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La Voz del Pueblo: Interview du Pape François

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(RV) - Le Pape François a accordé un nouvel entretien à un quotidien. Il s’agit du journal argentin "La Voz del Pueblo". Dans cette longue entrevue accordée au journaliste Juan Berretta, en la maison Sainte-Marthe, le Saint-Père s’attarde sur ce que signifie « être Pape » et évoque longuement sa relation avec le peuple, son amour pour les pauvres, le déroulement de ses journées, mais il confie aussi ses espoirs et ses préoccupations.

Le Saint-Père répond tout d’abord à la question : pourquoi répétez-vous toujours : ''Priez pour moi '' « Parce que j’en ai besoin » affirme-t-il. « J’ai besoin d’être soutenu par la prière du peuple. C’est une nécessité intérieure », insiste le Pape qui réaffirme n’avoir jamais pensé être élu. Et en plaisantant, il rappelle que lors du dernier Conclave, les bookmakers anglais le donnaient seulement en 46ème position. Il souligne cependant que « la vie d'un religieux, d’un jésuite, change en fonction des nécessités » et que lorsqu’il a été élu il s’est totalement confié à Dieu, « en priant tranquillement le rosaire » durant le dépouillement des votes qui, confie-t-il, semblait durer une éternité.

Le Saint-Père répond ensuite à une question concernant sa relation exceptionnelle avec les personnes, et le "magnétisme qu’il génère chez les gens".  « Je ne sais pas pourquoi cela se produit », confie-t-il « c’est comme si les personnes comprenaient ce que je veux dire ». « Je tente d’être concret - poursuit-il - « c’est cela que vous appelez “magnétisme”, certains cardinaux me disent que c’est lié au fait que les gens me comprennent ». Et le Pape ajoute : « être avec les gens est bon pour moi », c’est comme si « ma vie faisait corps avec les personnes et psychologiquement je ne peux pas vivre sans cela ».

Un Pape qui n'aime pas beaucoup le protocole

Le Pape François évoque sa vie quotidienne et avoue que certaines choses de sa vie en Argentine lui manquent : « sortir dans la rue, marcher dans les rues » ou ajoute-t-il en riant,« aller manger une bonne pizza dans une pizzeria »« Quand j’étais cardinal j’aimais beaucoup me balader dans les rues ou prendre le métro, la ville m’enchante, je suis un citadin dans l’âme ». Et le Pape reconnait : « c’est vrai que j’ai une réputation d'indiscipliné, le protocole, je ne le suis pas beaucoup, je le perçois comme étant froid mais lorsqu’il y a des choses officielles, je le suis totalement ».

Le Saint-Père répond ensuite à des questions très concrètes concernant son emploi du temps et ses habitudes. Il dit dormir six heures par nuit et avoir besoin d’une sieste d’au moins 40 minutes. « Je vais me coucher vers 21h00, indique-t-il, je lis pendant une heure puis je m’endors d’un sommeil profond. Je me réveille à 4 heure du matin tout seul, c’est mon horloge biologique ». Interrogé sur son rythme de travail et certaines pressions, le Pape dit être « un téméraire et en général ne pas avoir peur ».

Evoquant « les pressions » liées à son ministère, le Saint-Père reconnait qu’en ce moment c’est « l’intensité du travail » qui le fatigue. « J’ai un rythme de travail très soutenu, c’est le syndrome de la fin de l’année scolaire ». Et puis poursuit-il « il y a mille choses, mille problèmes liées à ce que tu dis ou ne dis pas ». Et le Pape cite les médias qui « parfois mettent en avant une parole et la sortent de son contexte ». Il reconnait ne plus suivre la politique en Argentine, qu’il définit avec un peu d’amertume comme « un pays aux nombreuses possibilités et aux nombreuses opportunités perdues ». Concernant la menace d’attentats il affirme « se sentir dans les mains de Dieu ». Il reconnait en revanche, comme il l’a déjà fait par le passé, « avoir peur de la douleur physique ». Sur ce plan « je suis très peureux » admet-il avec franchise.

Des larmes pour les enfants irakiens

Lors de cet entretien, le Saint-Père revient aussi sur un point qu’il a, à plusieurs reprises, abordé dans ses discours et homélies : l'importance de savoir pleurer. Il confie avoir lui-même pleuré en pensant aux  « drames humains » et il cite en particulier ce qui est en train de se passer pour « le peuple Rohingya » et le drame des « enfants malades »« Quand je vois ces créatures - dit-il - je demande au Seigneur: « Pourquoi eux et pas moi ? » . Le Pape reconnait par ailleurs une nouvelle fois « être ému » lorsqu’il va visiter les prisonniers parce qu'il pense que « personne ne peut être sûr de ne pas commettre un crime, et donc finir en prison ». Il précise cependant « ne pas pleurer publiquement »« Deux fois j’ai été à la limite - confie-t-il - mais je me suis arrêté à temps ». « Une fois c’était concernant « la persécution des chrétiens en Irak, en pensant aux enfants ».

Le journaliste n'a pas manqué non plus d’interroger le Pape sur la pauvreté. « Êtes-vous content d’être défini comme le Pape des pauvres ? » questionne Juan Berretta. « La pauvreté est au cœur de l'Évangile » répond le Saint-Père. « Jésus est venu pour prêcher aux pauvres, si vous supprimez la pauvreté de l'Evangile on ne comprend plus rien ». Et le Pape rappelle que les pires maux du monde aujourd'hui sont : « la pauvreté, la corruption, la traite des personnes ». Et il ajoute « éliminer la pauvreté peut être considéré comme une utopie, mais ce sont les utopies qui nous permettent d’aller de l'avant et il serait bien triste qu'un jeune homme n’en ait pas ».

Le Pape François énumère donc trois points que nous devrions tous garder à l'esprit pour faire face aux problèmes de la vie : « la mémoire, la capacité de voir le présent, l'utopie tournée vers le futur ». Enfin, à la question « comment aimeriez-vous que l

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mardi, 26 mai 2015 | Lien permanent

Cashinvestigation sur France 2: ”La mise en scène d’Elise Lucet sur la place Saint-Pierre ressemble à une souricière ten

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Cashinvestigation sur France 2: "La mise en scène d’Elise Lucet sur la place Saint-Pierre ressemble à une souricière tendue au pape"

Nous avons par ailleurs sollicité la réaction du journaliste Arnaud Bédat, qui connaît bien la vie argentine du pape François, ses proches et ses intimes, et qui vient de signer un nouveau livre le concernant aux éditions Flammarion, « François, seul contre tous ».

Unknown-5.jpegNous l’avons interrogé sur les quelques minutes du reportage concernant le pape François dans le « Cash Investigation » consacré à la pédophilie dans l’Eglise.

« J’ai d’abord envie de dire que si toutes ces allégations contre le cardinal Bergoglio devenu pape François étaient réellement étayées, elles seraient sorties depuis bien longtemps. 

A l’époque, le pouvoir argentin ne le ménageait pas, tous les coups étaient permis et avec la présidente Kirchner, les rapports étaient alors terriblement crispés. Si le pouvoir d’alors était persuadé que le cardinal Bergoglio avait couvert des crimes pédophiles, il ne se serait assurément pas privé de l’utiliser avant le Conclave de 2013, croyez-moi, c’est une évidence.

France 2, dans son commentaire utilise d’ailleurs très habilement le conditionnel concernant la prétendue implication de Bergoglio dans la couverture de crimes pédophiles. Ce conditionnel n’est pas un hasard. Je pense que la réalité des faits est beaucoup plus nuancée et qu’il faudrait au moins un reportage tout entier pour traiter ce volet-là ».

« Le cardinal Bergoglio a passé son temps en Argentine à dénoncer les mafias, la corruption, la traite des femmes, les maisons closes tenues par des réseaux mafieux, les trafiquants de drogue, l’économie qui tue, y compris à remettre de l’ordre dans ses troupes en dénonçant la mondanité du clergé, par exemple, etc. Rien dans sa vie passée ne permet en l’état de suspecter le fait qu’il ait couvert des abus sexuels.

Franchement, ça ne lui ressemble pas, ça ne ressemble pas à toute la conduite qu’il a eue durant toutes ses années passées à Buenos Aires. Il aurait fallu aussi diffuser quelques extraits des déclarations du pape François concernant la pédophilie : elles sont fortes marquées du sceau de la « tolérance zéro ». Ce qui me saute aux yeux instantanément, à mon sens, dans les quelques minutes à peine consacrées au pape dans « Cash Investigation », c’est la chronologie. Il y a un gros problème.

La fameuse citation brandie par « Cash Investigation » où le cardinal Bergoglio déclare que son diocèse n’a pas été confronté au problème de la pédophilie est extraite d’un livre d’entretiens avec le rabbin Skorka paru pour la première fois en espagnol en 2010 en Argentine, à très petit tirage, sur la base de rencontres qui se sont étalées sur des années. On n’a pas cherché à vérifier la date exacte de cette déclaration, par exemple en la demandant au rabbin Skorka lui-même, une personne qui répond toujours très aimablement aux questions qu’on lui pose.

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La première condamnation de Grassi date de… 2010, ainsi que le dit lui même l’avocat des victimes, Juan Pablo Gallego, dans le reportage. On ne peut donc pas faire le procès à Bergoglio d’avoir menti ! Par ailleurs, cette citation est tronquée, extraite de son contexte. Il faut lire cette page 64 (de l’édition française) en intégralité, cette phrase, par exemple, très instructive, mais qui n’arrangeait guère la démonstration qu’on cherchait à en faire :

« Je ne crois pas comme certains qu’il faille maintenir un certain esprit de corporation pour préserver l’image de l’institution. Il me semble que cette solution a été proposée aux Etats-Unis : changer le curé de paroisse. C’est stupide parce que le curé emporte le problème avec lui. La réaction corporatiste mène à cela, c’est pourquoi je ne suis pas d’accord avec ce type de règlement ».

Dommage que France 2 n’ait pas été interroger non plus, par exemple, les journalistes Sergio Rubin ou Elisabetta Piqué, qui fréquentaient régulièrement le cardinal Bergoglio à cette époque-là pour avoir un contrepoint et une remise en perspective exacte de la situation et le contexte politique en Argentine ces années-là.

Enfin, parler avec le pape n’est pas une mission totalement impossible pour un journaliste qui a un peu d’obstination et de patience. On m’a dit que des équipes de France 2 avaient même déjà accompagné le pape dans des vols pontificaux par le passé, où il est très facile de l’interpeller. Cette mise en scène d’Elise Lucet sur la place Saint-Pierre ressemble à une souricière tendue au pape.

J'aime bien Elise Lucet et son émission, c'est une journaliste de talent et de flair, qui sait débusquer les affaires, mais là, franchement, je ne peux pas la suivre sur ce terrain-là. 

