lundi, 23 janvier 2017
Pédophilie: Mme Régine Maire renvoie la patate chaude à Rome ?
Régine Maire : 'La parole de l'Eglise est en jeu' Témoignage claire sur le fonctionnement de l institution https://t.co/4Bwu3zIfoS
— La Parole Libérée (@LaParoleLiberee) 23 janvier 2017
Théologienne et psychologue de formation, Régine Maire a été chargée du dossier de pédophilie concernant le père Bernard Preynat,et de l‘écoute des victimes, après du Diocèse de Lyon. Elle revient sur sur manière dont ce dossier a été géré par le Diocèse, depuis les premiers aveux du prêtre pédophile en 1991. Propos recueillis par Valérie Gauriat (en janvier 2016).
Pédophilie: Mme Régine Maire renvoie la patate chaude à Rome ?
Les propos de Madame Régine Maire entendus sur Euronews sont vraiment très surprenants. Renvoyer à Rome la politique du déplacement des prêtres pédophiles est un anachronisme. Avant le Motu Proprio de Saint Jean-Paul II de 2001, signé par les Cardinaux Ratzinger et Bertone, la gestion des prêtres pédophiles étaient laissée à l'appréciation des diocèses.
Depuis 1988, le Cardinal Ratzinger s'est battu comme un lion, pour que l'omerta locale soit brisée. En 2001, la Congrégation pour la doctrine de la foi est devenue souveraine. Chaque évêque est désormais tenu de signaler tous les cas à Rome.
Mgr Arrieta, spécialiste du droit canon, a publié un article qui met en lumière le travail décisif de Rome et du Cardinal Ratzinger. Sa conclusion est édifiante:
"Je tenais surtout à présent à souligner le rôle déterminant joué, dans ce processus, datant de plus de vingt ans, de rénovation de la discipline pénale, par l'action décisive de l'actuel Pape (Benoît XVI), au point de constituer véritablement, avec beaucoup d'autres initiatives concrètes, une des constantes qui a caractérisé l'action de Joseph Ratzinger".
Pédophilie: dès que Rome s'est emparée de ces dossiers brûlants, la crise pédophile a été enrayée.
Le complexe anti-romain, la volonté d'autonomie des églises locales ont blessé l'unité de l'Eglise. Mais avant tout, la parole des victimes a été étouffée localement. Face à ces crimes, ces messes noires, Rome a montré et tenu le cap. C'est un fait que les historiens et les journalistes mettront peu à peu en lumière. Dès que Rome s'est emparée de ces dossiers brûlants, la crise pédophile a été enrayée.
Le marathon de Benoît XVI
(archive Le Suisse Romain) L'accusation que Benoît XVI aurait agi mollement et tardivement face à la pédophilie a refait surface tout récemment. Aussi, je publie à nouveau une note de 2010 pour redire tout simplement la vérité.
L'idée que le Cardinal Ratzinger, ou l'ancien évêque de Münich lorsqu'il était encore en Allemagne, ait couvert le crime de la pédophilie de quelques prêtres plane tel un nuage noir sur la blancheur du Pape et sur bien des têtes. C'est l'effet de la large campagne de presse de février-mars 2010 qui l'a touché en plein coeur. Même durant la conférence de presse de présentation du livre "Lumière du monde", des questions ont été posées sur la façon dont le Cardinal aurait "mal géré" certains cas. Or ceci ne se retrouverait pas dans son dernier livre entretien...
Il n'y a que rarement des mauvaises questions, comme il y a aussi souvent des très bonnes réponses. Trois lettres signées du Cardinal en apportent la preuve.
Le Cardinal se bat depuis 1988
Le Cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, a déjà écrit des lettres en 1988 pour prendre des mesures contre la pédophilie. 3 lettres seront publiées dans prochain article de la "Civilta Cattolica" signé par Monseigneur Juan Ignacio Arrieta, actuel secrétaire du conseil pontifical pour l'interprétation des textes législatifs. L'Osservatore Romano les a publiées aujourd'hui.
