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dimanche, 20 octobre 2013

Fosses ardéatines, Erich Priebke et la FSSPX

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A lire: Benoît XVI et le Cardinal Montezemolo ( Cardinal touché par ce massacre - Son père, le colonel Joseph, est parmi les 335 victimes du massacre perpétré par les Allemands le 24 Mars 1944 )

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Obsèques d'un criminel nazi

Deux communiqués qui se contredisent. Il est clair que l'Eglise catholique avait le droit et le devoir de refuser les obsèques de Erich Priebke.

Mais pourquoi donc: dès qu'une histoire de nazis, d'antisémitisme ou de camps de concentration agitent nos consciences et le monde médiatique, la FSSPX est presque toujours présente ? L'Eglise catholique romaine lui interdit les célébrations dans ses églises, car elle ne se reconnaît pas dans la FSSPX, qui n'est pas catholique.  

Lien: Le Figaro / La Croix

 Communiqué du district d'Italie de la Fraternité

Ces dernières heures, la Fraternité Saint-Pie X a reçu la demande de la part de la famille de M. Erich Priebke de pouvoir célébrer les obsèques de l’ex-officier allemand controversé, qui fut condamné par la justice italienne pour le massacre atroce des Fosses ardéatines. 
Un chrétien qui a été baptisé et qui a reçu les sacrements de la Confession et de la Sainte Eucharistie, quels qu’aient été ses fautes et ses péchés, dans la mesure où il meurt réconcilié avec Dieu et avec l’Église a droit à la célébration de la messe et aux obsèques. 
Par la présente, nous confirmons notre refus de toute forme d’antisémitisme et de haine raciale ainsi que de toute forme de haine. La religion catholique est celle de la miséricorde et du pardon. 
Ces funérailles auraient dû se dérouler de manière privée, sans aucune publicité ou instrumentalisation médiatique. 
En souhaitant à tous les journalistes un bon travail, nous restons convaincus de la nécessité de ne pas transformer un acte de piété chrétienne en un geste idéologique, la piété et la miséricorde ne pouvant pas être à géométrie variable, mais devant toujours guider l’Église de Dieu. 
Enfin, Par la présente nous démentons résolument toute autre déclaration prétendue de membres de la Fraternité recueillie ces dernières heures par les journaux. . 

Le district d’Italie de la Fraternité Saint-Pie X

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L'Eglise prie pour les pécheurs, mais peut refuser les funérailles
L'Eglise et l'Etat italiens salués par la communauté juive

Anita Bourdin 

ROME, 18 octobre 2013 (Zenit.org) -

Le droit de l’Eglise catholique prévoit que l’on puisse - et même que l'on "doive" - refuser des funérailles religieuses à un criminel jamais repenti. Cela ne veut pas dire refuser de prier. Or, dans le cas du criminel nazi et négationniste Erich Priebke, mort à Rome, à l’âge de cent ans, il y a une semaine, vendredi 11 octobre, c’est son avocat qui a refusé la forme de prière proposée par le diocèse. L’Etat italien a refusé les célébrations publiques. La  communauté juive a salué l’attitude de l’Eglise et de l’Etat. Le Code de droit canon dit en effet, au canon 1184 - § 1 : « Doivent être privés des funérailles ecclésiastiques, à moins qu'ils n'aient donné quelque signe de pénitence avant leur mort (…) les autres pécheurs manifestes, auxquels les funérailles ecclésiastiques ne peuvent être accordées sans scandale public des fidèles. »
 
Le capitaine des SS (Hauptsturmführer) était le second d'Herbert Kappler, pendant l’Occupation nazie de Rome. Il s’est réfugié en Argentine pendant 50 ans, avant d’être extradé en 1995 vers l’Italie, où il a été traduit devant les tribunaux pour le massacre de 335 civils aux Fosses ardéatines, le 24 mars 1943, en représailles pour un attentat qui avait tué la veille 33 soldats allemands, Via Rasella.Il a prétendu ne pas être responsable, sous le prétexte qu'il avait obéi à des ordres. Le massacre a été organisé et exécuté par Herbert Kappler, alors commandant de la police militaire allemande à Rome, assisté de son adjoint, le capitaine Erich Priebke, et du commandant Karl Hass. Mais on a exécuté plus d’otages que le nombre exigé : 33 soldats allemands cela signifiait 330 otages et non pas 335… On y a vu une faille dans sa prétention de n’avoir fait qu’obéir. Condamné à la prison vie en 1998, il était en résidence surveillée en raison de son grand âge, chez son avocat, avec possibilité de sorties sous escorte. Kappler est mort en 1978, à 70 ans, Hass en 2004, à 91 ans.
 
