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dimanche, 20 février 2011

Jean Paul II et le Coran

Benoît XVI à l'Angélus

« Lorsqu'on souffre à cause du mal, de la persécution, de l'injustice, évitons la revanche, la vengeance et la haine, et prions pour les persécuteurs », a demandé le pape en commentant le commandement de Jésus dans l'évangile lu aujourd'hui à la messe dans le monde entier : « Aimez vos ennemis ».

Le pape cite saint Paul : « Soyons vainqueur du mal par le bien » (cf. Rm 12, 21).

Le pape encourage qui vit dans la souffrance en disant : « Confions à Dieu toutes ces adversités pour arriver à la liberté et à la paix spirituelle ».

Opinion

La récepaolo-vi_ratzinger_2-231x300.jpgnte interview de Mgr Fellay est révélatrice. Personnellement, j'ai été peiné de la réaction des traditionalistes et des intégristes à l'annonce de la béatification de Jean Paul II, tout comme le refus de répondre au désir de Benoît XVI de se rendre à Assise afin de prier pour la paix (photo: Cardinal Ratzinger avec le Pape Paul VI)

Le Saint Père  Benoît XVI n'a pas hésité, comme Jésus recherchant la brebis perdue, à mettre sa réputation en jeu afin de préserver l'Unité de l'Eglise, soit de tout tenter afin de recoudre avec la Fraternité Saint Pie X. Souvenons-nous de l'énorme polémique qui avait suivi la levée des excommunications. Certes, Benoît XVI a avoué dans son livre "Lumière du Monde" qu'il n'aurait pas levé l'excommunication s'il avait été au courant de l'interview d'un certain Williamson. Face à un acte de Miséricorde, de Bonté, il reçoit très peu en échange. Il en va ainsi lorsqu'on suit presque que des idées, au lieu de suivre la pensée divine, l'action de Dieu dans l'histoire.

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Mieux que de brûler le Coran

L'un des reproches à la béatification de Jean Paul II provient du geste, scandaleux selon nos frères intégristes, d'avoir embrassé le Coran. J'ai quelque peu réfléchi à cette critique. Tout d'abord, la critique est saine et normale, si elle est constructive. Il n'y a que les dictateurs qui ne la supportent pas. Churchill disait en substance qu'elle était aussi nécessaire que la douleur dans le corps humain. Elle a la fonction de porter l'attention sur un disfonctionnement.

Aussi, derrière le refus de ce geste de bienveillance et de paix de Jean Paul II se cache le refus du Concile Vatican II. L'ouverture sereine de la Vérité pour tous et chacun, soit le dialogue interreligieux, l'oecuménisme et l'alliance avec tout homme de bonne volonté. Entre nous soit dit, il vaut mieux embrasser le Coran que de le brûler. Ce geste du Pape se voulait être un geste de paix, sans prétention liturgique aucune. Enfin, dans cette fermeture se cache aussi le refus de la recherche du dialogue avec les musulmans, l'amour envers eux. Car l'islam n'existe pas, il y a des islams. Et les courants actuels que nous connaissons, qui font peur, sont surtout des islams politiques, très dangereux, car fondamentalistes.

L'Occupation des consciences

Mais il existe des musulmans modérés, de bonne volonté, droits, priants, bons, recherchant la paix, le dialogue. C'est cela qui doit être souligné avant tout. Il faudrait surtout mettre fin à l'impossibilité pour eux de se convertir, ce qui revient à les emprisonner, par la peur, par la menace, par la mort. C'est en cela une vraie occupation de la Terre Sainte, celle des consciences.

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Assise III

Le second refus vient de la réunion d'Assise. Mais enfin, ne peut-on pas se rencontrer pour la Paix ? Je trouve ce geste du Pape prophétique. Il n'y aura pas de Messe, pas de confusion, pas de syncrétisme, mais la volonté de montrer au monde que les hommes de Dieu et de bonne volonté recherchent la Paix. La vraie prière permet à tout homme de changer.

Aussi, ces deux événements mondiaux de la béatification de Jean Paul II et d'Assise III vont permettre à d'innombrables croyants de s'approcher du Coeur de Jésus. La raison d'être de l'Eglise est bien là: être l'artisane, la couturière de la rencontre entre les âmes et le Christ, l'unique sauveur de nous tous.

 

samedi, 19 février 2011

There Be Dragons, Film: "Ce que signifie être saint de nos jours"

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There Be Dragons

Réalisation Roland Joffé

Acteurs principaux Charlie Cox, Wes Bentley, Dougray Scott, Unax Ugalde, Olga Kurylenko, Golshifteh Farahani, Geraldine Chaplin, Rodrigo Santoro Production Roland Joffé, Ignacio G. Sancha, Ignacio Núñez, Guy J. Louthan

Budget 30 M$ US

Pays d’origine Etats Unis, Argentine, Espagne

Genre Drame

There Be Dragons est un film dramatique écrit et réalisé par Roland Joffé, un metteur en scène connu pour ses films Mission et La Déchirure (The Killing fields). L'action de There Be Dragons se déroule pendant la guerre d'Espagne. Joffé a voulu, dans se film, parler de thèmes tels que la trahison, l'amour, la haine, l'amitié, et le sens de la vie.

Le film, qui doit sortir sur les écrans au printemps 2011, fonde son récit sur la vie de Josémaria Escriva, fondateur de l'Opus Dei, canonisé en 2002 par Jean Paul II.

Histoire et Thème

Le film raconte l'histoire d'un journaliste Espagnol contemporain, Robert, qui essaye de renouer des relations avec son père mourant, Manolo. Ce dernier a participé à la Guerre d'Espagne. Le journaliste découvre, petit à petit, à travers son travail de recherche sur la vie de son père, que ce dernier était un ami intime de Josémaria Escriva, avec qui il a eu des relations compliquées. Manolo s'est engagé pendant la Guerre d'Espagne, et est tombé amoureux d'une jeune Hongroise, Ildiko. Celle-ci le rejette et se lie à un chef de la Milice, Oriol. Manolo devient jaloux et s'engage sur les chemins de la trahison.