C’est du spectacle, et j’ai un problème avec ça. Je suis prêt à entendre tout ce qu’on veut sur le pape François, mais il faut des preuves, des évidences, pas des rumeurs ou des constructions hasardeuses. Et là, il n’y a que de la mise en scène, très bien faite d’ailleurs, et des conditionnels à foison. Aucune attaque, décidément, n’est épargnée ces temps au pape François… plus que jamais seul contre tous »

Propos recueillis par Le Suisse Rom@in - Lien

 

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lundi, 03 avril 2017 | Lien permanent

Les 10 choses à retenir de l’interview sans concession du pape François

Les 10 choses à retenir de l’interview sans concession du pape François

 

 

Dans un entretien inédit accordé à la télévision mexicaine, le pape François s’est exprimé une nouvelle fois sans détour sur de nombreux sujets sociétaux tels que les abus sexuels, les migrants, ou encore l’avortement.

Comme à son habitude, le pape François n’a pas mâché ses mots. Dans un long entretien accordé à la chaîne mexicaine Televisa (et dont la retranscription ne fait pas moins de 24 pages, ndlr.), le pape François s’est exprimé avec précision sur plusieurs sujets d’actualité. Tour d’horizon.

 

LA PROTECTION DES MINEURS

Le sommet de février a permis au chef de l’Église catholique de sentir que les évêques se sentaient désormais pleinement impliqués pour mettre fin à cette « corruption ». En tant que successeur de Pierre, son rôle à lui est d’initier des « processus » en ce sens pour combattre cette « grande monstruosité ».

LE CARDINAL BARBARIN

Au sujet du cardinal Barbarin, le pape François a répété son attachement à la présomption d’innocence. « Dans un procès public, la présomption d’innocence s’applique même aux juges les plus anticléricaux », a-t-il lancé.

LES FEMMES

Trop souvent, regrette le successeur de Pierre, les femmes ont la « seconde place ». Pourtant, une maison sans femme « ne fonctionne pas », notamment car le « patrimoine » de la femme est la « tendresse ». Le Pape a par ailleurs violemment critiqué les « féminicides », regrettant que « la femme soit toujours à la seconde place dans la société ». Confiant avoir lu le livre de la prix Nobel de la paix yézidie Nadia Murad Pour que je sois la dernière, il en a conseillé la lecture, expliquant que « tout ce que le monde pense de la femme y est concentré ». « Pourtant le monde ne peut tourner sans les femmes », a insisté le souverain pontife.

 

L’ISLAM

Le dialogue avec l’islam est une priorité actuelle, a encore affirmé le pape François, d’autant que cette religion est « entrée » en Europe, ce qui est une « réalité » qui ne peut être ignorée. Pour lui, chrétiens et musulmans sont « frères », étant tous descendants d’Abraham. Il a ajouté toutefois que l’islam « est blessé très fortement par des groupes extrémistes » qui font des « désastres », en particulier par le recours aux attentats-suicides.

LA CHINE

« Je rêve de la Chine », a confié le Pape. Les relations sont « très bonnes » d’autant que l’accord « provisoire » de septembre dernier a permis à tous les fidèles du pays de vivre ensemble les cérémonies pascales, a-t-il indiqué. Si le chef de l’Église catholique avoue qu’il aime beaucoup l’idée d’aller en Chine, il ne donne aucune indication quant à une éventuelle visite apostolique.

LES PERSONNES HOMOSEXUELLES

« Je ne peux rejeter personne », a également affirmé le Pape, car tous les fidèles sont fils de Dieu et donc aimés de Lui. Pour le pontife, il est important d’engager un « processus d’intégration » au sein de l’Église – ce qui ne veut pas dire approuver les actes homosexuels, précise-t-il en indiquant se reconnaître à la fois « conservateur » et libéral.

Dans l’entretien, le pape François a également confié sa « colère » face au traitement par certains médias de sa réponse dans l’avion de retour d’Irlande sur l’intégration des personnes homosexuelles. S’il avait expliqué que celles-ci ne devaient en aucun cas être rejetées par leur famille, il avait conseillé aux parents de jeunes enfants se déclarant homosexuels de consulter un psychiatre. Le mot était erroné, reconnaît l’évêque de Rome qui aurait voulu parler d’un « spécialiste ».

L’AVORTEMENT

Le premier pape argentin de l’histoire réitère sa comparaison avec un « tueur à gage ». « C’est un problème d’éliminer une vie humaine. Point », a-t-il asséné.

L’ACCUSATION D’HÉRÉSIE

Interrogé sur la prise de position d’une quinzaine de théologiens l’accusant d’être hérétique, celui qui se confesse toutes les deux semaines affirme avoir vu cette accusation avec humour tout en priant pour ces « pauvres gens » dont certains sont manipulés. Il affirme ainsi avoir une « tendresse paternelle » pour ces théologiens.

LA RÉFORME DE LA CURIE ROMAINE

Pour l’actuel évêque de Rome, la réforme de la Curie en cours n’est pas « sa » réforme mais celle voulue par les cardinaux. Il explique en particulier que celle-ci doit permettre de faire disparaître les « structures de cour » alors que le Vatican est selon lui la dernière monarchie absolue d’Europe.

LES MIGRANTS

Le souverain pontife reconnaît que le phénomène migratoire n’est pas un problème facile et qu’il n’a pas de solutions concrètes à proposer. Pour lui, les responsables doivent développer une politique « créative », de dialogue et de développement. Le Pape n’en déplore pas moins voir la Méditerranée devenir « toujours plus un cimetière ». De même, il qualifie de « cruels » les murs barbelés aux frontières, et de « cruauté encore plus grande la séparation des enfants de leurs parents ». « Qui construit des murs finit prisonnier des murs qu’il construit », avertit-il.

 

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samedi, 01 juin 2019 | Lien permanent | Commentaires (1)

Enquête voulue par le Pape pour le Cardinal Maradiaga

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Selon le journaliste d’enquête de L’Espresso, Emiliano Fittipaldi, le cardinal touchait environ 500 000 € par an en sa qualité de grand chancelier de l’Université catholique de Tegucigalpa.

 

Cadeau de Noël empoisonné pour le Pape François. Le Cardinal Maradiaga est sous enquête.

Je dois avouer que j'ai toujours été très sceptique par la confiance accordée par le Pape au Cardinal du Honduras. J'avais appris à Rome qu'il pourrait bien trainer quelques casseroles. L'enquête établira les faits. Affaire à suivre ....

Cardinal Maradiaga : François est très triste. Enquête ouverte

 

Vatican - le 22/12/2017 à 15:26:00 Agence I.Media

Le pape François a demandé une enquête au Honduras sur le cardinal Maradiaga

maradiaga-l200-h200-rm.jpgLe Saint-Siège a enquêté sur des accusations de malversations financières à l’encontre du cardinal Oscar Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa au Honduras. Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a confirmé à I.MEDIA le 22 décembre 2017 que cette enquête avait été demandée par le pape François lui-même.

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La gestion du diocèse du cardinal Maradiaga mise en cause

cardinal-Maradiaga-Vatican-2015_0_728_485.jpgGrand chancelier de l’Université catholique de Tegucigalpa, dont il est l’archevêque, le cardinal Maradiaga aurait reçu environ 500 000 € par an. Un hebdomadaire italien met en cause la gestion de cet argent.

Les proches du cardinal réfutent tout enrichissement personnel.

L’archevêque de Tegucigalpa, le cardinal hondurien Oscar Maradiaga, coordinateur du « C9 » et proche du pape François, aurait touché pendant des années environ 35 000 € par mois de l’Université catholique de Tegucigalpa, affirme l’hebdomadaire italien L’Espresso sur son site Internet.

« Le puissant cardinal Oscar Maradiaga, fervent partisan d’une Église pauvre (…) a reçu pendant des années environ 35 000 € par mois », annonce l’hebdomadaire sur son site Internet avant la sortie du journal, dimanche, mettant ainsi en cause le coordinateur du conseil de neuf cardinaux qui conseille le pape dans ses réformes.

 

Le cardinal Oscar Maradiaga, pilote de la réforme

Selon le journaliste d’enquête de L’Espresso, Emiliano Fittipaldi, le cardinal touchait environ 500 000 € par an en sa qualité de grand chancelier de l’Université catholique de Tegucigalpa.

Dans un entretien à l’agence catholique ACI, le père Carlos Rubio, curé de la cathédrale de Tegucigalpa explique que l’université appuyait financièrement « tous les évêques, et non pas seulement le cardinal, pour aider les diocèses » dans un pays frappé par « la pauvreté ».

« Recevoir cet argent n’est pas un acte de corruption, parce qu’il ne s’agit pas d’argent de l’État, mais d’argent d’une institution qui dépend de l’Église », a-t-il insisté.

Un dossier entre les mains du pape

« Connaissant le train de vie très simple du cardinal, je ne l’imagine pas un seul instant utiliser de l’argent pour s’enrichir », confie de son côté à La Croix un proche du cardinal Maradiaga.

Néanmoins, une partie des sommes touchées par le cardinal Maradiaga aurait été investie dans des fonds à Londres puis aurait disparu, selon L’Espresso qui met aussi en cause Mgr Juan José Pineda, évêque auxiliaire de Tegucigalpa et bras droit du cardinal Maradiaga, pour des dépenses mystérieuses qui pourraient avoir été effectuées avec l’argent du diocèse.

L’essentiel des informations publiées par L’Espresso provient en fait d’un dossier réalisé par Mgr Jorge Casaretto, évêque émérite de San Isidro (Argentine), et envoyé par le pape François en personne enquêter sur les agissements de Mgr Pineda, homme à la personnalité trouble.

Seules de très rares personnes à la Curie ont eu accès à ce dossier remis en mai dernier au pape.

« Le pape est très triste »

Les révélations de l’hebdomadaire italien interviennent au moment où le pape François a fustigé jeudi, sans les nommer, les « traîtres de la confiance » qui freinent sa réforme des institutions. « Ils se laissent corrompre par l’ambition et une gloire vaine », a déploré le pape lors des vœux de Noël à la Curie.

Le pape François s’élève contre le « cancer des conspirations » à la Curie

« Le pape est très triste mais également déterminé à découvrir la vérité », assurent des sources proches du pape, citées par L’Espresso qui rappelle que le cardinal Maradiaga fêtera le 29 décembre ses 75 ans, âge auquel les évêques doivent remettre au pape leur démission.

Selon nos informations, le pape garderait toute sa confiance dans le cardinal Maradiaga en ce qui concerne la gestion du « C9 », ce qui accrédite la thèse d’un dossier concernant au premier chef l’évêque auxiliaire.

Nicolas Senèze, à Rome

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samedi, 23 décembre 2017 | Lien permanent

Pape François: la joie de l'Evangile - Evangelii Gaudium

Le document

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RESUME DE L'EXHORTATION "EVANGELII GAUDIUM"

Cité du Vatican, 26 novembre 2013 (VIS).

"La joie de l’Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus": c’est par ces mots que s’ouvre l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium dans laquelle le Pape François développe le thème de l’annonce de l’Evangile dans le monde actuel, en se basant, entre autres, sur la contribution offerte par les travaux du Synode qui s’est déroulé au Vatican du 7 au 28 octobre 2012 ("La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne").

