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dimanche, 29 septembre 2013

Le catholicisme source de guerre, menace pour la paix confessionnelle ?

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(Le livre de "Saint Nicolas de Flüe", du Cardinal genevois Charles Journet, un de ses meilleurs livres selon ce grand théologien de Fribourg)

Il n'est pas rare de considérer le christianisme comme la cause des guerres; la revendication de la plénitude de la vérité par le catholicisme serait une source des conflits, qui engendrerait les guerres de religions, origine de tous les maux.

Pour le XXIème siècle, l'histoire suisse "officielle" retient que les catholiques étaient une menace pour la paix confessionnelle. 

Les catholiques ont hélas usé de la violence au cours de l'histoire. Les demandes de pardon du futur saint Jean Paul II lors du Jubilé de l'an 2000 prennent alors tout leur sens. L'Eglise est sainte, sans péché, mais non sans pécheurs qui masquent le vrai visage pacifique du Christ. 

Le 25 septembre, la Confédération Suisse célèbre son saint patron, frère Nicolas de Flüe, qui a rétabli la paix entre les cantons suisses en proie au risque d'une guerre civile. Frère Nicolas fut canonisé par le Pape Pie XII en 1947, comme protecteur de la Paix pour un monde sortie des plaies de la guerre. 

switerla.jpgLettre de Saint Nicolas, aux Bernois

« Que le nom de Jésus soit votre salut!» Nous vous souhaitons beaucoup de bien et nous vous remercions pour celui que vous nous faites. Le Saint-Esprit soit votre suprême récompense. Je vous remercie de tout coeur et bien sincèrement pour votre gracieux présent ; j'y reconnais votre paternelle affection, et celle-ci me fait encore plus plaisir que le présent lui-même. Ce qui ne veut pas dire que celui-ci ne m'agrée pas. Fût-il moitié moindre que j'en serais encore enchanté. Puissé-je mériter toujours votre bienveillance devant Dieu et devant les hommes. Ma bonne volonté tout au moins s'y emploiera.

Votre messager s'est fort bien acquitté de sa mission et je vous le recommande.
La charité que vous me témoignez m'incite à vous entretenir davantage. Obéir est le plus grand honneur au ciel et sur la terre. Appliquez-vous donc à être obéissants (solidaires) les uns envers les autres. La sagesse est le plus désirable de tous les biens parce qu'elle permet d'entreprendre toutes choses en les menant à bien.

La paix se trouve toujours en Dieu, car Dieu est la paix, et la paix ne peut être troublée. La discorde au contraire trouble toujours. Veillez donc à chercher avant tout la paix.

Protégez les veuves et les orphelins comme vous l'avez fait jusqu'ici. Celui qui jouit ici-bas d'un plus grand bien-être qu'il en soit reconnaissant envers Dieu, afin que son bonheur soit encore augmenté dans le Ciel. Les fautes publiques il faut les empêcher et s'en tenir toujours à leur propos à la justice. Gardez aussi le souvenir de la Passion du Seigneur dans vos cœurs, car il est pour l'homme la plus grande des consolations à la dernière heure.

Beaucoup sont dans le doute au sujet de la foi et à cause de la foi. Il ne faut pas douter des vérités de la foi, elles sont comme elles ont été révélées. Je ne vous écris pas ces choses parce que je pense que vous ne croyez pas comme il faut, et, je ne doute pas que vous ne soyez de bons chrétiens. Mais je vous écris pour vous avertir, afin que si le mauvais esprit vous tente, vous lui résistiez d'autant mieux, comme de fidèles chevaliers.

C'est tout. Dieu soit avec vous. Donné le jour de la Sainte-Barbe, en l'an 82. Moi, Frère Nicolas de Flue, j'ai apposé mon sceau personnel sur cette lettre. »

samedi, 28 septembre 2013

Arabie: appel à détruire les églises

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source: Fides

Le scheik Abdul Aziz bin Abdullah, grand mufti d’Arabie Saoudite – pays allié de l’Occident sur la scène politique mondiale – a déclaré qu’il « est nécessaire de détruire toutes les églises de la région ». Ainsi que cela a été indiqué à Fides, parlant à une délégation provenant du Koweït, Abdul Aziz bin Abdullah a souligné que l’élimination des églises serait en accord avec la règle séculaire selon laquelle l’islam est la seule religion praticable dans la péninsule arabique. 

vendredi, 27 septembre 2013

Pape de première classe, François est déformé

images-1.jpegUne phrase sortie de son contexte*, prononcée lors de la Messe du matin dans l'une de ses belles homélies, toujours profondes et très concrètes. 

