samedi, 13 novembre 2010
Asia Bibi et la liberté religieuse
Asia Bibi, recours présenté contre la sentence de mort
C'est le quotidien "The Time of India" qui l'annonce. De plus, les prises de positions se multiplient en faveur de la femme chrétienne condamnée à mort au Pakistan pour blasphème.
La famille d'Asia Bibi, la femme chrétienne condamnée à mort ainsi qu'au paiement d'une amende d'environ 3500 dollars pour blasphème, a présenté un recours contre la sentence à la Haute Cour de Lahore. "Parmi les différentes accusations contre Asia, il y a aussi celle d'avoir nié l'autorité du prophète Mahomet. Mais comment peut-on demander qu'une femme non musulmane suive le credo des musulmans s'est demandé l'avocat de la femme, S.K Shahid ?"
Source: La Stampa, quotidien italien.
Approfondir: Radio Vatican
N.B. Hier soir, au cours de journal de Tv 2000, le maire de Rome Gianni Alemanno a demandé la liberté religieuse et la fin des persécutions des chrétiens de par le monde.
Dans un communiqué, le mouvement des Focolaris annonce qu'il s'engage très activement en faveur de l'innocence d' Asia Bibi: "le mouvement des Focolaris, s'unissant à l'Eglise catholique et à tous les hommes de bonne volonté, adhère à la campagne en faveur d'Asia Bibi... Cette adhésion est la conséquence de notre agir, personnel et communautaire, en faveur de la vie, à 360 degrés, lequel est le fondement nécessaire pour la construction d'une société, vraie communauté pour tous les hommes... comme nous l'a enseigné le Pape Benoît XVI, recueillant l'héritage des Papes précédents, et comme tant d'autres personnalités d'autres religions ou partageant des convictions non religieuses l'ont exprimé, la liberté religieuse donne vitalité et cohérence à toute autre liberté humaine. Le droit de professer la propre foi est source de stabilité politique et sociale..."
Autre Lecture:
"Le prix à payer" de Joseph Fadelle
Joseph, jeune Irakien de 23 ans, fait la connaissance, lors de son service militaire, de Massoud, un jeune chrétien. A son contact, Joseph, tout doucement, se transforme et chemine vers le baptême. Mais pour vivre sa foi toute neuve, Joseph doit se cacher de sa famille et de ses amis. Découvert, renié par les siens, il lui faut fuir pour être à nouveau rattrapé et échapper de justesse à la mort. Un témoignage absolument bouleversant.
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vendredi, 12 novembre 2010
L'innocence d'Asia Bibi
Ce soir, en Italie, la Tv 2000 (de la conférence des évêques italiens) diffusera tous ses journaux télévisés avec la photo d'Asia Bibi, condamnée à mort au Pakistan le 7 novembre dernier pour blasphème.
Asia a été arrêtée en juin 2009 après une discussion avec quelques collègues, ouvrières agricoles, durant laquelle elle avait défendu sa religion. Les autres femmes l'avaient poussé à renoncer à sa religion pour embrasser l'islam. Asia avait répondu que Jésus était mort sur la croix pour les péchés du monde. Elle a alors demandé aux autres ce que Mahomet avait fait pour elles. Elle fut alors frappée, ainsi que ses filles, et encouragés par l'imam local et un groupe d'hommes, elle fut dénoncée pour blasphème. Les chrétiens représentent le 4% des 162 millions habitants du Pakistan.
L'appel de l'évêque de Lahore (Radio Vatican)
"Nous adressons un appel rempli d'affliction au Saint Père afin qu'il puisse prier, intercéder et puisse parler en faveur de Asia Bibi, femme chrétienne condamnée injustement à mort pour blasphème". Ceci est l'appel lancé, au travers de l'agence vaticane Fides, par Monseigneur Bernard Shaw, évêque auxilaire de Lahore, le diocèse où se déroule ce drame. "Nous demandons - ajoute Monseigneur Shaw - que lui soit accordé le pardon et qu'elle soit libérée. Nous invitons la communauté internationale à élever la voix, faire pression et opérer à tous les niveaux pour le salut de cette femme, qui est une innocente. Nous disons à toutes les mères pakistanaises: Asia est une maman comme vous, défendez-la, ne permettez pas que ses enfants deviennent orphelins".
