dimanche, 21 novembre 2010
Précisions du Père Lombardi
Note du P. Lombardi sur les paroles du Pape sur la question du préservatif
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À la fin du chapitre 10 du livre "Lumière du monde», le Pape répond à deux questions au sujet de la lutte contre le sida et l'utilisation des préservatifs, questions qui se rapportent à la discussion ayant suivi quelques mots prononcés par le Pape sur ce sujet au cours de son voyage en Afrique en 2009.
Le Pape confirme clairement qu'alors, il n'avait pas voulu prendre position sur la question du préservatif en général, mais qu'il voulait affirmer avec force que le problème du sida ne peut pas être résolu seulement avec la distribution de préservatifs, parce qu'il faut faire beaucoup plus: prévenir, éduquer, aider, conseiller, rester proche des gens, soit afin qu'ils ne tombent pas malades, soit quand ils sont malades.
Le Pape rappelle que même dans les milieux non ecclésiaux, il s'est développé une conscience analogue, tel qu'il ressort de la théorie dite ABC (Abstinence - Be Faithful - Condom), dans lequel les deux premiers éléments (l'abstinence et la fidélité) sont beaucoup plus cruciaux et fondamentaux pour le sida, tandis que le préservatif est en dernière place comme une échappatoire, quand les deux autres font défaut. Il doit donc être clair que le préservatif n'est pas la solution au problème.
Le Pape élargit ensuite le ragard et insiste sur le fait que se concentrer uniquement sur le préservatif revient à banaliser la sexualité, qui perd son sens comme une expression de l'amour entre les individus et devient comme une «drogue». La lutte contre la banalisation de la sexualité fait partie du "grand effort pour que la sexualité soit perçue de façon positive et puisse exercer son effet positif sur l'être humain dans sa totalité."
À la lumière de cette vision ample et profonde de la sexualité humaine et de sa problèmatique aujourd'hui, le Pape réaffirme que "bien sûr l'Eglise ne considère pas le préservatif comme la solution authentique et morale" du problème du sida.
De cette façon, le pape ne réforme ni ne change l'enseignement de l'Eglise, mais il le réaffirme, se mettant dans la perspective de la valeur et la dignité de la sexualité humaine comme expression d'amour et de responsabilité.
Dans le même temps, le pape considére une situation exceptionnelle dans laquelle l'exercice de la sexualité représente un vrai risque pour la vie de l'autre. Dans ce cas, le Pape ne justifie pas moralement l'exercice désordonné de la sexualité, mais estime que l'utilisation du préservatif pour réduire le risque d'infection est un "premier acte de responsabilité", un "premier pas sur la voie d'une sexualité plus humaine" plutôt que de ne pas l'utiliser en exposant l'autre au risque de sa vie.
En cela, le raisonnement du pape ne peut certes pas être défini comme une volte-face révolutionnaire.
Beaucoup de théologiens moraux et de personnalités ecclésiastiques faisant autorité ont soutenu et soutiennent des positions similaires; il est vrai, cependant, que nous ne les avions pas encore entendues aussi clairement de la bouche d'un pape, même sur un ton familier, et non pas magistral.
Benoît XVI nous donne donc avec courage une contribution importante de clarification et d'approfondissement d'une question débattue depuis longtemps. C'est une contribution originale, parce que d'un côté, elle tient à la fidélité, aux principes moraux et témoigne de lucidité en refusant un chemin aussi illusoire que "la confiance dans le préservatif"; de l'autre, cependant, elle manifeste une vision compréhensive et clairvoyante, attentive à découvrir les petits pas - même s'ils n'en sont qu'à leurs débuts, et encore confus - d'une humanité souvent très pauvre spirituellement et culturellement, vers un exercice plus humain et responsable de la sexualité.
Bulletin officiel du Saint-Siège
source de la traduction : Benoît et Moi
Note:
- "Qui a mis le préservatif au Consistoire?". C'est par ce titre clair, un brin provocateur, dont il s'excuse quelque peu par la suite, que le vaticaniste Andrea Tornielli exprime son regret pour la publication samedi dernier par l'Osservatore Romano (organe non officiel du Saint Siège) des extraits de l'excellent livre qui sera présenté en fait ce mardi en salle de presse. Cela a occulté le consistoire des cardinaux avec les magnifiques homélies du Saint Père.