Retrouver le droit canon, pour sanctionner
En effet, l'agence de presse italienne « Apcom » révèle aujourd'hui que le Cardinal Ratzinger écrivit au cardinal José Rosalio Castillo Lara (préfet pour l'interprétation authentique du code de droit canon), afin de lui suggérer une procédure plus rapide et simplifiée pour les prêtres qui se sont rendus coupables de comportement graves et scandaleux. La réponse fut que cela n'était pas du tout approprié. Toutefois, le cardinal réussi, par le règlement de la Curie romaine (Pastor Bonus, 1988), à ce que les délits graves commis contre la morale dépendent exclusivement de son dicastère de la foi. Dès la fin des années 1990, afin de donner une plus grande efficacité, le Vatican élabora des nouvelles normes qui se cristallisèrent ensuite dans le Motu Proprio de 2001 (signé par Jean Paul II). La nouveauté fut que les évêques du lieu devaient désormais en référer à Rome. Ainsi, l'étouffement des affaires pouvait être possible par certains évêques diocésains. Ratzinger a donc tout tenté.
00.jpgLe Cardinal Ratzinger, alors résolu dans sa ligne de tolérance zéro, obtint encore du Pape des nouvelles facultés pour lutter contre la pédophilie. Ces mesures, telles que plus de rapidité pour la perte de l'état clérical, allongement de la prescription, introduction de la pédo-pornographie et la possibilité pour le Vatican d'enquêter aussi sur les cardinaux se retrouvent quelque peu dans les normes publiés en été 2010.
Benoît XVI a voulu modifier le droit en 2007
Enfin, depuis 2007, le Pape Benoît XVI avait voulu modifier en ce sens le droit canon avec des mesures simplifiés et plus rapides.
Aussi, une attitude de longue haleine, forte, cohérente, vraie, résolue et humble traverse le service et le travail de Joseph Ratzinger dans la vigne du Seigneur depuis sa nomination à Rome. Comme quoi, comme le dit lui-même le Pape dans son livre, "Lumière du monde" le temps n'est pas à la démission, surtout en pleine tempête. Le Pape constate que la crise interne qu'a connu l'Eglise provient notamment d'une fausse conception de l'amour qui a pris le dessus et d'une marginalisation du droit canon.
Car au fond, Benoît XVI est la grande partie de la solution, nous avons besoin de lui, pour redonner la première place aux victimes et appliquer le droit canon dans l'Eglise. Une prochaine modification du droit canon de 1983 est finalement en vue. Tout cela fait partie de la crédibilité que les âmes attendent de la sainte Eglise.
Article en français de Mgr Arietta
sa conclusion "Je tenais surtout à présent à souligner le rôle déterminant joué, dans ce processus, datant de plus de vingt ans, de rénovation de la discipline pénale, par l'action décisive de l'actuel Pape, au point de constituer véritablement, avec beaucoup d'autres initiatives concrètes, une des constantes qui a caractérisé l'action de Joseph Ratzinger".
20:54 | Lien permanent | Commentaires (14) | | |
Commentaires
Régine Maire n'a jamais été chargée du dossier de pédophilie de Preynat. Elle a été déléguée par le cardinal pour recevoir une des victimes et s'est retrouvée en première ligne face à la presse quand l'affaire a éclaté. Cette interview date des tout débuts de l'affaire. Elle se dépatouille comme elle peut sachant que trois évêques successifs sont morts en exercice sans laisser d'explications sur le traitement de l'affaire tout comme le vicaire général de l'époque Mgr Faivre. Le cardinal Barbarin a dit, et c'est dans le livre d'Isabelle de Gaulmyn, qu'il n'a rien trouvė dans le dossier de Preynat. La Parole libérée dont je peux comprendre le combat a traîné trop de monde dans la boue à commencer par Régine Maire qui a eu le tort de croiser leur route.
Écrit par : Flo | lundi, 23 janvier 2017
Je pense toutefois que les premiers à avoir été trainés dans la boue sont les victimes. Je suis simplement à leur côtés, tout naturellement, comme le Pape François. Mon propos était surtout de chercher à démontrer combien Rome a eu une action décisive, surtout avec le Cardinal Ratzinger. Avec son audace et son courage il a permis aux victimes de faire entendre leur voix. La critique de Rome est tellement facile ... alors que si l'on gratte on découvre que Rome a sauvé bien des Églises locales du péril d'un fonctionnement auto-référentiel. L'omerta a été bel et bien brisée par Joseph Ratzinger. Le Pape Francois l'a dit à plusieurs reprises.
