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dimanche, 05 octobre 2014

Pape François: le Synode n'est pas centré sur la communion aux divorcés remariés

Pape François, Synode et divorcés remariés

 

Le Pape François n'aime pas: le Synode n'est pas centré sur les divorcés remariés

 

Au retour de son pélerinage en Terre Sainte, durant la conférence de presse, le Saint-Père a clarifié sa véritable intention pour les Synodes sur la famille:

 

Pape François: "je n'ai pas aimé que des prêtres disent: ah, le Synode pour donner la communion aux divorcés remariés"

 

images.jpeg"je n’ai pas aimé que de nombreuses de personnes, y compris d’Eglise, des prêtres, aient dit “ah, le synode, pour donner la communion aux divorcés remariés“. Et ils sont allés là. J’ai vu combien tout se réduisait à une casuistique.

Non, la chose est plus large. Aujourd’hui, nous le savons tous, la famille est en crise. Elle est en crise mondiale. Les jeunes ne veulent pas se marier, ou ils ne le font pas, ou ils vivent ensemble. Le mariage est en crise, la famille aussi.

Et je ne voudrais pas que nous tombions dans cette casuistique : on peut, on ne peut pas. Pour cela je vous remercie encore d’avoir posé la question, parce que cela me donne l’opportunité de clarifier tout cela. Le problème pastoral de la famille est très, très large"

Mme Gay: vous n'êtes pas une paria, ni excommuniée, vous faites partie de la grande famille de l'Eglise. Bienvenue !

Synode: la petite phrase médiatique du Pape

Unknown-1.jpeg"Cupidité d’argent et de pouvoir. Et pour assouvir cette cupidité, les mauvais pasteurs chargent sur les épaules des gens des fardeaux insupportables qu’eux-mêmes ne déplacent pas même avec un doigt (cf. Mt 23, 4)"

Ouverture du Synode sur la famille: la petite phrase médiatique du Pape pour les divorcés ?

Cette petite phrase est sortie de son contexte, pour être mise dans le fleuve plutôt idéologique qui va à l'encontre du rêve de Dieu, le projet de la famille depuis la Création. 

relire l'intégralité de l'homélie du Pape

Le but de l'opération est de placer à l'extrême droite, les conservateurs et les traditionalistes qui sont en faveur de la famille, une réalité naturelle et rationnelle, élevée par Dieu à la dignité de sacrement, pour une vie fidèle. Seul le mariage, comme sacrement valide, est indissoluble. 

Ouverture du Synode et Sainte Faustine: la Famille sous la protection de la Miséricorde

images.jpegSainte Faustine, la première sainte du 3ème millénaire, fut canonisée par le Pape Saint Jean-Paul II. Ce nouveau millénaire s'est donc ouvert par la Divine Miséricorde. 

Le Synode de la famille s'ouvre sous le signe de la Divine Miséricorde

Ce n'est pas un hasard du calendrier si l'ouverture du Synode des évêques sur la famille s'est ouvert le jour de la fête de Sainte Faustine, apôtre et secrétaire de la Divine Miséricorde, sous le pontificat du Pape François, autre apôtre de la Miséricorde.

Synode sur la famille: la pression médiatique

Unknown.jpegLa pression médiatique pèse sur la famille, et le Synode

Lien

Les médias mettent la pression, en demandant à l'Eglise de changer son enseignement, sur l'indissolubilité du mariage sacramentel, sur le "mariage homosexuel", sur la communion des personnes divorcées remariées.

Le frame médiatique sur le Synode: accepter les divorcées remariés à la communion et reconnaître l'union homosexuelle, comme tous les autres types de familles. Que l'Eglise, inhumaine et exclusive, mette de côté ses tendances intégristes et conservatrices. 

Pourtant, le Pape est médiatiquement tiré par la soutane (à son insu) pour lui faire dire ce qu'il n'a pas dit. 

L'Evangile de la Famille au coeur du Synode pour la famille

Pape François: le but du Synode: mieux garder la vigne du Seigneur, pour coopérer à son “rêve”, à son projet d’amour sur son peuple. Dans ce cas, le Seigneur nous demande de prendre soin de la famille, qui depuis les origines est partie intégrante de son dessein d’amour pour l’humanité.

