l'église catholique. Mgr Viganò révèle la connaissance considérable et sophistiquée du pape de la gestion des codes linguistiques et culturels.

Souvent, le pape Bergoglio n'hésite pas à abandonner les textes écrits pour communiquer avec les bras, le corps, ou quitte les discours pour utiliser des apologues, métaphores ou anecdotes pour ancrer son message dans la vie quotidienne des personnes.

On apprend que le pape François ne regarde pas la télévision ni ne s'intéresse aux médias en général, tout en étant capable pourtant de les dominer avec une extraordinaire facilité.Il invente une communication toute symbolique. L'auteur, témoin privilégié de cette communication, analyse les différents aspects de cette «performance publique» du pape - depuis l'accueil de la Loggia de Saint-Pierre, les voyages apostoliques, des homélies aux encycliques.

Viganò montre les chemins à travers lequel passe le message Bergoglio et comment il réussit à toucher les foules du monde entier.

mercredi, 29 novembre 2017

La mafia de Saint-Gall n'a pas élu Bergoglio, mais le déforme

La mafia de Saint-Gall n'a pas élu Bergoglio, mais le déforme

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The making of a radical Pope

Austen Ivereigh, l'un des meilleurs biographe du Pape François, parle d'un certain groupe de Saint-Gall. Le but de ces évêques et cardinaux étaient de barrer la route au Cardinal Ratzinger ? Une sorte de théorie du complot repris par les opposants au présent pontificat (voir ci-dessous)

Ces hommes d'influences auraient élu Bergoglio. 

Or, le Pape François n'a pas été élu par ces quelques Cardinaux. Par contre, la nébuleuse de Saint-Gall code et décode l'enseignement de François. Il existe depuis de nombreuses années, un schisme spirituel et doctrinal. Pour la transmission du Magistère papal, donc sa communication, nous assistons à un affrontement entre la nébuleuse numérique et traditionaliste et la constellation de Saint-Gall. Cette dernière surfe d'avantage dans les médias dit classiques ou traditionnels (TV, radio et presse écrite)

Ni l'une ni l'autre ne reflète François. Pour simplifier, ni le Cardinal Burke, ni le Cardinal Kasper ne sont sur la juste longueur d'onde du successeur de Pierre. 

Entre le verbe réformer et déformer, il n'y a qu'une lettre qui change ! Benoît XVI a toujours plaidé l'herméneutique de la réforme (Noël 2005). Le Pape François est ce réformateur, ce Pape radical qui remonte aux racines, qui remet l'Eglise dans sa forme originale et originelle. Le Saint-Esprit est le Grand Electeur, ce Grand Réformateur, l'auteur de la conversion des hommes d'Eglise. 

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Lien
 
cardinal-Danneels-Mafia-groupe-secret-Saint-Gall-modernisation-Eglise-e1443445508729.jpgDes cardinaux et des évêques : « trop pour les nommer tous » s’il faut en croire le cardinal belge Godfried Danneels. Ces membres d’un groupe secret de prélats « de haut rang », comme le disent ses biographes Jürgen Mettepenningen et Karim Schelkens n’ont pas tous été mis sous le feu des projecteurs alors que l’on apprend l’existence du « Groupe de Saint-Gall » où, entre 1995 et 2006, des réunions annuelles permettaient aux participants de préparer la modernisation de l’Eglise en tentant d’éviter l’élection du cardinal Ratzinger. Interrogé lors de la présentation de sa biographie, le cardinal Danneels a déclaré en riant que le nom « chic » du groupe était « Sankt-Gallen ». Entre soi, on l’appelait « la Mafia ».
 
Le groupe de Saint-Gall a-t-il œuvré pour obtenir l’élection du cardinal Bergoglio en 2013 ? Pas en tant que tel : d’après la biographie qui doit sortir, le groupe s’est dissous peu après l’élection du cardinal Ratzinger – et donc son échec – mais « l’élection de Bergoglio a été préparée à Saint-Gall, ça ne fait aucun doute. Et les grandes lignes de son programme sont celles dont Danneels et ses confrères discutaient depuis plus de dix ans », selon Karim Schelkens.