Joffé, qui se déclare agnostique qui a reçu un Oscar du cinéma pour le film Mission, dont les jésuites sont le sujet principal, a dit « qu'il était très intéressé par l'idée de réaliser un travail qui parle sérieusement de la religion dans ses propres termes, et ne s'amuse pas parler de la religion avec une approche qui nie sa validité »

L'histoire a été écrite par Joffé lui-même, qui a dit qu'il disposait de toute liberté de création sur le projet

Roland Joffé a déclaré que There Be Dragons est "un film sur ce que signifie être saint de nos jours" 

Acteurs

  • Charlie Cox (qui a joué dans Stardust) interprète Josémaria Escriva
  • Wes Bentley (American Beauty) tient le rôle de Manolo
  • Dougray Scott (Desperate Housewives) : Robert, le fils journaliste de Manolo
  • Olga Kurylenko (Quantum of Solace) joue le rôle de la jeune hongroise, qui combat aux côtés des Républicains, dans les Brigades Internationales.
  • Golshifteh Farahani (Mensonges d'état) joue le rôle de Leila, l'amie de Robert
  • Rodrigo Santoro (300) interprète Oriol, le jeune révolutionnaire, qui dirige la "Colonne de Fer"

 

Production

Le film est produit par Roland Joffé, Guy Louthan, Ignacio Sancha, et Ignacio Nunuez. Les deux derniers sont membres de l'Opus Dei. L'argent vient d'un fond d'investissement créé par Ignacio Sancha et Ignacio Nunez, qui comprend une centaine d'investisseurs privés, certains croyants, d'autres athées. La chaine de télévision Antenna 3, première chaine privée en Espagne, finance également le film.

source: Wikipedia

INTERVIEW

SOURCE

Le monde du cinéma et le monde catholique sont impatients de découvrir le film que le réalisateur britannique Roland Joffé présentera au printemps prochain « There Be Dragons » dans lequel saint Josemaría Escrivá de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, joue un rôle de premier plan.

Il s’agit d’un drame, écrit et réalisé par Roland Joffé – également réalisateur, entre autres, de « Mission » et de « La Déchirure » – dont le cadre est celui de la guerre civile espagnole. Roland Joffé affronte des questions comme la sainteté et la trahison, l’amour et la haine, le pardon et la violence, la recherche d’un sens à la vie. S’y trouvent mêlées les histoires de soldats révolutionnaires, d’un journaliste, de son père, de saint Josémaria lui-même, appelé le saint de la vie ordinaire.

En ce début de l’année 2011, qui marquera le 75ème anniversaire du déclenchement de la guerre civile d’Espagne, Roland Joffé explique, dans cette interview, dont nous publions ici la première partie, les convictions qu’il a voulu transmettre à travers ce film.

A quoi fait allusion le titre de votre film « There Be Dragons » ?

Roland Joffé – Hic sunt dragones – Ici sont les dragons, inscrivaient les cartes médiévales pour indiquer les territoires encore inconnus. Quand j’ai commencé à faire des recherches et à écrire ce scénario, comme je ne savais pas vraiment comment les choses allaient tourner, ou comment cela finirait exactement, There Be Dragons m’a paru le titre approprié. C’était un peu comme si je quittais ma carte pour pénétrer dans un territoire inexploré, aborder des thèmes sur ce que signifie la sainteté, des thèmes religieux et politiques du vingtième siècle, et m’enfoncer dans le passé d’un autre pays. J’avais été frappé par l’idée de Josémaria Escriva que Dieu peut être trouvé dans la « vie quotidienne », et que la vie quotidienne, dans son cas, était la guerre civile espagnole. Je me demandais : comment peut-on trouver le divin dans une guerre ? Mais alors, la même question se pose à propos de tous les défis fondamentaux de la vie, et la façon de les affronter : comment répondre à la haine et au rejet, ou au désir de vengeance et de justice – tous ces dilemmes sont renforcés en temps de guerre. Ces dilemmes sont, dans un sens, les « dragons » du film – les moments charnière dans nos vies, où nous sommes confrontés à des choix décisifs. Des choix qui vont affecter notre futur. There Be Dragons aborde la grande diversité des choix que doivent faire les gens qui se trouvent à ces moments charnière – moments de tentation, si vous préférez – et décrit combien il est difficile, et cependant nécessaire, de sortir des cycles de haine, de rancœur et de violence.

Le film se déroule dans le contexte de la guerre civile espagnole, en quelque sorte le paradigme de la violence, qui conduit à plus de violence, et la violence qui n’a pas de sens. Face à un tel décor – un décor de violence fratricide – y a-t-il place pour l’espérance ?

Oui, mais c’est extrêmement difficile. Tant d’actes abominables, effroyables, entre des êtres humains, semblent impossibles à pardonner, à racheter, à dépasser. Mais le pardon est possible ! Les cycles de violence peuvent être stoppés, comme l’a prouvé le président Mandela en Afrique du Sud. Le pardon a été possible pour de nombreuses personnes héroïques au Rwanda, offert et accueilli par de nombreux et courageux Palestiniens et Israéliens. Selon Josemaría, les gens ordinaires sont tout à fait capables d’être des saints, et je pense que c’est de ce type de pardon héroïque dont il voulait parler. L’infinie possibilité de pardon est ce qui laisse de la place pour l’espérance. Mais le prix à payer est élevé : il faut un sentiment profond de ce que signifie être pleinement humain, un sentiment profond de compassion, et une ferme résolution, individuelle, et oui, une résolution héroïque de ne pas se laisser dominer par les haines, mais les combattre avec un inlassable amour.

L’action se déroule en grande partie durant la guerre civile espagnole, mais s’étend entre cette toile de fond et 1982. De nombreuses générations sont impliquées dans le récit : le passé jette une ombre sur le présent. Ce qui les relie est Robert, un journaliste à qui on a demandé d’écrire une histoire sur Josemaría Escrivá au moment de sa béatification. A cette occasion, il découvre, petit à petit, que son père Manolo était un ami d’enfance de celui de Josemaría, et qu’ils étaient ensemble au séminaire, même si leurs vies ont suivi des chemins radicalement différents. Robert et Manolo sont brouillés, mais le film les réunit au moment où la terrible vérité sur le passé est dévoilée. Il est donc question aussi d’un père et d’un fils, de la nécessité de voir la vérité en face pour surmonter ce qu’il y a entre eux. Le film traite en grande partie de l’amour, de la force de sa présence et du monde aride et terrifiant que nous habitons en son absence.