L'enseignement de l'Eglise n'est pas intellectuel, ni idéologique. Le christianisme est une Personne, Jésus, Dieu fait homme. Les personnes qui sont blessées dans leur amour ne sont nullement exclues de l'Eglise, encore moins des parias. 

Le Pape demande que la vérité soit miséricordieuse et que la miséricorde soit vraie. 

Enfin, les personnes dont l'amour a échoué continue de faire partie de l'Eglise. Elles ne sont nullement excommuniées. 

Homélie du Pape François pour l'ouverture du Synode des évêques sur la famille

Ci-dessous, l'intégralité de l'homélie du Pape François : 

Aujourd’hui, le prophète Isaïe et l’Évangile utilisent l’image de la vigne du Seigneur. La vigne du Seigneur est son “rêve”, le projet qu’il cultive avec tout son amour, comme un paysan prend soin de son vignoble. La vigne est une plante qui demande beaucoup de soin !

Le “rêve” de Dieu c’est son peuple : il l’a planté et le cultive avec un amour patient et fidèle, pour qu’il devienne un peuple saint, un peuple qui porte beaucoup de fruits de justice.

Mais, aussi bien dans la prophétie ancienne que dans la parabole de Jésus, le rêve de Dieu est déçu. Isaïe dit que la vigne, si aimée et soignée, « a produit de mauvais raisins » (5, 2.4), alors que Dieu « attendait le droit, et voici le crime ; il attendait la justice, et voici les cris» (v.7). Dans l’Évangile, au contraire, ce sont les paysans qui ruinent le projet du Seigneur : ils ne font pas leur travail, mais ils pensent à leurs intérêts.

Jésus, dans sa parabole, s’adresse aux chefs des prêtres et aux anciens du peuple, c’est-à-dire aux “sages”, à la classe dirigeante. Dieu leur a confié de façon particulière son “rêve”, c’est-à-dire son peuple, pour qu’ils le cultivent, en prennent soin, le protègent des animaux sauvages. Voilà la tâche des chefs du peuple : cultiver la vigne avec liberté, créativité et ardeur.

Jésus dit que pourtant ces paysans se sont emparés de la vigne ; par leur cupidité et leur orgueil, ils veulent faire d’elle ce qu’ils veulent, et ainsi ils ôtent à Dieu la possibilité de réaliser son rêve sur le peuple qu’il s’est choisi.

La tentation de la cupidité est toujours présente. Nous la trouvons aussi dans la grande prophétie d’Ézéchiel sur les pasteurs (cf. ch. 34), commentée par saint Augustin dans son célèbre discours que nous venons de relire dans la Liturgie des Heures. Cupidité d’argent et de pouvoir. Et pour assouvir cette cupidité, les mauvais pasteurs chargent sur les épaules des gens des fardeaux insupportables qu’eux-mêmes ne déplacent pas même avec un doigt (cf. Mt 23, 4).

Nous aussi, au Synode des Évêques, nous sommes appelés à travailler pour la vigne du Seigneur. Les Assemblées synodales ne servent pas à discuter d’idées belles et originales, ou à voir qui est le plus intelligent… Elles servent à cultiver et à mieux garder la vigne du Seigneur, pour coopérer à son “rêve”, à son projet d’amour sur son peuple. Dans ce cas, le Seigneur nous demande de prendre soin de la famille, qui depuis les origines est partie intégrante de son dessein d’amour pour l’humanité.

Nous sommes tous pécheurs, et à nous aussi, peut arriver la tentation de “nous emparer” de la vigne, à cause de la cupidité qui ne nous manque jamais à nous, êtres humains. Le rêve de Dieu se heurte toujours à l’hypocrisie de quelques-uns de ses serviteurs. Nous pouvons “décevoir” le rêve de Dieu si nous ne nous laissons pas guider par l’Esprit Saint. Que l’Esprit nous donne la sagesse qui va au-delà de la science, pour travailler généreusement avec vraie liberté et humble créativité.

