(Le livre de "Saint Nicolas de Flüe", du Cardinal genevois Charles Journet, un de ses meilleurs livres selon ce grand théologien de Fribourg)
Il n'est pas rare de considérer le christianisme comme la cause des guerres; la revendication de la plénitude de la vérité par le catholicisme serait une source des conflits, qui engendrerait les guerres de religions, origine de tous les maux.
Pour le XXIème siècle, l'histoire suisse "officielle" retient que les catholiques étaient une menace pour la paix confessionnelle.
Les catholiques ont hélas usé de la violence au cours de l'histoire. Les demandes de pardon du futur saint Jean Paul II lors du Jubilé de l'an 2000 prennent alors tout leur sens. L'Eglise est sainte, sans péché, mais non sans pécheurs qui masquent le vrai visage pacifique du Christ.
Le 25 septembre, la Confédération Suisse célèbre son saint patron, frère Nicolas de Flüe, qui a rétabli la paix entre les cantons suisses en proie au risque d'une guerre civile. Frère Nicolas fut canonisé par le Pape Pie XII en 1947, comme protecteur de la Paix pour un monde sortie des plaies de la guerre.
Lettre de Saint Nicolas, aux Bernois
« Que le nom de Jésus soit votre salut!» Nous vous souhaitons beaucoup de bien et nous vous remercions pour celui que vous nous faites. Le Saint-Esprit soit votre suprême récompense. Je vous remercie de tout coeur et bien sincèrement pour votre gracieux présent ; j'y reconnais votre paternelle affection, et celle-ci me fait encore plus plaisir que le présent lui-même. Ce qui ne veut pas dire que celui-ci ne m'agrée pas. Fût-il moitié moindre que j'en serais encore enchanté. Puissé-je mériter toujours votre bienveillance devant Dieu et devant les hommes. Ma bonne volonté tout au moins s'y emploiera.
Votre messager s'est fort bien acquitté de sa mission et je vous le recommande.
La charité que vous me témoignez m'incite à vous entretenir davantage. Obéir est le plus grand honneur au ciel et sur la terre. Appliquez-vous donc à être obéissants (solidaires) les uns envers les autres. La sagesse est le plus désirable de tous les biens parce qu'elle permet d'entreprendre toutes choses en les menant à bien.
La paix se trouve toujours en Dieu, car Dieu est la paix, et la paix ne peut être troublée. La discorde au contraire trouble toujours. Veillez donc à chercher avant tout la paix.
Protégez les veuves et les orphelins comme vous l'avez fait jusqu'ici. Celui qui jouit ici-bas d'un plus grand bien-être qu'il en soit reconnaissant envers Dieu, afin que son bonheur soit encore augmenté dans le Ciel. Les fautes publiques il faut les empêcher et s'en tenir toujours à leur propos à la justice. Gardez aussi le souvenir de la Passion du Seigneur dans vos cœurs, car il est pour l'homme la plus grande des consolations à la dernière heure.
Beaucoup sont dans le doute au sujet de la foi et à cause de la foi. Il ne faut pas douter des vérités de la foi, elles sont comme elles ont été révélées. Je ne vous écris pas ces choses parce que je pense que vous ne croyez pas comme il faut, et, je ne doute pas que vous ne soyez de bons chrétiens. Mais je vous écris pour vous avertir, afin que si le mauvais esprit vous tente, vous lui résistiez d'autant mieux, comme de fidèles chevaliers.
C'est tout. Dieu soit avec vous. Donné le jour de la Sainte-Barbe, en l'an 82. Moi, Frère Nicolas de Flue, j'ai apposé mon sceau personnel sur cette lettre. »
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