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dimanche, 26 décembre 2010

Un protestantisme traditionaliste

CanizaresconPapa.jpgDans une interview accordée à Andrea Tornielli, vaticaniste de « Il Giornale », le préfet de la Congrégation pour le culte divin appelle encore à un nouveau mouvement liturgique qui récupère la sacralité en suivant les indications de la constitution Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II.

Un nouveau mouvement liturgique

Le Cardinal Canizares anticipe quelques initiatives du dicastère, notamment sur la formation, la catéchèse, la prédication, l’art et la musique sacrée. Le préfet admet que la réforme liturgique s’est réalisée avec trop d’empressement, avec le désir de changer, d’inventer, d’imaginer et de créer. La Tradition, l’art de recevoir s’en sont trouvés obscurcis. La tradition est devenue ainsi un obstacle. Par contre, le Cardinal ne pense pas que l’expression « réforme de la Réforme » soit une expression appropriée. Ce qu’il voit absolument comme nécessaire est bien un vigoureux mouvement liturgique. La liturgie est une action divine.

L'adoration

images.jpgLe renouvellement liturgique est bon, mais il y a eu des déformations arbitraires. Le problème des abus provient notamment de l’absence d’autorité de l’épiscopat. Nous devons réintroduire l’orientation de la liturgie, la croix au centre de l’autel, la communion à genoux, le chant grégorien, l’espace pour le silence sacré et la beauté dans l’art sacré. Il est urgent aussi de promouvoir l’adoration eucharistique.

Tentation protestante

Sur son blog, Andrea Tornielli parle enfin d’un protestantisme traditionaliste qui ne suit pas les indications de l’Eglise, du Pape et du Concile, mais choisi arbitrairement ce qui suit les opinions. Cela engendre des rigidités, des jugements sévères et durs qui conduisent certains chrétiens à une guerre, à se dévorer les uns les autres. Ce n’est pas une bonne façon de répondre aux largesses, aux gestes positifs d’apaisements et d’ouvertures voulus par le Pape Benoît XVI. Alors que paradoxalement, on serait en droit d’attendre de ces derniers une exemplarité dans la fidélité à Benoît XVI envers ce nouveau mouvement liturgique qui s'appuie sur "l'herméneutique de la continuité".

Le Magistère protège la foi

Le Magistère de l’Eglise, comme l’a dit alors l’archevêque de Münich Joseph Ratzinger, défend la foi des simples, qui n’écrivent pas des éditoriaux sur les journaux, qui n’ont pas de chaires universitaires, qui ne publient pas des œuvres théologiques ou des livres à succès, qui ne vont pas à la TV. C’est la foi des simples catholiques qui a toujours su que "là où est Pierre, là est l’Eglise" (Ubi Petrus, ibi Ecclesia).

Lire traduction interview

 

 

Noël ensanglanté

images-1.jpg6 personnes chrétiennes sont mortes durant la célébration de la messe de Noël au Nigeria. Parmi les victimes, un prêtre. Selon les premiers indices, cet attentat est un acte de fondamentalistes islamistes.

samedi, 25 décembre 2010

Benoît XVI : Homélie de Noël

63430_1701526308950_1561729357_3213913_1018837_n.jpg"Aujourd’hui aussi marchent, bruyantes, les chaussures des soldats et toujours encore et toujours de nouveau il y a le "manteau couvert de sang" (Is 9, 3s). Ainsi la joie pour la proximité de Dieu fait partie de cette nuit. Nous rendons grâce parce que Dieu, comme un petit enfant, se donne entre nos mains, il mendie, pour ainsi dire, notre amour, il répand sa paix dans notre cœur. Cette joie, toutefois, est aussi une prière : Seigneur, réalise totalement ta promesse. Brise les bâtons des tortionnaires. Brûle les chaussures bruyantes. Fais que finissent le temps des manteaux couverts de sang. Réalise la promesse : "La paix sera sans fin" (Is 9, 6). Nous te rendons grâce pour ta bonté, mais nous te prions encore : montre ta puissance. Établis dans le monde la domination de ta vérité, de ton amour – le « royaume de la justice, de l’amour et de la paix »".

vendredi, 24 décembre 2010

Bon, Joyeux et Saint Noël

 

Le Saint Père Benoît XVI a allumé la lumière de la paix à sa fenêtre (Palais apostolique 24 décembre 2010)

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Lux fulgebit hodie super nos, quia natus est nobis Dominus!