Frères, pour cultiver et bien garder la vigne, il faut que nos cœurs et nos esprits soient gardés en Jésus Christ dans la « paix qui surpasse tout ce qu’on peut concevoir », comme dit saint Paul (Ph 4,7). Ainsi nos pensées et nos projets seront conformes au rêve de Dieu : se former un peuple saint qui lui appartienne et qui produise des fruits du Royaume de Dieu (cf. Mt 21, 43).

samedi, 04 octobre 2014

Prière du Pape François pour le Synode

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Lien: Pastorale de la Famille Fribourg

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Prier avec le Pape et toute l'Eglise pour le Synode des évêques sur la famille

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Françoise et Bertrand Georges, un couple, une famille

au service des familles dans le canton de Fribourg

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Tous ensemble sur la route du Synode des évêques sur La Famille

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Aleteia

Un Synode: l'oreille du Pape

L'Eglise n'est pas un Parlement, ni une Assemblée démocratique qui décide en fonction des rapports de force, avec la majorité contre la minorité, les conservateurs contre les progressistes. Le Synode est comme l'oreille du Pape, qui après avoir entendu les débats légitimes, donnera à toute l'Eglise la voix et la Parole à l'Esprit Saint. Une telle Assemblée est consultative, qui s'exerce avec Pierre ( cum et sub Petro ).

La symphonie ou l'hymne à la foi

Un Synode est petrinien, qui par la grâce et la protection divine devient une symphonie. Après une certaine cacophonie, un concert joué avec des instruments quelque peu désaccordés, l'harmonie de la foi fini toujours par jaillir. L'Esprit Saint est toujours là pour donner " le la " ! Le premier violon reste le Pape, sous la baguette experte du plus divin des chefs d'orchestre. 

FAMILLE : LE PAPE FRANÇOIS SOUHAITE QUE LE SYNODE PUISSE ENTENDRE “LE CRI DU PEUPLE“.

Vatican - le 04/10/2014

Par Agence I.Media

BzHrlW6CUAAwu7N.jpg-large.jpegA la veille de l’ouverture du Synode des évêques sur la famille, le pape François a souhaité que les pères synodaux puissent entendre “le cri du peuple“, dans la soirée du 4 octobre 2014.

Le pape, qui présidait une veillée de prière place Saint-Pierre, a également invoqué l’Esprit-saint pour qu’il souffle sur les travaux de l’assemblée synodale, qu’il “guérisse les blessures qui saignent“ et “rallume l’espérance“, demandant aussi aux quelque 250 pères synodaux de la “créativité“ et une confrontation “ouverte“.

vendredi, 03 octobre 2014

Mgr Fellay: pas une rupture des relations avec Rome

MGR FELLAY ASSURE QUE LES LEFEBVRISTES NE SOUHAITENT PAS UNE RUPTURE DES RELATIONS AVEC ROME.

Vatican - le 03/10/2014 | Par Agence I.Media

capture-d-e-cran-2014-10-03-a-10-05-27-l125-h81.pngUn peu plus d’une semaine après sa première rencontre avec le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le supérieur de la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX), Mgr Bernard Fellay, a assuré le 3 octobre 2014 que ni Rome ni Ecône ne souhaitaient rompre leurs relations.

Dans un entretien accordé à DICI , l’organe de communication de la fraternité lefebvriste, il a cependant précisé que les “divergences doctrinales“ demeuraient les mêmes que ces dernières années, jugeant aussi que “la crise dans l’Eglise“ s’aggravait à la veille du Synode des évêques sur la famille.

Ecône: Mgr Fellay et le Cardinal Müller

DICI: entretien de Mgr Fellay après sa rencontre avec le Cardinal Müller

Le Synode de la famille et la communication

Le Synode sur la famille et le Synode des divorcés remariés

 

L'Eglise et les médias

Lors de son tout dernier discours, le Pape Benoît XVI avait évoqué le Concile Vatican II et le Concile des médias. Cette expression laissait entrevoir une critique envers le monde de la communication. Cette dernière reste une pierre d'achoppement pour la hiérarchie, souvent parfois trop méfiante envers ce monde qui est encore quelque peu méconnu. La défense n'est jamais la bonne tactique. 

