lundi, 23 septembre 2013
Sardaigne: le Pape parle de l'argent, du travail et de l'euthanasie silencieuse
Zenit, traduction de "l'impro" du Pape
Cette ville est la deuxième que je visite en Italie, c’est curieux : toutes les deux, la première et celle-ci, sont des îles. Dans la première, j’ai vu la souffrance de tant de personnes qui cherchent, en risquant leur vie, dignité, pain, santé : le monde des réfugiés.
Et j’ai vu la réponse de cette ville, qui, tout en étant une île, n’a pas voulu s’isoler, et accueille celui-là, le fait sien, et nous donne un exemple d’accueil : souffrance et réponse positive. Ici, dans cette deuxième ville-île que je visite, je trouve aussi de la souffrance ; une souffrance dont l’un de vous a dit qu’elle t’affaiblit et finit par te voler l’espérance.
Une souffrance, le manque de travail, qui te conduit - excusez-moi si je suis un peu fort, mais je dis la vérité -, qui te conduit à te sentir sans dignité. Et là où il n’y a pas de travail, manque la dignité. Et ceci n’est pas un problème de la Sardaigne seulement – même s’il est fort ici – ce n’est pas un problème de l’Italie ou de certains pays d’Europe, c’est le résultat du choix mondial, d’un système économique qui conduit à cette tragédie : un système économique qui a au centre une idole qui s’appelle l’argent.
Et Dieu a voulu qu’au centre du monde il n’y ait pas une idole, mais l’homme, l’homme et la femme, qui fassent avancer le monde par leur travail.
Mais maintenant, au centre de ce système sans éthique, il y a une idole, et le monde est devenu idolâtre de ce dieu argent, c’est l’argent qui commande, et toutes les choses qui servent à cette idole. Et qu’est-ce qui se passe ? Pour défendre cette idole, tous se rassemblent au centre et les extrémités tombent: les personnes âgées tombent parce qu’il n’y a pas de place pour eux dans ce monde. Certains parlent de cette habitude d’euthanasie cachée, qui est de ne pas s’en soucier, de ne pas les prendre en compte, de les laisser tomber.
Et tombent les jeunes qui ne trouvent pas de travail, leur dignité. Mais pensez-y : dans un monde dans lequel les jeunes, des générations (deux) de jeunes, ne trouvent pas de travail, n’a pas d’avenir. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas de dignité. Ou c’est difficile d’avoir une dignité sans travail. Voilà votre souffrance, ici. Voilà la prière que vous avez criée : travail ! Travail ! Travail ! C’est une prière ! Une prière nécessaire.
Le travail veut dire dignité, veut dire rapporter du pain à la maison, le travail veut dire aimer. Et pour défendre ce système économique idolâtre, on instaure la culture du rebut, on rejette les jeunes et on rejette les anciens. Et nous devons dire non à cette culture du rebut, nous devons dire que nous voulons un système juste qui nous fasse aller de l’avant. Nous devons dire que nous ne voulons pas de ce système économique globalisé qui nous fait tant de mal. Au centre il doit y avoir l’homme et la femme, comme Dieu le veut, et non pas l’argent.
Cagliari (Italie) - le 22/09/2013 | Par Agence I.Media
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