Après l'encyclique Lumen Fidei, rédigée en collaboration avec Benoît XVI, Evangelii Gaudium est le premier texte entièrement de la main du Pape François. Je désire, écrit-il, "m’adresser aux fidèles chrétiens, pour les inviter à une nouvelle étape évangélisatrice marquée par cette joie et indiquer des voies pour la marche de l’Eglise dans les prochaines années ". Il s’agit d’un appel vibrant à tous les baptisés afin que, avec une ferveur et un dynamisme nouveaux, ils portent à leurs prochains l’amour de Jésus dans un "état permanent de mission", en évitant "le grand risque du monde d’aujourd’hui, celui de tomber dans "une tristesse individualiste".

Le Pape invite à "retrouver la fraîcheur originale de l’Evangile", en cherchant "de nouvelles voies" et "des méthodes créatives", et à ne pas enfermer Jésus dans nos "schémas ennuyeux". Il faut une "conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont" et une "réforme des structures" ecclésiales pour les rendre plus missionnaires. Le Souverain Pontife pense aussi à une "conversion de la papauté" pour qu’elle soit "plus fidèle à la signification que Jésus Christ entend lui donner et aux besoins actuels de l’évangélisation".

Le souhait que les Conférences épiscopales puissent offrir leur contribution afin que "le sentiment collégial se réalise concrètement ne s’est pas pleinement réalisé". Il est nécessaire de procéder à une "décentralisation salutaire". Dans ce processus de renouveau, il ne faut pas avoir peur de réviser certaines coutumes de l’Eglise qui ne sont pas "directement liées au cœur de l’Evangile…certains usages s’étant très enracinés dans le cours de l’histoire".

Pour témoigner de l’accueil de Dieu, il faut "avoir partout des Eglises avec les portes ouvertes" afin que ceux qui cherchent ne rencontrent pas "la froideur d’une porte close". "Même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison". Ainsi, l’Eucharistie "n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles. Ces convictions ont aussi des conséquences pastorales que nous sommes appelés à considérer avec prudence et audace".

Le Pape réaffirme qu’il préfère une Eglise "accidentée, blessée et sale pour être sortie dans la rue, plutôt qu’une Eglise malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Eglise préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures. Si quelque chose doit saintement nous préoccuper…c’est que tant de nos frères vivent" sans l’amitié de Jésus-Christ.

Le Pape énonce ensuite les tentations auxquelles sont exposés les agents pastoraux, de l'individualisme à la crise d’identité et au déficit de ferveur. "La plus grande menace" c’est "le triste pragmatisme de la vie quotidienne de l’Eglise, dans lequel apparemment tout arrive normalement, alors qu’en réalité, la foi s’affaiblit". Le Pape exhorte à ne pas se laisser saisir par un "pessimisme stérile" à être des signes d’espérance en réalisant la "révolution de la tendresse". Il faut repousser la "spiritualité du bien-être" qui refuse "les engagements fraternels" et vaincre "la mondanité spirituelle" qui "consiste à rechercher, au lieu de la gloire du Seigneur, la gloire humaine".

Le Pape parle de ceux qui "se sentent supérieurs aux autres" parce qu’ils sont "inébranlablement fidèles à un certain style catholique propre au passé" et qui "au lieu d’évangéliser, analysent et classifient les autres" et de ceux qui manifestent "un soin ostentatoire de la liturgie, de la doctrine ou du prestige de l’Eglise, mais sans que la réelle insertion de l’Evangile dans le Peuple de Dieu les préoccupe". Il s’agit là "d’une terrible corruption sous l’apparence du bien… Que Dieu nous libère d’une Eglise mondaine sous des drapés spirituels et pastoraux!".

Le Pape demande aux communautés ecclésiales de ne pas se laisser aller à l’envie et à la jalousie: "A l’intérieur du Peuple de Dieu et dans les diverses communautés, que de guerres!". "Qui voulons-nous évangéliser avec de tels comportements?". Il souligne la nécessité d’accroître la responsabilité des laïcs, qui sont maintenus "en marge des décisions" par "un cléricalisme excessif". Il affirme "qu’il faut encore élargir les espaces pour une présence féminine plus incisive dans l’Eglise", en particulier "dans les divers lieux où sont prises des décisions importantes". "Les revendications des droits légitimes des femmes…ne peuvent être éludées superficiellement". Les jeunes doivent avoir un rôle plus important. Face à la pénurie des vocations dans certaines régions, il affirme qu’on ne peut pas "remplir les séminaires sur la base de n’importe quelles motivations".

Abordant le thème de l’inculturation, le Pape rappelle que "le christianisme n’a pas un seul modèle culturel" et que le visage de l’Eglise est "multiforme". "Nous ne pouvons pas prétendre que tous les peuples de tous les continents, en exprimant la foi chrétienne, imitent les modalités adoptées par les peuples européens à un moment précis de leur histoire". Le Pape réaffirme "la force évangélisatrice de la piété populaire" et encourage la recherche des théologiens en les invitant à viser la finalité évangélisatrice de l’Eglise et à ne pas se contenter "d’une théologie de bureau".

Le Pape s’attarde "avec soin sur les homélies" parce que "nous ne pouvons pas rester sourds aux nombreuses réclamations concernant cet important ministère". Les homélies "doivent être brèves et éviter de ressembler à une conférence ou à un cours", elles doivent savoir dire "des paroles qui font brûler les cœurs", et surtout ne pas se limiter à faire la morale et à vouloir endoctriner. Les homélies, il faut les préparer: "Un prédicateur qui ne se prépare pas n’est pas “spirituel”, il est malhonnête et irresponsable envers les dons qu’il a reçus". "Une bonne homélie…doit contenir une idée, un sentiment, une image".

La prédication doit être positive, offrir toujours l’espérance et ne pas laisser les fidèles "prisonniers de la négativité". L’annonce de l’Evangile elle-même doit avoir des connotations positives, la "proximité, l'ouverture au dialogue, la patience, l'accueil cordial qui ne condamne pas".

Evoquant les défis du monde contemporain, il dénonce le système économique actuel: "il est injuste à sa racine". "C’est une économie qui tue" parce que c’est la "loi du plus fort" qui prévaut. La culture actuelle du déchet a engendré "quelque chose de nouveau": "Les exclus ne sont pas des exploités, mais des déchets, des restes". Nous vivons "une tyrannie invisible, parfois virtuelle, qui impose ses lois et ses règles, de façon unilatérale et implacable", un "marché divinisé" où règnent "la spéculation financière", "une corruption ramifiée", "une évasion fiscale égoïste". Le Pape dénonce les "atteintes à la liberté religieuse" et les "nouvelles situations de persécution des chrétiens… Dans de nombreux endroits, il s’agit plutôt d’une indifférence relativiste diffuse".

La famille traverse une crise culturelle profonde". Réaffirmant "la contribution indispensable du mariage à la société" il souligne que "l’individualisme postmoderne et mondialisé favorise un style de vie qui affaiblit le développement et la stabilité des liens entre les personnes, et qui dénature les liens familiaux".

Le Pape réaffirme par ailleurs "la connexion intime entre évangélisation et promotion humaine" et le droit des Pasteurs "d’émettre des opinions sur tout ce qui concerne la vie des personnes". "Personne ne peut exiger de nous que nous reléguions la religion dans la secrète intimité des personnes, sans aucune influence sur la vie sociale et nationale". Il cite Benoît XVI lorsqu’il affirme que l’Eglise "ne peut ni ne doit rester à l’écart dans la lutte pour la justice". Pour l’Eglise, l’option pour les pauvres est une catégorie "théologique" avant d’être sociologique. "Pour cette raison, je désire une Eglise pauvre pour les pauvres. Ils ont beaucoup à nous enseigner". "Tant que ne seront pas résolus radicalement les problèmes des pauvres…les problèmes du monde ne seront pas résolus".

"La politique tant dénigrée -affirme-t-il encore- est…une des formes les plus précieuses de la charité". "Je prie le Seigneur qu’il nous offre davantage d’hommes politiques qui aient vraiment à cœur la vie des pauvres!". Puis cet avertissement: Toute communauté de l’Eglise qui oublie les pauvres "court aussi le risque de la dissolution".

Le Pape exhorte à prendre soin des plus faibles, "les sans-abris, les toxicomanes, les réfugiés, les populations indigènes, les personnes âgées toujours plus seules et abandonnées" et les migrants et il encourage les nations "à une généreuse ouverture". Il évoque les victimes de la traite et des nouvelles formes d’esclavage: "Ce crime mafieux et aberrant est implanté dans nos villes, et beaucoup ont les mains qui ruissellent de sang à cause d’une complicité confortable et muette".

"Doublement pauvres sont les femmes qui souffrent des situations d’exclusion, de maltraitance et de violence". "Parmi les faibles dont l’Eglise veut prendre soin avec prédilection" il y a "aussi les enfants à naître, qui sont les plus sans défense et innocents de tous, auxquels on veut nier aujourd’hui la dignité humaine". "On ne doit pas s’attendre à ce que l’Eglise change de position sur cette question… Ce n’est pas un progrès de prétendre résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine". Suit un appel au respect de toute la création: "Nous sommes appelés à prendre soin de la fragilité du peuple et du monde dans lequel nous vivons".

En ce qui concerne le thème de la paix, le Pape affirme qu’il faut des voix prophétiques car certains veulent instaurer une fausse paix "qui servirait d’excuse pour justifier une organisation sociale qui réduit au silence ou tranquillise les plus pauvres, de manière à ce que ceux qui jouissent des plus grands bénéfices puissent conserver leur style de vie". Pour la construction d’une société bénéficiant de la paix, de la justice et de la fraternité, le Pape indique quatre principes: "le temps est supérieur à l’espace" cela veut dire "travailler à long terme, sans être obsédé par les résultats immédiats".

"L’unité prévaut sur le conflit" cela veut dire œuvrer afin que les oppositions parviennent à une "unité multiforme qui puisse engendrer une nouvelle vie". "La réalité est plus importante que l’idée" cela veut dire éviter que la politique et la foi se réduisent à la rhétorique. "Le tout est supérieur à la partie" cela veut dire mettre ensemble globalisation et localisation.

L’évangélisation, poursuit le Saint-Père, "implique aussi un chemin de dialogue" qui permette à l’Eglise de collaborer avec toutes les réalités politiques, sociales, religieuses et culturelles. L’œcuménisme est "un chemin incontournable de l’évangélisation". L’enrichissement réciproque est important: "Nous pouvons apprendre tant de choses les uns des autres!", par exemple "dans le dialogue avec les frères orthodoxes, nous les catholiques, nous avons la possibilité d’apprendre quelque chose de plus sur le sens de la collégialité épiscopale et sur l’expérience de la synodalité"; "le dialogue et l’amitié avec les fils d’Israël font partie de la vie des disciples de Jésus"; "le dialogue inter-religieux", qui doit être mené "avec une identité claire et joyeuse", est "une condition nécessaire pour la paix dans le monde" et il n’éclipse pas l’évangélisation;

"La relation avec les croyants de l’Islam acquiert à notre époque une grande importance": le Pape implore "humblement" les pays de tradition musulmane d’assurer la liberté religieuse aux chrétiens, "prenant en compte la liberté dont les croyants de l’Islam jouissent dans les pays occidentaux! Face au fondamentalisme violent qui nous inquiète, l’affection envers les vrais croyants de l’Islam doit nous porter à éviter d’odieuses généralisations, parce que le véritable Islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence".

