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dimanche, 17 septembre 2017

"Amoris laetitia": l'harmonie et la convergence entre les deux Papes

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"Amoris laetitia": l'harmonie et la convergence entre les deux Papes

"La joie de l'amour" est un texte sur la famille qui appartient au Magistère ordinaire du Pape François.

Or, elle peut être lue avec deux lunettes, ou deux herméneutiques déjà évoquées par le Pape Benoît XVI: celle de la rupture ou celle de la réforme (discours à la curie romaine de Noël 2005).

Ce texte sur la famille semble concentrer ou résumer deux approches combatives qui existent depuis le début du pontificat de François. 

L'interprétation de l'exhortation apostolique "Amoris laetitia" du Pape François vue comme une rupture est une fiction médiatique, largement répandue dans les blogs qui n'aiment pas ou qui récupèrent François. Elle est mère de deux attitudes: le progressisme ou le traditionalisme qui ont la même base commune, la même racine: la rupture. Ce deux interprétations sont erronées. 

L'équilibre ou l'interprétation selon la réforme se situent du côté du développement ou de l'approfondissement de la loi de la gradualité. Les prêtres sont des pasteurs qui offrent aux âmes un plan incliné praticable. L'objectif est toujours identique (cf. Saint Jean-Paul II), mais la recherche de la porte ouverte des coeurs devient fondamentale. Il suffit de vouloir faire un petit pas pour s'ouvrir à l'aide de l'Eglise. Cela appelle le dialogue et le discernement. 

L'interprétation droite et correcte est celle de la Miséricorde, celle de la réforme annoncée par le Pape Benoît XVI. De fait, "Amoris laetitia" doit être lue dans la continuité de l'enseignement de l'Eglise. Notamment depuis le Pape Saint Jean XXIII et le bienheureux Paul VI, la Miséricorde est centrale: 

Les paroles riches de sens que saint Jean XXIII a prononçées à l’ouverture du Concile pour montrer le chemin à parcourir reviennent en mémoire: « Aujourd’hui, l’Épouse du Christ, l’Église, préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité … L’Eglise catholique, en brandissant le flambeau de la vérité religieuse, veut se montrer la mère très aimante de tous, bienveillante, patiente, pleine d’indulgence et de bonté à l’égard de ses fils séparés ».

Dans la même perspective, lors de la conclusion du Concile, le bienheureux Paul VI s’exprimait ainsi : « Nous voulons plutôt souligner que la règle de notre Concile a été avant tout la charité … La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile…. Un courant d’affection et d’admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne. Des erreurs ont été dénoncées. Oui, parce que c’est l’exigence de la charité comme de la vérité mais, à l’adresse des personnes, il n’y eut que rappel, respect et amour. Au lieu de diagnostics déprimants, des remèdes encourageants ; au lieu de présages funestes, des messages de confiance sont partis du Concile vers le monde contemporain : ses valeurs ont été non seulement respectées, mais honorées ; ses efforts soutenus, ses aspirations purifiées et bénies… toute cette richesse doctrinale ne vise qu’à une chose : servir l’homme. Il s’agit, bien entendu, de tout homme, quels que soient sa condition, sa misère et ses besoins ».

Pape François, Misericordiae vultus

Le Pape émérite Benoît XVI a reconnu, encore tout récemment,  l'idée de la Miséricorde comme un signe des temps

Pour moi, le fait que l'idée de la miséricorde de Dieu devienne de plus en plus centrale et dominante - à partir de Sœur Faustine - dont les visions, à bien des égards, reflètent profondément l'image de Dieu propre à l'homme d'aujourd'hui et son désir de la bonté divine - est un "signe des temps".

La parabole ou l'image de Raphaël 

Au fond, François regarde le coeur la réalité ou la complexité de la pâte humaine et Benoît XVI montre l'objectif. L'image qui me vient en tête est celle de la peinture de Raphaël au musée du Vatican, qui met en image les écoles philosophiques grecs, notamment avec la représentation de Platon et d'Aristote; parabole limitée mais image sans doute parlante. 