Le groupe de Sankt-Gallen : une « Mafia » pour le cardinal Danneels et ses intimes

Mettepenningen fait la même analyse : les membres de la « Mafia » recherchaient avant tout la « liberté de parole » qui leur permît d’exprimer leur désaccord avec les tendances du pontificat de Jean-Paul II et de celui qui prenait, à ses côtés, une place de plus en plus visible, le cardinal Ratzinger.
 
Le cardinal Bergoglio n’en faisait pas partie – c’était un groupe de prélats européens exclusivement – et, assurent les biographes, il ne s’agissait pas directement de le faire élire. C’était le « contenu » qui comptait : un contenu qu’il incarne bien en tant que pape François. Ainsi le cardinal Danneels voyait-il ces quelques jours passés chaque année à Saint-Gall comme des « vacances spirituelles » et a-t-il décrit l’élection de François comme une « résurrection personnelle ».
 
« Dans l’engagement de ce petit groupe qui voulait la réforme de l’Eglise, qui voulait la rendre plus proche du cœur des gens, on y est allé progressivement. Au début des années 2000, alors que la fin de Jean-Paul II était désormais prévisible, on a pensé de manière plus stratégique à ce qu’il allait advenir de cette Eglise après Jean-Paul II. Depuis la venue du cardinal Silvestrini dans ce groupe de Sankt-Gallen, celui-ci a pris un caractère plus tactique et plus stratégique. C’est ce qui explique la déception chez le cardinal Danneels et bien d’autres personnes lors de l’élection du pape Benoît  XVI – car l’Eglise ne se réformerait pas sous Benoît XVI. Cela ne commence vraiment à se faire que sous le pape François », affirme Mettepenningen. Ainsi, « le groupe est d’une certaine manière parvenu à ses fins. »

Une société secrète pour la modernisation de l’Eglise

La tactique et la stratégie ? Oui, il s’agit bien d’un groupe constitué pour peser sur la marche en avant de l’Eglise, avec un programme, des lignes directrices, des préférences affirmées pour ceux qui seraient capables de les mettre en œuvre. Voilà qui fonctionne comme une société secrète, une hiérarchie parallèle en quelque sorte : la franc-maçonnerie ne fait rien d’autre en tant qu’atelier discret où s’établissent les grandes lignes des « réformes » à mettre en œuvre.
 
On rappellera que l’Eglise dénonce dans la maçonnerie cette forme d’action secrète dont l’objectif est de peser sur le cours des choses de manière à contrer et à affaiblir l’enseignement de l’Eglise.
 
Dans le groupe de Sant-Gallen, ce sont autant le secret que les orientations prises qui posent problème puisqu’il s’agit de modifier la pastorale de l’Eglise ce qui ne peut se faire sans changement de doctrine. Godfried Danneels lui-même avait déclaré en 1980, alors que Ratzinger dénonçait au synode général des évêques le fléau du divorce et disait son pessimisme à propos de la déliquescence morale, qu’il était temps de trouver « un nouvel équilibre entre la loi et la miséricorde ».
 
C’est tout le sens des manœuvres actuelles de certains cardinaux emmenés par le cardinal Walter Kasper en vue du synode sur la famille, pour miner l’enseignement de l’Eglise sur l’indissolubilité du mariage.

Danneels, Kasper, Lehmann et quelques autres à Sankt-Gallen

Justement, le cardinal Kasper faisait partie de ce qu’ils appelaient la mafia. Et aussi Mgr Ivo Fürer, l’évêque suisse à l’origine des réunions, les cardinaux Ad van Luyn des Pays-Bas, Basil Hume d’Angleterre, Karl Lehmann, encore un Allemand, les Italiens Carlo Maria Martini et Achille Silvestrini, mais encore le Patriarche de Lisbonne, José da Cruz Policarpo, Cormac Murphy-O’Connor cardinal de Westminster, le cardinal ukrainien Lubomyr Husar, dont les noms ont été révélés en avant-première par le vaticaniste Edward Pentin, ainsi que des prélats de France et d’Autriche cités par les biographes de Danneels.
 
On ne sait si le livre donne la totalité des noms, et on se demande bien sûr pourquoi l’existence de la « Mafia » de Saint-Gall a été révélée, et pourquoi maintenant, à quelques jours du synode de la famille auquel Danneels, malgré son âge (82 ans) et malgré les accusations qui pèsent sur lui dans le cadre d’une enquête sur l’occultation d’une affaire de pédophilie ecclésiastique, a été personnellement convié par le pape.
 