"On ne rencontre pas Jésus en première classe, ni dans la bibliothèque"

On a vite fait de mettre une photo d'un voyageur en première classe, pour exalter la pauvreté et lancer un petit coup supplémentaire au Pape émérite, homme des livres et des bibliothèques. 

Sauf que ce n'est pas cela que le Pape a voulu dire.... 

La vie d'un chrétien n'est pas tranquille, de tout repos comme en première classe, ou dans une salle de lecture, une bibliothèque. 

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Soit Benoît XVI, soit le Pape François, tous les deux de première classe, sont filtrés dans leurs discours, au point de faire de François un Pape de rupture, ce qui est tout simplement médiatiquement construit. 

* Car « Jésus fait des problèmes » : « on ne peut pas connaître Jésus sans avoir de problèmes. Et j’oserais dire: ‘Si tu veux avoir un problème, emprunte la route pour connaître Jésus. Et tu n’en auras pas qu’un, mais beaucoup !’ ».

Pourtant, « c’est la route pour connaître Jésus : on ne peut pas connaître Jésus en première classe. Jésus se connaît sur le chemin quotidien de tous les jours. On ne peut pas connaître Jésus dans la tranquillité, ni dans la bibliothèque… ».

Porter l'oeuvre de Joseph Ratzinger jusqu'au périphérie

images.jpegPorter l'oeuvre de Ratzinger aux Eglises "de la périphérie" 1/2
Symposium au Bénin, par Mgr Adoukonou

Luca Caruso

ROME, 25 septembre 2013 (Zenit.org) - L’œuvre de Benoît XVI « fournit un exemple pour réaliser l’inculturation, ce qui est le but des Églises non européennes, afin de véhiculer le message et la personne de Jésus dans leur culture », estime Mgr Adoukonou.

Un Symposium international pour théologiens africains de diverses universités catholiques européennes et académies, et du « Schülerkreis Joseph Ratzinger-Benoît XVI » a eu lieu du 16 au 21 septembre 2013, à Cotonou, au Bénin.

Mgr Barthélemy Adoukonou, secrétaire du Conseil pontifical de la culture et organisateur de la rencontre, explique aux lecteurs de Zenit les tenants et aboutissants du symposium, qui avait pour objectif de permettre une appropriation pastorale et pédagogique de la trilogie « Jésus de Nazareth » de Joseph Ratzinger-Benoît XVI.

Zenit – Excellence, vous avez été parmi les derniers élèves du professeur Ratzinger. Quels souvenirs conservez-vous de ces années ?

Mgr Barthélemy Adoukonou – Lorsque j’étais séminariste à l’université Urbaniana, j’étais un lecteur assidu de Ratzinger et de Rahner et, dans l’éventualité d’une thèse de théologie, j’aurais aimé la présenter avec l’un d’eux. Six ans plus tard, quand je me suis rendu en Allemagne, Rahner était déjà professeur émérite et j’ai écrit à Ratzinger, qui m’a aussitôt accueilli. Je suis allé le voir, j’ai suivi ses cours et les salles étaient toujours pleines. C’était un maître très brillant, tellement brillant qu’en l’écoutant tout le monde se sentait intelligent.

Quand on lisait sa thèse de doctorat en théologie, écrite à l’âge de 24 ans, on se demandait comment il était possible de connaître tant de choses et avec une telle précision. En même temps, il était très humble. Nous percevions qu’il se mettait en retrait pour présenter Quelqu’un d’autre, c’était vraiment un théologien au service de la Révélation de Dieu en Jésus de Nazareth. Lorsque les rencontres de doctorants étaient organisées, il invitait toujours un enseignant qui n’appartenait pas à son école. C’était un théologien très ouvert, humble, brillant, qui mettait la foi au centre, ce à quoi la théologie doit s’appliquer.

Pourquoi un symposium sur « Jésus de Nazareth » au Bénin ?

Pour donner aux gens la possibilité de rencontrer un grand maître de théologie, mais aussi un pasteur de son niveau, évêque, puis pape et maintenant pape émérite. Cela vaut la peine de présenter son dernier livre qui est le sommet de sa théologie.

