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dimanche, 01 mars 2009

sorties d'Eglise ?

images.jpgAyons l'esprit large et ouvert... ouvrons nous plus largement que le 026/027/032.... et de l'Europe fatiguée...

source: Zenit

1,4% et 0,4% : ce sont les taux respectifs d'augmentation des fidèles catholiques et des séminaristes dans le monde.

C'est ce qu'indique l'Annuaire pontifical 2009 qui a été présenté à Benoît XVI, le 28 février, par le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat, et par le substitut de la secrétairerie d'Etat, Mgr Fernando Filoni.

Les données statistiques se réfèrent à l'année 2007 et concernent les 2 936 circonscriptions ecclésiastiques de la planète.

L'Annuaire pontifical précise l'expansion du nombre de catholiques (1,4 %) dans le monde, ces derniers passants de 1.131 millions en 2006 à 1.147 millions en 2007.

Au niveau mondial, le nombre de candidats au sacerdoce a aussi augmenté, passant de 115.480 en 2006 à 115.919 en 2007, avec une croissance de 0,4%. Alors que l'Afrique et l'Asie ont enregistré une croissance sensible, précise l'Annuaire pontifical, l'Europe et l'Amérique ont plutôt connu une réduction du nombre de séminaristes, de respectivement 2,1% et 1%.

Par ailleurs, le nombre d'évêques dans le monde est passé, de 2006 à 2007, de 4.898 à 4.946, avec une augmentation de 1%. Le continent qui a enregistré la plus grande croissance est l'Océanie (+ 4,7%), suivie de l'Afrique (+ 3,0%) et de l'Asie (+ 1,7%), alors que l'Europe se trouve au-dessous de la moyenne totale (+ 0,8%). Dans cette même période, l'Amérique enregistre un taux de moins 0,1%.

Le nombre de prêtres se maintient sur la croissance modérée inaugurée en 2000 après plus de 20 ans de performances plutôt décevantes. En effet, les prêtres ont augmenté au cours des 8 dernières années, passant de 405.178 en 2000 à 407.262 en 2006 et à 408.024 en 2007. Durant la période 2000-2007, l'Afrique et l'Asie montrent une dynamique assez soutenue (+ 27,6% et 21,2%) et l'Amérique est stationnaire tandis que l'Europe et l'Océanie, enregistrent dans la même période des taux de croissance négative, de 6,8% et 5,5%.

Le nombre de diacres permanents continue à évoluer avec une augmentation de plus de 4,1% en 2007 par rapport à l'année précédente, passant de 34.520 à 35.942.

Enfin, en 2008, le pape a érigé 1 siège métropolitain, 11 sièges épiscopaux et 169 nouveaux évêques ont été nommés.

La rédaction du nouvel annuaire a été préparée par Mgr Vittorio Formenti, responsable du Bureau central de statistique de l'Eglise, par le Prof. Enrico Nenna et leurs collaborateurs. Il sera prochainement en vente, en italien, dans les librairies.

vendredi, 27 février 2009

Genève à Chaud

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Vendredi soir 27 février 2009, Genève à Chaud, avec Pascal Décaillet ( 7 dernières minutes )

( Alitalia était à l'heure !!! )

Dialogue avec l'islam à sens unique ?

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Entendu ce matin à Radio Vatican:

- les chrétiens quittent encore la Terre Sainte....

- le Cardinal Tauran, à la tête du conseil pontifical pour le dialogue inter religieux regrette que les dialogues avec l'élite n'entre pas dans les masses musulmanes. La presse musulmane n'a pas repris les dialogues et la rencontre au Saint Siège, seule l'Europe en a parlé. C'est une déception pour lui....

aussi en résumé: partez de chez nous et merci de nous accueillir chez.... l'avenir et l'histoire le dira.

Notre bonté, notre sens de l'écoute et du dialogue qui doit rester, ne doit pas nous rendre naïfs sur certaines intentions qui ne sont pas les nôtres, mais dont nous ne pouvons pas nier l'existence, ni par peur, ni par lâcheté. Cela n'est pas encore réciproque, ni symétrique. Puisse le grand Saint François d'Assise, homme de paix nous inspirer pour l'avenir de l'Europe.

Saint François rencontrant le Sultan

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jeudi, 26 février 2009

2 heures avec Benoît XVI

Ce matin, à l'aula des bénédictions , le Pape a reçu quelques 350 prêtres et curés du diocèse (cliquer pour vidéo H2ONews) de Rome. Moment de détente, de respiration spirituelle et d'écoute. Les prêtres ont posé des questions concrètes sur les difficultés et le joies. Le Pape a parlé spontanément, avec précision, douceur, humour.

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J'aurai l'occasion d'y revenir plus longuement.

Quelques phrases, en substance et de mémoire:

- Dieu n'est pas une idée, mais un être concret, vivant avec le lequel nous pouvons entrer en amitié, par la communion, par les sacrements. Dieu est en nous, avec nous, pour nous. Il entre dans notre vie de tous les jours, la change, la transforme de l'intérieur.

- la centralité de la foi et parler simplement, comme les premiers Apôtres qui n'étaient que des pécheurs. La foi est simple!

- les vicaires doivent faire différentes expériences. Mais il ne faut pas trop vite et souvent changer les curés, car ils sont des éducateurs et des points de référence.

- les études sont à personnaliser, pour permettre d'être avec les autres. A l'enseignement, ajouter le témoignage personnel et concret de vie!

- l'unité de l'Eglise. Elle est aussi un projet pour le futur. Il y a un grand projet, non seulement passé ou présent. Mais un élan vers...

- la prochaine encyclique sociale, sur la crise économique. Il ne suffit pas de condamner le système, la corruption, la cupidité, nous devons donner des clefs pour faire sortir l'homme de son égoïsme. La justice ne suffit pas, il faut des justes! Il faut bien étudier car sinon nous ne serons pas écoutés. Enfin, le péché originel marque la raison et la volonté de l'homme. La sociétié s'en ressent.

