vendredi, 18 novembre 2016
Saint Ignace veut stimuler la capacité de condamner le mal, de susciter la haine du péché.
Pape François: extraits de l'entretien avec Antonio Spadaro
LITURGIE: lien
MÉMOIRE: Habituellement, en fait, je ne me souviens pas des homélies passées. L'homélie pour moi est quelque chose de tellement lié à l'histoire concrète du moment qu'elle peut ensuite être oubliée. Elle n'est pas faite pour être rappelée par le prédicateur, qui au contraire est toujours poussé vers l'avant.
HOMÉLIES: Quand au séminaire, ils nous enseignaient l'homilétique, je ressentais déjà une forte aversion pour les feuilles sur lesquelles tout est écrit. Et de cela, je me souviens bien. J'étais et je suis convaincu qu'entre le prédicateur et le peuple de Dieu, il ne doit rien y avoir au milieu. Il ne peut pas y avoir de papier. Quelque petite note écrite oui, mais pas tout. Je me souviens bien de cela. Et je l'ai aussi dit à l'école, à l'époque. Le professeur a été étonné. Il m'a demandé pourquoi j'étais si opposé à la préparation de toute l'homélie. Et j'ai répondu: «Si vous lisez, vous ne pouvez pas regarder les gens dans les yeux».
SAINTE MARTHE: je commence la veille. A midi le jour précédent. Je lis les textes du jour et, en général, je choisis l'une des deux lectures. Puis je lis à haute voix le passage que j'ai choisi. J'ai besoin d'entendre le son, d'écouter les mots. Et puis je souligne dans le livre que j'utilise ceux qui me touchent le plus.
Je fais des petits cercles sur les mots qui me frappent. Ensuite, pendant le reste de la journée, les mots vont et viennent pendant que je fais ce que je dois faire: je médite, je réfléchis, je goûte les choses ... Il y a des jours, cependant, où j'arrive au soir et où rien ne me vient à l'esprit, où je ne sais pas ce que je vais dire le lendemain. Alors je fais ce que dit saint Ignace: je dors dessus. Et alors dès que je me réveille, l'inspiration vient. Il vient des choses justes, parfois fortes, parfois plus faibles. Mais c'est ainsi: je me sens prêt.
LA HAINE DU PECHE: je faisais le pasteur surtout avec les enfants. (...) Dans la fête des enfants (...) nous brûlions le diable. C'était une façon de faire avec les enfants la méditation des deux drapeaux de saint Ignace (ndt: un sujet apparemment récurrent, dont le Pape a déjà parlé en juillet 2015 lors de la rencontre avec les jeunes au cours du voyage au Paraguay). D'un côté, il y avait le diable et de l'autre un ange. Je préparais un grand diable en tissu et je mettais des pétards à l'intérieur. On faisait une catéchèse.
Ensuite, nous projetions un film pour les garçons, et les filles, en revanche allaient jouer. Ensuite , le goûter .. et puis nous allions du Collège Massimo à la paroisse. Nous allions comme en procession. Nous étions tous très sérieux. Les enfants le savaient et criaient: Brûlons le diable! Ensuite, on allumait le feu. Tout le monde criait. C'était une explosion de pétards! Les enfants s'amusaient. C'était un théâtre qui les aidait à apprendre. Pour moi, c'était une façon de leur faire faire le troisième exercice de la première semaine des Exercices Spirituels. Saint Ignace dans cet exercice veut stimuler la capacité de condamner le mal et de susciter la haine du péché (ce qui répond aux doutes des quatre Cardinaux)
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