- Les propos du Pape n'ont rien de proprement nouveau, sauf que le Pape cite en effet la pratique classique de l'Eglise qui permet des exceptions pour lutter contre le sida.
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Martyrs d'Iraq: "santi subito"
Alors qu'aujourd'hui l'Italie prie pour les chrétiens persécutés en Iraq, une initiative est lancée pour la béatification des chrétiens martyrs d'Iraq. Pour l'Eglise, une âme tuée par haine de la foi, soit un martyr authentique, va directement au ciel, sans passer par le purgatoire. Enfin, pour un procès en béatification, pas besoin d'un miracle comme signe venant de Dieu. La preuve du martyr suffit.
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samedi, 20 novembre 2010
Le préservatif a la dernière place ....
Opinion
Dans le prochain livre entretien à paraître cette semaine avec Benoît XVI, le Pape s'exprimerait, entre autre, sur le préservatif. Il parle ensuite de tant d'autres sujets. N'oublions pas que le premier de tous les commandements est d'aimer Dieu par dessus toute chose, avec tout son coeur, toute son âme et toute sa force. Ne mettons pas, même s'il est évidemment exact, le sixième commandement en premier (tu ne commettras pas d'adultère).
Premièrement, il reste à attendre la lecture du livre et la découverte précise de la citation.
Rien de vraiment nouveau
Ceci dit, il n'y aurait rien de nouveau, car l'usage du préservatif a sa place dans la lutte contre le sida, mais il n'a simplement pas la première, bien au contraire, car il vient en fait en dernier. Ce qui est premier c'est la personne, sa capacité d'aimer, son comportement, non pas un simple bout de caoutchouc.
Ceci est un enseignement classique de l'Eglise catholique. Ce n'est pas le préservatif qui pose problème, ce sont les comportements à risque. Si une personne ne peut pas les éviter, puis les quitter de façon définitive, alors mieux vaut en effet user d'un préservatif. S'il n'est pas encore possible de vivre la chasteté ou l'abstinence, alors il existe la loi de la gradualité, une sorte de plan incliné qui permet de s'orienter avec le temps vers l'objectif fixé, une réalité praticable et libératrice. Cette noblesse est donnée par la nature humaine et murmurée silencieusement dans la conscience.
La sexualité est une réalité à sanctifier, entre un homme et une femme, unis par le sacrement du mariage, ouvert à la vie, dans la fidélité jusqu'à la mort, sans user la contraception. Avec la prière, la confession et la messe, c'est une réalité pratiquée par de très nombreuses personnes. Toutes les personnes non-mariées sont appelées à vivre le don de soi autrement que par la sexualité réservée au couple.
Une personne à aimer
L'Eglise ne propose pas d'abord des lois, mais en tout premier une personne à aimer. Bien plus, elle présente au monde le Sauveur: "Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde". Comme le dit Saint Paul, la preuve que Dieu nous aime, c'est qu'alors que nous étions pécheur, il a donné sa vie pour nous. Laissons-nous aimer par Dieu et en retour aimons-le en acte et en vérité. Si nous aimons, alors le comportement juste et droit suivra comme un surcroît d'humanité. Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs dit la sagesse humaine. Mettons d'abord le Christ à la toute première place et notre vie prendra par le cours des évènements, guidés par la divine Providence, son orientation vers le bien, le beau et le vrai. Dieu est notre Père, il nous éduque patiemment.
Passer de la nuit noire à la lumière
Il faut en convenir, un engrenage périlleux est possible, avec une fausse compréhension de la sexualité, à laquelle peut s'ajouter un mauvais usage de la TV et d'Internet, sans oublier la multiplication parfois effrayante de la prostitution, c'est plutôt l'obscurité complète qui nous est proposée. Aussi, le débat sur le préservatif est une incompréhension qu'il faut clarifier.
Heureusement que l'Esprit Saint souffle dans les coeurs, les âmes et les esprits, Lui qui nous conduit vers la vérité toute entière. Le Christ qui parle dans son Eglise et dans la conscience de tous et chacun, est donc bien la lumière du monde.
N.B La citation
... "L'Eglise catholique n'est pas fondamentalement contre l'utilisation de préservatifs ?