- les indulgences: Dieu a voulu ajouter notre "rien" à son acte de rédemption.

- la liturgie n'est pas un élément éxotique. Il est important de soigner la célébration de la Messe et des sacrements. C'est une rencontre avec Dieu. Nous ne vivons pas sur la lune.

- les curés sont à l'avant garde de l'Eglise, au contact avec les personnes, les familles, les malades, les jeunes, les anciens, les pauvres, les hommes et les femmes de ce monde. Ils ont une vocation d'éducation.

- prions pour que Rome donne des vocations, même si le monde entier est ici. L'Eglise en Europe est fatiguée!

- la Vierge Marie est celle qui écoute et qui se souvient. C'est la figure de l'Eglise.

Etre romain

Lors de la rencontre des moments agréables n'ont pas manqué, comme quand un curé du quartier de la Casilina a récité un sonnet en romain pour célébrer la visite prochaine de Benoît XVI au Capitole. Une poésie que le Saint Père a particulièrement aimée :

"Merci ! Nous avons senti parler le cœur romain, qui est un cœur de poésie. C'est très beau de se sentir un peu romain et de sentir que la poésie est profondément enracinée dans le cœur romain. C'est là peut-être un privilège naturel que le Seigneur a donné aux romains, c'est un charisme naturel qui précède les privilèges ecclésiaux…" (rire et applaudissements)

L'homme

C'est un homme d'une très grande douceur, qui connaît très bien la culture du monde. On devine, avec les yeux de la foi, derrière sa timidité et ses traits du doux Christ sur la terre, le mystère de la présence de Dieu. C'est un acte de foi que de voir Pierre!

Msgr Goerg Ganswein, son secrétaire, au tout début, m'a répondu avec un petit soupir en entendant ma provenance de la Suisse. Mais lorsque je lui ai dit que le Pape était aussi aimé, il m'a si aimablement répondu: "il le sait!" avec un grand sourire et une profonde amitié.

thumbnail-1.jpgPoint d'orgue: occasion de le saluer, et de dire que je venais de Fribourg, lui assurant que nous l'aimions beaucoup en Suisse. D'entendre ces mots de la bouche de Pierre, "ah... Fribourg!", c'est sentir et expérimenter que l'Eglise est une grande famille et que la foi est un grand cadeau, le trésor de toute une vie.

 

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Aussi, je crois dans la jeunesse de l'Eglise et invite à

signer ici

pour le soutenir de notre affection.

Ecclesia Dei: Mgr Williamson demande pardon

Ecclesia Dei

(une commission pontificale qui travaille depuis 1988, donc 20 ans!, pour recoudre la déchirure grave de l'unique tunique du Christ)

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DECLARATION

Parce que leurs conséquences ont été tellement lourdes, le Saint-Père et mon supérieur, Monseigneur Bernard Fellay, m'ont demandé que je reconsidère les remarques que j'ai dites à la TV suédoise 4 mois auparavant.

En observant leurs conséquences, je peux sincèrement dire que je regrette vivement d'avoir fait de telles déclarations ; si auparavant j'avais su pleinement le mal et les douleurs qu'elles ont déclanchés, particulièrement à l'Eglise, mais aussi aux survivants et aux familles des victimes d'une telle injustice du troisième Reich, je n'aurais jamais fait de telles déclarations.

A la TV suédoise, je donnais seulement l'opinion d'un non-historien ( "je crois".. "je crois" ), une opinion formée 20 ans auparavant sur la base des preuves alors accessibles et depuis lors rarement exprimée en public. Par contre, les événements des récentes semaines ainsi que l'avis des supérieurs de la société Saint Pie X, m'ont persuadé de ma seule responsabilité pour une telle peine. A toutes les âmes qui se sont honnêtement scandalisées par mes propos, devant Dieu, je demande pardon.

Comme le Saint Père l'a dit, tout acte d'injuste violence contre un être humain blesse toute l'humanité.

+Richard Williamson

Londres, 26 février 2009

(traduction du Suisse Romain)

Note: Tous les crimes sont à condamner, aussi par rapport aux Noirs. Mais la Shoah touche au Peulpe élu et en ce sens, c'est un drame particulier. Un professeur de communication m'a dit que le Saint Siège ne devait en fait plus entrer dans cette polémique qui ne regarde plus que Willamson et Mgr Fellay. L'Eglise catholique s'est exprimé par Jean Paul II, le Concile Vatican II et Benoît XVI est dans cette même ligne. Nos frère Juifs le savent bien et l'amitié avec eux est irrévocable.

TSR

 

 

Ami du Peuple Juif

images.jpgCourrier des lecteurs

BENOÎT XVI

Un ami du peuple juif

De Rome, j’ai l’occasion de voir la polémique enfler à la suite des propos stupides, négationnistes et antisémites de Mgr Williamson.

Et je m’élève avec force contre un certain manque de professionnalisme qui risque de se retourner contre les journalistes. Je ne peux l’accepter. Que dirait-on d’un journaliste sportif affirmant que Federer est un footballeur? Aussi, oser faire rejaillir sur Benoît XVI le soupçon du péché d’antisémitisme est une sérieuse offense envers la simple honnêteté intellectuelle.

Heureusement, nous pouvons lire on line, et désormais voir sur YouTube, les vrais propos du pape qui n’ont rien à voir avec un antisémitisme sournois, lui qui est un ami du peuple juif, nos frères aînés et préférés à qui Dieu a parlé en premier. Benoît XVI reste un fervent promoteur de l’unité de tous les chrétiens.

Abbé Dominique Rimaz, Rome

 

N.B. J'avais envoyé une autre version (le 9 février), suite à une demande, car diffusion retardée. Or, c'est cette ancienne ( ci-dessus ) version qui a finalement été publiée ( 25 février ) ???

