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jeudi, 04 décembre 2014

Communion pour les personnes divorcées remariées: la pensée théologique de Joseph Ratzinger est toujours aussi éclairante et apaisante

"Si l’impossibilité de recevoir la sainte eucharistie est perçue comme tellement douloureuse, c’est notamment parce que, de nos jours, presque toutes les personnes qui participent à la messe s’approchent aussi de la table du Seigneur"

Joseph Ratzinger

"Je pense que l’avertissement que nous lance saint Paul, quand il nous invite à nous examiner nous-mêmes et à réfléchir au fait qu’il s’agit ici du Corps du Seigneur, devrait être de nouveau pris au sérieux : "Que chacun, donc, s’éprouve soi-même et qu’alors il mange de ce pain et boive de ce calice ; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit sa propre condamnation" 

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Communion des personnes divorcées remariées: les deux textes de Joseph Ratzinger ?

Nous connaissons la phrase biblique: "l'Esprit Saint vous conduira vers la vérité tout entière".

Les parutions progressives des "Oeuvres complètes" - Opera Omnia - du Cardinal Joseph Ratzinger nous entraîne vers cette vérité tout entière, tout en nous permettant de clarifier deux points :

Communion des personnes divorcées remariées: Kasper s'appuie sur un pseudo-texte de Ratzinger

- concernant la question théologique de la communion des personnes divorcées remariées, le Cardinal Kapser (qui se bat pour infléchir l'enseignement de l'Eglise) s'appuie de fait sur un texte, écrit, puis non reconnu et non validé, par Joseph Ratzinger. En effet, un article de 1972 du théologien Ratzinger a été rectifié pour être publié dans un volume des Oeuvres complètes (cf. Sandro Magister - cf. Jeanne Smits)

Cela démontre l'honnêteté du Cardinal, qui cherche humblement la vérité qui rend libre, tout en reconnaissant ses erreurs humaines toujours possibles.

Même le grand Saint Thomas d'Aquin a commis des erreurs ( sur l'Immaculée Conception; sur le statut de l'embryon - en s'appuyant sur la science de l'époque ). Saint Thomas a confié tous ses écrits au discernement de la Sainte Eglise, catholique, apostolique et romaine. 

Le pureté et la clarté doctrinale de Joseph Ratzinger a servi les petits et les humbles 

- depuis 1982 (nomination à Rome), le génie intellectuel de Joseph Ratzinger fut au service de l'Eglise. Sans vouloir me lancer dans des comparaisons, on peut dire que Joseph Ratzinger était toujours derrière, dans l'ombre de saint Jean-Paul II. Ce dernier a bénéficié de ses conseils, de sa science, de sa sagesse et de sa culture.

Jusqu'en février 2013, date de sa renonciation historique, Joseph Ratzinger fut au service des petits et des humbles, afin que leur foi soit protégée de la puissance des idéologies. Durant 31 ans, nous nous étions habitués à une clarté et une pureté doctrinale dans les textes de l'Eglise. 

Très honnêtement, pour moi l'Eglise ressent son "absence" dans les débats qui agitent la conscience des catholiques. 

Il semble que le débat porté sur la place publique provient d'une part de la volonté, bonne et salutaire, du Pape François, d'avancer avec une méthode pro-synodale pour opérer un "brain storming", pour parler sans tabous des questions délicates.

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Mais d'autre part, il est toutefois manifeste que la confusion provient de la ligne intellectuelle du Cardinal Kasper, qui sonne peut-être comme une petite revanche: le chat n'est plus là, les souris dansent. 

Communion aux personnes divorcées-remariées: la lumière pacifiante de l'Eglise

Ci-dessous, la position officielle de Joseph Ratzinger, validée par toute l'Eglise, également par le récent synode sur la famille. Ce dernier n'a fait que confirmer l'enseignement classique de l'Eglise. 