... Dans certains cas, quand l'intention est de réduire le risque de contamination, cela peut quand même être un premier pas pour ouvrir la voie à une sexualité plus humaine, vécue autrement". "Il peut y avoir des cas individuels, comme quand un homme prostitué utilise un préservatif, où cela peut être un premier pas vers une moralisation, un début de responsabilité permettant de prendre à nouveau conscience que tout n'est pas permis et que l'on ne peut pas faire tout ce que l'on veut. Mais ce n'est pas la façon à proprement parler de venir à bout du mal de l'infection du VIH. Cela doit réellement se produire dans l'humanisation de la sexualité. Se polariser sur le préservatif signifie une banalisation du sexe et c'est exactement le danger que beaucoup de gens considèrent le sexe non plus comme une expression de leur amour, mais comme une sorte de drogue, qu'ils se fournissent eux-mêmes".
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Le Cardinal Kurt Koch
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vendredi, 19 novembre 2010
Cardinaux à Rome
L'islam radical inquiète Benoît XVI

Le Pape convoque des cardinaux ce vendredi matin à Rome, avant de créer, ce samedi, par «consistoire» vingt-quatre nouveaux cardinaux. (Crédits photo: Max Rossi/Reuters)
Le Pape consulte ce vendredi le collège des cardinaux, sénat de l'Église, sur des questions cruciales dont les relations avec l'islam.
• Les autres dossiers de Benoît XV
Il y a un mois, l'islam radical inquiétait à Rome, mais sur le papier. Il avait fait l'objet de multiples débats et déclarations, pendant les quinze jours du synode sur le Proche-Orient. Cette réunion des évêques et experts de dix pays de cette région du monde avait été volontairement convoquée par Benoît XVI pour tenter de protéger les chrétiens de Terre Sainte contre la montée de l'intolérance islamiste extrémiste. Et leur ménager un avenir.

Le cardinal Emmanuel III Dellys'est rendu, le 1er novembre, sur les lieux de l'attentat visant la cathédrale syriaque catholique de Bagdad, qui a fait 53 morts le 31 octobre dernier. Crédits photo : ALI ABBAS/EPA/MAXPPP
Mais cette inquiétude a tourné à la confrontation depuis les attentats de Bagdad en Irak le 31 octobre, qui ont visé, deux semaines après la clôture du synode -dimanche pour dimanche- la cathédrale syriaque catholique de Bagdad, faisant 53 morts. Sans parler, la semaine dernière, d'attaques au mortier et à la bombe, contre des maisons et des commerces de la même ville, appartenant à des catholiques. Bilan: 33 blessés et six morts. Le tout revendiqué par la branche irakienne d'al-Qaida qui considère les chrétiens comme des «cibles légitimes».
Le Vatican qui a déjà condamné, par la voix de Benoît XVI, ces «attaques barbares» ne veut pas tomber dans le piège de la surenchère mais après ce traumatisme, la question de l'islam radical a pris une tournure réaliste qu'elle n'avait pas, il y a encore peu, au Saint-Siège. Il n'est, dès lors, pas étonnant que le Pape ait placé cette question en priorité, parmi quatre autres dossiers à l'ordre du jour de la réunion exceptionnelle des cardinaux qu'il convoque ce vendredi matin à Rome, avant de créer, ce samedi, par «consistoire» vingt-quatre nouveaux cardinaux. Et qu'il ait confié l'analyse de cette question, à son bras droit, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État.
Diplomatie oblige
Bien sûr, diplomatie oblige, le thème de cet atelier s'intitule «La liberté religieuse». Mais à regarder de près, ce problème de liberté religieuse ne se pose plus drastiquement dans les pays qui s'inspirent encore du communisme, la Chine ou le Vietnam. Il y a des difficultés mais elles sont surtout liées à l'étonnant dynamisme des communautés catholiques qui se heurtent aux scléroses du contrôle bureaucratique. Cuba vient même d'ouvrir officiellement un séminaire! Quant aux attaques antichrétiennes en Inde, elles sont liées à des questions de nationalisme politique.
Mais cela n'a rien à voir avec «le climat de peur» dont les chrétiens du Proche-Orient se plaignent et qu'ils assurent voir s'accentuer devant «la montée de l'intolérance de l'islam radical» comme entendu lors du récent synode. Une intolérance structurelle, juridique, fondée sur une application de plus en plus stricte de la loi islamique qui entend brimer la vie des chrétiens, interdire la construction d'églises, menacer de mort la conversion d'un musulman au christianisme.