"Ne laissons pas l'émotion nous submerger. Depuis Rome, j'ai l'occasion de lire et voir la polémique enfler suite aux propos stupides, négationnistes, monstrueux et antisémites de Mgr Williamson. Cela a clairement un lien avec les théories du complot, lié à une sorte de paranoïa très loin de l'équilibre catholique. Ceci dit: que dirait-on d'un commentateur affirmant que Federer est un footballeur ? Aussi, par une volonté de faire monter la polémique, oser faire rejaillir sur Benoît XVI et sur les catholiques, le soupçon du péché d'antisémitisme est une sérieuse offense envers la simple honnêteté intellectuelle. Ce Pape est un ami du Peuple Juif, nos frères aînés et préférés à qui Dieu a parlé en premier et Benoît XVI reste un fervent promoteur de l'Unité de tous les chrétiens. Simplement, c'est un marathonien. La fable du lièvre et de la tortue a encore quelques choses à nous dire: "rien ne sert de courrir, il faut partir à point". Cela fait 30 ans que Ratzinger écrit sur le Concile Vatican II. Il n'est pas trop tard pour commencer à le lire. Aussi, le Concile reste la boussole. Donc ne perdons pas le nord et continuons le dialogue."

mercredi, 25 février 2009

Entrer dans la joie du Carême

Le blog se drappe de la couleur violette, ton de la conversion, temps du CAREME.

Rencontre avec un vaticaniste TV

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Un vaticaniste est un journaliste qui suit ou couvre les événements du Vatican, du Saint-Siège, du Pape et de l'Eglise. L'Université nous a donné la grâce d'une rencontre d'un journaliste de RAI UNO avec tous les étudiants de communication.

Il nous a parlé de son service en faisant allusion à la parole italienne en usage à la TV: "servizio di... ". Un journaliste est un serviteur. Il a eu l'occasion de courir le monde avec les voyages du Pape, être dans l'avion pontifical. Il a beaucoup appris avec Jean Paul II pour la communication, surtout dans l'effort d'étudier les cultures locales, les traditions des pays. La blague fameuse: je suis devenu journaliste pour ne pas travailler n'est qu'une caricature. Cela demande un incessante activité, une recherche constante et une formation permanente. Il voit son métier comme un artisan des paroles, comme un menuisier qui travaillerait le bois. Il est au service des paroles afin que les téléspectateurs puissent comprendre les enjeux. Il se voit comme un intérmédiaire, avec une grande humilité.

A la question posée sur les erreurs de la salle de presse concernant l'affaire Williamson ? sa réponse fut très intéressante.

Le Pape est le gardien de l'unité du troupeau. Il doit tenir unis les chrétiens. Il fallait recoudre et soigner la blessure grave et ouverte. Depuis 1988, après le schisme, Jean Paul II a crée la commission Ecclesia Dei, afin de travailler à une réconcilliation. Cette commission fut donc crée par le Pape précédent. Il s'agit d'un problème très complexe, qui ne peut se résumer en quelques phrases ou en quelques mots. Depuis 1988, il y a eu une très long travail, très dur et difficile. Le Pape actuel a beaucoup étudié le dossier. Le Jubilé de l'an 2000 a permis aux intégristes de venir à Rome, ce qui fut une démarche positive, une recherche d'Unité. Jean Paul II a tenté des ouvertures, des possibilités de dialogue. Benoît XVI a trouvé que le temps était mûr pour lever seulement et uniquement l'excommunication. C'est un risque. Mais il ne sont pas réabilités, ni réintégrés. Il reste un chemin à parcourir. Mais tout cela est encore une fois très complexe.

Il faut alors dire sans détour que l'interview de Williamson a été transmis à la TV suédoise sans aucune coïncidence et nullement par hasard, mais tout le contraire, de façon intentionnelle et très savamment étudiée. Nous devons être claire, car ce fut un vrai choc. On touche alors aux idéologies des journalistes sur des sujets déliquats. Cela dépend de leurs idées, de leurs formations et de leurs connaissances. Cela demande une très grande honnêteté et une humilité de l'intelligence. Pas facile de rendre simple la complexité.

images-1.jpgQuant aux erreurs de la salle de presse, évidentes, il y voit encore une mentalité encore trop centrée sur l'écrit, la nouvelle écrite, le simple communiqué ou le journal. L'Eglise n'a pas encore pris la mesure de la rapidité de la télévision, d'internet et même des blogs. C'est la rapidité!  Il serait hautement souhaitable que la salle de presse soit conseillée par des professionnels et des experts.

Le darwinisme ?

images.jpgIl nous reste des idées parfois confuses sur la théorie de l'évolution, de Darwin, de son athéisme, de la création... etc...

Au fond, le darwinisme, c'est quoi ?

Le darwinisme est une théorie scientifique, pas une idéologie

Entretien avec le professeur Marc Leclerc S.J.

ROME, Lundi 23 février 2009 (ZENIT.org)

Le 12 février dernier était célébré le 200e anniversaire de la naissance du scientifique et observateur anglais Charles Darwin, auteur de « L'origine des espèces » et de la seconde théorie de l'évolution, après celle de Lamarck. Cet anniversaire a été une occasion de dialogue ouvert entre scientifiques et théologiens, permettant de concilier la vision de la foi avec celle de la science, souvent considérées à tort comme s'opposant.

A ce propos, ZENIT s'est entretenu avec le père Marc Leclerc S.J, professeur de philosophie de la Nature à l'université pontificale Grégorienne, qui organise aux côtés du Conseil pontifical pour la culture, le congrès sur le thème « Evolution biologique, faits et théories », qui se déroulera à Rome du 2 au 7 mars.

 

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Zenit - Quelques mots d'abord de la vie de Darwin. Sa formation théologique dans l'Eglise anglicane a-t-elle eu une influence sur ses théories de l'évolution ?