Les guerres civiles sont particulièrement épouvantables, car elles dressent frère contre frère, famille contre famille. A la fin de la guerre civile espagnole, on comptait un demi-million de morts. Une guerre civile est une puissante métaphore d’une famille. Comme dans toute guerre civile, les membres d’une même famille prennent parti et se déchirent ; d’anciennes rancœurs deviennent sources de haine. Nous ne pardonnons pas à notre tante de faire ceci, nous ne parlons pas à notre père parce qu’il a quitté notre mère, nous ne parlons pas à notre mère parce qu’elle est partie avec un homme, ou nous ne parlons pas à notre fils parce qu’il a choisi une autre profession que celle que nous espérions. Ce sont là les guerres civiles de nos vies quotidiennes. There Be Dragons traite de ces deux types de guerre civile.

Fondamentalement, nous avons tous à choisir entre nous accrocher à nos ressentiments, ou trouver un moyen de les vaincre. On peut voir la vie comme une succession d’injustices, de rejets et de blessures, ou comme riche en opportunités, en occasions de vaincre ces dragons, ou démons, par le désir irrésistible de substituer à la haine l’amour et la relation. Beaucoup ont en eux le désir de faire ce choix héroïque. Ils comprennent qu’ils ont le pouvoir de faire le choix d’être libres. Ils possèdent la force de caractère pour comprendre que la Haine est une prison. Qui éprouve de la haine ne peut pas être libre. N’en avons-nous pas vu maints exemples depuis la première guerre mondiale ? D’un autre côté, quand les gens choisissent d’aimer, un observateur impartial peut percevoir en eux ce sentiment de liberté, de compassion, de don.
Finalement, nous sommes tous confrontés à ce choix. Même Robert, l’agnostique et le matérialiste, est invité à choisir entre l’amour et la haine, à combattre, dans un sens, le monde par l’amour, ou comme dit Aline, « combattre Dieu par l’amour ».

C’est ça le film pour moi. Le pardon débloque ce qui est bloqué. Il touche tout ce qui est humain à l’intérieur de celui qui est pardonné, comme il touche tout ce qui est humain à l’intérieur de celui qui pardonne. L’amour ne survient pas, ne peut pas survenir comme ça, d’un coup de baguette. Il ne peut pas survenir avec un sentiment de supériorité ; il peut survenir seulement avec un sentiment d’humilité et d’humanité. Et pourtant sa beauté est puissante. Il dit : « Oui, sortez de vous-même. Vous pensez que vous êtes incapable de pardonner ? » Eh bien, vous ne savez pas si vous êtes incapable de pardonner tant que vous ne l’avez pas fait. Et comment pardonner ? Vous pardonnez en vous identifiant, en étant cette autre personne. En cessant de diaboliser l’autre, pas en disant « Je suis meilleur que cette personne, je ne pourrais jamais faire cela » ; mais en regardant cette personne et en disant « Ce pourrait être moi ». Alors oui, il y a place pour l’espérance – même dans les circonstances les plus douloureuses, les plus tragiques et épouvantables, où l’espoir semble impossible.

Ce film s’adresse-t-il aux croyants, ou aux non croyants ?

There Be Dragons prend la foi au sérieux. Il prend la sainteté au sérieux. Mais son message va bien au-delà d’un public religieux. La question suppose une ligne de séparation qui, en fait, est factice. Nous vivons tous dans un monde troublé, nous sommes tous confrontés aux souffrances et aux joies de la vie quotidienne, et même si nous pouvons faire peser des interprétations différentes de la réalité sur cette expérience, tous nous habitons finalement le même monde troublé et déchiré.

C’est un film sur les croyants et les non croyants. J’ai été fortement impressionné par l’idée de Josemaría que nous sommes tous des saints en puissance, sa croyance que chacun est finalement capable de terrasser ses propres dragons. J’espère que tous ceux qui regarderont ce film y verront leurs propres luttes contre leurs dragons ; et reconnaîtront, comme lui, que jamais un saint n’est devenu saint sans avoir lutté.

Le film traite aussi des nombreuses formes de l’amour. L’amour d’Ildiko pour Oriol est un type d’amour particulier. Son désir passionné de construire un monde meilleur est une autre forme d’amour. L’amour de Manolo pour Ildiko est encore une sorte d’amour différent, bien que ligoté par la jalousie et le ressentiment. L’amour dont a soif Manolo et qu’il finit par recevoir est un autre type particulier d’amour. Ces différents types d’amour se réunissent tels une toile d’araignée composée de fils individuels, et chaque fil semble séparé, mais la réalisation de la toile fait apparaître qu’ils font partie d’un ensemble plus grand, qu’ils sont liés à la même chose, conduisant au même point, au même centre. Finalement, tous ces fils d’amour variés, qui semblent tellement différents, vont revenir à un seul point essentiel : « cet amour est-t-il plus grand que l’amour de soi ? » C’est une grande question. Et de nombreux politiciens du début du vingtième siècle en ont débattu. Toutefois, elle soulève une autre question, d’une extrême complexité. Si cet amour passionné se fonde sur un idéal, ou une idéalisation, s’il n’admet qu’un seul modèle de comportement humain, comment peut-il éviter de glisser dans le sectarisme ou la diabolisation ? Depuis les Lumières, ceci a été une grande question. Au nom de l’amour d’un bien plus grand, combien d’actes inhumains flagrants ont été commis. C’est seulement, me semble-t-il, en prenant conscience de la tragique faillibilité de tous les êtres humains et de tous les comportements humains que nous pouvons trouver un chemin pour comprendre cette profonde empathie, ce sentiment d’identification à l’autre, qui permet de se libérer de la diabolisation et des cycles de violence sans espoir.


