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Le Pape François n'est pas un théologien mais un grand prophète
Le Pape François n'est pas un théologien mais un grand prophète
Le Pape François avoue, sans aucun complexe, qu'il n'est pas théologien. Par contre, il est un Pasteur et un prophète hors pair.
Dominique Wolton relève avec raison qu'il s'est imposé très rapidement sur la scène internationale. Il est vrai que l'enseignement social ou la doctrine sociale de l'Eglise connaît un boom spectaculaire, comme au temps de Léon XIII.
Au cours de l'entretien avec le chercheur français, le Saint-Père cite avec raison Saint Vincent de Lérins. Cependant les exemples qu'ils donnent ne sont pas vraiment adéquats. Saint Vincent, un français, parle surtout des dogmes.
L'esclavage selon Bergoglio
Le pape cite le saint jésuite dont il va visiter la maison en Colombie, à Cartagena, dimanche prochain : Pierre Claver (1580-1654) : « C’est la même chose concernant l’esclavage. Il y a des esclaves mais c’est immoral. En revanche, quand saint Pierre Claver, en Colombie, travaillait auprès des esclaves, il était réprimandé, parce que certains doutaient qu’ils aient une âme. » (Pape François)
L'esclavage* n'a jamais été enseigné par la sainte Eglise catholique. Hélas, certains hommes d'Eglise pensaient effectivement qu'ils n'avaient pas d'âmes. Mais cela ne fut jamais retenu par l'Eglise, qui était du coté de Saint Pierre Claver.
Le peine de mort selon Bergoglio
Aujourd’hui, l’Eglise dit plus ou moins – et on travaille pour changer le catéchisme sur ce pont – que la peine de mort est immorale (Pape François)
Le Pape François n'est théologiquement pas très précis non plus pour la peine de mort*. Il y avait eu effectivement débat au sein de la rédaction du Catéchisme de l'Eglise catholique. Les évêques américains souhaitaient qu'elle soit dans le texte. Le Cardinal Ratzinger était alors intervenu pour trouver une juste formulation.
Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilitéde se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable " sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants " (Evangelium vitae, n. 56).
La peine de mort reste parfois le dernier recours pour protéger une population. Elle n'est donc pas en soi immorale. Toutefois, les conditions historiques permettant son application sont actuellement pratiquement inexistantes.
Tout comme Benoît XVI, l'Eglise s'engage de toute ses forces pour la réconciliation, la Miséricorde, la Paix.
Le désenveloppement du dogme
La Tradition est évidement vivante. Le Cardinal Charles Journet expliquait cela en affirmant que tout avait été dit, mais tout n'avait pas encore été compris. La théologie parle de désenveloppement du dogme. Par exemple, l'Immaculée Conception est un terme qui ne se trouve effectivement pas dans la Bible, tout comme l'Assomption ou l'Infaillibilité du Pape. Or l'Eglise connaît une seule source de la Révélation, et non pas deux. La Révélation est comme un fleuve qui charie des cailloux. L'eau est la Tradition et les cailloux les Saintes Ecritures. C'est cette même Parole de Dieu mise par écrit dans les Saintes Ecritures.
C'est à ce niveau que la vie de la Tradition s'effectue. L'Immaculée Conception, dogme défini par Pie IX en 1854, a ses racines dans la Sainte Ecriture.
Pour revenir à la peine de mort et à l'esclavage, le Pape n'est donc pas, à l'évidence, un excellent théologien, mais bel et bien un prophète. Il est un homme de Paix ! Notre monde vit une guerre mondiale en morceau. François ne va donc pas, comme chef spirituel, s'engager pour prêcher la guerre juste (pour un Etat): cela soufflerait sur les braises de la violence qui brûle dans tant de lieux, et surtout dans nos coeurs. François a parfaitement raison: seule le Paix est juste !
Catéchisme de l'Eglise catholique: Eviter la guerre
2307 Le cinquième commandement interdit la destruction volontaire de la vie humaine. A cause des maux et des injustices qu’entraîne toute guerre, l’Église presse instamment chacun de prier et d’agirpour que la Bonté divine nous libère de l’antique servitude de la guerre (cf. GS 81, § 4).
2308 Chacun des citoyens et des gouvernants est tenu d’œuvrer pour éviter les guerres.
Aussi longtemps cependant " que le risque de guerre subsistera, qu’il n’y aura pas d’autorité internationale compétente et disposant de forces suffisantes, on ne saurait dénier aux gouvernements, une fois épuisées toutes les possibilités de règlement pacifiques, le droit de légitime défense " (GS 79, § 4).
