mercredi, 03 décembre 2014
La bénédiction du Pape François par le patriarche orthodoxe et Dominus Iesus
La demande de bénédiction du Pape François au patriarche Bartholomée est conforme à la déclaration "Dominus Iesus"
Deux gestes, historiques et forts, furent accomplis en Turquie par le Pape François:
- sa prière dans la Mosquée Bleue (dans les pas de son prédécesseur)
- sa demande de bénédiction au patriarche Bartholomée Ier.
Le mythe de la rupture entre Benoît XVI et le Pape François
Certains sites, blogs ou articles, jouant sur la fameuse rupture, contestent ou paradoxalement approuvent (mais maladroitement - comme si le Pape négligeait ou abandonnait Dominus Iesus) ces gestes du Pape. Soit le Pape actuelle serait en rupture avec Benoît XVI, soit le Pape serait enfin sur la bonne voie, comme une rupture inversée par rapport à Ratzinger.
Ce sont bien les analystes qui contestent cette continuité, et non pas les Papes qui ne se contredisent nullement.
Ces deux actions sont en parfaite union avec la Tradition de l'Eglise, le Concile Vatican II et Dominus Iesus.
Dans la Mosquée, le Pape François a prié intérieurement l'unique Seigneur
- sa prière, dans la Mosquée Bleue, adressée à l'unique Seigneur dans le sanctuaire de son coeur, pour la paix et l'arrêt des guerres. Le premier à accomplir un tel geste, ne fut pour une fois pas saint Jean Paul II (qui possède "la palme d'or" des premières fois - visite dans une Synagogue, visite dans une Mosquée) mais bien Joseph Ratzinger devenu Benoît XVI.
Nous pouvons dire que dans le sanctuaire de son coeur (la photo montre le Saint Père recueilli intérieurement, regardant son coeur) le Pape a prié - ni Allah, ni avec le mufti - l'unique Seigneur pour la Paix. A l'époque de Benoît XVI, l'Etat islamique n'opérait pas ces massacres atroces. Il s'agissait d'apaiser les fortes tensions suite au discours prophétique de Ratisbonne. Le contexte est tout simplement différent.
Le patriarche Bartholomée est un authentique successeur des Apôtres
- sa demande de bénédiction au patriarche Bartholomée Ier est adéquate, car ce dernier est un successeur des Apôtres, un évêque avec le sacrement de l'ordre - de l'épiscopat - valide. La demande de bénédiction du Pape, bien que timidement acceptée, à peine ou pas acceptée, est donc conforme à la déclaration Dominis Iesus, document voulue par saint Jean-Paul II et signée par le Cardinal Ratzinger.
Datant de l'année jubilaire, le 6 août 2000, ce texte avance que Jésus n'a fondé qu'une seule Eglise, dont la plénitude subsiste seulement dans l'Eglise catholique, sans exclure une présence imparfaite dans certaines autres Eglises.
L'Egiise orthodoxe possède la succession apostolique et l'Eucharistie valide et ses Eglises sont des véritables Eglises particulières, même sans la communion parfaite avec l'Eglise catholique.
Dominus Iesus (extraits numéro 16-17)
Les fidèles sont tenus de professer qu'il existe une continuité historique — fondée sur la succession apostolique53 — entre l'Église instituée par le Christ et l'Église catholique : « C'est là l'unique Église du Christ [...] que notre sauveur, après sa résurrection, remit à Pierre pour qu'il en soit le pasteur (cf. Jn 21,17), qu'il lui confia, à lui et aux autres apôtres, pour la répandre et la diriger (cf. Mt 28,18ss.), et dont il a fait pour toujours la “colonne et le fondement de la vérité” (1 Tm 3,15). Cette Église comme société constituée et organisée en ce monde, c'est dans l'Église catholique qu'elle se trouve [subsistit in], gouvernée par le successeur de Pierre et les Évêques qui sont en communion avec lui ».54
Par l'expression subsistit in, le Concile Vatican II a voulu proclamer deux affirmations doctrinales : d'une part, que malgré les divisions entre chrétiens, l'Église du Christ continue à exister en plénitude dans la seule Église catholique ; d'autre part, « que des éléments nombreux de sanctification et de vérité subsistent hors de ses structures »,55c'est-à-dire dans les Églises et Communautés ecclésiales qui ne sont pas encore en pleine communion avec l'Église catholique.56 Mais il faut affirmer de ces dernières que leur « force dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l'Église catholique ».57
17. Il existe donc un'unique Église du Christ, qui subsiste dans l'Église catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et les Évêques en communion avec lui.58 Les Églises qui, quoique sans communion parfaite avec l'Église catholique, lui restent cependant unies par des liens très étroits comme la succession apostolique et l'Eucharistie valide, sont de véritables Églises particulières.59 Par conséquent, l'Église du Christ est présente et agissante dans ces Églises, malgré l'absence de la pleine communion avec l'Église catholique, provoquée par leur non-acceptation de la doctrine catholique du Primat, que l'Évêque de Rome, d'une façon objective, possède et exerce sur toute l'Église conformément à la volonté divine.60
18:16 | Lien permanent | Commentaires (2) | | |
Commentaires
Je ne mets absolument pas en doute la continuité apostolique des orthodoxes, mais en revanche c'est la demande de bénédiction qui pose problème. A-t-on déjà vu un père de famille recevoir une bénédiction de ses enfants, un Père Abbé de ses moines, un évêque de ses prêtres ? Non, pour la simple raison qu'on reçoit une bénédiction de son supérieur hiérarchique .
C'est la Sainte Écriture qui le dit, "c'est sans contredit l'inférieur qui est béni par le supérieur" (Hébreux, 7, 7) à propos d'Abraham et de Melchisédech.
Le Pape reçoit donc la bénédiction de son confesseur. Point. D'ailleurs le Patriarche l'entend sûrement comme ça lui aussi puisqu'il a manifestement refusé la bénédiction.
Écrit par : AV | mercredi, 03 décembre 2014
comme il n'y a pas la reconnaissance de la primauté romaine par l'orthodoxie, peut-on parler de supérieur ? Aussi c'est l'évêque de Rome qui a demandé d'être béni et de bénir l'Eglise de Rome.... donc tout est conforme et théologiquement cohérent ...
Écrit par : Don Dom | mercredi, 03 décembre 2014
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