Et contre la tentative de privatiser les religions dans certains contextes, il affirme que "le respect dû aux minorités agnostiques et non croyantes ne doit pas s’imposer de manière arbitraire qui fasse taire les convictions des majorités croyantes ni ignorer la richesse des traditions religieuses". Le Pape réaffirme l’importance du dialogue et de l’alliance entre croyants et non-croyants.

Le dernier chapitre est consacré aux évangélisateurs avec esprit, "ceux qui s’ouvrent sans crainte à l’action de l’Esprit Saint" qui "infuse la force pour annoncer la nouveauté de l’Evangile avec audace, (Parresia), à voix haute, en tout temps et en tout lieu, même à contre-courant". Ces "évangélisateurs prient et travaillent", en sachant que "la mission est une passion pour Jésus mais, en même temps, une passion pour son peuple": "Jésus veut que nous touchions la misère humaine, la chair souffrante des autres". "Dans notre rapport avec le monde nous sommes invités à rendre compte de notre espérance, mais non pas comme des ennemis qui montrent du doigt et condamnent".

Pour être missionnaires, il faut chercher le bien du prochain et désirer le bonheur des autres: "si je réussis à aider une seule personne à vivre mieux, cela justifie déjà le don de ma vie". Il invite à ne pas se décourager face aux échecs ou aux faibles résultats parce que la "fécondité est souvent invisible, insaisissable, elle ne peut pas être comptée"; "nous savons seulement que notre don de soi est nécessaire". L’exhortation s’achève par une prière à Marie "Mère de l’évangélisation". "Il y a un style marial dans l’activité évangélisatrice de l’Eglise. Car, chaque fois que nous regardons Marie nous voulons croire en la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection".

Pour lire ou décharger le document pontifical: htpp://www.vatican.va/phome_fr.htm

 

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PRESENTATION DE L'EXHORTATION APOSTOLIQUE

Cité du Vatican, 26 novembre 2013 (VIS).

Ce matin, près la Salle de Presse, Mgr.Rino Fisichella, Président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Mgr.Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synodes des évêques, et Mgr.Claudio Celli, Président du Conseil pontifical pour les communications sociales, ont présenté l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium (La joie de l'Evangile), écrite par le Saint-Père dans le sillage du synode d'octobre 2012.

Le document se compose de 222 pages divisées en une présentation et cinq chapitres (La transformation missionnaire de l'Eglise, Dans la crise de l'engagement communautaire, L'annonce de l'Evangile, Tout le peuple de Dieu annonce l'Evangile, La dimension sociale de l'évangélisation, Evangélisateurs avec l'Esprit). Voici le texte prononcé par Mgr.Fisichella, avec les renvois de paragraphe des citations:

"L’Exhortation apostolique du Pape François écrite à la lumière de la joie, pour redécouvrir la source de l’évangélisation dans le monde contemporain. C’est ainsi que l’on pourrait résumer le contenu de ce nouveau document que le Pape François donne à l’Eglise pour préciser les chemins que la pastorale doit emprunter dans un avenir immédiat. C’est une invitation à retrouver une vision prophétique

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mardi, 26 novembre 2013 | Lien permanent

Sanctification des prêtres

images.jpegMgr Scicluna exhorte les prêtres à couper les liens qui mènent au péché

ROME, Lundi 31 mai 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous la méditation sur l'Evangile de Marc prononcée le 29 mai par Mgr Charles Scicluna, promoteur de justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi, durant une adoration eucharistique célébrée dans la basilique Saint-Pierre pour la sanctification des prêtres.

* * *

[Texte de l'Evangile : Marc 9, 33-37, 41-50; 10, 13-16]

La lecture du texte de l'Evangile nous donne une description synthétique mais magnifique de la relation douce et tendre de Jésus avec les enfants. Cette scène, centrale et emblématique pour celui qui est appelé à être disciple du Christ, se trouve aux versets 36-37 du chapitre 9 de Marc et se répète au chapitre 10 dans les versets 13-16 : « Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa » (Mc 9, 36).

L'innocence

« On présentait à Jésus des enfants pour les lui faire toucher ... Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains » (Mc 10, 13.16).

Notre présence ici aujourd'hui ; votre présence près de l'Autel de la cathèdre en présence de Jésus Eucharistie, veut se faire l'écho de l'amour, du soin et de la sollicitude que l'Eglise, Epouse de Jésus, a toujours eue pour les enfants et pour les faibles.

A l'école des Pères de l'Eglise, en mettant à profit le travail de saint Thomas d'Aquin dans la Catena Aurea, nous notons que pour Theophylactus, l'enfant est une image éloquente de l'innocence. Jean Chrysostome affirme que le Seigneur en apprécie l'humilité et la simplicité « car un enfant est exempt d'envie et de vaine gloire ; il ne désire point l'honneur ni la préférence » (Hom. in Matt. 58). Bède le Vénérable en exalte l'absence de malice, la simplicité sans arrogance, la charité sans envie, le dévouement sans rancœur (Comm. in Marc. 3,39).

L'enfant devient icône du disciple qui veut être « grand » dans le Royaume des Cieux. Le Seigneur Jésus blâme les siens parce que, à peine instruits pour la seconde fois de l'exigence de la croix (Mc 9, 30-32), ils se sont perdus en route pour savoir qui est le plus grand. « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ». Combien de péché dans l'Eglise à cause de l'arrogance, de l'ambition, des abus et de l'injustice de celui qui profite de son ministère pour faire carrière, pour se mettre en avant, pour des raisons futiles et misérables de vaine gloire !

« Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, mais Celui qui m'a envoyé » (Mc 9, 37).

Accueillir un enfant, ouvrir son cœur à l'humilité de l'enfant, l'accueillir au nom de Jésus, signifie assumer le cœur de Jésus, les yeux du Maître ; cela implique une ouverture au Père et au Saint Esprit.

Theophylactus s'exclame : « Vois comme l'humilité est grande ! C'est par elle que l'on gagne la demeure du Père et du Fils et du Saint Esprit ».

« Amen, je vous le dis : celui qui n'accueille pas le royaume de Dieu à la manière d'un enfant n'y entrera pas » (Mc 10, 15).

Accueillir le règne de Dieu comme un enfant signifie l'accueillir avec un cœur pur, avec docilité, abandon, confiance, enthousiasme, espérance. L'enfant nous rappelle tout cela. Et tout cela rend l'enfant précieux aux yeux de Dieu et aux yeux du vrai disciple de Jésus.

Image de Dieu détruite

Combien, au contraire, la terre devient aride et le monde triste quand cette image si belle, quand cette icône si sainte est piétinée, brisée, souillée, abusée, détruite. Un cri profond sort alors du cœur de Jésus : « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas ! » (Mc 10,14). Ne soyez pas un obstacle sur leur chemin vers moi, ne gênez pas leur progrès spirituel, ne permettez pas qu'ils soient séduits par le malin, ne faites pas des enfants l'objet de votre convoitise impure.

« Celui qui entraînera la chute d'un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu'on le jette à la mer » (Mc 9, 42). Grégoire le Grand commente ainsi ces paroles terribles de Jésus : « Le rythme dur et ennuyeux de la vie séculière est exprimé de manière mystique par la meule tirée par un âne, alors que la profondeur de la mer signifie la damnation la plus terrible. C'est pourquoi il aurait vraiment été mieux que les méfaits de celui qui détruit les autres par la parole ou l'exemple, après avoir été porté à une profession de sainteté, lui aient causé la mort plutôt que sa charge sacrée l'impose comme un exemple pour les autres dans ses fautes ; parce que s'il était tombé seul, son tourment en enfer aurait sans doute été de qualité plus supportable ».

Le remède

Mais le Seigneur, qui ne se réjouit pas de la perte de ses serviteurs et ne veut pas la mort éternelle de ses créatures, donne immédiatement un remède à la condamnation, un antidote à la maladie, un soulagement au danger de la damnation éternelle.

Ce sont les paroles fortes du chirurgien divin qui coupe pour guérir, qui ampute pour assainir, qui taille pour que la vie porte beaucoup de fruits :

« Si ta main t'entraîne au péché, coupe-la » (Mc 9,43).

« Si ton pied t'entraîne au péché, coupe-le » (Mc 9,45).

« Si ton oeil t'entraîne au péché, arrache-le » (Mc 9,47).

Plusieurs Pères interprètent « la main », le « pied », l'« œil » comme l'ami cher à notre cœur, avec qui nous partageons notre vie, auquel nous sommes liés par des liens d'affection, de paix et de solidarité. Il y a une limite à ce lien. L'amitié chrétienne se soumet à la loi de Dieu. Si mon ami, mon compagnon, la personne qui m'est chère est pour moi une occasion de péché, c'est pour moi un obstacle dans mon pèlerinage et je n'ai pas d'autre choix, selon le critère du Seigneur, que de couper ce lien. Qui nierait la torture d'un tel choix ? N'est-ce pas une amputation cruelle ? Et pourtant le Seigneur est clair : Il vaut mieux entrer seul dans le Royaume (sans main, sans pied, sans oeil), qu'aller avec un ami « dans la géhenne, où le feu ne s'éteint pas » (Mc 9,43; cf. etiam Mc 9, 45.47).

Mais je dirais que cette image si forte du membre de mon corps me mets sans trop de confusion face au miroir de ma conscience. La référence à la main, au pied, à l'œil me rappelle les paroles difficiles de l'apôtre Paul dans la lettre aux Romains : « Moi qui voudrais faire le bien, je constate donc en moi cette loi : ce qui est à ma portée, c'est le mal. Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais, dans tout mon corps, je découvre une autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison et me rend prisonnier de la loi du péché qui est dans mon corps. Quel homme malheureux je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui appartient à la mort ? Et pourtant, il faut rendre grâce à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ! » (Rm 7, 21-25).

L'apôtre des Gentils, qui s'est fait témoin de l'Evangile de la grâce (cf. Rm 1, 16a), ne se rend pas à l'évidence de notre propension au péché. Il exhorte les Romains par des paroles de feu qui invitent à la conversion et à la fidélité : « Auparavant, vous aviez mis tout votre corps au service de l'impureté et du désordre, qui ne mènent qu'au désordre ; de la même manière, mettez-les à présent au service de la justice, qui mène à la sainteté » (Rm 6, 19).

Le Seigneur nous enseigne donc une autre exigence sublime adressée au disciple, une médecine préventive que Jésus Eucharistie, Feu d'amour, vous propose aussi aujourd'hui à vous, jeunes engagés dans la formation au ministère sacré et ecclésial : « tout homme sera salé au feu » (Mc 9, 49).

Le feu

Le feu brûle, embrase, purifie. Il est un signe éloquent de l'Esprit Saint. Dans les paroles magnifiques du Saint-Père, prononcées dans cette basilique Saint-Pierre dimanche dernier, solennité de la Pentecôte : « Le feu de Dieu, le feu de l'Esprit Saint, est celui du buisson qui est embrasé mais ne se consume pas » (cf. Ex 3, 2). C'est une flamme qui brûle, mais ne détruit pas ; qui au contraire en s'embrasant fait apparaître la meilleure part de l'homme et la plus vraie ; et qui comme dans une fusion fait apparaître sa forme intérieure, sa vocation à la vérité et à l'amour.