Platon tient dans sa main l'un de ses dialogues, qui s'appelle le Timée tandis qu'Aristote a son Éthique à la main. Les gestes des deux philosophes - le premier tend sa main vers le ciel tandis que le second désigne la terre - offrent une représentation symbolique de leurs conceptions philosophiques. Comparaison n'est pas raison dit le dicton; la parabole s'arrête là, car François et Benoît XVI ne s'oppose justement pas. 

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Les deux approches de François et de Benoît XVI ne s'opposent nullement, mais se revoient l'une à l'autre pour s'harmoniser et s'intégrer dans la synthèse de la recherche de la vérité. 

La loi de la gradualité du Pape François, sorte de plan incliné proposé à la personne

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Aristote et son Éthique désigne la terre, représentant le monde sensible et immanent;

ou le Pape François qui descend dans l'épaisseur de la faiblesse humaine

Le plan incliné, la loi de la gradualité ou la porte ouverte du coeur sont résumés dans le petit pas. Sainte Thérèse de Lisieux parlait de lever son petit pied. C'est l'appel à la conversion. 

Dans le livre "le nom de Dieu est Miséricorde", Andrea Tornielli raconte une jolie anecdote. Avant l'édition du livre  François a demandé de changer une de ses phrases: "La médecine existe, la guérison aussi, si seulement nous faisons un petit pas vers Dieu". Après une relecture, le Pape demande à Andrea Tornielli d'écrire plutôt : " ... ou avons au moins le désir de faire ce petit pas".

François est le théologien de la vie, un grand spirituel, qui nous apprend à discerner les mouvement de nos âmes, avec un grand réalisme, conscient de la difficulté de chacune de nos vies. Pour les personnes qui vivent dans des situations irrégulières ou de ruptures fort difficiles, voici ce qu'il dit: 

Amoris laetitia
§ 305. À cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église.[351]
*
[note de bas de page 351] Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements. Voilà pourquoi, « aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais un lieu de la miséricorde du Seigneur » : (Exhort. ap. Evangelii gaudium 24 novembre 2013, n. 44). Je souligne également que l’Eucharistie « n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles » (Evangelii gaudium, n. 47).

Lors de la confession, si le prêtre discerne une ouverture vers l'enseignement de l'Eglise, alors l'absolution est possible. En fait, tout comme dans son action pastorale, cela a toujours été ainsi dans l'enseignement classique de l'Eglise. 

L'enseignement du Compendium de l'Eglise catholique de Benoît XVI

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Platon et son Timée désigne le ciel;

ou le Pape Benoît XVI qui montre le but, l'objectif, la vie avec le Christ

Pour les personnes divorcées remariées, mais également pour tous et pour chacun, la réalité de l'amitié avec Jésus reste l'objectif final. Ce but, cet idéal est toujours valable. 

Le Compendium de Benoît XVI, dans sa brièveté, sa clarté et son intégralité, s’adresse aussi à toute personne qui, vivant dans un monde incohérent et aux multiples messages, désire connaître le Chemin de la Vie, la Vérité, confiée par Dieu à l’Église de son Fils.

391. Qu’implique pour nous l’accueil de la miséricorde de Dieu ?

Elle implique la reconnaissance de nos fautes et le repentir de nos péchés. Dieu lui-même, par sa Parole et son Esprit, éclaire,nos péchés, nous assure la vérité de notre conscience et l’espérance du pardon.

392. Qu’est-ce que le péché ?

Le péché est « une parole, un acte ou un désir contraires à la Loi éternelle » (saint Augustin). Il est une offense à Dieu, par désobéissance à son amour. Il blesse la nature de l’homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Le Christ, dans sa Passion, éclaire pleinement la gravité du péché et il le vainc par sa miséricorde.

346. Quels sont les effets du sacrement de Mariage ?

Le sacrement de Mariage crée entre les époux un lien perpétuel et exclusif. Dieu lui-même ratifie le consentement des époux. Ainsi, le mariage conclu et consommé entre baptisés ne peut jamais être dissout. D’autre part, le sacrement donne aux époux la grâce nécessaire pour parvenir à la sainteté dans la vie conjugale, et dans l’accueil responsable et l’éducation des enfants.