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jeudi, 11 novembre 2010
Benoît XVI raconté par Peter Seewald
D'ici deux semaines, parution du livre entretien (Bayard) avec Benoît XVI réalisé par le journaliste Peter Seewald
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"Avec le Pape, on peut rire aux éclats -
Il a un grand sens de l'humour!
source: Benoît-et-moi / Forum Benedetto
Entretien avec Peter Seewald
RAFAEL POCH
7 novembre 2010
Le journaliste bavarois Peter Seewald est considéré comme le principal biographe de Joseph Ratzinger. Seewald, qui vit à Munich, est né en 1954 dans une famille catholique de Passau (ndt: petite ville de Bavière, près de la frontière autrichienne, aux confluents de l'Inn et du Danube: fait partie de la "géographie du coeur" de Joseph Ratzinger).
Adolescent, il a été influencé par le mouvement gauchiste de 1968 en Allemagne, qui l'a amené à quitter l'Église catholique à l'âge de 19 ans.
Il a commencé comme journaliste en écrivant pour un hebdomadaire de gauche à Passau, et plus tard, il a commencé à travailler pour des périodiques de "l'établissement", comme les hebdomadaires Der Spiegel et Stern et le journal Süddeutsche Zeitung. En 1983, il a commencé à concentrer ses écrits, comme auteur de livres et journaliste, sur la religion.
En 1996, il publie son premier livre avec le Cardinal Joseph Ratzinger, Le sel de la terre, qui se basait sur plusieurs jours d'entretiens avec le cardinal. L'expérience l'a amené à revenir à sa foi catholique. Un second livre d'entretiens avec le cardinal, "Dieu et le monde" (en français: Voici quel est notre Dieu), a été publié en 2000. Les deux livres ont été traduits en 25 langues.
L'été dernier, Seewald s'est vu accorder une autre série d'entretiens, durant une semaine avec celui qui est désormais le Pape, à la résidence papale de Castel Gandolfo, et le résultat est le troisième livre-interviewe, La Lumière du monde, qui sort ce mois-ci dans 12 versions linguistiques.
C'est la première fois que le Pape Ratzinger répond à des questions spécifiques au sujet de son pontificat, y compris ses propres évaluations sur celui-ci, et sur le "scandale des abus sexuels" dans l'Eglise.
- Vous avez eu de longues conversations avec Joseph Ratzinger pour ces trois livres d'entretiens. Pourriez-vous le décrire comme personne?
- Il n'est pas facile de tracer son portrait. Certains ne le connaissent pas du tout, simplement parce qu'ils ne l'aiment pas, alors que beaucoup ont une idée de lui qui est basée sur les rapports des médias qui ont souvent peu d'informations. Mais le fait est que lorsque les gens ont l'occasion de l'observer en personne, comme cela s'est passé récemment au Royaume-Uni, ils obtiennent une image totalement différente de celle trouvée dans les rapports préfabriqués des médias souvent hostiles.
Depuis presque 20 ans maintenant, je me suis consacré de façon exhaustive à sa biographie, à suivre sa vie, ce qu'il dit et ce qu'il fait, et je peux dire qu'il est vraiment une personne extraordinaire, avec un charisme extraordinaire.
Comme professeur, il expliquait l'Evangile avec une fraîcheur telle que certains de ses élèves disent que c'était presque comme si Jésus lui-même était dans la salle de conférence.
Comme préfet pour la doctrine de la foi, il transmettait une autorité provenant d'une connaissance très détaillée de la modernité, y faisant face avec la vérité du christianisme.
Il aime à dire que la foi peut et doit être expliquée, car elle est raisonnable ...
Il a un esprit brillant, et est certainement le plus grand penseur de notre temps. Mais sa haute intelligence est unie à une profonde piété. Il peut escalader les plus hauts sommets intellectuels, tout en gardant les pieds sur terre, grâce à son éducation dans le catholicisme bavarois.