P. Leclerc - Darwin était essentiellement un grand biologiste. Il n'était pas un philosophe ni un théologien. S'il est vrai qu'au départ sa formation a été davantage théologique au sein de l'Eglise anglicane, il a pris ses distances vis-à-vis de l'Eglise pour des raisons personnelles : principalement la mort de sa fille qui lui a semblé une grande injustice et a contribué à l'éloigner de la foi. Mais on peut dire qu'il est resté toujours respectueux ; sa femme, elle, était très croyante. Darwin a évolué. Pour finir, il a opté, comme il le disait lui-même, pour un agnosticisme ouvert, mais il n'a jamais été un athée qui utilise ses convictions religieuses contre la foi, comme le feront, malheureusement, certains de ses disciples. Mais il ne faut pas y voir une influence directe et encore moins la faute de Darwin. Il n'intervient ni dans un sens ni dans l'autre. Et sa théorie scientifique en tant que telle n'a rien à voir avec l'existence ou pas de Dieu, car nous sommes sur un tout autre plan.

Zenit - Quel risque y a-t-il  de voir la théorie de l'évolution de Darwin se transformer en une idéologie ?

P. Leclerc - Je pense tout particulièrement à deux éléments de sa théorie : le caractère aléatoire des variations et le mécanisme de la sélection naturelle. Faire abstraction de ces deux éléments et les ériger en clé d'interprétation de toute la réalité, c'est passer, probablement même sans s'en rendre compte, d'un plan scientifique à un plan idéologique, ce qui est une fausse philosophie, une fausse théologie, et s'oppose directement à l'explication religieuse de la réalité. Les adversaires du darwinisme ne doivent pas tomber dans le même piège, en confondant la théorie scientifique avec ces extrapolations. La théorie scientifique mérite tout notre respect, mais doit être discutée au seul niveau scientifique, et c'est ce que nous nous proposons de faire dans ce congrès. Ses extrapolations théologiques n'ont rien à voir avec la science.

Zenit - Comment parvenir à une juste vision entre évolution et création ?

P. Leclerc - Je suis convaincu que la médiation philosophique est indispensable pour éviter une confusion entre les deux domaines : un conformisme ou un désaccord, une séparation radicale ou un méli-mélo de tout dans lequel on ne comprend plus rien, pour arriver à articuler de façon rationnelle des plans qui sont distincts. C'est là qu'une médiation philosophique s'avère indispensable.

Zenit - Dire que l'homme est le résultat de l'évolution du singe correspond-il à une vision chrétienne ? Si oui, à quel moment a été créée l'âme ?

P. Leclerc - Tout d'abord, nous sommes différents des singes. Ce sont nos cousins, pas nos ancêtres. Le problème est que biologiquement nous avons des ancêtres communs, nous sommes donc cousins sur le plan biologique. Mais leur histoire est différente de la nôtre. Les uns diront que la nôtre « commence avec l'homo sapiens », pour d'autres : « bien avant  l'homo erectus », d'autres encore prétendent qu' « elle commence avant avec l'homo habilis ». Il est impossible de trancher. Nous avons des indices, mais aucune preuve formelle. Ces indices correspondent au caractère symbolique de la pensée, au langage articulé et symbolique ouvert  à tous et  à la possibilité d'avoir, librement, des relations avec autrui, avec Dieu. Je suis incapable de dire à quel moment est apparue l'âme humaine : ce que l'on sait, c'est que l'humanité est aujourd'hui  une espèce unique de l'homme moderne sapiens sapiens. Au sein de cette espèce, chacun d'entre nous est créé par l'âme de Dieu, chacun étant doté d'une âme propre. Quand tout cela a-t-il  commencé ? Nous disposons, entre autres, d'une donnée importante : l'évolution biologique aurait culminé avec l'homo sapiens. Mais déjà avant l'apparition de l'homo sapiens commence la révolution culturelle,  propre à l'homme.

Zenit - La Genèse est-elle une théorie de la création du monde ou une théorie théologique pour expliquer la création de l'homme et sa liberté ?

P. Leclerc - Je rappelle ce que disait Galilée : la Bible ne nous enseigne pas « comment le ciel va, mais comment on va au ciel ». La Genèse nous relate comment l'homme a été créé par la pensée de Dieu, comment on va à Dieu et comment on s'est éloigné de Dieu. Elle ne nous dit pas scientifiquement pourquoi. A partir de cette conception, elle veut nous faire comprendre quel est le projet de Dieu sur l'homme et comment l'homme doit s'adapter à ce projet.

Zenit - L'homme est-il le seigneur de la création ou une espèce animale plus évoluée ?

P. Leclerc - Au niveau simplement phénoménologique, seul l'homme est capable d'une interaction avec son milieu en le modifiant à son gré, et il n'est pas obligé de s'adapter aux changements extérieurs du milieu. Un exemple : l'homme a produit  « L'origine des espèces ». On n'a jamais vu un animal réfléchir sur son origine et sur l'origine de tous les êtres vivants.

Propos recueillis par Carmen Elena Villa

Traduction française : Elisabeth de Lavigne

mardi, 24 février 2009

Les jeunes des JMJ vers Pâques

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Les jeunes qui désirent cheminer vers Pâques, avec un parcours spirituel et théologique peuvent se connecter sur ce site. Les jeunes, c'est à nous d'agir, de prier, et de s'engager pour notre monde et notre Eglise. Nous sommes pleins d'espérance. Merci à l'abbé Vincent Marville.

Hans Küng: Interview dans "Le Monde".

h_9_ill_833713_arp1704957.jpgUn homme qui n'a jamais été excommunié, qui n'est plus catholique car il l'a voulu et choisi librement, qui s'est lancé dans un projet écologique qui ne marche pas et qui a été reçu courtoisement par le Pape Benoît XVI en 2005.