347. Quels sont les péchés qui sont gravement contre le sacrement de mariage ?

Ce sont : l’adultère; la polygamie parce qu’elle s’oppose à l’égale dignité de l’homme et de la femme, à l’unité et l’exclusivité de l’amour conjugal; le refus de la fécondité, qui prive la vie conjugale du don des enfants; et le divorce, qui va contre l’indissolubilité.

349. Quelle est la position de l’Église à l’égard des divorcés remariés ?

Fidèle au Seigneur, l’Église ne peut reconnaître comme Mariage l’union des divorcés remariés civilement. « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre est coupable d’adultère envers elle. Si une femme a renvoyé son mari pour en épouser un autre, elle est coupable d’adultère » (Mc 10,11-12).

À leur égard, l’Église fait preuve d’une sollicitude attentive, les invitant à une vie de foi, à la prière, aux œuvres de charité et à l’éducation chrétienne de leurs enfants. Mais aussi longtemps que dure leur situation, qui est objectivement contraire à la loi de Dieu, ils ne peuvent recevoir l’absolution sacramentelle, ni accéder à la communion eucharistique, ni exercer certaines responsabilités dans l’Église *.

(* le Pape François a demandé de revoir l'exercice de certaines responsabilités )

Si la personne qui vient se confesser désire s'orienter vers cet objectif, cet idéal, le petit pas désiré ou accompli révèle alors la porte ouverte du coeur. La Miséricorde, tel en torrent, s'engouffre dans la moindre petite ouverture. 

Commentaires

Merci pour votre article, mais reconnaissez tout de même que c'est de l'art de couper les cheveux en 4.

Il fallait au moins aller jusqu'à convoquer Platon et Aristote pour nous expliquer Amoris Laetitia ;-)

Bonne journée mon père.

Écrit par : P.F | lundi, 18 septembre 2017

Par ordre de l'Archevêque de Grenade, Javier Martínez, le Professeur Joseph Siefert a été renvoyé de son poste de Professeur de Philosophie à la filiale Espagnole de l'Académie Internationale de Philosophie, que Seifert lui-même a fondé au Liechtenstein. Son offense ? Rien de plus qu'un énoncé de l'évidence.

En ce qui concerne la « logique pure », a-t-il écrit, le paragraphe 303 d'Amoris Laetitia (AL) ouvre la voie au chaos moral dans l'Église lorsqu'il réduit les préceptes moraux négatifs de la Loi Naturelle, y compris le Sixième Commandement, à des simples idéaux et qu’il déclare que Dieu Lui-Même s'écarte des préceptes moraux si l'on se sent incapable de les obéir dans des circonstances particulières — bref, l'éthique de la situation. Croyez-le ou non, c'est exactement ce que propose le paragraphe :



« Cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande au milieu de la complexité concrète des limitations, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif ».

Ainsi, Seifert ne se livrait pas à un mélodrame lorsqu'il remarqua que ce passage est « une bombe atomique théologique » qui « menace de renverser tout l'édifice de l'enseignement moral Catholique ».

Dans une déclaration justifiant son châtiment de Seifert, l'Archevêque Martínez a affirmé que la déclaration de l'évidence par Siefert « endommage la communion de l'Église, confond la Foi des fidèles et sème la méfiance envers le Successeur de Pierre qui, à la fin, ne sert pas la vérité de la Foi, mais plutôt les intérêts du monde ».

L'Archevêque n'a pas dit, cependant, que la lecture que fait Siefert d’Amoris Laetitia était incorrecte. Cette omission soulève des questions inquiétantes :

Premièrement, devons-nous maintenant supposer que « la communion de l'Église » exige l'acceptation de l'éthique de la situation ?