L'exhortation apostolique "Familiaris consortio" de Jean-Paul II, publiée en 1981, a franchi un pas supplémentaire. Il est écrit, au numéro 84 : "Avec le Synode, j’exhorte chaleureusement les pasteurs et toute la communauté des fidèles à aider les divorcés en faisant en sorte, avec une grande charité, qu’ils ne se sentent pas séparés de l’Église [...]. Que l’Église prie pour eux, qu’elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse et qu’ainsi elle les soutienne dans la foi et dans l’espérance".

C’est ainsi qu’une mission importante est attribuée à la pastorale, mission qui n’a peut-être pas encore été suffisamment transposée dans la vie quotidienne de l’Église. Certains détails sont indiqués dans l’exhortation elle-même. Il y est dit que ces personnes, dans la mesure où elles sont baptisées, peuvent participer à la vie de l’Église et même qu’elles ont le devoir de le faire. Une liste des activités chrétiennes qui leur sont ouvertes et nécessaires est donnée. Peut-être, cependant, faudrait-il souligner avec davantage de clarté ce que peuvent faire leurs pasteurs et leurs frères dans la foi afin que ces personnes puissent ressentir véritablement l'amour de l’Église. Je pense qu’il faudrait leur reconnaître la possibilité de s’engager dans les associations ecclésiales et également celle d’accepter d’être parrain ou marraine, ce que le droit ne prévoit pas pour le moment.

Il y a un autre point de vue qui s’impose à moi. Si l’impossibilité de recevoir la sainte eucharistie est perçue comme tellement douloureuse, c’est notamment parce que, de nos jours, presque toutes les personnes qui participent à la messe s’approchent aussi de la table du Seigneur. Ce qui fait que ceux qui sont frappés par cette impossibilité apparaissent également comme étant publiquement disqualifiés en tant que chrétiens.

Je pense que l’avertissement que nous lance saint Paul, quand il nous invite à nous examiner nous-mêmes et à réfléchir au fait qu’il s’agit ici du Corps du Seigneur, devrait être de nouveau pris au sérieux : "Que chacun, donc, s’éprouve soi-même et qu’alors il mange de ce pain et boive de ce calice ; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit sa propre condamnation" (1 Cor 11, 28 s.) Un sérieux examen de soi, qui peut même conduire à renoncer à la communion, nous ferait en outre sentir d’une manière nouvelle la grandeur du don de l'eucharistie et il représenterait en même temps une forme de solidarité avec les divorcés remariés.

Je voudrais ajouter à cela une autre suggestion pratique. Dans beaucoup de pays on a vu s’installer la coutume selon laquelle les personnes qui ne peuvent pas recevoir la communion (par exemple celles qui appartiennent à d’autres confessions) s’approchent de l’autel, mais en gardant les mains sur la poitrine. Elles font comprendre, par ce comportement, qu’elles ne reçoivent pas le saint sacrement, mais qu’elles demandent une bénédiction, qui leur est donnée en tant que signe de l'amour du Christ et de l’Église. Il est certain que cette forme pourrait être également choisie par les personnes qui vivent un second mariage et qui, par conséquent, ne sont pas admises à la table du Seigneur. Le fait que cela rende possible une communion spirituelle intense avec le Seigneur, avec tout son Corps, avec l’Église, pourrait être pour elles une expérience spirituelle qui leur donnerait de la force et les aiderait.

Commentaires

Mon Père,
Vous faites bien de rappeler la pensée théologique si" éclairante et apaisante" de notre Pape émérite. Lui, il faisait de la "théologie à genoux". Le cardinal Kasper, le hérault de François, n'a pas, il est évident, la même envergure. Mais ce n'est peut-être pas le plus important.
En revanche l'humilité,la vraie et non pas l'affectée, est un garde-fou irremplaçable pour ne pas s'écarter de la Vérité.
Etonnant que le Pape fasse autant de publicité à ce Cardinal ouvertement opposé à Benoît XVI.

Écrit par : mcm | jeudi, 04 décembre 2014

Je ne suis pas certain que le Pape s'appuie et suit la ligne de Kasper.... Ce sont des analystes qui avancent cela. Mais entre ces analyses et les propres paroles du Pape, il y a souvent des différences.

