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lundi, 14 février 2011

Cardinal Mauro Piacenza pour le célibat des prêtres

benedict-xvi-mauro-piacenza-2010-11-21-8-21-27.jpgLe nouveau préfet de la Congrégation pour le Clergé a bien compris que le célibat sacerdotal est un thème essentiel et vital. Il n'hésite pas à réfléchir, parler, argumenter et débattre du bien fondé de cette vocation pour l'Eglise catholique.

Ci-dessous, les conclusions d'une de ses conférences à Ars:

Au terme de ce parcours qui nous a vu mettre en lumière quelques passages plus significatifs du magistère pontifical sur le célibat, de Pie XI au Saint Père Benoît XVI, nous pouvons établir un bilan conclusif qui serve de base de travail pour la formation des Prêtres afin qu’ils accueillent et vivent pleinement ce don du Seigneur.

1. On découvre avant tout la profonde continuité entre le Magistère qui a précédé le Concile Œcuménique Vatican II et celui qui est venu ensuite. Bien que ce soit avec des accents parfois assez différents, plus liturgiques et sacraux ou plus christologiques et pastoraux, le Magistère ininterrompu des Pontifes étudiés concorde à fonder le célibat sur la réalité théologique du Sacerdoce ministériel, sur la configuration ontologique et sacramentelle au Christ Seigneur, sur la participation à Son unique Sacerdoce et sur l’Imitatio Christi que cela implique. Seule une herméneutique erronée des textes du Concile pourrait amener à voir dans le célibat un reliquat du passé dont il faudrait se libérer au plus vite. Outre le fait qu’elle est historiquement, doctrinalement et théologiquement fausse, cette position est également très dangereuse du point de vue spirituel, pastoral, missionnaire et vocationnel.

2. On voit, à la lumière du Magistère pontifical étudié, qu’il faut dépasser la réduction, si diffuse en certains milieux, du célibat à une simple loi ecclésiastique. C’est une loi pour la seule raison qu’il s’agit d’une exigence du Sacerdoce et de la configuration au Christ opérée par le Sacrement. En ce sens la formation au célibat, en plus de tous les aspects humains et spirituels, doit comporter une solide dimension doctrinale, car on ne peut pas vivre ce dont on n’en comprend pas le motif !

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3. Le débat sur le célibat qui réapparaît périodiquement au cours des siècles, ne favorise pas la compréhension sereine de la part des jeunes générations à propos d’une donnée aussi déterminante de la vie sacerdotale. Tout le monde doit prendre pour soi ce que Pastores dabo vobis a affirmé avec autorité au n. 29, en reprenant intégralement le vœu de toute l’Assemblée Synodale : « Le Synode ne veut laisser aucun doute dans l'esprit de tous sur la ferme volonté de l'Église de maintenir la loi qui exige le célibat librement choisi et perpétuel pour les candidats à l'ordination sacerdotale, dans le rite latin. Le Synode demande que le célibat soit présenté et expliqué dans toute sa richesse biblique, théologique et spirituelle comme don précieux fait par Dieu à son Église et comme signe du Royaume qui n'est pas de ce monde, signe aussi de l'amour de Dieu envers ce monde, ainsi que de l'amour sans partage du prêtre envers Dieu et le peuple de Dieu ».

4. Le célibat est une question de radicalisme évangélique ! Pauvreté, chasteté et obéissance ne sont pas des conseils réservés exclusivement aux religieux, ce sont des vertus qu’il faut vivre avec une intense ardeur missionnaire. Nous ne pouvons pas trahir nos jeunes ! Nous ne pouvons pas abaisser le niveau de la formation et, de fait, de la proposition de la foi ! Nous ne pouvons pas trahir le peuple saint de Dieu qui attend de saints pasteurs comme le Curé d’Ars ! Nous devons envisager la Sequela Christi de façon radicale ! Et nous ne craignons pas la baisse du nombre des clercs. Le nombre diminue quand on fait baisser la température de la foi ; parce que les vocations sont une « affaire » divine et non humaine, elles suivent la logique divine qui est folie humaine ! Cela demande la foi !

5. Dans un monde profondément sécularisé, il est de plus en plus difficile de comprendre les motifs du célibat. Nous devons cependant avoir le courage, comme l’Eglise, de nous demander si nous voulons nous résigner face à cette situation en acceptant la sécularisation croissante des sociétés et des cultures comme un fait inéluctable, ou bien si nous sommes prêts à œuvrer pour une nouvelle évangélisation profonde et authentique, au service de l’Evangile et, par conséquent, de la vérité de l’homme.

En ce sens, j’estime que le soutien motivé du célibat et sa juste valorisation dans la vie de l’Eglise et du monde peuvent compter parmi les moyens les plus efficaces pour lutter contre la sécularisation. Sinon, que voudrait dire le Saint Père quand il affirme que le célibat « signifie qu’on accueille et qu’on fait l'expérience de Dieu comme réalité » ?

6. Le fondement théologique du célibat doit être perçu à la lumière de la nouvelle identité qui est donnée à celui qui fait partie de l’Ordre sacerdotal. Le caractère central de la dimension ontologique et sacramentelle et, par conséquent, la dimension eucharistique qui fait partie de la structure du Sacerdoce constituent le milieu naturel de la compréhension, du développement et de la fidélité concrète au célibat. Alors, la question essentielle n’est pas de débattre sur le célibat mais sur la qualité de la foi de nos communautés.  Quelle attente du Royaume ou quelle tension eucharistique pourrait vivre une communauté qui ne tiendrait pas le célibat en grande estime ?

7. Votre colloque a comme sous-titre: « Fondements, joies, défis ». Je suis convaincu que les deux premiers termes : la connaissance des fondements et l’expérience joyeuse d’un célibat pleinement vécu et donc profondément humanisant, permettent non seulement de répondre à tous les défis que le monde a toujours présentés au célibat, mais aussi de transformer le célibat en défi pour le monde. Comme je l’ai signalé dans le premier point de ces conclusions, nous ne devons pas nous laisser conditionner ou intimider par un monde sans Dieu qui ne comprend pas le célibat et voudrait l’éliminer, mais nous devons au contraire retrouver une conscience intellectuellement fondée que notre célibat défie le monde en mettant profondément en cause son sécularisme et son agnosticisme et en criant, à travers les siècles, que Dieu existe et qu’il est Présent !

 

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