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Chers amis lecteurs du blog,

de tout coeur, un saint Noël et une bonne année 2011.
Je prie pour vous.
Que Dieu vous bénisse

Bien à vous

Joie sur Terre..jpg
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Ich wünsche euch allen wunderschöne Weihnachten, und viel Glück,
Erfolg und vor allem gute Gesundheit im neuen Jahr.
Ich bete für euch.
 
Liebe Grüsse

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Celebrating the birth of Jesus Christ, I wish you and your family, a Merry Christmas and a Happy New Year. God bless you
I do pray for you

Love

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Vi auguro un Santo Natale e un felice anno nuovo. Prego per voi

Che Dio vi benedica

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Feliz Navidad

 

Benoît XVI à la BBC

Message radio de Noël de Benoît XVI retransmis à la BBC

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Le 24 décembre 2010 -

Eucharistie Sacrement de la Miséricorde -

Ce matin la BBC de Londres a retransmis un message radio, enregistré mercredi dernier par le Saint-Père Benoît XVI pour le programme « Thought for the Day », avec lequel - dans le souvenir de sa visite accomplie au mois de septembre - le pape envoie les vœux de Noël aux habitants du Royaume-uni et à tous les auditeurs.


Nous rapportons ci-dessous la transcription du message radio du Saint-Père :

Rappelant avec une grand tendresse ma visite de quatre jours au Royaume-Uni en septembre dernier, je suis heureux d'avoir l'occasion de vous saluer de nouveau, et d'autant plus d'adresser mes vœux aux auditeurs partout où ils se trouvent alors que nous nous préparons à célébrer la naissance du Christ. Nos pensées se reportent de nouveau à un moment de l'histoire où les personnes choisies par Dieu, les enfants d'Israël, vivaient dans l'attente intense. Elles attendaient le Messie que Dieu avait promis d'envoyer, et ils l'ont décrit comme un grand chef qui les sauverait de la domination étrangère et leur rendrait leur liberté.

Dieu est toujours fidèle à ses promesses, mais il nous étonne souvent dans la manière où il les accomplit. L'enfant né à Bethléem  a en effet apporté la libération, mais pas seulement pour les personnes de cette époque et de ce lieu - il devait être le sauveur de toutes les personnes dans le monde entier et à travers l'histoire. Et ce n'était pas une libération politique qu'il a apportée, réalisée par des moyens militaires : au contraire, le Christ a vaincu la mort à jamais et a reconstitué la vie à travers sa mort ignominieuse sur la croix. Et bien qu'il était né dans la pauvreté et l'obscurité, loin des centres du pouvoir terrestre, il n'était rien d'autre que le fils de Dieu. Par amour pour nous, il a pris sur lui notre condition humaine, notre fragilité, notre vulnérabilité, et il a ouvert pour nous le chemin qui mène à la plénitude de la vie, à la participation à la vie même de Dieu. Alors que nous méditons dans notre cœur sur ce grand mystère de Noël, remercions Dieu pour sa bonté envers nous, et proclamons avec joie à ceux qui sont autour de nous la bonne nouvelle que Dieu nous offre la liberté de tout ce qui nous opprime : il nous donne l'espérance, il nous apporte la vie.