Ce n’est pas un film catholique, mais il traite d’un thème essentiel dans la théologie chrétienne et dans toutes les Eglises chrétiennes, comme dans beaucoup d’autres religions. Toutes les religions comprennent que les êtres humains, dans leurs relations les uns avec les autres, font des choix divins- des choix qui affectent profondément les autres et le monde autour d’eux. Cette interconnexion constitue le fondement de l’amour- ce que nous faisons pour ou contre les autres nous affecte et eux aussi, parce que nous sommes tous liés les uns aux autres.

Propos recueillis par Jesús Colina
Traduits de l’anglais par Elisabeth de Lavigne

Interview de Mgr Bernard Fellay

Entretien exclusif de Mgr Bernard Fellay, supérieur général du mouvement d'Ecône, donné au District des USA Séminaire Saint-Thomas-d'Aquin (USA) - 2 février 2011 (d'après LA PORTE LATINE du 18.2.11)

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source: Vincent Pellegrini


I.  LES ENTRETIENS DOCTRINAUX

1. Monseigneur vous avez choisi d'entreprendre des discussions doctrinales avec Rome. Pourriez-vous nous en rappeler le but?
Il faut distinguer le but romain du nôtre. Rome a indiqué qu'il existait des problèmes doctrinaux avec la Fraternité et qu'il fallait éclaircir ces problèmes avant une reconnaissance canonique, - problèmes qui seraient manifestement de notre fait, s'agissant de l'acceptation du Concile. Mais pour nous il s'agit d’autre chose, nous souhaitons dire à Rome ce que l'Église a toujours enseigné et, par là-même, manifester les contradictions qui existent entre cet enseignement pluriséculaire et ce qui se fait dans l’Eglise depuis le Concile. De notre côté, c'est le seul but que nous poursuivons.


2. Quelle est la nature de ces entretiens : négociations, discussions ou exposition de la doctrine ?
On ne peut pas parler de négociations. Il ne s'agit pas du tout de cela. Il y a d'une part une exposition de la doctrine, et d'autre part une discussion car nous avons effectivement un interlocuteur romain avec lequel nous discutons sur des textes et sur la manière de les comprendre. Mais on ne peut pas parler de négociations, ni de recherche d'un compromis, car c’est une question de Foi.

3. Pouvez-vous rappeler la méthode de travail utilisée ? Quels sont les thèmes qui ont déjà été abordés ?
La méthode de travail est la méthode écrite : des textes sont rédigés sur lesquels s’appuiera l’entretien théologique ultérieur. Plusieurs thèmes ont déjà été abordés. Mais je laisse pour l’instant cette question en suspens. Je peux vous dire simplement que nous arrivons au bout, car nous avons fait le tour des grandes questions que pose le Concile.

4. Pouvez-vous présenter les interlocuteurs romains ?
images-2.jpgCe sont des experts, c'est-à-dire des professeurs de théologie qui sont également consulteurs de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. On peut dire des « professionnels » de la théologie. Il y a un Suisse, le Recteur de l'Angelicum, le père Morerod ; il y a un Jésuite, un peu plus âgé, le père Becker ; un membre de l'Opus Dei en la personne de son Vicaire général, Mgr Ocariz Braña ; puis Mgr Ladaria Ferrer, Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et enfin le modérateur, Mgr Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission Ecclesia Dei.

5. . Y a-t-il une évolution dans la pensée de nos interlocuteurs depuis qu’ils ont lu les exposés des théologiens de la Fraternité ?
Je ne pense pas qu’on puisse le dire.

6.Mgr de Galarreta, lors du sermon des ordinations à La Reja en décembre 2009, disait que Rome avait accepté que le Magistère antérieur à Vatican II soit pris comme « unique critère commun et possible » dans ces entretiens. Y a-t-il un espoir que nos interlocuteurs révisent Vatican II ou est-ce impossible pour eux ? Vatican II est-il vraiment une pierre d’achoppement ?
Je pense qu'il faut poser la question autrement. Par les distinctions faites par le pape Benoît XVI dans son discours de décembre 2005, on voit très bien qu'une certaine interprétation du Concile n’est plus permise et donc, sans parler directement d'une révision du Concile, il y a malgré tout une certaine volonté de réviser la manière de présenter le Concile. La distinction peut sembler un peu subtile, mais c'est bien sur cette distinction que s’appuient ceux qui ne veulent pas toucher au Concile et qui reconnaissent néanmoins que, à cause d'un certain nombre d'ambiguïtés, il y a eu une ouverture en direction de chemins interdits, dont il faut rappeler qu’ils sont interdits. - Vatican II est-il une pierre d’achoppement ? Pour nous, sans aucun doute, oui !

7.Pourquoi est-il si difficile pour eux d’admettre une contradiction entre Vatican II et le Magistère antérieur ?
La réponse est assez simple. A partir du moment où l'on reconnaît le principe selon lequel l'Église ne peut pas changer, si on veut faire admettre Vatican II, on est obligé de dire que Vatican II n'a rien changé non plus. C'est pour cela qu'ils n'acceptent pas de reconnaître des contradictions entre Vatican II et le Magistère antérieur. Ils sont cependant gênés pour expliquer la nature du changement qui est bel et bien avéré.

8. Au-delà du témoignage de la Foi, est-il important et avantageux pour la Fraternité de se rendre à Rome ? Est-ce dangereux ? Pensez-vous que cela puisse durer longtemps ?
Il très important que la Fraternité porte ce témoignage, c'est même la raison de ces entretiens doctrinaux. Il s’agit vraiment de faire entendre à Rome la foi catholique et essayer - pourquoi pas ? - de la faire entendre mieux encore dans toute l'Église.
Un danger existe, c'est le danger d’entretenir des illusions. On voit que certains fidèles ont pu se bercer d'illusions. Mais les derniers événements se sont chargés de les dissiper. Je pense à l'annonce de la béatification de Jean-Paul II ou celle d’unnouvel Assise dans la ligne des réunions interreligieuses de 1986 et de 2002.