2309 Il faut considérer avec rigueur les strictes conditions d’une légitime défense par la force militaire. La gravité d’une telle décision la soumet à des conditions rigoureuses de légitimité morale. Il faut à la fois :
– Que le dommage infligé par l’agresseur à la nation ou à la communauté des nations soit durable, grave et certain.
– Que tous les autres moyens d’y mettre fin se soient révélés impraticables ou inefficaces.
– Que soient réunies les conditions sérieuses de succès.
– Que l’emploi des armes n’entraîne pas des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer. La puissance des moyens modernes de destruction pèse très lourdement dans l’appréciation de cette condition.
Ce sont les éléments traditionnels énumérés dans la doctrine dite de la " guerre juste ".
L’appréciation de ces conditions de légitimité morale appartient au jugement prudentiel de ceux qui ont la charge du bien commun.
Le Pape François et l'accueil des réfugiés
Même principe pour l'accueil des réfugiés. Leurs droits sont inaliénables. Et les droits d'une personne précèdent ou fondent le droit d'un Etat. Il est toutefois permis à un Etat, et le Pape François l'a redit, de réguler l'émigration. Le langage de l'Eglise n'est pas celui de l'Etat. Bien que distincts l'un de l'autre, ils sont au service des mêmes personnes. A cela s'ajoute le droit de ne pas émigrer, de rester sur sa terre.
Le livre entretien avec Dominique Wolton est certes magnifique! Comme ceux de Joseph Ratzinger/Benoît XVI, il n'appartient toutefois pas au Magistère de l'Eglise. Cela ne veut toutefois pas dire qu'il sonne faux, bien au contraire !
Oui, François est un grand prophète, choisi par Dieu pour être Pierre en notre temps.
*Nouveau livre: le pape François et la tradition selon Vincent de Lérins
La tradition selon Vincent de Lérins fait l’objet des entretiens de Dominique Wolton avec le pape François au chapitre 7 du livre publié ce 6 septembre 2017 en librairie en France : « Pape François. Rencontres avec Dominique Wolton. Politique et société. Un dialogue inédit » (Editions de L’Observatoire, pp. 315-350) que nous avons présenté le 1er septembre dernier. « La tradition grandit comme grandit une personne », explique-t-il.
Le chapitre a pour titre cette citation du saint moine de Lérins mort vers 445-450 : « La tradition est en mouvement. »
« Avant tout, dit le pape, je voudrais définir ce qu’est la tradition. La tradition, ce n’est pas un immuable compte en banque. La tradition, c’est la doctrine qui est en chemin, qui avance. »
Il ajoute : « Et c’est vous, les Français, qui avez dit une très belle phrase, qui date du Ve siècle. Elle est de Vincent de Lérins, un moine et théologien français qui dit que « la tradition est en mouvement ». Comment ? Il dit cela en latin : « Ut annis scilicet cosolidetur, dilatetur tempore, sublimetur aetate » : la tradition avance, mais selon quelles modalités ? » Le pape traduit : « De façon à ce que, avec les années, elle se consolide, pour qu’elle grandisse avec le temps et soit sublimée avec l’âge. Les critères de la tradition ne changent pas, l’essentiel ne change pas, mais elle grandit, évolue. »
Le pape François propose des exemples. Tout d’abord, la peine de mort : « Nos évêques ont décrété la peine de mort au Moyen Age. Aujourd’hui, l’Eglise dit plus ou moins – et on travaille pour changer le catéchisme sur ce pont – que la peine de mort est immorale. La tradition a-t-elle donc changé ? Non, mais la conscience morale évolue. »
Autre exemple, l’esclavage. Le pape cite le saint jésuite dont il va visiter la maison en Colombie, à Cartagena, dimanche prochain : Pierre Claver (1580-1654) : « C’est la même chose concernant l’esclavage. Il y a des esclaves mais c’est immoral. En revanche, quand saint Pierre Claver, en Colombie, travaillait auprès des esclaves, il était réprimandé, parce que certains doutaient qu’ils aient une âme. »
« Dans la tradition dynamique, l’essentiel demeure : ne change pas, mais grandit. Grandit dans l’explicitation et la compréhension », explique le pape François qui poursuit son commentaire de saint Vincent de Lérins avec ce maître mot de la croissance humaine, le dialogue: « Ces trois phrases de Vincent de Lérins sont importantes. Comment grandit la tradition ? Elle grandit comme grandit une personne : par le dialogue qui est comme l’allaitement pour l’enfant. Le dialogue avec le monde qui nous entoure. Le dialogue fait croître. Si on ne dialogue pas, on ne peut pas grandir, on demeure fermé, petit, un nain. Je ne peux pas me contenter de marcher avec des œillères, je dois regarder et dialoguer. Le dialogue fait grandir et fait grandir la tradition. »
« En dialoguant et en écoutant une autre opinion, je peux, comme dans le cas de la peine de mort, de la torture, de l’esclavage, changer mon point de vue. Sans changer la doctrine. La doctrine a grandi avec la compréhension. Ça c’est la base de la tradition », affirme le pape avec des accents qui rappellent le bienheureux Henry Newman.