Le droit et la décision du cardinal Vallini
 
Le paragraphe 2 du même canon 1184 précise : « Si quelque doute surgit, l'Ordinaire du lieu, au jugement duquel il faudra s'en tenir, sera consulté », autrement dit, c’est l’évêque local qui tranche. Ici, l’évêque étant le pape, le diocèse est confié à un « vicaire », le cardinal Agostino Vallini.Le canon suivant (1185) ajoute : « Toute  messe d'obsèques doit être aussi refusée à la personne exclue des funérailles ecclésiastiques. »L’Eglise n’a pas refusé de prier pour que le criminel nazi Erich Priebke se repente et reçoive miséricorde, mais les funérailles ecclésiastiques lui ont été refusées même s'il se prétendait catholique, explique le cardinal Vallini.Le cardinal Vallini a exposé les faits à la presse, lundi, 14 octobre : « Précisons les faits, les fait ont été les suivants : samedi matin, 12 octobre, la nouvelle est parvenue par une dame, au nom de l’avocat du monsieur Priebke (M. Paolo Giachini, ndlr), avec une demande d’obsèques religieuses, après sa mort. Nous avons tout considéré, toutes les circonstances et les éléments de cette affaire et l’on a décidé d’assurer la prière de demande de miséricorde du Seigneur, comme pour tout homme qui demande, au moment suprême de la vie, la miséricorde de Dieu, même monsieur Priebke. »

Mais voilà, la modalité proposée par l’Eglise a été refusée par son avocat : « Nous avons décidé de la modalité : voilà le point. Une modalité différente pour des raisons évidentes. Notre proposition a été refusée par l’avocat. Voilà le fait. Et à cela nous nous tenons. Mais à personne on ne refuse la prière de demande de miséricorde. »En quoi consistait cette « modalité différente » ? Le cardinal Vallini répond : « De pouvoir célébrer la prière de demande de miséricorde de Dieu dans la maison du défunt, comme c’est prévu par le rituel romain universel. »Et « pourquoi pas des funérailles » ? a insisté un journaliste qui s’est entendu répondre : « Vous le comprenez vous-même… » Donc aucune célébration dans aucune église de Rome, et la proposition de prière auprès du défunt a été repoussée.
 
L’Eglise et l’Etat
 
Le théologien italien Mgr Bruno Forte, évêque de Chieti, fait observer ceci : « L’Eglise annonce le primat de la miséricorde de Dieu à laquelle tous sont confiés », mais « célébrer les funérailles voudrait dire que cet homme, bien qu’étant un pécheur, était en communion avec l’Eglise. Et cela n’aurait pas de sens, ce serait une ambiguïté inadmissible : comment pourrait-on considérer en communion avec l’Eglise quelqu’un qui jusqu’au bout a nié la Shoah obstinément ? Priebke ne voulait pas être en communion dans la condamnation sans appel, répétée dans l’enseignement catholique, de la Shoah comme mal absolu, radical ».Les autorités romaines ont également refusé toute manifestation publique.Des funérailles religieuses prévues par des disciples de Mgr Marcel Lefebvre, à Albano, près de Rome, mardi, 15 octobre, ont été annulées en raison de la présence de néo-nazis : le cortège funèbre venu de l’hôpital Gemelli, avait dû affronter la colère des habitants pour parvenir jusqu’à la chapelle de la Fraternité Saint-Pie X.

Le corps du défunt est actuellement conservé à l’aéroport militaire de Pratica di Mare, mais ni en Argentine ni en Allemagne, on ne veut l’accueillir.Le ministre des Affaires étrangères d’Argentine, Hector Timerman, a déclaré que l’on interdirait le territoire à sa dépouille.Le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Martin Schaefer, a rappelé qu’un citoyen allemand pouvait être enterré en Allemagne mais que personne de la famille Priebke n’avait fait une telle demande. Il est né à Hennigsdorf, au nord Berlin où aucun non résident n’est accepté sauf en cas de caveau de famille, ce n’est pas celui de Priebke.
 
La police de Rome et le préfet de la capitale, M. Giuseppe Pecoraro, ont pour leur part interdit « toute forme de célébration solennelle ou publique », et le maire de Rome, M. Ignazio Marino, a dit ne pas accepter ni funérailles dans une église ni enterrement.La communauté juive d’Italie a dit apprécier l’attitude de l’Eglise et de l’Etat : « Toute manifestation d’honneur – civile ou religieux – serait un affront intolérable à la mémoire de ceux qui sont tombés au combat pour la liberté contre le nazisme et le fascisme », a déclaré le chef des communautés juives d’Italie, M. Renzo Gattegna.Le chef de la communauté juive de Rome, Riccardo Pacifici a suggéré que ses cendres soient dispersées.