Chers amis d'Ecosse, d'Angleterre, du Pays de Galles, et de chaque partie du monde de langue anglaise, je veux que vous sachiez que je tiens chacun de vous  très présents dans mes prières en cette période sainte. Je prie pour vos familles, pour vos enfants, pour les malades, et pour ceux qui passent par n'importe quelle forme de difficultés actuellement. Je prie particulièrement pour les personnes âgées et pour ceux qui s'approchent de la fin de leurs jours. Je demande au Christ, lumière des nations, de dissiper toute obscurité de vos vies et d'accorder à chacun d'entre vous la grâce d'un Noël paisible et joyeux. Que Dieu vous bénisse tous !

 

mercredi, 22 décembre 2010

Son Eminence Mgr Kurt Koch et le sentiment anti-romain

source L'anti-romanité suisse n'a aucun futur

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... J'ai du par exemple me confronter à un certain sentiment anti-romain passablement répandu. A ce propos, je pense, qu'en Suisse allemande, pas tous ne comprennent l'envergure du Saint Père.

... Le sentiment de rébellion anti-romain "loin de Rome" du catholicisme suisse-allemand est encore partagé par des parties significatives, encore que ce slogan n'emèrge pas vraiment publiquement. C'est ce même sentiment qui porta le 19ème siècle à la création de l'Eglise des vieux catholiques: il voulut faire en ce temps une Eglise nationale catholique indépendante de Rome. Mais il faut toutefois ajouter qu'une telle tendance, bien qu'encore diffuse, n'a aucun futur.

 

Pédophilie: un Mgr Léonard exemplaire uni avec Benoît XVI

images.jpgCommission abus : Audition de Mgr Léonard


22 Décembre 2010DEPECHES source: CATHOBEL - BELGIQUE - Bruxelles


A la suite du cardinal Danneels, son prédécesseur,  Mgr Léonard a été entendu dans le cadre de la Commission Abus. Il a situé son intervention comme Président de la Conférence épiscopale (depuis le 27 février 2010), comme archevêque de Malines-Bruxelles (idem) et comme évêque de Namur (14-04-1991 à 18-01-2010).


Comme le cardinal Danneels l'avait déjà indiqué devant les commissaires, Mgr Léonard a répété que l'archevêque n'était à la tête que de son archidiocèse et non de toute la Belgique, chaque évêque étant le patron dans son diocèse. En tant que président de la Conférence épiscopale, il a un rôle d'écoute, de coordination, parfois d'inspiration. Dans le contexte d'abus sexuels commis au sein de l'Eglise, sa responsabilité et assumée en concertation avec les évêques référendaires pour ces dossiers, NNSS Harpigny et Bonny.


Le président de la conférence épiscopale est revenu sur l'appel qu'il lança aux victimes le 23 avril à la suite de la démission de l'évêque de Bruges pour qu'elles dénoncent les sévices subis et s'adressent à la justice, les invitant à recourir à la Commission Adriaenssens. Moins d'un mois plus tard, l'archevêque signait avec ses confrères évêques une lettre où ils demandaient pardon aux victimes d'abus sexuels et à leurs proches pour les sévices et leurs séquelles.


Depuis sa prise de fonction en tant qu'archevêque  de Malines-Bruxelles (27 février 2010), Mgr Léonard n'a eu aucune plainte à traiter, même s'il a reçu une liste de 20 noms d'auteurs  présumés de faits d'abus, de la part de la Commission Adriaenssens, dont on sait que les dossiers ont été saisis par la justice qui les détient encore à ce jour.  Pour ce qui concerne les plaintes concernant des prêtres appartenant à un autre diocèse que le sien, ou à des congrégations religieuses, Mgr  Léonard les transmet à l'évêque concerné, ou au supérieur religieux, c'est-à-dire, les autorités dont ces clercs relèvent.