Hans Küng, un suisse, un homme qui aime se confronter au Pape mais qui n'a plus aucune autorité pour parler et enseigner comme catholique. Il serait devenu adepte des religions oritentales semble-t-il, chacun est libre. Il s'oppose au Pape pour se poser. Sans le Pape, ses idées ne seraient en fait que peu de chose. Cela ressort dans ses deux gros livres autobiographiques. Dommage qu'un homme cultivé comme lui ne se souvienne pas: soit qu'il serait peut-être tant de démissioner (il a souvent trompêté ce refrain à Jean Paul II) , soit que la vie éternelle se rapproche aussi pour lui, comme pour nous tous. La nature est ainsi faite. On peut tendre une main pour dialoguer aussi avec lui. Ceci dit tous ceux qui espèrent une ouverture de son côté oublient que Hans Küng a rencontré le Pape en 2005, ce qui démontre une belle attitude de paix et de fraternité chez Benoît XVI

J'ai lu son autobiographie assez ennuyeuse. Sa personne, son moi, est au centre de tout. C'est rare de voir une personne parler autant d'elle même. La fin son interview dans "Le Monde" est pathétique et révélatrice: "ceux qui ont compris le Concile comme moi".

Mgr Grab disait à Berne, après la visite du Pape aux jeunes suisse en 2004, en conférence de presse pour les propos aigris de Hans Küng envers Jean Paul II:  "il est important de ne pas s'aigrir de sa propre veillesse".

Benoît XVI a une audience mondiale, a voyagé en Allemagne, aux USA, ira en Afrique, puis en Jordanie, en Israël, parle avec nos frères Juifs et avec les musulmans, reçoit des personnalités du monde entier et fut enfin le cardinal le plus apprécié par les évêques lors des visites ad limina durant son service à la doctrine de la foi à Rome. Enfin, il a une audience d'environ 12 000 personnes chaque semaine, sans compter l'Angélus. Il y a plus de 1 milliard de catholiques dans le monde. Pour Hans Küng, sans doute éprouve-t-il une certaine jalousie ? Car les jeunes ne se déplacent en tout cas pas pour l'écouter. Sans doute reproche-t-il secrètement à l'Esprit Saint de ne pas l'avoir élu Pape ? comment se fait-il que Dieu n'ai pas compris son intelligence ? Car il choisit les humbles, comme Marie, comme Joseph.... Ratzinger.

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Cardinal Sodano

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ROME, Mercredi 25 février 2009 (ZENIT.org) - Une critique fraternelle a toujours existé dans l'Eglise, mais le cardinal Sodano regrette que parfois la critique ne porte pas parce qu'elle est « générale » et « amère ».

Le cardinal Angelo Sodano, doyen du collège des cardinaux et secrétaire d'Etat émérite, a répondu, au micro de Radio Vatican (RV) aux propos de Hans Küng dans « Le monde » en France, repris par « La Stampa » en Italie.

RV - Hans Küng a tenu des propos très forts contre l'Eglise. Vous, qui est doyen du collège des cardinaux, qu'en pensez-vous ?

Card. Sodano - Ce matin, j'ai été blessé, intérieurement, en lisant l'interview qui aurait été accordée par le Rév. Prof. Hans Küng au quotidien français « Le Monde » et qui a été ensuite diffusé en Italie par le journal « La Stampa ». Si le texte est exact, je ressens le devoir de dire qu'il s'agit d'affirmations générales et pas prouvées. Je suis témoin personnellement de l'engagement du Saint-Père pour faire de l'Eglise une famille, la famille des enfants de Dieu.

RV - Eminence, vous n'avez pas été surpris que justement un quotidien italien ait repris cette interview donnée au « Monde » ?

Card. Sodano - Ne comprenant pas comment un quotidien italien connu, bien au courant de l'œuvre du pape ait pu offrir tant de publicité à cette interview, en lui donnant en outre un titre - entre guillemets - différent de celui de l'original en français, et en tombant ensuite dans l'erreur de parler du Concile œcuménique de Nicée, aujourd'hui en Turquie, qui s'est tenu en 325, comme du Concile de Nice !

RV - Cardinal Sodano, que pensez-vous de ces critiques faites à l'Eglise ?

Card. Sodano - Une critique fraternelle est toujours possible dans l'Eglise, depuis l'époque de saint Pierre et de saint Paul. Une critique amère, au contraire, et d'autant plus si elle est générale, ne contribue pas à l'unité de l'Eglise, à laquelle le pape Benoît XVI travaille tellement, lui que l'Esprit Saint a placé à la tête de la Sainte Eglise de Dieu, en cette heure importante de son histoire.

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Blog de Patrice de Plunkett

Cardinal suisse Georges Cottier

Prier pour le Pape, un acte d'amour

images.jpgLe cardinal Georges Cottier: " ainsi nous purifions notre regard sur l'Eglise. C'est le Christ qui la guide, pas nous".

Ainsi le Cardinal théologien émérite de la maison pontificale a commenté les paroles du Pape lors de l'Angélus lors de la fête de la chaire de Saint Pierre. Il a réaffirmé le primat de l'évêque de Rome qui préside à la communion universelle de la Charité et inviter ainsi les fidèles à le soutenir avec la prière.
Dans le canon de la messe, il y a toujours la prière pour le Pape, comme gardien de l'unité de la foi et de la communion entre tous les chrétiens. C'est un don; nous prions aussi pour l'évêque de notre diocèse. Cette prière est un acte d'amour pour le Christ et pour son Eglise. Si nous nous arrêtons sur les aspects humains nous ne percevons plus la réalité profonde de l'Eglise. Bien-sûr, il y a des péchés et des erreurs, même chez les membres de la hiérarchie. Pour cela, nous avons justement besoin de pière, pour être convertis et illuminés par le bien. Nous le voyons de façon exemplaire dans la vie des saints.

Prier pour le Pape est une expression très forte de cette communion. Et cela nous ouvre les yeux sur ce qu'est vraiment l'Eglise. En priant pour le Pape, nous demandons la Charité comme un don de Dieu. Ainsi, comme dans les Ecritures, nous trouvons des paroles mortes si nous ne les rencontrons pas spirituellement. Ainsi la vie de l'Eglise a besoin d'instruments concrets, de moyens, mais à la fin ce qui compte, et que nous invoquons par la prière, c'est l'action vivifiante de l'Esprit Saint.