Dominique Wolton fait observer que « la dévalorisation systématique de la tradition depuis un siècle a fait beaucoup de dégâts », mais aussi que la tradition n’est pas du « conservatisme », que c’est « autre chose ».
« C’est autre chose, reprend le pape. Ça ne change pas la doctrine, la vraie doctrine. Mais cela fait grandir la conscience, cela permet de mieux la comprendre, c’est le dialogue selon les critères de Vincent de Lérins, toujours dans Commonitorium… »
Dans son Commonitorium, disponible ici en version bilingue, saint Vincent donne en effet des critères pour discerner entre l’erreur et la foi catholique, avec trois critères : universalité, antiquité et unanimité. Il fait en même temps observer qu’il existe un progrès dans les sciences théologiques, « selon leur nature particulière, c’est-à-dire dans le même dogme, dans le même sens, et dans la même pensée ».
Le pape François cite un ami de Newman: le pape Benoît XVI: « Le pape Benoît a dit quelque chose de très clair: les changements dans l’Eglise doivent être faits avec l’herméneutique de la continuité. Une belle phrase. L’herméneutique grandit: certaines choses changent mais c’est toujours en continuité. Elle ne trahit pas ses racines, elle les explicite, ce qui la fait mieux comprendre. »
Plus loin, le pape ajoute qu’il s’agit de « grandir » et pas d’idéologie : « La tradition ne peut en aucun cas être idéologique (…). La tradition, quand elle devient une idéologie, ce n’est plus la tradition. Elle n’est plus vivante. »
Pardonnez mon côté bête de somme (cf. 2 P 2. 16), mais que prophétiserait-il au juste ce nouveau nouvel Elie ?
Plus fondamentalement, il n'est pas juste de confondre les charismes pétriniens avec les charismes prophétiques stricto sensu, ne serait-ce que par le mode d'élection divin.
Par charité, - si du moins j'en suis encore capable, - je ne m'arrêterai pas sur la référence au Canon de saint Vincent de Lérins... L'évolution du dogme, ce n'est pas l'involution.
Écrit par : Louis | jeudi, 07 septembre 2017
Louis
Cher Louis vous jouez au théologien de façon confuse mais vous êtes bien loin d'être prophète ;)
Écrit par : remix | jeudi, 07 septembre 2017
remix
Ni l'un ni l'autre. Merci pour mettre un peu d'humour !
Écrit par : Don Dom | jeudi, 07 septembre 2017
Don Dom
Le problème n'est pas qu'il ne soit pas un grand théologien, c'est qu'il continue à donner partout son opinion très personnelle à temps et à contretemps au lieu d'enseigner et de défendre la foi catholique et apostolique, c'est-à-dire la foi reçue des Apôtres, crue en tout temps et en tout lieu, universelle. Il utilise sa fonction pour promouvoir ses idées propres, qui sont un ensemble de convictions pour le moins hétérodoxes. Si c'est du prophétisme, c'est certainement dans le sens que nous faisons face à une préfiguration (voire l'accomplissement !?! ) de l'épreuve finale de l'Eglise (cf. Catéchisme de l'Eglise Catholique No 675 à 677).
Écrit par : Ph. Martin | jeudi, 07 septembre 2017
Ph. Martin
Chaque chose à sa place...
Je réclame l'indulgence de mes juges !
Je veux bien qu'on fasse de moi un prophète de malheur, une Cassandre mal embouchée, mais je ne prétends pas être inspiré, et je ne suis pas certain du tout que ma colère soit sainte !