À qui s’est adressé le Symposium et quels étaient ses objectifs ?

benedict_CARDINAL_RATZINGER.jpgNotre intention était de rencontrer non seulement les universitaires, les séminaires majeurs, les facultés de théologie et les différents instituts, mais aussi des personnes de culture normale, toutes celles qui ont envie de faire une rencontre avec le Christ, qui vivent l’Année de la foi, dans le cadre des célébrations du cinquantième anniversaire du concile Vatican II. Cette rencontre était non seulement pour les savants mais aussi pour les pasteurs et pour tous ceux qui cherchent le Christ aujourd’hui.

Il s’est agi en quelque sorte d’une méditation interculturelle sur le message et la figure de Jésus de Nazareth. Et je crois que Ratzinger – théologien européen qui a su opérer l’inculturation de la foi dans la culture moderne, tandis qu’en Europe on enregistre un divorce entre culture et foi – nous fournit un exemple pour réaliser l’inculturation, ce qui est le but des Églises non européennes, afin de véhiculer le message et la personne de Jésus dans leur culture. Ratzinger a accompli pendant cinquante ans un immense travail : c’est un bien commun pour nous tous, une théologie aussi féconde pour la vie spirituelle. Ratzinger sera de plus en plus aimé chez nous. Un théologien, un pape… Pour moi, c’est un saint !

D’après vous, quelle est la valeur de la trilogie sur Jésus dans l’ensemble de la production de Ratzinger ?

Il me semble que cette trilogie est importante et belle. Le regretté cardinal Martini avait rêvé d’écrire une synthèse sur Jésus de Nazareth, mais il était très heureux que ce livre ait été déjà écrit par Ratzinger ; il souhaitait à tous d’éprouver la même joie que lui.

Pour nous, la question herméneutique sera toujours très importante : nous utilisons la méthode historico-critique mais Ratzinger, pour la compléter, a aussi utilisé la méthode canonique, ouverte à la Tradition. Pour Vatican II, l’Écriture doit devenir toute l’âme de la théologie. Ratzinger applique avec clarté une méthodologie qui met toujours en relation le contenu de la foi et la vie, et ceci a un poids inestimable. Nous, en Afrique, nous avons un grand besoin de cette "ratio formationis", qui devrait être pensée à fond et inculturée, contextualisée. Avec Ratzinger, nous n’avons pas seulement les principes, les méthodes : il les a mis en pratique, il en a obtenu un fruit si consistant que nous voulons tous nous en nourrir. Je crois que cela vaut la peine de s’en inspirer pour créer notre "ratio formationis" pour nos séminaires, nos universités, mais aussi pour la pastorale concrète. Ce sera d’une très grande utilité.

Quels ont été les thèmes essentiels qui alimenteront la réflexion de ce symposium ?

Le symposium s’est déroulé en deux temps : pendant trois jours, la lecture de la trilogie, avec une quarantaine de participants ; puis trois autres journées avec un symposium de théologie sur divers arguments, pour lequel nous avons dépassé la centaine de participants, avec aussi des personnes venant d’ailleurs que du Bénin.

Parmi les thèmes abordés, la question herméneutique, la prière de Jésus et la christologie de Ratzinger, sa spiritualité christocentrique, son ecclésiologie, qui le rend si proche des Africains. L’Église africaine est entrée dans le domaine de la théologie à travers l’ecclésiologie parce que, au premier Synode pour l’Afrique, elle a fait le choix de s’édifier elle-même et d’aider l’Église tout entière à se construire comme famille de Dieu. Cette famille de Dieu suppose le corps fraternel du Christ, celui qui est né de la résurrection. Ce corps est le lieu où s’est manifestée, à mon avis, l’ecclésiologie typiquement "ratzingérienne" : substitution et communion. Jésus est le descendant d’Abraham, avec qui Dieu a noué l’alliance (Genèse 22). Dieu a donné un fils, un descendant, qui est le Christ : c’est l’unique alliance qui fait la synthèse de toutes les autres alliances et en Jésus, il y a vraiment cette substitution du fils de Dieu, son fils unique, au fils d’Abraham, Isaac. C’est lui qui acceptera d’élargir l’humanité et de la racheter. Je pense que l’ecclésiologie de Ratzinger est très importante parce que, avec le concept de famille, de corps du Christ, nous sommes très proches de lui.

A suivre…

Traduction d’Hélène Ginabat

Prêtre est bel et bien le plus beau métier du monde

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Président ? Pilote ? Médecin ? Avocat ?