Deuxièmement, comment « la Foi des fidèles » peut-elle être confondue en soulignant qu’Amoris Laetitia a introduit une confusion précisément dans la Foi des fidèles concernant l’admissibilité de la Sainte Communion pour les adultères publics ? Nous assistons maintenant à une situation dans laquelle, comme le regretté le Cardinal Caffarra s'en est plaint quelques mois avant sa mort : « Ce qui est péché en Pologne est bien en Allemagne, ce qui est interdit dans l'Archidiocèse de Philadelphie est autorisé à Malte. Et ainsi de suite. On se rappelle de l'observation amère de Blaise Pascal : « La justice de ce côté-ci des Pyrénées, l'injustice de l'autre ; la justice sur la rive gauche de la rivière, l’injustice sur la rive droite » ».

Troisièmement, comment cela « sème la méfiance envers le Successeur de Pierre » quand il faut souligner que l'occupant actuel de la Chaire de Pierre semble avoir contredit tous ses prédécesseurs, y compris Jean-Paul II et Benoît XVI, sur « l'impossibilité intrinsèque » d’admettre les adultères publics dans des « seconds mariages » inexistants aux Sacrements ? N'est-ce pas le Pape François qui a semé la méfiance du ministère papal en donnant l'impression que le Magistère peut changer selon ce qu'un Pape particulier peut penser en opposition à ce que tous les Papes ont précédemment enseigné conformément à la Révélation Divine et la Loi Divine Naturelle ?

Quatrièmement, comment l'Archevêque peut-il affirmer sérieusement qu'en soulignant l’évidence concernant Amoris Laetitia, le Professeur Siefert « ne sert pas la vérité de la Foi, mais plutôt les intérêts du monde » ? Précisément, le contraire est vrai : l'admission des adultères publics à la Sainte Communion sans aucun engagement à cesser leurs relations adultères dessert la Foi et sert les intérêts du monde qui applaudit cette notion fausse et démagogique de la « miséricorde ».

La seule réponse raisonnable à ces questions est que l'Archevêque de Grenade a embrassé l'une des signaux d’erreurs de notre époque : un positivisme papal pur selon lequel la « Communion » et la « Foi » sont déterminées par tout ce que le Pape dit, peu importe son contenu, tant que le Pape l'a prononcé. Selon cette erreur, l'Église serait une sorte de secte gnostique dont les croyances sont déterminées par les derniers augures de l'Oracle de Rome.

Ce qui se passe réellement, bien sûr, c'est ce que cette chronique a déjà noté et qui est expliqué par le Professeur Claudio Pieratoni, qui a écrit en défense du Professeur Siefert : « Le Pape lui-même contribue activement à la confusion entre le Magistère et ses opinions privées », c'est pourquoi « il est d'autant plus nécessaire et urgent qu'une sorte de correction « formelle », ou peut-être mieux, « filiale » destinée au Pape, apparaisse enfin. Et que Dieu accorde au Saint-Père un cœur ouvert pour l'entendre ».

Écrit par : Sonia | mardi, 19 septembre 2017

Un tel comportement clérical contre un véritable intellectuel Catholique, comme le professeur Seifert, me rappelle les paroles avec lesquels Saint Basile le Grand a décrit une situation analogue au IVe siècle, lorsque les clercs Ariens ont envahi et occupé la majorité des Sièges épiscopaux : « Une seule offense est maintenant vigoureusement punie — à savoir le respect précis de la Tradition de nos Pères. Pour cette raison, les pieux sont expulsés de leur pays et exilés dans des déserts. Les religieux se taisent, mais toute langue blasphématoire est libre » (Ep. 243).

Écrit par : Sonia | mardi, 19 septembre 2017

Une nouvelle bombe du pape François ? Le service de presse du Vatican vient de rendre public un Motu proprio intitulé Summa familiae cura par lequel le souverain pontife met pratiquement fin à l’Institut Jean-Paul II sur le mariage et la famille que le pape polonais avait créé pour répondre à la crise morale traversée par tant de sociétés contemporaines au cœur de leurs cellules vivantes que sont les familles. C’est une refondation « sociologique » qui s’annonce – et ce dans toutes les antennes nationales que compte l’institut, présent sur les cinq continents. Dans la ligne d’Amoris laetitia.