Oui, ce genre d'emphase m'agace, - pardon, cher Don Dom : faire d'un pape un prophète parce qu'il aligne quelques banalités dans un bouquin, c'est peut-être dévaloriser un peu le don divin de la prophétie. Si l'on entre dans le détail, - désolé, - l'on est en face d'une masse assez étonnante de remarques approximatives, d'affirmations à l'emporte pièce, de lieux communs de sacristie, d'imputation hasardeuses qui dépasse ce que l'on peut attendre du Successeur de Pierre. Désolé, vraiment, j'ai peut-être le cœur fermé et l'âme bien noire, mais quand j'essaie de lire ou d'écouter François, je n'ai absolument pas l'impression de faire une expérience présentant un quelconque degré d'analogie avec l'ébranlement qui nous saisit quand nous lisons le plus petit des douze prophètes. Avez-vous lu ce passage de l'entretien de D. Wolton dans le Figaro ? Le sociologue se réjouit de ce que le pape ne parle pas de Dieu, ou quasiment jamais... Respect humain ? Je ne juge pas au fond, car c'est peut-être encore une vieille ficelle de Jésuite des années 60, mais comme chrétien (certes mal dégrossi), je pense pouvoir être... indisposé par l'attitude d'un évêque qui élude le Nom de Dieu face aux incroyants, comme déjà devant les étudiants de la Sapienza. Mais, justement, c'est un bien étrange prophète que François, lui qui n'a point à subir la vindicte de la masse des puissants, des pontifes de télévision, des scribes de la presse, ni d'ailleurs celle des publicains de Wall Street ou d'ailleurs, qui engraissent tout ce petit monde sans être terrassés ni même indisposés par la parole prophético-papale... Il est vrai qu'à la différence d'un Jean Baptiste, François ne pratique pas le prophétisme "sous la ceinture", ça simplifie pas mal les choses dans le monde d'aujourd'hui, mais c'est parfois là où se love le démon. Ou dans l'obstination orgueilleuse à ne pas appeler l'adultère par son nom. Passons.
Alors, je suis peut-être encore à côté du sujet. Je n'ai peut-être rien compris au discours prophétique de François, car la brebis perdue d'Israël, c'est moi, et mon faible enthousiasme bergoglien est une preuve accablante de mon endurcissement orgueilleux.
Bon... Je terminerai sur un blasphème : je crois que je peux me passer de François, mais définitivement pas de Josué et compagnie. Tirez en les conclusions que vous voudrez.
Écrit par : Louis | jeudi, 07 septembre 2017
Louis
Bah, ce genre de bouquin me laisse froid.
D'ailleurs, ce pape ne dit presque rien, ne parle quasiment jamais, contrairement à Bergoglio qui lui, est très prolixe.
Auparavant, ce pape m'inquiétait, mais je suis nettement plus serein depuis que j'applique la sélection suivante :
- Si Bergoglio donne son avis personnel, je m'en moque, ce serait comme donner trop d'importance à Jean-Louis en fin de soirée au café du commerce.
- Si Bergoglio parle en tant que successeur de Saint Pierre, soit en utilisant la troisième personne du singulier "Le pape considère que...", ou la première personne du pluriel majuscule "Nous", il faut le prendre en considération.
Là-dessus, force est de constater que la papauté est quasiment muette depuis 4 ans, ce qui me convient très bien ;-)
Écrit par : P.F | samedi, 09 septembre 2017
P.F
Je réclame l'indulgence de mes juges !
Je veux bien qu'on fasse de moi un prophète de malheur, une Cassandre mal embouchée, mais je ne prétends pas être inspiré, et je ne suis pas certain du tout que ma colère soit sainte !