9. Le Pape suit-il de près ces entretiens ? Les a-t-il déjà commentés ?
Je pense que oui, mais sans avoir de précisions. - A-t-il commenté ces entretiens ? Il a dit lors de la réunion de ses collaborateurs, cet été, à Castel Gandolfo, qu'il en était satisfait. C'est tout.

10. Peut-on dire que le Saint-Père qui, depuis plus de 25 ans, a eu à traiter avec la Fraternité, se montre aujourd’hui plutôt plus favorable à son égard que dans le passé ?
Je n’en suis pas sûr. Oui et non. Je pense qu'en tant que pape, il a la charge de toute l'Église, le souci de son unité, la crainte de voir se déclarer un schisme. C'est lui-même qui a dit que c'étaient là les motifs qui le poussaient à agir. Il est maintenant le chef visible de l’Eglise, c’est ce qui peut expliquer pourquoi il agit ainsi. Cela signifie-t-il qu’il manifeste plus de compréhension vis-à-vis de la Fraternité ? Je crois qu'il a une certaine sympathie pour nous, mais avec des limites.

11. En résumé, que diriez-vous de ces entretiens, aujourd’hui ?
S'il fallait les refaire, on les referait. C'est très important. C'est capital. Si on espère corriger tout un mouvement de pensée, on ne peut pas se passer de ces entretiens.

12. Depuis quelque temps, des voix ecclésiastiques, comme celles de Monsignor Gherardini ou de Mgr Schneider, se font entendre qui émettent - à Rome même - de véritables critiques sur les textes de Vatican II et non plus seulement sur leur interprétation. Peut-on espérer que ce mouvement s’amplifie et pénètre à l’intérieur du Vatican ?
Je ne dis pas qu’on peut l’espérer, mais qu’il faut l’espérer. Il faut vraiment espérer que ces débuts de critiques – appelons-les : objectives, sereines – se développent. Jusqu'ici on a toujours considéré Vatican II comme un tabou, ce qui rend presque impossible la guérison de cette maladie qu’est la crise dans l'Église. Il faut pouvoir parler des problèmes et aller au fond des choses, sinon on n'arrivera jamais à appliquer les bons remèdes.

13. La Fraternité peut-elle jouer un rôle important dans cette prise de conscience ? Comment ? Quel est le rôle des fidèles dans cet enjeu ?
Du côté de la Fraternité, oui, on peut jouer un rôle, précisément en présentant ce que l'Église a toujours enseigné et en posant des objections sur les nouveautés conciliaires. Le rôle des fidèles consiste à donner une preuve par l'action, car ils sont la preuve que la Tradition est vivable aujourd'hui. Ce que l'Église a toujours demandé, la discipline traditionnelle est non seulement actuelle, mais réellement vivable aujourd’hui encore.


II. L’EFFET MOTU PROPRIO

14. Monseigneur, pensez-vous que le Motu Proprio, malgré ses déficiences, est un pas en faveur de la restauration de la Tradition ?
C'est un pas capital. C'est un pas qu’on peut dire essentiel, même si jusqu'ici il n'a pratiquement pas eu d'effet, ou très peu, parce qu'il y a une opposition massive des évêques. Au niveau du droit, le fait d'avoir reconnu que l'ancienne loi, celle de la messe traditionnelle, n'avait jamais été abrogée, est un pas capital pour redonner sa place à la Tradition.


15. Concrètement, avez-vous vu à travers le monde d’importants changements de la part des évêques sur la messe traditionnelle depuis le Motu Proprio ?
Non. Ici ou là, quelques-uns obéissent au Pape, mais ils sont rares.

16. Qu’en est-il des prêtres ?
Oui, je vois un grand intérêt de leur part, mais beaucoup d’entre eux sont persécutés. Il faut un courage extraordinaire pour oser simplement appliquer le Motu Proprio tel qu'il a été énoncé. Oui, il y a des prêtres, de plus en plus, surtout dans les jeunes générations, qui s’intéressent à la messe traditionnelle. C'est très consolant !

17. Y a-t-il des communautés qui ont décidé d’adopter l’ancienne liturgie ?
Il y en a peut-être plusieurs, mais il y en a une que l'on connaît, en Italie, celle des Franciscains de l'Immaculée, qui a décidé de revenir à l'ancienne liturgie. Pour la branche féminine, c'est déjà fait. Pour les prêtres qui sont impliqués dans la vie des diocèses, ce n’est pas toujours évident.

18. Que conseillez-vous aux fidèles qui ont, depuis et grâce au Motu Proprio, une messe traditionnelle plus près de chez eux que dans une chapelle de la Fraternité Saint-Pie X ?
Ce que je conseille, c'est d'abord de demander conseil aux prêtres de la Fraternité, de ne pas aller à l’aveuglette à n’importe quelle messe traditionnelle célébrée près de chez soi. La messe est un trésor, mais il y a aussi une manière de la dire et tout ce qui l'accompagne : le sermon, le catéchisme, la façon de donner les sacrements… Toute messe traditionnelle n'est pas nécessairement accompagnée des conditions requises pour qu’elle porte tous ses fruits et qu'elle protège l'âme des dangers de la crise actuelle. Donc, demandez d’abord conseil aux prêtres de la Fraternité.

19. La liturgie n’est pas le fond de la crise dans l'Église. Pensez-vous que le retour de la Liturgie est toujours le début d’un retour à l’intégrité de la Foi ?
La Messe traditionnelle a une puissance de grâce absolument extraordinaire. On le voit dans l'action apostolique, on le voit surtout chez les prêtres qui y reviennent, elle est vraiment l'antidote à la crise. Elle est réellement très puissante, à tous les niveaux, celui de la grâce, celui de la foi… Je pense que si on laissait une véritable liberté à l'ancienne messe, l'Église pourrait sortir assez vite de cette crise, mais cela prendrait tout de même plusieurs années !

