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samedi, 09 septembre 2017

Traduction liturgique: le Pape écrit une lettre apostolique en forme de Motu proprio: «Magnum Principium»

Traduction liturgique: le Pape écrit une lettre apostolique en forme de Motu proprio: «Magnum Principium»

OTHER1331506_Articolo.jpg(Radio Vatican) Le bureau de presse du Saint-Siège a publié ce samedi 9 septembre 2017 une lettre apostolique en forme de Motu proprio du Pape François. «Magnum Principium», daté du 3 septembre et qui entrera en vigueur le 1er octobre prochain, vient modifier  l’article 838 du code de Droit canonique relatif à la traduction des textes liturgiques en langues vernaculaires.

Can. 838 - § 1. L'ordonnancement de la sainte liturgie dépend uniquement de l'autorité de l'Église; cette autorité est détenue par le Siège Apostolique et, selon le droit, par l'Évêque diocésain.

§ 2. Il revient au Siège Apostolique d'organiser la sainte liturgie de l'Église tout entière, d'éditer les livres liturgiques, de reconnaître leurs traductions en langues vernaculaires et de veiller à ce que les règles liturgiques soient fidèlement observées partout.

§ 3. Il appartient aux conférences des Évêques de préparer les traductions des livres liturgiques en langues vernaculaires, en les adaptant de  manière  appropriée dans les limites fixées par ces livresliturgiques, et de les publier après reconnaissance par le Saint-Siège.     

§ 4. En matière liturgique, il appartient à l'Évêque diocésain de porter, pour l'Église qui lui est confiée et dans les limites de sa compétence, des règles auxquelles tous sont tenus.

----- l’article 838 modifié, il incombe aux conférences épiscopales de préparer et d’approuver les traductions des textes liturgiques, qui doivent respecter «fidèlement» le sens des textes originaux. Ces traductions seront ensuite soumises, en dernier lieu, à la révision ou à l’approbation du Siège apostolique.

Depuis le Concile Vatican II, le travail de traduction des textes liturgiques est encadré par des normes et des instructions bien spécifiques, émises par le dicastère compétent, à savoir, la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, (Comme le prévoit- 25 janvier 1969 ; Codex Iuris canonici de 1983 ; Liturgiam authenticam, 28 mars 2001). A l’aune des expériences passées, parfois difficiles, le Saint-Père estime qu’il est aujourd’hui «opportun que certains principes transmis depuis les temps du Concile soient plus clairement réaffirmés et mis en pratique».

Concrètement, le but de cette modification est de mieux définir les rôles respectifs du Saint-Siège et des conférences épiscopales dans cette tâche délicate et complexe, laquelle requiert «une constante collaboration», un esprit de «confiance réciproque», dans le respect de leur travail propre. Un travail qui consiste donc en la traduction des livres typiques en latin, ou en des adaptations éventuelles qui peuvent concerner les textes et les rites.

Selon l’article 838 modifié, il incombe aux conférences épiscopales de préparer et d’approuver les traductions des textes liturgiques, qui doivent respecter «fidèlement» le sens des textes originaux. Ces traductions seront ensuite soumises, en dernier lieu, à la révision ou à l’approbation du Siège apostolique.

En conséquence de ces clarifications, le Pape estime que des ajustements devront également être apportés à l’article 64§3 de la Constitution apostolique Pastor Bonus. Il convient enfin que la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements «procède également à des modifications de son règlement propre sur la base de la nouvelle discipline et qu’elle aide les conférences épiscopales à accomplir leur tâche».

Note: espérons que le blocage pour la traduction en français soit dépassé afin d'arriver enfin à une traduction française authentique, comme celle en anglais ou en espagnol. Je pense que le Pape François a publié un document plein de finesse et de sagesse. 

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Zenit: «Magnum Principium», grille de lecture par Arthur Roche, Archevêque Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements

Unknown.jpeg.... En particulier, dans la nouvelle formulation du canon en question, on fait une distinction plus adéquate, quant au rôle du Siège Apostolique, entre le domaine propre de la recognitio et celui de la confirmatio, dans le respect de ce qui est de la compétence des conférences épiscopales, en tenant compte de leur responsabilité pastorale et doctrinale, comme aussi de leur limite d’action.

La recognitio, mentionnée dans le § 2 du canon 838, implique le processus de reconnaissance de la part du Siège apostolique des adaptations liturgiques légitimes, y compris celles «plus profondes», que les conférences épiscopales peuvent décider et approuver pour leurs territoires, dans les limites consenties. Sur ce terrain de rencontre entre la liturgie et la culture, le Siège apostolique est donc appelé à recognoscere, c’est-à-dire à revoir et évaluer de telles adaptations, en vue de la sauvegarde de l’unité substantielle du rite romain: les références en cette matière sont les numéros 39-40 de Sacrosanctum concilium, et son application est règlementée par l’instruction Varietates legitimæ, selon les modes qui sont indiqués ou non dans les livres liturgiques.

La confirmatio – terminologie déjà adoptée dans le Motu Proprio Sacram liturgiam n. IX (25 janvier 1964) – concerne plutôt les traductions des textes liturgiques qui, conformément à Sacrosanctum concilium (n. 36, § 4), sont de la compétence des conférences épiscopales, qui doivent les préparer et approuver; le § 3 du canon 838 précise que les versions doivent être faites fideliter selon les textes originaux, recueillant ainsi la préoccupation principale de l’instruction Liturgiam authenticam. En rappelant en effet le droit et la responsabilité de la traduction, confiée aux conférences épiscopales, le Motu Proprio rappelle également que les mêmes conférences épiscopales «doivent faire en sorte et s’assurer que, tout en sauvegardant le génie de chaque langue, le sens du texte original soit rendu pleinement et efficacement».

La confirmatio du Siège apostolique n’apparaît pas, par conséquent, comme une intervention alternative de traduction, mais comme un acte d’autorité per lequel le dicastère compétent ratifie l’approbation des évêques, en supposant bien entendu une évaluation positive de la fidélité et de la congruence des textes produits, par rapport à l’édition typique sur laquelle se fonde l’unicité du rite, et en tenant compte surtout des textes d’importance majeure, en particulier les formules sacramentelles, les prières eucharistiques, les prières d’ordination, le rite de la messe, et ainsi de suite.

La modification du Codex iuris canonici comporte naturellement un ajustement de l’article 64 § 3 de la constitution apostolique Pastor bonus, ainsi que de la règlementation en matière de traduction. Ce qui signifie la nécessité de réviser, par exemple, certains numéros de l’Institutio generalis missalis Romani et des Prænotanda des livres liturgiques. Même l’instruction Liturgiam authenticam, appréciable pour l’attention importante qu’elle accorde à ce travail compliqué et à ses implications, doit être interprétée, lorsqu’elle demande la recognitio, à la lumière de la nouvelle formulation du canon 838. Finalement, le motuproprio dispose que même la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements «modifie son Regolamento propre sur la base de la nouvelle discipline et qu’elle aide les Conférences Episcopales à accomplir leur tâche».

+ Arthur Roche
Archevêque Secrétaire
Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements

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