Oui, ce genre d'emphase m'agace, - pardon, cher Don Dom : faire d'un pape un prophète parce qu'il aligne quelques banalités dans un bouquin, c'est peut-être dévaloriser un peu le don divin de la prophétie. Si l'on entre dans le détail, - désolé, - l'on est en face d'une masse assez étonnante de remarques approximatives, d'affirmations à l'emporte pièce, de lieux communs de sacristie, d'imputation hasardeuses qui dépasse ce que l'on peut attendre du Successeur de Pierre. Désolé, vraiment, j'ai peut-être le cœur fermé et l'âme bien noire, mais quand j'essaie de lire ou d'écouter François, je n'ai absolument pas l'impression de faire une expérience présentant un quelconque degré d'analogie avec l'ébranlement qui nous saisit quand nous lisons le plus petit des douze prophètes. Avez-vous lu ce passage de l'entretien de D. Wolton dans le Figaro ? Le sociologue se réjouit de ce que le pape ne parle pas de Dieu, ou quasiment jamais... Respect humain ? Je ne juge pas au fond, car c'est peut-être encore une vieille ficelle de Jésuite des années 60, mais comme chrétien (certes mal dégrossi), je pense pouvoir être... indisposé par l'attitude d'un évêque qui élude le Nom de Dieu face aux incroyants, comme déjà devant les étudiants de la Sapienza. Mais, justement, c'est un bien étrange prophète que François, lui qui n'a point à subir la vindicte de la masse des puissants, des pontifes de télévision, des scribes de la presse, ni d'ailleurs celle des publicains de Wall Street ou d'ailleurs, qui engraissent tout ce petit monde sans être terrassés ni même indisposés par la parole prophético-papale... Il est vrai qu'à la différence d'un Jean Baptiste, François ne pratique pas le prophétisme "sous la ceinture", ça simplifie pas mal les choses aujourd'hui, mais c'est parfois là où se love le démon, dans l'obstination à ne pas appeler l'adultère par son nom. Passons.
Alors, je suis peut-être encore à côté du sujet. Je n'ai peut-être rien compris au discours prophétique de François, car la brebis perdue d'Israël, c'est moi, et mon faible enthousiasme bergoglien est une preuve accablante de mon endurcissement orgueilleux.
Bon... Je terminerai sur un blasphème : je crois que je peux me passer de François, mais définitivement pas de Josué et compagnie. Tirez en les conclusions que vous voudrez.
Écrit par : Louis | lundi, 11 septembre 2017
Louis
L'étrange filiation du cardinal Bergoglio par jejomau 2016-12-27 08:35:54 Imprimer Imprimer
je donne ci-dessous la synthèse d'une excellente recherche faite par le blog "le terrorisme pastoral".
Tout d'abord il faut dire qu'Il n’existe en français aucune étude sur la « théologie du peuple » dont la conception fut élaborée par le cardinal Bergoglio quand il était en Argentine.
C'est un père jésuite Rogelio Garcia Mateo qui fait apparaître dans « Religion y Razon- En el Krausismo y en la Generacion del 98 » que le cardinal Bergoglio est associé à la pensée de Krause, franc-maçon notoire puisque pour le 150è anniversaire de la mort de Krause en 1931, la revue mensuelle de la Grande Loge de Prusse, La Pierre brute, fut…publié un article commémoratif dans lequel l’auteur, le frère Trommsdorf, qualifiait Krause de « plus grand et de plus authentique penseur de la philosophie maçonnique ».
Voilà ce qu'écrit maintenant Rogelion Garcia Mateo dans son œuvre:
Traduction de Religion y Razon pages 186 et 187.
« Le cardinal W. Kasper, spécialiste de Schelling et également de la pensée allemande, voit avec raison dans cette compréhension du peuple, une pénétration, à travers le krausisme, du Volksgeist propre au romantisme germanique ; …
On peut dire que peu de politiques ont développé et encouragé comme Yrigoyen, l’idée de solidarité, au point de la comparer à la fraternité chrétienne. Ce qui fait que le libéralisme dépasse son défaut individualiste et élitiste et cède le pas à un libéralisme solidaire, populaire et humaniste. Ces attitudes trouveront une expression littéraire et se propageront dans le poème épique national argentin de Martin Fierro (1872). Une telle conception proche du peuple et de l’humanité se différencie beaucoup… de la conception marxiste fondée sur la lutte des classes, pour autant la conception krausiste n’escamote pas les injustices et le conflit social.
C’est sur ce fondement qu’a surgi en Argentine sous la direction de Lucio Gera (1924-2012), une théologie de la libération qui n’utilise pas l’analyse marxiste, mais une conception historique de la culture du peuple, qui ne désire pas imposer une doctrine, mais se met à l’écoute de la sagesse populaire. Ce qui fait que de la religiosité populaire acquiert une haute valeur. Gera fut le professeur de théologie de Jorge M. Bergoglio, ce qui éclaire beaucoup la singularité des convictions religieuses et théologiques du pape actuel lorsqu’il parle du peuple saint de Dieu, de la fraternité et de la solidarité, etc. ». (En note un renvoi au livre du cardinal Kasper que nous avons présenté).