Un Père de l'Eglise, Origène, dans l'une de ses homélies sur Jérémie, rapporte une parole attribuée à Jésus, qui n'est pas contenue dans les Saintes Ecritures mais est peut-être authentique, qui dit ceci : « Qui est à mes côtés est au côté du feu » (Homélie sur Jérémie L. I [III]). Dans le Christ, en effet, habite la plénitude du Dieu qui, dans la Bible, est comparée au feu. Nous avons observé tout à l'heure que la flamme de l'Esprit Saint embrase mais ne brûle pas. Et celle-ci opère toutefois une transformation, et pour cela elle doit consumer quelque chose dans l'homme, les résidus qui le corrompent et l'entravent dans ses relations avec Dieu et avec son prochain. Mais cet effet du feu divin nous effraie, nous avons peur de nous y « brûler », nous préférerions demeurer comme nous sommes. Cela dépend du fait que très souvent notre vie est organisée dans une logique de l'avoir, de la possession et non du don de soi. Beaucoup croient en Dieu et admirent la figure de Jésus-Christ, mais quand il leur est demandé de perdre quelque chose d'eux-mêmes, alors ils font un pas en arrière, ils ont peur des exigences de la foi. Il y a la crainte de devoir renoncer à quelque chose de beau, auquel nous sommes attachés ; la crainte que suivre le Christ nous prive de la liberté, de certaines expériences, d'une part de nous-mêmes. D'un côté nous voulons être avec Jésus, le suivre de près, et de l'autre nous avons peur des conséquences que cela entraîne.

Chers frères et sœurs, nous avons toujours besoin de nous entendre dire par le Seigneur Jésus, ce qu'il répétait souvent à ses amis : « N'ayez pas peur ». Comme Simon Pierre et les autres, nous devons laisser sa présence et sa grâce transformer notre cœur, toujours sujet aux faiblesses humaines. Nous devons savoir reconnaître que perdre quelque chose, et même soi-même pour le vrai Dieu, le Dieu de l'amour et de la vie, c'est en réalité gagner, se retrouver plus pleinement. Qui s'en remet à Jésus fait l'expérience déjà dans cette vie-là de la paix et de la joie du cœur, que le monde ne peut pas donner, et ne peut pas non plus ôter une fois que Dieu nous les a offertes. Ça vaut donc la peine de se laisser toucher par le feu de l'Esprit Saint ! La douleur qu'il nous procure est nécessaire à notre transformation. C'est la réalité de la croix : ce n'est pas pour rien que dans le langage de Jésus, le « feu » est surtout une représentation du mystère de la croix sans lequel le christianisme n'existe pas. C'est pourquoi, éclairés et réconfortés par ces paroles de vie, nous élevons notre invocation : Viens, Esprit Saint ! Allume en nous le feu de ton amour ! Nous savons que c'est une prière audacieuse, par laquelle nous demandons à être touchés par la flamme de Dieu ; mais nous savons surtout que cette flamme - et elle seule - a le pouvoir de nous sauver. Nous ne voulons pas, pour défendre notre vie, perdre la vie éternelle que Dieu veut nous donner. Nous avons besoin du feu de l'Esprit Saint, parce que seul l'Amour rachète ».

« Tout homme sera salé au feu » (Mc 9, 49)

Le sel préserve de la corruption, il donne du goût. Les saints Pères voient là l'image de la continence et de la sagesse. L'apôtre Paul exhortait ainsi les Colossiens (Col 4, 6) : « Que votre parole soit toujours bienveillante, pleine de force et de sel, sachant répondre à chacun comme il faut ». Le sel est donc le Seigneur Jésus-Christ qui a préservé le monde de la corruption et a accordé aux siens, à nous, d'être le sel et la lumière de la terre (Mt 5, 13).

« C'est une bonne chose que le sel ; mais si le sel cesse d'être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa force ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous » (Mc 9, 50).

C'est l'invitation que le Maître Jésus nous adresse à tous aujourd'hui, en cette solennelle adoration de réparation et de prière d'intercession en union avec le Saint-Père Benoît XVI. Nous entendons l'appel du Seigneur. Nous ne voulons pas dissiper l'enthousiasme de notre réponse. Nous ne voulons pas que notre sel perde son goût. Au pied de l'Eucharistie, faisons nôtre la prière que l'Eglise adresse à Jésus présent sur l'autel durant la messe : « Seigneur Jésus qui as dit à tes apôtres : ‘Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix', ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Eglise ; pour que ta volonté s'accomplisse donne-lui toujours cette paix et conduis-là vers l'unité parfaite, toi qui règnes pour les siècles des siècles. Amen » (Missel romain).

Traduit de l'italien par ZENIT


 

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lundi, 31 mai 2010 | Lien permanent

Italie: tremblement de terre sur les ondes de Radio Maria

Les tremblements de terre en Italie seraient un très fort rappel de la providence pour retrouver la loi naturelle

images.jpegLes secousses sismiques constituent une «punition divine» pour «l'offense à la famille et à la dignité du mariage, en particulier à travers les unions civiles», a déclaré un religieux sur «Radio Maria», qui a dû quelque jours plus tard prendre ses distances avec le prêtre.

Extraits des propos du Père Cavalcoli diffusés sur Radio Maria: 

1. Quand quelqu'un tombe dans le péché mortel, on pourrait dire que la grâce du baptême s'endort presque, de fait, il la perd. Donc, si par malheur il vient à mourir, il va en enfer, c'est quelque chose d'assez sérieux.

2. Du point de vue théologique ces catastrophes sont une conséquence du péché originel, donc on peut vraiment les considérer comme une punition pour le péché originel - même si le mot ne plaît pas, mais je le dis quand même, c'est une parole biblique, il n'y a aucun problème.

3. on a l'impression que ces infractions qui vont contre la loi divine, pensez à la dignité de la famille, à la dignité du mariage, à la dignité de l'union sexuelle elle-même, [sont] à la limite, non? On a tendance à penser vraiment que nous sommes ici en face - appelons-la ainsi - d'une punition divine, c'est certainement une très fort rappel de la providence, mais pas tant dans le sens - ne disons pas dans le sens punitif, mais dans le sens de l'appel aux consciences, pour retrouver quels sont les principes de la loi naturelle.

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Péché et tremblement de terre: la Secrétairerie d'Etat rectifie le tir

Ces propos choquants, scandaleux, imprécis et erronés font désormais le tour de monde et ont valu heureusement une bonne réponse de Mgr Becciu, le numéro deux de la secrétairerie d'Etat:

il a invité la Radio à «corriger le ton de son langage et se conformer davantage à l'Evangile et au message de miséricorde et de solidarité défendu avec passion par François, spécialement durant l'année jubilaire». La notion d'un Dieu vengeur est  «une vision païenne» remontant «à l'ère pré-chrétienne». Les propos du prêtre sont «offensants pour les croyants et scandaleux pour les non-croyants». Le prélat a demandé « pardon » aux victimes des tremblements de terre après les propos du P. Cavalcoli et a rappelé qu’ils avaient « la solidarité et le soutien » du pape François.

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En bonne théologie, il n'y a absolument aucun lien direct ou indirect avec les lois votées en Italie et les tremblements de terre. Ces théories confuses risquent bien plutôt de provoquer l'athéisme. 

- D'abord, le péché mortel ne nous fait pas perdre la grâce de notre baptême, qui est une marque (un caractère pour l'éternité), mais la grâce sanctifiante, ou l'état de grâce. Puis, pour aller en enfer, il faut le vouloir: "va en enfer celui qui le veut". Le Saint Curé d'Ars disait d'ailleurs qu'il est plus difficile d'aller en enfer que d'être sauvé. La volonté de se confesser au plus vite ou un acte de contrition nous remet déjà dans les bras de Dieu, qui nous laisse d'ailleurs la lumière de la foi pour retourner vers Lui. 

- Ensuite, le péché originel n'est pas un péché personnel, mais un état. Sans le péché originel, nous ne connaîtrions pas le mal, ni la souffrance, ni la mort, et nous vivrions en harmonie avec la création. C'est en ce sens que l'état de notre monde actuel est d'abord une conséquence du péché originel. Mais ces tremblements de terre ne sont nullement une conséquence directe du péché originel. 

- Enfin, Dieu n'est pas un Dieu punisseur, vengeur, mais un Dieu Père. Il suffit de regarder la croix pour voir qu'il vient porter le mal avec nous. 

Ces bêtises sont en faite une excellente occasion de relire le catéchisme de l'Eglise catholique. 

EN BREF

413 " Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de la perte des vivants (...). C’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde " (Sg 1, 13 ; 2, 24).

414 Satan ou le diable et les autres démons sont des anges déchus pour avoir librement refusé de servir Dieu et son dessein. Leur choix contre Dieu est définitif. Ils tentent d’associer l’homme à leur révolte contre Dieu.

415 " Établi par Dieu dans un état de sainteté, l’homme séduit par le Malin, dès le début de l’histoire, a abusé de sa liberté, en se dressant contre Dieu et en désirant parvenir à sa fin hors de Dieu " (GS 13, § 1).

416 Par son péché, Adam, en tant que premier homme, a perdu la sainteté et la justice originelles qu’il avait reçues de Dieu non seulement pour lui, mais pour tous les humains.

417 A leur descendance, Adam et Eve ont transmis la nature humaine blessée par leur premier péché, donc privée de la sainteté et la justice originelles. Cette privation est appelée " péché originel ".

418 En conséquence du péché originel, la nature humaine est affaiblie dans ses forces, soumise à l’ignorance, à la souffrance et à la domination de la mort, et inclinée au péché (inclination appelée " concupiscence ").

419 " Nous tenons donc, avec le Concile de Trente, que le péché originel est transmis avec la nature humaine, ‘non par imitation, mais par propagation’, et qu’il est ainsi ‘propre à chacun’ " (SPF 16).

420 La victoire sur le péché remportée par le Christ nous a donné des biens meilleurs que ceux que le péché nous avait ôtés : " La où le péché a abondé, la grâce a surabondé " (Rm 5, 20).

421 " Pour la foi des chrétiens, ce monde a été fondé et demeure conservé par l’amour du créateur ; il est tombé, certes, sous l’esclavage du péché, mais le Christ, par la Croix et la Résurrection, a brisé le pouvoir du Malin et l’a libéré... " (GS 2, § 2).

Le péché mortel

1855 Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave à la loi de Dieu ; il détourne l’homme de Dieu, qui est sa fin ultime et sa béatitude en Lui préférant un bien inférieur.

Le péché véniel laisse subsister la charité, même s’il l’offense et la blesse.