Présenté comme « un nouveau pas sur le chemin synodal » ouvert par Jean-Paul II en 1980 et qui avait donné lieu à l’exhortation apostolique Familiaris consortio, Summa familiae cura présente « la nouvelle étape synodale » comme un événement qui a « conduit l’Eglise à une conscience renouvelée de l’Evangile de la famille et des nouveaux défis pastoraux auquel la communauté chrétienne est appelée à répondre ». Il s’agit donc bien d’une rénovation qui se veut « pastorale », attentive aux « blessures de l’humanité ».

Le Motu proprio Summa familiae cura dans la droite ligne d’“Amoris laetitia”


S’il faut insister sur le fait que cette attitude n’a rien de nouveau, les réponses apportées par Amoris laetitia sont, elles, en rupture en ce qu’elles refusent de parler d’« union irrégulières » sans y mettre des guillemets de précaution, et qu’elles demandent une attitude plus ouverte, y compris pour l’accès aux sacrements des couples de divorcés remariés. Dans un premier temps…

Le nouveau Motu proprio repose sur ce principe d’attention aux situations concrètes ; il cite largement Amoris laetitia et insiste sur « le changement anthropologique et culturel » actuel qui requiert de nouvelles réponses. On veut regarder « la réalité de la famille aujourd’hui, dans toute sa complexité, dans ses lumières et ses ombres ».

Fort de tout cela, le pape François a décidé de son propre mouvement de modifier les attributions de l’Institut Jean-Paul II sur le mariage et la famille, notamment en modifiant son titre : l’Institut théologique Jean-Paul II pour les sciences du mariage de la famille aura un champ d’intérêt plus large avec « le développement des sciences humaines et de la culture anthropologique dans un domaine aussi fondamental pour la culture de vie ».


Sociologie, écologie : l’Institut Jean-Paul II entraîné sur la pente


Remplacement, donc, et d’emblée, référence au souci écologique. L’article 2 de Summa familiae cura l’explicite : « Le nouvel Institut sera, dans le contexte des institutions pontificales, un centre académique de référence, au service de la mission de l’Eglise universelle, dans le domaine des sciences qui ont un rapport avec le mariage et la famille, et par rapport aux thèmes associés à l’alliance fondamentale de l’homme et de la femme pour la garde et la génération de la création ». Le tout en lien étroit avec l’université pontificale du Latran.

De nouveaux statuts sont annoncés ; en attendant, ceux de l’Institut Jean-Paul II restent provisoirement en vigueur « pour autant qu’ils ne sont pas contraires au présent Motu proprio ».

Si dans l’ensemble, les articles de Summa familiae cura ne laissent pas présager avec certitude une révolution par rapport à ce qu’a fait jusqu’ici l’Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille – profondément attaché depuis le début à la plus solide doctrine du mariage et des obligations morales qui s’y attachent – c’est le préambule qui donne le ton et qui laisse comprendre la volonté de modifier l’approche pastorale en tenant compte non plus de cette réalité du mariage qu’Amoris laetitia qualifie volontiers d’« idéale », mais de la multiplicité des situations et de la volonté de considérer le « bien » qui se trouve dans chacune d’entre elles. C’est la fameuse approche « analytique et diversifiée » d’Amoris laetitia que le Motu proprio reprend à son compte.


Mgr Vincenzo Paglia salue l’initiative du pape François : “Amoris laetitia”, la nouvelle “Magna Carta”


Mgr Vincenzo Paglia, actuel Grand chancelier de l’Institut pontifical Jean-Paul II, a salué les modifications apportées par le pape François lors d’un point de presse à la Salle de presse du Vatican, les résumant avec ces mots révélateurs : « Amoris laetitia devient la nouvelle Magna Carta. » C’est dire que l’Exhortation post-synodale, loin d’être un simple encouragement aux familles, et considéré est utilisé comme un document fondateur, en vue d’un changement fondamental.

« Pour le pape François, la famille n’est pas simplement un idéal abstrait : ce sont toutes les familles, sans distinction, qui doivent être aidées et accompagnées afin de redécouvrir leur mission historique, que ce soit dans l’Eglise ou dans la société, et cela lie l’Institut de manière particulière au dernier de synode », a indiqué Mgr Paglia, promoteur à titre personnel de la communion pour les divorcés remariés dès avant sa nomination à la tête du conseil pontifical pour la famille, puis de l’Académie pontificale pour la vie et de l’institut Jean-Paul II.