Écrit par : Don Dom | lundi, 23 janvier 2017
Oui ils ont été victimes mais cette affaire à commencé il y a cinquante ans et s'est achevée il y a trente ans. Vu les horreurs que charrie l'actu tous les jours, c'est peut être triste à dire, on n'a pas envie de culpabiliser jusqu'à plus soif pour des faits sur lesquels on n'a plus aucune prise. Il y a de tout dans cette association. Certains sont constructifs et œuvrent pour que cela ne puisse plus se produire, d'autres marinent dans leur haine jusqu'à reprocher au diocèse d'avoir organisé une confėrence sur la Force du silence. Cela devient grotesque. Vivement que Preynat soit jugé
Écrit par : Flo | lundi, 23 janvier 2017
Je comprends. Les victimes ont perdu leur innocence, leur dignité et elles furent contraintes au silence, elles n'ont pas été entendues, elles n'ont pas été crues. Elles ont raconté leurs drames et des prélats ont défendu l'institution alors qu'ils devaient défendre les victimes. Je comprends que certains aient perdu la foi ... Nous ne pouvons pas demander à une victime la même confiance que nous avons en l'Eglise. Elles ont été trahies. Certaines gardent la foi, arrivent à pardonner. D'autres pas ... Chaque histoire est particulière, chaque personne est unique.
Je ne me sens pas agressé par le témoignage de victimes. Au contraire. L'écoute attentive, la recherche de la vérité, de la justice sont des attitudes constructives.
Les traumatismes des victimes restent longtemps enfouis, et rejaillissent des années et des années plus tard.
Aimer c'est comprendre. Je ne partage pas l'analyse qui a été faite sur le livre du Cardinal Sarah et la force du silence.
Je comprends que pour une victime contrainte au silence, ce mot résonne douloureusement.
Je continue de croire en la sainteté de l'Eglise. Pour une victime, l'Eglise ce sont les mains du prêtre, ces mains qui l'ont abusé. Elle associe ce prêtre à l'Eglise.
Je cherche à comprendre, écouter.
La foi est le trésor de ma vie. Une victime peut la perdre. Car ces crimes tuent la foi.
Voilà pourquoi je suis sensible à toutes les détresses, celles des victimes en particulier.
Nous devons nous convertir et mettre la priorité envers les victimes.
Écrit par : Don Dom | lundi, 23 janvier 2017
Je me pose des questions concernant la pédophilie dans l'église. Tant et tant de cas aux 4 coins du mode. Je ne reviendai pas sur les victimes, ni sur les procédures, ni sur les sort réservé aux coupables, on en a déjà longuement parlé. Ma question est : pourquoi? pourquoi tant de prêtres pédophiles? Où se trouve l'origine du problème? Que fait l'Eglise pour que ces situations ne se reproduisent plus jamais? Ne faudrait-il pas étudier le profil psychologique des séminaristes? Ne faudrait-il pas se poser la question sur l'épanouissement affectif de chaque membre du clergé? Est-ce possible de nier des pans de l'être qu'on ne peut pas éliminer même si on fait des voeux de chasteté ? Ne serait-il pas plus simple de laisser libre cour à une vie affective dans le cadre du mariage ?
Écrit par : Maria José | mardi, 24 janvier 2017
Des comentaires nauséabonds de personnes qui ne connaissent pas le contenu du dossier.
Sauver les meubles coûte que coûte...
Rien ne vous choque...
Il y a un an, on nous disait déjà que notre démarche était une attaque contre l’Eglise. Depuis 120 évêques ont priés pour les victimes.
Cette condescendance et ce déni est le mal profond de l'Eglise qui l'empêche d'entendre les vérités.
Écrit par : La Parole Libérée | mardi, 24 janvier 2017
Et merci Dominique d'essayer en vain de ramener à la raison cette brebis égarée.