Il n'est pas de ceux qui ne pratiquent pas ce qu'ils prêchent, mais quelqu'un qui est saint et humble, et qui est authentique parce qu'il dit ce qu'il pense et fait ce qu'il dit.
Ceux qui le connaissent voient en lui une personne très aimable, très sage, mais humble, et très ouvert et moderne, quelqu'un qui reste très jeune, même à son âge. Parfois, il peut être trop réservé et trop prudent. Il n'est pas le genre d'homme à vous donner des tapes dans le dos, mais il est extrêmement fidèle et conserve et entretient ses amitiés de ses années d'étudiant.
Ce que j'admire le plus chez lui c'est sa simplicité, alliée à son courage. Il supporte l'inconfort sans se laisser être dérangé par lui. Il a presque toujours raison dans ses analyses et ses jugements. Il a également un grand sens de l'humour - avec lui vous pouvez rire aux éclats!
- Un changement des responsabilités peut déterminer beaucoup de choses. Le cardinal était-il très différent du pape aujourd'hui? Avez-vous noté des changements?
- Il ne voulait pas être évêque, mais il a dû l'accepter. Il ne voulait pas être dans la Curie romaine, mais il a dû l'accepter. Il ne voulait pas être pape, mais il a dû prendre la charge dans laquelle il était clair qu'il aurait à souffrir beaucoup.
Il suffit de penser aux efforts énormes qu'exige le fait d'être pape. Pensez au poids de tous les abus commis dans l'Église, qui ont été découverts. Il a pleuré avec des victimes et il a honte de la saleté qu'il y a dans l'Eglise.
Et pourtant, il porte ces fardeaux avec un sang-froid et un calme impressionnants, parce qu'il sait - comme il le dit souvent - qu'il ne peut pas tout faire, ni ne le doit. [Vous faites tout votre possible et ensuite vous vous confiez à Dieu pour le reste, a-t-il souvent dit à ses prêtres.]
Après un géant comme Karol Wojtyla, personne ne pensait qu'il pourrait y avoir une succession sans ruptures. Mais Ratzinger y a réussi. Il gouverne l'Eglise avec un style qui se caractérise par la collégialité, le dialogue et l'humilité.
Surtout, il enseigne, sans relâche et patiemment, comment retrouver la foi - non pas comme un système de théories, mais comme une invitation à entreprendre une relation personnelle avec Dieu.
En bref, il n'agit pas comme un prince de l'Eglise devant qui l'on doit trembler, mais comme un serviteur de l'Église, un grand intendant qui se consacre entièrement à sa mission.
A-t-il changé?
Bien sûr, sa fonction actuelle lui donne une aura particulière, mais dans son essence, dans sa conduite, dans ce qu'il fait et ce qu'il considère comme juste, Joseph Ratzinger n'a pas changé, mais on pourrait dire qu'il s'est perfectionné.
Je crois que sa tâche en tant que Successeur de Pierre a apporté à sa personnalité, à ses talents, à son charisme , la plénitude de leur épanouissement.
- Quelles sont les choses qui lui causent le plus de souffrance et d'inquiétude?
- Je pense que c'est l'évaporation de la foi dans une grande partie du monde occidental, et l'éloignement croissant de Dieu qui en résulte.
Il y a aussi la crise dans l'Église. Le manque d'engagement, et surtout, les cas d'abus sexuels qui ont jeté une ombre sur son pontificat. D'autre part, la crise dans la société. Et bien sûr, les deux crises sont liées.
À plusieurs reprises dans le passé, il y a eu des tentatives de déclarer que Dieu est mort, surtout quand il y a de nouveaux et concrets veaux d'or. La Bible est remplie de telles histoires. Celles-ci ont moins à voir avec un manque d'attraction vers la foi qu'avec la puissance de la tentation.
Mais où peut nous mener une société athée qui est éloigné de Dieu? Où peut aller l'Europe si elle se détache de ses racines? Et, tant à l'Est qu'à l'Ouest, n'a-t-on pas déjà vécu de telles expériences avec des conséquences terribles pour les peuples qui se déchirent, les cheminées des camps de concentration, et les champs de mort des goulags soviétiques? Ce Pape porte, comme personne ne l'a fait avant lui, tous les échecs, les erreurs et les péchés de l'Eglise, mais il appelle également l'attention sur les aberrations de la société et les dangers de la poursuite de telles aberrations.