20. Depuis longtemps le Pape parle de « la réforme de la réforme ». Pensez-vous qu’il souhaite tenter de concilier la liturgie ancienne avec la doctrine de Vatican II, dans une réforme qui serait une voie moyenne ?
Écoutez, pour l'instant, on n'en sait rien ! On sait qu'il veut cette réforme, mais jusqu'où ira-t-elle ? Est-ce qu'à la fin tout sera fondu ensemble, « forme ordinaire » et « forme extraordinaire » ? Ce n’est pas ce qu’il y a dans le Motu Proprio qui demande que l’on distingue bien les deux « formes » et qu’on ne les mélange pas : ce qui est très sage. Il faut attendre et voir ; pour l'instant restons-en à ce que disent les autorités romaines.

vendredi, 18 février 2011

Second Jésus de Nazareth présenté le jeudi 10 mars

comme annoncé par Andrea Tornielli

18/02/2011 16:32

images.jpgCITE DU VATICAN (Saint-Siège), 18 fév 2011 (AFP) - Le second tome du "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI présenté le 10 mars

source: La Croix

Le second tome du "Jésus de Nazareth" écrit par le pape Benoît XVI sera présenté à la presse le 10 mars, a annoncé vendredi le Vatican.

La date exacte de sortie de "Jésus de Nazareth, deuxième partie. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection" (Libreria editrice Vatican, Lev) n'a pas été communiquée mais devrait se situer dans les jours suivants, selon des sources vaticanes.

La rédaction de ce livre avait été légèrement retardée en raison de la fracture au poignet de Benoît XVI, après une chute dans sa chambre lors de ses vacances d'été dans le Val d'Aoste en 2009.

En juillet dernier, le porte-parole du Vatican le père Federico Lombardi avait indiqué que le manuscrit avait été achevé "ces derniers mois" et que des traductions en "diverses langues" étaient en cours.

Il avait alors précisé que le pape avait débuté le troisième tome, consacré aux "évangiles de l'enfance".

Le premier volume, sur la période allant du baptême dans le Jourdain à la transfiguration, avait été mis en vente en Italie le 16 avril 2007, date du 80e anniversaire de Benoît XVI.

Il avait aussitôt rencontré un grand succès avec plus de 50.000 copies vendues le premier jour et un tirage en deux vagues de 420.000 exemplaires.

Le livre, qui veut réconcilier le personnage historique du Christ avec celui des Evangiles et prend le contre-pied d'une vision politique du Messie ainsi que du roman à succès "Da Vinci Code", était sorti simultanément en Allemagne et en Pologne. Il a été traduit ensuite dans une vingtaine de langues.

Joseph Ratzinger a commencé la rédaction de ce livre alors qu'il était encore cardinal et préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi, l'organe du Vatican chargé de veiller au maintien du dogme catholique.

Le 24 novembre, le pape a par ailleurs publié "Lumière du monde", son premier livre-entretien depuis qu'il est devenu pape en 2005.

L'ouvrage a fait sensation car il y brise un tabou en jugeant acceptable "dans certains cas" l'utilisation du préservatif.

Demandez le programme! Béatification de Jean Paul II

BEATIFICATION DE JEAN-PAUL II
 
images.jpgCITE DU VATICAN, 18 FEV 2011 (VIS). Ce midi, la Salle-de-Presse du Saint-Siège a indiqué les cinq temps de la béatification de Jean-Paul II:
 
-Samedi 30 avril: Veillée de prière (20 h 30' à 21,00' preparation ; 21,00' - 22 h 30' Veillée) au Circo Massimo, organisée par le diocèse de Rome. Elle sera animée par le Cardinal Vicaire Agostino Vallini, le Saint-Père étant uni spirituellement via vidéo.
 
-Dimanche 1 mai: Messe de béatification à 10 h Place St.Pierre, présidée par Benoît XVI. La participation sera libre et sans billet mais les autorités italiennes assurerons le contrôle des accès au Vatican. Après la cérémonie, la dépouille du nouveau bienheureux sera accessible à la vénération des fidèles, devant l'autel de la Confession, jusqu'à extinction du flux.
 
-Lundi 2 mai: Messe d'action de grâces à 10 h 30' célébrée Place St.Pierre par le Cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d'Etat. L'installation de la dépouille dans la chapelle St.Sébastien de la Basilique vaticane ne sera pas publique.
 
Les détails des différentes cérémonies seront diffusés ultérieurement par les organismes compétents.

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Séparer l'Eglise et l'Etat, puis bonne pub... (Fréjus)

jeudi, 17 février 2011

Choisir la Vie

"Vendredi 18 février 2011 à 09h00"

Thème: « Soigner, aimer, accompagner. »

Invités: Marie de Hennezel et Bertrand Vergely.

 Dieu Merci ! 

(vidéo à voir!)

suite à la Journée mondiale des malades du 11 février dernier

 

Le soin des malades, l’accompagnement des mourants, se réduisent bien souvent à des actes purement techniques. Mais l’amour et l’humanité se révèlent de puissants principes thérapeutiques. Trop souvent oubliés.

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Après le nazisme et le communisme, les questions bioéthiques (avortement, manipulations généthiques (bébé médicament), euthanasie ... ) sont les nouveaux totalitarismes du 21ème siècle. Le régime totalitaire "allemand" de la seconde guerre mondiale avait planifié la pureté de la race par décret de l'Etat. Aujourd'hui, il suffit  de l'imprégnation de l'opinion publique par la communication.

Exit Dignitas (TSR, Temps Présent)

Comme prêtre, j'ai été scandalisé et choqué (mais c'est leur stratégie) de voir un tel reportage et une telle nouvelle au 19.30 (voir ci-dessous). J'ai eu la grâce d'accompagner bien des personnes en fin de vie, par la prière, pour leur donner l'absolution et les derniers sacrements (confession, sacrement des malades et dernière communion) qui furent pour elles un vrai réconfort avant de partir vers la vie éternelle. Le futur bienheureux Jean Paul II a su montrer au monde entier comment souffrir et comment mourir pour retourner vers Père.

jean_Paul_II_et_Mere_teresa.jpg

 

La vie est la vie (de Mère Téresa de Calcutta)

La vie est beauté, admire-la
La vie est félicité, profites-en.
La vie est un rêve, réalise-le.
La vie est un défi, relève-le.
La vie et un devoir, fais-le.
La vie est un jeu, joue-le.
La vie est précieuse, soigne-la bien.
La vie est richesse, conserve-la.
La vie est amour, jouis-en.
La vie est un mystère, pénètre-le.
La vie est une promesse, tiens-la.
La vie est tristesse, dépasse-la.
La vie est un hymne, chante-le.
La vie est un combat, accepte-le.
La vie est une tragédie, lutte avec elle.
La vie est une aventure, ose-la.
La vie est bonheur , mérite-le.
La vie est la vie, défends-la.