L’approche sociologique, il ne faut jamais l’oublier, est aux antipodes de l’approche normative et juridique dont on peut supposer qu’elle sera mise au ban par dans les hautes sphères de cet Institut bouleversé par la rénovation. « Tanti saluti à Wojtyla et Caffarra », titre Sandro Magister, évoquant ce nouveau « tremblement de terre ». Adieu, salut les amis, tant pis pour eux : l’expression italienne veut dire tout cela. Le cardinal Caffarra n’aura pas eu le temps de voir le désa

Écrit par : Sonia | mardi, 19 septembre 2017

Amoris Laetitia ne contredit en rien le Pape Saint Jean-Paul II, ni Veritatis Splendor, ni Familiaris Consortio, ni le Catechisme de l'Eglise catholique. Le Pape François nous demande de plonger dans la pâte humaine, dans les joies et les drames des familles. Je peux vous assurer que dans ma pastorale je suis confronté aux difficultés de la vie concrète des personnes. Si les étoiles de l'enseignement de l'Eglise continue de briller, il faut trouver des chemins et inviter les personnes à faire des petits pas en avant. Cela s'appelle créer des ponts.

Écrit par : Don Dom | mardi, 19 septembre 2017

Vous dites : Amoris Laetitia ne contredit en rien le Pape Saint Jean-Paul II, ni Veritatis Splendor, ni Familiaris Consortio, ni le Catechisme de l'Eglise catholique.

Donc, les cardinaux, les évêques, les fidèles, les conférences épiscopales entières, et François lui-même (cf sa lettre aux évêques argentins), comprenons de travers AL.

Vous dites : Le Pape François nous demande de plonger dans la pâte humaine, dans les joies et les drames des familles.

Genre de trucs qui n'avaient jamais été fait ni même imaginé avant AL. C'est des bobards, l'Eglise l'a toujours fait.

Vous dites : Je peux vous assurer que dans ma pastorale je suis confronté aux difficultés de la vie concrète des personnes. Si les étoiles de l'enseignement de l'Eglise continue de briller, il faut trouver des chemins et inviter les personnes à faire des petits pas en avant. Cela s'appelle créer des ponts.

Autrement dit, vous faites tout juste, mais pas grâce à AL, vous le faisiez déjà avant. Et il y en a, des prêtres qui font tout juste, même avant AL (maintenant ça va devenir plus compliqué pour eux).

A vous lire, AL est tellement en phase avec tout le magistère antérieur, qu'on se demande même pour quelle raison il a été écrit, et par ricochet, soulevé une espèce de guerre civile dans l'église.

Mais... au royaume des aveugles, le borgne est roi ;-)

Écrit par : P.F | mercredi, 20 septembre 2017

Le Psaume 13 commence par le cri de l'âme à Dieu : Usquequo, Domine? « » Seigneur, jusqu'à quand ? » Combien de temps cela durera-t-il ? Combien jusqu’à ce que nous soyons délivrés ?

On ne peut s'empêcher de faire écho aux paroles du psalmiste, après avoir appris l'une des aberrations les plus récentes dans le désastre en cours qui est le pontificat du Pape François. Une vidéo du Pontife qui bénit scandaleusement le « mariage » invalide du Président Colombien Juan Manuel Santos et Maria Clemencia Rodriguez Munera a été publié par cette dernière sur son compte Twitter le 10 septembre. Santos et Rodriguez Munera, tous deux précédemment mariés à d'autres et divorcés, « mariés » en 1987. Le tweet a été sous-titré d'une effrontément : « Votre Sainteté, merci de bénir notre mariage ».

En raison du manque d'audio clair dans la vidéo, il existe une possibilité technique que le Pape ne bénisse pas spécifiquement l'union pécheresse et nulle du couple Colombien. Cependant, nous pouvons être moralement sûrs que la bénédiction donnée par François concernait le « mariage » pour plusieurs raisons. Nous avons la « preuve » dans les déclarations et les actions antérieures du Pape concernant le Sacrement du Mariage, y compris les synodes de 2014 et 2015, le document Amoris laetitia et les témoignages concernant ses lettres et ses appels téléphoniques concernant l'admission des divorcés et qui « se sont remariés » aux Sacrements.