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Le Synode et le Synode des médias

Il reste qu'il s'y cache une vérité: il y aura le Synode et le Synode des médias. 

Le premier Synode des évêques, qui s'ouvre Dimanche, se penchera sur les souffrances de La Famille. Le second Synode, qui se tiendra l'année prochaine, donnera alors les nouvelles pistes pastorales pour aller, notamment, à la rencontre des familles blessées, divisées et séparées. 

Un Synode n'est pas encore l'expression de la voix de l'Eglise. C'est un instrument collégial consultatif, une sorte de brainstorming. Par expérience, j'ai constaté qu'un tel rassemblement engendre un flux de paroles assez considérable. 

Le Synode n'est pas directement accessible aux journalistes

Car personne n'a accès au Synode, aux échanges entres le Pape, les Cardinaux, les évêques et les membres. Les journalistes reçoivent les informations par quelques attachés de presse qui suivent les débats et qui distillent ensuite ensuite les informations.

Un bulletin quotidien de la salle de presse informe aussi largement que possible les médias sur l'avancé des travaux. Enfin, la salle de presse du Saint-Siège est au service du Synode, et met ses compétences et ses ressources au service de l'Eglise en Synode. Les leaders du Synode organisent des conférences de presse pour les journalistes. 

Les briefings, les conférences de presse et le bulletin quotidien

Le véritable lieu d'information reste les meetings quotidiens ( réunion par langues ) que les attachés de presse du Synode offrent aux journalistes. 

Un Synode c'est une quantité de paroles et de propos échangés. Le plus grand "frame" sera le débat sur la communion des personnes divorcées remariées. Le frame a pour effet de passer sous silence les autres grands thèmes des échanges. Par exemple, le quotidien "La Croix" semble faire du lobbying intensif en voulant nous faire croire que ce sera le Synode sur les divorcés remariés. C'est une vision étroite, pour ne pas dire stigmatisante et blessante. 

Une fois la passion, l'intérêts et les polémiques inévitables passés, que reste-t-il d'un Synode ? Une exhortation apostolique rédigée par le Pape ( et ses collaborateurs ), un document qui synthétise les débats, sous le regard et le souffle de l'Esprit Saint. 

Par le truchement du fonctionnement médiatique, il y aura des Cardinaux qui seront fortement médiatisés et d'autres qui resteront dans l'ombre. Cet effet déformant marquera un décalage entre les propos tenus à l'écart des feux de la rampe et les petites phrases médiatisées de tels ou tels cardinaux ou évêques. 

Un des effets positifs de ce grand orchestre, pour ne pas dire orchestration, sera le fait que l'Eglise accepte le débat et les questions. L'effet négatif sera sans aucun doute la confusion que l'avalanche de propos contradictoires générera. 

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Un Synode: l'oreille du Pape

L'Eglise n'est pas un Parlement, ni une Assemblée démocratique qui décide en fonction des rapports de force, avec la majorité contre la minorité, les conservateurs contre les progressistes. Le Synode est comme l'oreille du Pape, qui après avoir entendu les débats légitimes, donnera à toute l'Eglise la voix et la Parole à l'Esprit Saint. Une telle Assemblée est consultative, qui s'exerce avec Pierre ( cum et sub Petro ).

La symphonie ou l'hymne à la foi

Un Synode est petrinien, qui par la grâce et la protection divine devient une symphonie. Après une certaine cacophonie, un concert joué avec des instruments quelque peu désaccordés, l'harmonie de la foi fini toujours par jaillir. L'Esprit Saint est toujours là pour donner " le la " ! Le premier violon reste le Pape, sous la baguette experte du plus divin des chefs d'orchestre. 