L'athéisme n'est pas nécessairement inoffensif. Déjà en tant que cardinal, Joseph Ratzinger a mis en garde contre la perte d'identité, d'orientation et de vérité qui en résulterait, si jamais le nouveau paganisme prenait le contrôle des pensées et des actions des personnes. Aujourd'hui, nous pouvons observer que ces avertissements n'étaient pas sans fondement.
- Ratzinger a-t-il peur de Dieu?
- N'est-ce pas le cas de chaque croyant? Mais comme il s'est révélé à nous dans le Christ, Dieu est un être aimant, qui pardonne, qui réconcilie, et donne la liberté, qui connaît les besoins de chaque créature, et qui s'anéantit lui-même par amour au point de mourir sur la Croix .
Dieu s'est fait «petit», à la mesure de l'homme, afin que nous puissions le comprendre, mais néanmoins, il demeure incompréhensible dans son mystère et sa grandeur infinie, ainsi que dans sa puissance, ce qui peut arriver à faire peur.
Une fois, je demandai à Joseph Ratzinger, si parfois il ne ressentait pas la crainte de Dieu. Et il répondit: "Je ne dirais pas peur car nous savons que le Christ est Dieu et qu'il nous aime". Mais il souligne que, puique Dieu accepte l'homme avec toutes ses faiblesses, "en tant que prêtre, j'ai toujours essayé de maintenir ce sentiment ardent que Dieu a une idée de qui je suis, de ce que je peux faire, de ce que je peux donner" ... Eh bien, maintenant, au moins, nous la connaissons, l'idée que Dieu a de lui ...
- Comment voit-il l'humanité en ce nouveau siècle?
- On ne peut pas oublier le fait que, au début du troisième millénaire, l'humanité se trouve dans une crise aux proportions immenses, avec tous les problèmes complexes de l'environnement, de la crise dans l'économie financière, de l'effondrement de la société.
Les chrétiens se sont vus reprocher que leur religion est un monde illusoire, mais maintenant nous voyons tous les mondes vraiment illusoire: le mirage des marchés financiers, des moyens de communication, de la mode et des modes de vie tapageurs (Teresa a traduit "flashy").
Nous voyons un système bancaire non maîtrisé qui peut anéantir tous nos patrimoines nationaux. L'obsession de «l'optimisation» à tout prix, l'absence totale de scrupules, l'homme rendu "brut" par le secteur de la publicité et du divertissement - ce sont des choses qui, littéralement, font que notre société est malade.
Nous devrions nous demander: quand le progrès est-il vraiment progrès? Devrions-nous continuer à faire tout ce que nous pouvons, simplement parce que nous pouvons le faire? Et si nous nous tournons vers l'avenir, comment les futures générations feront-elles face aux problèmes que nous leur laissons? Auront-ils une base forte et solide pour surmonter les moments chaotiques qui les attendent?
Dans le nouveau livre, Benoît XVI exprime sa préoccupation active pour tout cela. Son message est un appel dramatique à l'Eglise et au monde, à tout le monde! "Nous ne pouvons pas continuer ainsi!"
L'humanité se trouve à un carrefour, nous avons pris un mauvais tournant, il est temps de réfléchir. Le temps est venu d'un changement fondamental, de se repentir, et il poursuit: «Il y a tellement de problèmes qui doivent être résolus, mais ils ne peuvent pas être résolus tant que (et si) Dieu n'est pas replacé au centre et rendu visible dans le monde ... "
Le christianisme n'est pas hors du temps, dit-il - au contraire, il peut être redécouvert. La révélation de Jésus donne la force et l'espoir. Il est la base pour formuler une vision de l'avenir pour une société qui veut se sauver de la tentation d'auto-destruction, par une réflexion sur des valeurs stables et fiables.
- Comment voit-il la mission de son pontificat?