Lorenzo Rosoli © Copyright Avvenire, 24 febbraio 2009; traduit en substance par le Suisse Romain

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Note: Nous sentons l'esprit et la riche pensée du grand théologien suisse et genevois le Cardinal Journet qui a fécondé la Suisse Romande. L'Eglise est sainte, mais non sans pécheurs; l'Eglise est pure, sans péchés, mais le péché de ses membres cachent sa splendeur. Un tout grand merci à notre Cardinal suisse pour cet encouragement. Sachons aimer notre Eglise.

Pour la diversité dans l'Unité

Un intéressant reportage de KTO sur des prêtres dans la Communion de l'Eglise.
Même si ce n'est peut-être pas la sensibilité de tous, soyons ouverts, bienveillants et accueillants.
La "haine" disparaît avec la connaissance et on apprend toujours des autres. Aussi sachons connaître les personnes.

Benoît XVI veut la diversité et la liberté ; ne soyons pas rigide et monolithique.

En Suisse, pour qualifier négativement une personne, il faut lui dire: "traditionnaliste ou conservateur".

Serait-il possible de penser enfin avec d'autres termes, qui sont d'origines politiques, pour se dire simplement catholique ?

C'est incroyable comme ce type de pensé invite à la lutte, au classement sécurisant.

L'Eglise n'est pas un parti politique, c'est une communion d'une multitude de personnes, ou comme l'écrivait Saint Thérèse de Lisieux, "un immense jardin avec des fleurs".

Soyons bienveillants!

UNITE DANS LA DIVERSITE

 

lundi, 23 février 2009

Le monde attend les chrétiens fidèles

images.jpgLe monde est en feu et on discute de la tenue des pompiers; on se dipute comme des gamins. Alors, soyons fidèles à l'Eglise et abordons les défis de notre monde. Le Cardinal Ratzinger a dit une fois que le monde n'attend rien des querelles ecclésiastiques, mais attend la foi vive des chrétiens.

Sécheresse inquiétante en Chine et en Argentine

ROME, Lundi 23 février 2009 (ZENIT.org)

Selon un Rapport de l'Organisation de l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), une très grave crise alimentaire frappe 32 pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine, tandis que la sécheresse en Chine et en Argentine est inquiétante. Un cri d'alarme relayé par l'agence vaticane Fides.

Les problèmes dévoilés par la dernière grave crise alimentaire qui a touché des régions entières de la planète continue d'intéresser des millions de personnes en particulier dans le sud du monde. On compte en effet 32 pays qui en Afrique, en Asie et en Amérique Latine souffrent d'une très grave insécurité alimentaire. De plus, malgré l'année record de 2008, la production céréalière mondiale de l'année en cours subira un fléchissement consistant. C'est la situation annoncée par le dernier rapport de la FAO sur les perspectives de récoltes et la situation alimentaire ("Crop prospects and Food Siutation"). 

Les causes de la diminution de la production céréalière, qui concerne la majorité des pays producteurs, sont à attribuer - selon les estimations de la FAO - soit aux conditions climatiques défavorables, soit à la baisse des semences. En Occident (Europe et Etats-Unis), les coûts élevés des ressources nécessaires à la production agricole et la prévision de gains plus bas par rapport à 2008 sont à l'origine du choix de réduire la production, malgré les conditions climatiques dans l'ensemble favorables.

Dans les pays en voie de développement, dans toutes les régions de la planète où les besoins alimentaires de la production sont au-dessous des nécessités, la production basse de céréales prévues pour l'année 2009 ne dépend pas d'un choix calculé même plutôt de conditions climatiques défavorables. De longues périodes de sècheresse ont touché le continent asiatique. En Chine, cette situation qui perdure détermine une réduction importante de la production de grain hivernal. Alors qu'en Amérique du Sud, le manque de pluie - qui touche l'Argentine depuis l'année dernière - se répercute de manière importante sur la production des céréales secondaires (mais, avoine, épeautre, orge).

Malgré cela, grâce à l'exceptionnelle production céréalière de 2008, en rapport à son utilisation durant les années 2008-2009, les réserves pour 2009-2010 sont estimées à 496 millions de tonnes, un niveau que l'on n'avait pas atteint depuis 2002. Ces prévisions réconfortantes - selon l'organisme des Nations Unies - favoriseront la réduction du déséquilibre entre l'offre et la demande dans ces pays où l'urgence de nourriture est de plus en plus importante. Mais malheureusement ces pays voient croître les prix des aliments sur le marché intérieur, et ce sont les plus pauvres qui en paient le prix. En Amérique centrale et en Amérique du sud, le phénomène est très marqué, alors qu'il est moins accentué dans la partie occidentale du continent africain. Les pays asiatiques comme l'Afghanistan, le Pakistan ou le Sri Lanka sont aussi concernés par l'augmentation des prix des aliments.

Il y a des pays - en Afrique, en Asie et en Amérique Latine - où la crise alimentaire crée une préoccupation particulière. Le rapport en a retenu 32, dont 20 sur le continent africain. Rien qu'en Afrique de l'ouest, plus de 18 millions de personnes sont touchées par le problème ; alors qu'on estime qu'en Afrique du Sud, le nombre de personnes qui souffre d'insécurité alimentaire est de 8,7 millions. Les causes principales sont à chercher dans les conflits, les désordres internes et les mauvaises conditions climatiques. Il faut ajouter à cela la crise économique générale.

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Les chrétiens se nourrissent de l'Eucharistie, prient et pratiquent droitement leur foi pour les autres

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De Lacroix, le Bon Samaritain

Plaidoyer pour la liberté et la foi

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Cité du Vatican, 20 févr. source : (Apcom)

"Egalement à l'intérieur de l'Eglise chacun veut être supérieur...

... aux autres et avec arrogance intellectuelle pour donner l'impression d'être le meilleur et ainsi naissent les polémiques qui sont déstructives. "Ne pensons pas être supérieurs aux autres, mais entrons dans l'obbéissance de la foi et ainsi s'ouvre le grand espace de la vérité et de la liberté" a-t-il ajouté .