A leur demande, l'archevêque a reçu des victimes, il leur a toujours conseillé de s'adresser à la justice civile. Il est alors revenu sur un cas largement médiatisé : une victime qui lui avait demandé de rencontrer son abuseur afin qu'il reconnaisse son forfait, ce qu'il avait fait avant de rencontrer la victime elle-même. Une rencontre qui si elle fut humainement poignante n'en pose pas moins la question de la sanction que l'Eglise peut  infliger aux abuseurs, et sans que la justice n'épargne le prêtre âgé ou malade, a-t-il insisté.
Devenu évêque de Namur, Mgr léonard a toujours voulu « jouer la carte de la transparence, et me préoccuper davantage de l'honneur des victimes que de celui des abuseurs, en évitant les stratégies de camouflage parfois utilisées dans le passé. » C'est ainsi que dans un cas, l'ancien évêque de Namur intervint de manière énergique en lançant une procédure canonique. Pour les autres cas de délits commis dans son diocèse, dont il fut averti par la justice, Mgr Léonard affirme s'en être tenu « aux mesures de prudence, de probation et d'accompagnement décidées par la justice ».


La dernière partie de l'exposé de Mgr Léonard a montré une volonté de se préoccuper de l'avenir : priorité à l'écoute de la souffrance endurée par les victimes, écoute pastorale et mise place dans chaque diocèse d'un petit groupe de personnes compétentes chargées d'entendre les plaignants. Mgr Léonard a parlé de la vigilance à accorder aux futurs prêtres et à l'accompagnement durant leur vie sacerdotale. A ce propos, l'archevêque a annoncé la publication d'un code déontologique à adopter en cas d'abus, à l'intention de tous les acteurs pastoraux en contact avec des enfants et des jeunes.


Concernant l'indemnisation, thème qui est revenu cette fois encore dans les questions qui ont suivi l'exposé, Mgr Léonard  affirme que « c'est à l'autorité civile qu'il appartiendra de statuer, conformément au droit et compte tenu du bien commun, sur la pertinence d'un dédommagement imposé à une institution, quelle qu'elle soit, dont les responsables ne sont pas personnellement impliqués dans les crimes perpétrés".


Après cet exposé décrit comme "réfléchi et pesé"  et avant d'entamer la deuxième partie de l'audition, les commissaires ont posé une première salve de questions. Pourquoi ce silence de l'Eglise dans le passé ? Une question encore sur le rôle de l'archevêque, est-il un dirigeant moral ? Rappelons que le cardinal avait bien expliqué la veille que l'archevêque n'était « qu'un Primus inter pares ». A-t-il eu des contacts avec l'autorité judiciaire ? (par exemple lors de la Commission Adriaenssens) ? Quel est le suivi accordé aux abuseurs ? Avant et après le jugement ? D'où viennent les informations ? Qu'en est-il dans le cas des affaires prescrites ? Après la démission de la Commission Adriaenssens, pourquoi avoir renoncé à une 3ème commission ? Dans le cadre des perquisitions judiciaires l'archevêque a-t-il le sentiment d'une cabale contre l'Eglise belge ?


Lire le texte complet de l'exposé de Mgr Léonard : http://www.catho.be


Ctb/bl

mardi, 21 décembre 2010

Préservatifs et Benoît XVI

images-1.jpgLa congrégation de la foi précise la juste interprétation des propos du Pape dans son livre "La Lumière du monde". Ce blog, a toujours soutenu l'enseignement classique de l'Eglise, en se basant également sur l'abbé Martin Rhonheimer. Cette doctrine est lumineuse, une boussole pour naviguer dans ce monde agité. La confession, la messe, la dévotion à la Vierge sont de puissants soutiens pour vivre humainement.

Mais l’Église ne peut pas non plus enseigner que ceux qui adoptent des modes de vie immoraux devraient s’abstenir d’utiliser le préservatif (Abbé Martin Rhonheimer)

- le préservatif ? ni un moindre mal, ni un oui à la contraception, mais une place ultime et dernière lorsque des actes immoraux sont déjà posés, pour éviter la contamination. Le moyen le plus sûr: quitter les comportements à risque pour agir concrètement vers la fidélité ou la continence, abstinence. L'Eglise est au côté des malades du sida, que Dieu aime et soutient.