Enfin, on a très mal vécu, à Rome, l'assassinat au poignard par son chauffeur -qui a expliqué son geste par une «révélation»- de Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique pour le sud de la Turquie. C'était le 3 juin dernier, la veille du voyage de Benoît XVI à Chypre. Là, le Pape venait remettre symboliquement aux Églises de Terre Sainte, le «document préparatoire» du synode du Proche-Orient. Mgr Luigi Padovese, Italien, y avait notoirement travaillé.
Cliquez sur l'aperçu pour agrandir l'infographie.
• Les autres dossiers de Benoît XVI
Les anglicans
Il y a un an, Benoît XVI annonçait la création d'une structure ad hoc pour accueillir dans l'Église catholique des anglicans excédés par les évolutions internes de leur Église, notamment à propos de l'ordination de femmes évêques et du mariage homosexuel. Cette initiative de Rome, sollicitée en réalité par plusieurs évêques anglicans, a tout d'abord fâché l'Église anglicane, mais les relations ont repris. Malgré plusieurs annonces d'évêques faisant part de leur intention de rejoindre l'Église catholique en Australie et au Canada, il a toutefois fallu attendre la semaine dernière pour que cinq évêques anglais «passent» officiellement dans l'Église catholique. Cette nouvelle structure, en revanche, n'est pas «passée» dans les milieux qui travaillentà l'œcuménisme, à l'unité des chrétiens.
Les protestants
Il y a dix ans, le Saint-Siège publiait, sous la plume d'un certain cardinal Joseph Ratzinger, un document intitulé «Dominus Jesus» visant à réaffirmerla prééminence de l'Église catholique vis-à-vis des autres Églises chrétiennes, protestantes notamment. Dans ce texte, Rome affirmait que «l'Église du Christ» est d'abord «dans l'Église catholique» et récusait,aux Églises protestantes, le fait mêmede se dénommer «Église». Ce texte théologique passa largement au-dessusde l'attention des fidèles, mais il mit le feu aux poudres entre théologiens catholiques et protestants. La plaie est d'ailleurs toujours vive. Le fait que Rome décide ce vendredi, devant tous les cardinaux, de revenir sur ce texte, démontre que le Pape veut en réaffirmer l'actualité.
La réforme liturgique
Ce devait être une des grandes réformes du pontificat de Benoît XVI. Non pas tant pour rétablir la messe en latin -commeil le fit en 2007, à titre «extraordinaire»-, mais pour redonner à la liturgie de la messe, dite de Paul VI, issuedu concile Vatican II, un plus grand sensde la transcendance. Et plus de spiritualité. Cette «réforme de la réforme» liturgique est bel et bien en route,mais elle est conduite «en douceur», insiste-t-on à Rome, où l'on avance avec prudence sur ce terrain miné. Le cardinal Antonio Canizares Llovera, nommé il y a deux ans préfet pourla Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, va présenter ces perspectives aux cardinaux dans le contexte des discussions théologiques, toujours en cours, entre le Saint-Siège et les représentants des lefebvristes.
La crise pédophile
Ce sera le dernier dossier traité ce vendredi par les cardinaux mais pas le moins important, presque un an, jour pour jour, après le début de cette crise commencée en Irlande,puis en Allemagne, et largement répandue. L'exemple de la Belgique est symptomatique: l'explosion publique de ces révélations, touchant dans le monde moins de 1% des prêtres,a poussé certaines victimes à dénoncerdes prêtres, même des dizaines d'années après. L'Église d'Autriche, comme d'autres, a mis en place une cellule d'accueil: entre avril et octobre 2010, 636 victimes se sont ainsi manifestées.
L'Église catholique a tardé à mesurer l'ampleur de cette crise mais Benoît XVI est finalement intervenu à onze reprises sur ce thème en 2010, qui fera date dans l'histoire de l'Église catholique.
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jeudi, 18 novembre 2010
Le danger ne vient pas des musulmans, mais du Coran
Joseph Fadelle a fui la persécution chrétienne en Irak. Il vit caché en France, témoigne de sa foi et met l’Europe en garde contre le Coran.
Parce qu'il s'est converti au christianisme, Muhammad, devenu Joseph Fadelle, a dû s'enfuir d'Irak - Photo NR (source Nouvelle République, France)
Chiite, Mohammed Moussaoui, 44 ans, vivait en Irak la vie facile que lui conférait son nom, héritier direct de la famille du prophète Mahomet : « Je n’avais pas besoin de travailler et on me baisait la main pour me saluer. » Et puis sa vie a basculé : Sa famille l’a rejeté, jeté en prison et a même tenté de l’assassiner.