Benoît XVI lors de sa visite au Séminaire Romain ( sans parler de cas concrets )

INTEGRAL ( source. Eucharisie et Misérocorde )

Voici le discours du Saint Père Benoît XVI


Monsieur le Cardinal, chers amis,

C'est toujours pour moi une grande joie d'être dans mon Séminaire, de voir les futurs prêtres de mon diocèse, d'être avec vous sous le signe de la Madone de la Confiance. Avec Elle qui nous aide et nous accompagne, qui nous donne réellement la certitude d'être toujours aidé par la grâce divine, nous allons de l'avant !

Voyons maintenant ce que dit Saint Paul avec ce texte : « Vous avez été appelés à la liberté ». La liberté, de tous temps a été le grand rêve de l'humanité, depuis ses débuts, mais particulièrement dans l'époque moderne. Nous savons que Luther s'est inspiré de ce texte de la Lettre aux Galates et la conclusion a été que la Règle monastique, la hiérarchie, le magistère lui apparaissaient comme un joug d'esclavage dont il fallait se libérer. Par la suite, la période des Lumières a été totalement guidée, pénétré de ce désir de la liberté, qu'on considérait avoir finalement atteint. Mais le marxisme aussi s'est présenté comme un chemin vers la liberté.

Nous nous demandons ce soir : qu'est-ce que la liberté ? Comment pouvons-nous être libres ? Saint Paul nous aide à comprendre cette réalité compliquée qu’est la liberté, en insérant ce concept dans le contexte de visions anthropologiques et théologiques fondamentales. Il dit : « Que cette liberté ne devienne pas un prétexte pour vivre selon la chair, mais qu'au moyen de la charité vous soyez au service les uns des autres ». Le Recteur nous a déjà dit que « chair » n'est pas le corps, mais « chair » - dans le langage de Saint Paul - est l'expression de l'absolutisation du moi, du moi qui veut être tout et prendre tout pour lui. Le moi absolu, qui ne dépend de rien ni de personne, semble posséder réellement, en définitive, la liberté. Je suis libre si je ne dépends de personne, si je peux faire tout ce que je veux. Mais justement cette absolutisation du moi est « chair », c'est-à-dire qu'elle est dégradation de l'homme, et non pas conquête de la liberté : le libertinisme n'est pas liberté, c'est plutôt la faillite de la liberté.

Et Paul ose proposer un paradoxe fort : « Au moyen de la charité, soyez au service »; autrement dit la liberté se réalise paradoxalement en servant ; nous devenons libres, si nous devenons serviteurs les uns des autres. Et ainsi Paul met tout le problème de la liberté dans la lumière de la vérité de l'homme. Se réduire à la chair, en s'élevant apparemment au rang de divinité - « Moi seul, je suis l'homme » - introduit dans le mensonge. Parce qu'en réalité il n'en est pas ainsi : l'homme n'est pas un absolu, comme si le moi pouvait s'isoler et se comporter seulement selon sa volonté. C'est contre la vérité de notre être. Notre vérité est que, avant tout, nous sommes des créatures, créatures de Dieu et nous vivons dans la relation avec le Créateur. Nous sommes des êtres relationnels. Et ce n'est qu'en acceptant notre rationalité que nous entrons dans la vérité, autrement nous tombons dans le mensonge et en lui, finalement, nous nous détruisons.

Nous sommes des créatures, et donc dépendants du Créateur. Dans la période des Lumières, surtout à l'athéisme, cela apparaissait comme une dépendance dont il fallait se libérer. En réalité, cependant, ce ne serait une dépendance fatale que si ce Dieu Créateur était un Être tyrannique, pas un Être bon, que s'il était comme sont les tyrans humains. Si, au contraire, ce Créateur nous aime et que notre dépendance est d'être dans l'espace de son amour, dans ce cas la dépendance est vraiment liberté. De cette façon en effet, nous sommes dans l'amour du Créateur, nous sommes unis à Lui, à toute sa réalité, à tout son pouvoir. Cela est donc le premier point : être créature veut dire être aimé du Créateur, être dans cette relation d'amour qu'Il nous offre, avec laquelle il vient vers nous. De cela dérive avant tout notre vérité, qui est, en même temps, appelée à l'amour.

Et donc voir Dieu, s'orienter vers Dieu, connaître Dieu, connaître la volonté de Dieu, s'insérer dans la volonté, c'est-à-dire dans l'amour de Dieu, c'est entrer toujours plus dans l'espace de la vérité. Et ce chemin de la connaissance de Dieu, de la relation d'amour avec Dieu est l'aventure extraordinaire de notre vie chrétienne : parce que nous connaissons dans le Christ le visage de Dieu, le visage de Dieu qui nous aime jusqu'à la Croix, jusqu'au don de lui-même.

Mais la rationalité créaturale implique aussi un second type de relation : nous sommes en relation avec Dieu, mais en même temps, comme famille humaine, nous sommes aussi en relation l'un avec l'autre. En d'autres termes, la liberté humaine est, d'une part, être dans la joie et dans le vaste espace de l'amour de Dieu, mais elle implique aussi être une seule chose avec l'autre et pour l'autre. Il n'y a pas de liberté contre l'autre. Si je m'absolutise, je deviens ennemi de l'autre, je ne peux plus habiter avec l'autre et toute la vie devient cruauté, devient faillite. Seule une liberté partagée est une liberté humaine ; dans l'être ensemble nous pouvons entrer dans la symphonie de la liberté.

C'est donc un autre point de grande importance : seulement en acceptant l'autre, en acceptant même l'apparente limitation à ma liberté qui dérive du respect pour celle de l'autre, seulement en m'insérant moi dans le réseau de dépendances qui nous rend, finalement, une unique famille, je suis en chemin vers la libération commune.