1856 Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital qu’est la charité, nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et une conversion du cœur qui s’accomplit normalement dans le cadre du sacrement de la Réconciliation :

Lorsque la volonté se porte à une chose de soi contraire à la charité par laquelle on est ordonné à la fin ultime, le péché par son objet même a de quoi être mortel... qu’il soit contre l’amour de Dieu, comme le blasphème, le parjure, etc. ou contre l’amour du prochain, comme l’homicide, l’adultère, etc ... En revanche, lorsque la volonté du pécheur se porte quelquefois à une chose qui contient en soi un désordre mais n’est cependant pas contraire à l’amour de Dieu et du prochain, tel que parole oiseuse, rire superflu, etc., de tels péchés sont véniels (S. Thomas d’A., s. th. 1-2, 88, 2).

1857 Pour qu’un péché soit mortel trois conditions sont ensemble requises : " Est péché mortel tout péché qui a pour objet une matière grave, et qui est commis en pleine conscience et de propos délibéré " (RP 17).

1858 La matière grave est précisée par les Dix commandements selon la réponse de Jésus au jeune homme riche : " Ne tue pas, ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère " (Mc 10, 18). La gravité des péchés est plus ou moins grande : un meurtre est plus grave qu’un vol. La qualité des personnes lésées entre aussi en ligne de compte : la violence exercée contre les parents est de soi plus grave qu’envers un étranger.

1859 Le péché mortel requiert pleine connaissance et entier consentement. Il présuppose la connaissance du caractère peccamineux de l’acte, de son opposition à la Loi de Dieu. Il implique aussi un consentement suffisamment délibéré pour être un choix personnel. L’ignorance affectée et l’endurcissement du cœur (cf. Mc 3, 5-6 ; Lc 16, 19-31) ne diminuent pas, mais augmentent le caractère volontaire du péché.

1860 L’ignorance involontaire peut diminuer sinon excuser l’imputabilité d’une faute grave. Mais nul n’est censé ignorer les principes de la loi morale qui sont inscrits dans la conscience de tout homme. Les impulsions de la sensibilité, les passions peuvent également réduire le caractère volontaire et libre de la faute, de même que des pressions extérieures ou des troubles pathologiques. Le péché par malice, par choix délibéré du mal, est le plus grave.

1861 Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l’amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c’est-à-dire de l’état de grâce. S’il n’est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l’exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l’enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. Cependant si nous pouvons juger qu’un acte est en soi une faute grave, nous devons confier le jugement sur les personnes à la justice et à la miséricorde de Dieu.

III. Le péché originel

L’épreuve de la liberté

396 Dieu a créé l’homme à son image et l’a constitué dans son amitié. Créature spirituelle, l’homme ne peut vivre cette amitié que sur le mode de la libre soumission à Dieu. C’est ce qu’exprime la défense faite à l’homme de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, " car du jour où tu en mangeras, tu mourras " (Gn 2, 17). " L’arbre de la connaissance du bien et du mal " (Gn 2, 17) évoque symboliquement la limite infranchissable que l’homme, en tant que créature, doit librement reconnaître et respecter avec confiance. L’homme dépend du Créateur, il est soumis aux lois de la création et aux normes morales qui règlent l’usage de la liberté.

Le premier péché de l’homme

397 L’homme, tenté par le diable, a laissé mourir dans son cœur la confiance envers son créateur (cf. Gn 3, 1-11) et, en abusant de sa liberté, a désobéi au commandement de Dieu. C’est en cela qu’a consisté le premier péché de l’homme (cf. Rm 5, 19). Tout péché, par la suite, sera une désobéissance à Dieu et un manque de confiance en sa bonté.

398 Dans ce péché, l’homme s’est préféré lui-même à Dieu, et par là même, il a méprisé Dieu : il a fait choix de soi-même contre Dieu, contre les exigences de son état de créature et dès lors contre son propre bien. Constitué dans un état de sainteté, l’homme était destiné à être pleinement " divinisé " par Dieu dans la gloire. Par la séduction du diable, il a voulu " être comme Dieu " (cf. Gn 3, 5), mais " sans Dieu, et avant Dieu, et non pas selon Dieu " (S. Maxime le Confesseur, ambig. : PG 91, 1156C).

399 L’Écriture montre les conséquences dramatiques de cette première désobéissance. Adam et Eve perdent immédiatement la grâce de la sainteté originelle (cf. Rm 3, 23). Ils ont peur de ce Dieu (cf. Gn 3, 9-10) dont ils ont conçu une fausse image, celle d’un Dieu jaloux de ses prérogatives (cf. Gn 3, 5).

400 L’harmonie dans laquelle ils étaient, établie grâce à la justice originelle, est détruite ; la maîtrise des facultés spirituelles de l’âme sur le corps est brisée (cf. Gn 3, 7) ; l’union de l’homme et de la femme est soumise à des tensions (cf. Gn 3, 11-13) ; leurs rapports seront marqués par la convoitise et la domination (cf. Gn 3, 16). L’harmonie avec la création est rompue : la création visible est devenue pour l’homme étrangère et hostile (cf. Gn 3, 17. 19). A cause de l’homme, la création est soumise " à la servitude de la corruption " (Rm 8, 20). Enfin, la conséquence explicitement annoncée pour le cas de la désobéissance (cf. Gn 2, 17) se réalisera : l’homme " retournera à la poussière de laquelle il est formé " (Gn 3, 19). La mort fait son entrée dans l’histoire de l’humanité (cf. Rm 5, 12).

401 Depuis ce premier péché, une véritable " invasion " du péché inonde le monde : le fratricide commis par Caïn sur Abel (cf. Gn 4, 3-15) ; la corruption universelle à la suite du péché (cf. Gn 6, 5. 12 ; Rm 1, 18-32) ; de même, dans l’histoire d’Israël, le péché se manifeste fréquemment, surtout comme une infidélité au Dieu de l’alliance et comme transgression de la Loi de Moïse ; après la Rédemption du Christ aussi, parmi les chrétiens, le péché se manifeste de nombreuses manières (cf. 1 Co 1-6 ; Ap 2-3). L’Écriture et la Tradition de l’Église ne cessent de rappeler la présence et l’universalité du péché dans l’histoire de l’homme :

Ce que la révélation divine nous découvre, notre propre expérience le confirme. Car l’homme, s’il regarde au-dedans de son cœur, se découvre également enclin au mal, submergé de multiples maux qui ne peuvent provenir de son Créateur, qui est bon. Refusant souvent de reconnaître Dieu comme son principe, l’homme a, par le fait même, brisé l’ordre qui l’orientait à sa fin dernière, et, en même temps, il a rompu toute harmonie, soit par rapport à lui-même, soit par rapport aux autres hommes et à toute la création (GS 13, § 1).

Conséquences du péché d’Adam pour l’humanité

402 Tous les hommes sont impliqués dans le péché d’Adam. S. Paul l’affirme : " Par la désobéissance d’un seul homme, la multitude (c’est-à-dire tous les hommes) a été constituée pécheresse " (Rm 5, 19) : " De même que par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort est passée en tous les hommes, du fait que tous ont péché... " (Rm 5, 12). A l’universalité du péché et de la mort l’apôtre oppose l’universalité du salut dans le Christ : " Comme la faute d’un seul a entraîné sur

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dimanche, 06 novembre 2016 | Lien permanent

I.Media: éclairage sur l'enfance de Jésus

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Idées en substance:

- L'Evangile de l'enfance est une interprétation théologique, bien que vrai historiquement. 

- Dieu est Dieu et il n'agit pas seulement dans le monde des idées: "il y a deux moments de l'histoire de Jésus dans lesquels DIeu intervient immédiatement dans le monde matériel: la naissance du Christ de la Vierge-Marie et la Résurrection, dans laquelle Jésus n'a pas subi la corruption". 

- Dans la généalogie de Jésus (Ev. Matthieu), aussi quatre femmes non-juives, qui montre la mission de Jésus auprès de païens et des Juifs. Il prend sur Lui le péché du monde. 

- L'étoile ne détermine pas le destin de l'enfant, mais l'enfant guide l'étoile. 

- Les Mages représentent le chemin des religions vers le Christ. 

- Ratzinger "corrige" son maître Saint Augustin: "Marie n'a pas fait voeux de virginité perpétuelle avant son mariage" Ambrogetti ( Marie est certes toujours Vierge )

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Source I.Media

L’enfance de Jésus, le dernier tome de la trilogie exégétique signée à la fois Joseph Ratzinger et Benoît XVI, sera publié en 9 langues et dans une cinquantaine de pays à travers le monde le 21 novembre 2012. Tiré dans un premier temps à 1 million d’exemplaires, cet ouvrage s’annonce comme un best-seller, plus de 5 ans après la sortie du premier tome de cette série sur Jésus de Nazareth.

Plus court et plus abordable que les 2 tomes précédents, cet ouvrage d’exégèse décortique les Evangiles de Matthieu et de Luc pour répondre, de l’aveumême de l’auteur, à une série de questions sur l’enfance de Jésus : “Qu’ont voulu dire, à leur époque, les auteurs de ces textes“, ou encore, ce que disent ces textes “est-il vrai“ ?

Au début de l’ouvrage qu’il présente comme une “porte d’entrée“ aux 2 précédents tomes, le pape théologien confie vouloir, avec “ce petit livre, (…) aider de nombreuses personnes dans leur chemin vers et avec Jésus“. Puis le livre se découpe en 4 chapitres : “D’où est-tu ?“, “L’annonce de la naissance de Jean-Baptiste et de la naissance de Jésus“, “La naissance de Jésus à Bethléem“, et “Les Mages d’Orient et la fuite en Egypte“. L’épilogue est consacré, enfin, aux 3 jours au cours desquels Jésus, âgé de 12 ans, se rend au Temple de Jérusalem.

Dans L’enfance de Jésus, Benoît XVI intervient parfois à la première personne du singulier pour prendre position, comme sur la controverse sur “la messianité de Jésus“, sur le lieu de sa naissance ou, de façon plus anecdotique, sur le fait que les bergers sont les premiers à avoir vu Jésus, et sa signification. D’autres fois, au contraire, il préfère laisser des questions en suspend, comme dans “l’énigme“ que représente la réponse de la Vierge Marie à l’ange qui lui annonce qu’elle va devenir la mère du Messie : “Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ?“

Jalousement gardé par la Secrétairerie d’Etat et les éditeurs, l’ouvrage traduit de l’allemand sera publié à travers le monde le 21 novembre. Après sa publication en 9 langues (italien, allemand, brésilien, croate, anglais, polonais, portugais, espagnol et français) dans une cinquantaine de pays, il devrait prochainement être traduit au total dans une vingtaine de langues.

Le pape-théologien complète ainsi une trilogie entamée avec la publication, en avril 2007, d’un premier tome consacré à la vie du Christ depuis son baptême jusqu’à la Transfiguration. En mars 2011, Benoît XVI avait ensuite publié l’ouvrage qui évoquait le parcours du Christ de son entrée à Jérusalem jusqu’à sa Résurrection. Avec cette œuvre très personnelle, Joseph Ratzinger n’a pas voulu dispenser “un enseignement officiel“, mais “participer aux confrontations théologiques“ (Lumière du monde, entretiens avec Peter Seewald, novembre 2010). 