- Il dit lui-même qu'il a commencé son ministère avec l'idée «d'indiquer clairement que la Parole de Dieu doit être maintenue dans toute sa grandeur et sa pureté, de telle sorte qu'elle ne puissse être brisée par des changements constants dans les goûts".
Son engagement principal est le renouveau de l'Église. "L'Eglise et ses membres ont besoin de nettoyage constant", écrit-il dans son livre sur Jésus. "Ceux qui se sont fait trop grands doivent revenir à la simplicité et la pauvreté du Seigneur".
Ce qu'il veut, c'est que, après les terrible abus et les aberrations qui ont eu lieu, l'Eglise se soumette à une sorte de nettoyage en profondeur. Après tant de débats stériles, il est essentiel de revenir au mystère de l'Évangile, d'apprendre à connaître Jésus-Christ dans sa grandeur totale et cosmique. Mais la purification est un processus difficile qui a ses ennemis au sein de l'église.
Pour le mode de vie d'aujourd'hui, des positions telles que celles défendues par l'Église se sont transformées en une grande provocation. On nous a habitués à considérer les attitudes et les comportements traditionnels comme quelque chose qui doit être brisé, au profit des tendances actuelles à bon marché.
"Priez pour moi afin que je ne me dérobe pas devant les loups", a-t-il demandé quand il a commencé son ministère pétrinien. Dans le même temps, il a confiance que l'ère du relativisme, où rien n'est reconnu comme valable au-delà de soi-même, touche à sa fin.
En fait, il y a de plus en plus de gens attribuent une valeur à l'Église, non seulement pour sa liturgie, mais aussi pour sa résistance. Il semble clairement qu'il y a une prise de conscience, évoluant de la simple conformité avec les apparences, vers la prise au sérieux de la pratique catholique, et le fait de vivre sa religion avec authenticité.
Mais dans la mission de ce pontificat, il y a beaucoup de grands objectifs, comme par exemple dans le domaine oecuménique, dans le dialogue inter-religieux, mais surtout, dans la ré-évangélisation de l'Occident.
Néanmoins, pour ce Pape, l'essentiel est de montrer Dieu à nouveau aux hommes, de leur dire la vérité, la vérité sur les mystères de la création, la vérité sur l'existence humaine, et la vérité sur l'espérance chrétienne qui va bien au-delà de la simple espérance terrestre.
- Que pensez-vous qu'ont été les moments les plus difficiles Joseph Ratzinger a expérimentés dans sa vie personnelle?
- Il y en a eu beaucoup, sans doute. Il vient d'une famille qui était anti-nazie, et il a eu une vie difficile pendant les années nazies. Nous avons ses souvenirs de la guerre, qu'il a vécue comme un jeune conscrit de 14 ans, son temps comme prisonnier de guerre, et les difficiles premières années de l'après-guerre. Quand il était enfant, il a failli se noyer dans un étang, et plus tard, il a survécu à une infection potentiellement mortelle pendant la guerre.
Un grand choc pour lui, ce fut crainte que sa thèse d'habilitation (qui lui donnait le statut de professeur d'université) ne passerait pas, parce que son directeur de thèse pensait que ses idées étaient trop «modernes». Crainte d'un échec d'autant plus grave qu'il venait juste de prendre ses parents avec lui dans son logement de fonction, dans l'espoir d'être en mesure de prendre soin d'eux [avec son salaire de professeur] ...
Puis il y a eu la mort de ses parents, et beaucoup plus tard, de sa soeur bien-aimée Maria.
Et juste au moment où il s'était installé dans le monde universitaire de Ratisbonne et où il pensait pouvoir vivre enfin la vie de théologien érudit à laquelle il aspirait, presque comme un coup de tonnerre, il y eut la nomination comme archevêque de Munich par Paul VI.
Et il n'a pas dû être facile de passer près de 25 ans à la CDF, d'être le «méchant flic», le bouc émissaire de tous ceux qui ont un grief contre l'Église, et d'être considéré comme un Panzerkardinal , qu'il n'a jamais été ...
Mais après tout cela, le moment le plus difficile pour lui a dû être pendant le dépouillement des votes lors du conclave. Il aspirait à la retraite, il n'a certainement pas voulu être pape. Comme il l'a dit lui-même, il pensait à son élection comme à la guillotine en équilibre au-dessus de sa tête.