A la lecture du Magazine anglophone Forbes, la "profession" de prêtre est tout simplement celle qui rend la plus heureuse, qui donne le plus de satisfaction à ceux qui l'exercent. Parmi un "top ten" de 10 métiers, celui de prêtre remporte le premier prix. Le second est pompier ! 

Sans sexe ?

Aujourd'hui, certains pensent qu'il est impossible d'être heureux, sans argent, sans sensations fortes, dans le célibat, sans relations sexuelles, dans l'abstinence, pour l'Amour de Dieu et le service des autres. Les faits de cette enquête prouvent le contraire. 

Homosexualité: Barilla et ses pâtes écologiques

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La société ne veut pas de "couple" de même sexe dans sa publicité.

La célèbre firme des pâtes italiennes se voit victime d'un boycott. En cause: la volonté marketing d'être pour la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme. 

Sur Twitter, les hashtag #iostoconbarilla ou hélas #boycottabarilla sont fort fréquentés. 

Cela permet de comprendre comment la communication est capitale pour promouvoir la famille, en se lançant dans un marketing professionnel, offensif mais jamais offensant. Les partisans de la cause homosexuelle l'ont fort bien compris.

Tout un nouveau vocabulaire imprègne l'opinion publique via les informations (TV, Radio, journaux, Web): homophobie, famille traditionnelle, mariage pour tous, genre, parent ... un véritable magistère cathodique allié à un service inquisiteur immédiat pour ceux qui pensent de façon différente. 

Aujourd'hui, il est impossible de servir un idéal ou une cause, sans penser à la communication. 

BFMTV

jeudi, 26 septembre 2013

Bernard Pivot: L'ère charnière de Twitter, un pivot dans l'écriture

lundi, 23 septembre 2013

Saint Jean Paul II: le 30 septembre, le Pape dira que c'est pour le 27 avril 2014

images.jpegCANONISATION DE JEAN XXIII ET JEAN-PAUL II

Cité du Vatican, 21 septembre 2013 (VIS). L'Office des cérémonies pontificales annonce que, lundi 30 septembre, le Saint-Père présidera le consistoire ordinaire public pour les causes de canonisation des Papes Jean XXIII et Jean-Paul II.

Le Pape n'est pas Tarzan

A Cagliari, devant les jeunes, le pape est revenu ce soir sur sa décision de devenir prêtre, prise il y a 60 ans, le 21 septembre 1953. Il a alors évoqué les “succès“, les “joies“ de ces 60 années passées, mais aussi ses “échecs“, ses “fragilités“, ses “péchés“...

“Je ne m’en suis jamais voulu“, a alors lancé le pape aux jeunes avant de poursuivre : “Je ne m’en suis jamais voulu… Est-ce parce que je me sentais fort comme Tarzan ? Non, parce que même dans les moments les plus sombres (…) j’ai regardé Jésus et j’ai eu confiance en lui, et il ne m’a pas laissé tout seul“. ...
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Homélie du matin du Pape François

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Le Pape se présente comme pécheur, comme Saint Matthieu

.... "Oui, mais la meilleure synthèse, celle qui est la plus intérieure et que je ressens comme étant la plus vraie est bien celle-ci : je suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard  ; je suis un homme qui est regardé par le Seigneur. Ma devise Miserando atque eligendo je l’ai toujours ressentie comme pour moi profondément vraie. Le gérondif latin miserando me semble intraduisible tant en italien qu’en espagnol. Il me plaît de le traduire avec un autre gérondif qui n’existe pas : misericordiando (en faisant miséricorde). »

« Je ne connais pas Rome. Je connais peu de chose. Parmi celles-ci Sainte-Marie Majeure : j’y allais toujours. »

« Voilà, je connais Sainte-Marie Majeure, Saint-Pierre… mais, venant à Rome, j’ai toujours habité rue de la Scrofa. De là, je visitais souvent l’Eglise de Saint-Louis des Français, et j’allais contempler le tableau de la vocation de saint Matthieu du Caravage. »

« Ce doigt de Jésus... vers Matthieu. C’est comme cela que je suis, moi. C’est ainsi que je me sens, comme Matthieu."