Joseph Ratzinger ne s’en est jamais caché. Il souhaitait, ayant atteint l’âge de la retraite en 2002, rentrer en Allemagne et se consacrer à l’écriture d’ouvrages théologiques. Mais Jean-Paul II, puis les cardinaux réunis en conclave à sa mort en 2005, en ont décidé autrement. Qu’à cela ne tienne, le pape théologien, aujourd’hui âgé de 85 ans, a consacré de longues heures de calme, dans sa résidence estivale de Castel Gandolfo ou dans son bureau du Palais apostolique au Vatican, à compléter un opus qu’il avait déjà entamé 2 ans avant de monter sur le trône de Pierre.

Antoine-Marie Izoard, I.MEDIA

 0000000papa-libro.jpg"L'ENFANCE DE JESUS" 

Cité du Vatican, 20 novembre 2012 (VIS).

"L'enfance de Jésus", le troisième volume de l'oeuvre de Benoît XVI intitulée "Jésus de Nazareth", sera en librairie à partir de demain dans une cinquantaine de pays. Publié en diverses langues, le premier tirage est d'un million d'exemplaires.

Dans les mois à venir, l'ouvrage sera disponible dans d'autres langues afin d'être distribué dans 72 pays. Ce prologue au thème (176 pages, 4 chapitres et un épilogue), comme l'a défini le Saint-Père, sera présenté ce matin par le Cardinal Gianfranco Ravasi, Président du Conseil pontifical pour la culture, Mme Maria Clara Bingemer, professeur près l'Université catholique de Rio de Janeiro, le P.Giuseppe Costa, SDB, Directeur de la Librairie Editrice vaticane (éditeur avec Rizzoli pour l'Italie), et le P.Federico Lombardi, SJ, Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège.

Le premier chapitre est consacré à la généalogie de Jésus telle que la fournissent les Evangiles de Mathieu et Luc quoique de manière différente, sans que cela ne change rien au plan symbolique et théologique. De fait, ses origines comme sa place dans l'histoire constituent l'aube d'une nouvelle ère du monde. Le second s'attache à l'annonce de la naissance du Baptiste puis à de celle de Jésus.

Dans le récit par Luc du dialogue entre Marie et Gabriel on voit que Dieu cherche un nouvel accès au monde par le biais d'une femme. Citant saint Bernard, Joseph Ratzinger montre que pour libérer l'humanité du péché Dieu a besoin d'une libre soumission à sa volonté. Créant la liberté, il s'est d'une certaine manière rendu dépendant de l'homme. Son pouvoir est lié au oui libre d'un être humain. Grâce au consentement de Marie, l'histoire du salut peut enfin débuter. Le troisième chapitre aborde le mystère de la Nativité en le replaçant dans le contexte historique de l'empire d'Auguste et son caractère universel. Ainsi permet-il l'entrée en scène d'un sauveur universel, dans ce qu'on appelle la plénitude du temps.

m15.jpgLes éléments du récit de la Nativité sont riches de sens: la pauvreté dans laquelle le véritable premier né de l'univers choisit de se révéler, la splendeur cosmique qui enveloppe la crèche, l'amour privilégié de Dieu pour les pauvres qui est manifesté dans l'annonce aux bergers, les mots du Gloria, dont la traduction est objet de controverses. Le dernier chapitre est consacré aux mages qui, ayant vu se lever l'étoile du roi des Juifs, vinrent l'adorer, puis à la fuite en Egypte. Le profil des mages, qui est tracé au moyen d'informations scientifiques, révèle l'inquiétude d'une humanité en attente et l'attente qui caractérise l'esprit humain.

L'épilogue aborde l'épisode conclusif de l'enfance de Jésus, lorsque âgé de douze ans il s'éloigne de ses parents au Temple pour discuter avec les docteurs, puis le premier épisode de sa vie publique qu'est son baptême au Jourdain. Ainsi que le rapporte Luc, le fait de grandir en sagesse et en grâce manifeste le mystère de sa nature divine et humaine à la fois.

 


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mardi, 20 novembre 2012 | Lien permanent

Les idées sedevacantistes fleurissent sur la toile: le Pape dictateur

Les idées sedevacantistes fleurissent sur la toile: le Pape dictateur

Un livre noir sur l’homme en blanc.

Les idées sedevacantistes répandues sur la toile touchent mêmes les catholiques fidèles et bien formées. Ces théories sèment le trouble. Il faut les démasquer. 

Le Pape François, un Pape dictateur: un livre noir sur l’homme en blanc

C’est un pavé dans la mare. Un pavé littéraire dans la mare des louanges que lui tressent la conscience morale universelle, la bien-pensance humanitariste, l’establishment mondialiste et le pouvoir médiatique, les cathos pro-pros gay-friendly, les gauchistes de tout acabit, athées, avorteurs, anti-cléricaux, écolos plus rouges que verts, les sectaires hérétiques et quelques tradis séduits par sa pauvreté bruyante et sa spiritualité superstitieuse ou à la recherche d’un strapontin dans l’Église conciliaire. Un pavé dans la mare de la Rome bergoglienne.

Un livre noir sur le jésuite Jorge Maria Bergoglio devenu pape François vient de sortir en italien : Le pape dictateur. Un livre choc qui fait trembler « le cercle magique » autour de François. Un livre sobre qui révèle des vérités que certains voudraient garder sous le boisseau. Un livre incorrect que le principal protagoniste doit assurément vouer aux gémonies et au néant. D’ailleurs les grands médias vaticanistes imposent un black-out total sur ce « pape dictateur » qui n’aura jamais le Nihil obstat de François.

L’intitulé du livre Le pape dictateur donne le là de cette enquête minutieuse qui dévoile les méthodes de gouvernement de Jorge Maria Bergoglio en retraçant sa carrière ecclésiastique dès le début. Son auteur, écrit le célèbre journaliste vaticaniste italien Marco Tosatti sur son blog Stilum Curiae,

« met en évidence celles qui apparaissent même maintenant comme des caractéristiques : « Un expert de l’auto-promotion. Camouflé derrière une image de simplicité et d’austérité. » »

Le pape dictateur est signé par un journaliste, diplômé d’Oxford et chercheur en histoire, qui se présente sous le pseudonyme de Marcantonio Colonna.

« Il n’est pas exclu qu’il s’agisse d’un non-Italien, peut-être un Anglo-saxon. Nous faisons cette hypothèse en nous basant sur le fait que ses références sont de préférence des sources en anglais. »

pense Marco Tosatti.

Marcantonio Colonna ouvre son enquête par une citation d’Abraham Lincoln qui découvre l’intention de l’auteur : faire tomber le masque de l’homme du peuple affable derrière lequel se cache le véritable pape François, un dictateur impitoyable  :

« Vous pouvez tromper tout le monde pendant quelque temps, ou quelques uns pour toujours, mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde pour toujours. »

Le journaliste introduit le propos de son livre par une brève introduction :

« Si vous parlez avec les catholiques de Buenos Aires, ils vous parleront de la transformation miraculeuse qui s’est produite en Jorge Mario Bergoglio.

Leur sombre et sérieux archevêque s’est transformé en une nuit en un souriant et joyeux pape François, l’idole du peuple avec lequel il s’est complètement identifié. Si vous parlez avec ceux qui travaillent au Vatican, ils vous raconteront ce miracle en sens inverse. Quand les caméras de la télévision ne l’encadrent pas, le Pape François se transforme en une autre personne : arrogante, cassante avec les personnes, vulgaire dans son parler et célèbre pour les violents accès de colère qui sont bien connus de tous, des cardinaux aux chauffeurs.

Comme le Pape François lui-même l’a dit le soir de son élection, il semble que les cardinaux, au conclave de mars 2013, aient décidé d’aller « aux confins de la terre » pour choisir leur Pape, mais aujourd’hui, l’impression grandit qu’ils ne se sont pas donnés beaucoup de mal pour contrôler la marchandise. […]

Après presque cinq ans de pontificat, François montre qu’il n’est pas l’homme de gouvernement démocrate et libéral que les cardinaux pensaient avoir élu en 2013, mais un pape dictateur comme on n’en a pas vu depuis des siècles.

Cela peut sembler une accusation choquante, mais elle est corroborée par des preuves irréfutables.

Ce livre mène l’enquête sur les réformes manquées qui ont déçu les espoirs placés en François, et décrit dans les détails le règne de la terreur que le Pape venu d’Argentine a introduit au Vatican. »

Ce jugement est corroboré par Marco Tosatti qui dans sa recension de ce livre noir sur le pape jésuite écrit :

« … depuis quelque temps – et vous le savez – nous essayons de comprendre comment il est possible qu’en plus de trente-cinq ans de « couverture » du Vatican, nous n’ayons jamais connu un tel climat de terreur dans les Palais Sacrés. La récente interview du Cardinal Müller nous a dit ce que nous savions déjà : que sous le règne du Pape Bergoglio, les vies et les carrières se jouent sur l’instant d’une dénonciation, d’une accusation anonyme. Le Pontife, écrit Marcantonio Colonna, citant une source anonyme, « est quelqu’un qui sait avant tout instiller la peur ». C’était le cas à Buenos Aires, c’est le cas à Rome, grâce à « un réseau de mensonges, d’intrigues, d’espionnage, de méfiance et, plus que toute autre chose, de peur ». Tout à fait l’étoffe dont doit être tissé un Vicaire du Christ, non ? »

L’éditeur en présentant le livre souligne cette même idée d’un pontificat mis sous le signe de la terreur et de la corruption :

« Jorge Bergoglio a été élu pape en 2013, comme un libéral et un réformateur. En fait, il était déjà connu depuis longtemps dans son Argentine natale comme un politicien manipulateur et un promoteur habile de lui-même. Derrière le masque de l’homme du peuple affable, le pape François a consolidé sa position de dictateur qui gouverne avec la peur et a fait des alliances avec les éléments les plus corrompus du Vatican pour conjurer et retourner les réformes attendues de lui. »

Le pape dictateur retrace différentes étapes dans la vie de Bergoglio : son supériorat controversé et obscur à la tête des jésuites de la province d’Argentine qui sera suivi de sa disgrâce, de son exil en Allemagne et de sa « traversée du désert » de retour en Argentine ; la disparition du fameux « rapport » du père Kolvenbach, Général des jésuites, « l’étude la plus critique de la personnalité de Jorge Bergoglio jamais rédigée avant son élection comme pape » écrit Colonna ; le contexte de son élection avec l’aide de la Mafia de Saint-Gall. Le livre détaille, documents et preuves à l’appui, quelques unes des décisions les plus indigestes de ce pontificat : la mise sous tutelle des Franciscains de l’Immaculée et de l’Ordre de Malte où l’argent a joué un grand rôle ; les changements à l’Académie pontificale pour la Vie ; le licenciement discutable du vérificateur général des comptes Libero Milone…

De ce portrait négatif ressort un pape François dictatorial, colérique, vulgaire, à la fausse humilité et pauvreté, portrait qui s’oppose à l’image idyllique que les médias mainstream, bien en cour dans les Palais du Vatican, popularisent.

Mais les méthodes de gouvernement autocratiques du pape François sont-elles le véritable problème qui touche les fidèles catholiques aujourd’hui et leur fait perdre la vraie foi ? L’Église n’a-t-elle pas connu d’autres papes tyranniques tout au long de son histoire sans qu’elle ne disparaisse ni ne proclame un autre Évangile ?