- Pensez-vous que d'être allemand a introduit des nuances personnelles importantes dans son pontificat?
- Comme Bavarois, il n'est pas nécessairement un Allemand typique, mais il a apporté à son office des caractéristiques attribuées aux Allemands, comme la précision, la fiabilité, la persévérance et la diligence.
Bien sûr, il y a aussi une perspective historique. Pendant près de mille ans, les Allemands ont été un pilier du Saint Empire romain germanique. Et l'exploration profonde de la connaissance humaine, telle que celle incarnée par Maître Eckhart, Goethe, Kant, Hegel, est l'une des caractéristiques fondamentales du peuple allemand.
Mais l'Allemagne a été aussi une terre de schismes religieux, le berceau du communisme scientifique, et non des moindres, le cadre d'un régime diabolique qui a décrété l'extermination des Juifs.
Ratzinger est devenu le premier Allemand à être pape en 500 ans. Si l'on considère que deux grands schismes au sein de l'Eglise ont eu lieu sous un pape allemand, il est d'autant plus remarquable qu'il y ait une telle volonté claire de l'unité des chrétiens dans le pontificat de Benoît XVI.
En près de mille ans, il n'y a pas eu de grands progrès dans les relations entre les Églises romaines et orthodoxes, jusqu'à maintenant. Dans le même temps, les relations entre le Vatican et Israël sont meilleures que jamais, comme le président Shimon Peres l'a déclaré récemment.
Le Pape considère la circonstance qu'il soit allemand comme un point de réflexion. Dieu a voulu qu'un professeur allemand devienne le pape à cette époque, pour mettre en évidence l'unité entre la raison et la foi.
Cela me semble une chose magnifique qu'à une époque où aucune valeur n'est reconnue comme suprême, qui, si souvent prescrit la fausseté et même le mensonge pur, à un moment où souvent l'aveugle conduit l'aveugle, nous ayons un pape dont la voix et l'intégrité sont de sûrs indicateurs de la voie à suivre.
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Après le Synode sur la Parole de Dieu
EXHORTATION APOSTOLIQUE "VERBUM DEI"
CITE DU VATICAN, 11 NOV 2010 (VIS). Ce midi a été présentée près la Salle-de-Presse du Saint-Siège l'exhortation apostolique post-synodale Verbum Dei, consacrée à la Parole dans la vie et la mission de l'Eglise. Sont intervenus le Cardinal Marc Ouellet, PSS, Préfet de la Congrégation pour les évêques, Mgr.Gianfranco Ravasi, Président du Conseil pontifical pour la culture, Mgr.Nikola Eterovic, Secrétaire général du Synode des évêques, et Mgr.Fortunato Frezza, Sous Secrétaire. En date du 30 septembre, ce document composé en trois parties, est le fruit de la XII Assemblée ordinaire du Synode, tenue en octobre 2008.
Le Secrétaire général du Synode a d'abord expliqué que, dans la première partie, Benoît XVI souligne la place fondamentale du Père, source même de la Parole, et de la dimension trinitaire de la Révélation". Le premier chapitre, intitulé "Dieu qui parle" met en relief "la volonté divine d'un dialogue constant avec l'homme. Il en prend l'initiative et se manifeste de plusieurs manières". Puis il souligne "le caractère christologique de la Parole et sa dimension pneumatologique", expliquant le lien entre Ecriture et Tradition mais aussi la question de l'inspiration et de la vérité biblique. "La réponse de l'homme à ce Dieu qui parle, occupe le second chapitre. "L'homme est appelé à l'alliance avec son Dieu, qui l'écoute et répond à ses questions. Dieu parle et l'homme lui répond par la foi. La meilleure prière se manifeste dans les paroles que Dieu a révélées directement et qui se manifestent dans les pages de la Bible".