Si Rodriguez Munera mentait, le Vatican a eu suffisamment de temps pour faire une clarification ou un déni et il ne l’a pas fait. Quid tacit consentire videtur, affirme le vieil adage latin, « Qui ne dit mot, consent ». Nous devons donc utiliser le tweet à sa valeur nominale. Même si la bénédiction ne concernait pas spécifiquement le « mariage », ce n'était pas moins sacrilège, car elle était donnée de manière publique à deux personnes vivant de manière connue, scandaleuse et pécheresse ; sans parler du Président Santos, qui est un fervent partisan du « mariage » homosexuel.

Personne et rien ne peuvent changer les lois naturelles et Divines, pas même un Pape. Le ministère du Pape, sa mission et son devoir est de préserver et de protéger les vérités constantes de la Foi. Dans la constitution dogmatique du Vatican I sur l'Église du Christ, Pastor aeternus, nous lisons l'enseignement infaillible — quelque chose que chaque Catholique doit croire — « Car le Saint-Esprit a été promis aux Successeurs de Pierre, non pas qu'ils puissent, par Sa révélation, faire connaître une nouvelle doctrine, mais que, par son assistance, ils puissent garder religieusement et expliquer fidèlement la Révélation du Dépôt de la Foi transmise par les apôtres » ( chapitre 3, section 6 ).

Nous lisons dans la Sainte Écriture : « Quel malheur de voir ces gens qui déclarent bien ce qui est mal » ( Isaïe 5 :20 ). Le Pape François, et tout autre Pape pour cette question, ne peut pas déclarer bien ce qui est mal. Il ne peut pas changer ou donner l'apparence de changer la Doctrine de l'Église. Il ne peut pas reconnaître ou bénir un faux « mariage » qui n'est rien d'autre qu'une union adultère. Ce scandale n'est pas seulement un abandon du devoir, mais c’est une autre gifle à la Face de Notre-Seigneur qui a établi : « Tout homme qui renvoie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et celui qui épouse une femme renvoyée par son mari commet un adultère ». ( Luc 16 :18 )

Les Saints, en particulier les Docteurs de l'Église, nous enseignent que nous serons jugés selon notre état dans la vie et la quantité de connaissances et des responsabilités qui nous ont été confiées. Quelle chose vraiment terrible pour le Vicaire du Christ sur la terre — responsable de guider, d'enseigner et de prêcher la vraie Foi Catholique à chaque âme vivante — de donner un scandale à la place. Comme notre Seigneur a dit : « Quel malheur pour le monde que tous les faits qui entraînent les hommes à pécher ! Ils se produisent fatalement, mais malheur à l'homme qui en est la cause ! » (Saint Matthieu 18 : 7)

Humainement parlant, on ne peut plus rien pour l'Église. Aucune solution n'a fonctionné, aucune autre solution ne peut fonctionner ; parce que comme Notre Dame nous a dit à Fatima, Elle seule peut nous aider. Aussi simple ou naïf ou impossible que cela puisse paraître, Fatima est la seule réponse, à savoir la Consécration correcte de la Russie au Cœur Immaculé de Marie. Prions pour que le Pape François arrive à cette réalisation dès que possible. Jusqu'à ce qu'il le fasse, nous serons témoins de scandales et de souffrances non seulement continus mais croissants. Usquequo, Domine? Jusqu’à quand, Seigneur ?