Le problème de ce pontificat est autre et plus grave : il se situe au niveau supérieur de la doctrine et de la morale catholiques qu’un pape se doit de protéger. Or le pape François, dans la droite ligne des pontifes conciliaires qui l’ont précédé -réalité que nous ne cesserons de répéter à MPI-, « travaille à la destruction de l’Église à l’intérieur de l’Église » et à la disparition du catholicisme, en promouvant, de façon il est vrai plus brutale, publique, provocante et ouverte que ses prédécesseurs, des nouveautés contraires à la Tradition et à la loi divine et en chantant un nouvel Évangile anthropocentrique, et le tout en suivant les oracles avant-gardistes de Vatican II.

Là est toute l’abomination de ce pontificat : il mène la révolution conciliaire jusqu’au bout de sa logique mortifère pour le plus grand dam des âmes !

Francesca de Villasmundo

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mardi, 05 décembre 2017 | Lien permanent

Eglise: Le grand déballage

0010-1.jpgAprès les USA, l'Australie, l'Irlande, l'Allemagne, la Hollande, c'est au tour de l'Autriche. Nous comprenons d'autant mieux les paroles prophétiques du Cardinal Ratzinger lors du chemin de croix en 2005, alors que Jean Paul II offrait pour l'Eglise ses ultimes souffrances en portant la croix dans sa chapelle privée. Le futur Benoît XVI eu des paroles claires et nettes: il y a de la corruption parmi les hommes d'Eglise. L'induction de l'année sacerdotale n'est pas étrangère à cette dure réalité:"nous croyons en l'Eglise une sainte catholique et apostolique, faite d'hommes pécheurs, avec des scandales intolérables". Le Pape a voulu présenter au monde le Saint Curé d'Ars pour sanctifier les prêtres du monde entier.

Enfin, la justice et le coeur va avant toute chose pour les victimes des abus. Ces dernières doivent devenir premières, avoir la priorité, être entendues, reconnues, aidées, obtenir justice et réparation. L'Eglise est experte en humanité, elle a un coeur et c'est cela que le monde doit entendre. Benoît XVI, tout comme son frère Goerg Ratzinger, sont au-dessus de tous soupçons. Quelles calomnies peuvent circuler sur ces deux frères !! Joseph Ratzinger a aussi été élu Pape pour enrayer cette crise et guérir ce cancer.

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article paru dans "Le Matin" du 10 mars 2010 - pp.12- 13

Eglise: c’est le grand déballage

Pédophilie Il ne se passe plus un jour sans que de nouveaux cas d’abus commis sur des enfants dans des institutions catholiques soient dévoilés.

Depuis des semaines, c’est l’escalade dans l’horreur. Chaque jour ou presque, de nouveaux cas d’abus sexuels commis sur des enfants au sein de l’Eglise catholique remontent à la surface. Partout, des histoires ignobles. Et partout la même polémique. Au mieux, on suspecte l’Eglise d’avoir voulu discrètement régler les problèmes à l’interne. Au pire, on l’accuse d’avoir étouffé les cas, laissant parfois les pédophiles continuer leurs méfaits.

Les nouvelles, hier, sont venues des Pays-Bas. Après la révélation d’abus perpétrés sur des enfants dans les années 1960 dans un internat proche d’Arnhem, 200 victimes se sont annoncées. Résultat: les autorités religieuses catholiques ont annoncé hier l’ouverture d’une enquête nationale, «large, externe et indépendante». L’Autriche, elle, vient de découvrir des abus sexuels dans deux institutions religieuses, commis dans les années 1970 et 1980. Hier, à la radio, le père supérieur de l’abbaye Saint-Pierre de Salzbourg a reconnu avoir abusé à une reprise d’un enfant et a proposé sa démission.

L'Allemagne traumatisée

Partout, c’est la curée. Mais après avoir écœuré les Etats-Unis ou l’Irlande, les affaires de pédophilie liées à l’Eglise traumatisent aujourd’hui surtout l’Allemagne. Là, le scandale a débuté fin janvier. Il ne cesse depuis de prendre de l’ampleur. La bombe est venue du Spiegel. Dans les années 1970 et 1980, a révélé fin janvier l’hebdomadaire, au moins deux professeurs ont commis des violences systématiques dont des viols sur des dizaines de mineurs dans le prestigieux collège jésuite Canisius de Berlin. 120 abusés se sont aujourd’hui manifestés.

Les révélations ont continué. Des victimes ont osé parler dans d’autres collèges jésuites, à Hanovre, à Bonn, à St. Blasien. Puis dans d’autres établissements catholiques: internats, foyers d’enfants et même un centre pour handicapés… La semaine dernière, la polémique a atteint Georg Ratzinger, le frère du pape. De 1964 à 1993, il était le maître de chapelle de l’institution millénaire des «petits chanteurs de Ratisbonne», en Bavière. Or l’évêché de Ratisbonne reconnaît deux anciens cas d’abus sexuels avérés et de nombreux autres soupçonnés durant cette période. Le frère du pape était-il au courant? Il affirme que non.

En fin de semaine dernière toujours, un rapport a dévoilé qu’une centaine d’enfants ont été «massivement victimes de sévices» infligés par une dizaine de prêtres dans le monastère bénédictin d’Ettal, non loin de Munich. Et ce durant des décennies.

En Allemagne, c’est la stupeur. «Ces affaires sont désastreuses pour l’image de l’Eglise, note Roland Campiche, directeur honoraire de l’Observatoire des religions en Suisse. C’est pourquoi l’institution a longtemps eu la tentation de camoufler ces cas et de les gérer elle-même, avec sa propre justice.»

Fin d'un tabou

Mais fini le secret: les victimes brisent le tabou. La boîte de Pandore est ouverte en Allemagne, même si les crimes, souvent anciens, sont presque tous prescrits. Un grand déballage qui, du point de vue des victimes, peut avoir un effet «bénéfique». «On sait que certaines victimes ne parleront jamais de leur passé trop douloureux, note l’ancienne juge d’instruction Françoise Morvant. Mais on peut imaginer que d’autres, se rendant compte qu’elles ne sont pas seules, trouveront la force de parler des abus qu’elles ont subis», explique la présidente de la Commission SOS Prévention, créée il y a deux ans par le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg pour enregistrer les cas d’abus sexuels dans l’Eglise catholique.

Reste qu’en Allemagne après la stupeur est venue la colère. Ministre de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger a reproché au Vatican d’avoir entravé les enquêtes sur les abus sexuels dans des établissements catholiques, où régnait «un mur de silence». Elle a même attaqué frontalement le pape. Selon elle, une directive datant de 2001 précise que «des abus aussi graves sont soumis à la confidentialité du pape et ne doivent pas être divulgués à l’extérieur de l’Eglise». Or cette directive émane de Joseph Ratzinger, le futur Benoît XVI, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Le Vatican face au déluge

«La lettre de 2001 souvent citée de façon inopportune comme la cause d’une «culture du silence» était au contraire un signal déterminant pour rappeler la gravité du problème à l’épiscopat et donner une impulsion réelle à l’élaboration de directives sur ce sujet», a répliqué hier Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège. Qui a salué la réaction «rapide» et «déterminée» des Eglises allemande, autrichienne et néerlandaise.

Face à ce déballage généralisé, le pape Benoît XVI tente manifestement de faire front. Mi-février, lors d’une rencontre qualifiée d’«historique», il s’est entretenu avec une vingtaine d’évêques irlandais. Il a alors qualifié les abus sexuels sur des mineurs de «crime ignoble» et de «péché grave» et a conclu à «l’échec des responsables de l’Eglise irlandaise pendant des années à agir efficacement.» La semaine prochaine, le pape rencontrera Robert Zollitsch, le président de la conférence épiscopale allemande.

Bref, pour l’instant, face au déluge, le Vatican semble ne pouvoir que tenter de colmater les brèches, qui s’ouvrent l’une après l’autre. 

Sébastien Jost et Renaud Michiels

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«Le célibat des prêtres n’est pas le problème»

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Comment la Conférence des évêques suisses (CES) réagit-elle face aux nombreux cas d’abus sexuels qui secouent l’Eglise catholique en Irlande et en Allemagne?

Nous observons avec beaucoup d’attention ce qui se passe chez nos voisins. Depuis quelques années, la Suisse a pris des mesures pour bien réagir dans des cas d’abus sexuels. Nous sommes toujours attentifs à voir de quelle manière il est possible de les améliorer.

Quelles mesures avez-vous prises?

Nous travaillons sur trois axes. Le premier est la prévention lors de la formation des prêtres, le deuxième la protection et l’aide aux victimes et le troisième la création de la transparence.

Comment?

Il y a des lignes directrices publiques. Chaque diocèse possède un lieu où les victimes peuvent s’adresser. Ce sont des groupes d’experts regroupant des psychologues, des juristes et des personnes issues de la pastorale qui traitent ces cas.

La divulgation de ces cas d’abus sexuels relance-t-elle le débat sur le mariage des prêtres?

Le célibat des prêtres n’est pas le problème. Il n’y a qu’à voir les très nombreux cas d’abus sexuels qui ont lieu au sein des familles pour s’en rendre compte. Ce qui compte, c’est la prévention. Ce qui est important, c’est de promouvoir une attitude saine face à la sexualité. Les prêtres, comme chaque homme et chaque femme, doivent être conscients de leur sexualité et apprendre à la maîtriser.

Le mariage des prêtres n’est donc pas un sujet de discussion en Suisse?

Si. Il y a des évêques suisses qui parlent avec leurs fidèles de la possibilité de voir des prêtres se marier. Mais au niveau de l’Eglise universelle, c’est une vision très minoritaire.

La commission «abus sexuels dans le cadre de la pastorale» de la CES a enregistré dix cas d’abus sexuels depuis 2003. Selon une estimation du journal «Sonntag», le nombre d’abus pourrait être de 60, qu’en pensez-vous?

Chaque diocèse traite les cas qui ont lieu sur son territoire. Il transfère les cas graves à la commission. Les six dernières années, il y a eu neuf dossiers qui ont été transmis. Il est possible qu’il y en ait eu de moindre importance qui aient été traités au niveau du diocèse.

Beaucoup de gens prétendent que l’Eglise ne joue pas la transparence et couvrent les coupables. Que leur répondez-vous?

C’est inexact. Il n’y a qu’à voir le dernier cas en date à Coire. L’évêché a porté plainte aux côtés de la victime contre un collaborateur accusé de harcèlement sexuel. Aujourd’hui, l’Eglise, comme la société d’ailleurs, est beaucoup plus consciente de l’importance du phénomène des abus sexuels. Il y a quarante ou cinquante ans, c’était une autre histoire. Depuis, l’Eglise a développé des outils pour lutter contre ces agissements atroces.

Il n’y a donc plus aucun risque que des abus sexuels aient lieu au sein de l’Eglise catholique en Suisse?

Lorsqu’on connaît la nature des hommes, il n’est pas possible d’affirmer cela. Mais ce qui est sûr c’est que nous ne tolérerons aucun abus et que les coupables ne seront pas couverts.

 

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mercredi, 10 mars 2010 | Lien permanent

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