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samedi, 22 avril 2017

Les conflits continueront après le départ de Mgr Vitus Huonder

Sans-titre-1-7-800x450.jpgLes conflits continueront après le départ de Mgr Vitus Huonder

La présentation de la démission de Mgr Huonder au Pape François pour limite d'âge, 75 ans selon le droit canon, semble soulager un certain milieu. Les adjectifs qualificatifs ne manquent pas: ultraconservateur, autoritaire, homophobe ...

Certains relèvent une pratique de l'évêque démissionnaire comme source de conflit, l'homélie réservée aux prêtres. Cette décision relève de l'Eglise universelle répandue sur les cinq continents. Même le Pape François, qualifié pourtant de Pape rassembleur, pense la même chose. 

D'autres parlent souvent des mêmes polémiques: la communion des personnes divorcées remariées ou le mariage des personnes de même sexe. Pour la communion, qui requiert toujours l'état de grâce (absence de péchés mortels ou graves) Mgr Huonder avait proposé à s'avancer vers le prêtre en croisant les bras afin de recevoir la bénédiction. Il est certain que le Pape François pense également la même chose.

Pour le mariage des personnes de même sexe, toute l'Eglise catholique est sur la même ligne: une personne peut être bénie, car elle est aimée infiniment par Dieu. L'acte du mariage ne peut-être seulement et uniquement une union entre un homme et une femme. Un prêtre avait promis de ne plus bénir des unions homosexuels. Mgr Morerod avait joué avec diplomatie les médiateurs. 

Le gender a même été qualifié par le Pape François de colonisation idéologique soutenue par le milieu de l'argent. 

Unknown.jpegL'Eglise catholique n'est pas une ONG et son décryptage ne dépend pas des critères politiques, voir idéologiques, comme la gauche ou la droite, avec une évaluation des candidats possibles placés sur un demi-cercle séparant les conservateurs et progressistes, traités de fermé et ouvert.

L'analyse médiatico-religieuse est souvent auto-référentielle, avec presque toujours les mêmes personnes qui s'expriment, mettant parfois même dans l'ombre les aspects très positifs réalisées durant 10 ans*. Qui a entendu parler de l'action de Mgr Huonder en faveur des migrants et de la tolérance zéro en matière de pédophilie ?

Avant tout, le christianisme se réfère à une Personne et un événement: le Christ ressuscité. 

Au fond, qu'est-ce qui est reproché à Mgr Huonder ? D'être tout simplement catholique. Le nonce apostolique Mgr Gullickson, américain, avait osé le dire.

En matière de communication, même avec un porte-parole assez compétent, certains de ses propos manquaient certes d'humanité ou de tact, de prudence ou de connaissance des réactions du milieu médiatique.

Certes, l'évêque Huonder n'est pas parfait. A part Jésus et la Vierge, qui pourrait le prétendre ? Cependant, les chrétiens font avec la fragilité de leurs Pasteurs donnés et envoyés par Dieu, en pardonnant, en priant et en servant l'Eglise avec passion et désintéressement personnels. 

Il serait erroné de penser qu'un nouvel évêque apaisera rapidement les tensions. Le gouvernement du diocèse de Coire relève plutôt du miracle, tant le réseau de pouvoir est diffus, voir confus. La sagesse du droit canon, très utile pour assurer la justice et la résolution des conflits, est mis de côté.

Le prochain évêque sera simplement un martyr, sans mourir. Il lui faudra supporter la psychologie des uns et des autres. Cependant, Coire n'est pas la Syrie, l'Egypte ou un pays où les chrétiens sont sauvagement tués, des martyrs au quotidien.

*Les catholiques de Zurich remercient Mgr Huonder pour son action

22.04.2017 par Regula Pfeifer, kath.ch/traduction et adaptation: Raphaël Zbinden

Unknown-1.jpegLe conseil synodal de l’Eglise catholique dans le canton de Zurich remercie, dans un communiqué du 21 avril 2017, Mgr Vitus Huonder pour son action à la tête du diocèse de Coire. Le prélat grison a atteint, à cette date, l’âge de la retraite canonique et a présenté au pape sa démission.

Le conseil synodal se réjouit des projets dans lesquels “nous avons pu trouver avec Mgr Huonder des solutions communes de façon constructive”. L’exécutif de l’Eglise zurichoise considère en particulier comme positif la décision de l’évêché de mettre en place une instance d’arbitrage avec tous les cantons du diocèse. Les paroisses, institutions ecclésiastiques ou particuliers peuvent faire appel à cette instance en cas différends portant sur les diverses juridictions existant au sein de l’Eglise.

Cela montre que la direction du diocèse s’est engagée à collaborer avec les corporations ecclésiastiques, explique Aschi Rutz, chargée d’information du conseil synodal.

Engagement envers les migrants

Les catholiques zurichois mettent aussi au crédit de l’évêque sa contribution à l’élévation de la haute école de théologie de Coire au statut de haute école publique. Le canton des Grisons avait reproché à l’institution de fournir trop peu de postes d’assistants pour pouvoir renouveler son accréditation, relève Aschi Rutz. Mgr Huonder avait rendu possible la création des postes manquants. L’évêché s’est ainsi fortement engagé en faveur de la haute école, également au niveau financier.

Le conseil synodal salue en outre le travail réalisé par l’évêque en faveur des communautés issues de la migration. Il a en effet assuré la prise en charge des nombreuses nouvelles communautés telles que celle des érythréens, des syro-malabars, ou encore des chaldéens.

Tolérance zéro envers les abus sexuels

L’exécutif de l’Eglise zurichoise se réjouit finalement d’avoir élaboré et adopté en collaboration avec l’évêque grison le document de recommandations aux agents pastoraux concernant les abus sexuels (Empfehlungen bezüglich der Fortbildung der Seelsorgenden und betreffend Prävention sexueller Uebergriffe im kirchlichen Umfeld im Bistum Chur). Mgr Huonder a ainsi mis en place une politique de tolérance zéro en matière d’abus, assure le conseil synodal. (cath.ch/kath/rp/rz)

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