Écrit par : Sonia | lundi, 11 septembre 2017
Sonia
septembre 2017. En présence de Mgr Georg Gänswein, secrétaire privé du pape émérite Benoît XVI, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, a présenté son nouveau livre “Der Papst - Sendung und Auftrag” (Le pape : sa mission et son mandat) lors d’une rencontre organisée à Mannheim (D).
A cette occasion, Mgr Müller a déclaré qu’au Vatican, sous l’actuel pontificat, les questions de pouvoir sont devenues plus importantes que la proclamation de la vérité. Et d’ajouter : « Il s’agit là d’une mauvaise direction qui doit être corrigée. »
Mgr Müller a fait remarquer que le rôle joué par le secrétaire d’Etat est devenu une priorité tandis que la théologie et la recherche de la vérité sont devenues secondaires. Or « les choses ont toujours mal tourné dans l’Eglise lorsque l’importance est donnée au pouvoir (...). Le pape ne doit pas servir les puissants, mais être le serviteur du salut des âmes (...) »
Écrit par : Sonia | mardi, 12 septembre 2017
Sonia
Je regrette cette déclaration du Cardinal Müller. Pas étonnant qu'il soit finalement parti, certes également à cause d'avis divergent avec Mme Collins, victime de la pédophilie. Elle a raison.
Commentaires
Pardonnez mon côté bête de somme (cf. 2 P 2. 16), mais que prophétiserait-il au juste ce nouveau nouvel Elie ?
Plus fondamentalement, il n'est pas juste de confondre les charismes pétriniens avec les charismes prophétiques stricto sensu, ne serait-ce que par le mode d'élection divin.
Par charité, - si du moins j'en suis encore capable, - je ne m'arrêterai pas sur la référence au Canon de saint Vincent de Lérins... L'évolution du dogme, ce n'est pas l'involution.
Écrit par : Louis | jeudi, 07 septembre 2017
Cher Louis vous jouez au théologien de façon confuse mais vous êtes bien loin d'être prophète ;)
Écrit par : remix | jeudi, 07 septembre 2017
Ni l'un ni l'autre. Merci pour mettre un peu d'humour !
Écrit par : Don Dom | jeudi, 07 septembre 2017
Le problème n'est pas qu'il ne soit pas un grand théologien, c'est qu'il continue à donner partout son opinion très personnelle à temps et à contretemps au lieu d'enseigner et de défendre la foi catholique et apostolique, c'est-à-dire la foi reçue des Apôtres, crue en tout temps et en tout lieu, universelle. Il utilise sa fonction pour promouvoir ses idées propres, qui sont un ensemble de convictions pour le moins hétérodoxes. Si c'est du prophétisme, c'est certainement dans le sens que nous faisons face à une préfiguration (voire l'accomplissement !?! ) de l'épreuve finale de l'Eglise (cf. Catéchisme de l'Eglise Catholique No 675 à 677).
Écrit par : Ph. Martin | jeudi, 07 septembre 2017
Chaque chose à sa place...
Je réclame l'indulgence de mes juges !
Je veux bien qu'on fasse de moi un prophète de malheur, une Cassandre mal embouchée, mais je ne prétends pas être inspiré, et je ne suis pas certain du tout que ma colère soit sainte !
Oui, ce genre d'emphase m'agace, - pardon, cher Don Dom : faire d'un pape un prophète parce qu'il aligne quelques banalités dans un bouquin, c'est peut-être dévaloriser un peu le don divin de la prophétie. Si l'on entre dans le détail, - désolé, - l'on est en face d'une masse assez étonnante de remarques approximatives, d'affirmations à l'emporte pièce, de lieux communs de sacristie, d'imputation hasardeuses qui dépasse ce que l'on peut attendre du Successeur de Pierre. Désolé, vraiment, j'ai peut-être le cœur fermé et l'âme bien noire, mais quand j'essaie de lire ou d'écouter François, je n'ai absolument pas l'impression de faire une expérience présentant un quelconque degré d'analogie avec l'ébranlement qui nous saisit quand nous lisons le plus petit des douze prophètes. Avez-vous lu ce passage de l'entretien de D. Wolton dans le Figaro ? Le sociologue se réjouit de ce que le pape ne parle pas de Dieu, ou quasiment jamais... Respect humain ? Je ne juge pas au fond, car c'est peut-être encore une vieille ficelle de Jésuite des années 60, mais comme chrétien (certes mal dégrossi), je pense pouvoir être... indisposé par l'attitude d'un évêque qui élude le Nom de Dieu face aux incroyants, comme déjà devant les étudiants de la Sapienza. Mais, justement, c'est un bien étrange prophète que François, lui qui n'a point à subir la vindicte de la masse des puissants, des pontifes de télévision, des scribes de la presse, ni d'ailleurs celle des publicains de Wall Street ou d'ailleurs, qui engraissent tout ce petit monde sans être terrassés ni même indisposés par la parole prophético-papale... Il est vrai qu'à la différence d'un Jean Baptiste, François ne pratique pas le prophétisme "sous la ceinture", ça simplifie pas mal les choses dans le monde d'aujourd'hui, mais c'est parfois là où se love le démon. Ou dans l'obstination orgueilleuse à ne pas appeler l'adultère par son nom. Passons.