Le troisième chapitre est consacré à "l'herméneutique de l'Ecriture Sainte dans l'Eglise". L'Ecriture Sainte devrait être, comme le dit la Constitution dogmatique Dei Verbum sur la révélation divine, "l'âme de la théologie sacrée". Ainsi, "l'herméneutique biblique du Concile Vatican II doit être redécouverte afin d'éviter un certain dualisme de l'herméneutique sécularisée qui pourrait donner lieu à une interprétation fondamentaliste ou spiritualiste de l'Ecriture Sacrée. La ligne herméneutique exige la complémentarité du sens littéral et spirituel, une harmonie entre foi et raison. Quant à la relation entre chrétiens et juifs dans leur référence aux Ecritures, "elle est définie comme très spéciale car tous deux partagent une grande partie de l'Ecriture Sainte". La seconde partie s'intitule Verbum in Ecclesia. Dans le premier chapitre, "La Parole de Dieu et l'Eglise", il est souligné que "grâce à la Parole de Dieu et à l'action sacramentelle, Jésus-Christ est le contemporain des hommes dans la vie de l'Eglise". La Liturgie, lieu privilégié de la Parole de Dieu" est le titre de la seconde partie, dans laquelle est affirmé "le lien vital entre l'Ecriture Sainte et les sacrements, en particulier, l'Eucharistie". L'importance du lectionnaire et de la proclamation de la Parole et du ministère du lectorat est réaffirmée, en insistant surtout sur la préparation de l'homélie, thème de grande importance dans l'Exhortation apostolique post-synodale.
Le troisième chapitre est consacré à "La Parole de Dieu dans la vie ecclésiale", où "l'importance de l'animation biblique de la pastorale, la dimension biblique de la catéchèse, la formation biblique des chrétiens, l'Ecriture sainte dans les grandes rencontres ecclésiales et la Parole de Dieu en rapport avec les vocations" est soulignée. "Une attention spéciale est portée à la Lectio Divina et à la prière mariale".La troisième partie, intitulée Verbum mundo, souligne "le devoir des chrétiens d'annoncer la Parole de Dieu dans le monde pour ceux qui y vivent et travaillent. Dans le premier chapitre, "La mission de l'Eglise: annoncer la Parole de Dieu au monde", il est dit que l'Eglise a été orientée dès la première nouvelle, "ad gentes", à ceux qui jusqu'ici ne connaissent pas le Verbe, la Parole de Dieu, mais aussi à ceux qui ont été baptisés...mais qui ont besoin d'une nouvelle évangélisation pour redécouvrir la Parole de Dieu". Parole de Dieu et engagement dans le monde, est le titre suivant, partie qui souligne que "les chrétiens sont appelés à servir le Verbe de Dieu chez les plus petits de leurs frères mais aussi à s'engager dans la société pour la réconciliation, la justice et la paix entre les peuples". La troisième partie est consacrée à "La Parole de Dieu et les cultures". Elle souligne "le souhait que la Bible soit mieux connue dans les écoles et les universités, et que les moyens de communication sociale utilisent toutes les possibilités techniques pour sa diffusion. Le thème de l'inculturation de l'Ecriture Sainte est lié aux traductions et à la diffusion de la Bible qu'il faut accroître". Parole de Dieu et dialogue interreligieux, tel est le thème du quatrième chapitre. "Après avoir mis en relief la valeur et l'actualité du dialogue interreligieux, Verbum Domini...présente quelques indications utiles sur le dialogue entre chrétiens et musulmans, et sur les appartenances à d'autres religions non-chrétiennes, dans le cadre de la liberté religieuse, qui implique non seulement la liberté de professer sa propre foi, en privé et en public, mais aussi la liberté de conscience c'est-à-dire de choisir sa propre religion".
En conclusion, a dit Mgr.Eterovic, le Saint-Père réitère l'exhortation à tous les chrétiens "de s'engager à se familiariser davantage avec l'Ecriture".
EXOR/ VIS 20101111 (850)
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lundi, 08 novembre 2010
Benoît XVI cherche la rencontre
La note d'hier fut donc confirmée. Mais c'est étrange comment la seule idée que "le laïcisme agressif actuel est similaire aux années 30" est rentrée dans les esprits. J'en ai fait l'expérience ce matin en demandant à des amis espagnols: "si, il l'a dit; je ne sais pas ....". Or la réponse est simplement qu'il ne l'a pas dit. Un ami m'a ouvert une piste en disant que le guerre civile espagnole est une profonde blessure en Espagne et que simplement évoquer les racines équivaut à en parler pour prendre une position politique.