Certes le suicide peut traverser l'esprit des gens, parfois en cas de dépression. Mais il s'agit d'une solution définitive à un problème temporel. Aussi, la société doit avoir une limite pour choisir la vie.

Le sexe, la mort, le sang sont trois ingrédiants (sms) qui attirent toujours une forte audience. Mais lorsque l'on cède à ces penchants mauvais, le manque d'imagination et de créativité manquent cruellement et donnent alors le signal d'une fin de civilisation.

mercredi, 16 février 2011

Traditionalisme: la théorie du complot

images.jpgSelon un site* la Congrégation de la foi préparerait une instruction qui pourrait interpréter le Motu Proprio du Pape Benoît XVI comme un simple “privilège” accordé aux traditionalistes (libéralisation de la liturgie Saint Pie V). reprise ici

(on remarquera le temps du conditionnel et la ou les sources cachées...)

Les catholiques croient en la divine Providence ainsi qu'en la sainte Eglise, catholique, apostolique et romaine. La foi ne peut pas tromper ni nous tromper.

"un certain complot à l'intérieur même de l'Eglise catholique"

théorie du complot

Paolo Rodari (vaticaniste italien) a fait les vérifications nécessaires et il peut dire que, de sources vaticanes, ces nouvelles qui viseraient à noyer ou restreindre l'application du Motu Proprio sur la forme extraordinaire sont privées de tout fondement. Le décret ne noyera rien et soit Mgr Scicluna (procureur) soit le Cardinal Canizares ne travaillent pas en ce sens.

La commission pontificale Ecclesia Dei, qui est aujourd'hui présidée par le préfet de la congrégation de la doctrine de la foi, le cardinal William Joseph Levada (USA) a déjà le texte du décret en question, et elle est en attente du travail de traduction qui sera terminé avant Pâques.

*Cette instruction pourrait, en fait, retrancher substantiellement à l’interprétation qui a prévalu jusqu’à présent du texte limpide du motu proprio. Au lieu de confirmer que Summorum Pontificum est une loi universelle de l’Église, comme le pape l’a déclaré en 2007, l’instruction pourrait interpréter le motu proprio comme un simple “privilège” accordé aux traditionalistes, ce qui constituerait une sorte de retour à l’esprit du motu proprio Ecclesia Dei Adflicta de 1988. Cela n’est pas une bonne nouvelle pour l’Église…

Selon la source, ces changements pourraient être l’œuvre de l’homme fort de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Promoteur de la justice, Monseigneur Charles J. Scicluna apprécié en haut lieu pour son attitude ferme envers les scandales sexuels du clergé. Prions. ».


Le doux poids de la foi

udi16febbraio8.jpgLe chemin vers la sainteté "n'est pas un poids supplémentaire au fardeau déjà suffisamment dur de notre vie, mais une lumière que l'homme porte en lui, une force qui nous aide à porter ce fardeau".

Benoît XVI, catéchèse du mercredi 16 février sur Saint Jean de la Croix, le docteur mystique

lundi, 14 février 2011

Monde: plus de prêtres

Depeches_Cathobel_Monde_carte__8204.jpgAugmentation des ordinations sacerdotales dans le monde


14 Février 2011 DEPECHES CATHOBEL - VATICAN -


Le nombre de prêtres ordonnés dans le monde a augmenté, alors que le nombre de ceux qui ont renoncé à l'exercice du sacerdoce a diminué sensiblement. C'est ce que révèle L'Osservatore Romano qui a anticipé quelques passages de l'Annuarium Statisticum Ecclesiae 2009, préparé comme chaque année par le Bureau central de statistique de l'Eglise et publié par la Librairie éditrice du Vatican. Celui-ci sera présenté dans quelques jours au Vatican.


Les statistiques officielles les plus récentes se réfèrent à 2009. Le nombre total de prêtres à cette date-là était de 410.593, dont 275.542 membres du clergé diocésain et 135.051 du clergé religieux. En 1999, ils étaient en revanche 405.009 partagés en 265.012 diocésains et 139.997 religieux. L'incidence du clergé diocésain et du clergé religieux n'a pas bougé de manière significative : respectivement 65% et 35% en 1999 contre 67% et 33% en 2009.


En dix ans (1999-2009), le nombre total de prêtres dans le monde a connu une croissance d'1,4% résultant de l'augmentation de 4% du clergé diocésain et de la diminution de 3,5% du clergé religieux.


Une réduction concerne l'Amérique du Nord (environ 7% pour le clergé diocésain et 21% pour le clergé religieux), l'Europe (avec 9%) et l'Océanie (avec 4,6%). En revanche, le nombre de prêtres africains a augmenté (38,5%), ainsi que celui d'Asie (30,5%) et que les prêtres diocésains d'Amérique centrale et méridionale.


En Afrique et en Asie, le clergé religieux a chuté. La distribution par continents du clergé en 2009 - rapporte enfin le quotidien du Saint-Siège -, est caractérisée par une forte prédominance de prêtres européens (46,5%) qui sont environ 56% de plus que les Américains. Le clergé asiatique est estimé à 13,5%, le clergé africain à 8,9% et celui d'Océanie à 1,2%.


Ctb/zenit/at

Cardinal Mauro Piacenza pour le célibat des prêtres

benedict-xvi-mauro-piacenza-2010-11-21-8-21-27.jpgLe nouveau préfet de la Congrégation pour le Clergé a bien compris que le célibat sacerdotal est un thème essentiel et vital. Il n'hésite pas à réfléchir, parler, argumenter et débattre du bien fondé de cette vocation pour l'Eglise catholique.