 

Note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

Sur la banalisation de la sexualité

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A propos de certaines interprétations de "Lumière du monde"


À l’occasion de la publication du livre d’entretiens de Benoît XVI, Lumière du monde, ont été diffusées diverses interprétations erronées, qui ont semé la confusion au sujet de la position de l’Église catholique sur certaines questions de morale sexuelle. La pensée du Pape a été souvent instrumentalisée à des fins et à des intérêts sans lien avec le sens de ses paroles, alors qu’elle se comprend très bien quand on lit dans leur intégralité les chapitres où il est fait allusion à la sexualité humaine. L’intention du Saint-Père est claire: retrouver la grandeur du dessein de Dieu sur la sexualité, en évitant sa banalisation aujourd’hui courante.

Certaines interprétations ont présenté les paroles du Pape comme des affirmations en contradiction avec la tradition morale de l’Église; cette hypothèse a été saluée comme un tournant positif par certains; d’autres, en revanche, ont manifesté leur inquiétude, comme s’il s’agissait d’une rupture avec la doctrine sur la contraception et avec l’attitude de l’Église dans la lutte contre le sida. En réalité, les paroles du Pape qui font allusion en particulier à un comportement gravement désordonné, en l’occurrence la prostitution (cf. Lumière du monde, pp. 159-161), ne modifient ni la doctrine morale, ni la pratique pastorale de l’Église.

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Comme il ressort de la lecture du passage en question, le Saint-Père ne parle ni de morale conjugale, ni même de norme morale sur la contraception. Cette norme, traditionnelle dans l’Église, a été reprise en des termes très précis par le Pape Paul VI au n. 14 de l’encyclique Humanae vitae, quand il écrit: «Est exclue également toute action qui, soit en prévision de l’acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation». L’idée qu’on puisse déduire des paroles de Benoît XVI qu’il est licite, dans certains cas, de recourir à l’usage du préservatif pour éviter les grossesses non désirées, est tout à fait arbitraire et ne correspond ni à ses paroles ni à sa pensée. À ce sujet, le Pape propose au contraire des chemins humainement et éthiquement viables, sur lesquels les pasteurs sont appelés à travailler «plus et mieux» (Lumière du monde, p. 194), c’est-à-dire des chemins qui respectent pleinement le lien insécable du sens unitif avec le sens procréatif de chaque acte conjugal, grâce au recours éventuel aux méthodes naturelles de régulation de la fécondité en vue d’une procréation responsable.

En ce qui concerne le passage en question, le Saint-Père se référait au cas totalement différent de la prostitution, comportement que la morale chrétienne a toujours considéré comme un acte gravement immoral (cf. Concile Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, 27; Catéchisme de l’Église Catholique, 2355). Au sujet de la prostitution, la recommandation de la tradition chrétienne tout entière - et pas seulement la sienne -, peut se résumer dans les paroles de saint Paul: «Fuyez la fornication» (1 Co 6, 18). La prostitution doit donc être combattue, et les organismes d’aide de l’Église, de la société civile et de l’État, doivent travailler pour libérer les personnes impliquées.