« C’est le geste de Matthieu qui me frappe : il attrape son argent comme pour dire : “Non, pas moi ! Non, ces sous m’appartiennent !” Voilà, c’est cela que je suis : un pécheur sur lequel le Seigneur a posé les yeux. C’est ce que j’ai dit quand on m’a demandé si j’acceptais mon élection au Pontificat. “Peccator sum, sed super misericordia et infinita patientia Domini nostri Jesu Christi confisus et in spiritu penitentiae accepto” (je suis pécheur, mais, par la miséricorde et l’infinie patience de Notre Seigneur Jésus Christ, je suis confiant et j’accepte en esprit de pénitence).»

Entretien du Pape avec les Revues Jésuites

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Sardaigne: le Pape parle de l'argent, du travail et de l'euthanasie silencieuse

Antoine-Marie Izoard

Zenit, traduction de "l'impro" du Pape

2044508258_le_pape_en_sardaigne_denonce_un_systeme_econom.jpgCette ville est la deuxième que je visite en Italie, c’est curieux : toutes les deux, la première et celle-ci, sont des îles. Dans la première, j’ai vu la souffrance de tant de personnes qui cherchent, en risquant leur vie, dignité, pain, santé : le monde des réfugiés.

Et j’ai vu la réponse de cette ville, qui, tout en étant une île, n’a pas voulu s’isoler, et accueille celui-là, le fait sien, et nous donne un exemple d’accueil : souffrance et réponse positive. Ici, dans cette deuxième ville-île que je visite, je trouve aussi de la souffrance ; une souffrance dont l’un de vous a dit qu’elle t’affaiblit et finit par te voler l’espérance.

Une souffrance, le manque de travail, qui te conduit - excusez-moi si je suis un peu fort, mais je dis la vérité -, qui te conduit à te sentir sans dignité. Et là où il n’y a pas de travail, manque la dignité. Et ceci n’est pas un problème de la Sardaigne seulement – même s’il est fort ici – ce n’est pas un problème de l’Italie ou de certains pays d’Europe, c’est le résultat du choix mondial, d’un système économique qui conduit à cette tragédie : un système économique qui a au centre une idole qui s’appelle l’argent.

Et Dieu a voulu qu’au centre du monde il n’y ait pas une idole, mais l’homme, l’homme et la femme, qui fassent avancer le monde par leur travail.

Mais maintenant, au centre de ce système sans éthique, il y a une idole, et le monde est devenu idolâtre de ce dieu argent, c’est l’argent qui commande, et toutes les choses qui servent à cette idole. Et qu’est-ce qui se passe ? Pour défendre cette idole, tous se rassemblent au centre et les extrémités tombent: les personnes âgées tombent parce qu’il n’y a pas de place pour eux dans ce monde. Certains parlent de cette habitude d’euthanasie cachée, qui est de ne pas s’en soucier, de ne pas les prendre en compte, de les laisser tomber.

Et tombent les jeunes qui ne trouvent pas de travail, leur dignité. Mais pensez-y : dans un monde dans lequel les jeunes, des générations (deux) de jeunes, ne trouvent pas de travail, n’a pas d’avenir. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas de dignité. Ou c’est difficile d’avoir une dignité sans travail. Voilà votre souffrance, ici. Voilà la prière que vous avez criée : travail ! Travail ! Travail ! C’est une prière ! Une prière nécessaire.

Le travail veut dire dignité, veut dire rapporter du pain à la maison, le travail veut dire aimer. Et pour défendre ce système économique idolâtre, on instaure la culture du rebut, on rejette les jeunes et on rejette les anciens. Et nous devons dire non à cette culture du rebut, nous devons dire que nous voulons un système juste qui nous fasse aller de l’avant. Nous devons dire que nous ne voulons pas de ce système économique globalisé qui nous fait tant de mal. Au centre il doit y avoir l’homme et la femme, comme Dieu le veut, et non pas l’argent.

LE PAPE FRANÇOIS FUSTIGE “L’ARROGANCE“ DE CERTAINS CHRÉTIENS DANS LE SERVICE DES PAUVRES. 
Cagliari (Italie) - le 22/09/2013 | Par Agence I.Media

“Le Christ n’est pas venu pour faire un défilé, pour se montrer“. C’est ce que le pape François a lancé lors d’une rencontre avec des pauvres et des prisonniers dans la cathédrale de Cagliari (Italie), le 22 septembre 2013 en début d’après-midi. Le pape a alors dénoncé avec force “l’arrogance“ de certains dans le service des pauvres et encouragé les chrétiens à s’engager en politique pour le bien de la société.