L'Eglise et le Synode: la famille des familles

Le Synode est un peu une comme une réunion de famille. Que la prière soutienne le Pape et les évêques en communion avec lui, afin que l'Esprit Saint parle ensuite au coeur de tous les baptisés, de toutes les personnes de bonne volonté. Que ce Synode soit ni un "brainstorming", ni la "tempête" ou "l'orage" des partis, mais le vent frais de l'Esprit Saint, qui demeure  toujours une brise légère, subtile et bienfaisante

mercredi, 01 octobre 2014

Cardinal Parolin: licite et urgent d'arrêter les djihadistes

Vatican, Cardinal Parolin: licite et urgent d'arrêter les djihadistes

La pression monte sur la scène internationale au sujet de l’Etat islamique. Lundi, intervenant au siège de l’ONU à New York, le secrétaire d’Etat du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a appelé à une action rapide contre les terroristes qui menacent désormais tout le monde civilisé.

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Une intervention est nécessaire, pour autant il faut qu’elle soit organisée. Tel est en substance le message adressé lundi 29 septembre par Pietro Parolin, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège à la tribune de l’ONU.

suite Radio Notre-Dame

Le Pape François espère se rendre en Irak

D’après le cardinal Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, le pape François porte cette idée "dans son coeur et dans son esprit." En attendant, le Vatican espère ouvrir le dialogue avec l’Etat islamique.

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Le pape François souhaiterait pouvoir se rendre en Irak

Le pape François en Irak ? Une belle idée certes, mais pour l’instant totalement irréalisable. Pourtant c’est l’un des plus grands souhaits, actuels, du Saint-Père. D’après le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, et envoyé personnel du souverain pontife en Irak, François porte cette idée "dans son coeur et dans son esprit."

suite Radio Notre-Dame

Le profonde Unité affective et effective entre les deux Papes

Un ami me dit: tout est dit !

Unité entre le Pape François et le Pape émérite Benoît XVI

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mardi, 30 septembre 2014

Mgr Luc Ravel: homélie d'ordination de Mgr Lovey

Homélie pour la Consécration épiscopale de Mgr Jean-Marie Lovey

images.jpegLe 28 septembre 2014 à la cathédrale de Sion Qu’est-ce qu’un troupeau sans pasteur ?

Et qu’est-ce qu’un pasteur sans troupeau ? J’aimerais donc parler à tous : au pasteur d’abord, aux brebis ensuite.

1. Que pouvons-nous dire au pasteur, à notre frère dans le sacerdoce et notre confrère dans la vie canoniale ?

Un évêque reste l’homme qu’il est. C’est d’ailleurs ce que je peux souhaiter de meilleur à notre nouvel évêque. En tant qu’homme, il coïncide si bien à cette belle terre du Valais que nous pouvons tous en rendre grâce. C’est une bonne terre en forme de couffin, aux bords aiguisés, où coule le grand fleuve. C’est une bonne terre où le silence des cimes répond à la vie de la vallée. Là-haut sur les crêtes, on s’imbibe de silence comme l’éponge dans le torrent absorbe l’eau. D’un silence plein de vent, de lumière, de neige, de rocs et de risques qui font naître la liberté.

Quand il redescend dans la vallée, de cet homme imprégné de silence et pressé par les siens, il sort un « jus » précieux : l’art de l’écoute. Car l’écoute est un art. Et c’est peut être le seul qui fasse ce lien si fort du pasteur aux brebis, qui donne au pasteur de sentir l’odeur des brebis, de les connaître par leur nom, c’est à dire par l’intérieur. C’est grâce à cet art de l’écoute qu’un jour le pasteur fait connaître et reconnaître sa voix. Car sa voix est alors le surplus d’un cœur liquide. Sa voix est le débordement d’un mélange chimique réussi entre ce qu’il entend des brebis et ce qu’il reçoit du Christ Pasteur.

Nous le savons : qu’est-ce qu’une parole forte si elle n’est pas portée par une voix connue ? Des mots parmi tant de bruits, des idées noyées dans les opinions… Elle ne touche pas. Elle ne concerne pas. C’est comme si elle ne s’adressait pas à nous. Pour qu’une parole d’évêque entraîne, elle doit être portée par une voix connue. Les brebis reconnaissent sa voix en ce qu’elle est le trop plein d’un cœur où sont mixés ensemble les mots des hommes et les mots de Dieu. Cet art de l’écoute donne aussi à l’évêque de se situer « géographiquement » par rapport au troupeau.