Est-ce pour mettre le pape François en difficulté ? On peine à le croire, d’autant que Danneels évoque l’information d’une manière qu’on pourrait dire satisfaite et détendue. Est-ce pour redorer son blason personnel ? Les motifs personnels passent bien souvent au premier plan dans ce monde fait d’hommes. Nul ne sait en tout cas si la révélation a été décidée de concert même si on peut supposer que le cardinal belge n’aurait pas révélé les noms de certains de ses confrères habitués de Saint-Gall sans leur accord.
 

Anne Dolhein

Pape François en Birmanie: tu ne prononceras pas le nom des Rohingyas ?

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Pape François en Birmanie: tu ne prononceras pas le nom des Rohingyas ?

" ... à tout groupe – aucun n’étant exclu" 

 

Pour la Birmanie, la presse s'est concentrée sur le non à ce "nom" des Rohingyas. Dira ou dira pas ? Ni le Pape, ni Aung San Suu Kyi ne l'ont prononcé, comme s'il s'agissait d'une sorte de onzième commandement. 

Au deuxième jour de son voyage apostolique au Myanmar, le 28 novembre 2017, le pape François s’est entretenu avec la conseillère d’Etat et ministre des Affaires étrangères Aung San Suu Kyi, à Naypyidaw, capitale birmane.

Dans son discours, Aung San Suu Kyi a évoqué la crise de l’Etat de Rakhine, où sont les Rohingyas, sans toutefois citer le nom de cette minorité persécutée.

Le nom de ces musulmans sunnites de langue bengalie qui vivent au nord-ouest de cet Etat, est en effet très controversé. Le gouvernement a interdit l’utilisation du terme et a également demandé à la communauté diplomatique de ne pas l’utiliser.

De son côté, le pape François n’a pas prononcé ce mot mais a plaidé pour « une paix fondée sur le respect de la dignité et des droits de tout membre de la société, sur le respect de tout groupe ethnique et de son identité, sur le respect de l’état de droit et d’un ordre démocratique qui permette à chaque individu et à tout groupe – aucun n’étant exclu – d’offrir sa contribution légitime au bien commun ».

Au fond le Pape, comme dans un dictionnaire, a lu la définition des Rohingyas, en taisant le mot ! 

Unknown.jpegLe monde de la communication connaît ce genre de situation, lorsque des mots lourds de sens font immédiatement tourner les agences de presse.

Ce ne sont pas des gros mots, mais des mots lourds qui peuvent engendrer des maux plus grands que le bien désiré.

Par exemple, la réalité de "génocide" contre les arméniens; le Pape François n'avait pas suivi son texte, pour prononcer ce mot que le gouvernement turc ne voulaient absolument pas entendre.

Il y a des mots "gros" qui déclenchent une polémique médiatique; tel que préservatif, Benoît XVI fut le premier Pape a avoir osé évoquer ce mot tabou en conférence de presse dans l'avion vers le continent Africain, un tsunami médiatique s'en était suivi, par l'AFP.

La lien entre maladie et homosexualité ne passe pas, l'évêque du diocèse de Sion l'avait appris à ses dépens; ou enfin mafia, une bombe avait explosé à Saint Jean Latran suite au courage de Saint Jean Paul II !

Polémique assurée ! Tout est question de prudence, de diplomatie ..

mardi, 28 novembre 2017

Le Cardinal Müller craint un schisme ? S'ils existaient déjà ?

Unknown.jpegL’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi demande aux autorités de l’Église d’écouter les « justes réclamations » des anti-François, selon des propos rapportés par le quotidien italien Il Corriere della Sera dimanche 26 novembre.

« Il existe un front de groupes traditionalistes, ainsi que des progressistes, qui voudrait me voir à la tête d’un mouvement contre le pape, mais je ne le ferai jamais ». C’est ce qu’a soutenu récemment le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui avait exprimé à plusieurs reprises ses prises de distance par rapport à certaines démarches pontificales.