C'est si rare que ce soit le prêtre qui force la prise de conscience au travers d'une prise de position sur ce sujet brûlant.
Comme quoi ensemble, nous pouvons provoquer l'introspection. Après chacun est face à sa conscience.
Écrit par : La Parole Libérée | mardi, 24 janvier 2017
Et merci Dominique d'essayer en vain de ramener à la raison cette brebis égarée.
C'est si rare que ce soit le prêtre qui force la prise de conscience au travers d'une prise de position sur ce sujet brûlant.
Comme quoi ensemble, nous pouvons provoquer l'introspection. Après chacun est face à sa conscience.
Écrit par : La Parole Libérée | mardi, 24 janvier 2017
Maria José: c'est une maladie. Les prédateurs doivent être mis hors d'état de nuire. Et les renvoyer de l'état clérical. La gestion fut aussi tellement naïve, mais à quel prix ! Combien de victimes auraient pû être épargnées ! Je n'ai pas de réponse toute faite. Nous aurions du donner l'exemple et nous avons péché par omission.
Merci à la Parole Libérée. Vous aidez les victimes à verbaliser les drames. Vous êtes dans ma prière et votre action nous aidera: plus jamais ça !
Écrit par : Don Dom | mardi, 24 janvier 2017
CQFD
La Parole libérée n'argumente pas. Elle insulte et entend faire taire tous ceux qui oseraient défendre non pas l'institution mais des laïcs engagés, comme Régine Maire, et bien d'autres que nous connaissons et respectons, qui se sont vus cloués au pilori sur la place publique au mépris de toute présomption d'innocence et au mépris de leurs familles.
Le statut de victime ne donne pas le droit de salir le plus de monde possible sans discernement aucun
Écrit par : Flo | mardi, 24 janvier 2017
Personnellement je ne veux salir personne. Je pense que le combat de la Parole Libérée veut inverser le rapport de force. Les victimes ont tellement souffert de cette inégalité: un adulte abuse de sa position de force pour écraser un enfant. Je comprends la réaction, la colère aussi.
Écrit par : Don Dom | mardi, 24 janvier 2017
Je soutiens les victimes, leur personne, leur dignité. Je ne pense pas toujours de la même façon, dans un second temps. Aimer c'est comprendre .
Écrit par : Don Dom | mardi, 24 janvier 2017
Merci à la "Parole libérée"!!
C'est grâce à cette association que les langues ont commencées à se délier et les victimes n'ont plus peur de s'exprimer , elles sont restées dans l'abime depuis trop longtemps.
C'est un combat de chaque instant , mais je ne veux pas croire que c'est "le pot de terre contre le pot de fer"( Jean de la Fontaine!), soyons du côté des victimes et soutenons les!
Merci Don Dom de prendre part "naturellement" à cette défense.
Prions surtout les uns pour les autres pour faire surgir la "Vérité"de la conscience des hommes!
"Vous connaîtrez la vérité , et la vérité vous rendra libre"
Saint Jean 8:32
Écrit par : Elisabeth | mardi, 24 janvier 2017
Je peux comprendre également votre réaction Flo. Pour ma part, je ne vois pas comment je pourrais exiger de la part des victimes, une profession de foi envers l'Eglise catholique. La trahison est une blessure tellement profonde, scandaleuse. Je ne légitime pas non plus les jugements qui peuvent circuler sur telles ou telles personnes, ce n'est nullement mon rôle.
Par contre, il me paraît urgent de donner la priorité absolue aux victimes. Cela demande de nous tous une écoute très attentive. Comme nous tous, je demeure blessé et choqué par ces scandales, ces crimes odieux et épouvantables, qui ne sauraient trouver la moindre justification. L'Eglise, dans sa dimension humaine, doit passer par un examen de conscience, une purification. Face à ces messes noires, sataniques, je n'arrive pas à comprendre comment nous avons pu fermer les yeux. La voix d'une victime doit être impérativement reçue, entendue et écoutée. Par je ne sais quel procédé, certains ont étouffé ce cri. Un abus supplémentaire ...
Écrit par : Don Dom | mercredi, 25 janvier 2017
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