Dans la conférence de presse dans l'avion du retour de Turquie, le Pape a dit que le synode était un espace sacré, protégé, pour que l'Esprit-Saint s'exprime. Comment douter que le Pape veuille suivre l'Esprit-Saint ? C'est sa mission !

Il a ensuite dit qu'il fallait lire le Synode dans son entier, et non pas documents provisoires, surtout que le dernier document est encore provisoire, et servira de base de travail pour les conférences épiscopales, les Eglises particulières, qui enverront à Rome leurs amendements pour ensuite refaire un document de travail.... C'est un processus, une démarche, qui agite certes, mais ne craignons rien.... Le Pape reste le Pape, et en effet alors Ratzinger était un titan de la pensée.... Il sera très vitre béatifié et canonisé, j'en suis sûr... je préfère le dire de son vivant, car un saint l'est durant sa vie, ou ne le sera jamais.

Écrit par : Don Dom | jeudi, 04 décembre 2014

Ma spiritualité,ma foi inébranlable, ma vie de chaque jour, alignée, en pensées, en paroles et en actions.

A 64 ans, divorcée depuis 1992, je vais m'unir enfin à l'homme que j'aime depuis seize ans.

La benefiction demandee, ne m'a pas ete accordée, au fait que la parole de l'évangile " l'homme ne defait pas ce que Dieu a unit " est irréversible, ne peut être contredite par une nouvelle bénédiction.

Je respecte la parole sacrée de l'Evangile.

Cependant, l'amour de Dieu n'exclut rien ni personne, ne juge pas...c'est pourtant de cette affliction, dont nous souffrons, qui est, je cite "une fin de non - recevoir, que notre mariage, pour un membre tres proche de notre famille " qui s' est révélé, comme si désormais, nous etions des "pestiférés " puisqu'elle se prévaut de devoir à présent, protéger son mari, ses enfants et elle même de nous autres.

Dois-je préciser que nous en sommes abasourdis ?

Que penser de ces personnes qui se recommandent de Dieu et qui pensent et agissent de la sorte.

(Intégrisme, exclusion, jugement de valeur ? )

Pardon !...Dieu est bien plus grand que cela, c'est...heureusement. ..ma conviction !

Avec tout mon respect,

Véronique n

Écrit par : BULTEAU Véronique | lundi, 02 mars 2015

Je comprends bien votre souffrance. Je ne peux pas directement répondre à votre situation personnelle car je n'ai pas tous les éléments.

Vous savez que l'Eglise promeut une enquête canonique et juridique pour voir si le sacrement de votre première union est valide. Je ne sais pas si vous l'avez fait.

Ensuite l'Eglise ne vous ferme pas la porte. Vous continuez à faire parti de la famille des chrétiens. Vous êtes invités à prier....

Si votre première union était sacramentelle, alors Dieu vous a unis et les hommes ne peuvent pas séparer ce que Dieu a uni. Un moment donné de votre vie, vous avez décidé de vous marier en toute liberté avec la personne que vous aimiez et avez choisi la fidélité et la fécondité. Il y a des promesses qui engagent toutes une vie, dans la joie comme dans les épreuves.

Mais je ne connais pas votre situation.

Sachez que Dieu ne vous rejette pas ! Il vous aime d'une façon inconditionnelle ! Continuez de prier, de chercher la vérité dans votre vie. Trouvez un prêtre ou un ami chrétien pour vous accompagner. Lorsque vous allez à la messe, chaque Dimanche, demandez à Dieu de vous bénir, de vous montrer le chemin. Je suis persuadé que vous trouverez Dieu qui seul peut vous comblez totalement. Que la Vierge soit sur votre chemin. Avec ma prière pour vous. Et désolé si j'ai pas tout compris de votre situation de souffrance. Dieu vous aime et vous béni.

Écrit par : Don Dom | lundi, 02 mars 2015

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