Dans un entretien avec un éditorialiste du quotidien italien Il Corriere della Sera, Massimo Franco, publié dimanche 26 novembre, il se montre amer et inquiet.

S’il affirme croire dans « l’unité de l’Église », l’ancien préfet n’en appelle pas moins les autorités à « écouter ceux qui ont des questions sérieuses et de justes réclamations : il ne faut pas les ignorer ou, pire, les humilier ». Le cardinal va même plus loin : « Sinon, sans le vouloir, le risque d’une lente séparation peut augmenter, qui pourrait déboucher sur un schisme d’une partie du monde catholique, désorienté et déçu. L’histoire du schisme protestant de Martin Luther d’il y a 500 ans devrait surtout nous montrer les erreurs à éviter ».

Au mois de juillet, le pape François a décidé de remplacer ce cardinal à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le plus important dicastère de la curie romaine. Il avait alors durement critiqué son renvoi. Dans le Corriere, il apporte de nouvelles précisions. À ce moment-là, le pape lui aurait ainsi dit : « Certains m’ont dit de façon anonyme que vous étiez mon ennemi ».

Critique acerbe des « délateurs »

« Après quarante au service de l’Église, déplore-t-il, je me suis laissé dire cette absurdité, préparée par des cancaniers qui au lieu d’instiller de l’inquiétude chez le pape feraient mieux d’aller voir un psychiatre ».

Réaffirmant son attachement au pape, le cardinal soutient toutefois que ses « vrais amis ne sont pas ceux qui l’adulent » mais bien « ceux qui l’aident avec la vérité et une compétence théologique et humaine ».

Le cardinal formule des paroles sévères contre les « délateurs » responsables à ses yeux de son départ de la Congrégation pour la doctrine de la foi. L’ancien préfet ne croit pas au complot contre le pape – « une exagération absolue » – mais reconnaît que d’importantes « tensions » traversent actuellement l’Église.

« Je crois que les cardinaux qui ont exprimé leurs doutes sur Amoris Laetitia, ou les 62 signataires d’une lettre de critiques, dont certaines excessives, contre le pape, doivent être écoutés, et non pas balayés d’un revers de main comme’pharisiens’ou comme des râleurs », avance-t-il. Il faut donc, à son sens, un « dialogue franc et clair ».

L’impression du cardinal allemand est que dans le « cercle magique » du pape, on « s’inquiète surtout d’espionner de prétendus adversaires, empêchant de la sorte une discussion ouverte et équilibrée ».

En gage de sa bonne foi, le cardinal Müller a récemment défendu publiquement l’Exhortation apostolique du pape François sur la famille, un document qui a cristallisé les divergences.

« Classer tous les catholiques selon les catégories ’amis’ ou ’ennemis’ du pape est le plus grand mal qu’ils causent à l’Église, insiste le cardinal Müller. Et on est perplexe lorsqu’on voit qu’un journaliste bien connu, athée, se vante d’être un ami du pape, tandis qu’un évêque catholique, cardinal comme moi, est diffamé comme opposant du pape. Je ne crois pas que ces personnes puissent me donner des leçons de théologie sur le primat du souverain pontife ».

Une Église plus « faible »

Comparée à l’époque de Benoît XVI, l’Église actuelle apparaît plus « faible » aux yeux du cardinal. « Les prêtres sont de plus en plus rares et nous apportons des réponses plus organisationnelles, politiques et diplomatiques que théologiques et spirituelles », regrette-t-il. « L’Église n’est pas un parti politique, avec ses luttes de pouvoir. Nous devons discuter des questions existentielles, sur la vie et la mort, sur la famille et les vocations religieuses, et pas sur la politique ecclésiastique en permanence, développe l’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Le pape François est populaire, et c’est une bonne chose. Mais les personnes ne prennent plus part aux sacrements. Et sa popularité parmi les catholiques qui le citent avec enthousiasme ne change malheureusement pas leurs fausses convictions ».

Selon le cardinal Müller, il faut désormais dépasser le stade de l’Église « hôpital de campagne », une expression chère au pape François. Aujourd’hui, le monde aurait davantage besoin, à ses yeux, d’une « Sillicon Valley » de l’Église. « Nous devrions être les Steve Jobs de la foi, assure-t-il, et transmettre une vision forte en termes de valeurs morales et culturelles ».

