Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 09 décembre 2016

Amoris Laetitia: interview de Mgr Schneider

Amoris Laetitia: interview de Mgr Schneider

arton461-4ac5c.jpgAvant de proposer l'écoute de cette émission, je me permets trois considérations. 

Amoris Laetitia ne change pas l'enseignement de l'Eglise sur le mariage et cette exhortation est un document du Magistère. A l'intérieur de cette exhortation, de fait ceci est amorcé dans l'introduction, le Pape François décrit la complexité de la vie qui rend très difficile à ce que toutes les situations de la vie des personnes aient comme solution une déclaration du Magistère. Le prêtre, en communion avec l'évêque et avec Pierre, est un Pasteur, un pontife, qui fait le pont entre l'enseignement de l'Eglise et la vie concrète, réelle et difficile  des fidèles.

Amoris Laetitia est une synthèse entre Saint Thomas d'Aquin et Saint Ignace

Mgr Schneider ne parle pas de cette vie réelle, faite de joie et de peine, de victoires et de péchés, de larmes et de sang. Le prélat ne parle que d'une doctrine froide sans regarder les personnes à qui elle est destinée. Il ne parvient pas à cette synthèse, pour simplifier, entre la doctrine (disons Saint Thomas) et la vie (disons Saint Ignace). Le génie d'Amoris Laetitia consiste à entrer dans cette vie complexe et obscure pour y amener la vie de la grâce, la lumière de la bonne doctrine, la joie de l'Evangile, et surtout la rencontre avec la Personne de Jésus.

Amoris Laetitia: les 2/3 des évêques ont participé à son contenu

Ensuite, Mgr Schneider avance que le Pape serait comme sorti de sa mission, comme au temps de l'arianisme ou lorsque Saint Paul dû corriger publiquement Pierre. L'enseignement du Pape se base aussi sur celui des évêques. Lors du Synode, les 2/3 des Pères Synodaux ont approuvé "le matériel" qui a conduit  au contenu  et à la rédaction d'Amoris Laetitia. C'est ainsi tout le processus synodal qui est remis en question.

Au temps de l'arianisme, le Pape n'était justement pas arien et le Pape Libère n'a nullement excommunié Saint Athanase. Quant à Saint Paul, il n'a pas repris Pierre sur un point de sa foi et de son enseignement, mais un comportement qui était justement en contradiction avec ce que Pierre croyait et professait également, tout comme Saint Paul. 

Une nouvelle rupture provenant d'une mauvaise lecture d'Amoris Laetitia, conduisant vers un schisme qui existe déjà

Finalement, à l'écoute de cet entretien, il me semble que Mgr Schneider n'opère pas vraiment une nouvelle rupture, si ce n'est qu'elle entre et se situe dans un schisme qui exige déjà, opéré par Mgr Marcel Lefebvre. Ce dernier avait la même logique: le Pape dévie. Il me parait hélas assez clair que nous risquons d'aller au devant d'une rupture autour d'Amoris Laetitia. Cela dépendra de la durée de cette confusion et de cette contestation (errare humanum est, perseverare diabolicum). 