Le pape François nous l’explique ainsi : « L’évêque doit toujours favoriser la communion missionnaire dans son église diocésaine… par conséquent, parfois il se mettra devant pour indiquer la route et soutenir l’espérance du peuple, d’autres fois, il sera simplement au milieu de tous dans une proximité simple et miséricordieuse, et, en certaines circonstances, il devra marcher derrière le peuple, pour aider ceux qui sont restés en arrière et -surtout- pour que le troupeau lui-même possède un odorat pour trouver de nouveaux chemins. » (Pape François, La joie de l’Evangile, § 31) Savoir se situer n’est pas évident dans le flux continu des propositions, des appels, des manques d’un appareil encore très lourd. Mais l’art de l’écoute combat ce flux oppressant ; grâce à lui, l’évêque sait marcher où il faut : devant, au milieu, derrière.

2. C’est vers ce peuple de Dieu qui est au Valais, les brebis du Seigneur, que je me tourne maintenant.

L’évêque conduit le peuple mais le peuple construit l’évêque. L’effort à faire n’est pas seulement chez le jeune évêque. Le don de Dieu appelle une réponse de tous. Il y a, bien sûr, le besoin de s’adapter à un nouveau « chef ». On aimait l’ancien, on le connaissait : le changement impose à tous un effort. Toute entreprise fonctionne ainsi. Je ne m’attarde pas sur ce point : il s’agit ici de bien autre chose. L’effort à faire de la part des brebis, c’est d’abord d’expurger de leurs têtes l’idée d’un évêque tout fait, qui ne serait plus à faire une fois la célébration achevée : la consécration épiscopale ne fait pas d’un prêtre un super-prêtre à la façon des super-héros, instantanément dotés de super-pouvoirs.

L’évêque ne devient pas un super-prêtre, plus fort, plus intelligent, plus saint que ses prêtres. Si c’était le cas, ça se saurait ! Il en va de l’évêque comme de tout chrétien : Baptisé, deviens ce que tu es. Evêque, deviens ce que tu es !

Dieu donne une semence qui se développe progressivement. C’est dans le temps avec les autres, dans les contacts avec les autres, dans un long apprentissage avec les autres, surtout avec le peuple confié, que nous mûrissons notre don épiscopal. La semence profite de la terre pour devenir un arbre immense. A condition que la terre joue le jeu. Un souvenir personnel encore frais. Il y a cinq ans, d’un coup, sans expérience, sans aucune connaissance du milieu des aumôniers militaires, je suis devenu évêque aux armées françaises. D’un coup, tous attendaient de moi que je prenne des décisions rapides, justes, prudentes et… efficaces ! Quelle impression terrible de sentir tous les regards tournés vers moi, évêque ne sachant même pas encore marcher comme un évêque ! Bien sûr, il y avait là un beau témoignage de confiance ; une belle mise en lumière de la puissance de la grâce.

Mais enfin, Dieu n’use pas de baguette magique. Le sacrement n’est pas une potion de sorcier qui nous transforme instantanément en un évêque complet et expérimenté. On est évêque par le don de Dieu. Mais on devient évêque grâce à l’aide des brebis. Mes amis, puisque Dieu l’a fait évêque, aidez votre évêque à devenir évêque ! C’est là votre responsabilité première à son égard. Vous en rendrez des comptes à Dieu.

3. Comment concrètement l’aider ?

Quand saint Augustin évoque son fardeau d’évêque, il parle aussi au peuple de sa responsabilité. Dans un des sermons, il exhorte le peuple d’Hippone : « Que vos prières me viennent en aide, afin que (le Christ), daigne porter mon fardeau avec moi. Lorsque vous priez en ce sens, vous priez aussi pour vous ; car mon fardeau, celui dont je parle actuellement ; qu’est-ce d’autre, si ce n’est vous ? » (Sermon 340) Le fardeau de l’évêque, sa mission, sa préoccupation, c’est vous. Non pas d’abord des choses à faire, un diocèse à faire tourner.