À ce propos, il convient de relever que la situation qui s’est créée, par suite de la propagation actuelle du sida dans de nombreuses régions du monde, a rendu le problème de la prostitution encore plus dramatique. Celui qui se sait infecté par le VIH et donc susceptible de transmettre l’infection, commet non seulement un péché grave contre le sixième commandement, mais aussi un autre contre le cinquième, puisqu’il met sciemment en danger la vie d’une autre personne, ce qui a également des répercussions sur la santé publique. À cet égard, le Saint-Père affirme clairement que les préservatifs ne constituent pas la «solution véritable et morale» au problème du sida et aussi que «la seule fixation sur le préservatif représente une banalisation de la sexualité», parce qu’on ne veut pas faire face à l’égarement humain qui est à la base de la transmission de la pandémie. Par ailleurs, il est indéniable que celui qui recourt au préservatif dans le but de diminuer le risque pour la vie d’une autre personne, entend réduire le mal lié à son comportement désordonné. En ce sens, le Saint-Père note que le recours au préservatif, «dans l’intention de réduire le risque de contamination, peut cependant constituer un premier pas sur le chemin d’une sexualité vécue autrement, une sexualité plus humaine». Cette observation est tout à fait compatible avec l’autre affirmation du Saint-Père: «Ce n’est pas la véritable manière de répondre au mal que constitue l’infection par le virus VIH».

Certains ont interprété les paroles de Benoît XVI en recourant à la théorie de ce qu’on appelle le «moindre mal». Cette théorie, toutefois, est susceptible d’interprétations déviantes de caractère proportionnaliste (cf. Jean Paul II, Encyclique Veritatis splendor, nn. 75-77). Une action mauvaise par son objet, même s’il s’agit d’un moindre mal, ne peut être licitement voulue. Le Saint-Père n’a pas dit que la prostitution avec recours au préservatif pouvait être licitement choisie comme un moindre mal, comme certains l’ont soutenu. L’Église enseigne que la prostitution est immorale et doit être combattue. Celui qui, pourtant, en la pratiquant, tout en étant infecté par le VIH, s’emploie à réduire le risque de contamination, y compris par l’utilisation du préservatif, peut accomplir un premier pas vers le respect de la vie des autres, même si le mal de la prostitution demeure dans toute sa gravité. Ces jugements sont en harmonie avec tout ce que la tradition théologico-morale de l’Église a soutenu aussi par le passé.

En conclusion, dans la lutte contre le sida, les membres et les institutions de l’Église catholique savent qu’ils doivent rester proches des personnes, en soignant les malades; ils savent aussi qu’ils doivent former tout le monde à vivre l’abstinence avant le mariage et la fidélité au sein de l’alliance conjugale. À cet égard, il faut également dénoncer les comportements qui banalisent la sexualité, car comme le dit le Pape, ils sont justement à l’origine d’un phénomène dangereux: bien des personnes ne perçoivent plus dans la sexualité l’expression de leur amour. «C’est la raison pour laquelle le combat contre la banalisation de la sexualité est aussi une partie de la lutte menée pour que la sexualité soit vue sous un jour positif, et pour qu’elle puisse exercer son effet bénéfique dans tout ce qui constitue notre humanité» (Lumière du monde, p. 160).

 

lundi, 20 décembre 2010

Exceptionnel Benoît XVI: voeux à la Curie romaine

Merci à ceux qui aident les victimes des abus des prêtres.

sinodo50.jpgLe visage de l'Eglise est recouvert de poussière et son vêtement est déchiré à cause des abus de prêtres contre des enfants. Tels sont en substances les quelques mots que Benoît XVI a notamment adressés devant la Curie romaine réunie pour les voeux de Noël. Cette humiliation des abus sonne comme une invitation à la pénitence, à la vérité et au renouvellement. Le Pape a enfin remercié tout ceux qui s'engagent pour aider les victimes, afin de leur redonner la confiance dans l'Eglise ainsi que la capacité de croire en son message. Benoît XVI a enfin invité toute l'Eglise à réfléchir pour entreprendre des actions afin de réparer l'injustice.