Marie Malzac
 

Pape François: rencontre avec la présidence de Birmanie en live

Pape François: rencontre avec la présidence de Birmanie en live

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Wikipedia

(Source: Romandie)

Le pape sera reçu mardi par la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, temps fort de son voyage dans un pays meurtri par des décennies de conflits ethniques et la crise des Rohingyas musulmans.

L'Eglise birmane défend la prix Nobel de la paix face aux multiples critiques internationales sur son manque d'empathie affiché pour les Rohingyas victimes de violences dans l'ouest du pays.  

Lundi, la ville anglaise d'Oxford où Aung San Suu Kyi a vécu lui a retiré le prix de la liberté qu'elle lui avait décerné, en raison de son "inaction" face à l'oppression des Rohingyas.

Depuis fin août, pour fuir viols, meurtres et tortures perpétrés par des soldats birmans et des milices locales, plus de 620.000 musulmans rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh.

Mardi, ce seront des retrouvailles pour le souverain pontife et Aung San Suu Kyi après une rencontre très amicale en mai dernier au Vatican.

Le pape est arrivée mardi après-midi à Naypyidaw, après une journée à Rangoun où il a été accueilli par des enfants aux vêtements colorés, issus de diverses communautés de ce pays toujours secoué par des conflits ethniques.

Dans la capitale administrative birmane, le souverain pontife argentin sera reçu par le président Htin Kyaw, un proche d'Aung San Suu Kyi, puis par celle qui est officiellement ministre des Affaires étrangères mais de facto chef du gouvernement.

Le discours qu'il doit ensuite prononcer devant les autorités civiles du pays, des représentants de la société civile et du corps diplomatique, est très attendu.

Le pape s'est en effet ému à plusieurs reprises du sort réservé aux Rohingyas, "torturés et tués en raison de leurs traditions et de leur foi" en Birmanie. Mais il semble peu probable qu'il s'exprime aussi librement sur le sol birman.

L'Eglise catholique locale est soucieuse de ne pas contrarier une population majoritairement bouddhiste, marquée par un nationalisme bouddhiste antimusulman et vent debout contre les critiques de la communauté internationale sur le sort de la minorité ethnique musulmane des Rohingyas.

Soutenir ceux qui souffrent

Le puissant chef de l'armée Min Aung Hlaing a assuré au pape lors d'une "rencontre de courtoisie" que son pays n'exerçait "aucune discrimination religieuse" et que l'armée agissait "pour la paix et la stabilité du pays".

D'après les Nations unies, l'armée procède dans l'ouest de la Birmanie à "épuration ethnique" contre les Rohingyas.

Chacune des paroles du pape François sera donc examinée à la loupe.

Le fait de savoir si le pape évoquera directement l'exode des musulmans de l'ouest et ira jusqu'à prononcer le mot "Rohingyas", tabou pour les Birmans lors de sa visite, suscite toutes les interrogations.

Craignant notamment une réaction des bouddhistes extrémistes, l'archevêque de Rangoun, Charles Bo, premier cardinal du pays, lui a recommandé d'éviter le mot et de parler plutôt des "musulmans de l'Etat Rahkine".

Cette terminologie officielle, neutre, est celle que souhaiterait imposer Aung San Suu Kyi pour éviter la guerre sémantique entre l'appellation "Bangladais" (utilisée par la majorité bouddhiste en Birmanie) et "Rohingyas" (employée par ces musulmans pour se désigner).

"Même s'il ne peut pas dire le mot, nous savons tous qu'il est là pour les Rohingyas... Nous devons soutenir les pauvres, ceux qui souffrent", a déclaré à l'AFP une religieuse catholique de Thaïlande voyageant à Rangoun, pour la grande messe qu'y donnera le pape mercredi.

Mardi matin, l'infatigable partisan du dialogue interreligieux a démarré sa journée par une rencontre "privée" à Rangoun avec des dirigeants religieux, bouddhistes, hindouistes, chrétiens, musulmans et juifs.

La conversation a porté sur l'unité malgré la diversion. Une "très, très beau discours", d'après Sammy Samuels, un représentant de la communauté juive du pays.


(©AFP / 28 novembre 2017 09h08)