Alors, je suis peut-être encore à côté du sujet. Je n'ai peut-être rien compris au discours prophétique de François, car la brebis perdue d'Israël, c'est moi, et mon faible enthousiasme bergoglien est une preuve accablante de mon endurcissement orgueilleux.
Bon... Je terminerai sur un blasphème : je crois que je peux me passer de François, mais définitivement pas de Josué et compagnie. Tirez en les conclusions que vous voudrez.
Écrit par : Louis | jeudi, 07 septembre 2017
Bah, ce genre de bouquin me laisse froid.
D'ailleurs, ce pape ne dit presque rien, ne parle quasiment jamais, contrairement à Bergoglio qui lui, est très prolixe.
Auparavant, ce pape m'inquiétait, mais je suis nettement plus serein depuis que j'applique la sélection suivante :
- Si Bergoglio donne son avis personnel, je m'en moque, ce serait comme donner trop d'importance à Jean-Louis en fin de soirée au café du commerce.
- Si Bergoglio parle en tant que successeur de Saint Pierre, soit en utilisant la troisième personne du singulier "Le pape considère que...", ou la première personne du pluriel majuscule "Nous", il faut le prendre en considération.
Là-dessus, force est de constater que la papauté est quasiment muette depuis 4 ans, ce qui me convient très bien ;-)
Écrit par : P.F | samedi, 09 septembre 2017
Je réclame l'indulgence de mes juges !
Je veux bien qu'on fasse de moi un prophète de malheur, une Cassandre mal embouchée, mais je ne prétends pas être inspiré, et je ne suis pas certain du tout que ma colère soit sainte !
Oui, ce genre d'emphase m'agace, - pardon, cher Don Dom : faire d'un pape un prophète parce qu'il aligne quelques banalités dans un bouquin, c'est peut-être dévaloriser un peu le don divin de la prophétie. Si l'on entre dans le détail, - désolé, - l'on est en face d'une masse assez étonnante de remarques approximatives, d'affirmations à l'emporte pièce, de lieux communs de sacristie, d'imputation hasardeuses qui dépasse ce que l'on peut attendre du Successeur de Pierre. Désolé, vraiment, j'ai peut-être le cœur fermé et l'âme bien noire, mais quand j'essaie de lire ou d'écouter François, je n'ai absolument pas l'impression de faire une expérience présentant un quelconque degré d'analogie avec l'ébranlement qui nous saisit quand nous lisons le plus petit des douze prophètes. Avez-vous lu ce passage de l'entretien de D. Wolton dans le Figaro ? Le sociologue se réjouit de ce que le pape ne parle pas de Dieu, ou quasiment jamais... Respect humain ? Je ne juge pas au fond, car c'est peut-être encore une vieille ficelle de Jésuite des années 60, mais comme chrétien (certes mal dégrossi), je pense pouvoir être... indisposé par l'attitude d'un évêque qui élude le Nom de Dieu face aux incroyants, comme déjà devant les étudiants de la Sapienza. Mais, justement, c'est un bien étrange prophète que François, lui qui n'a point à subir la vindicte de la masse des puissants, des pontifes de télévision, des scribes de la presse, ni d'ailleurs celle des publicains de Wall Street ou d'ailleurs, qui engraissent tout ce petit monde sans être terrassés ni même indisposés par la parole prophético-papale... Il est vrai qu'à la différence d'un Jean Baptiste, François ne pratique pas le prophétisme "sous la ceinture", ça simplifie pas mal les choses aujourd'hui, mais c'est parfois là où se love le démon, dans l'obstination à ne pas appeler l'adultère par son nom. Passons.