« La plus haute autorité chiite d’Irak a lancé contre moi une fatwa de mort, ce qui signifie que n’importe quel chiite peut l’exécuter à tout moment. »
Motif : Mohammed, aujourd’hui Joseph Fadelle, s’est converti au christianisme. Il est réfugié en France (depuis août 2001) avec sa femme et ses quatre enfants, vit de l’aide sociale mais, surtout, vit caché.
Si ses propos sont rudes à l’égard du Coran et de l’islam, c’est qu’ils sont d’abord un témoignage personnel, celui d’un homme qui a souffert dans sa chair, mais aussi celui d’un nouveau converti.
NR. Comment vous êtes-vous converti au christianisme ?
Joseph Fadelle : « Lors de mon service militaire, en 1987, je partageais ma chambre avec un chrétien, ce qui me dégoûtait ! Il connaissait bien le Coran et m’a seulement invité à le lire pour le comprendre. Pour un musulman, lire ou réciter le Coran, même sans le comprendre, suffit à espérer être récompensé par Allah. Alors, pour mieux convertir ce chrétien, j’ai relu le Coran… Et j’ai compris. »
NR. Qu’avez-vous compris de nouveau ?
Joseph Fadelle : « J’ai découvert que ce livre contient tout et son contraire, ce qui permet toutes les interprétations (sunnites et chiites n’ont pas les mêmes), mais ce qui signifie, surtout, que ce livre n’est pas la parole de Dieu, mais celle d’un ou de plusieurs hommes. Dieu, lui, je le crois, est cohérent ! Si ce livre vient des hommes, quelle religion peut donc être l’islam ? Je fais une grande différence entre les musulmans et l’islam. J’aime les musulmans, mes frères, ma famille, mais je ne reconnais pas l’islam comme religion. Pire, j’ai fait le constat que ce sont plutôt les musulmans qui ne lisent pas le Coran qui sont bons, pleins d’une juste morale. Le problème, c’est donc le Coran, pas les musulmans. »
NR Comment peut-on dire que le Coran est un problème ?
Joseph Fadelle : « Vous avez raison, le Coran n’est pas un problème, c’est un danger, pas les musulmans ! Mais si vous ne possédez pas parfaitement la langue arabe, alors vous ne pouvez pas mesurer ce danger car vous ne pouvez pas savoir qu’il y a autant de » corans « que de traductions. Et les traductions occidentales sont très douces pour les non-musulmans alors qu’au fond, pour l’islam, il n’y a pas de place pour les non-musulmans.
Je le sais, je l’ai vécu et le vis encore : qu’est donc cette religion qui interdit de la quitter ? L’islam interdit à un chiite de devenir sunnite (et réciproquement), mais punit de mort le musulman qui devient chrétien. C’est pourquoi les chrétiens (y compris arabes) habitant des pays musulmans vivent leur foi dans la plus totale clandestinité. J’ai dû m’enfuir secrètement d’Irak vers la Jordanie, quitter la Jordanie secrètement et je vis caché en France. Mais là, au moins, je peux vivre ma foi, aller à la messe tous les jours ! »
NR. Êtes-vous en guerre contre l’islam ?
Joseph Fadelle : « Si j’en avais les moyens, je ferais un procès contre le Coran qui appelle à la haine et par lequel sont possibles les fatwas de mort. Si je le pouvais, je ferais retirer du Coran tous les versets qui appellent à la haine et à la violence. Certains religieux ou érudits musulmans le souhaiteraient aussi, mais n’osent pas le dire : ils ont peur. Certains versets du Coran condamnent les chiites, d’autres les sunnites… L’islam une religion de paix ? Voyez ce qui se passe en Irak (*), et ce n’est pas fini : chiites et sunnites vont continuer de se combattre et ce sont les chrétiens qui seront les premières victimes. Ils devront mourir ou quitter le pays, alors qu’ils étaient en Irak avant même l’arrivée de l’islam. Et l’Irak perdra alors définitivement une partie de lui-même. Je voudrais que les Européens comprennent tout cela. J’essaie de le leur dire, mais veulent-ils entendre ? »
(*)L’interview a été réalisée avant la prise d’otages dans l’église de Bagdad, le 1er novembre 2010
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mercredi, 17 novembre 2010
Benoît XVI et Asia Bibi
La communauté internationale suit avec préoccupation la délicate situation des chrétiens du Pakistan, souvent victimes de violences et de discrimination. Je veux en particulier exprimer ma solidarité spirituelle à Asia Bibi et à sa famille, demandant pour elle une prompte libération. Je prie aussi pour toutes les personnes se trouvant dans des situations analogues, afin que leur dignité humaine et leurs droits fondamentaux soient pleinement respectés
Benoît XVI, audience du mercredi 17 novembre 2010
source: VIS
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lundi, 15 novembre 2010
Récit du massacre des chrétiens en Irak
Les deux prêtres irakiens assassinés. Il y en a un 3 ème qui est également décédé de ses blessures.