Ici apparaît un élément très important : quel est-elle la mesure du partage de la liberté ? Nous voyons que l'homme a besoin d'ordre, de droit, pour que puisse ainsi se réaliser sa liberté qui est une liberté vécue en commun. Et comment pouvons-nous trouver cet ordre juste, dans lequel personne ne soit opprimé, mais où chacun puisse donner sa contribution pour former cette sorte de concert des libertés ? S'il n'y a pas une vérité commune de l'homme telle qu'elle apparaît dans la vision de Dieu, reste seulement le positivisme et on a l'impression de quelque chose d'imposé, et même de manière violente. D'où cette rébellion contre l'ordre et le droit comme s'il s'agissait d'un esclavage.

Mais si nous pouvons trouver l'ordre du Créateur dans notre nature, l'ordre de la vérité qui donne à chacun sa place, ordre et droit peuvent être vraiment des moyens de liberté contre l'esclavage de l'égoïsme. Le service mutuel devient moyen de la liberté et ici nous pourrions insérer toute une philosophie de la politique selon la Doctrine sociale de l'Église, qui nous aide à trouver cet ordre commun qui donne à chacun sa place dans la vie commune de l'humanité. La première réalité à respecter, donc, est la vérité : liberté contre la vérité n'est pas liberté. Le service l'un à l'autre crée l'espace commun de la liberté.

Puis Paul continue en disant : « La loi trouve sa plénitude dans un seul précepte :"Aime ton prochain comme toi même ». Derrière cette affirmation, apparaît le mystère du Dieu incarné, apparaît le mystère de Christ qui dans sa vie, dans sa mort, dans sa résurrection, devient la loi vivante. D'emblée, les premiers mots de notre Lecture - « vous êtes appelés à la liberté » - font allusion à ce mystère. Nous avons été appelés par l'Évangile, nous avons été appelés réellement dans le Baptême, dans la participation à la mort et à la résurrection du Christ, et de cette façon nous sommes passés de la « chair », de l'égoïsme à la communion avec le Christ. Et ainsi nous sommes dans la plénitude de la loi.

Vous connaissez probablement tous les belles paroles de Saint Augustin : « Dilige et fac quod vis - Aime et fais ce que tu veux ». Ce que dit Augustin est la vérité, si nous avons bien compris le mot « amour ». « Aime et fais ce que tu veux », mais nous devons réellement avoir pénétré dans la communion avec le Christ, nous être identifiés avec sa mort et sa résurrection, être unis à Lui dans la communion de son Corps. Dans la participation aux sacrements, dans l'écoute de la Parole de Dieu, réellement la volonté divine, la loi divine entrent dans notre volonté, notre volonté s'identifie avec la sienne, devient une seule volonté et ainsi nous sommes réellement libres, nous pouvons réellement faire ce que nous voulons, parce que nous voulons avec le Christ, nous voulons dans la vérité et avec la vérité.

Prions donc le Seigneur qu'il nous aide dans ce chemin commencé avec le Baptême, un chemin d'identification avec le Christ qui se réalise toujours de nouveau dans l'Eucharistie. Dans la troisième Prière eucharistique, nous disons : « Nous devenons dans le Christ un seul corps et un seul esprit ». C'est un instant où, par l'Eucharistie et par notre vraie participation au mystère de la mort et de la résurrection du Christ, nous devenons un seul esprit avec Lui, nous sommes dans cette identité de la volonté, et ainsi nous arrivons réellement à la liberté.

Derrière ce mot - la loi est accomplie - derrière cet unique mot qui devient réalité dans la communion avec le Christ, apparaissent derrière le Seigneur toutes les figures des Saints qui sont entrés dans cette communion avec le Christ, dans cette unité de l'être, dans cette unité avec sa volonté. La Madone surtout, apparaît dans son humilité, dans sa bonté, dans son amour. La Vierge nous donne cette confiance, nous prend par la main, nous guide, nous aide dans le chemin d'être unis à la volonté de Dieu, comme elle l'a été dès le premier instant et a exprimé cette union dans son « Fiat ».

Et pour finir, après ces belles choses,  il y a encore une fois dans la Lettre, une allusion à la situation un peu triste de la communauté des Galates, lorsque Paul dit : « Si vous vous mordez et vous dévorez mutuellement, prenez garde au moins à ne pas vous détruire entièrement les uns avec les autres… « Marchez selon l'Esprit ». Il me semble que dans cette communauté - qui n'était plus sur le chemin de la communion avec le Christ, mais sur celui de la loi extérieure de la « chair » - émergent naturellement aussi des polémiques et Paul dit : « Vous devenez comme des bêtes fauves, l'un mord l'autre ». Il fait allusion ainsi aux polémiques qui naissent là où la foi dégénère en intellectualisme et où l'humilité est remplacée par l'arrogance d'être meilleur de l'autre.

Nous voyons bien qu'aujourd'hui aussi il y a des choses semblables où, au lieu de s'insérer dans la communion avec le Christ, dans le Corps du Christ qui est l'Église, chacun veut être supérieur à l'autre et avec une arrogance intellectuelle, veut faire croire qu'il serait meilleur. Et ainsi naissent les polémiques qui sont destructives, ainsi naît une caricature de l'Église, qui devrait être une âme seule et un cœur seul.

Dans cet avertissement de Saint Paul, nous devons aujourd'hui encore trouver un motif d'examen de conscience : ne pas penser être supérieur à l'autre, mais nous trouver dans l'humilité du Christ, nous trouver dans l'humilité de la Vierge, entrer dans l'obéissance de la foi. C'est réellement ainsi que le grand espace de la vérité et de la liberté dans l'amour s'ouvre aussi à nous.

Enfin, nous voulons remercier Dieu parce qu'il nous a montré son visage dans le Christ, parce qu'il nous a offert la Vierge, il nous a offert les Saints, il nous a appelés à être un seul corps, un seul esprit avec Lui. Et prions qu'il nous aide à être toujours plus insérés dans cette communion avec sa volonté, pour trouver ainsi, avec la liberté, l'amour et la joie.