Commentaires

Quel dommage que vous n’ayez pu assister à la conférence de Mgr Schneider à Fribourg. Des paroles magnifiques sur la Très Sainte Eucharistie, d’une âme qui aime profondément le Seigneur et qui veut le bien des âmes…
Sur quelle référence vous basez-vous pour nier l’excommunication de Saint Athanase ? Et je n’ai pas entendu Mgr Schneider dire que le Pape Libère était arien. Mgr Schneider a un doctorat en Patristique, alors je trouve que balayé ses affirmations d’un revers de la main un peu limite.
Il faut lire absolument la crise arienne car ça éclaire énormément notre époque
Voici des informations référencées :
Dans le livre du Cardinal Newman ‘’les ariens du 4ème siècle’’ (édition Téqui , 1988, p246) on y lit que : ‘’En 357 le Pape Libère, les semis-ariens et les eusébiens signèrent le décret semi-arien du Concile de Sirmium. Si l’on désirait s’étendre sur cette lamentable apostasie, on disposerait d’abondants matériaux dans les lettres que Libère écrivit à son clergé et aux évêques ariens pour renier Athanase.’’
Le Pape Libère n’était pas arien mais il a signé un document ambigu qui n’avait plus la clarté de la Tradition (en l’occurrence du Concile de Nicée) et qui profita aux hérétiques. Car suivant la formule du Pape Léon II : ‘’ une erreur à laquelle on ne s’oppose pas doit être considérée comme approuvée, et une vérité mollement défendue est en réalité niée.’’
Dans l’histoire universelle de l’Eglise du cardinal Joseph Hergenröther vol II P.63 on y lit : ‘’En 357, le pape Libère ratifia la formule semi-arienne de Sirmium et rompit toute communion avec Saint Athanase en le déclarant séparé de l’Eglise romain à cause de l’usage du terme ‘’consubstantiel’’ (du Concile de Nicée) comme en témoigne quatre lettres transmises par Saint Hillaire.’’
Le Docteur de l’Eglise Saint Robert Bellarmin ne considère pas Libère comme un hérétique, bien qu’il admette qu’il pécha dans ses actes publics en favorisant l’hérésie (Saint Robert Bellarmin, ‘’le Pontife Romain’’, livre IV, chap. IX).
Ce qui fait dire au Cardinal Newman dans un article paru dans dans the Rambler en 1859 :’’ alors que c’est historiquement vrai, il n’est en aucun cas doctrinalement faux qu’un pape, en tant que docteur privé, et encore plus les évêques, quand ils n’enseignent pas officiellement peuvent se tromper, comme nous voyons que, dans les faits, ils se sont trompés au quatrième siècle.’’
Les Saints Athanase, Saint Hilaire de Poitier, Saint Basile le Grand, Saint Paulin ont été persécutés pour la sauvegarde de la Foi. Non seulement par le pouvoir temporel mais aussi par la hiérarchie de l’Eglise et le clergé qui les appelaient les ‘’intransigeants’’ qui mettaient en danger la paix et l’unité de la Sainte Eglise. A l’inverse les ariens et semi-ariens disposaient d’une totale liberté et d’une impression de victoire jusqu’au Concile de Constantinople qui ratifia le Concile de Nicée et le terme consubstantiel. Le Pape St Damase réaffirma la vérité et réfuta à nouveau les hérésies et purgea l’épiscopat. Les nombreux conciles pastoraux (Sardique en 343, Sirmium en 351, Arles en 353, Milan en 355) qui eurent lieu entre les deux Conciles Dogmatiques furent Et la Sainte Eglise se releva de ses cendres car les Portes de l’Enfer ne prévaudront jamais contre Elle. Loué sois Jésus Christ

Écrit par : steve | lundi, 12 décembre 2016

Avec Mgr Schneider, dont les parents ont été déportés au goulag et qui a été baptisé, confirmé et fait sa première communion dans l’Eglise clandestine au péril de sa vie il ne faut pas le lire ou le comprendre selon nos habitudes, selon notre culture, notre propre rationalité. Il vient du Kazakhstan. Cela nous demande d'aller au fond, de nous attarder à la forme, à la précision telle que nous les avons connues avec de multiples confesseurs de la Foi. Il a un autre style que nos évêques Suisse. Nous connaissons cela dans la Bible également: Saint Jacques est très concret, l'Apocalypse est remplie d'images et de nombres... L'Eglise est d'une telle richesse qu'il est impossible de la résumer en un seul et unique évêque. Il nous faut intégrer, replacer dans le contexte, nous ouvrir aux périphéries…..

Écrit par : steve | lundi, 12 décembre 2016

Les commentaires sont fermés.