Écrit par : Sonia | mercredi, 20 septembre 2017

Rupture, réforme, continuité... C'est le style-même des textes du Concile qui permet ces interprétations divergentes. Il suffît de lire le Journal du Concile de Congar pour s'en convaincre: en vue d'obtenir l'adhésion du grand nombre, les novateurs ont cherché des formules équilibrées mais non trop précises, en un mot: ambiguës, qui pouvaient susciter l'adhésion des uns et des autres, aux opinions pourtant irréconciliables, et qui offraient le potentiel pour une évolution ultérieure.
Le concept d'herméneutique de la "réforme dans la continuité" proposé par Benoît XVI, ne contrecarre malheureusement pas le projet des néomodernistes, qui ne prétendent jamais opérer une rupture avec la passé (position sans avenir qui se détruit elle-même), mais accompagner une évolution inévitable et à leurs yeux désirable, qu'on appelait jadis le Progrès. Un prédicateur que j'apprécie compare ce flux évolutionniste avec le fleuve que vomit le Dragon pour tenter d'emporter la Femme-Eglise (Ap 12,15). Pour eux, les données de la foi doivent être interprétées à la lumière de la vie présente (le pape François l'a dit au moins une fois plus ou moins dans ces termes), alors qu'en vérité c'est tout le contraire: la vie présente ne peut être comprise qu'à la lumière de la foi.
Les novateurs d'aujourd'hui, notamment avec Amoris Laetitia, use du même stratagème. Pour que celui-ci fonctionne, il faut qu'on puisse toujours donner le change, en appeler aux références passées, quitte à les travestir grossièrement (St Thomas, le Concile, Jean-Paul II...), insinuer le changement sans le décréter fermement. Autre tactique qui a fait ses preuves au Concile: agir sur le plan pastoral et non directement doctrinal. La praxis est la seule chose qui compte. L'existence précède l'essence...La doctrine, quoi d'autre qu'un ensemble de propositions qui orientent, rassemblent et identifient - et accessoirement donnent du travail à ceux qui s'en chargent officiellement - mais porteur d'aucune vérité définitive. Elle peut rester en vitrine. La doctrine est utile comme prétexte et excuse- On trouvera toujours moyen de la faire évoluer vers un nouvel "approfondissement" à la lumière des temps nouveaux qu'une pastorale attentive aux mutations contemporaines aura déjà normalisés et rendus acceptables à la mentalité des croyants.
Pourtant, l'Ecriture et la Tradition authentique de l'Eglise nous avertissent: Jésus-Christ est le même, hier, aujourd'hui et pour toujours (He 13,8). Dieu ne change pas. Les Commandements ne changent pas. La nature de l'homme ne change pas. Le péché ne change pas. Satan ne change pas. La miséricorde et la justice de Dieu ne changent pas.

Écrit par : Ph. Martin | mercredi, 20 septembre 2017

Sonia, vous avez le lien vidéo ?

Écrit par : Don Dom | mercredi, 20 septembre 2017

Sonia : vous avez le lien de la vidéo ?

Écrit par : Don Dom | mercredi, 20 septembre 2017

Bonjour Monsieur l'abbé, j'espère que vous allez bien ?
Je pensais en lisant cet article que vous alliez mettre la différence entre la proposition Kasper rejeté par Jean-Paul II et le Cardinal Ratzinger et Amoris Laetitia. Une autre fois peut-être ?

Écrit par : Raph | mercredi, 20 septembre 2017

J'ai déjà écrit sur le sujet

Écrit par : Don Dom | mercredi, 20 septembre 2017

Excusez moi Monsieur l'abbé j'ai loupé votre texte. Pourriez vous me donner le lien quand vous aurez le temps.
Merci d'avance et bonne soirée

Écrit par : Raph | mercredi, 20 septembre 2017

Raph il vous faut comprendre ce qu'est tout simplement et malheureusement la réalité. Amoris Laetitia est tout simplement la proposition Kasper maquillé derrière de l'ambiguïté et des citations erronées du Magistère pour que l'hérésie ne soit pas trop criante. Aujourd'hui tout le monde l'a compris même ceux qui font encore semblant du contraire et qui ont oublié qu'un jour ils paraîtront devant le Divin Juge.
Personne je dis bien personne ne pourra vous montrer la différence si ce n'est en essayant une fois de plus avec un langage ambigu de dissimuler les faits. Il est très drôle de voir combien les mêmes savent être très clair pour attaquer les défenseurs orthodoxe de notre Sainte Foi.

Écrit par : Adam Weishaupt | mercredi, 20 septembre 2017

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