Alors, je suis peut-être encore à côté du sujet. Je n'ai peut-être rien compris au discours prophétique de François, car la brebis perdue d'Israël, c'est moi, et mon faible enthousiasme bergoglien est une preuve accablante de mon endurcissement orgueilleux.
Bon... Je terminerai sur un blasphème : je crois que je peux me passer de François, mais définitivement pas de Josué et compagnie. Tirez en les conclusions que vous voudrez.
Écrit par : Louis | lundi, 11 septembre 2017
L'étrange filiation du cardinal Bergoglio par jejomau 2016-12-27 08:35:54 Imprimer Imprimer
je donne ci-dessous la synthèse d'une excellente recherche faite par le blog "le terrorisme pastoral".
Tout d'abord il faut dire qu'Il n’existe en français aucune étude sur la « théologie du peuple » dont la conception fut élaborée par le cardinal Bergoglio quand il était en Argentine.
C'est un père jésuite Rogelio Garcia Mateo qui fait apparaître dans « Religion y Razon- En el Krausismo y en la Generacion del 98 » que le cardinal Bergoglio est associé à la pensée de Krause, franc-maçon notoire puisque pour le 150è anniversaire de la mort de Krause en 1931, la revue mensuelle de la Grande Loge de Prusse, La Pierre brute, fut…publié un article commémoratif dans lequel l’auteur, le frère Trommsdorf, qualifiait Krause de « plus grand et de plus authentique penseur de la philosophie maçonnique ».
Voilà ce qu'écrit maintenant Rogelion Garcia Mateo dans son œuvre:
Traduction de Religion y Razon pages 186 et 187.
« Le cardinal W. Kasper, spécialiste de Schelling et également de la pensée allemande, voit avec raison dans cette compréhension du peuple, une pénétration, à travers le krausisme, du Volksgeist propre au romantisme germanique ; …
On peut dire que peu de politiques ont développé et encouragé comme Yrigoyen, l’idée de solidarité, au point de la comparer à la fraternité chrétienne. Ce qui fait que le libéralisme dépasse son défaut individualiste et élitiste et cède le pas à un libéralisme solidaire, populaire et humaniste. Ces attitudes trouveront une expression littéraire et se propageront dans le poème épique national argentin de Martin Fierro (1872). Une telle conception proche du peuple et de l’humanité se différencie beaucoup… de la conception marxiste fondée sur la lutte des classes, pour autant la conception krausiste n’escamote pas les injustices et le conflit social.
C’est sur ce fondement qu’a surgi en Argentine sous la direction de Lucio Gera (1924-2012), une théologie de la libération qui n’utilise pas l’analyse marxiste, mais une conception historique de la culture du peuple, qui ne désire pas imposer une doctrine, mais se met à l’écoute de la sagesse populaire. Ce qui fait que de la religiosité populaire acquiert une haute valeur. Gera fut le professeur de théologie de Jorge M. Bergoglio, ce qui éclaire beaucoup la singularité des convictions religieuses et théologiques du pape actuel lorsqu’il parle du peuple saint de Dieu, de la fraternité et de la solidarité, etc. ». (En note un renvoi au livre du cardinal Kasper que nous avons présenté).
Écrit par : Sonia | lundi, 11 septembre 2017
septembre 2017. En présence de Mgr Georg Gänswein, secrétaire privé du pape émérite Benoît XVI, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, a présenté son nouveau livre “Der Papst - Sendung und Auftrag” (Le pape : sa mission et son mandat) lors d’une rencontre organisée à Mannheim (D).
A cette occasion, Mgr Müller a déclaré qu’au Vatican, sous l’actuel pontificat, les questions de pouvoir sont devenues plus importantes que la proclamation de la vérité. Et d’ajouter : « Il s’agit là d’une mauvaise direction qui doit être corrigée. »
Mgr Müller a fait remarquer que le rôle joué par le secrétaire d’Etat est devenu une priorité tandis que la théologie et la recherche de la vérité sont devenues secondaires. Or « les choses ont toujours mal tourné dans l’Eglise lorsque l’importance est donnée au pouvoir (...). Le pape ne doit pas servir les puissants, mais être le serviteur du salut des âmes (...) »
Écrit par : Sonia | mardi, 12 septembre 2017
Je regrette cette déclaration du Cardinal Müller. Pas étonnant qu'il soit finalement parti, certes également à cause d'avis divergent avec Mme Collins, victime de la pédophilie. Elle a raison.
Écrit par : Don Dom | mardi, 12 septembre 2017
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