source: ANSA

le discours (avec un regard ample sur les grands événements de l'année) - article de la Croix (Apic)

extrait

"Dans ce contexte, m’est venue à l’esprit une vision de sainte Hildegarde de Bingen qui décrit de façon bouleversante ce que nous avons vécu cette année. « En 1170 après la naissance du Christ, j’étais pendant un long temps malade au lit. Alors, physiquement et mentalement éveillée, je vis une femme d’une beauté telle que l’esprit humain n’est pas capable de comprendre. Sa figure se dressait de la terre jusqu’au ciel. Son visage brillait d’une splendeur sublime. Son regard était dirigé vers le ciel. Elle était vêtue d’un vêtement lumineux et resplendissant de soie blanche et d’un manteau garni de pierres précieuses. Aux pieds elle portait des souliers d’onyx. Mais son visage était couvert de poussière, son vêtement était déchiré du côté droit. Le manteau aussi avait perdu sa beauté singulière et ses chaussures étaient souillées sur le dessus. D’une voix haute et plaintive, la femme cria vers le ciel : ‘Écoute, ô ciel : mon visage est sali ! Afflige-toi, ô terre : mon vêtement est déchiré ! Tremble, ô abîme : mes chaussures sont souillées !’

Et elle poursuivit : ‘J’étais cachée dans le cœur du Père, jusqu’à ce que le Fils de l’homme, conçu et engendré dans la virginité, répandit son sang. Avec ce sang, comme sa dot, il m’a prise comme son épouse.

Les stigmates de mon époux demeurent frais et ouverts, tant que sont ouvertes les blessures des péchés des hommes. Justement le fait que les blessures du Christ restent ouvertes est la faute des prêtres. Ils déchirent mon vêtement puisqu’ils sont transgresseurs de la Loi, de l’Évangile et de leur devoir sacerdotal. Ils enlèvent la splendeur à mon manteau, parce qu’ils négligent totalement les règles qui leur sont imposées. Ils souillent mes chaussures, parce qu’ils ne marchent pas sur les droits chemins, c’est-à-dire sur les durs et exigeants chemins de la justice, et ils ne donnent pas aussi un bon exemple à ceux qui leur sont soumis. Toutefois je trouve en certains la splendeur de la vérité’.

Et j’entendis une voix du ciel qui disait : ‘Cette image représente l’Église. C’est pourquoi, ô être humain qui vois tout cela et qui écoutes les paroles de plainte, annonce-le aux prêtres qui sont destinés à la conduite et à l’instruction du peuple de Dieu et auxquels, comme aux Apôtres, il a été dit : " Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création "’ (Mc 16, 15) » (Lettre à Werner von Kirchheim et à sa communauté sacerdotale : PL 197, 269ss).

Dans la vision de sainte Hildegarde, le visage de l’Église est couvert de poussière, et c’est ainsi que nous l’avons vu. Son vêtement est déchiré – par la faute des prêtres. Ainsi comme elle l’a vu et exprimé, nous l’avons vu cette année. Nous devons accueillir cette humiliation comme une exhortation à la vérité et un appel au renouvellement. Seule la vérité sauve. Nous devons nous interroger sur ce que nous pouvons faire pour réparer le plus possible l’injustice qui a eu lieu. Nous devons nous demander ce qui était erroné dans notre annonce, dans notre façon tout entière de configurer l’être chrétien, pour qu’une telle chose ait pu arriver. Nous devons trouver une nouvelle détermination dans la foi et dans le bien. Nous devons être capables de pénitence. Nous devons nous efforcer de tenter tout ce qui est possible, dans la préparation au sacerdoce, pour qu’une telle chose ne puisse plus arriver. C’est aussi le lieu pour remercier de tout cœur tous ceux qui s’engagent pour aider les victimes et pour leur redonner la confiance dans l’Église, la capacité de croire à son message. Dans mes rencontres avec les victimes de ce péché, j’ai toujours trouvé aussi des personnes qui, avec grand dévouement, se tiennent aux côtés de celui qui souffre et a subi un préjudice. C’est l’occasion pour remercier aussi les si nombreux bons prêtres qui transmettent dans l’humilité et la fidélité, la bonté du Seigneur et qui, au milieu des dévastations, sont témoins de la beauté non perdue du sacerdoce".