Exclusif : des religieuses racontent le massacre des chrétiens le 31 octobre à Bagdad
source: Le Salon Beige
Reçu par mail cette lettre de religieuses de Bagdad: en intégralité et telle qu'elle fut écrite (sans correction d'orthographe ou d'accent)
Chers frères et soeurs de partout,
Nous voulons commencer cette lettre par vous remercier de tous les messages de communion et de solidarité que nous avons reçus. Il y a beaucoup de catastrophes naturelles en ce moment dans le monde qui font des victimes bien plus nombreuses que chez nous, mais la cause n’en est pas la haine, c’est ce qui fait toute la différence.
Notre église est habituée aux coups durs, mais c’est la 1ere fois que c’est aussi violent et sauvage et surtout la 1ere fois que cela se passé a l’intérieur de l’église, d’habitude ils font exploser des bombes dans la cour des églises.
L’église Notre Dame du Salut est une des 3 églises syriaques catholiques de Bagdad, la plupart des gens qui la fréquentent sont des chrétiens de rite syriaque originaires de Mossoul ou des 3 villages chrétiens syriaques proches de Mossoul : Qaraqosh dont sont originaires nos ps. Virgin Hanan et Rajah Nour, Bartolla et Bashiqa dont est originaire ps. Mariam Farah. Grâces à Dieu aucune d’elles n’a eu de parents proches tués ou blessés gravement.
L’église a été prise d’assaut le Dimanche 31 Octobre après midi, juste après le sermon du Père Tha’er qui célébrait la messe. Le père Wasim, qui est le fils d’une cousine de ps. Lamia, confessait au fond de l’église près de la porte d’entrée, le père Raphael était dans le choeur. Les attaquants étaient de très jeunes gens (14-15 ans) non masques armes de mitraillettes, de grenades et ils portaient une ceinture explosive. Ils ont tout de suite ouvert le feu, tuant le père Wasim qui tentait de fermerla porte de l’église, puis ils ont tire aveuglement après avoir ordonne aux gens de se jeter a terre, de ne plus bouger et de ne pas crier. Certaines ont réussi a envoyer des messages par téléphone portable pour donner l’alerte, mais après les assaillants tiraient sur toute personne qu’ils voyaient utiliser son portable. Le pere Tha’er qui continuait à célébrer a été tue à l’autel dans ses habits sacerdotaux, son frère et sa mère ont été tués également.
Après, cela a été le massacre, nous ne pouvons pas raconter tout ce que les gens nous ont dit, même les enfants qui criaient étaient tués. Certaines personnes s’étaient réfugiées dans la sacristie en barricadant la porte, mais ils sont montes sur la terrasse de l’église et ont jeté des grenades par les fenêtres de la sacristie qui sont en hauteur.
Tout ceci laisse penser que c’était une attaque bien préparée et qu’ils avaient eu de l’aide a l’extérieur, comment ont-ils pu forcer le barrage de police(dans la rue qui va a l’église) et connaitre le chemin de la terrasse etc..? Ils ont mitraillé également les appareils d’air conditionné pour que le gaz en s’échappant asphyxie les gens qui étaient proches.
Ils ont mitraille la Croix en se moquant et en disant aux gens : “ dites lui de vous sauver “, ils ont aussi prié l’appel à la prière : Allah akbar, la ilah illallah… Et a la fin quand l’armée a été sur le point d’entrer, ils se sont faits exploser. L’armée et les secours ont mis presque 2 heures à arriver, ainsi que les américains qui survolaient en hélicoptère, mais l’armée n’est pas entrainée à gérer ce genre de situation et ils ne savaient pas bien quoi faire. Pourquoi ont-ils mis si longtemps à arriver?