Quant à la rédaction en français de Zenit, nous avons décidé, à l’occasion du 70e anniversaire de la tragique rafle des juifs de Rome, du 16 octobre 1943, qui a fait 1024 déportés, dont 200 enfants, et seulement 16 survivants (une seule femme) que les seuls noms qui pouvaient être prononcés cette semaine étaient celui des victimes de la barbarie nazie. Nous avons donc laissé passer la commémoration et une journée avant d’évoquer la mort du criminel nazi et la bataille autour de sa sépulture.

 

Commentaires

René Lefebvre, père de Mgr Lefebvre, est mort en 1943 dans un camp nazi. Le fondateur de la Fraternité Saint-Pie X se trouvait dans la même situation que le cardinal que vous citez. Le reste sont des amalgames faciles qu'on a déjà servis en son temps au pape Benoît XVI, accusé de beaucoup de calomnies. C'est le point Godwin. Il est dommage qu'un prêtre catholique s'y aventure.

http://www.laportelatine.org/international/communic/presse/europe/payest/sonnenburg_120929/sonnenburg_120929.php

Écrit par : Etienne | dimanche, 20 octobre 2013

Je ne parlais pas de Mgr Marcel Lefebvre, mais de Priebke. Ne changeons pas de sujet.

Écrit par : Don Dom | lundi, 21 octobre 2013

Loin de moi le désir de défendre un abominable nazi révisionniste, mais j'avoue trouver surprenante la réflexion de Bruno Forte que vous citez: "comment pourrait-on considérer en communion avec l’Eglise quelqu’un qui jusqu’au bout a nié la Shoah obstinément ? Priebke ne voulait pas être en communion dans la condamnation sans appel, répétée dans l’enseignement catholique, de la Shoah comme mal absolu, radical"

Depuis quand la Shoah - dont je me doute pas le moins du monde en tant qu'événement historique abondamment documenté - est elle devenue un dogme de l'Église, un enseignement qui oblige sous peine d'excommunication? C'est assez hallucinant. Avec un tel raisonnement on attente à ce qu'est la foi catholique, qui n'est pas un conformisme social et politique, une somme d'opinions à tenir sur des sujets variés au profit de la paix et de l'entente des peuples et des religions...

Écrit par : ph. martin | lundi, 21 octobre 2013

les arguments contre Priebke ne sont sans doute pas tous les bons, mais il est certain que la FSSPX se fourvoie avec régularité sur ces sujets sensibles : Touvier enterré à Saint Nicolas du Chardonnet, les déclarations de Williamson, maintenant Priebke... C'est bien la FSSPX qui s'aventure bien imprudemment sur le point Godwin la première. Mais faut-il s'en étonner, depuis le temps qu'elle mélange allégrement religion et politique et confond le règne social de NSJC avec théocratie ? Quant à nous resservir la caution morale du papa de Mgr Lefebvre, c'est franchement indécent ! ça n'excuse pas les propos limites et répétitifs de la FSSPX sur ces sujets (on peut renvoyer aux propos d'un responsable de district d'Italie ou celui de Suisse...)

Écrit par : Arnold | lundi, 21 octobre 2013

comme le relève fort justement ph.martin prétendre exclure quelqu'un de la communion de l'Eglise parce qu'elle serait révisionniste sur la question de la Shoah est un monument de co.... qui témoigne de l'insanité profonde de ce théologien. Tout dans cette affaire pue la soumission des autorités de l'Eglise au lobby organisé et à la vulgate moderne qui fait de la Shoah un nouveau dogme de foi, une sorte d'équivalent à l'holocauste de notre Sauveur, ce qui constitue un suprême blasphème. Mais tout cela est parfaitement dans la ligne des autorités de l'Eglise et de leur incapacité, par lâcheté, à assumer l'enseignement traditionnel au sujet du judaïsme post-chrétien ce qui les conduit désormais à ramper toujours plus ostensiblement aux pieds des desiderata du monde.
J'ajoute, en plus, que toute personne normalement constituée doit éprouver la plus vive répugnance à l'égard des lois liberticides votées à l'initiative des réseaux talmudo-maçonniques et qui répriment la recherche historique sur la deuxième guerre mondiale. Quand on sait le nombre de crimes de masse, de mensonges, de corruption morale et financière que nos Etats talmudo-maçonniques couvrent et promeuvent, je crois que de telles législations méritent tout le mépris d'un vrai catholique.
Dernière petite précision à l'attention d'Arnold: le fondement de la doctrine sociale de l'Eglise est la théocratie. relisez Immarotale dei et Quas primas: les Etats, dans le plan de Dieu, doivent être les exécutants de la loi divine naturelle et surnaturelle.

Écrit par : Marc | mardi, 22 octobre 2013

Le père du prêtre qui a célébré l'enterrement du capitaine Priebke, prêtre par aileurs exclus de longue date de la FSSPX, était juif polonais survivtant d'Auschwitz (le prêtre s'appelle Abramowicz)

Écrit par : Koopa Troopa | lundi, 04 novembre 2013

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