Ci-dessous, les conclusions d'une de ses conférences à Ars:

Au terme de ce parcours qui nous a vu mettre en lumière quelques passages plus significatifs du magistère pontifical sur le célibat, de Pie XI au Saint Père Benoît XVI, nous pouvons établir un bilan conclusif qui serve de base de travail pour la formation des Prêtres afin qu’ils accueillent et vivent pleinement ce don du Seigneur.

1. On découvre avant tout la profonde continuité entre le Magistère qui a précédé le Concile Œcuménique Vatican II et celui qui est venu ensuite. Bien que ce soit avec des accents parfois assez différents, plus liturgiques et sacraux ou plus christologiques et pastoraux, le Magistère ininterrompu des Pontifes étudiés concorde à fonder le célibat sur la réalité théologique du Sacerdoce ministériel, sur la configuration ontologique et sacramentelle au Christ Seigneur, sur la participation à Son unique Sacerdoce et sur l’Imitatio Christi que cela implique. Seule une herméneutique erronée des textes du Concile pourrait amener à voir dans le célibat un reliquat du passé dont il faudrait se libérer au plus vite. Outre le fait qu’elle est historiquement, doctrinalement et théologiquement fausse, cette position est également très dangereuse du point de vue spirituel, pastoral, missionnaire et vocationnel.

2. On voit, à la lumière du Magistère pontifical étudié, qu’il faut dépasser la réduction, si diffuse en certains milieux, du célibat à une simple loi ecclésiastique. C’est une loi pour la seule raison qu’il s’agit d’une exigence du Sacerdoce et de la configuration au Christ opérée par le Sacrement. En ce sens la formation au célibat, en plus de tous les aspects humains et spirituels, doit comporter une solide dimension doctrinale, car on ne peut pas vivre ce dont on n’en comprend pas le motif !

Curé+d'Ars.jpg

3. Le débat sur le célibat qui réapparaît périodiquement au cours des siècles, ne favorise pas la compréhension sereine de la part des jeunes générations à propos d’une donnée aussi déterminante de la vie sacerdotale. Tout le monde doit prendre pour soi ce que Pastores dabo vobis a affirmé avec autorité au n. 29, en reprenant intégralement le vœu de toute l’Assemblée Synodale : « Le Synode ne veut laisser aucun doute dans l'esprit de tous sur la ferme volonté de l'Église de maintenir la loi qui exige le célibat librement choisi et perpétuel pour les candidats à l'ordination sacerdotale, dans le rite latin. Le Synode demande que le célibat soit présenté et expliqué dans toute sa richesse biblique, théologique et spirituelle comme don précieux fait par Dieu à son Église et comme signe du Royaume qui n'est pas de ce monde, signe aussi de l'amour de Dieu envers ce monde, ainsi que de l'amour sans partage du prêtre envers Dieu et le peuple de Dieu ».

4. Le célibat est une question de radicalisme évangélique ! Pauvreté, chasteté et obéissance ne sont pas des conseils réservés exclusivement aux religieux, ce sont des vertus qu’il faut vivre avec une intense ardeur missionnaire. Nous ne pouvons pas trahir nos jeunes ! Nous ne pouvons pas abaisser le niveau de la formation et, de fait, de la proposition de la foi ! Nous ne pouvons pas trahir le peuple saint de Dieu qui attend de saints pasteurs comme le Curé d’Ars ! Nous devons envisager la Sequela Christi de façon radicale ! Et nous ne craignons pas la baisse du nombre des clercs. Le nombre diminue quand on fait baisser la température de la foi ; parce que les vocations sont une « affaire » divine et non humaine, elles suivent la logique divine qui est folie humaine ! Cela demande la foi !

5. Dans un monde profondément sécularisé, il est de plus en plus difficile de comprendre les motifs du célibat. Nous devons cependant avoir le courage, comme l’Eglise, de nous demander si nous voulons nous résigner face à cette situation en acceptant la sécularisation croissante des sociétés et des cultures comme un fait inéluctable, ou bien si nous sommes prêts à œuvrer pour une nouvelle évangélisation profonde et authentique, au service de l’Evangile et, par conséquent, de la vérité de l’homme.

En ce sens, j’estime que le soutien motivé du célibat et sa juste valorisation dans la vie de l’Eglise et du monde peuvent compter parmi les moyens les plus efficaces pour lutter contre la sécularisation. Sinon, que voudrait dire le Saint Père quand il affirme que le célibat « signifie qu’on accueille et qu’on fait l'expérience de Dieu comme réalité » ?

6. Le fondement théologique du célibat doit être perçu à la lumière de la nouvelle identité qui est donnée à celui qui fait partie de l’Ordre sacerdotal. Le caractère central de la dimension ontologique et sacramentelle et, par conséquent, la dimension eucharistique qui fait partie de la structure du Sacerdoce constituent le milieu naturel de la compréhension, du développement et de la fidélité concrète au célibat. Alors, la question essentielle n’est pas de débattre sur le célibat mais sur la qualité de la foi de nos communautés.  Quelle attente du Royaume ou quelle tension eucharistique pourrait vivre une communauté qui ne tiendrait pas le célibat en grande estime ?

7. Votre colloque a comme sous-titre: « Fondements, joies, défis ». Je suis convaincu que les deux premiers termes : la connaissance des fondements et l’expérience joyeuse d’un célibat pleinement vécu et donc profondément humanisant, permettent non seulement de répondre à tous les défis que le monde a toujours présentés au célibat, mais aussi de transformer le célibat en défi pour le monde. Comme je l’ai signalé dans le premier point de ces conclusions, nous ne devons pas nous laisser conditionner ou intimider par un monde sans Dieu qui ne comprend pas le célibat et voudrait l’éliminer, mais nous devons au contraire retrouver une conscience intellectuellement fondée que notre célibat défie le monde en mettant profondément en cause son sécularisme et son agnosticisme et en criant, à travers les siècles, que Dieu existe et qu’il est Présent !