Or, justement, le Pape est un chirurgien de la pensée. Il est très précis. A nous d'aller aux sources.
En Espagne, Benoît XVI a cherché la rencontre, et non l’affrontement
Point presse du père Federico LombardiROME, Lundi 8 novembre 2010 (ZENIT.org) - Benoît XVI n'a pas cherché la polémique en faisant référence à l'anticléricalisme des années 1930 en Espagne, parce que son objectif, comme il l'a lui-même expliqué, est celui de promouvoir « la rencontre et non l'affrontement » entre foi et laïcité, a déclaré le porte-parole du Saint-Siège.
Le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a donné une conférence de presse après la messe célébrée le 6 novembre par Benoît XVI dans la Sagrada Familia, à Barcelone. Il a ainsi souhaité clarifier les interprétations de certains médias concernant les paroles que le souverain pontife a prononcées dans le vol qui l'emmenait de Rome à Saint-Jacques de Compostelle.
Le pape, a expliqué le père Lombardi, n'a pas fourni une analyse historique en parlant de l'anticléricalisme et du laïcisme des années 1930, mais il voulait seulement rappeler une période de l'histoire de l'Espagne et expliquer qu'aujourd'hui, l'Eglise cherche « la rencontre et non l'affrontement ».
« Il faut exclure la polémique des intentions du pape. Il a seulement commenté le sécularisme en Europe et en Espagne et a rappelé certains moments de l'histoire », a affirmé le père Lombardi.
Le porte-parole a aussi souligné la surprise du pape de voir ce samedi tant de fidèles qui l'attendaient à son arrivée à Barcelone et qui sont restés toute la nuit sous le palais archiépiscopal.
Benoît XVI a eu une « impression très positive » de sa visite en Espagne et a souligné combien la rencontre de ce dimanche avec le roi et la reine d'Espagne dans la basilique de la Sagrada familia avait été « très familière, pas du tout politique ».
Avant la conférence de presse, le père Lombardi avait fait un bilan de la messe de dédicace de la basilique de la Sagrada Familia, la définissant de « vraiment extraordinaire pour l'ambiance dans laquelle elle s'est déroulée ».
« Ce Temple, très original mais aussi riche de significations et de symboles, est un univers tout entier de la vie chrétienne », a-t-il ajouté au micro de Radio Vatican.
Le pape, en parlant de Gaudi et de sa vision, a bien mis en relief « la lecture du livre de la nature, du livre des Ecritures et du livre de la liturgie et vraiment, en entrant dans cette église, on le remarque très bien ».
« Je crois que le pape, qui est aussi un grand chercheur en liturgie, a vécu cette célébration avec une intensité particulière, parce que c'est une célébration qui exprime beaucoup de dimensions : celle de la communauté inscrite dans l'Eglise, celle de la nature inscrite dans l'histoire du salut ».
« Comme pape, Benoît XVI avait déjà consacré un autel à Sydney. Il a consacré d'autres églises mais, naturellement, moins grandes et moins importantes que celle-ci », a-t-il observé. « A travers cette célébration, il a vraiment pu exprimer la signification principale de ce voyage, c'est-à-dire le Primat de Dieu ».
Lors de la dédicace de la basilique de la Sainte Famille de Nazareth, a par ailleurs affirmé le père Lombardi, la « référence à la famille a été spontanée ». « C'est un thème de grande actualité et il était logique que le pape y fasse référence ».
« C'est aussi un des grands thèmes de son pontificat, a-t-il indiqué : rappeler continuellement cette vision chrétienne de l'homme qui a dans la famille un point absolument fondamental pour la construction de la société, pour le développement intégral de la personne humaine, pour l'accueil de la vie... Voilà toutes les dimensions que la vie familiale permet et qui souvent ne sont pas assez protégées et rappelées dans notre culture et dans nos sociétés ».
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