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mercredi, 01 février 2012

Pédophilie: livre "Personne ne te croira"

Alors que la Grégorienne accueillera un Congrès à Rome sur les abus dans l'Eglise catholique, que le Pape Benoît XVI a continué de mettre la priorité pour les victimes en sachant que seule la vérité rend libre, un livre pudique et très fort sort en librairie. Une victime aidée par un prêtre écrivent. 

SOURCE

Danielle Scherer
Personne ne te croira


Editions Albin Michel janvier 2012

250 pages

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Lire CathoBel

A l’occasion de la sortie du livre de Danielle Scherer « Personne ne te croira », une rencontre était organisée au prieuré Sainte-Marie avec l’auteure, l’abbé Gabriel Ringlet, Mgr Harpigny et Mme Karine Lalieux sur le thème des « abus sexuels dans l’Eglise ». Des choses fortes et vraies y ont été dites.

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Le récit de Danielle Scherer est né d’une sollicitation qu’elle a faite par mail en août 2010 à Gabriel Ringlet, un prêtre belge. Dans ce courriel, Danielle y joint un travail d’écriture : son histoire rédigée à la troisième personne. L’histoire d’une enfant abusée par un prêtre et ce pendant des années. Non seulement salie mais également rejetée voire accusée quand elle à enfin oser en parler , son objectif avec ce livre était tout d’abord la reconnaissance des faits par l’Eglise.


Gabriel Ringlet portera le témoignage de Danielle Scherer ainsi que celui d’autres victimes devant la « Commission belge spéciale de la Chambre relative au traitement d’abus sexuels ». L’auteur atteint donc ici son deuxième objectif : que son témoignage serve à d’autres victimes afin de reprendre confiance en l’avenir. Danielle Scherer décide de réécrire son histoire à la première personne et Ringlet, particulièrement touché par son témoignage, lui trouve un éditeur. Ainsi naît « Personne ne te croira ».

« Seule », titre du premier chapitre, est un mot plus que bien choisit, car il évoque les relations froides de l’enfant avec sa famille et surtout avec sa mère qui fait de cette fillette une orpheline d’amour. Sans tomber dans aucun détail sordide, c’est un récit d’une extrême pudeur que nous livre Danielle sur ce jeune prêtre arrivé récemment au village et adulé par tous. Danielle n’a personne à qui parler de cet abuseur car elle sait pertinemment qu’on l’accusera d’avoir tenté ce « prêtre perdu » . Il n’y a que Dieu, qui puisse l’écouter mais elle réalise qu’il l’abandonne aussi parfois, malgré toutes les excuses qu’elle lui trouve.

La culpabilité et la douleur sont franchement exprimées au fil du livre et ce ne sont pas les personnes de l’église à qui elle va oser parler de son « secret » qui vont l’aider, bien au contraire. On ne peut que constater les effets désastreux de ce véritable mur auquel elle se heurte, lui infligeant une deuxième souffrance, voire une deuxième mort intérieure.

Toujours abusée, elle grandit, et veut faire de la religion sa vocation. Elle s’accroche à ce rêve pour oublier sa souffrance mais trébuche entre déceptions et problèmes de santé. Danielle passera un bon moment de sa vie à tenter d’oublier comme on le lui a demandé.

L’auteur nous parle de son histoire sans détour, simplement, sans détails inutiles. Au cour de la lecture elle nous emmène dans son gouffre, sa souffrance, sa culpabilité indécrottable et avec elle, le lecteur n’attend qu’une chose : qu’une personne lui tende la main. Les mots qu’elle utilise sont simples, sobres mais représentent parfaitement son état d’esprit à chaque moment de sa vie. Elle se livre sans peur du jugement, elle raconte ce qui s’est passé tout simplement.

Un récit qui témoigne d’une grande richesse de cœur, un modèle de courage.

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