Mais notre « cahier de charges » d’évêque, c’est vous. Vous, têtes brunes, blondes ou blanches, vous déjà plongés dans la vie ecclésiale ou encore loin de l’Eglise. Priez pour lui, non pour qu’il se convertisse à vos idées mais pour qu’il soit toujours plus uni au Christ. Voilà la première aide à l’évêque : prier que le Christ soit avec Lui au maximum. Mais Augustin ajoute : « Priez pour que j’aie des forces, comme je prie pour que vous ne soyez pas trop lourds… » (Sermo 340).

Voici la deuxième aide à l’évêque : ne soyez pas trop lourds. Mieux encore : devenez plus légers. Pardon pour ceux qui pâtissent déjà sur des régimes alimentaires mais je dois le redire avec saint Augustin : sur le plan de l’esprit, perdez du poids, allégez-vous. Mettez-vous au régime de l’Esprit saint en évitant le surpoids de la vanité, de l’individualisme. Si vous devenez plus légers par l’Amour, vous allègerez la charge de votre évêque… Mais il s’agit d’un Amour en acte : « Prêtez attention, vous aussi au danger où vous êtes. …/… Les paroles vous plaisent, je réclame des actes. » (Sermon 17, 2 et 17).

Nous en venons donc à la troisième manière d’aider votre évêque : obéissez-lui pour mettre en sons réels la partition que l’Esprit-Saint écrit dans vos cœurs. Je m’attarde sur ce point car il y a à réfléchir sur cette obéissance. Peut-être résume-t-elle le lien entre les brebis et le pasteur ? Si le lien entre le pasteur et ses brebis est bien ajusté quand il se vit dans l’art de l’écoute, réciproquement, dans l’autre sens, le lien entre les brebis et le pasteur est bien ajusté quand il se vit dans l’art de l’obéissance. J’en viens à ce beau témoignage de Madeleine Delbrêl à son retour d’un voyage éclair à Rome en mai 1952 : « J’ai découvert pendant mon voyage, et à Rome, l’immense importance dans la foi et dans la vie de l’Eglise, des évêques… Il m’a semblé que, vis à vis de ce que nous appelons l’autorité, nous agissons tantôt comme des fétichistes, tantôt comme des libéraux.

Nous ne refluons pas vers les évêques avec ce que nous rencontrons, connaissons du monde. Ou bien nous obéissons comme un soldat de 2ème classe ; ou bien nous présentons au mieux nos desiderata à leur signature. Nous n’apportons pas les images des yeux au cerveau, les sensations etc. Nous sommes sous le régime des autorisations, non de l’autorité, qui serait d’apporter de quoi « faire », de quoi être les « auteurs » de l’œuvre de Dieu. » (Madeleine Delbrêl, Voyage éclair à Rome, dans Nous autres gens des rues, Seuil, Paris 1966, pp. 137-139) Je le redis à ma façon : la véritable obéissance, c’est de venir à votre évêque avec les yeux brillants, les oreilles ouvertes, les mains boueuses, certainement, les cœurs brûlants d’avoir palpé, senti, écouté, vu et partagé les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses de notre monde.

L’Esprit vous guide dans le réel, dans votre famille, votre travail, votre inscription dans le monde. Laissez-le parler en vous. Parlez à votre évêque sous l’Esprit, parlez-lui des hommes qui souffrent et aussi de ceux qui chantent ; et pourquoi ils souffrent et pourquoi ils chantent ; et pourquoi ils pensent et pourquoi ils aiment ; et pourquoi ils vivent sans Dieu et pourquoi ils vivent de Dieu. Et terminez donc en lui disant : « me voici, que dois-je faire pour le Royaume ? » Et c’est ainsi qu’à travers vous, l’évêque écoute toujours l’Esprit.

+ Luc Ravel, évêque aux armées françaises

lundi, 29 septembre 2014

Tariq Ramadan justifie le terrorisme