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lundi, 03 novembre 2014

Le Synode tel qu'il s'est passé

Antonio Spadaro: ce qui s’est passé au Synode

Le Père Jésuite Antonio Spadaro rend compte du déroulement du dernier Synode consacré à la famille. 

Ces quelques lignes du Père jésuite,  que je résume succinctement, dans les pages de la Civiltà Cattolica, organe prestigieux de la compagnie de Jésus, et édité avec le placet de la Secrétairerie d’Etat, permettent de comprendre le projet pastoral du Pape François. Le Pape désire que le Synode soit un lieu de dialogue, incluant les fidèles laïcs. Cela s'est remarqué dans la préparation de la rencontre et dans son déroulement. Ce projet synodal, de dialogue, est présent dans la suite pastorale en vue du Synode de 2015. 

Il est intéressant de noter que le document provisoire a été rédigé par le Cardinal Erdö et par le théologien italien Mgr Forte. On apprend ensuite que le texte a été également amendé par des Pères du Synode lors des rencontres linguistiques. Sa lecture dans l’Aula fut d’ailleurs suivi par vingt secondes d’applaudissements, ce qui est symboliquement très fort.

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Le Synode est normalement précédé de Lineamenta. Pour cette édition, une consultation mondiale auprès des diocèses, afin d’interroger et de sonder tous les fidèles, a remplacé un tel document. Ce fut le document de travail de base en vue du Synode.

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Notes personnelles

Mes doutes quant à l’opportunité de publier un texte provisoire

Le mystère de la publication de ce document reste pourtant entier. Des questions méritent d’être posées : y avait-il une stratégie de communication ? Comment se fait-il que ce document provisoire, qui fut toujours rendu public par le passé, n’a pas été l’occasion d’une réflexion médiatique au sein du Synode ? Et surtout, comment se fait-il que ce texte provisoire ne reflétait pas l’ensemble des débats de l’Aula synodale ? Finalement, pourquoi l'excellente stratégie pastorale décrite par le Père Spadaro n'est pas doublée d'une stratégie médiatique équivalente ?

Par exemple, le thème de l’homosexualité comporte en lui-même une « news value », c’est-à-dire une valeur médiatique très importante. Les agences de presse sont donc à l’affut de la moindre déclaration sur ce genre de sujets.

Prenons pour preuve le préservatif évoqué, avec raison, par le Pape Benoît XVI dans son avion pour l’Afrique en 2010. Le Synode sur l’Afrique de 2008 fut pourtant un événement totalement oublié par nos médias occidentaux et les thèmes cruciaux abordés complètements passés sous silence: la pauvreté, l’alimentation, la lutte contre les maladies etc.

Tout contribue au bien: la volonté du Pape de dialoguer

Comme le souligne le Père jésuite, le Pape François, connaisseur des débats synodaux depuis 2001, a souhaité que les Pères puissent parler dans le Seigneur sans aucune crainte, sans avoir des rétorsions après leurs interventions. Le Pape, garant de la foi, a demandé expressément la liberté totale de parole.

the-vatican-92803__180.jpgDe même pour la suite de ce Synode extraordinaire : le Pape souhaite que la discussion se poursuive dans les diocèses, parmi les chrétiens.

Le Saint-Père veut et souhaite ce débat, non pas pour remettre en cause l’enseignement de l’Eglise, car il pense comme elle, mais pour que ces points forts et délicats, telle que la communion pour les personnes divorcées remariées, des personnes homosexuelles, des unions civils, ne soient plus des « tabous », que l’on en explique les raisons, sans se contenter "de l’interdit".

Parler, dialoguer, discuter, sans menacer les autres, mais avec bienveillance, avec charité et miséricorde, voilà le vent de l’Esprit Saint qui ne demande qu’à souffler parmi les fidèles.

L’Eglise n’est pas que le Pape, les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses, mais nous sommes tous ensemble, par le baptême, des fidèles de l’unique Eglise du Christ (catéchèse du Pape François après le Synode).

Au bout du compte, on ne pourra jamais reprocher à l’Eglise de n’avoir pas oser parler ensemble des sujets délicats, des thèmes en souffrance. Nous pourrions dire que le Pape et les évêques sont désormais moins seuls et isolés, car le Synode pense comme eux. L’Eglise n’est pas une monarchie, ni un Parlement, mais une communion des fidèles dans la foi.

Confiance en l’Esprit Saint

Le Pape François fait en quelque sorte basculer le centre de la foi vers le Christ, fait confiance à l’Esprit Saint, qui parle au coeur des laïcs, des familles, des couples qui vivent la vocation du mariage. L’un des fruits du dernier Synode a fleuri: le Pape n’est plus celui qui "dicte la foi", car avec lui, des évêques, des prêtres, de laïcs, des couples pensent comme lui, avec lui. Pierre est le gardien, le garant. 

Dans les années 2000, le Cardinal Ratzinger le rappelait: lorsque les évêques, les conférences épiscopales relayeront la foi commune, la décentralisation tant espérée se fera naturellement. 

A lire: Abbé Philippe Aymon, le Cardinal Müller

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