Tout s’est termine vers 10 h 30- 11h du soir, cela a duré très longtemps et nous pensons que beaucoup de personnes sont mortes suite a l’hémorragie de leurs blessures.
Apres, les blesses ont été emmenés dans différents hôpitaux et les morts a la morgue. Les gens ont commence à arriver pour savoir ce qui s’était passé et prendre des nouvelles de leurs proches, mais l’église était interdite d’accès et les gens ont commencé a aller d’hôpital en hôpital à la recherche de leurs proches , nous avons vu des gens qui ont cherché leur proche jusqu’à 4 h du matin pour finalement le découvrir à la morgue.
Le lendemain ont eu lieu les obsèques dans l’église chaldéenne voisine, l’église était bondée, c’était très impressionnant, il y avait 15 cercueils alignés dans le choeur, les autres victimes ont été enterrées dans leur village ou séparément, selon les cas. Des représentants de toutes les communautés chrétiennes ainsi que du gouvernement étaient là, notre patriarche a parlé ainsi que le porte-parole du gouvernement et un religieux, chef d’un parti islamique ( Moammar el Hakim).
La prière a eu lieu dans une grande dignité et sans manifestations bruyantes. Le père Saad, responsable de cette église avait aidé les gens à prier à mesure qu’ils arrivaient, avant que ne commence la cérémonie.
Les 2 jeunes prêtres ont été enterrés dans leur église dévastée, il y a un cimetière sous l’église, avant d’être enterrés on a fait entrer les cercueils dans l’église pour qu’ils lui fassent leurs adieux.
Au début, nous ne savions rien des victimes, nous ne connaissions personne directement, sauf le père Raphael, prêtre très âgé, nous sommes allées à cet hôpital pour le visiter et visiter les blessés qui y étaient. Ce sont les familles qui nous conduisaient de chambre en chambre ainsi que les cadres de l’hôpital qui nous indiquaient les blessés. Par hasard tous étaient des femmes ou des jeunes filles, toutes blessées par balle, ce n’est pas comme dans une explosion ou on peut se faire arracher un bras ou une jambe. Nous sommes restées à côté d’eux sans parler beaucoup, c’était eux qui parlaient ou leur famille, chacun revivait son histoire en nous la racontant. Comme l’attaque a eu lieu un Dimanche à la messe, des membres d’une même famille ont été tués ou blessés, certains en protégeant leurs enfants. Nous avons été frappés par leur calme et leur foi quand ils racontaient, nous sentions que c’était des gens revenus d’un autre monde et qu’à ce moment là, plus rien ne comptait que la rencontre proche avec le Seigneur, ils ne pensaient plus à rien et priaient seulement, et cela a duré 5 heures…
Le Vendredi après midi les jeunes de plusieurs paroisses sont venus pour aider à déblayer et nettoyer un peu, et le Dimanche suivant le 7 Novembre tous les prêtres syriens et chaldéens de Bagdad qui étaient libres ont célèbré la messe dans cette église vide et dévastée sur une table de fortune, il y avait peu de monde car cette messe n’avait pas été annoncée, nous n’y sommes pas allées car nous ne l’avons pas su, c’était très émouvant.
Il y a un sursaut de foi et de détermination surtout chez les prêtres restant à Bagdad qui disent : ils veulent nous chasser et nous exterminer mais nous sommes là et nous resterons, depuis 14 siècles vous n’avez pas pu en finir avec nous. L’histoire des chrétiens d’Iraq est une longue histoire de persécutions, de martyrs, de chrétiens chassés et déplacés.
Nous pensons à la phrase du psaume 69 : « Plus nombreux que les cheveux de la tête, ceux qui me haïssent sans cause » et nous pensons surtout à Jésus, haï sans raison, alors qu’il passait en faisant le bien.
Nous terminons cette lettre avec le cri d’un enfant de 3 ans qui a vu tuer son père etqui criait : « çà suffit, çà suffit », avant d’être tué lui aussi ; oui vraiment avec notre peuple, nous crions aussi : çà suffit.
Vos petites soeurs de Bagdad Alice et Martine".
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Rappel
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